- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 4 octobre 2024
- Publication : 25 mars 2015
- Affichages : 12675
DIJON
Jean-Claude SEGUIN
Dijon, chef-lieu du département de la Côte-d'Or (France), compte 65.842 habitants (1894)
1896
Le Chronographe américain (90 rue de Godrans/Alcazar, 19 mai-1er juin 1896)
Un chronographe américain est annoncé en mai :
On nous annonce comme très prochaine à Dijon l'exhibition des fameuses photographies animées au moyen de l'appareil chronophotographique qui permet de recueillir par des épreuves instantanées tous les mouvements qui se sont succédés devant l'objectif et de reproduire ensuite ces mouvements en les projetant sur un écran. Il est véritablement merveilleux de voir ces "Vues de boulevards parisiens" : les omnibus et les voitures passent, se croisent:, les piétons vont, viennent:, etc. Il est aussi très curieux de voir les admirables effets des "Vagues et l'arrivée d'un canot" sur le sable de la plage. Celte nouvelle application de la photographie excite un enthousiasme justifié ; jusqu'ici des appareils ont été installés dans deux ou trois grandes villes seulement:, et on ne saurait trop profiter de l'occasion offerte pour se rendre à ce magnifique spectacle. Les intéressantes exhibitions auront lieu à l'Alcazar, rue de Godrans.
Le Petit Bourguignon, Dijon, 17 mai 1896.
On annonce l'inauguration imminente:
Nos concitoyens auront la satisfaction de pouvoir assister à un spectacle complètement nouveau à Dijon. Il s'agit de séances de photographies animées qui auront lieu à l'Alcazar. Elles commenceront lundi ou mardi ; il y aura deux séances par soirée, à 8 h 1/2 et à 9 h 1/2. Entrée 1 fr.
Le Bien public, Dijon, 17 mai 1896.
Finalement, la première séance a lieu le mardi 19 mai:
Les séances commenceront aujourd'hui mardi. Ajoutons que les familles n'ont pas à hésiter à assister à ces séances. Il n'y aura aucune entrée gratuite.
Le Bien public, Dijon, 19 mai 1896.
Le lendemain un compte rendu est publié dans la presse:
Hier a été donné, à l'Alcazar, la première représentation des photographies animées. Très curieuses, ces projections. Elles ont obtenu le plus vif succès devant le public nombreux qui, malgré la chaleur, était venu dans la coquette salle de la rue de Godrans. Ce spectacle qui a fait courir tout Paris au café Anglais, à l'Olympia, tout Lyon, tout Besançon, ce spectacle ne pouvait obtenir moins de succès à Dijon que dans toutes les villes qui ont eu la chance de le posséder.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 20 mai 1896.
Le même journal annonce quelques films:
Les photographies animées qu'on exhibe en ce moment à l'Alcazar sont vraiment un tour de force de la photographie. L'illusion est parfaite, il ne manque aux sujets représentés que la parole pour vivre réellement. Une personne passe, vous la voyez sourire. L'expression de visage est mobile comme au naturel. Cette personne salue, se meut, comme vous et moi. En un mot soirée merveilleuse, au double point de vue de la nouveauté du spectacle et du progrès réalisé par l'art de la photographie dont il est permis de se rendre compte. Parmi les tableaux admirés : ''Promenade à Dieppe", la "Danse du nègre Bamboula", la "Promenade de !'Opéra", le "Quai de la Concorde", "Une barque en mer", la "Gare de Velars.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 21 mai 1896.
Dans un autre journal, un autre article offre davatange de détails sur les séances de vues animées:
L'exhibition des photographies animées qui a lieu depuis 2 soirs à l'Alcazar est bien le spectacle le plus merveilleux qu'il nous ait été donné de contempler jusqu'ici. On sort de là en se frottant les yeux, et l'on n'est pas bien certain de ne pas être le jouet d'un rêve, tant les choses qui viennent de se dérouler paraissent extraordinaires. Ce n'est assurément qu'une illusion, mais tellement frappante de réalité, qu'on se croirait transporté au milieu des personnages qui évoluent sur l'écran. On est tenté de leur adresser la parole ou de répondre aux questions qu'ils semblent nous adresser ; on prête l'oreille dans l'espoir de saisir quelques mots des conversations qui semblent s'engager entre eux. Très intéressants ces piétons allant et venant, entrant dans les boutiques, traversant le boulevard où circulent en tous sens, tramways, fiacres, voitures. Et cette "Gare de chemin de fer" ? Avec quelle étonnante vérité la locomotive qui vient d'être signalée entre-t-elle en gare ? Elle glisse sur les rails avec une telle rapidité qu'on se détourne instinctivement du colosse de fer, de peur qu'il n'arrive sur vous. Mais il n'y a rien à craindre, le train s'arrête, les portières s'ouvrent, des voyageurs descendent pendant que d'autres montent et le train repart au signal du chef de gare. Et "Le nègre Bamboula", et "Les chèvres des Champs-Elysées", et "La mer agitée" et tout le reste ! C'est tout simplement merveilleux, et il n'y a pas de doute que le public n'accoure en foule à un spectacle si extraordinaire qui, en permettant de constater les progrès de la photographie supprime du coup le traditionnel : «ne bougeons plus» des anciens «tireurs de portraits.V. B.,
Le Petit Bourguignon, Dijon, 22 mai 1896.
Le journaliste du Progrès de la Côte-d'Or rend visite au cinématogaphe et propose quelques commentaires:
Nous avons eu la curiosité d'aller voir de nouveau hier soir le merveilleux spectacle qui est donné dans la salle de l'Alcazar. Notre étonnement est toujours aussi vif, et nous comprenons parfaitement l'immense succès obtenu par cette nouveauté si scientifique et si naturelle. Nous étions bien certains que nos concitoyens ne laisseraient pas échapper une si belle occasion de voir une exhibition aussi intelligente et aussi instructive. L'opérateur, M. Tondu, qui a bien voulu nous donner quelques explications sur l'appareil chronographique américain avec lequel il obtient ces projections animées si intéressantes, nous a informés que des engagements l'appelaient d'ici peu à Genève, et qu'il serait désireux, avant son départ de Dijon, de faire profiter de la beauté de ce spectacle toutes les classes de notre ville ; aussi dès ce soir 3 séances auront-elles lieu à 8 h 1/2, 9h et 9 h 1/2 précises, au prix de 50 c. par personne.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 27 mai 1896.
Un autre journal offre à son tour un compte rendu des séances de cinématographe:
Une explication nécessaire.-Il n'est personne qui n'ait remarqué dimanche, dans l'allée du parc, dans les principales rues de notre cité, la multitude de prospectus de toutes couleurs voletant ça et là, à la grande joie des enfants. Une annonce en grosses lettres se détachait sur chacune et on pouvait lire ces mots : «Photographies animées». Beaucoup de nos concitoyens se sont demandés quel spectacle pourrait bien être offert aux yeux sous ce titre et certains, peu satisfaits sans doute de l'explication que leur a donné leur imagination, se sont abstenus de se rendre à la salle de l'Alcazar. Ceux-là ont perdu certainement et nous ne saurions trop les engager à se rendre à ce spectacle avant la clôture qui est, d'après nos renseignements, sur le point d'avoir lieu. Pour satisfaire la curiosité de tous, nous avons recueilli de la bouche de M. Tondu, l'opérateur aussi émérite que complaisant, les données suivantes : la photographie animée est la reproduction sur un écran, par des projections, d'images lumineuses, donnant absolument l'illusion du mouvement et de la vie. Ce que la lanterne magique projette sans vie tels que les paysages et sujets, l'appareil chronographique qui fonctionne à l'Alcazar les représente tels que dans la vie réelle. C'est ainsi que vous voyez passer devant vos yeux sans que vous puissiez faire la différence avec la réalité et que vous suiviez du regard une file de voitures, d'omnibus, de tramways, de piétons, de cyclistes, circulant tantôt sur "La place" ou "L'avenue de l'Opéra", tantôt sur "Les boulevards-" ou sur "Les quais parisiens". C'est un spectacle absolument féerique. Mais ce qu'il y a d'intéressant à connaître c'est l'explication de cette merveille qui n'a d'autre principe que celui connu en optique sous le nom de «persistance des images sur la rétine de l'œil». Notre vue, en effet, n'est pas assez puissante pour voir très promptement, à la file l'une de l'autre, des images différentes sans que la confusion ait lieu. C'est l'éblouissement. Or l'appareil chronographique met à profit ce phénomène, je dirai même cette infirmité de notre organisme, en faisant passer très rapidement devant les yeux des images non pas différentes mais prises très vivement, les unes après les autres, devant un objectif et reproduisant le même sujet, de telle sorte qu'il y ait rapprochement successif des mouvements sans confusion. Ces images sont impressionnées sur des rubans Celluloïd recouverts de gélatine sensibilisées et il n'en passe pas moins de 70 par seconde pendant environ une minute pour reproduire une scène telle que celle qui est représentée à !'Alcazar. Comme chacune de ces images n'est pas plus grande qu'un timbre-poste et qu'il serait difficile de distinguer les sujets à l'œil nu, une lampe à arc électrique fonctionnant devant un condensateur très puissant envoie la lumière sur chacune des images, qui, au moyen d'un objectif, va se projeter, grandie de plus de 10.000 fois, sur un écran. Le résultat est merveilleux et nous ne pouvons que nous incliner devant cette nouvelle conquête de la science moderne.
Le Petit Bourguignon, Dijon, 30 mai 1896.
Le Cinématographe Lumière (48, rue des Forges, 26 juillet-30 août 1896)
À la fin du mois de juillet, le Cinématographe Lumière s'installe rue des Forges:
Le cinématographe est dans nos murs. Le vrai cinématographe Lumière, S.V.P.
Et ses merveilles seront à la portée des yeux de tous les Dijonnais et Dijonnaises à partir du dimanche 26 courant, rue des Forges, 48, dans l'ancien local de l'imprimerie Barbier Marilier.
L'appareil de MM. Lumière permet de reproduire des scènes d'une grande profondeur, telles que des rues entières ou des places publiques, avec tout leur mouvement de piétons, voitures, tramways, etc., et l'illusion du mouvement est telle que les scènes projetées sont d'une réalité frappante.
