- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 31 janvier 2022
- Publication : 25 mars 2015
SAINT-JEAN-D'ANGÉLY
Jean-Claude SEGUIN
Saint-jean-d'Angély, ville du département de Charente Inférieure (auj. Charente Maritime) (France), compte 7.297 habitants (1894).
1901
Le Théâtre des Merveilles de Louis Vernassier (La Place, 19->30 juin 1901)
Sur la Place, Louis Vernassier installe son Théâtre des Merveilles où les projections animées ne semblent occuper qu'un rôle secondaire:
SUR LA PLACE
Théâtre des Merveilles
Mercredi a eu lieu au Théâtre des Merveilles, la première de « Gala ».
La salle était plus que comble et composée de l'élite de la société.
La confortable installation avait inspiré confiance, et de fait, personne n’a été trompé, au contraire, la soirée a été délicieuse et fort goûtée.
Nous résumons : Bénévol a produit des prodiges de dextérité et a conquis les sympathies, ainsi que son ami M. Vernassier, le directeur, qui a présenté les Rayons X (les vrais) avec beaucoup de compétence et dont les expériences ont fort intéressé même les indifférents à la science.
Les Peintures Vivantes sont une nouveauté ravissante et artistique appelée à grand succès surtout lorsque M. Vernassier produit l'effet charmant du « Pastel » et invite le public à voir la personne projetée électriquement et supportant sur la figure 15 chevaux-vapeur de lumière.
N’oublions pas les projections animées fort amusantes et la gracieuse Miss Ketty dans ses fleurs et papillons féeriques.
Quant aux « Vernabène ». ah ! mystère ! Devons-nous ??? vendre la mèche ? Oui, puisqu’ils l’ont vendue eux-mêmes. C’étaient M. Bénévol et M. Vernassier qui ont, dans un numéro musical original, amusé à outrance et ont recueilli des applaudissements qui les ont fait revenir trois ou quatre fois en scène. M. Vernassier, dans son costume de dame, était parfaitement réussi et certes, s’il n’avait enlevé sa perruque, passait aux yeux de tous pour être du beau sexe.
Leur numéro, ont-ils annoncé, est en herbes ; eh bien, nous lui affirmons un grand succès ; il est original, amusant et improved, sans compter que la dame en question (M. Vernassier), sans en avoir l’air, a joué sur une douzaine d’instruments différents.
Somme toute, délicieuse soirée à passer et que tous voudront certainement voir.
L'Écho saintongeais, Saint-Jean-d'Angély, 23 juin 1901, p. 3.
Un autre journal local complète l'information grâce à un long article:
La Saint-Jean
Depuis plusieurs années, notre fête patronale n’a pas réuni autant d’attractions. Il ne reste pas un mètre carré inoccupé sur la place Régnault.[...]
Mais c’est, croyons-nous, le Théâtre des Merveilles qui a toute la sympathie du public. Nous engageons vivement les personnes qui n’ont pu encore assister aux soirées de gala offertes par M. Vernassier, à profiter des séances prochaines.On sort de chez lui absolument charmé par Bénévol, surnommé à bon droit le roi des illusionnistes, et très intéressé par les expériences des rayons X que présente M. Vernassier lui-même avec une réelle compétence. Sa nouvelle création des Peintures Vivantes est surprenante. Tous les spectateurs de mercredi et de hier, vendredi, ne peuvent s’empêcher de leur faire de la réclame :
C’était mercredi la première soirée de « Gala » au Théâtre des Merveille«, installation que tout le monde a remarqué comme peu commune sur les champs-de-foire.
Un grand nombre de personnes n’ont pu, faute de places, assister à la vraiment charmante soirée ; car tous les spectateurs sont sortis complètement émerveillés.
La place nous faisant défaut, nous nous résumons, nous réservant d’y revenir.
A tout seigneur, tout honneur : Bénévol est un illusionniste peu ordinaire, qui a, dès le début, conquis les sympathies ; il parle mal le français, c’est vrai, mais il est si adroit !!!
