*Llegada del Tlacotalpan a Veracruz

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*Llegada del Tlacotalpan a Veracruz

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14/08/1898 MexiqueCelaya Salvador Toscano Llegada del Tlacotalpan a Veracruz 

Llegada del Tlacotalpan a Veracruz (état de la question)

Llegada del Tlacotalpan a Veracruz (état de la question)

Jean-Claude SEGUIN

Comme dans le cas de Norte en Veracruz, ce titre reste pour le moins mystérieux et mérite que l'on s'y attarde un peu. Tout d'abord, le titre nous est connu grâce au programme conservé de la séance du 14 août 1898 à Celaya. Il fait par ailleurs référence au vapor (bateau à vapeur) Tlacotalpan -du nom d'une ville située à environ 150 km de Veracruz- dont l'achat par Eduardo Schleske y Feliciano R. Baily remonte à 1855. Un deuxième vapor Tlacotalpan voit le jour en 1880 qui va faire la ligne Veracruz-Tlacotalpan.  Au début de l'année 1898, il va changer de propriétaire et d'usage:

La compra del vapor "Tlacotalpan," para dedicarlo a un servicio activo entre el río Papaloapan y Veracruz, mientras se construye un nuevo vapor dotado de todas las comodidades modernas, es el primer paso dado en la senda indicada, demostrando que el Sr. Pearson es como César, partidario de las campañas rápidas.


Semana Mercantil, México, 25 de abril de 1898, p. 3.

Par la suite, un nouveau navire portera également ce nom.

À supposer qu'un tel film ait réellement existé - un titre pouvant toujours être attribué de façon plus ou moins fantaisiste -, il faudrait en connaître le cinématographiste. Dans la mesure où le port de Veracruz reste associé au départ du pionnier français Gabriel Veyre, le premier à avoir tourné des vues au Mexique, qui, en janvier 1897 s'embarque pour Cuba. Dans un courrier envoyé à sa mère, l'opérateur et cinématographiste raconte son départ de Mexico :

[...]
Le départ a eu lieu de Mexico à 7 heures du matin le lundi 11 janvier pour Veracruz où je suis arrivé à 6 h 30 du soir. Voyage absolument merveilleux. Cette de chemin de fer est la ligne la plus pittoresque du monde. On descend le long des montagnes pendant près de trois heures suspendu au-dessus des précipices. À un endroit, on aperçoit une ville microscopique à mille mètres en dessous. C'est vraiment merveilleux. J'ai pris quelques vues que je vous enverrai. J'ai couché à Veracruz d'où le bateau Lafayette est parti le lendemain mardi à 4 heures.

Mais au moment de partir, par un faux mouvement, l'hélice du bateau a enroulé une amarre de fer et l'on a eu toutes les peines du monde à la dégager. Nous pensions même ne pas partir ce jour-là. Enfin, à 6 heures, l'hélice est libre et nous filons pendant quatre jours...


Gabriel Veyre, Chère maman..., Habana, Cuba, 15 janvier 1897. Reproduite dans JACQUIER, 1996: 77-78.

Dans ce court texte, Veyre évoque "quelques vues" dont on imagine qu'il s'agit simplement de photographies qui seront envoyées à la famille. En revanche, il n'évoque aucun tournage à Veracruz où il n'est d'ailleurs que de passage ce qui rend les prises de vues pour le moins improbables. Il s'écoule par ailleurs près d'un an et demi entre le supposé tournage et sa première présentation publique connue, ce qui est pour le moins étonnant lorsque l'on sait que les pionniers avaient hâte de présenter constamment des nouveautés... et surtout locales. Il y aurait également l'hypothèse d'une prise de vue par un autre cinématographiste... On pense bien sûr à Salvador Toscano qui est, après tout, celui qui présente la vue pour la première fois. Mais l'ingénieur mexicain n'a jamais revendiqué cette vue et nous ne savons pas si entre le débuts de ses activités cinématographiques et le mois d'août 1898 il s'est rendu à Veracruz... Il pourrait s'agit d'un autre opérateur, mais on peut s'étonner que ce dernier n'est pas chercher à présenter une vue locale à une époque où il n'y en à presque pas au Mexique. Resterait finalement l'hypothèse la plus commune à l'époque, celle du détournement d'une vue... Cela ne serait pas la première fois que l'on détourne ainsi un film pour le faire coller à une réalité locale...

Biblbiographie

ALAFITA MÉNDEZ Leopoldo , Ricardo CORZO RAMÍREZ et Olivia DOMÍNGUEZ PÉREZ, "Tracotalpan, cuando puerto fue... (Notas para su historia: del liberalismo al inicio de la Revolución)" https://cdigital.uv.mx/bitstream/handle/123456789/8502/anua-VI-pag39-73.pdf?sequence=2&isAllowed=y

DOMÍNGUEZ PÉREZ, Olivia. “El correo del sotavento: una mirada a la cuenca del Papaloapan.” En: GARCÍA DE LOS ARCOS, María Fernanda, coordinadora, [et al.]. La fuente hemerográfica en la diacronía: variedad de enfoques. México: Universidad Autónoma Metropolitana, Unidad Azcapotzalco, División de Ciencias Sociales y Humanidades, Departamento de Humanidades, 2015. p. 124-146. ISBN 978-607 28-0380-0. (http://zaloamati.azc.uam.mx/bitstream/handle/11191/4283/El_correo_del_sotavento.pdf?sequence=3&isAllowed=y)

JACQUIER Philippe & Marion Pranal, Gabriel Veyre, opérateur Lumiere, Institut Lumière / Actes Sud, 1996.

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