Les représentations seront données à partir de 7 heures du soir.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, samedi 25 juillet 1896, p. 2.
Un programme est publié le lendemain:
CINÉMATOGRAPHE LUMIÈRE (rue des Forges, 48).
Tous les soirs, de 7 h à 11 heures, représentation.
Aujourd'hui: 1.º Charge des cuirassiers ; 2.º Querelle enfantine ; 3.º Le cantonnier ; 4.º Aquarium" ; 5.º Charcuterie mécanique ; 6.º L'arrivée du train en gare.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, dimanche 26 juillet 1896, p. 3.
Le Cinématographe Lumière obtient un incontestable succès:
Décidément, le cinématographe Lumière obtient un vrai succès. Le local de la rue des Forges est trop étroit pour contenir la foule qui s'y presse tous les soirs.
On s'y rend en famille comme à une véritable fête de l'intelligence et des yeux.
Hier, noté dans l'assistance: le préfet de la Côte-d'Or et le maire de Dijon. On ne dit pas s'ils étaient venus ensemble.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, jeudi 30 juillet 1896, p. 2.
On doit à la Nouvelle Bourgogne, l'article le plus long consacré au cinématographe Lumière où des informations précises vont être apportées au lecteur:
Le Cinématographe Lumière
À DIJON
Etes-vous allé voir le Cinématographe angla rue des Forges?
Si non : allez-y. Vous passerez un gentil quart d’heure.
Si oui : qu’en dites-vous ? N'est-ce pas merveilleux?
Quand on s’appelle Lumière, on a un nom prédestiné qui oblige. Et certes M. Lumière n’a pas failli à son beau nom.
Il me souvient encore de la première séance dans la rue de la Barre, à Lyon, où M. Lumière, père, invita le bureau de la Société dos sciences industrielles à assister à ses essais de photographie à la lumière électrique.
Le Président de la Société posa et l’épreuve fut réussie.
Que c’est loin !
Que de chemin parcouru depuis lors !
La chance favorisa M. Lumière ; mais il faut dire que l’artiste s’y aida puissamment, et que son merveilleux et continu succès fut la juste récompense de son activité et de son opiniâtreté a la lutte.
Ses fils, MM. Auguste et Louis Lumière, ont suivi fidèlement la voie tracée par leur père, et c’est grâce a leur ardeur toujours nouvelle à la recherche du beau et du nouveau, que nous devons aujourd'hui le merveilleux Cinématographe.
***
Le Cinématographe qui n'est encore qu'un joli jouet sera le nec plus ultra de la photographie quand il sera perfectionné et que l’obtention des couleurs complétera l'illusion.
Hier ces scènes animées si réjouissantes, si variées quoique mignonnes encore, nous ont donné comme un frisson de surprise, et nous avons entrevu dans l'avenir les ressources immenses qu'on en pourra tirer quand les images seront amenées à la grandeur naturelle, quand le mécanisme qui les déroule sera assez parfait pour qu’elles se succèdent sans secousses, sans tremblotements, comme une onde succède à une onde, quand â tous ces personnages vivants, agissants, le photographe perfectionné prêtera la parole et l’intonation de la voix humaine.
Cette fois, il faudra crier au miracle à chaque pas et la baguette du magicien recommencera à faire des siennes , comme au temps du Père Kircher, le savant jésuite inventeur de la lanterne magique.
N’avais-je pas à mes côtés un potache qui réfléchissait tout haut, se réjouissant un peu tôt je crois, à l’espoir que les aspirants aux examens de Saint-Maixent ou de Saint-Cyr n'auront plus besoin de s’abrutir à encaisser en mémoire, les faits historiques, récits de batailles et démonstrations d'opérations stratégiques.
Nous n’aurons plus, disait-il sagement, qu’à tirer de la poche un cinématographe sur lequel on aura préalablement enroulé le cliché historique, la photographie de la bataille demandée. On allume la lanterne, on tourne la manivelle et tout se met à marcher de soi, action, combat, triomphe, fuite avec cris des chefs, éclatante voix du canon, cliquetis des armes, chants de victoire et hélas ! aussi plainte des mourants.
À quoi bon réciter, terminait mon écolier, quand le fait se déroule sous vos yeux ?
Celte fois, les personnages seront rigoureusement ressemblants puisqu’ils seront photographiés d’après nature.
On n’ira pas représenter François 1er comme le font tous les journaux d'hier avec la taille du géant Bidault de Neuville. Car si François 1er était un bel homme, a-t-on jamais vu qu’il eut 2 m 30 de stature comme 'e raconte chaque journal après son voisin ?
Ma parole, ces bons journalistes ont confondu François 1er avec Charlemagne.
Bref, le Cinématographe est la reproduction exacte de la vie animée. Les personnages marchent, boivent, fument, les cuirassiers chargent, les chevaux galopent, les régiments défilent soulevant la poussière, les tambours battent, les clairons sonnent, —seulement on ne les entend pas —, le train arrive, décharge ses voyageurs, en engloutit d’autres et repart.
C’est merveilleux ?
***
Et comment obtient-on cette illusion ? Je vais tâcher de vous l’expliquer clairement en quelques lignes.
Il faut d’abord choisir la scène à reproduire et la photographie.
Pour cela, l’appareil est braqué — Il se compose d’un long ruban de gélatine ou pellicule transparente et sensibilisée, qui se déroule rapidement dans une boite hermétiquement close. Cette chambre noire est munie d’un objectif photographique qui s’ouvre et s’obture tour tour pour prendre toutes les phases successives de la scène.
Grande difficulté, comme vous le pensez, pour que les milliers de clichés qui constituent une scène à prendre, se présentent devant l’objectif dotes alternativement d'une rapidité inouïe et d'un repos complet.
Comme il passe quinze épreuves par seconde, une scène qui dure une minute exige 13 X 60 = 900 vues et une bande de 18 mètres de long.
La succession des diverses parties d’une scène animée, ainsi obtenue sur cette longue bande constitue le négatif.
Une autre pellicule va reproduire en positives ces 900 vues de la bande négative.
Puis, quand cette bande positive est bien fixée, séchée, ajustée, c'est elle qui passe à son tour devant le condensaeur lumineux d’un foyer électrique ou oxhydrique pour aller se projeter sur un écran, et reproduire devant nos yeux la suite des vues photographiées assez rapidement pour animer le tableau et donner l'illusion de la vie.
Le principe découvert, la grande difficulté à vaincre est la perfection du mécanisme. On en approche, mais il reste encore quelque chose à faire.
Notez encore que le déroulement de la pellicule qui porte les vues, ne se fait pas d’une façon continue et régulière. Car si les clichés étaient projetés pendant qu'ils sont en mouvement, les images seraient floues et coupées d'ombres et de vives lumières.
C’est donc par poses successives et dans un état d'immobilité complète au moment où l'objectif les projette, que chaque image doit être éclairée et projetée sur l’écran.
Il faut donc, puisque 900 vues passent, s’arrêtent, se projettent en une minute, lancer 900 fois la lumière éclairante et la supprimer 900 fois, c’est-à-dire qu’il y a 900 vues et éclairages, et 900 arrêts et éclipses.
Comment se fait-il, direz-vous, que les 900 coups d’ombre ne s'aperçoivent pas pendant la durée du tableau ? C'est parce que, à chaque vue lumineuse, la rétine de l’œil est impressionnée, et l’impression produite persiste un certain temps après l'éclipse de la vue ; de telle sorte que le résultat de ces impressions rapides et successives sur l'œil forme une vision constante et saisissante de réalité de tous les mouvements des personnages reproduits.
Avec ces quelques explications, vous saisirez parfaitement la chose en allant visiter ces merveilles pendant vos vacances du 15 août.
***
Si, comme nous le pensons. nous avons loyalement accordé au Cinématographe le tribut d’éloges qu'il mérite, nous n'hésiterons pas non plus â recommander aux professionnels et amateurs qui s’occupent de projections lumineuses à la lumière oxydrique de ne point se négliger et encore moins se décourager.
Car, de même que la peinture primera toujours la photographie, de même les belles et grandes projections de tableaux lumineux que l’on peut multiplier, étudier, varier à l'infini, l’emporteront toujours sur les capricieuses fantaisies du jour.
Les panoramas grandioses, les scènes historiques, les admirables statues, et les exquises charges que nous avons vu projeter, à Dijon, par certains projectionnistes émérites ont bien leur charme.
Et nous nous rappelons encore avec plaisir les jolis tableaux, changements à vue et effets de lumière qu'il nous a été notamment donné d’applaudir, au printemps dernier, dans le local de la rue Saint-Philibert, 40.
Nous espérons bien retrouver cet hiver dans nos cercles et nos salons, ce délassement si instructif, cette récréation si artistique pour tous, pour nous s'il vous plaît, et pour nos bébés grands et petits, toujours amateurs aussi de belle lanterne magique,.
M. J.
Nouvelle Bourgogne, Dijon, vendredi 14 août 1896, p. 3.
Vers la fin du mois d'août, le Cinématographe Lumière annonce son départ:
Avec regret nous apprenons la clôture du cinématographe Lumière. C'est un agréable et intéressant spectacle du soir dont les familles vont se trouver privées.
Pour les dernières représentations, et à partir d'aujourd'hui mercredi, il sera donné dix tableaux au lieu de sept.
Les tableaux ajoutés sont : "Le cantonnier", redemandé ; "Barque sortant du port" ; "Charge de cuirassiers".
Le 30 courant, clôture.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, mercredi 26 août 1896, p. 2.
Quelques informations supplémentaires sont publiées quelques jours plus tard:
C’est décidé, le cinématographe Lumière de la rue des Forges nous quitte :
Pour les deux dernières représentations qui auront lieu ce soir et demain soir, 29 et 30 courant, la direction offrira au public dijonnais, à titre de remerciement, une série de vues entièrement nouvelles, choisies parmi les meilleures de la collection de MM. Lumière frères. Nos lecteurs en trouveront le détail à la rubrique «théâtres et concerts. »
Espérons que la direction du cinématographe reviendra nous voir à Dijon. En pleine saison et l’hiver, alors que les soirées longues demandent des distractions nombreuses et variées, il est certain que ce spectacle si intéressant, aurait encore plus de succès qu’il n’en a eu pendant ces jours de vacances, où la population est très réduite.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, samedi 29 août 1896, p. 1.