Les expériences des rayons X, faites par M. Vernassier, avec grande clarté et beaucoup de compétence, ont été très applaudies. Tous nos compliments.
Une nouveauté électrique a eu aussi beau coup de succès. Ce sont les peintures vivantes, devenues « pastels » par la lumière de la salle, et qui ont surpris beaucoup de personnes lorsque M. Vernassier a invité les spectateurs à venir se rendre compte que la personne projetée sur le cadre recevait en pleine figure quatre projections électriques dépensant 15 à 16 chevaux-vapeurs.
Très gracieuse, Miss Ketty, dans ses couleurs féeriques, et bien amusantes, les projections animées.
Mais un mot tout spécial aux « Vernabène», dans leur original numéro musical ; détail qui a bien fait rire, la très gracieuse dame qui a joué une douzaine d’instruments différents n’était autre que M. Vernassier, le sympathique directeur. Il a fort bien réussi dans son rôle de dame, et, s’il n’avait enlevé sa perruque au troisième rappel, nous le considérerions encore comme faisant partie du beau sexe.
Ce numéro est, paraît-il, un début ; nous lui prédisons beaucoup de succès. Mais pourquoi diable M. Vernassier n’a-t-il pas laissé croire... jusqu’au bout... enfin !
Très bonne soirée à passer, amusante et intéressante, comme on n’en trouve pas ordinairement dans les foires.
L'Union nationale, Saint-jean-d'Angély, 23 juin 1901, p. 3.
Quelques jours plus tard, Louis Vernassier organise deux soirées de gala:
Au Théâtre des Merveilles, spectacle préféré de nos compatriotes, ce soir samedi et demain dimanche, grandes Soirées de Gala.
Le célèbre illusionniste Bénévol émerveillera son auditoire par ses tours de physique exécutés avec autant de grâce que d’adresse, tout en confondant son public. C’est, en un mot, l'entant gâté des Angériens, que chacun voudra voir, entendre et boire le café instantané.
Que dire de M. Vernassier, le chef de ce beau théâtre des Merveilles ? N’est-ce pas un artiste dans toute l’acception du mot ? Est-ce que quelque chose lui est inconnu ? Non. Tour à tour électricien émérite, dans ses expériences des rayons X comme dans la présentation des Peintures Vivantes, où il semble avoir atteint le sommet de la force de l'électricité sur la nature humaine, ou encore comme musicien sur le violon, piano, ocarina, mandolines (différents modèles), verres, assiettes ; c’est en fin d’un rire achevé, lorsque M. Vernassier, habillé en femme, entre en scène, accompagné du désopilant Bénévol, et exécute, à l’aide de tous ces instruments, un véritable concert.
Enfin, le spectacle se termine par la Danse des Fleurs exécutée par Miss Ketty avec beaucoup de grâce.
Nous engageons les retardataires à profiter de ces dernières soirées, s’ils veulent jouir d’un spectacle aussi sérieux que moral.
L'Union nationale, Saint-Jean-d'Angély, 30 juin 1901, p. 3.
1903
Le Cinématographe du Palais de Lucifer (15-27 juin 1903)
La foire de Saint-Jean-d'Angély, qui commence le 15 juin et dure 12 jours, n'attire, cette année, que peu de monde :
PLACE DE L'HOTEL DE VILLE
La Saint-Jean bat son plein et, cette année, nous devons constater à regret que notre fête patronale est plutôt maigre.
[...]
Le palais de Lucifer, dans des scènes cinématographiques, donne de belles représentations, qui sont très appréciées du public. Après quelques loges de femme panthère ou autres, puis les marchands de sucrerie, il nous reste à contempler les chevaux de bois et les vagues de l’océan, l’amusement des enfants et la tranquillité des parents.
L'Union nationale, Saint-Jean-d'Angély, 25 juin 1903, p. 3.
C'est le Palais de Lucifer - une baraque foraine dont nous ignorons l'origine - qui propose des vues cinématographiques... mais rien sur le propriétaire, ni sur les films proposés.
