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- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 30 septembre 2023
- Publication : 25 mars 2015
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GENÈVE
Jean-Claude SEGUIN
Genève est le chef-lieu du canton de Genève (Suisse).
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Les Kinétoscopes de Casimir Sivan (Société des Arts/Rue du commerce, 16 mars-20 avril 1895)
Dès le 8 mars 1895, Le Genevois annonce " l'ouverture de l'exhibition des merveilleux kinétoscopes Edison au 2 rue du Commerce, maison Mandowski dès le 18 mars à 11 h" et donne le titre de quelques films : Caicedo, Ballers d'enfants, Forgerons (Le Genevois, Genève, 18 avril 1895). C'est Casimir Sivan, agent pour la Suisse des appareils Edison, qui installe les premiers kinétoscopes à Genève, en mars 1895. Dès le 16 mars, une conférence est organisée à la Société des arts :
Réunions-Convocations-Concerts
Samedi 16 mars
[...]
8 h. s. Société des arts (Classe d'industrie et de commerce). Causerie sur le phonographe et le kinétoscope, dernières invention d'Edison, par M. le professeur Dussaud.-Audition du phonographe et exhibition du kinétoscope par M. Casimir Sivan, agent pour la Suisse des appareils Edison.
Le Journal de Genève, Genève, 10 mars 18985, p. 3.
Quelques jours plus tard, le même journal offre un article assez long qui permet aux Genevois de se faire une idée de la nouveauté que représente le kinétoscope :
Le Kinétoscope d'Edison. — Nous engageons vivement nos lecteurs à rendre nos lecteurs à rendre une visite aux kinétoscopes que M. Sivan, agent pour la Suisse des appareils Edison, vient d'installer, rue du Commerce, nº 2, et qui seront visibles pour le public à partir de demain lundi.
Tout le monde connaît le jouet d'enfant connu sous le nom de phénakisticope, dans lequel une série d'images représentant, dans la suite de leurs principales attitudes successives, un jongleur, un enfant sautant à la corde, une danseuse, un cheval au galop, ou tout autre personnage ou animal en mouvement, passe rapidement sous les yeux du spectateur et lui donne l'illusion d'une seule image animée. Le kinétoscope n'est pas autre chose que cet appareil considérablement perfection- né par l'application des dernières inventions dans le domaine de la photographie instantanée et de l'électricité.
Une scène quelconque est photographiée à raison de quarante-six instantanés à la seconde, soit 2760 à la minute. Les épreuves ainsi obtenues, grandes à peu près comme un timbre-poste, sont fixées sur un long ruban qui se déroule avec la même vitesse dans l'intérieur d'une caisse oblongue d'un mètre de hauteur environ, et viennent passer sous une ouverture garnie d'une lentille qui les grossit jusqu'aux dimensions d'une photographie carte de visite. Un écran en métal, percé d'une étroite ouverture, tourne avec une extrême rapidité entre le ruban et une petite lampe électrique, de sorte que chaque image est vivement éclairée, pendant un temps très court, au moment où elle passe sous l’œil du spectateur. Par suite du phénomène physiologique de la persistance de l'impression sur la rétine, l’œil ne perçoit pas l'intervalle très court qui sépare les images, et l'on croit voir une photographie où tous les personnages agiraient et remueraient comme des êtres vivants.
L'un des appareils exposés à la rue du Commerce nous montre un bar américain. Des consommateurs entrent, se font servir, paient. Une querelle s'élève entre deux d'entre eux. Des gestes on en vient aux coups de poing. Surviennent deux nouveaux personnages qui saisissent les combattants et les expulsent. Un autre kinétoscope nous introduit dans une boutique de coiffeur. Dans le troisième, deux souples et vigoureux gaillards se livrent à la lutte classique, s'empoignent, se soulèvent, se culbutent, jusqu'à ce que l'un d'eux ait touché la terre de la nuque. Cette dernière scène est merveilleuse, et l'œil suit sans aucune peine tous les mouvements des petits personnages.
A tout ce petit monde, il ne manque que la parole, et l'on y viendra lorsqu'on aura trouvé le moyen de combiner le kinétoscope avec le phonographe. M. Sivan en exhibe tout justement dans le même local un excellent, qui sert à ses auditeurs des airs d'opéras, des morceaux d'harmonie et de fanfare, des récitations, des conversations de café. C'est le théâtre, le concert et la vie réelle réunis dans un espace de quelques mètres carrés.
Bref, le spectacle que nous offre M. Sivan est aussi amusant qu'instructif, et tous les parents voudront y conduire leurs enfants.
Journal de Genève, Genève, 17 mars 1895, p. 3.
Ce que Casimir Sivan vient d'installer à Genève, rue du Commerce, c'est un kinetoscope parlor où plusieurs appareils fonctionnement simultanément en offrant des vues différentes. Si la première partie de l'article est destinée à faire comprendre le fonctionnement du nouvel appareil Edison, la fin décrit un certain nombre de vues Edison parmi les plus classiques : A Bar Room Scene ou New Barber Shop. Les séances se succèdent jusqu'au 20 avril 1895. Casimir Sivan va alors entreprendre une tournée dans la Confédération Helvétique et se rend à La Chaux de Fonds, en mai.
Les kinetoscopes et le kinétophone de Casimir Sivan ([15] septembre-[décembre] 1895)
Casimir Sivan va rouvrir en septembre 1895 son kinetoscope parlor mais en y ajoutant une nouvelle invention d'Edison, le kinétophone, combinaison du kinetoscope et du phonographe :
Kinétophone.- MM. Sivan et Ce viennent de rouvrir, rue du Commerce, 2, leur exposition de kinétoskopes et de phonographes Edison. Ils y ont ajouté un kinétophone, combinaison du phonographe et du kinétoskope, qui permet d'entendre les paroles des personnages mis en scène ou la musique accompagnant des danseuses que le kinétoscope fait évoluer aux yeux des spectateurs.
Le Journal de Genève, Genève, 15 septembre 1895, p. 3.
Le local fait peu parler de lui dans les semaines qui suivent et ça n'est finalement qu'en décembre, après les fêtes de fin d'année, que la fermeture de l'exposition des appareils a lieu (Le Genevois, Genève, 23 décembre 1895).
1896
Le cinématographe Lumière (Exposition Nationale Suisse, 1er mai-12 octobre 1896)
Depuis le début de l'année 1896, les frères Lumière ont mis en place un système de concession. C'est le Suisse Lavanchy-Clarke qui devient ainsi le concessionnaire pour la Suisse. Jean Villemagne, secondé par son frère André, est responsable du poste. Il s'installe à Genève le 26 avril 1896, quelques jours à peine avant l'inauguration de l'Exposition Nationale Suisse, le 1er mai 1896. Le cinématographe est installé au Parc de Plaisance dans le Palais des Fées.