Répertoire (autres titre): Charcuterie mécanique, Défilé de la vieille garde, Le cantonnier, Concours de voitures automobiles, Charge de cuirassiers, Querelle enfantine, L'arrivée du train en gare (Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 30 juillet 1896, p. 3), Jeu de boules lyonnais, Une partie d'écarté, Charge de cuirassiers (deuxième partie), suite du tableau de la précédente série, Le cantonnier, Querelle enfantine, Défilé du 96e de ligne, L'arrivée du train en gare (Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 7 août 1896), Barque sortant du port, La destruction des mauvaises herbes, Baignade en mer, Démolition d'un mur, Usine Lumière (sortie des ouvriers), Charge de cuirassiers, L'arrivée du train en gare (Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, lundi 10 août 1896, p. 3), Aquarium, Escrime (le salut), Exposition à Genève, Discussion, Leçon de voltige, L'arrivée d'un train (Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 20 août 1896), Les Fêtes du millénaire de la Hongrie, à Budapest: Voiture de gala, Cortège du sceptre royal, Cortège de la couronne; Entrée du pont suspendu, Cyclistes et cavaliers, Danse au bivouac (Espagne), Arrivée du train en gare (Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 23 août 1896), Londres. Marbl Arch, Jongleurs, Tigres, Danse Javanaise, Madrid: Porte de Tolède, Venise: Pigeons place Saint-Marc, Espagne: Danse au bivouac, Dragons traversant la Saône à la nage, Le Cantonnier, Lyon-Perrache: Arrivée d 'un train (Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, samedi 29 août 1896, p. 3).
Le Cinéphotographe perfectionné (Place Darcy, 30 juillet-3 septembre 1896)
À la fin du mois de juillet, le Cinéphotographe perfectionné, appareil commercialisé par Gabriel Lépée, s'installe place Darcy:
Cinéphotographe perfectionné.- Tous les soirs, place Darcy, photographies animées et «en couleurs» ! La "Loïe Fuller, danse serpentine", "Emilienne d'Alençon", etc."
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 30 juillet 1896.
Le Cinéphotographe propose quelques vues pour les élèves des écoles de la ville:
Les administrateurs du cinéphotographe ont eu l'excellente idée de donner des représentations gratuites aux élèves
des écoles de la ville. C'est ainsi que vendredi et samedi, les élèves du boulevard Sévigné, filles et garçons, ont pu assister aux expériences intéressantes de la photographie animée. Ce sera le tour des élèves du boulevard de la Trémouille, lundi ; du Petit-Potet et de la route de Beaune, mardi ; des rues du Nord et de Tivoli, mercredi ; de la rue Turgot et de l'Hôtel-de-Ville, vendredi; et enfin du boulevard Voltaire, de la rue Chevreul et de la rue Jeannin, samedi. On ne saurait trop remercier, au nom des enfants des écoles, les organisateurs du cinéphotographe de cette généreuse initiative.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 2 août 1896.
A partir du 5 août, une brève note est publié pendant plusieurs jours:
À chaque séance, 8 tableaux.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 5 août 1896.
Ce même article est publié jusqu'au 3 septembre.
Le Cinographoscope (Place Darcy, 10 octobre-14 novembre 1896)
Le Cinégraphoscope s'installe place Darcy en octobre:
Hier mardi, des ouvriers montaient une nouvelle baraque place Darcy, à l'endroit généreusement offert par notre nouvelle municipalité à tous les forains qui passent par Dijon.
C'est, paraît-il, encore un système de visions, genre cinéphotographe, cinématographe ; mais, nous a-t-on dit, sauf à nous rendre compte par nous-même, avec de nouveaux perfectionnements.
Titre : Cinégraphoscops.
Le spectacle a fait florès, dit-on, à l'Olympia de Paris.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, mercredi 7 octobre 1896, p. 1.
L'inauguration est annoncée pour le samedi:
Le nouvel établissement dans le genre du cinématographe et du cinéphotographe dont nous avons annoncé l'arrivée il y a deux ou trois jours commencera son spectacle samedi soir.
Le cinégraphoscope - c'est son nom - est surtout intéressant et nouveau parce qu'on y voit une deuxième fois les tableaux déjà regardés, mais une seconde fois en sens inverse. Ainsi, après avoir vu plonger un nageur, la tête la première, l'aperçoit-on qui jaillit de l'eau, les pieds en l'air. Spectacle assez gai, n'est-ce pas ?
Truc probable : on fait repasser la pellicule à l'envers.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, samedi 10 octobre 1896, p. 1.
Quelques vues sont proposées dans un nouvel article:
Très intéressantes soirées, tous les jours. Les tableaux intelligemment choisis sont fort réussis. A noter, en dehors de la classique "Arrivée d'un train" ; le "Baigneur" ; les ''Canotiers" ; "Au fourrage" ; "Trente kilomètres en express", ou le déroulement du panorama aperçu d'un train lancé à toute vitesse ; "Le cheval sauteur de Saumur", etc. Un souvenir encore pour l'éclairage de la loge, tout à la lumière électrique, avec cela de particulier que le courant est fourni par une dynamo actionnée par un économique et puissant moteur à pétrole.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 14 octobre 1896.
La Nouvelle Bourgogne consacre un article plus fourni sur cette nouvelle attraction:
UNE ATTRAYANTE RÉCRÉATION
La saison froide et les brumes précoces ont ramené dans nos murs les châtelains et les touristes salubres d'humidité et détrempés de pluie.
Il faut réchauffer et rendre à la vie ces pauvres exilés de retour.
Aussi les marchands de fourrures, de chauffage et de plaisirs sont-ils dans tous leurs états.
Cafés, casinos et théâtres ont rouvert leurs portes, et chacun bat la caisse pour attirer l’attention.
Il faut bien dire que les attractions sent choisies, nombreuses, et à la portée de toutes les bourses.
On peut s’amuser, disons mieux, se distraire à bon marché dans notre Dijon.
Mais encore faut-il que ces récréations conviennent à tous les tempéraments. Risquer un jeune homme ou une jeune fille dans certaines de nos salles publiques serait dangereux en maintes circonstances.
Aussi croyons-nous rendre un vrai service à une certaine classe de notre, société, celle qui veut un spectacle parfaitement convenable, en lui signalant aujourd’hui le cinographoscope de la place Darcy.
Les personnes désireuses de passer quelques moments d’une manière fort agréable — et il n’en manque pas, — peuvent donc aller dans un quartier central, à proximité du tramway, prendre en famille une heure de distraction qui leur parapha trop courte.
Grâce à un ingénieux appareil qui est arrivé déjà à un grand perfectionnement les photographies les plus gracieuses, les plus originales et toutes d’à-propos s'animent de la plus curieuse façon.
Rien d'amusant comme ces scènes où revivent sur la toile les personnages vrais ou fantaisiste, de grandeur naturelle, pleins de mouvement, de vie, et auxquels il ne manque que la voix et la couleur.
Espérons que bientôt l’application du photographe et de la photographie en couleurs complétera l'illusion, et cette fois ce sera à crier au prodige.
Les scènes de famille, la natation en plein été, les douceurs de la villégiature, le brouhaha des rues et des places de Paris, la marche triomphale du Czar, les capricieux vexer cires des acrobates et des écuyers : tout est reproduit vivant, et l’illusion est complète.
C'est la projection dans toute sa perfection.
Toutefois nous attendons encore le perfectionnement de» appareils qui nous évitera cette trépidation des tableaux que l'on ne rencontre pas dans les projections de repos, dont la valeur artistique n’est pas encore atteinte.
On dit que cet hiver ce genre de distraction va se multipliera Dijon : tant mieux. Il est honnête, varié, captivant ; et nous sommes partisans de ces spectacles de bon goût, de véritable instruction et d’une scrupuleuse convenance.
Nous y reviendrons.
M.J.
Nouvelle Bourgogne, Dijon, mercredi 28 octobre 1896, p. 3.
La dernière annonce est publiée le 14 novembre:
CINOGRAPHOSCOPE (place Darcy).-Tous les jours, de 2 h. à 6 h. et de 8 h. à 11 h. du soir.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 14 novembre 1896, p. 3.
Répertoire (autres titres): Un train en gare de Passy, La place de l'Opéra, Un cheval sauteur, Une corvée de fourrage, Les Haytons du jardin de Paris, Une partie de canot, Bébé et ses chiens,, Trois kilomètres en wagon, Le déshabillé du clubman [la même en sens inverse] (Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 15 octobre 1896), Le Voyage du Tsar (Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 17 octobre 1896), L'abreuvoir militaire, Déchargement d'un navire, Une partie de canot en Marne, Les petits pâtés, Les chiens savants, Place de l'Opéra, Du pont royal au Châtelet, Le tsar sur les grands boulevards, Déshabillé d'un clubman [la même en sens inverse] (Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 2 novembre 1896).
1897
Le Cinématographe parisien (Place Saint-Pierre, 10 avril-5 mai 1897)
Sur la place Saint-Pierre, s'installe un Cinématographe parisien, peut-être s'agit-il de l'appareil breveté par Georges Mendel :
Aujoujourd'hui, place Saint-Pierre, inauguration du Cinématographe Parisien.
Tous les soirs, à partir de 7 h 1/2:
1. Le Maréchal-Ferrant.- 2. Arrivée d'un Train.- 3. Place de la Concorde. - 4. Effet de Mer sur les Roches".- 5. La Grève des Cochers.- 6. Un consommateur maladroit (scène comique).
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, samedi 10 avril 1897, p. 1.
Les rares informations sont publiées de façon répétitives jusqu'au 5 mai:
Le soir à partir de 8 h, dimanches de 2 h à 6 h. Entrées : premières, 1 fr. ; secondes, 50 c. ; demi-place pour les enfants et les militaires. Prix spéciaux aux écoles et aux pensionnats. Le Petit Bourguignon, Dijon, 24 avril 1897.
