- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 11 septembre 2023
- Publication : 25 mars 2015
NEUCHÂTEL
Jean-Claude SEGUIN
Neuchâtel est le chef-lieu du canton de Neuchâtel (Suisse).
1895
Le Kinétoscope de Casimir Sivan (Petite salle des concerts, 8-12 juin 1895)
Casimir Sivan, après la présentation de son appareil à Genève, a entrepris une tournée en Suisse. Il a installé, peu de temps auparavant, son kinétoscope à Lausanne. À Neuchâtel, il va présenter aux habitants son appareil pendant cinq jours :
Kinétoscope. — La Feuille d'avis a parlé de ce singulier instrument dès que les détails de l'invention d'Edison furent assez connus. Il suffira donc — en disant qu'un de ces appareils sera exhibé de samedi à mercredi, dans la petite salle des concerts, — de rappeler qu'une série de photocopies de deux centimètres de longueur, obtenues au moyen du kinétographe à raison de 46 épreuves successives à la seconde, repassent sous les yeux avec la même vitesse et grossies par une forte lentille. On voit ainsi des scènes entières tirées de la vie et reproduites non seulement avec la fidélité photographique, mais avec les mouvements mêmes et les jeux de physionomie des acteurs. M. Sirvan, agent à Genève de la compagnie Edison, a choisi avec art des scènes assez diverses pour donner une juste idée de la merveilleuse application faite par Edison de la propriété qu'a notre rétine de conserver pendant un dixième de seconde l'impression de toute image reçue par elle.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 8 juin 1895, p. 4.
Un petit article sans trop d'intérêt qui ne fait que reprendre les informations qui traînent un peu partout. On ignore même si le journaliste a fait un détour par la Petite Salle des Concerts. Ce que nous apprenons, après que Casimir Sivan est reparti, c'est qu'il a fait preuve de générosité envers le nouvel hôpital Jeanjaquet :
La direction de l'hôpital Jeanjaquet exprime publiquement sa reconnaissance à MM. C. Sivan & Cie , exposants des kinétoscopes et phonographes Edison, pour le don de 78 fr. 75 qu'ils viennent de lui faire parvenir.
La généreuse pensée des donateurs d'affecter le montant de leur recette du 13 courant à notre hôpital d'enfants les honore, et elle est en outre une preuve que cet établissement, de création récente, mérite les sympathies de tous ceux qui s'intéressent aux enfants et désirent que les bienfaits de notre .hôpital puissent aussi s'étendre aux nombreux petits malades qui ne peuvent bénéficier de la gratuité en raison du fait que leurs parents ne sont pas d'origine neuchâteloise.
Ce nouvel acte de libéralité en leur faveur est enregistré avec une vive satisfaction.
Neuchâtel, le 17 juin 1895.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, 18 juin 1895, p. 4.
S'il ne faut pas sous-estimer la générosité de Sivan, il convient de rappeler que ces pratiques sont monnaie courante.
1896
Le Cinématographe (Grande salle du Chalet de la Promenade, 8-18 octobre 1896)
À la fin de septembre, on annonce un cinématographe :
Cinématographe. — Des affiches apposées sur nos murs annonçaient ce matin, pour aujourd'hui, l'arrivée, à notre théâtre, du cinématographe, qui a eu tant de succès à Genève. Informations prises, ce merveilleux instrument n'est pas encore là.
L'Impartial, Neuchâtel, mercredi 30 septembre 1896, p. 2.
L'inauguration est annoncée pour le vendredi 2 octobre :
Cinématographe. — Cette fois-ci, il est là ; son possesseur donne ce soir au théâtre, à 8 heures, sa première représentation. Dès demain, il en donnera, nous dit-on, d'heure en heure, dès 3 heures de l'après-midi. Nul doute qu'on n'y coure ici comme à Genève. Cela en vaut la peine.
L'Impartial, Neuchâtel, vendredi 2 octobre 1896, p. 3.
Il semble pourtant que l'ouverture n'ait de lieu que le jeudi 8 octobre.
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, mardi 6 octobre 1896,p. 3.
Un article plus détaillé offre quelques informations sur le programme :
La cinématographe. — Il est là, il fonctionne chaque jour depuis jeudi, pour le plus grand plaisir des personnes qui se rendent au Chalet du Jardin anglais.
Impossible à quiconque ne l'a pas vu de se figurer l'intérêt de ce spectacle merveilleux : la reproduction du mouvement. Des tableaux qui sont présentés — il y en a huit à chaque séance — aucun peut-être ne donne plus d'illusion de la vie que la place de l'Opéra, à Paris. Les voitures qui vont dans tous les sens, les piétons qui circulent, ceux-ci avec circonspection en se garant des chevaux et ceux-là avec l'insouciante assurance de l'habitant des grandes villes, les boulevards qu'on devine et l'Opéra dont on entrevoit un coin, la grandeur des hommes et des objets, tout concourt à rendre à la scène la véritable physionomie de ce centre toujours si animé.