1904
Le Cinématographe Géant du Palais de l'Art Nouveau (Place de l'Hôtel-de-Ville, 15 juin-26 juin 1904)
C'est à l'occasion de la foire de la Saint-Jean, qui commence le 15 juin et dure 12 jours, qu'une baraque foraine, le Palais de l'Art Nouveau, dont le propriétaire est Van Langendouck, présente un Cinématographe Géant :
Théâtre de l’Art Nouveau Le Palais de l’Art Nouveau qui s’installe sur la place de l'Hôtel-de-Ville, à l’occasion de notre fête foraine, ne peut qu'attirer le public. Les attractions sont entièrement inédites.
Ethéréa, la reine de l’air, la femme volante, y est un problème des plus charmants ; ses évolutions aériennes sont intrigantes comme la course d’un météore.
Ramilda, la voyante, sous l’empirisme du maître Agosta, se livre à des divinations tellement étranges qu’elle devient un gros sujet d'étonnement pour les personnes sceptiques et incrédules.
Le Cinématographe Géant nous présentera les premiers événements de la guerre russo-japonaise et de nombreux tableaux comiques.
Une machine de 50 chevaux permet de jeter sur toutes ces choses des ruissellements de lumière électrique.
Pour quelques jours seulement.
Le spectacle est changé tous les 2 jours.
L'Écho saintongeais, Saint-Jean-d'Angély, 19 juin 1904, p. 2.
Difficile de savoir quel appareil se cache sous l'intitulé " Cinématographe Géant ". Les vues sur la guerre russo-japonaise pourrait faire partie du catalogue Pathé. Un second article, beaucoup plus long, donne une description bien plus complète du Palais de l'Art Nouveau, même s'il ne fait qu'évoquer le cinématographe :
Palais de l’Art Nouveau
Rarement il nous fut donné d’assister à un spectacle aussi intéressant que celui que nous offre le Palais de l'Art Nouveau depuis le début de la foire.
Spectacle intéressant, non pas seulement par les attractions qui y sont réunies, mais encore par le goût et le luxe, déployés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ce coquet et grandiose établissement.
La toute gracieuse Ethérea qui en même temps qu’artiste de réel talent est la directrice du Palais, a dès le premier jour conquis tous les suffrages du public de Saint-Jean-d'Angély, si difficile pourtant, et à chaque séance recueille de légitimes et chaleureux applaudissements.
Son numéro présenté avec une grâce qui captive, émeut, obtient ici un énorme succès et nous lui prédisons sans être sorcier ou sorcière une ample moisson de lauriers.
Puisque je parle de sorcière il faut, il est nécessaire que nos lecteurs sachent bien que jamais ils n’eurent l’occasion de voir une attraction pareille que celle qui à Bordeaux fit courir toute la société élégante et avide " d'art nouveau ".
RamiIda puisqu’il faut que je la nomme, justifierait à elle seule le succès grandement remporté, obtenu par le Palais de l’Art Nouveau.
Étrange, diabolique, incompréhensible. Que nous sommes loin des Pickman, Donato, etc. On ne saurait trop louer la virtuosité que déploie Ramilda et le professeur Agosta. Avec quelle rapidité cette étrange et gracieuse créature lit dans nos pensées, dans les plis les plus secrets de nos âmes ! non c’est impossible à décrire : il faut le voir pour le croire : mais quand on a vu on est septique encore, mais on revient toujours admirer ce sujet extraordinaire.
On est ensorcelé sous le charme !
Amis lecteurs, vous comme tous, serez ravis de voir Ramilda et vous ne pourrez vous lasser de la voir et l’admirer.
Ajouterai-je que le cinématographe grandiose a, lui aussi, le don de plaire et que c’est là un numéro qui complète heureusement ce spectacle pourtant déjà si complet.
Pour dimanche 26 juin, on nous annonce la clôture. Nul doute que le public n'assiste à un spectacle de si haut goût et qui sort de la banalité.
L'Écho saintongeais, Saint-Jean-d'Angély, 26 juin 1904, p. 3.
