Mais le succès incontestable, c'était la fameuse scène du duel d'Hamlet, où Sarah Bernhardt avait été admirablement saisie. La reconstitution de cette scène était une merveille d'art en même temps qu'un chef-d'oeuvre d'exactitutde. À vrai dire, ce film d'Hamlet n'était qu'un film muet. On n'entendait ni la voix d'or de Sarah, ni même celle de Pierre Magnier, mais seulement le cliquetis des épées qu'exécutait... un bruiteur !
La mise en scène était si bien réglée, la mimique de Sarah si angoissante, que l'illusion était complète et le public haletait d'émotion lorsque les hommes d'armes du prince de Danemark traversaient l'écran, emportant sur leurs épaules leur maître étendu tout sanglant sur un bouclier.

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Henry Cossira, " La Résurrection du Phono-Cinéma-Théâtre ", L'image, nº 55, 31 mars 1933, p. 24.

Mais nous marchons de merveille en merveille, car voici Sarah Berhhardt elle-même qui vient, au milieu d'une nombreuse figuration, jouer, avec M. Pierre Magnier, la scène du duel d'Hamlet. Et nous ne. pouvons nous empêcher de nous représenter par avance l'émerveillement de ceux qui, dans cinquante ans, dans un siècle, verront surgir devant eux la grande tragédienne avec son élégante et hautaine sveltesse, avec la noblesse, la largeur et la justesse de ses mouvements. Les épées se croisent, se heurtent, se froissent, et nous entendons leur cliquetis qui tombe, toujours au moment qu'il faut. C'est admirablement réglé, et la salle entière éclate en applaudissements frénétiques.

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Le Gaulois, Paris, samedi 9 juin 1900, p. 1.