Mentionnons parmi les autres sujets le départ et l'arrivée de trains dans une gare, un débarquement dans un port, le couronnement de Nicolas II, et trois scènes comiques dont les enfants font leurs délices : des joueurs de cartes irascibles, un âne qu'on tente vainement d'atteler, et deux rivaux qui lâchent leurs bouquets pour se battre et que l'objet de leur flamme sépare d'énergique façon.
C'en est assez, pensons-nous, pour pouvoir engager tout le monde à s'offrir ce spectacle.
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, Neuchâtel, mardi 13 octobre 1896,p. 4.
Peu après, on annonce la fin des séances :
Cinématographe.-Cet intéressant et instructif spectacle sera encore visible quelques jours, paraît-il. C'est une occasion dont voudront profiter ceux qui ne l'ont pas encore vu.
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, vendredi 16 octobre 1896, p. 4.
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, vendredi 16 octobre 1896, p. 3.
Le cinématographe part pour Yverdon.
*Le cinématographe Lumière
À la fin du mois d'octobre, des annonces viennent dénoncer les "imitations" du cinématographe Lumière.
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, jeudi 29 octobre 1896, p. 3.
Il est également question de la prochaine arrivée du véritable cinématographe Lumière... mais rien n'arrive.
1897
Le Théâtre des Variétés de Louis Praiss (Place du Port, 2-9 mars 1897)
Louis Praiss, un forain de longue date, installe à Neuchâtel son Théâtre des Variétés, place du Port. La nouveauté, cette année, c'est le cinématographe qui fait partie du spectacle.
Théâtre des Variétés. — _Installé sur la Place du Port, le Théâtre des Variétés de M. Praiss attire chaque soir an nombreux public, qui ne doit regretter ni son temps ni son argent. |
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La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 2 mars 1897, p. 3. | La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 4 mars 1897, p. 4. |
Nous ne disposons pas d'informations sur la programmation des vues cinématographiques. La dernière séance a lieu le mardi 9 mars 1897 (La Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 9 mars 1897, p. 3).
1898
Le Cinématographe Lumière de Philippe Leilich (Vis-à-vis du nouveau monument, <9>/07/1898)
Philippe Leilich installe son Musée Anatomique et son Cinématographe Lumière en juillet.
Le Cinématographe Géant de Louis Praiss (Vis-à-vis du Collège des garçons, 13 juillet 1898)
Louis Praiss parcourt la Suisse avec son Théâtre électrique Praiss depuis plusieurs années. Grâce à l'encart publié dans La Feuille d'Avis de Neuchâtel nous avons une idée de sa baraque foraine.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 13 juillet 1898, p. 2
Il annonce par ailleurs qu'il dispose déjà de 150 vues, mais très peu sont annoncées dans la presse.
E. Chifelle, phot. Neuchâtel, Neuchâtel, Collège de la Promenade (c. 1900)
Répertoire (autres films) : Danse serpentine Loie Fuller, exécutée par Miss Froy (La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 16 juillet 1898, p. 2).
1901
Le Théâtre électrique de Louis Praiss (1er mars 1901)
C'est à l'occasion de la fête du 1er mars que les forains, dont plusieurs cinématographes, offrent des spectacles variés. Comme à son habitude, Louis Praiss est présent avec son Théâtre électrique :
La fête du 1er mars. — Pareille aux fêtes précédentes — avec la retraite sonnée la veille, avec les salves officielles de la journée, avec les réunions et banquets politiques, avec la soirée-thé organisée par la Croix-Bleue, avec les pétards qui partent intempestivement et les détonations d'armes à feu destinées de toute évidence à rappeler les édits qui les interdisent — la fête d'hier a présenté l'enthousiasme modéré auquel tout le monde s'attend.
L'entrain est le même à la Chaux-de-Fonds, il faut croire, puisque notre correspondant des Montagnes n'estime pas faire une proposition extraordinaire en demandant que l'anniversaire de la proclamation de la République ne soit plus célébré que tous les cinq ans. Comme cela, il y aurait des chances pour que la fête fût plus chaleureuse, plus générale, — et quel service rendu du même coup aux orateurs mis à contribution chaque année !
Hier pourtant un fait s'est imposé à l'attention : le temps détestable dont nous avons pâti ; les conséquences s'en sont particulièrement fait sentir sur le champ de foire.
Quel marécage il fallait traverser pour arriver à l'une quelconque des installations foraines comprises entre le port d'un côté et le collège primaire et le Musée des beaux-arts de l'autre !
Cependant plusieurs de ces spectacles valaient bien une visite. Très intéressant ce qu'on voit dans les tentes Hipleh-Walt, où le cinématographe se tient au courant des actualités ; dans le Théâtre électrique Praiss ; dans la ménagerie Pianet, dont la réputation n'est plus à faire (lecteurs, voilà un cliché !) et dans d'autres installations dont le nom nous échappe. Souhaitons pour ces braves gens que la journée de demain leur soit plus propice : ne dit-on pas, d'ailleurs, que s'il pleut le vendredi, il fait beau le dimanche. — A moins que ce ne soit le contraire, ce qui reviendrait au même.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 2 mars 1901, p. 3.