Un autre journal, L'Union nationale, propose un récit beaucoup plus personnel sur le Palais de l'Art nouveau. Le journaliste, qui ne dit pas son nom, est à ce point enthousiaste qu'il en oublie parfois de se relire. Par chance, il développe un court paragraphe sur le cinématographe et sur les films qui sont projetés à l'occasion de la foire :
Palais de l’Art nouveau
Jamais, même aux plus beaux jours de notre théâtre, nous n’avons vu un public aussi select, aussi distingué que celui qui, hier au soir, s’était donné rendez vous au coquet établissement qui, depuis le commencement de la foire, tient le record comme succès... et de recettes...
J’avoue, pour ma part, et très sincèrement que rarement pareil spectacle eut le don de me plaire, de m’intéresser comme celui que chaque soir, l'aimable Direction offre au public.
Faire à nouveau l’éloge d’Ethéréa pourrait sembler fastidieux ; mais dois-je passer sous silence le succès sans cesse toujours croissent obtenu pour cette gracieuse artiste, dent les évolutions aériennes intriguent, charment et intéressent au plus haut point. Attraction merveilleuse qui charme et qui laisse l’esprit rêveur !!
Je ne peux pourtant m’empêcher de parler encore à nouveau, toujours de Ramilda la voyante !!
Créature étrange, énigmatique, qui subjugue et séduit.
J’ai eu maintes fois l’occasion, le plaisir, d’assister aux expériences des Donato, de Pickman, mais je ne crains pas d’avouer, que leurs expériences si suggestives, si captivantes fussent-elles, n’eurent le don de m’intéresser aussi vivement que celles que le maître Agatta avec une bonhomie, une gaieté, un brio sans pareils, fait exécuter chaque jour à son étrange et incomparable sujet.
Mystère !! mystère !!
Est-ce justement le côté mystérieux de cette attraction qui vaut à Ramilda son ample moisson de lauriers ?
Chi lo sa ! That is the question ! Mais il est indiscutable et indiscuté et qui est celui-là !... Le public qu’el qu’il soit est avide d’émotions, l’inconnu l’attire, le beau le captive et le retient !!!
Est-ce là le but que c’est promis d’atteindre Ramilda ?... Oui, sans aucun doute...et sans exagération, j’affirme, à cette charmante femme qu’elle laissera, en quittant Saint-Jean-d’Angély, le meilleur des souvenirs et que son nom, synonyme de succès, d étrangeté et de grâce, sera prononcé souvent parmi nous.
Le cinématographe nous réservait des nouveautés, et cela a été pour nous une très agréable surprise que de voir de nouvelles projections d’un intérêt croissant, d’actualité ; au hasard je citerai des scènes de la guerre Russo-Japonaise, les Omers, les cambrioleurs modernes et le Voyage dans la Lune qui fait la joie de tous, tant par l’étrangeté, le caractère et le fantastique que présentent ses diverses scènes.
Charmant spectacle auquel nous convions tous nos amis, tous nos aimables lecteurs.
Je m’étais promis, il y a quelque temps déjà, de dire un mot de la charmante créature qui, à l’extérieur, arrête les passants tant par sa grâce personnelle que par sa constitution extraordinaire !!!...
Aurore est son nom !! elle nous apparaît sans bras ni jambes dans une auréole féerique de lumière, pareille à un astre que la venue de " l’aurore " semble saluer... dans son œuf !!!
Quand je me dis que tout est mystère dans ce grandiose établissement.
Le Palais de l’Art nouveau restera parmi nous jusqu’à dimanche prochain, jour de clôture. Avis aux retardataires.
L'Union nationale, Saint-Jean-d'Angély, 26 juin 1904, p. 3.
Les films projetés dont parle l'article appartiennent soit à la maison Pathé, soit à la maison Méliès.
Van Langendouck et son Palais de l'Art Nouveau quittent Saint-Jean-d'Angély pour la foire du 1er juillet de La Rochelle.