Répertoire (autres titres): Scène kabyle, Les Malgaches au Champ-de-Mars, Les Foins, Le cortège du tzar au Bois de Boulogne, Le départ des réservistes, La grève des cochers, Le Chiffonnier (Le Progrès de la Côte d'Or, Dijon, 30 avril 1897, p. 3).
1898
1899
Le Royal Viograph de Constantin Daue (Cirque du Tivoli, 17 novembre- > 5 décembre 1899)
Le Royal Viograph de Constantin Daue annonce son arrivée prochaine dans les premiers jours de novembre et s'installe au Cirque du Tivoli. L'article permet de connaître quelques titres du répertoire :
C'est la semaine prochaine que nous aurons au cirque du Tivoli le spectacle nouveau dont nous avons déjà dit quelques mots.
Le Royal Viograph est une espèce de cinématographe, mais avec des proportions colossales ; les tableaux ont plus de 6 mètres de hauteur ; on voit quel intérêt doivent présenter ces tableaux.
Comme programme, nous ne pouvons citer tous les tableaux qui forment cette collection ; nos confrères de Limoges nous parlent avec admiration de divers épisodes de la guerre hispano-américaine pris sur le champ de bataille, entr’autres le bombardement de la flotte américaine par les forts de Santiago, un voyage entre New-York et Chicago avec ses panoramas, passage de tunnels, viaducs, croisement de trains, etc. ; l’incendie de l’hôtel Windsor à New-York, le sauvetage des victimes ; une grande Course de taureaux à Madrid avec mise à mort par le célèbre matador Mazantini [sic]. Comme féeries, Méphistophélès ou le Château hanté, le Diable au couvent. Comme tableaux historiques, Napoléon et la sentinelle, les Dernières cartouches (en couleurs) et une quantité d’autres qu’il serait trop long d’énumérer. Nous donnerons prochainement la date exacte du premier spectacle au cirque du Tivoli.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 10 novembre 1899, p. 2.
B.F., Paris, Dijon, Cirque Palace [anciennement Cirque Tivoli](c. 1910)
Une première représentation de gala, réservée aux autorités et à la presse localeà un public, à lieu le vendredi 17 novembre :
Nous avons annoncé la prochaine installation, au Cirque du Tivoli, d'un spectacle nouveau et des plus intéressants : le Royal Viograph.
Le directeur offre ce soir, à 8 heures et demie, une représentation de gala aux autorités et à la presse locales. Après-demain dimanche première représentation publique.
Le Progrès de la Côte d'Or, Dijon, 17 novembre 1899, p. 2.
Deux jours plus tard, le même journal offre un compte rendu très détaillé de la soirée privéee :
Une Soirée au Royal Viograph
Vendredi a eu lieu au Cirque du Tivoli Ia soirée offerte aux autorités et à la presse par l'administration du Royal Viograph.
Il est déjà venu à Dijon de nombreux cinématographes. Eh bien, un seul mot suffira pour donner une idée du spectacle que nous avons eu vendredi. Tous les cinématographes que nous avons vus jusqu'ici ne sont que l'enfance de l’art à côté du Royal Viograph.
Les projections animées qu’il donne sont beaucoup plus nettes, plus lumineuses et plus grandes ; et elles durent beaucoup plus longtemps. Ajoutons enfin que les constructeurs de l’appareil ont su atténuer considérablement le fâcheux miroitement des images, si fatigant pour les yeux, et qu’on ne peut encore absolument éviter.
Voici maintenant quelques extraits du programme. Ils feront juger de la grande variété du spectacle et de l’Intérêt qu'il présente :
Voyage de Calais à Douvres : La jetée.— Départ du " Victoria ". — A bord. — En mer (deux tableaux). — Entrée du paquebot. — Arrivée. — Debarquement.
La foire de Séville : Danses andalouses et grande Course de taureaux à l'Espagnole (picadors, banderillos, mise à mort par le célèbre matador Guerrita.
Épisodes de la guerre hispano-américaine pris sur le champ de bataille : Défilé de 3,000 marins devant l’amiral Cervera. — Ravitaillement d’un cuirassé. — Un navire de guerre devant Matanzas. — Salut dans les vergues.— Branle bas de combat. — Explosion d’une torpille. — Débarquement et feu de mousqueterie. — Retour des marins à bord des cuirassés. — Bombardement de la flotte américaine par les forts de Santiago. — Retraite d’artillerie espagnole. — Charge du régiment Utah. — Les ambulances après la bataille. — Entrée du général Otiz à la Havane.
Voyage de New-York à Chicago : Départ de New-York (panorama pris du train). — Passage du Blach Diamond Express (marchant à 120 kilomètres à l'heure). — Panoramas divers : ponts, tunnels, arrivée d'un train en gare, débarquement des voyageurs. — Prise du courrier par le train en marche.— Rencontre de quatre trains express. — Arrivée en gare.
Incendie de l’hôtel Windsor à New-York : La sortie des pompiers. - L’hôtel en flammes.— Le sauvetage. — Les ruines.
Signalons encore des projections fort originales ; les Kremos (célèbres acrobates de» Folies-Bergère) ; une fabrique de saucissons à Francfort; le pécheur récalcitrant ; l’arrivée d’un bleu au régiment ; la bataille des oreillers : scènes comiques fort habilement combinées et qui ont soulevé l'hilarité du public.
A côté de cela, des scènes émouvantes ont donné le frisson : par exemple, le trop fameux combat du lion et du taureau, à Roubaix ; les Dernières Cartouches, excellente reproduction en couleurs de l’épisode historique. L’Histoire d'un crime (l’assassinat, le vol, le triomphe de la justice), et la grande féerie qui termine le spectacle, sont admirablement composées pour donner le cauchemar aux personnes impressionnables.
En résumé, tous les genres sont réunis dans le programme du Royal Viograph : l’historique, le comique, le tragique, le fantastique, et la grande actualité y joue un rôle assez important pour attirer au Cirque du Tivoli les Dijonnais qui aiment les spectacles intelligents et récréatifs à la fois.
Le Progrès de la Côte d'Or, Dijon, dimanche 19 novembre 1899, p. 1.
Dans un autre article, le journaliste signale le succès des représentations, mais également le départ prochain, une technique habituelle pour ranimer l'intérêt du public :
AU CIRQUE
Le Royal Viograph suit tous les soirs le cours de ses succès ; les nombreux spectateurs qui se sont rendus ces jours-ci au Cirque du Tivoli ont été unanimes à reconnaître le bon goût du spectacle que la direction offre chaque soir au public dijonnais.
Le Royal Viograph n’est pas pour longtemps parmi nous ; aussi faut-il se hâter pour le voir. Nous engageons nos lecteurs, pour être bien placés et jouir d'un coup d’œil unique, à retenir leurs places à l'avance.
Par la température hivernale que nous subissons en ce moment, il n’est pas de trop d’annoncer quo la salle est chauffée.
Aujourd’hui jeudi, à trois heures, aura lieu une grande matinée. Cette représentation est réservée aux familles qui ne peuvent assister au spectacle du soir.
Le Progrès de la Côte d'Or, Dijon, 23 novembre 1899, p. 2.
On connaît encore quelques titres du répertoire grâce à la presse locale :
Au Cirque du Tivoli, le Royal Viograph, dont le succès est toujours aussi brillant, continue la série de ses intéressantes représentations, avec un programme entièrement changé.
Nous signalons aux amateurs de ce spectacle artistique les nouveautés suivantes : Le Derby d’Epsom 1898 ; les Glissoires au Canada, scène comique ; grande course de taureaux, par Mazzantini et Reverte ; Méphistophélès, grande féerie en 3 actes et 18 tableaux ; l’explorateur Andrée au Pôle Nord, et le Coucher de la Mariée, scène comique en couleurs.
Ajoutons que la salle est parfaitement chauffée. Il y a là deux ou trois heures excellentes à passer au Cirque du Tivoli.
Le Progrès de la Côte d'Or, Dijon, 28 novembre 1899, p. 2.
B.F. Paris, Dijon. Cirque Palace [anciennement Cirque Tivoli] (c. 1910)
Les dernières séances sont annoncées dans les derniers jours de décembre :
Il y a un monde fou tous les soirs au Royal Viograph où l’on applaudit les scènes animées. Dimanche, à la matinée et à la soirée, on a dû refuser des entrées, et cependant le Cirque est immense.
Le public dijonnais apprendra certainement avec regrets que la direction de cet intéressant spectacle nous annonce son prochain départ.
Cette semaine, le programme est parfait en tous points.
Parmi les tableaux nouveaux citons :
Cendrillon, grande pantomime en 16 tableaux ; la Boxe en Amérique; Duels d’actualité ; Léo, le célèbre dessinateur-express dans son répertoire ; Remorqueurs pendant la tempête ; la Tentation de saint Antoine ; Scènes militaires : manœuvres de chasseurs alpins, etc., etc.
Les personnes qui ont déjà tant admiré le merveilleux spectacle qu’est le Royal Viograph ne manqueront pas le nouveau spectacle que leur offre la direction, peut-être le dernier.
Le Progrès de la Côte d'Or, Dijon, 5 décembre 1899, p. 2.
Peu après, Constantin Daue et son Royal Viograph quittent Dijon pour se rendre à Troyes.
Le Royal Viograph de Constantin Daue (Cirque du Tivoli, < 11-25 décembre 1899)
Après un bref séjour à Troyes, Constantin Daue et son Royal Viograph est de retour à Dijon pour une nouvelle série de projection au Cirque du Tivoli aussi connu comme Cirque de Dijon :
Royal Viograph. — Un spectacle intéressant. — Un spectacle assurément captivant, c’est celui que nous offre tous les soirs le Royal Viograph. Nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs la nouvelle série du Royal Viograph. Depuis 8 heures 1/2 jusqu'à 11 heures, c’est un véritable enchantement. Citons quelques tableaux remarquables entre tous : Les remorqueurs, La danse des nègres, La bataille de coqs, La boxe américaine, Les glissoires au Canada, La bataille des fleurs au bois de Boulogne, La traversée du grand pont de Brooklyn à New-York, Les chasseurs alpins ; dans la note gaie, Le coucher de la mariée, La tentation de Saint-Antoine, ajoutez à cela deux merveilleuses féeries admirablement truquées et encore mieux reproduites, Le diable au couvent et Cendrillon.