Le cinématographe de Georges Hipleh-Walt (1er mars 1901)
C'est à l'occasion de la fête du 1er mars que les forains, dont plusieurs cinématographes, offrent des spectacles variés, dont celui de Georges Hipleh-Walt :
La fête du 1er mars. — Pareille aux fêtes précédentes — avec la retraite sonnée la veille, avec les salves officielles de la journée, avec les réunions et banquets politiques, avec la soirée-thé organisée par la Croix-Bleue, avec les pétards qui partent intempestivement et les détonations d'armes à feu destinées de toute évidence à rappeler les édits qui les interdisent — la fête d'hier a présenté l'enthousiasme modéré auquel tout le monde s'attend.
L'entrain est le même à la Chaux-de-Fonds, il faut croire, puisque notre correspondant des Montagnes n'estime pas faire une proposition extraordinaire en demandant que l'anniversaire de la proclamation de la République ne soit plus célébré que tous les cinq ans. Comme cela, il y aurait des chances pour que la fête fût plus chaleureuse, plus générale, — et quel service rendu du même coup aux orateurs mis à contribution chaque année !
Hier pourtant un fait s'est imposé à l'attention : le temps détestable dont nous avons pâti ; les conséquences s'en sont particulièrement fait sentir sur le champ de foire.
Quel marécage il fallait traverser pour arriver à l'une quelconque des installations foraines comprises entre le port d'un côté et le collège primaire et le Musée des beaux-arts de l'autre !
Cependant plusieurs de ces spectacles valaient bien une visite. Très intéressant ce qu'on voit dans les tentes Hipleh-Walt, où le cinématographe se tient au courant des actualités ; dans le Théâtre électrique Praiss ; dans la ménagerie Pianet, dont la réputation n'est plus à faire (lecteurs, voilà un cliché !) et dans d'autres installations dont le nom nous échappe. Souhaitons pour ces braves gens que la journée de demain leur soit plus propice : ne dit-on pas, d'ailleurs, que s'il pleut le vendredi, il fait beau le dimanche. — A moins que ce ne soit le contraire, ce qui reviendrait au même.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 2 mars 1901, p. 3.
1902
Le Phono-Cinématographe de Louis Praiss (Place Piaget, <6> mars 1902)
C'est à nouveau au mois de mars que Louis Praiss installe sa baraque foraine à Neuchâtel, sur la place Piaget.
Cinémathographe. — Parmi les installations foraines de la place Piaget, le cinémathographe L. Praiss occupe un bon rang; il se tient au courant de toutes les actualités et est très bien aménagé. Nous y avons vu hier soir défiler successivement d'intéressants tableaux, tels que : la bannière fédérale au tir fédéral de Lucerne avec la Musique militaire et les Armourins de Neuchâtel, les différentes scènes du conte " la Barbe bleue ", etc.
Aujourd'hui, représentation pour les enfants des écoles.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 6 mars 1902, p. 3.
Comme à son habitude, il combine les vues suisses et les vues étrangères.
Répertoire (autres vues) : La Barbe-Bleue, Le Chaperon rouge, Le Rêve de Noël, Cortège avec la bannière fédérale au Tir fédéral de Lucerne, La Musique Militaire et tout le corps des Armourins de Neuchâtel ainsi que plusieurs scènes de la Guerre du Transvaal.(La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 4 mars 1902, p. 2).
Le Cinématographe perfectionné d'A. Dahlmann-Fasold (Le premier cinématographe à droite en entrant, <12> juillet 1902)
A. Dahlmann-Fasold, à l'occasion des fêtes, installe son cinématographe.
L'Express, Neuchâtel, samedi 12 juillet 1902, p. 2.
Le Phono-Cinématographe ([17]-[19] juillet 1902)
Au cours du mois de juillet 1902, le Phono-Cinématographe, qui a déjà donné des séances en mars, s'installe à nouveau à Neuchâtel.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 17 juillet 1902, p. 3
Une nouvelle vue locale est projetée : Cortège de la fête de la jeunesse du 11 juillet 1902, à Neuchâtel. Louis Praiss utilise un vieux truc pour attirer les spectateurs : " Qui veut se voir, qu'il visite le Cinématographe. "
Répertoire (autres vues) : Les Victimes de l'alcoolisme, drame en 5 actes (La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 19 juillet 1902, p. 3).
1903
Le Cinématographe Praiss (Place Piaget, [3]-9 mars 1903)
Louis Praiss est de retour, en mars 1903, avec son programme de vues animées. C'est au tout début du mois de mars que commencent les séances :
A la place Piaget. — Les baraques de forains couvrent actuellement le terrain à l'est de l'hôtel des postes. Nous avons vu hier le cinématographe Praiss: il mérite une visite, ne fût-ce que pour l'exceptionnelle originalité du voyage à la lune dont on y est témoin et l'inattendu des paysages lunaires qui se succèdent.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 3 mars 1903, p. 3.