1905
Le Théâtre Vernassier (Place de l'Hôtel-de-Ville, 15->25 juin 1905)
Louis Vernassier est l'une des grandes figures du monde des forains, mais aussi l'une des plus originales, qui présente depuis de très nombreuses années sa baraque qui a changé plusieurs fois de nom. Il est déjà passé à Saint-Jean-d'Angély en 1901. Son spectacle est désormais très complet comme on peut l'apprécier dans l'article suivant :
Notre Fête Patronale
Notre coquette petite ville se pare en ce moment de ses gracieux atours ; les façades se blanchissent, les magasins reçoivent une nouvelle couche de peinture qui leur donne un air de propreté comme aux grands jours de fêtes ; la Saint-Jean est bien réellement la fête du pays.
Déjà la place de l’Hôtel-de-Ville se garnit de spectacles divers, et d’ici quelques jours il ne restera probablement pas un petit coin à prendre.
Cette année, non seulement les attractions sont nombreuses, mais encore les établissements sont très importants. Nous avons d’abord le Théâtre Vernassier dont la réputation est connue de tous les Angériens qui ont pu le voir ici il y a quelques années. Aujourd’hui transformé en un splendide Music-Hall, il nous revient sous l’aspect d’un établissement grandiose et monté avec les derniers perfectionnements de luxe et de confort.
Nos lecteurs n’ont certainement pas oublié le Théâtre VERNASSIER qui, il y a 4 ans, a obtenu un succès colossal avec son prestidigitateur, son cinématographe, rayons X, etc. Il nous est revenu complètement transformé et agrandi, comme loge et comme spectacle ; c’est maintenant un établissement de tout premier ordre, non au luxe extérieur, mais avec un intérieur des plus confortables et une troupe d’artistes d’élite, qui viennent de remporter des succès dans toute la région — Nous y reviendrons, du reste.
Nous relevons au programme : Miss Isoline, la célèbre voyante qui a fait courir tout Paris aux Folies-Bergère, Caïroli, jongleur mondain, antipodiste et équilibriste hors-ligne, les Vernaly, trio d’excentriques musicaux, danses, projections, illusions, etc., etc.
Nous apprenons que, attendu à La Rochelle, le grand music-hall Vernassier ne restera que quelques jours parmi nous. Les débuts auront lieu dimanche. [...]
L'Écho saintongeais, Saint-Jean-d'Angély, 18 juin 1905, p. 2.
Les projections ne constituent qu'un numéro dans le spectacle et la presse reste assez discrète sur la nature des images projetées:
PLACE DE L'HOTEL-DE-VILLE Le théâtre Vernassier, qui a obtenu déjà dans notre ville un véritable succès, nous est, cette année, revenu avec des nouveautés sensationnelles. Nous y voyons figurer la célèbre Nyante Isoline, qui surpasse en lucidité toute ses devancières ; un antipodiste de première force ; des Clowns musicaux hilarants et des petites pièces bien composées pour agrémenter ce charmant spectacle. Le luxe intérieur est select, modern-style, et, au contraire de tous les théâtres forains, le théâtre Vernassier a supprimé tout bruit dehors, tout ce tra-la-la et tout ce bruit qui ne sert, la plupart du temps, qu’à inciter les curieux à rentrer dans les théâtres où il n’y a rien à voir dans l’intérieur, tout le beau se passant devant la porte. Au théâtre Vernassier, c’est justement le contraire qui se produit.
L'Union nationale, Saint-Jean-d'Angély, 18 juin 1905, p. 3.
Quelques jours plus tard, le départ est annoncé:
Notre Fête Patronale
C’est devant une salle toujours comble que le théâtre Vernassier donne ses représentations et les spectateurs se retirent absolument enchantés. Tous les numéros du programme ont une valeur exceptionnelle. La voyante Miss Isoline est un sujet que tout le monde voudra voir et entendre, tant elle émerveille par la précision de ses réponses. Caïroli, jongleur mondain, est d’une adresse sans pareille qui dépasse tout : ce qu’on a pu voir jusqu’à ce jour. Les Vernaly, trio d’excentriques musicaux agrémentent fort agréablement la soirée, à laquelle viennent s’ajouter les danses, projections, illusions, etc. etc. Le théâtre Vernassier est un genre d’attraction qui intéressera tous ceux qui aiment ce qui est beau et qui est bien présenté.