Au parc de plaisance.
[...]
Tout près de la verrerie s'élève un édifice en style japonais, le palais des fées, qui offre les spectacles les plus variés. Tous ne sont pas encore complètement installés, mais malgré cela le public pourra passer une agréable après-midi dans les différents compartiments du palais des fées. Citons en première ligne le cynématographe Lumière, qui fait défiler devant les yeux du public émerveillé des photographies animées, grandeur nature. La reproduction de ces scènes animées nécessite de 1000 à 1500 photographies successives pour reproduire le mouvement des personnages représentés. Mentionnons parmi les tableaux les plus remarqués la démolition d'un mur par une équipe d'ouvriers, l'entrée d'un train en gare, une querelle de bébés, etc.
Le Journal de Genève, Genève, 8 mai 1896, p. 3.
L'étendue et la diversité des attractions font que les informations restent assez limitées, même si nous disposons des titres de quelques films. Gràce à la presse espagnole, nous savons que des vues hispaniques sont présentées à l'occasion de la visite du duc et de la duchesse de Madrid, les pretendants carlistes au trône d'Espagne, exilés en Suisse, à l'Exposition Nationale, ils voient des vues espagnoles qui sont projetées par le cinématographe :
Visitaron la Exposición repetidas veces, donde pareció llamarles la atención preferentemente el cinematógrafo, en el que estos días se reproducían casualmente fotografías animadas tomadas en España, como la salida del Cuerpo de Alabarderos del Palacio de Oriente, una carga de caballería dada por un regimiento de lanceros en la dehesa de los Carabancheles, descarga de un buque en el puerto de Barcelona, etc.
Rara coincidencia que debió emocionarles e interesarles sobremanera.
El Correo Español, Madrid, 20 de julio de 1896, p. 1.
On suppose qu'une part importante des vues Lumière a été proposée entre mai et octobre. La proximité de Lyon a dû faciliter les choses.
Vente d'un cinématographe (Cours de Rive 4, 18 juillet 1896)
Dès la mi-juillet, un cinématographe est mis en vente:
Un Cinématographe
prêt à fonctionner, à vendre, 4, Cours de Rive.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 18 juillet 1896, p. 4.
Le cinématographe Brunel (Rue de Rive 8, 13-15 août 1896)
Le cinématographe Brunel offre des projections de vues animées en août:
Rue de Rive 8 Genève
Aujourd'hui ouverlure de la photographie animée nouveau système cinématographe Brunel fonctionnant par transparence ; vues du jour: Couronnement du Czar, pl. Dourma, Nouveau pont Boubianaki. Les exhibitioos auront lieu les jeudis et dimanches de 2 à 11 h. du soir les autres jours de 8 à 11 h. du soir. 1res 50 cent. 2MES 30 cent. Les jeudis et dimanches les enfants payent demi place.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 13 août 1896, p. 1.
L'annonce est publié à l'identique deux jours de plus.
Le cynématographe Lumière d'Henri Lavanchy-Clarke (Alpineum, 23 octobre-9 novembre/19-21 décembre 1896)
L'Alpineum a ouvert ses portes le samedi 8 juin 1895. L’édifice, œuvre de MM. Dériaz frères, est installé chemin du Mail. Le propriétaire Maurice Andreossi offre au public un spectacle de dioramas. Quelques jours après la fermeture de l'Exposition Nationale Suisse, l'Alpineum va proposer des vues animées, grâce à un appareil désigné comme "Cynématographe Lumière". En fait, Maurice Andréossi a traité directement avec les frères Lumière pour pouvoir organiser quelques séances :
M. Maurice Andréossi, propriétaire de l'Alpinéum, a eu l'excellente idée, lumineuse même, c'est le cas où jamais de le dire, de traiter avec les frères Lumière pur une série de représentations du cinématographe dans son établissement du chemin du Mail. Les vues du jour sont les fêtes franco-russes à Paris et quelques scènes du Village suisse. Avis aux nombreux amateurs de ce spectacle, qui fut la principale attraction du Parc de Plaisance. En outre, M. Andréossi produit à chaque représentation quelques-unes de ses meilleures toiles.
Le Carillon de St Gervais, Genève, 31 octobre 1896 (cité dans Frauenfelder, 2005: 36).
De retour d'une tournée en Suisse, Henri Lavanchy-Clarke inaugure les séances le vendredi 23 octobre:
Alpineum. — Une nouvelle attraction qui attirera certainement beaucoup de monde est celle qu'on installe en ce moment au Diorama alpestre de l'avenue du Mail. Vendredi samedi et dimanche de 2 h. à 7 h. et de 8 h. à 11 h. du soir ceux qui n'ont pas pu assister aux fêtes franco-russes à Paris n'auront qu'à se rendre à l'Alpineum. Là sur la toile blanche le cinématographe Lumière les reproduira fidèlement et au son de la musique le spectateur verra tour à tour défiler les voitures de gala avec le tsar la tsarine et Félix Faure les chasseurs à cheval les turcos etc. Le programme se termine par un aperçu de la place de la Concorde les fêtes de Breslau et une scène du Village suisse.
Le Journal de Genève, Genève, jeudi 22 octobre 1896, p. 2.
L'Alpineum à Genève. Vue extérieure |
Le Journal de Genève, Genève, 28 octobre 1896, p. 1. |
Le Journal de Genève, Genève, 30 octobre 1896, p. 3. |
Il s'agit, bien sûr, de profiter du succès rencontré par le cinématographe Lumière dont Lavanchy-Clarke est le concessionnaire exclusif et qui revient de tournée en Suisse. Pour ce qui est de la programmation, la publicité met en avant Les Fêtes du Tsar à Paris que de nombreux éditeurs de films ont à leur catalogue. La clôture est annoncée pour le lundi 9 novembre.
Le Journal de Genève, Genève, samedi 7 novembre 1896, p. 1.
Toutefois, il semble que la programmation soit discontinue puisque en décembre de nouvelles séances sont organisées.
Le Journal de Genève, Genève, samedi 19 décembre 1896, p. 3.
En fait, Henri Lavanchy-Clarke va simplement changer de salle pour s'installer au Victoria-Hall.