On juge par celte énumération, de la prodigieuse variété qui caractérise les soirées du Royal Viograph. Aussi bien n’est-il pas étonnant qu'il y ait foule tous les soirs au cirque du Tivoli.
Programme. — Tous les soirs, à 8 h. 1/2 précises, le grand succès: The Royal Viograph'. Représentation variée, spectacle nouveau.
Par suite de nouveaux aménagements, la salle est parfaitement chauffée.
Retenir ses places à l’avance au café du Cirque.
Matinée à 3 heures, les jeudis et dimanches ; même spectacle que le soir.
Le Progrès de la Côte d'Or, Dijon, 11 décembre 1899, p. 3
Selon une pratique bien installée, les responsables du Royal Viograph offre une soirée gratuite pour les femmes, mais dont le caractère commerciale n'échappe à personne :
Cirque du Tivoli. — Aujourd'hui, vendredi 15 décembre, la direction du Royal Viograph, en vue de remercier le public dijonnais de son concours généreux, offre une représentation gratuite aux dames dijonnaises.
Toute dame accompagnée sera admise gratuitement. à cette unique représentation de gala.
Dimanche 17 décembre, deux grandes représentations, les dernières irrévocablement.
Matinée, à 3 h. 1/2. Soirée, à 8 h. 1/2.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, vendredi 15 décembre 1899, p. 3.
L'annonce d'un prochain départ constitue également une pratique tout aussi courante visant surtout à ranimer l'intérêt du public pour les projections du Royal Viograph :
Cirque de Dijon. — Aujourd'hui dimanche, clôture irrévocable du Royal Viograph. A cette occasion, deux représentations extraordinaires seront données ; la première à 3 heures, spécialement réservée aux familles et aux enfants. Programme choisi et nouveau. Le grand succès actuel : La guerre au Transvaal et la féerie Cendrillon.
Le soir, à 8 heures 1/2, spectacle exceptionnel. Adieux de The Royal Viograph, lequel débute jeudi à Marseille.
Le Progrès de la Côte d'Or, Dijon, dimanche 17 décembre 1899, p. 2.
Et le caractère "irrévocable" n'empêche pas pour autant le Royal Viograph de rester une semaine de plus :
Cirque de Dijon. — A l’occasion des fêtes de Noël, aujourd'hui dimanche et demain lundi, irrévocablement et sans aucune remise, les quatre dernières représentations données à Dijon par le Royal Viograph’.
A 3 heures, matinée réservée aux familles, même spectacle que le soir, avec la Passion, en 15 tableaux, et 8 tableaux nouveaux de la guerre au Transvaal. Quantité de scènes nouvelles.
Le soir à 8 heures, grande représentation. La salle est chauffée.
Demain lundi, clôture définitive.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, dimanche 24 décembre 1899, p. 2.
Si cette fois le départ est bien réel, en revanche, les responsables du Royal Viograph ne se rendent pas à Marseille comme annoncé, mais reviennent à Troyes pour une série de projections animées.
1900
Le Royal Viograph (Cirque du Tivoli, 11->20 août 1900)
En provenance de Lyon, le Royal Viographe revient à Dijon en août 1900. Cette fois-ci, on ignore le nom des responsables, peut-être Edmond Oger, Constantin Daue et/ou Cyprien Lacabane. La presse annonce à l'avance cette prochaine arrivée :
American Folie-Bergère. — C’est le samedi 11 août qu'auront lieu irrévocablement au cirque du Tivoli, les débuts de la tournée American Folies-Bergère.
Cette troupe nous offrira un spectacle de premier ordre et du meilleur goût. Parmi les attractions qui la composent et dont nous donnerons le détail dans quelques jours, nous citerons tout particulièrement le Royal Viograph américain, celui qui a obtenu dans notre ville au mois de novembre dernier un succès tel qu’on refusait du monde tous les soirs.
Il nous revient avec une quantité considérable de vues nouvelles. Nous pourrons faire un voyage à l’Exposition de 1900, en admirer les merveilles, et cela sans quitter notre chaise. Il nous donnera également une idée absolument exacte de la guerre du Transvaal.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 2 août 1900, p. 3.
Un nouvel article confirme bien que l'inauguration a lieu le samedi 11 août :
AU CIRQUE DU TIVOLI
C’est ce soir que débutera au Cirque, qui est le cadre approprié par excellence à ce genre de spectacle, la troupe des Folies-Bergère.
Le programme de cette soirée de gala sera, paraît-il, très intéressant ; des attractions très variées et surtout précédées d'une grande réputation le composent.
Le Royal Viograph sera encore le bienvenu des familles et des bébés qu’il a déjà charmés pendant un mois avec un succès soutenu.
Une matinée sera donnée dimanche à 3 heures pour les personnes qui ne peuvent assister aux soirées. Même spectacle que le soir.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, samedi 11 août 1900, p. 2.
Ce qui fait la singularité du spectacle, c'est que le Royal Viograph partage la scène avec de nombreux numéros de cirque. Quelques titres sont également repris dans la presse :
AU CIRQUE DU TIVOLI
Le succès de la troupe Américan-Folies-Bergère est un des plus éclatants que le Cirque du Tivoli ait jamais vus.
Samedi, soirée de débuts, et dimanche, la salle était fort belle. Il en sera de même pendant tout le séjour de cette troupe intéressante et merveilleusement composée.
Le trio Rixor, virtuoses du cor de chasse ; les Jupiter, étonnants de force et d'adresse à la barre fixe ; les Dakars, désopilants dans leurs excentricités ; et l'extraordinaire famille des Genis constituent des attractions de tout premier choix.
Nous y reviendrons.
Quant au Viograph, c’est une pure merveille d’intérêt scientifique et d’actualité.
On annonce les quatre dernières représentations. Pour la première fois, Exposition universelle de Paris 1900 ; vue panoramique de tous les pavillons ; Cendrillon, féerie en couleurs ; la grande cavalcade du cirque Sanger ; Méphistophélès, féerie en couleurs ; la Guerre au Transvaal (Nouveaux tableaux) etc., etc.
Mercredi 15 et jeudi 16, deux dernières grandes matinées à 3 heures avec même programme que le soir.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, mardi 14 août 1900, p. 2.
Le Royal Viograph propose principalement des vues en provenance de l'éditeur britannique de films, la Warwick Trading Company. Dans un programme complet du spectacle, on peut apprécier la place qu'occupent les projections animées, reléguées, malgré tout, à un rôle secondaire :
Les American Folies-Bergère
On sait la réputation qu'a laissée en notre ville, il y a quatre ou cinq ans, la troupe portant déjà ce nom.
Celle qui nous est revenue cette année ne le lui cède en rien : rarement on vit pareil programme composé de façon aussi adroite. Avec un ou deux exercices équestres, ce serait la perfection. Mais telle qu’elle est, en ses deux parties, la troupe des American Folies-Bergère a tout ce qu’il faut pour satisfaire les plus difficiles : première partie, d’attractions hors ligne ; deuxième partie, d’instruction distrayante, le Royal Viograph.
Les attractions sont, disons-nous, de premier ordre : de toute première force les Franck-Rackson ; il faut voir cet équilibriste jongler, au très gentiment naïf ébahissement de sa mignonne compagne, avec tous les meubles de sa chambre à coucher, depuis le lit jusqu'à l’armoire à glace ; et allez donc, la petite femme pédale sur une bicyclette toute fleurie que tient on ne sait par quel miracle son compagnon merveilleusement découplé, à la pointe de ses dents.
Le trio Rixors est des plus intéressant ; c’est plaisir à entendre le chef de famille sonner à la fois des deux cors et des deux trompettes, accompagné de sa femme et de sa fillette, une petite musicienne qui chante déjà très bien en mesure et a des gestes charmants. Le danseur du trio Marcel fait preuve d’une agilité surprenante qui aurait fait pâlir les danseurs célèbres des soirées Métra et de l'Elysée Montmartre, au beaux temps de Valentin le Désossé et de Grille d'Egout.
Les Jupiter, deux gars taillés en hercule, se jouent des plus terribles difficultés à la barre ; ils doivent venir plusieurs fois saluer l’assistance.
Quant aux Dakar's excentric’s, c’est charmant de leur voir exécuter avec une aisance, une grâce comique les sauts et les tours les plus ardus.
Avec les jeux icariens de la troupe Genis, il faut vous attendre à trembler ; sauts périlleux simples et doubles ne sont, pour les 7 membres de cette famille, qu’occasion de prouver leur force et leur agilité ; depuis le père, un gaillard aux jarrets d’acier, jusqu’à la mère, également taillée en athlète, en passant par les garçons et les filles, dont une très drôle, de 5 ou 6 ans, habillée en Gugusse. C’est un numéro palpitant. Le Royal Viograph, lui aussi, offre le plus grand intérêt et remplit on ne peut mieux la deuxième partie de la soirée. Il nous suffira de citer quelques-uns des spectacles qui défilent sans discontinuer sous les yeux du public pour prouver cet intérêt ; ce sont quelques scènes comiques de belle gaieté. L'illusionniste toqué, les transformations surprenants de Fregoli, le Voyage de noces interrompu, les Farces dans la cuisine, et des sujets d'instruction et d'observation, les courses de taureaux, trois minutes à Londres, des épisodes de la guerre au Transvaal et enfin une visite à l’Exposition.
On comprend qu’avec un tel programme le cirque soit comble tous les soirs ; lundi, mercredi, plusieurs personnes ont dû s’en retourner, le Cirque étant comble.
Aussi, devant ce succès bien légitime, la direction a décidé de prolonger son séjour en notre ville jusqu'à dimanche prochain, qui sera le jour irrévocable de clôture. Que nos lecteurs qui n’ont pas encore assisté à ce spectacle agréable et instructif se hâtent donc.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, vendredi 17 août 1900, p. 2.