Grâce à un encart publié quelques jours plus tard, nous avons une idée plus complète du répertoire du forain.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 9 mars 1903, p. 2.
Le programme que propose Louis Praiss est d'une grande diversité. D'une part, nous avons " une série d'opérations par un célèbre professeur de Londres, Opération d'un genou, d'un crâne, de l'abdomen, etc." qui propose des films du Dr. Doyen, comme cela est confirmé par un un article de 1904 publié à Fribourg. Par ailleurs, le forain propose des films de la production Méliès comme Voyage dans la lune, proposé en "superbes couleurs" ou de chez Pathé comme La Belle au bois dormant. En outre, il présente une série de vues suisses : Promenade de la princesse Louise de Saxe, à Genève, Cortège du Tir cantonal, à Fleurier, Les Promotions à Neuchâtel, Sortie de la collégiale après le sermon, le 22 février 1903. Les séances prennent fin le 9 mars 1903.
1904
Le Grand Théâtre Biographone de L. Praiss, fils (Place du port, 28 février-7 mars 1904)
Comme tous les ans, la baraque de Louis Praiss est de retour à Neuchâtel, mais cette année, le directeur est le fils qui porte également le nom de Louis Praiss et qui depuis son enfance a travaillé avec son père. Le Grand Théâtre Biographone propose un répertoire classique que l'on peut lire dans l'encart ci-dessous.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 27 février 1904, p. 2.
D'une part, nous trouvons des vues des grands éditeurs : Méliès (Le Royaume des fées ou les merveilles des profondeurs de l'océan, Voyage dans la lune, d'après Jules Verne, Les Aventures de Robinson Crusoë), Pathé (Napoléon Bonaparte, sa splendeur, sa chute, sa mort, Marie-Antoinette, pièce historique, sa vie et sa mort, Le Chat botté, splendide féerie,). Des films non identifiés : Le Départ de l'armée russe pour la guerre du Japon, vue de Port-Arthur avec l'escadre russe, Grand incendie de Baltimore. Enfin des vues suisses : Rassemblement du 1er corps d'armée en 1903, Fête fédérale de gymnastique à Zurich en 1903, avec les meilleurs lutteurs, Kocher, de St.-Imier et Cherpillod, de Ste.-Croix, La Fête de Luge à Glaris en 1904, Vues locales de Neuchâtel et de diverses villes de la Suisse.
La presse neuchâteloise va s'attarder quelque peu sur les trois cinématographes installés non loin de l'Hôtel des Postes dont celui de Louis Praiss :
Les cinématographes. — Ils sont trois à l'ouest de l'Hôtel des Postes, tous intéressants, donc très visités. Prenons-les par ordre alphabétique.
L'établissement Hipleh-Walt fait défiler le grand cortège du Centenaire thurgovien, dans lequel le Conseil fédéral est représenté par MM. Deucher, Forrer, et Comtesse, ce dernier à gauche, très reconnaissable, et le gouvernement neuchâtelois par MM. Pettavel et Soguel.
Aux funérailles de M. Jeanheury, vue prise à l'Ecluse, on voit passer toutes les notabilités neuchâteloises.
Parmi les numéros goûtés, citons " L'enfant et la poule ", le jeu de balle américain, des courses de sky à Glaris, un acrobate et son chien, et la pantomime du Chat botté.
Il n'y a pas de musique à l'extérieur, mais on se rattrape à cet égard pendant les projections des photographies vivantes.
L'installation de M. Praiss offre des actualités curieuses par le détail et d'un ensemble impressionnant ; à cet égard, les diverses péripéties de l'incendie de Baltimore sont remarquables.
L'idée de photographier le paysage au milieu duquel s'avance un train est très heureuse, témoin le panorama qui captive le regard sur une ligne chinoise.
Le repas d'un boa est admirable de netteté et saisissant dans les phases de la déglutition qui secoue le corps du monstre.
Au _" Pays des fées ", succession de fantastiques tableaux, on ne se lasse pas d'admirer le grouillement de la faune océanique au fond de la mer où vient de s'abîmer un navire.
La vie et la mort de Napoléon Bonaparte ne sont pas d'un moindre intérêt.
N'oublions pas que M. Praiss obtient des effets notables en unissant le phonographe au cinématographe et que, par exemple, dans le siffleur anglais qu'entend le public, la mimique est en parfait accord avec la musique chantée ou sifflée.
Dans la tente de la famille Weber nous avons revu sans fatigue " les merveilles du fond de la mer " et ri de bon cœur à mainte scène comique, telle un bébé donnant à manger à son chien, ou ingénieuse comme celle de la soubrette qui grimpe aux parois. La prestidigitation y joue un grand rôle, là ainsi qu'ailleurs ; elle obtient toujours le même succès d'étonnement amusé.