Répertoire (autres titres): Le Tsar, la Tsarine, Félix Faure à Paris, La Place de la Concorde, voitures de gale, défilé des chasseurs à cheval, défilé des Turcos, Vues inédites (Le Journal de Genève, Genève, 28 octobre 1896, p. 1).
Le cinématographe Lumière de Lavanchy-Clarke (Victoria-Hall, 22-31 décembre 1896) → 1897
Henri Lavanchy-Clarke, qui a installé son cinématographe Lumière à l'Alpineum, inaugure de nouvelles séances au Victoria-Hall:
Cinématographe. — On nous informe que les séances du cinématographe Lumière eut lieu dans la salle du rez-de-chaussée du Victoria-Hall (salle des répétitions) du 23 décembre au 4 janvier.
La Tribune de Genève, Genève, mardi 22 décembre 1896, p. 3.
J.J. 1706. Genève-Victoria Hall (c. 1902) | Journal de Genève, Genève, 22 décembre 1896, p. 4 |
Les séances se prolongent jusque dans les premiers jours de l'année suivante.
→ 1897
Le cinématographe de M. Thielé de la Foire (Ponts de l'lIe, [31] décembre 1896->4 janvier 1897)
C'est à l'occasion de la foire de fin d'année (fêtes du nouvel an), que les forains s'installe en divers points de la ville, sur les ponts de l'île, à Bel Air et sur le Grand-Quai. Parmi les baraques foraines, celle du cinématographe :
Les forains
[...]
Enfin le Grand Quai compte, en une longue file, un cinématographe, une petite ménagerie spécialement vouée à l'ours blanc, à l'orang outan et aux serpents ; un " Musée des familles" fort curieux, sans doute ; le "Pavillon Margotton" bien connue; une tribu de Hovas féroces et qui vous découpent journellement en tranches une demi-douzaine de marins français ; un carrousel-vélocipèdes, des balançoires et des panoramas, un cirque et des arènes - on aura ici un coup d'œil pour les peintures étonnantes, où de jeunes hercules frisés et pommadés montrent les plus extraordinaires anatomies ; - enfin une installation énorme avec machine à vapeur et dynamo, nouvelle à Genève, où il y a des voitures lancées à toute vitesse dans des tunnels, le St-Gothard et Mont Cenis, et d'autres encore, disent les annonces.
Journal de Genève, 1er janvier 1897, p. 2.
M. Thielé, outre son musée d'anatomie, présente un cinématographe:
Nous pouvons, pour être équitable, en dire autant du musée d'anatomie Thiele - un de nos concitoyens - qui se trouve sur les ponts de l'Ile. On y trouve de curieux sujets en cire. Cette année, M. Thielé a ajouté un cinématographe.
La Tribune de Genève, Genève, lundi 3 et mardi 4 janvier 1897, p. 1.
1897
← 1896 Le cinématographe Lumière de Lavanchy-Clarke (Victoria-Hall, 1er-4 janvier 1897)
← 1896
Henri Lavanchy-Clarke continue de donner des séances dans les premiers jours de janvier.
Le cinématographe Lumière (Kursaal, <8 mai-2 août 1897)
Un cinématographe Lumière s'installe au Kursaal dans les premiers jours du mois de mai:
Kursaal. — Les soirées de cet établissement continuent à être très suivies ; chaque soir de nombreux spectateurs applaudissent les productions des artistes de cette troupe dont l'engagement expire déjà lundi prochain. Eu outre, nous devons signaler une heureuse innovation introduite par le directeur M. Gœtschel toujours â l'affût des attractions. Pendant toute la saison à part la troupe habituelle changée tous les quinze jours, le public jouira du cinématographe Lumière perfectionné, avec de nombreux changements à vue et cela sans augmentation du prix d'entrée. Voilà, dit le Genevois, un complément de spectacle qui sera bien accueilli du public.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 8 mai 1897, p. 3.
Sans doute pour remplacer l'opérateur en poste, l'opérateur Jean Claude Villemagne arrive le 8 juillet 1897 pour s'occuper des projections animées:
Kursaal.— M. Gœtschel présente actuellement à ses visiteurs des spectacles vraiment intéressants. Les Athos sont des acrobates tout ce qu'il y de plus extraordinaire» ; les Gilbars. qui travaillent aux barres fixes se sont pas moins surprenants. Dans un autre genre, Mme Cécile de Hog qui dirige une meute savante est fort applaudie. Enfin les Brocklin rémouleurs musicaux sont trois désopilants comiques qui réussissent à dérider les plus moroses. Ajoutons que l'orchestre dirigé par M. Collot Bonnet a un répertoire riche et varié et que le cinématographe Lumière obtient toujours plus de succès.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche et lundi 1 er 2 août 1897, p. 3
Le cinématographe Lumière d'Henri Lavanchy-Clarke (Théâtre du parc des Eaux-Vives, 30 mai 1897)
À peine deux jours avant le départ du roi de Siam de Genève, une séance de cinématographie est spécialement organisée pour lui dans le Théâtre des Eaux-Vives :
Le roi de Siam quitte Genève aujourd'hui mardi. S. M. partira à 8 h 30 du matin par le P.-L.-M., se dirigeant sur Turin.
Le roi a assisté dimanche, dans le petit théâtre du parc des Eaux-Vives, à une représentation de cinématographe. Il a revu plusieurs scènes dans lesquelles il figurait, entre autres son arrivée au Bernerhof.
Journal de Genève, Genève, mardi 1er juin 1897, p. 3.
Un bref complément est apporté sur la représentation du dimanche:
On nous écrit :
"Pour compléter l'article que vous avez fait paraître hier dans votre quatrième édition au sujet de la représentation de cinématographe donnée dimanche au roi de Siam par M. Lavanchy l'éclairage installé par la maison F. Bousser a été fourni au moyen des accumulateurs de la société Germano Suisse de Fribourg, accumulateurs d'un haut rendement qui ont déjà en maintes circonstances montré leur supériorité sur les appareils similaires."
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 3 juin 1897, p. 2.
Editions Moss, Genève, Parc des Eaux Vives, c. 1908
1898
Le Cinématographe Lumière (Alpineum, 16-30 janvier 1898)
C'est à l'Alpineum qu'ont lieu des séances avec le Cinématographe Lumière en janvier:
Cinématographe. — On annonce la réouverture de l'Alpineum du chemin du Mail au cinématographe. Le programme, nous dit-on, est exceptionnellement intéressant et les vues nouvelles aussi nombreuses que variées : jubilé anglais, voyages du roi de Siam. C'est demain dimanche que les séances de cinématographie recommenceront. (Voir aux annonces.)