Alors qu'il est sur le point de quitter Dijon, le Royal Viograph va participer à une soirée de gala et de bienfaisance au profit des sinistrés :
POUR LES SINISTRÉS DU 28
Une fêle au Cirque
Le programme de la soirée de gala organisée au profit des sinistrés du 28 est définitivement arrêté. La fête aura lieu, ce soir, dans la vaste salle de M. Simard, au Tivoli.
Rien n’a été négligé de ce qui pouvait donner le plus d'attrait possible au spectacle.
La musique du 27e de ligne, l'Harmonie du Commerce, les trompettes de l’Avant-Garde et la jeune société de fifres se chargeront de la partie musicale. Un tel concert suffirait, à lui seul, pour constituer le programme d’une soirée bien remplie.
Pourtant, ce n’est encore qu'une faible partie des attractions que l’on nous promet.
Les excellents prévôts de la garnison soulèveront les applaudissements du public dans un superbe assaut d’armes. Et ce ne sera pas le moindre clou de ce programme déjà si riche en numéros sensationnels.
Car il va sans dire que la merveilleuse troupe des American Folies-Bergère sera de la fête et les Dijonnais pourront acclamer de la sorle, une fois encore, les extraordinaires barristes Jupiter, l'étonnante famille des Genis, les désopilants Dakars, les Rixors et l'élégant trio Marcel.
Quant au Royal Viograph, il nous réserve dit-on, de véritables surprises, toute une série nouvelle de tableaux curieux et vivants qui se succéderont sur l’écran gigantesque, visions tour à tour amusantes, féeriques, émouvantes, imaginaires ou réelles, toujours captivantes...
Comme on le voit par ce rapide aperçu, les Dijonnais qui, ce soir, iront au Cirque, jouiront d’un spectacle sans précédent, et n’auront pas, comme on dit, à regretter leur voyage.
Mais il est quelque chose qui les décidera mieux encore que l'attrait d'un spectacle intéressant, à se rendre à l’appel des organisateurs de la fête. C’est la pensée qu’il s’agit de faire le bien, de soulager des misères.
Les Dijonnais ont tous compati à la détresse dans laquelle ont été plongés un grand nombre de cultivateurs et etc vignerons du département.
Le moment est venu de manifester d’une façon plus efficace tout l'intérêt dont est digne l’infortune de nos compatriotes.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 20 août 1900, p. 2.
À la fin de leur séjour à Dijon, les responsables du Royal Viograph continuent leur route.
1901
Le Royal Viograph de Constantin Daue (Cirque, 6 avril-5 mai 1901)
Le Royal Viograph de Constantin Daue est annoncé dans la presse dijonnaise vers la fin du mois de mars :
Nous sommes informés qu'à l'occasion des fêtes de Pâques, et à partir du samedi 6 avril prochain, le Royal Viograph donnera au Cirque, une série de brillantes représentations.
Chacun se souvient de l'immense succès obtenu par ce genre de spectacle il y a deux ans. Le programme est entièrement nouveau et comporte les plus grandes actualités de l'époque. Le cadre du Cirque où seront données ces représentations, se prête merveilleusement aux projections géantes qui nous seront données.
Il n'y a aucune comparaison à faire avec les cinématographes que nous avons vus depuis ou que nous serions appelés à voir.
Sous peu nous donnerons le programme de la première qui sera sensationnelle.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, jeudi 28 mars 1901, p. 2.
Quelques jours plus tard, un nouvel article dévoile un certain nombre de vues animées, dont celle des obsèques de la reine Victoria, qui vont être projetées par le Royal Viograph :
Au Cirque du Tivoli
Voici venir les fêtes de Pâques et les vacances si désirées des enfants. C’est pour cela que le Cirque rouvrira ses portes avec le véritable Royal-Vlograph pendant toute la semaine des fêtes des vacances.
La direction du Royal-Viograph a réuni un programme nouveau et absolument hors de pair, composé de réelles attractions et d’actualités; épisodes de la guerre de Chine, vues prises par les opérateurs du Royal-Viograph qui sont actuellement en Chine. Voici encore les funérailles de la Reine d’Angleterre, imposant défilé de 5.000 mètres de longueur et comprenant le passage du cercueil entre toute la flotte des puissances réunies, l’arrivée du cercueil en gare de Windsor, les funérailles officielles à Londres avec toutes les délégations européennes ; le deuil conduit par Edouard VII roi d'Angleterre, duc de Connaugt, stantard royal, Guillaume, empereur d’Allemagne, etc. ; la foule revenant des obsèques, défilé de plus de 100.000 personnes ; proclamation du roi Edouard VII, défilé des troupes.
Voici encore les chevaux plongeurs, du cirque Barnum ; le naufrage de la Russie, sauvetage extraordinaire en mer ; les Rêves du Radjah ou la forêt enchantée, grande féerie ; Voyage à travers les Indes ; Un scaphandre examinant un navire naufragé (unique) ; Jeanne-d'Arc, pièce à grand spectacle en 12 tableaux en couleurs.
Le panorama de Galveston au Texas, après le terrible désastre du cyclone le 8 septembre 1900.
L’arrivée du président Krüger à Marseille et nombreux autres sujets merveilleux, 500 tableaux nouveaux, féeriques et comiques.
On trouvera là un véritable spectacle de famille auquel on pourra conduire enfants, et jeunes gens.
Nous ne doutons pas que le Royal Viograph n’obtienne le même succès qu'à son premier passage dans notre ville.
La première représentation aura lieu le samedi 6 avril.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, lundi 1er avril 1901, p. 2.
L'inauguration a lieu, finalement, le samedi 6 avril 1901 :
Au Cirque du Tivoli
C'est aujourd’hui que le Cirque ouvre ses portes, avec une des plus grandes attractions de l'époque : le véritable Royal Viograph, bien connu à Dijon, où, il y a deux ans, pendant 60 jours, malgré le froid, le Cirque, a toujours été trop petit pour contenir les spectateurs.
La Direction Insiste auprès de nous pour que nous informions nos lecteurs de ne pas confondre le Royal Viograph avec les autres cinématographes qui nous ont été présentés depuis.
Mais, depuis deux ans, combien de progrès ! que de nouvelles inventions ! Une installation électrique faite spécialement pour le Royal Viograph évite toute trépidation si pénible au public, étant donné que quand l’on se sert de l'électricité de la ville, le courant étant alternatif au lieu d’être continu, il est impossible d’éviter cette trépidation.
Le Royal Viograph obtient de merveilleux résultats grâce à son installation spéciale ; avec cela, les bruits de scène, la musique arrangée spécialement pour chaque tableau font qu'on se figure être sur les lieux où se passe l'action.
Nous verrons donc défiler devant nous toutes les actualités de l'époque, les féeries, les scènes les plus comiques, etc. N'insistons pas. Il suffira de la première soirée pour que le public fasse lui-même la meilleure réclame au Royal Viograph.
Dimanche et lundi, il y aura matinée à trois heures, avec le même programme que les représentations du soir.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, samedi 6 avril 1901, p. 2.
Le journaliste en profite pour rappeler les projets techniques qui se sont produits en deux ans - depuis la dernière visite du Royal Viograph - et tout particulièrement les améliorations dues à l'utilisation du courant continu. En outre, c'est à une véritable projection "sonore" (bruits, musique) que sont invités les spectateurs. Le compte rendu de la première est l'occasion de souligner le succès public et de rappeler les titres de quelques vues animées :
AU CIRQUE
Grand succès samedi pour la première du Royal-Viograph au Cirque du Tivoli. Mais aussi quel programme ! Une succession de merveilles, qui donnent tour à tour la note fantaisiste, instructive, émouvante, fantastique, etc. Il y a là des visions d’une originalité de tout premier ordre : les chevaux plongeurs, le scaphandre ; des spectacles impressionnants tels que les funérailles de la reine d'Angleterre, où l’on voit Guillaume II et Edouard VII comme s’ils passaient à vingt mètres du public ; le coup d’œil de la foule immense retour des obsèques, véritable mer humaine, est un pur chef-d’œuvre. Citons encore l'épave de la Russie, l'arrivée de Kruger à Marseille. Les épisodes de la guerre de Chine constituent la partie la plus instructive du spectacle : c’est une véritable exploration que l’on semble faire à TienTsin, à Pékin, à Hong-Kong. Les exercices des torpilleurs américains, les courses pédestres à New-York, la grande charge de cavalerie ont soulevé les bravos du public.
Les visions féeriques sont traquées avec une ingéniosité prodigieuse, et l’on reste véritablement stupéfait devant les miracles réalisés : Lutte terrible, les Rêves de Radjah, Après un bon repas, le Sauvetage, le Brahmine, etc. N'oublions pas, dans cette rapide énumération, la Loupe de la grand’mère, le Télescope, fantaisies ravissantes. Une pièce à grand spectacle, en 12 tableaux, s'il vous plaît, Jeanne d'Arc, termine la représentation.
Comme on voit, Il serait difficile de combiner un programme plus récréatif et plus varié. Quant à l'exécution, elle est tout simplement parfaite, et le succès est amplement mérité. Tout Dijon défilera au Royal Viograph.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, lundi 8 avril 1901, p. 2.
Le Royal Viograph privilégie dans ses programmes les vues à grand spectacle et de longue durée comme on peut le voir dans l'annonce suivante :
Cirque du Tivoli. — Succès croissant du " Royal Viograph ". Aujourd’hui samedi, à 8 heures 1/2, représentation exceptionnelle, changement complet de programme : 30 tableaux, scènes et féeries nouvelles.
Reprise du grand succès de l’année, Cendrillon, féerie en 12 tableaux, mise en scène et décors conformes à ceux de Paris. La représentation sera terminée par le Rêve de Noël, pièce à grand spectacle, dépassant en splendeur tout ce qui a été vu jusqu’à ce jour.
Demain dimanche, à 3 heures, matinée spécialement réservée aux familles et aux enfants. Même spectacle que le soir.
Le soir, à 8 heures, grande représentation. Voir les affiches pour les détails.
Pour être bien placé, retenir ses places à l’avance.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, samedi 13 avril 1901, p. 3.