Les cinématographes sont décidément à la mode et les applications auxquelles ils donnent lieu paraissent n'avoir aucune limite. C'est un spectacle très divertissant, instructif et profitable en ce qu'il pose devant l'esprit plus d'un problème d'optique et qu'il force l'attention avec un minimum de fatigue.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 2 mars 1904, p. 2.
L'article se limite à décrire certaines vues dans un souci d'objectivité qui apparaît dès le début ("par ordre alphabétique"). On peut à peine penser qu'il consacre quelques lignes supplémentaires à celui de Louis Praiss. Plus intéressant est l'article publié le lendemain dans le même journal au sujet d'un tournage :
Au phono-cinématographe Praiss. — En homme avisé, M. Praiss avait obtenu de deux membres de l'Orphéon de Neuchâtel une pose accompagnée de chant et notre public allait avoir la surprise de les voir et entendre chanter.
Un fâcheux contretemps a voulu que la maison de Paris à laquelle incombait la tâche de mettre les négatifs au point ait trop prolongé le bain pour une des bandes photographiques : il en résulte que M. Praiss ne pourra présenter son nouveau numéro neuchâtelois que samedi peut-être à ce qu'il nous a dit.
Les spectateurs qui espéraient en jouir hier n'ont pas été trop déçus, car les séances du soir ont vivement intéressé, en particulier le dressage d'éléphants à l'hippodrome de Londres, la coupe, le charriage et le flottage de bois au Canada et, tout spécialement, une scène des pêcheries de saumons dans la Colombie britannique d'une vie et d'un réalisme stupéfiants.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 3 mars 1904, p. 3.
Ce qui ressort évidemment de cet article c'est d'une part le fait que le forain est également un cinématographiste, mais aussi d'autre part qu'il apparaît comme un " chroniqueur " qui filme régulièrement tous les événements qui lui semblent valoir être saisis sur la pellicule. Ce même jour est annoncé une " audition " des deux membres de l'Orphéon de Neuchâtel. L'absence de la pellicule m'empêche par Louis Praiss de proposer, malgré tout, une simple audition
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 3 mars 1904, p. 2.
À l'occasion de la clôture, le cinématographe va proposer des vues des opérations du docteur Eugène Doyen.
La Suisse libérale, Neuchâtel, mardi 8 mars 1904, p. 3.
Répertoire (autres vues) : Opération d'un genou, Opération d'un crâne (La Suisse libérale, Neuchâtel, mardi 8 mars 1904, p. 3).
Le Cinématographe Géant de Samuel Weber-Cosandier (Place du Marché, 31 décembre 1904) → 1905
Le Cinématographe Géant de Samuel Weber-Cosandier s'installe sur la place du Marché pour la fin de l'année.
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, samedi 31 décembre 1904, p. 4.
→ 1905
1905
← 1904 Le Cinématographe Géant de S. Weber-Cosandier (Place du Marché, 1er et 2 janvier 1905)
← 1904
Le Cinématographe Géant de Samuel Weber-Cosandier continue ses projections dans les premiers jours de la nouvelle année.
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, samedi 31 décembre 1904, p. 4.
Le Cinématographe L. Praiss père (Place du Port, 26 février-[mars] 1905)
Le cinématographe qui s'installe, fin févier, sur la place du Port est celui de Louis Praiss père. L'inauguration a lieu le 26 février 1905 et le répertoire est très varié.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 25 février 1905, p. 4.
On trouve en effet des vues provenant de plusieurs éditeurs de films : , La Guerre russo-japonaise, vues authentiques du théâtre de la guerre, les derniers grand événements de l'Extrême-Orient sur terre et sur mer. La Capitulation de Port-Arthur, les troupes russes quittant Port-Arthur, Le Drame maritime de Hull, vues authentiques des avaries du " Mino " et du " Moulmain " navires de pêche anglais, La flotte russe de la Baltique passant le canal de Suez, Courses Gordon-Bennet à Homburg v.d. Hôhe 1904, Indiens et Cow-Boys, scène dramatique en 6 tableaux, Voyage de Venise à Naples, le Vésuve en action, La Chasse au sanglier, Voyage de Christiana au Cap Nord, le lever du soleil de minuit, Louis XIV, nouvelle pièce historique de très grand succès-L'homme au masque de fer, Attaque d'un train rapide du Nord-Eastern-Railway (Amérique du Nord) par les brigands, La plus grande attraction du jour Aventures de voyage en 3000 par chemin de fer, bateaux aériens et sous-marins.-Ascension des cimes les plus élevées par automobiles, etc., Faust et Marguerite, scène théâtre grandiose d'après Goethe. Dans la sélection de vues proposées, on retrouve également des films suisses : Rassemblement des troupes 1904, Courses internationales de skis à Zweisimmen, Les courses de "Bobsleigh", le 28 janvier 1905, Cortège du tir fédéral 1904, à Saint-Gall. Un article publié le 28 février complète l'information et le contenu du spectacle :
Le cinématographe Praiss. — A chaque passage de cet excellent établissement à Neuchâtel, nous constatons les efforts de son propriétaire pour satisfaire le public, sa préoccupation de donner à ce dernier comme une sorte de journal vécu où le fait divers côtoie l'histoire, où les fêtes sportives alternent avec les. voyages et les merveilleuses possibilités que nous ouvre la science.
