SAINT-NAZAIRE

Jean-Claude SEGUIN

Saint-Nazaire, commune du département de Loire inférieure (auj. Loire atlantique), compte 25.575 habitants (1894).

1896

Le Chronophotographe Grenier (Champ-de-Foire, [[15] octobre-4 octobre 1896)

Le forain Ernest Grenier  dispose depuis peu d'un cinématographe, un chronophotographe de la maison Gaumont. Il arrive à Saint-Nazaire à l'occasion de la Foire aux sabots qui commence le 1er septembre et dure un mois. Ce n'est qu'au bout de quinze jours que Le Petit Phare, évoque l'établissement :

La foire.
M. Grenier est arrivé avec une foule d'appareils scientifiques nouveaux, et notamment un " chronophotographe ", entendez par là un " cinématographe ", car tout le monde s'est jeté sur cette invention.


Le Petit Phare, Nantes, 15 septembre 1896.

Deux jours plus tard, un autre journal offre quelques informations relatives à la programmation et aux vues proposées :

Foire aux sabots.
Chez Grenier, spectacle des plus nouveaux et des plus attrayants, on est ravi à la vue de très intéressants tableaux mouvementés et donnant une représentation exacte de vérité. À mentionner entre autres scènes : l'Arrivée d'un chemin de fer et le débarquement des voyageurs, le tout d'un naturel surprenant. À citer encore les Soudanais qui plongent et qui nagent absolument comme si c'était sur la plage. Très amusant le chronophotographe.


L'Echo de Saint-Nazaire, Saint-Nazaire, 17 septembre 1896.

Les photographies animées constituent alors une nouveauté et, si l'on en croit la presse, le succès est au rendez-vous :

Parmi les établissements qui jouissent des faveurs du public, nous devons citer en première ligne celui tenu par M. Grenier. Le chronophotographe dépasse tout ce que M. Grenier avait offert au public jusqu'ici. Son installation confortable et bien comprise mérite à tous égards d'être signalée à l'attention de tous. Tout Saint-Nazaire y passera. Les grandes bourses et les petites ne pourront manquer de s'offrir ce spectacle merveilleux, cette nouveauté scientifique et amusante. Ajoutons que M. et Mme Grenier savent conquérir l'estime et la sympathie du public par l'aménité de leurs manières. On nous réserve de nouveaux tableaux du plus vif intérêt pour ces jours-ci. Allez voir le chronophotographe.


L'Écho de Saint-Nazaire, Saint-Nazaire, 20 septembre 1896.

Les projections vont se prolonger au-delà de la fin de la foire, mais pour des raisons techniques, Ernest Grenier se voit contraint de suspendre ses séances. Il semble s'agir du disposition général de fonctionnement de son établissement forain et non pas du chronophotographe en tant que tel :

M. Grenier informe le public qu'il va pouvoir désormais donner ses représentations régulièrement aux heures fixes et annoncées. Il vient de réparer son moteur et tout lui permet d'assurer un bon fonctionnement de ses diverses installations. Tout le monde pourra donc assister au merveilleux spectacle avant le départ de ce remarquable établissement.
Ce soir comme d'habitude deux représentations : une à 8h et l'autre à 9h. Dimanche, matinée de famille de 3h à 6h. À chaque séance, exhibitions de 9 tableaux représentant des personnages animés de grandeur naturelle. Dimanche soir, clôture définitive.


L'Echo de Saint-Nazaire, Saint-Nazaire, dimanche 4 octobre 1896.

C'est donc le dimanche 4 octobre qu'ont lieu les dernières projections de photographies animées, mais Ernest Grenier va donner une dernière séance au profit des pauvres de la commune :

Mardi soir, de 8 à 10h, M. Grenier propriétaire du chronophotographe, place Marceau, offrait une représentation au profit des pauvres de la ville. Le public nazaréen, toujours désireux de venir en aide aux pauvres et toujours dévoué lorsqu'il s'agit de faire une bonne action, s'était empressé de se rendre à la soirée. Le produit de la soirée a donné une recette de 26,50f. pour le bureau de bienfaisance. Nous ne pouvons que remercier M. Grenier de sa générosité, et de son dévouement pour nos pauvres.


L'Echo de Saint-Nazaire, Saint-Nazaire, 11 octobre 1896.

Répertoire (autres titres) : Duel de femmes, Danse serpentine (L'Écho de Saint-Nazaire, Saint-Nazaire, 27 septembre 1896).

 

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