La Tribune de Genève, Genève, samedi 15 janvier 1898, p. 3.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 15 janvier 1898, p. 1.
Face aux succès, les séances se prolongent de quelques jours:
ALPINEUM
Cinématographe
Vue le grand succès, restera jusqu'au 30 janv. Représ. à 3, 4, 5, 8 et 9 h.
La Tribune de Genève, Genève, 27 janvier 1898, p. 3.
Répertoire (autres titres): Cortège du jubilé de la reine Victoria, L'armée du jubilée, La vallée de Zermatt en chemin de fer. Arrivée du roi de Siam à Berne, Tir d'artillerie des Cadets à Aarau, Course de taureaux à Barcelone, Promenade au Sakara (Egypte), Cheval pris au lasso au Mexique. Faux cul-de-jatte, Cigare introuvable, Bataille de neige. Le cocher endormi (La Tribune de Genève, Genève, samedi 15 janvier 1898, p. 1), Cortège du Centenaire à Lausanne (La Tribune de Genève, Genève, samedi 29 janvier 1898, p. 3).
Le Cinématographe de Paul Dutoit (École d'Horlogerie, 3 mars 1898)
Dans le cadre des Conférences populaires organisées par Eugène Pitard, Paul Dutoit propose une conférence:
Conférences populaires. — M. le professeur Eugène Pitard réalisant un projet qui lui tenait à cœur depuis longtemps a pu s'assurer une pléiade de collaborateurs de bonne volonté en vue de l'organisation de conférences populaires. Ces cours doivent dans l'esprit de ceux qui les ont préparés constituer une extension universitaire. La Fédération des sociétés ouvrières leur a accordé son patronage — ce qui veut dire que c'est bien aux travailleurs que ces séances sont destinées. L'idée est intéressante à plus d'un titre et mérite d'être encouragée. C'est une adaptation à notre milieu d'une institution qui fonctionne en Angleterre avec le plus grand succès. Ces conférences auront lieu dans le grand amphithéâtre de l'Ecole d'horlogerie rue Necker au 2me étage le jeudi à 8 h. 1/2 du soir». [...] Le 3 mars M. Paul Dutoit « Inventions nouvelles » I. Le Cinématographe (avec démonstration). A quelques-unes de ces conférences il sera distribué dans la salle un sommaire de la leçon destiné à rester en souvenir aux auditeurs.
La Tribune de Genève, Genève, mardi 7 décembre 1897, p. 2.
Le cinématographe de Louis Tanniger (Salle du port, 3-22 mars 1898)
Louis Tanniger, qui présente un cinématographe en Suisse, va offrir des vues animées sur la question de la tempérance:
Cinématographe et tempérance. — Il n'y en a décidément point comme les abstinents pour avoir soif... de nouveautés.
Jeudi soir à la Salle du Port M. L. Tanniger montrera le cinématographe Lumière animant des scènes de tempérance qui a obtenu un grand succès dans les cantons de Vaud et de Neuchâtel. C'est la première fois qu'à Genève cette merveilleuse invention vient lutter avec sa Seigneurie Alcool. Une modeste finance de 50 centimes sera perçue à l'entrée.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 3 mars 1898, p. 2.
C'est grâce à un incident et à la polémique qui va s'engager entre deux organes de presse que nous avons une trace de cette présence. Le 9 mars, un incident se produit dû à l'affluence du public :
Charivari - Mercredi soir il y a eu quelque bruit devant la salle du Port, où avait lieu une séance de cinématographe. Un certain nombre de jeunes gens n'ayant pu entrer, faute de place, se sont mis à siffler; des pierres ont même été lancées, et quelques vitres brisées.
Journal de Genève, Genève, vendredi 11 mars 1898, p. 3.
Un autre journal, Le Genevois, donne un compte rendu beaucoup plus détaillé et plus engagé qui va provoquer la réaction du Journal de Genève :
Charivari. — Le Genevois fait grand état des légers troubles qui se sont produits mercredi soir devant la salle de la rue du Port, et que nous avons relatés dans notre édition de vendredi matin. Mal renseigné, il les approuve et en profite pour lancer quelques traits contre les organisateurs de cette soirée. Voici ce qu'il dit en substance :
Mercredi avait lieu à la salle de la rue du Port une soirée à laquelle avait été invité tout le public favori de cet établissement. De plus, les affiches placardées aux murs extérieurs convoquaient " spécialement " les classes laborieuses. Il faut croire que ces dernières ne trouvèrent pas suffisamment de place car, vers huit heures et demie, une foule d'ouvriers, surtout de jeunes gens, se voyait refuser l'entrée de la maison, sans doute parce qu'il y avait assez de privilégiés pour rendre inutile leur présence.
Ces jeunes gens, mécontents, comme on peut le penser, se mirent aussitôt à siffler, puis, enhardis par leur nombre même, lancèrent des projectiles contre les vitrages du premier...
Rien de bien terrible ne s'est passé néanmoins et le conflit que cette intempestive convocation adressée à des gens qu'on ne voulait pas laisser entrer avait provoqué, s'est clos bientôt non par des chansons, mais par des feux de bengale allumés sur les trottoirs et des coups de pétards tirés le long de la rue.
La vérité est qu'aucune personne paisible ne s'est vue refuser l'accès de ce local, sauf quelques gamins désœuvrés dont la spécialité est de troubler les réunions de la salle du Port. Leur nombre inusité ce soir là, au point qu'ils empêchaient l'accès de la salle aux « classes laborieuses », avait mis en juste défiance les membres du comité, qui ont, avec raison, empêché ces perturbateurs d'entrer.
Le Genevois, Genève, 11 mars 1898.
La polémique prend ainsi fin. Un autre périodique, la Tribune de Genève évoque à nouveau, de façon plus posée, l'incident :
Cinématographe.-On nous prie d'annoncer deux séances de cinématographe qui seront données par M. Tanninger, à la salle du Port, les lundi 21 et mardi 22 courant.
Les dernières séances gratuites avaient attiré une telle foule qu'un grand nombre de personnes n'ont pu trouver de place, ce qui a donné lieu à une polémique dans un journal de notre ville. Pour couper court à toute récrimination, il sera perçu une petite finance d'entrée pour les deux dernières séances.
Les frais assez considérables étant entièrement à la charge du conférencier, cette finance d'entrée est pleinement justifiée.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 19 mars 1898, p. 2.
Les choses en restent là et les séances vont continuer dans une ambiance plus sereine, semble-t-il.