C'est la guerre, et Port-Arthur, c'est un sauvetage en mer, une excursion du nord au sud de l'Italie, une pièce dans laquelle figurent Louis XIV et le Masque de fer ; c'est aussi l'avenir ouvert aux aéronefs, aux sous-marins et à l'automobile, ou bien les courses de skys avec sauts prodigieux et... pelles bien conditionnées, ou bien encore l'attaque, en Amérique, d'un train après la surprise d'un chef de gare : les brigands pénétrant dans le fourgon des valeurs, obligeant le mécanicien à stopper, fouillant les voyageurs, s'enfuyant sur la locomotive, puis sur leurs chevaux et combattant la police lancée à leur poursuite.
Le tout est extrêmement intéressant et fort joliment représenté. M. Praiss paraît avoir pris la . devise-jeu de mots d'un fabricant de conserves fameux et dire lui aussi : « Toujours à mieux !»
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 28 février 1905, p. 6.
Le slogan qui clôt l'article est celui des frère Amieux, spécialiste de la conserve.
Henri-Gustave Jossot, Amieux frères encore une qu'à la d'vise Toujours à mieux, Affiches Camis, Paris, 137 x 95 cm, 1897
Le Théâtre International Scientifique Urania de Ferdinand Somogyi (Théâtre, 28-29 octobre 1905)
Le Théâtre International Scientifique Urania, propriété de Ferdinand Somogyi, de Bucarest, propose deux journées de vues animées au Théâtre de Neuchâtel :
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, samedi 28 octobre 1905, p. 2.
Le cinématographe utilisé est un American-Hélioscop. Il semble que les séances n'aient pas été au point si l'on en croit l'article suivant :
NEUCHATEL
Un drôle de spectacle. — Les affaires de Russie et les élections au Conseil national passant avant des représentations cinématographiques, nous ne parlons qu'aujourd'hui de celles de M. Somogyi, au Théâtre, samedi et dimanche.
Le public a vu un grand nombre de projections photographiques, cela ne fait pas doute. Il a vu quelques projections cinématographiques, quelques-unes seulement et incontestablement mauvaises. Il s'est heurté à la plus défectueuse des organisations pour l'entrée dans la salle de spectacle. Il a eu à subir, dimanche soir, les propos inconvenants de jeunes malappris à propos de certains tableaux qui ne les motivaient nullement. Et des personnes que nous avions fait bénéficier des cartes d'entrée mises à la disposition de notre journal ont été en butte à la grossièreté de M. Somogyi. — Un bilan que le dit monsieur ne s'empressera pas de mettre sous les yeux
de nos confrères des villes où il passera après Neuchâtel.
Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, mardi 31 octobre 1905, p. 6.
1906
Le cinématographe de Samuel Weber-Cosandier (<26> février 1906)
Le cinématographe de Samuel Weber-Cosandier est installé à la fin du mois de février :
Cinématographes. — Le temps n'était guère propice hier aux carrousels et autres divertissements en plein air. Le mieux était de se mettre à l'abri. Telle aura été l'opinion des personnes qui ont visité les cinématographes. Aux deux établissements de ce genre déjà signalés, il faut ajouter celui de M. S. Weber-Cosandier.
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, lundi 26 février 1906, p. 4.
Un autre article complète l'information :
Chez les forains. — Nous avons assisté hier à une représentation extraordinairement intéressante du théâtre cinématographique Praiss, autrement dit le Royal Bio. Les tableaux qui ont défilé sous nos yeux — entre autres le montage d'une locomotive — étaient d'une parfaite netteté : c'est là un progrès indéniable et longtemps souhaité par ceux des spectateurs qui ont les yeux délicats. Par la nouveauté et la variété des scènes choisies, M. Praiss occupe toujours son rang honorable.
La pluie qui n'a guère cessé de tomber tout le soir, avait empêché l'ouverture de la plupart des autres établissements, mais on nous a rapporté que le Cinématographe Wallenda valait une visite, de même que le Cinématographe Weber-Cosandier. Tous deux ont un choix très grand et vraiment divertissant.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, mercredi 28 février 1906, p. 4.
The Royal Biogr. de Louis Praiss (Place du Port, 1er-11 mars 1906)
C'est sous un nouveau nom que la baraque de Louis Praiss se présente à Neuchâtel pour une dizaine de jours de spectacles : The Royal Biogr. Il s'installe, comme à son habitude, place du Port, et l'inauguration a lieu le 1er mars.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, mercredi 28 février 1906, p. 6.