Le grand Music-Hall Vernassier étant attendu à La Rochelle, ne restera que quelques jours parmi nous. Profitons-en.
L'Écho saintongeais, Saint-Jean-d'Angély, 22 juin 1905, p. 3.
Le succès est au rendez-vous:
PLACE DE L HOTEL-DE-VILLE
Eu ce moment, la Saint Jean bat son plein ; notre place est ouverte d'attractions de toutes sortes, offrant à nos concitoyens, avides de beaux spectacles, des choses très intéressantes :
Au théâtre Vernassier, le spectacle, entouré d’un faste inouï, est très intéressant ; aussi, chaque soir, la loge est trop petite pour contenir les nombreux spectateurs.L'Union nationale,
Saint-Jean-d'Angély, 25 juin 1905, p. 3.
Le Théâtre Vernassier quitte Saint-Jean-d'Angély pour La Rochelle.
Le cynématographe Glasner-Guilli (Place de l'Hôtel-de-Ville, 15-27 juin 1905)
La famille Guili tourne depuis plusieurs années et présente un cynématographe, d'origine inconnue, à l'occasion de la foire de la Saint-Jean :
[...]
Le cynématographe Glasner-Guilli sera certainement un genre de distraction qui plaira beaucoup étant donné qu’il est monté avec un soin particulier et que là encore tout est présenté d’une façon délicieuse.
L'Écho saintongeais, Saint-Jean-d'Angély, 18 juin 1905, p. 2.
Aucune autre information particulière sur cette baraque foraine qui reste probablement à Saint-Jean-d'Angély jusqu'à la fin de la foire.
1906
Le Grand Cinématographe américain (Salle municipale, 26-27 février 1906)
Le Grand Cinématographe Américain arrive à Saint-Jean-d'Angély, en février 1906. Sans doute s'agit-il de l'appareil de M. Hermand qui a organisé des soirées à La Rochelle, les 24 et 25 février. Ici, deux séances également sont prévues, les lundi 26 et mardi 27 février :
SALLE MUNICIPALE
[...]
Lundi et mardi prochains le Grand Cinématographe américain, avec sa nouvelle machine parlante, nous donnera deux représentations.
Le programme aussi intéressant que nouveau de ces deux soirées, nous fait un devoir, qui est en même temps un plaisir, d’engager tous nos concitoyens à s’y donner rendez-vous. C’est une bonne occasion que tout le monde doit saisir au passage.
L'Union nationale, Saint-Jean-d'Angély, 25 février 1906, p. 3.
Aucune autre information n'est publiée sur ce spectacle. Toutefois, quelques jours plus tard, en mars, un Grand Cinématographe Américain est présenté à La Rochelle, par M. Hermand (L'Écho rochelais, La Rochelle, 14 mars 1906, p. 3). Il est possible qu'il s'agisse du même appareil.
Le Grand Cinématographe américain (Salle Municipale, 12 mai 1906)
M. Hermand est de retour en mai avec son Grand Cinématographe Américain, également appelé The Stinson Bio. Il semble qu'il s'agisse d'une représentation unique qui a lieu le samedi 12 mai 1906. Nous avons la chance, dans le cas présent, de connaître la totalité du programme offert aux spectateurs :
Ce soir samedi, à 8 h 1/2, le grand Cinématographe Américain donnera salle municipale, une représentation composée de nouvelles vues :
Le Tremblement de terre de San-Francisco (vues authentiques) ; l’incendie des maisons ; la destruction des immeubles par la dynamite ; la grève (drame social en 15 tableaux) ; l’attaque d'une diligence par les Indiens ; grande excursion en Italie (20 tableaux) ; de Naples au vésuve ; à 20 mètres du cratère du volcan en activité ; un drame dans les airs ; les bagages de Barnum (immense succès) A la demande générale : Au pays noir ; les survivants de Courrières; le voyage dans la lune. Durée du spectacle, 2 h. 1/2. Bonsoir.
