FRIBOURG

Jean-Claude SEGUIN

Fribourg est la capitale du canton de Fribourg (Suisse).

1895

Le Kinétoscope (Pavillon des Arcades, [23]-[26] mai 1895)

Plusieurs kinétoscopes sont présentés de façon casi simultanée dans plusieurs villes suisses, Genève, Lausanne... et Fribourg. L'agent pour la Suisse est Casimir Sivan et l'on peut penser que c'est lui qui est responsable de l'installation du kinétoscope, à condtion bien sûr qu'il s'agisse de l'appareil authentique d'Edison. La presse fribourgeoise publie un article technique et informatif dès le 19 mai 1895 :

Kinétoscope . — Le public fribourgeois va pouvoir admirer cette nouvelle invention d'Edison. Disons, en peu de mots, en quoi elle consiste. Chacun sait que, grâce aux progrès de la photographie, on peut avoir aujourdhui des rubans contenant toute une série de photographies instantanées. Un de ces rubans reproduira, par exemple, les positions successives des membres dun cheval qui galope.
Supposez maintenant que ce ruban se déroule rapidement dans une chambre noire, qu'une lumière électrique l'éclaire vivement, et que vous regardiez par une petite ouverture. Le passage des images successives produira sur votre rétine exactement le même effet que si un cheval passait devant vous au galop. Par le kinétoscope, la photographie donne donc des tableaux qui vivent et se meuvent. Il ne peut manquer d'attirer de nombreux visiteurs. Les élèves des écoles et les étudiants du Collège seront admis à prix réduits.


La Liberté, Fribourg, 19 mai 1895, p. 3.

Le journaliste connaît-il les séries photographiques de Muybridge ? En tout cas, cela ne serait pas impossible...  Pour le reste, ces quelques lignes visent surtout à divulguer auprès d'un public non averti le fonctionnement de l'appareil.

1895 kinetoscope

La Liberté, Fribourg, 23 mai 1895, p. 4

Ce sont, par ailleurs, les mêmes vues qui sont présentées ici, des classiques de la maison Edison. Un article nous en décrit l'une des plus connues :

Le kinétoscope, qu'on peut voir en ce moment au Pavillon des Arcades, est tout simplement une merveille. C'est l'avis de toutes les personnes qui l'ont vu fonctionner . Moyennant 25 centimes pour les grandes personnes et 15 centimes pour les enfants, on peut voir, dans cet appareil, les scènes les plus charmantes, les plus vivantes, et pleines de naturel.
Citons, entre autres, celle du maréchal ferrant et celle du coiffeur américain.
Cette dernière nous montre les clients arrivant, ôtant leur jaquette ou leur veston, comme c'est, paraît-il, l'usage là-bas, s'asseyant, lisant, se passant les journaux en désignant du doigt l'article particulièrement intéressant, ou la boutade particulièrement amusante.
Pendant ce temps, le coiffeur coupe les cheveux, savonne et rase, avec le même entrain qu'on admire chez ses clients. Tous les mouvements, tous les gestes sont d'un naturel parfait.
Nous venons de le dire, toutes les personnes qui ont vu fonctionner le kinétoscope Edison en sont émerveillées . Aussi, nous ne pouvons qu'engager vivement les habitants de Fribourg qui ne l'ont pas encore vu à aller le voir sans retard, cet appareil n'étant ici que pour peu de temps.


La Liberté, Fribourg, 26 mai 1895, p. 3.

On reconnaît dans cette savoureuse description la vue New Barber Shop. L'autre film annoncé est Buffalo-Bille [sic] qui pourrait correspondre à différentes vues. L'absence de nouvelles informations semble bien indiquer que le départ a eu lieu peu après le 26 mai.

 

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