Le programme mêle à la fois des vues provenant d'éditeurs connus et d'autres dont l'identification reste plus délicate : L'Affaire du Maroc, Les Apaches à Paris, Fabrication de rails et de locomotives à New-York, L'Ex-forçat, grand roman en 12 tableaux, Les Deux Gosses, Cambrioleurs modernes, Esmeralda, pièce dramatique de Victor Hugo, Feux d'artifices à Londres, Excursions dans les Alpes, Chasse à la baleine, les Tremblements de terre en Calabre, La Poule aux oeufs d'or, nouvelle féerie, La Guerre russo-japonaise, les principaux événements: Combat naval dans le détroit de Corée-Flotille de torpilleurs japonais, La Paix, Fête religieuse à Saint-Pétersbourg. On relève également des vues suisses regroupées sous le titre César fidèle, scènes militaires suisses et sportives.
Un article offre quelques compléments d'information :
Chez les forains. — Nous avons assisté hier à une représentation extraordinairement intéressante du théâtre cinématographique Praiss, autrement dit le Royal Bio. Les tableaux qui ont défilé sous nos yeux — entre autres le montage d'une locomotive — étaient d'une parfaite netteté : c'est là un progrès indéniable et longtemps souhaité par ceux des spectateurs qui ont les yeux délicats. Par la nouveauté et la variété des scènes choisies, M. Praiss occupe toujours son rang honorable.
La pluie qui n'a guère cessé de tomber tout le soir, avait empêché l'ouverture de la plupart des autres établissements, mais on nous a rapporté que le Cinématographe Wallenda valait une visite, de même que le Cinématographe Weber-Cosandier. Tous deux ont un choix très grand et vraiment divertissant.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, mercredi 28 février 1906, p. 4.
The Royal Biogr. prolonge son séjour jusqu'au 11 mars, en raison des conditions climatiques qui n'ont pas permis aux habitants de se rendre place du Port pour voir les vues animées : " Vu le mauvais, le cinématographe restera à Neuchâtel jusqu'au dimanche 11 mars " (La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 3 mars 1906, p. 5).
Répertoire (autres vues) : Cortège nuptial du Kronprinz d'Allemagne et de la princesse Cécile, Réhabilité (immense succès), (La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 3 mars 1906, p. 5)
Le cinématographe Wallenda <28> février 1906)
Le cinématographe Wallenda est installé à la fin du mois de février :
Chez les forains. — Nous avons assisté hier à une représentation extraordinairement intéressante du théâtre cinématographique Praiss, autrement dit le Royal Bio. Les tableaux qui ont défilé sous nos yeux — entre autres le montage d'une locomotive — étaient d'une parfaite netteté : c'est là un progrès indéniable et longtemps souhaité par ceux des spectateurs qui ont les yeux délicats. Par la nouveauté et la variété des scènes choisies, M. Praiss occupe toujours son rang honorable.
La pluie qui n'a guère cessé de tomber tout le soir, avait empêché l'ouverture de la plupart des autres établissements, mais on nous a rapporté que le Cinématographe Wallenda valait une visite, de même que le Cinématographe Weber-Cosandier. Tous deux ont un choix très grand et vraiment divertissant.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, mercredi 28 février 1906, p. 4.
Le Cinématographe de Charles Sperl (<18-[27] avril 1906)
Charles Sperl propose des projections de vues animées:
Cinématographe. — De jolis tableaux d'une grande netteté, bien colorés, un programme étendu et qui pourtant ne dure qu'une heure, c'est ce qu'offre le cinématographe Sperl à ses nombreux visiteurs. Un des tableaux de résistance : «La révolution russe», semble une scène tout particulièrement vivante des récents carnages; les nombreux coups de fusil,— une innovation de M. Sperl,— qui se font entendre derrière l'écran, tandis que les cosaques défilent et massacrent sans pitié femmes et enfants, rendent l'illusion plus poignante encore.
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, mercredi 18 avril 1906, p. 2.
Un accident grave se produit la semaine suivante :
Accident. — Hier soir, vers huit heures, le mécanicien du cinématographe Sperl a eu la jambe prise dans l'engrenage de la machine à vapeur, n a le genou complètement écrasé et une fracture double compliquée. On l'a conduit à l'Hôpital de la ville au moyen de la voiturette des samaritains ; son état est grave.
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, mardi 24 avril 1906, p. 4.
Le mécanicien va mourir de ses blessures:
L'accident du cinématographe.-Mercredi soir est mort à l'Hôpital de la Ville, le malheureux mécanicien victime de l'accident du cinématographe Sperl.
La Suisse libérale, Neuchâtel, vendredi 27 avril 1906, p. 3.
Le cinématographe de Charles Sperl (Place du Port, [30] septembre 1906)
Le cinématographe de Charles Sperl est annoncé dans la presse :
On nous prie d'annoncer que le cinématographe Sperl s'installera prochainement à la Place du Port.