Le Cinématographe Lumière (Alpineum, 27 mars->23 mai 1898)
Les séances cinématographiques qui s'organisent à l'Alpineum semblent intermittentes:
ALPINEUM-LUMIÈRE
CINÉMATOGRAPHE. Modèle 1898. Vues inédites. H. de repré.: Le dim. 3 à 6, soir 8 à 10. La sem. à 3, 4, 5 et 8 à 9.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche et lundi 27 et 28 mars 1898, p. 4.
Les séances se prolongent en avril :
Alpineum. — Nos lecteurs savent déjà que la direction de l'Alpineum donne en ce moment une série de séances de Cinématographe (modèle 1898). Mais ce que ne savent que ceux qui y ont été déjà — et ils sont nombreux — c'est que ces séances sont intéressantes et amusantes; le nombre des vues est très considérable. N.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 6 avril 1898, p. 2.
Le succès aidant, il est décidé de prolonger les projections du cinématographe:
Alpineum. — Se distraire sainement a toujours été une préoccupation très genevoise. Par la persévérance qu'elle met en toute chose la direction de notre Alpineum se sentant récompensée et encouragée par l'accueil jusqu'ici fait aux séances de cinématographe organisées par elle a décidé de les continuer. Pour ce faire elle a ajouté à son répertoire toute une série de vues nouvelles et toujours très intéressantes. Guère n'est besoin de répéter que le cinématographe de l' Alpineum est du dernier et plus perfectionné modèle (1898).
La Tribune de Genève, Genève, dimanche et lundi 22 et 23 mai 1898, p. 3.
Vente d'un cinématographe par Jules Bouchardy (R. du Rhône 15, 24-27 juillet 1898)
Un cinématographe est mis en vente par Jule Bouchardy, agent d'affaires:
Cinématographe, accessoires, 10 vues. Tableau Appian, peintre lyonnais, photographie à disposition. Machine à tricoter. Banque 3 tiroirs. Coupons d'étoffes diverses.
S'adr. Jules Bouchardy, agent d'affaires, r. du Rhône, 15, Genève, 10933.
La Tribune de Genève, Genève, 24 juillet 1898, p. 1.
L'annonce se répète pendant quelques jours.
Le biographe américain (Kursaal, 8 août 1898)
Dans les premiers jours du mois d'août, on annonce le "biographe américain" au Kursaal:
Kursaal.- On nous prie de rappeler que c'est lundi 8 août que commencent au Kursaal les représentations du célèbre appareil : « le biographe américain ». On assure que cette merveilleuse invention dépasse de beaucoup tout ce que l'on peut représenter comme netteté de reproduction. Il paraît que le cinématographe pâlit à côté du Biographe. Les journaux de Londres et parmi eux les plus sérieux — tels que la St- James Gazette — font de cette nouveauté le plus étonnant éloge. Il s'agit en somme d'un cinématographe perfectionné représentant les personnages en grandeur naturelle. Le Biographe sera l'une des grosses attractions — si la Direction se décide à ne pas le faire figurer sur le dernier numéro du programme. Il est regrettable que les numéros sensationnels ne fassent leur apparition qu'à des heures invraisemblables — à 11 h. 1/2 ou minuit. Dans ces conditions les familles sont absolument empêchées d'assister an spectacle. — Et pour le dire en passant à quand un peu de musique suisse au programme ?
La Tribune de Genève, Genève, samedi 6 août 1898, p. 3.
Le Cinématographe (Alpineum, 27->27 septembre 1898)
À l'Alpineum, il est à nouveau question de cinématographe au mois de septembre:
Alpineum. — On annonce à l'Alpineum deux intéressantes nouveautés: les deux cortèges qui ont eu lieu lors des funérailles de S. M. l'impératrice d'Autriche. Le cinématographe rend ces manifestations avec beaucoup de fidélité.
La Tribune de Genève, Genève, mardi 27 septembre 1898, p. 4.
Un cinématographe à vendre (7-11 octobre 1898)
En octobre, La Tribune de Genève publie une petite annonce pour la vente d'un cinématographe et d'un phonographe :
Cinématographe et Phonographe
Deux appareils combinés pour tournées artistiques (dernière nouv.) pouvant fonctionner sans l'aide de la lumière électrique, montage facile, sont à vendre à un prix et des conditions très avantageuses. Occasion. S'adr. Tribune sous chiff. 14757.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 7 octobre 1898, p. 1.
L'annonce est republiée pendant quelques jours.
Le Cinématographe de François Dussaud (Grande salle de l'Université, 11 novembre 1898)
Le scientifique François Dussaud présente une conférence où il expérimente, en particulier, un cinématographe :
VENDREDI
[...]
Cours publics et gratuits. — 8 h. s. Grande salle de l'Université 1re conférence de M. Franz Dussaud Dr ès-sciences professeur. « Nos sens et la physique. L'ouïe la vue. » Enregistrement des phénomènes : 1. Phonographe expériences. 2. Microphonographe expériences. 3. Cinématographe expériences. 4. Combinaison du microphonographe et du cinématographe.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 11 novembre 1898, p. 3.
Dans une édition postérieure, La Tribune de Genève donne des détails de la conférence et, en particulier, du cinématographe:
Le microphonographe est destiné à rendre de grands services; combiné avec le cinématographe il forme un appareil qui permettra à une salle immense d'entendre et de voir tout à la fois ce qui s'est passé bien des années auparavant ; cet appareil figurera à l'Exposition de 1900 et là, avec un puissant cinématographe on s'arrange pour avoir avec le microphonographe une puissance de 200 fois plus grande que celle que M. Dussaud fait entendre dans sa conférence. L'appareil de projection donne la photographie de cet appareil qui ne mesure pas moins de six mètres de long, deux et demi de haut et de large.
M. Dussaud donne encore quelques renseignements sur le cinématographe qu'il fait fonctionner en donnant des sujets très divertissants qui font le bonheur de tous et il est sorti au milieu de chaleureux applaudissements de l'assistance.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 13 et lundi 14 novembre 1898, p. 5.
Un autre journal complète l'informations sur l'origine du cinématographe:
Conférence de M. Dussaud. — M. Dussaud nous demande de bien vouloir indiquer ainsi qu'il le disait dans sa conférence que c'est avec la collaboration de MM. Jaubert et Berthon et de la Société industrielle des téléphones qu'il a perfectionné son invention du microphonographe et l'a combiné au cinématographe ce à quoi avaient pensé MM. Pereire et Jaubert. MM. Favre et Chalut ont construit le premier cinématographe de M. Dussaud et ce sont eux qui ont bien voulu se charger de préparer gracieusement les expériences de ces trois conférences en y apportant leur compétence si bien connue.