Comme cela se produit souvent, le responsable du Royal Viograph annonce les dernières séances, une technique commerciale bien installée afin d'attirer le public qui ne connaÎt pas encore le spectacle :
Cirque du Tivoli. — THE ROYAL. VIOGRAPH — Le Royal Viograph a dû faire relâche hier soir vendredi, pour la répétition et la mise au point du nouveau programme qu’il donnera ce soir, en une brillante représentation.
Encore quatre jours à Dijon : aujourd’hui samedi, dimanche, lundi et mardi. Que ceux qui n’ont, pas encore vu la Royal Viograph se hâtent donc.
Demain dimanche, à 3 heures, grande et dernière, matinée. Même programme que le soir.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, samedi 20 avril 1901, p. 3.
L'événement majeur du séjour du Royal Viograph c'est le tournage de vues locales qui sont proposées au Cirque :
AU CIRQUE DU TIVOLI
Dijon cinématographié
Décidément le Royal Viograph a décidé de nous conduire d’étonnement en étonnement. Il corse le programme entièrement renouvelé de ses spectacles d'un numéro tout simplement sensationnel, et pour cause : il s’agit de vues cinématographiques prises tout récemment à Dijon et qui seront données, à partir de ce soir mardi, au Cirque du Tivoli.
Dans cet ordre d’idées, on annonce un panorama de la place Darcy, de la rue de la Liberté, de la place Saint-Etienne, de la place Saint-Pierre, pris en tramway par l’opérateur du Viograph. Citons encore un grand nombre de vues animées prises à la manufacture des biscuits Pernot ; la sortie de la manufacture des tabacs ; la sortie du Cirque, après la matinée du jeudi, et, numéro particulièrement intéressant et réussi, paraît-il, à la perfection, l’entrée du conseil général, dont la reproduction sera accompagnée, par l’orchestre, du Salut à la Bourgogne, de M. Stoupan.
Ajoutons enfin que l’administration du Royal-Viograph s’est procuré les clichés photographiques de la dernière fête des écoles, fertile comme on sait, en visions inoubliables. En ce qui concerne ce merveilleux souvenir d'une belle journée, il n’y a qu'un regret à formuler, c'est que le savant opérateur du Viograph, M. Parnaland, n'ait pas pu prendre ces vues au moment de l'action. Mais quand il vit les photographies, son premier mot fut de dire : " Je viendrai quand on recommencera. "
Depuis bientôt quinze jours que le Royal-Viograph est installé, l’immense salle du Cirque n’a pas désempli. Ce soir l’assistance sera, si possible, plus nombreuse encore à cause de l’intérêt tout spécial qu’offrira Dijon cinématographié.
Et il en sera de même pour les représentations suivantes, ce dont nous ne pouvons que nous féliciter, puisque le directeur, M. de Daue, a l’intention de réserver sa meilleure soirée au profit d’une œuvre de bienfaisance.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, mardi 23 avril 1901, p. 2.
L'article offre une description tout à fait détaillée des différentes vues qui composent le "Dijon-Vivant", titre donné au programme. On présente également des vues tournées en 1899
Cirque de Dijon. — Vu son immense succès et à la demande générale, le ROYAL VIOGRAPH restera encore à Dijon jusqu’au dimanche 28 courant; à cette occasion, il donnera, à partir de ce soir mardi, Le Panorama de Dijon, de la gare à la place Saint-Pierre, rues et scènes animées de la vie à Dijon. — Les fêtes du 21 et 22 mai 1898 [sic], réception à Dijon de M. Loubet, président de la République française. — Le conseil général de la Côte-d’Or. MM. les conseillers se rendant en séance. — La fête des écoles, organisée en 1898 par le comité des fêtes, banquet de 7.000 enfants. — La Manufacture des biscuits Pernot, rues animées du personnel et des usines. — La Manufacture des tabacs, sortie du personnel. — Le " Royal Viograph " sortie des spectateurs du Cirque après une matinée.
En outre de ces scènes, vues et silhouettes représentant Ie tout Dijon connu, le programme sera complètement renouvelé.
Jeudi et dimanche, à 3 heures, irrévocablement les deux dernières matinées avec " Dijon-Vivant "
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, mardi 23 avril 1901, p. 3.
Comme cela se produit toujours lorsque des vues locales sont présentées, chacun cherche à se retrouver sur l'image animée, comme le font les ouvrières de la manufacture des tabacs et de l'usine Pernot :
Comme il fallait s’y attendre, Dijon cinématographié obtient au Royal Viograph un succès colossal.
il faut entendre les exclamations joyeuses des jeunes ouvrières de la manufacture des tabacs et de l’usine Pernot, quand elles se reconnaissent dans l’image projetée !... il faut dire aussi que les vues sont admirablement réussies.
Celle notamment de l’entrée en séance du conseil général obtient un grand succès de curiosité. La Sortie du Cirque, après une matinée, vision des plus gaies et des plus mouvementées soulève, pour sa part, de nombreux applaudissements.
La direction du Viograph est récompensée chaleureusement de son ingénieuse idée.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, vendredi 26 avril 1901, p. 2.
Comme d'habitude, on annonce une clôture irrévocable pour le dimanche 28 avril :
Cirque de Dijon. — Aujourd'hui samedi, avant-dernière représentation donnée par le " Royal Viograph ", Spectacle de gala. Nouveau programme terminé par" Dijon cinématographié. " Vues, scènes et silhouettes dijonnaises.
Demain dimanche, pour la clôture irrévocable, à trois heures, grande matinée, même programme que le soir. A 8 heures 1/2,soirée d’adieux, spectacle monstre, dernière des Vues de Dijon animé.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, samedi 27 avril 1901, p. 3.
Et comme d'habitude, l'échange est repoussée de quelques jours :
Cirque du Tivoli. A la demande générale, le ROYAL VIOGRAPH donnera jeudi à 3 heures et à 8 heures et dimanche à 8 heures, ses trois dernières représentations. Pour ces trois dernières et irrévocables soirées, la direction présentera un programme merveilleux ; parmi les tableaux, on pourra applaudir Cendrillon, le Rêve de Noël, Jeanne d’Arc, grandes féeries ; Dijon, vues et scènes animées, etc.
Nul doute que le cirque ne soit trop petit pour contenir les nombreux spectateurs qui viendront en foule à ces dernières représentations.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, jeudi 2 mai 1901, p. 3.
Ça n'est dont que finalement le dimanche 5 mai 1901 que Constantin Daue et le Royal Viograph donnent leur derniere représentation
Cirque du Tivoli. — Dimanche 5 mai, à 8 heures et demie précises, dernière représentation du ROYAL VIOGRAPH.
Nouveau programme, composé des meilleurs tableaux et vues. Pour la dernière fois, Dijon cinématographié.
Lundi, départ du Royal Viograph pour Rouen.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 5 mai 1901, p. 2.
Le responsable quitte ensuite Dijon pour se rendre à Rouen.
Répertoire (autres titres) : Le voyage au Texas, La chasse à courre, 120 kilomètres à l’heure, Les glissades au Canada, Les Cremos (Le Progrès de la Côtes-d'Or, Dijon, 18 avril 1901, p. 2).
Le Phono-Cinéma-Théâtre (Grand-Théâtre, 6-10 avril 1901)
Après avoir connu un succès relatif à l'Exposition Universelle de Paris, le phono-cinéma-théâtre va être présenté en France comme à l'étranger. Si les films ont été tournés, pour l'essentiel, par Clément-Maurice, l'inspiratrice de ce spectacle novateur est Marguerite Vrignault, directrice artistique. Elle est accompagnée pour sa tournée par l'opérateur Féllix Mesguich. À Dijon, l'inauguration a lieu au Grand-Théâtre, le 6 avril 1901 :
C'est ce soir la première du Phono-Cinéma-Théâtre, au Grand-Théâtre.
Théophile Gauthier, dans un de ses feuilletons dramatiques, exprimait le regret que l’on ne pût conserver la voix et les gestes, le talent des grands artistes. Le rêve de Gautier est réalisé par le Phono-Cinéma-Théâtre, qui unit, comme le nom l’indique, les merveilles du cinématographe à celles du phonographe.
Grâce à celte découverte, on voit défiler, on entend, dans d’excellentes conditions, les étoiles des théâtres et des cafés-concerts. C'est d’abord Félicia Mallet qui mime L'Enfant prodigue ; le fameux Cossira, qui chante le " Lève-toi, soleil ", de Roméo et Juliette ; vous l'applaudirez, et, à votre surprise, vous verrez le ténor connu de l’Opéra revenir, sourire et saluer.
Ce sera le duel d'Hamlet, étonnamment réglé avec les classiques attitudes de Sarah Bemhardt, et vous entendrez les cliquetis des épées, qui ne se croisent cependant que sur l’écran.
Et je ne puis vous citer toutes les scènes mieux choisies les unes que les autres, auxquelles il vous sera permis d’assister de tous vos sens, si parfaitement satisfaits que vous ne saurez au juste si vous êtes en présence d’une copie ou de l'original.
Voyez le programme ; en quelques heures il vous transportera aux Français, à l’Opéra, au Nouveau Cirque, à Londres, etc.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 6 avril 1901, p. 2.
En réalité, le spectacle comporte à la fois des films cinématographiques simples, d'autres sonores et enfin, les plus appréciées, les vues parlantes ou chantées. La presse locale va rendre compte de cette séance en termes élogieux :
Au Grand-Théâtre
Il y avait très belle salle au Grand-Théâtre, samedi, pour le premier des spectacles donnés en notre ville par le Phono-Cinéma-Théâtre. Les vues panoramiques et animées de l’Exposition sont évidemment très intéressantes ; ce voyage aux Invalides, au Petit et au Grand Palais, aux Serres, sur la Seine, etc., etc., qui rappelle aux visiteurs de la grande Exposition et leur renouvelle de si beaux-moments non encore oubliés, mais déjà loin, dans la hotte aux souvenirs ; ce voyage est certainement une source de plaisir.
Aussi d’un grand intérêt les obsèques de la reine Victoria, dont les journaux ont raconté la triste magnificence.