L'Union nationale, Saint-Jean-d'Angély, 13 mai 1906, p. 3.
À l'exception du Voyage dans la lune, la totalité des vues identifiées appartient au catalogue Pathé, maison qui alors domine le marché du cinématographe. Il ne semble pas que M. Hermand ait offert une autre séance à Saint-Jean-d'Angély. Il a dû continuer sa route.
Le Cinématographe Automobile (Théâtre municipal, 8-[10] juin 1906)
Une voiture de la société " le Cinématographe automobile ", une entreprise originale d'Alfred Bréard, va organiser quatre séances de projections, à Saint-Jean-d'Angély, du 7 au 10 juin, dans la Salle des Tilleuls :
Cinématographe automobile
C’est sans doute avec une vive satisfaction que la population de Saint-Jean accueillera l’annonce du prochain séjour dans nos murs du Cinématographe automobile qui donnera 4 soirées à la Salle des Tilleuls, les 7, 8, 9 et 10 juin courant, à 8 heures 1/2 du soir.
Les petits, aussi bien que les grands, auront le plaisir d’assister à des séances aussi instructives qu’amusantes de vues animées en couleurs des plus sensationnelles. — Le programme est on ne peut plus attrayant et nous sommes certain que le succès qui accueille partout ses représentations intéressantes ne se démentira pas.
L'Écho saintongeais, Saint-Jean d'Angély, 3 juin 1906, p. 2.
Pour des raisons non indiquées, l'inauguration n'a lieu que le vendredi 8 juin. Le journaliste fait un compte rendu positif de cette première séance :
Le cinématographe automobile
Une assistance aussi choisie que nombreuse a assisté hier, vendredi, à la séance de vues animées donnée par le cinématographe automobile du Petit Journal, dans la belle salle des " Tilleuls ".
Pendant toute la soirée, le public s’est vivement intéressé aux différents numéros du spectacle qui fut des plus attrayants. Citons le tub de l’éléphant, veux-tu rentrer ! les bûcherons de la Californie, un drame en wagon, la ruche merveilleuse, le bain mixte, etc., etc.
Il est certain que l’on vit rarement un cinématographe aussi curieux et muni de filons aussi beaux et aussi variés. La satisfaction a été générale et nous ne pouvons qu’engager nos concitoyens à aller en foule assister aux soirées qui vont suivre.
Cette audition avait lieu dans la salle des " Tilleuls " excellemment aménagée à cet effet ; pendant les entr’actes le jardin illuminé reposait agréablement la vue.
L'Union nationale, Saint-Jean-d'Angély, 10 juin 1906, p. 3.
Le répertoire est essentiellement constitué de vues Pathé et de quelques films Gaumont. Il n'y a plus d'informations relatives au Cinématographe Automobile qui est sans doute parti le 10 juin comme annoncé.
Répertoire (autres vues) : La Coupe Gordon Bennett (L'Écho saintongeais, Saint-Jean-d'Angély, 10 juin 1906, p. 3).
L'Idéal Cinématographe (Salle Municipale, 16 décembre 1906)
On ne connaît pas l'origine de cel Idéal Cinématographe, expression déjà utilisée à plusieurs reprises. La presse annonce son arrivée prochaine en ces termes :
On nous annonce pour dimanche 16 décembre, à 2 h. 1/2 et à 8 h. 3/4, à la Salle Municipale, deux séances de l'Idéal Cinématographe, et pour ce jour seulement. Nous donnerons le programme dans notre prochain numéro.
L'Écho saintongeais, Saint-Jean-d'Angély, 13 décembre 1906, p. 2.
Mais le cinématographe ne viendra pas pour une raison qui reste inconnue :
" L’Idéal " Cinématographe
Par suite de graves avaries survenues à la machine, les séances qui devaient avoir lieu demain dimanche, à la Salle Municipale, ne pourront avoir lieu et sont renvoyées à une date qui sera ultérieurement fixée.
L'Écho saintongeais, Saint-Jean-d'Angély, 16 décembre 1906, p. 2.