La Tribune de Genève, Genève, mardi 15 novembre 1898, p. 3.
Le Théâtre Cinematographe Praiss (Plaine Plainpalais, <24-31 décembre 1898) → 1899
C'est probablement pour les fêtes de fin d'année que Louis Praiss installe son cinématographe, plaine de Plainpalais:
BONNE occasion. Joli chien. "race St-Bernard, âgé de 2 ans, à vendre. S'adr. Théâtre Cinematographe Praiss, plaine Plain palais.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 24 décembre 1898, p. 1.
Il présente un " bioscope ", un cinématographe d'origine incertaine dont la principale caractéristique est de pouvoir projeter sur un grand écran :
Les forains ont abandonné la plaine de Plainpalais et sont venus occuper leurs places respectives au centre de la ville. Les baraquements s'étendent cette année au-delà de la place Longemalle. Il faut croire que le métier n'est pas des plus mauvais, puisque chaque nouvel an voit augmenter le nombre des forains... Côté Crédit Lyonnais un cinématographe nous incite à venir contempler quelques-unes des scènes du procès de Rennes ! Oh ! L'affaire, l'affaire... quelle obsession ! Nous arrivons au Grand Quai : [...] Plus loin, le théâtre Praiss, des nouveautés électriques, avec le bioscope, le seul véritable cinématographe géant et américain, d'une grandeur de 12 mètres absolument carrés. On y voit entre autres 10 photographies vivantes de l'affaire Dreyfus, ainsi qu'une version de Cendrillon, grande féerie, en 20 tableaux celle-là, soit 13 de plus qu'au Grand-théâtre. Le public n'hésitera pas.
La Suisse, Genève, 31 décembre 1899 (cité dans Frauenfelder, 2005: 60).
La presse ne relève qu'un titre de la collection Méliès : Cendrillon.
→ 1899
1899
← 1898 Le Théâtre Praiss (Plaine de Plainpalais/Centre ville, 1er->18 janvier 1899)
← 1898
Louis Praiss poursuit ses projections dans les premiers jours de janvier:
Les représentations chez M. Praiss (cinématographe) sont très courues. Il a eu ces jours-ci la visite d'enfants des écoles enchantés du spectacle qui leur était offert ; les centaines se succédaient aux centaines de petits curieux ; malgré cette affluence extraordinaire tout s'est passé dans un ordre parfait.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 18 janvier 1899, p. 2.
Le Cinématographe de M. Ruegger (Arcades de la maison Forestier, <1er janvier 1899)
À l'occasion des fêtes de fin d'année, cinq ou six cinématographes présentent des vues animées dont celui installé par M. Ruegger:
Fête de fin d'année
[...]
On arrive ensuite à un cinématographe perfectionné. C'est un peu l'année des cinématographes on en compte cinq ou six. L'un de ces appareils a même été installé par M. Ruegger dans les arcades non encore occupées de la maison Forestier en l'Ile.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche et lundi 1 et 2 janvier 1899, p. 2.
Le Cinématographe de la Passion de Jésus-Christ (<1er janvier 1899)
À l'occasion des fêtes de fin d'année, cinq ou six cinématographes présentent des vues animées dont celui qui présente la Passion du Christ:
Fête de fin d'année
[...]
puis un cinématographe où l'on voit la passion de Jésus-Christ et dont le programme est alléchant : "Ces tableaux sensationnels empruntés au texte de l'Ecriture et pour l'exécution desquels le concours de 300 artistes a été nécessaire sont représentés tous les sept ans sur le théâtre d'Oberamergau et font courir des milliers de spectateurs venant des cinq parties du monde.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche et lundi 1 et 2 janvier 1899, p. 2.
Le cinématographe de la Lyre chorale (Bâtiment électoral, 12 mars 1899)
À l'occasion de la fête champêtre de la société La Lyre chorale, un cinématographe propose des projections animées:
Lyre chorale. — On nous écrit :
Celle société organise une grande fête alpestre au Bâtiment électoral les samedi 11 et dimanche 12 mars prochain. A l'issue de celle-ci, il sera donné un grand concert le samedi soir, avec le gracieux concours de l'Union musicale française, la Mandolinata ; il y aura des productions de la section de gymnastique de Genève-Ville et de la société.
Dimanche. — 9 heures ouverture des jeux ; à 2 heures, concert par la Philharmonique italienne la société chorale le Liederkranz et des productions de la section de gymnastique Helvetia. Après le concert attractions diverses telles que le cinématographe, rayons X, tir à la carabine, jeu marin, fléchettes, Margotton, etc., ainsi qu'un bal villageois.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 4 mars 1899, p. 3.
Le cinématographe à la Fête cantonale de gymnastique (Bâtiment électoral, 19 mars 1899)
À l'occasion de la fête cantonale de gymnastique, un cinématographe propose des projections animées:
Fête cantonale de gymnastique. — La commission des fêtes et musiques organise un grand festival qui sera donné dans le Bâtiment électoral le samedi 18 et le dimanche 19 mars prochain. [...] le dimanche 19 mars, à 11 heures, vermouth-concert Union musicale des Eaux Vives ; l'après-midi, grande kermesse, tir de volailles, attractions diverses, notamment loterie japonaise, cinématographe, rayon X, microphonographe Dussaud, etc.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 1er mars 1899, p. 3.
Le cinématographe Lumière (Alpineum, <25 mars-7 mai 1899)
L'Alpineum, qui propose des projections animées probablement de façon intermittente, réduit ses prix d'entrée avant la prochaine démolition:
Alpineum (Avenue du Mail). Pour cause de démolition prochaine, le Prix d'entrée est réduit à 50 cent. par personne, 25 cent. les enfants. Cinématographe à 4, 5, 6 heures. Dimanche et Jeudi, à 8 et 9 h. du soir.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 25 mars 1899, p. 3.
La fermeture de l'Alpineum s'approche comme l'indique la note suivante:
Alpineum. — L'Alpineum sera définitivement fermé dimanche 7 mai pour cause de démolition. On ne peut qu'engager le public à faire une dernière visite Diorama alpestre si intéressant pour admirer les belles toiles de MM. Furet et Hodel le Cinématographe Lumière donnera à chaque séance des vues instructives et amusantes.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 30 avril et lundi 1er mai 1899, p. 3.