Très agréables également ces visions artistiques des Dames Slaves, du Ballet du Cid, de Cléo de Mérode, des Danses Directoire, de Terpsichore, visions à qui, pour donner l’illusion de la réalité, il ne manque vraiment que la variété des couleurs.
La Zanibelli, Cléo de Mérode, Mlles Mante, et tous ces êtres gracieux qui défilent sur l’écran, en des mouvements réels, harmonieux, donnent des sensations artistiques d’un grand charme. Tout particulièrement impressionnants, vous trouverez encore la pantomime de l'Enfant prodigue, par Félicia Mallet ; et surtout encore le duel d'Hamlet par la grande Sarah (Hamlet) et Pierre Magnier (Laerte).
La partie comique est très joyeusement remplie par les intermèdes de Footit et Chocolat, de Little Tich et des Mason et Forbes, que vous croiriez en chair et en os devant vous.
Mais où le Phono-Cinéma est tout à fait merveilleux et dépasse tout ce qu’on peut supposer, c’est lorsque le cinématographe est combiné avec le phonographe. Vous verrez et entendrez Coquelin dans les Précieuses, avec Mlle Esquilar et Mlle Lerwick ; Mlle Mily Meyer, dans sa chanson en crinoline ; Coquelin en Cyrano ; Mlle Hatto dans Iphigénie, et surtout Cossira dans la cavatine de Roméo.
La combinaison de la voix, du geste, de l’expression du visage est presque parfaite. La trépidation est presque nulle, le nasillement de la voix également. Vous croyez être à l’Opéra ou sur les scènes où jouent et chantent les grands artistes pour ainsi dire immortalisés. L’illusion est complète.
Aussi est-ce un succès considérable que le Phono-Cinéma obtiendra en notre ville pendant le court séjour qu’il nous promet.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 7 avril 1901, p. 1.
Si certaines vues sont d'origine incertaine - celle de l'Exposition Universelle par exemple -, la plupart des films présentés sont des vues qui appartiennent à la collection du Phono-Cinéma-Théâtre et donc aisément identifiables. Le succès aidant, le Phono-Cinéma-Théâtre va prolonger de deux jours son passage à Dijon jusqu'au 10 avril (Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 9 avril 1901, p. 2), avant de se rendre à Troyes.
Le Biographe américain (Brasserie du Casino, rue de la gare, < 10 novembre-[10] novembre 1901)
Des séances de cinématographie sont données par le Biographe américain, à la brasserie du Casino, en novembre 1901 :
Brasserie du Casino (rue de la Gare).-Tous les jours, de 5 à 7 heures, apéritif-concert. Le soir, de 8 h 1/2 à minuit, concert symphonique.
Dernières représentations du Biographe Américain.-Entrée libre.
Le Progrès de la Côte-d'Or, dimanche 10 novembre 1901, p. 3.
L.V. edit., Dijon. Avenue de la gare (c. 1906) [à gauche La brasserie du Casino]
1902
Le Cinématographe d'Abraham Dulaar (Place Saint-Pierre, >21 juin-[15] juillet 1902)
L'Athénéum-Théâtre d'Abraham Dulaar s'installe sur la place Saint-Pierre en juin. Il présente, entre autres numéros, des projections cinématographiques :
Nous apprenons l’arrivée à Dijon de l'Athénéum-Théâtre, qui s'installe place Saint-Pierre et donnera bientôt sa première représentation.
Toute la Presse parisienne a commenté les merveilleuses attractions, encore inconnues en province, qu’offre aux amateurs l'Athénéum-Théâtre, dirigé par M. du Laar.
Citons d’abord l'Aérogyne, la Femme volante tant applaudie à Paris ; les Apparitions célestes, les visions cinématographiques d’un genre absolument inédit, etc.
L’établissement, splendidement installé est entièrement éclairé à l’électricité par un moteur Niel.
Ajoutons que c’est un spectacle de familles, où tout le monde peut assister, et une des plus belles distractions pour les soirées d’été.
Le Bien Public, Dijon, samedi 21 juin 1902, p. 2.
Les séances se prolongent pendant plusieurs jours :
Atheneum.-Tous les soirs, place Saint-Pierre l'Atheneum-Théâtre offre trois attractions scientifiques réunies : la femme volante, de l'Alcazar d'Été de Paris, les apparitions célestes, le cinématographe.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, samedi 28 juin 1902, p. 3.
Cette annonce est encore publiée le 15 juillet.
1906
The Royal Vio de Cyprien Lacabanne (Cirque du Tivoli, 28 avril- 27 mai 1906)
The Royal Vio de Cyprien Lacabane s'installe à Dijon à la fin du mois de mai 1906 avec un programme fourni. L'inauguration a lieu le 28 avril:
Le Royal Vio au Tivoli :
Les débuts de The Royal Vio qui qui ont eu lieu hier soir au Cirque du Tivoli ont été un succès. Les Dijonnais se rappelaient, en effet, le beau spectacle donné par la célèbre tournée et s’étaient rendus nombreux au Tivoli, car aucun d'eux n’avait pu oublier le triomphe que, il y a deux ans, avait remporté The Royal Vio.
Désireux de contenter un public fidèle, M. Lacabane est revenu cette année avec un programme complètement nouveau et de nombreuses vues inédites. C’est ainsi qu’hier soir, on a pu applaudir la splendide féerie en couleur le Royaume des Fées, ou les merveilles des profondeurs de l’Océan, qui ne dure pas moins d’une demi-heure et qui laisse bien loin derrière elle toutes les féeries représentées jusqu’à ce jour; la Coupe Gordon-Bennett, que l’on voit se dérouler avec les péripéties habituelles des courses d'automobile, virages, chutes, arrivées enthousiastes, etc.; le Durbar de Delhy, où l’on peut admirer les fêtes merveilleuses données aux souverains anglais pendant leur voyage aux Indes, etc.
Mais à côté de ces scènes de tout premier ordre nous pouvons en citer d’autres qui n’ont pas eu un moindre succès et qui ont déchaîné le rire général, telles que l’Apprentie, Ma Concierge, etc., etc.
Tout explique donc les nombreux applaudissement- qui ont salué ce beau spectacle et il n'est pas douteux que pendant les nombreuses soirées que donnera le The Royal Vio, le public dijonnais ne se succède de plus en plus nombreux au Cirque du Tivoli.
Le Petit Bourguignon, Bourgogne, 29 avril 1906, p. 2.
Les qualités du programme sont encore mises en avant dans un article de la mi-mai :
Grèves, élections, cataclysmes, conflits de toute nature, aucune cause ne peut troubler les nombreux spectateurs qui se rendent à The Royal Vio. C'est que le programme que donne le célèbre cinématographe est tellement sensationnel que rien ne peut faire oublier au public dijonnais le chemin du Cirque du Tivoli, où, en ce moment, M. Lacabane donne le spectacle le plus attrayant ?
Ce soir, comme chaque vendredi, aura lieu un chengement de programme. Pour les derniers jours que The Royal Vio passera dans notre ville, le spectacle serea de tout premier ordre. Parmi les nouveaux tableaux que M. Lacabane donne, nous citerons: Le Détective, scène comique et dramatique du plus grans intérêt et qui vient de paraître tout récemment; une Ferme d'Autruches, scènes de la vie champêtre au Transwaal, et une quantité de tableaux de tout premier ordre.
Avec un tel programme, nous ne pouvons qu'augurer le plus grand succès pour les trois derniers jours que The Royal Vio, passera dans notre ville.
Le Petit Bourguignon, Dijon, 18 mai 1906, p. 2.
Au bout d'un mois, Cyprien Lacabane fait ses adieux au public dijonnais:
A l'encontre du proverbe, les jours se suivent et se ressemblent à The Royal Vio. Chaque représentation cinématographique ramène au Cirque du Tivoli un public aussi nombreux et aussi enthousiaste qu'au soir de la première. Grâce à cette réclame parlée qui accompagne toujours le véritable succès, le cycle de soirées qu’a donné M. Lacabane na fait que consacrer une fois de plus la renommée de son merveilleux spectacle.
Que ceux qui n’ont pas vu The Royal Vio se hâtent, car c'est aujourd’hui dimanche que se donneront la dernière matinée et la soirée d’adieux. M. Lacabane, retenu par des engagements antérieurs, ne peut ajourner, malgré de nombreuses demandes, une fois de plus son départ. Nous lui souhaitons dans toutes les villes qu’il visitera le succès qui lui est dû, eu premier lieu, pour sa grande amabilité, et, en second lieu, pour les efforts incessants qu’il a faits pour contenter son fidèle public, émet tant le vœu qu’il n’oubliera pas Dijon et que bientôt les échos du Tivoli retentiront des éclats de rire et des applaudissements nourris qui ont salué dans notre ville le passage de The Royal Vio.
Le Progrès de la Côte-d'Or, Dijon, 27 mai 1906, p. 3.
Le cinématographe (Grande Taverne/20, rue de la Gare, [3]-31 décembre 1906) → 1907
Le nouvel établissement, la Grande Taverne accueille des projections cinématographiques à partir du mois de décembre :
GRANDE TAVERNE, 20, rue de la Gare. — Apéritif-concert tous les jours, de 5 h. à 7 heures. Le soir, de 8 h. 3/4 à minuit, orchestre des dames tziganes " Arion ", sous la direction de M. O. Radischewski.
Tous les jeudis et samedis, à 6 heures, séance de cinématographe, le dimanche, à 5 heures 1/2.
Le fiacre. — Lèvres collées. — Guillaume-Tell. - Je vas chercher le pain. — Agent pris au piège. — Amoureux ensorcelé. — L'enfant adopté.
Le Petit Bourguignon, Dijon, 3 décembre 1906, p. 3.
Dijon, Terminus-Hôtel Grande Taverne (c. 1906)
Le même programme est encore annoncé le 16 décembre.
Répertoire (autres titres): Hiérarchie militaire. Paris vécu. Jour de paye. Sauvetage dans l'espace. Inspection du capitaine. Papa prend la purge (Le Petit Bourguignon, Dijon, mardi 11 décembre 1906, p. 3).
→ 1907