La Suisse libérale, Neuchâtel, samedi 29 septembre 1906, p. 3.
La presse souligne l'intérêt du programme et signale quelques titres :
Le cinématographe Sperl a été très visité hier. Les spectacles qu'il offre sont intéressants à divers titres, soit par l'émotion, soit par le rire qui s'en dégage. Au moment où nous y fûmes, l'opérateur reproduisait sur l'écran les péripéties d'un voyage en mer, avec incendie à bord et sauvetage des passagers réfugiés sur un radeau. Quelques minutes plus tard, l'assistance se divertissait beaucoup en devinant l'état d'âme d'un homme enfermé dans une malle où il n'avait aucun droit de résider et qui voyageait !...
Vraiment amusant, le cinématographe Sperl.
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, lundi 1er octobre 1906, p. 4.
Le Vitographe Américain (Théâtre de Neuchâtel, <29 septembre-2 octobre 1906)
Le Vitographe Américain est installée depuis le mois de septembre au théâtre :
LE « VITOGRAPH AMÉRICAIN » n’est plus que pour quelques jours à Neuchâtel et nombreux sont ceux qui, partant de faux préjugés, ne se sont pas encore décidés à lui rendre visite. Les programmes changent fréquemment, les tableaux sont toujours d’une très grande netteté, et les oscillations n’existent pour ainsi dire plus du tout. Quant aux « Harris », ils semblent avoir chaque soir plus de succès.
Un mot encore à l’adresse de l’artiste qu’est M. Blazer, qui par la fantaisie remarquable de ses variations improvisées sait faire valoir tous les tableaux à un point tel qu’on en vient à se demander ce que serait telle ou telle scène si le pianiste n’était pas là pour en faire ressortir les différents épisodes.
Malgré les "masques" et les préoccupations des vendanges, Neuchâtel saura profiter des derniers jours pour applaudir davantage encore le célèbre « Vitograph américain ».
La Suisse libérale, Neuchâtel, samedi 29 septembre 1906, p. 3.
Un nouvel article donne quelques éléments sur le fonctionnement des séances à venir :
LE « VITOGRAPH » AMERICAIN donnera dimanche deux séances soit une matinée à 5 h. et une représentation de gala à 8 1/2 heures du soir. Il y aura foule au théâtre car on commence à apprécier ce cinématographe quasi-parfait à sa juste valeur. Il vaut bien la peine que l’on se dérange pour aller le voir.
La Suisse libérale, Neuchâtel, dimanche 30 septembre 1906, p. 2.
Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, lundi 1er octobre 1906,p 2.
Le Royal Bio Praiss (Théâtre, 31 décembre 1906-6 janvier 1907)
Ce sont les frères Praiss qui s'installe, en toute fin d'année, au Théâtre de Neuchâtel avec The Royal Bio. Il n'est plus question de baraque comme au préalable, mais d'une représentation qui
Le Royal Bio. — C'est au théâtre, cette fois, que notre population verra l'excellent cinématographe de MM Praiss frères. Il nous arrive avec un programme comprenant, entre autres numéros d'intérêt tout spécial, les scènes capitales du siège de Port-Arthur, la fabrication des canons à l'usine Krupp, une chasse à l'hippopotame, etc. Les représentations se feront du 31 décembre au 6 janvier, avec matinées pendant les jours fériés.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 28 décembre 1906, p. 6.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 28 décembre 1906, p. 5. | La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 3 janvier 1907, p. 2. |
L'essentiel de la programmation est constitué de vues d'actualité : Le siège de Port-Arthur, vues authentiques, Voyage en Hollande, L'Inde, le pays admirable, Manœuvres de troupes italiennes en 1906, Chasse à l'hippopotame dans l'Afrique centrale, Le Cheval fidèle (sensationnel), La Petite Mendiante ou les bas-fonds de Paris, Les Usines Krupp, fabrication de Canons, La Suisse en hiver, Le Fille de l'aiguilleur, La Grande Course d'automobiles pour le grand prix de Paris, Au Japon (trajet vertigineux sur le fleuve Ozou). Dans un article postérieur, quelques films viennent compléter le répertoire :
Le Royal Bio, dont les représentations se poursuivent au théâtre, offre un choix très instructif de spectacles les plus divers, comme, par exemple, les enseignements recueillis pendant un voyage au Canada quant à la nature du pays, l'industrie des habitants et le beau spectacle des chutes du Niagara.
Les scènes du siège de Port-Arthur, fort intéressantes aussi, se déroulent sous l'œil attentif pendant 25 minutes.
Il n'est guère de tableaux dans la collection Praiss qui ne mérite une mention spéciale, aussi préférons-nous, sans énumération fastidieuse, recommander vivement en cinématographe à nos lecteurs.
La Feuille d'Avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 3 janvier 1907, p. 5.
Les projections se terminent le 6 janvier 1907.