Le cinématographe de la société La Muse (Bâtiment électoral, 15, 19 et 22 octobre 1899)
À l'occasion de la kermesse organisée par la société chorale "La Muse", un cinématographe propose des projections animées:
Muse. — Nous apprenons qu'une grande kermesse organisée par la société chorale "la Muse" avec le bienveillant concours de diverses sociétés aura lieu au Bâtiment électoral les dimanches 15 et 22 et jeudi 19 octobre avec programme spécial : concert-spectacle. Une partie du bénéfice sera affectée à l'œuvre de l'enfance abandonnée et aux cuisines scolaires. Nul doute que le public ne se rende nombreux à l'invitation qui lui est adressée. Le programme comprend jeux divers, tirs, petits chevaux, cinématographe, bar russe, buffet, grand bal champêtre, etc. etc.
Voilà de quoi satisfaire les plus exigeants.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 13 octobre 1899, p. 3.
Le cinématographe de François Dussaud (Grande Salle de l'Université, 13 novembre 1899)
Comme il en a déjà l'habitude le scientifique François Dussaud propose une conférence dans la Grande Salle de l'Université:
LUNDI
[...]
Cours publics et gratuits. — 8 h. s. grande salle ne l'Université 2' conférence de M. Dussaud : Combinaison du cinématographe et du phonographe Théorie expériences vision et audition simultanées.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 12 et lundi 13 novembre 1899, p. 4
La presse locale propose un compte rendu de la séance:
Lundi, M. Dussaud, après avoir exposé les progrès et les applications curieuses du cinématographe qu'on a fait en une année, a décrit des scènes combinées de phonographe et de cinématographe que l'on peut admirer sur une scène parisienne : ou y voit gesticuler et chanter les artistes préférés, l'illusion est complète, les mots correspondants tout à fait avec les attitudes, le cinématographe, grâce à certains perfectionnements, reproduit la voix avec son timbre et son intensité naturels. M. Dussaud a fait une série de projections cinématographiques et les dernières ont été accompagnées, nous dirions presque complétées par le phonographe.
La Tribune de Genève, Genève, mardi 21 novembre 1899, p. 6.
Le Cinématographe d'Hipleh (Le Pont des Frises, > 16 décembre 1899)
Le cinématographe de Georges Hipleh-Walt est installé pour les fête de fin d'année :
Avant les fêtes. — Nous serons cette année favorisés ail point de vue des baraques et des attractions diverses de fin d'anuée. L'administration municipale qui retire de cette exhibition un joli revenu (environ 15000 fr. par an) a même reçu des demandes en si grand nombre qu'elle n'a pu les accueillir toutes.
[...]
Sur le pont des Frises [...] le grand carrousel Hipleh et le cinématographe du même.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 16 décembre 1899, p. 3.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 20 décembre 1899, p. 3.
De brèves informations permettent de connaître quelques titres des programmes:
Le carrousel de la place Bel-Air qui est toujours le premier monté était superbe dans toutes ses lumières électriques; à côté, le cinématographe Hipleh où l'on voit, dit l'affiche l'affaire Dreyfus dans tous ses détails.
La Tribune de Genève, Genève, 31 décembre 1899-1 et 2 janvier 1900, p. 3.
Le cinématographe de Louis Praiss (Grand-Quai, > 16 décembre 1899)
Le cinématographe de Louis Praiss est installé pour les fête de fin d'année :
Avant les fêtes. — Nous serons cette année favorisés ail point de vue des baraques et de
Avant les fêtes. — Nous serons cette année favorisés ail point de vue des baraques et des attractions diverses de fin d'année. L'administration municipale qui retire de cette exhibition un joli revenu (environ 15000 fr. par an) a même reçu des demandes en si grand nombre qu'elle n'a pu les accueillir toutes.
[...]
Au Grand-Quai [...] le cinématographe Praiss.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 16 décembre 1899, p. 3.
Le Cinématographe d'Henri Lavanchy-Clarke (Arcades de la maison Forestier, <31> décembre 1899)
Le Cinématographe d'Henri Lavanchy-Clarke propose des vues de la guerre du Transvaal:
Dans les arcades de la maison Forestier M. Lavanchy a installé un cinématographe ; il a dit-il des vues originales de la guerre du Transvaal ; si tel est réellement le cas sou succès est certain.
La Tribune de Genève, Genève, 31 décembre 1899-1 et 2 janvier 1900, p. 3.
1900
Le cinématographe Mignon (1900)
M. David met en vente le cinématographe Mignon qui, d'après les informations de l'annonce, est un jouet d'images animées :
La Revue, Lausanne, samedi 20 octobre 1900, p. 4.
Le cinématographe (Commune de la Rive droite, 5 décembre 1900)
Un cinématographe dont on ne connaît pas l'origine parcourt la rive droite du lac en présentant des vues licencieuses :
Exhibition licencieuse. — On nous écrit d'une commune de la Rive droite :
Un industriel parcourt en ce moment les communes du canton en donnant de représentations de cinématographe et des projections lumineuses. Les clichés de Transvaal de la guerre de 1870, auxquels s'ajoutent des sujets drolatiques font passer aux spectateurs quelques moment agréables. Malheureusement, on ne s'en tient pas à ces vues. Après avoir congédié les femmes et les enfants, on continue par une exhibition licencieuse, avec collecte spéciale pour ce supplément de spectacle.
Est-il admissible que des sujets de nature à démoraliser le public et à excite de mauvaises passions soient ainsi exposés et colportés dans nos campagnes?
Or, cela s'est passé tout récemment dans une salle communale à l'insu du maire qui aurait certainement interdit la chose.
Nous attirons donc sur ce fait la sérieuse attention des autorités municipale et des personnes auxquelles cet industriel pourrait emprunter un local afin qu'elles s'assurent que toutes les vue exposées seront convenables et décentes
Un père de famille.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 5 décembre 1900, p. 3.
Craignant d'être vue par cette dénonciation, Emile Besse tient à faire savoir qu'il n'a rien à voir avec ces projections:
M. Emile Besse domicilié à Montcherand (Vaud) nous informe qu'il n'a rien de commun avec le personnage accusé d'avoir organisé des exhibitions licencieuses au moyen d'un cinématographe. M. Besse tient à cette constatation étant, nous écrit-il, bien connu dans le canton de Genève où il a fait, avec succès, plusieurs tournées.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 7 décembre 1900, p. 3.
Le cinématographe de Louis Praiss (Plainpalais, <15-31 décembre 1900) →1901
Louis Praiss revient à Genève pour les fêtes de fin d'année. Le Genevois propose quelques titres du programme :
La guerre des Boers. Les scènes représentées sont absolument authentiques, d'après des épreuves prises sur le terrain même. Ce ne sont pas des inventions ni des imitations. Arrivée du président Krüger à Marseille et Paris, scènes de guerre en Chine. Catastrophe de chemin de fer. Les nouvelles féeries de Cendrillon.
Le Genevois, Genève, 15 décembre 1900. (cité dans Frauenfelder, 2005: 60-61)
L'origine des vues reste à déterminer. Les séances se prolongent l'année suivante.
→1901
Le Cosmographe Faraud (Kursaal, <31-31 décembre 1900) →1901
Le Kursaal ouvre pour une quinzaine de jours pendant les fêtes de fin d'année. Parmi les attractions, on trouve le cosmographe Faraud :
SUISSE
De Genève.-KURSAAL.-Notre splendide établissement du quai du Léman, durant la période des Fêtes de l'An, a réouvert une quinzaine de jours pour la plus grande joie de ses habitués. La troupe engagée est des meilleures; en effet, nous applaudioons l'excellent comédien transformiste, Ghezzi, émule de Frégoli. succès de Seuri, avec sa carabine double, dont il se sert merveilleusement pour abattre deux objets à la fois et dans de différentes directions. Les quatre Herberts, acrobates, sont de très bons pantomimistes; Miss Carlo est une élégante fildeferriste, repassant, en un second numéro, avec les Spring and Spring, sauteurs de tonneaux. Un numéro encore qui se taille un joli succès, c'est celui des Astley, excentriques musicaux. N'oublions par Mlle Rosinol, très fine dans ses romances. Le Cosmographe Faraud fonctionne toujours avec de nouvelles vues. Un bon point à l'orchestre.
L'Annonce artistique, nº 214, Lyon, mardi 1er janvier 1901, p. 15.
→1901
1901
← 1900 Le cinématographe de Louis Praiss (Plainpalais, 1er->26 janvier 1901
← 1900
Le cinématographe de Louis Praiss est toujours en fonctionnement au cours du mois de janvier :
A VENDRE 3 jeunes chiens, 7 mois (mâles), fox-terriers, Praiss, Cinématographe, Plainpalais.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 26 janvier 1901, p. 2.
← 1900 Le Cosmographe des Faraud (Kursaal, 1er-<16 janvier 1901)
← 1900
Le cosmographe Faraud prolonge ses projections dans les premiers jours de la nouvelle année:
SUISSE
De Genève.-KURSAAL.-La période des fêtes étant écoulée, le Kursaal vient de fermer ses portes en plein succès, avec Ghezzi; les Grissé, acrobates fantaisistes; les deux Zélys, excentriques, avec leur numéro très intéressant; Seuri, monocycliste; les 4 Astley, excentriques musicaux; Miss Carlo, fil de ferriste; Spring et Spring, sauteurs; Mlle Rossignol, chanteuse à diction; le cosmographe Faraud avec ses nouvelles vues de Krüger et de la revue de Chartres.
L'Annonce artistique, nº 215, Lyon, mardi 16 janvier 1901, p. 11.
Le phono-cinéma-théâtre (Victoria Hall, 2-17 février 1901)
Après avoir été présenté pendant plusieurs mois à l'Exposition Universelle de Paris, en 1900, le phono-cinéma-théâtre va entreprendre plusieurs tournées en France et en Europe. À sa tête, nous trouvons Marguerite Vrignault, l'inspiratrice du projet, accompagnée de l'opérateur Félix Mesguich, qui n'arrive sans doute qu'un peu après l'inauguration. Ils arrivent de Lyon et installent le matériel dans lle dans le Victoria Hall de Genève :
Le Phono-Cinéma-Théâtre . — Cette attraction , une des plus curieuses de l'exposition, annonce six représentations, qui auront lieu au Victoria Hall, tous les soirs, à partir du samedi 2 février, à 8 heures et demie.
Le Phono-Cinéma-Théâtre emploie tout à la fois les derniers perfectionnements du phonographe et du cinématographe. Au moyen d'appareils construits spécialement pour le Phono-Cinéma-Théâtre, on a réussi à reconstituer, en des visions animées, le jeu des artistes en vogue, leurs mouvements, leurs gestes, leur physionomie, avec leur voix et leurs intonations variées.
La réussite de cette tentative si originale dépasse tout ce que l'on peut en dire. Sarah Bernhardt, par exemple, a été admirablement saisie dans la fameuse scène du duel d'Hamlet, et cette reconstitution est une merveille d'art, en même temps qu'un chef-d'œuvre d'exactitude. De même, Coquelin aîné, dans les Précieuses Ridicules ; le ténor Cossira, dans Roméo et Juliette, sans parler de ballets, de hors-d'œuvre et de nombreuses vues panoramiques et animées de l'exposition.
Nous ne doutons pas que ce spectacle de famille, nouveau et amusant autant qu'instructif, qui est introduit chez nous par un de nos concitoyens, n'attire un nombreux public, comme à Lyon, où il fait salle comble chaque soir.
La Tribunel de Genève, Genève, mardi 29 janvier 1901, p. 6. (idem dans (Le Journal de Genève, Genève, jeudi 31 janvier 1901, p. 3).
Deux jour plus des compléments sont apportés sur la programmation du phono-cinéma-théâtre
Le Phono-Cinéma-Théâtre. — Comme nous l’avons annoncé, c’est ce soir samedi, à 8 h. ½, qu’a lieu au Victoria Hall la première représentation du Phono-Cinéma-Théâtre. Outre Sarah Bernhardt, Coquelin aîné, Cossira, que nous avons déjà cités, on verra l’Enfant prodigue, la ravissante pantomime de Carré et Wormser, jouée par Mlle Félicia Mallet, etc., le ballet du Cygne, un des succès actuels de l’Opéra-Comique, Mlle Mily Meyer dans les chansons en crinoline, Terpsichore, ballet du Palais de la danse, Little Tich, le désopilant comique anglais, Footitt et Chocolat, du Nouveau-Cirque, sans compter plusieurs numéros fort intéressants. On peut hardiment prédire un vif succès à cette intéressante attraction, qui laisse bien loin derrière elle tout ce qui a été fait dans ce domaine.
Journal de Genève, Genève, samedi 2 février 1901, p. 3.
Dans un autre journal local, l'information sur le phono-cinéma-théâtre est complétée avec quelques détails en plus :
Le Phono-cinéma-théâtre actuellement installé au Victoria Hall n'est au fond qu'un cinématographe agrandi. Il en a tous les agréments, mais pas tous les inconvénients. Ainsi la trépidation ou scintillement est réduite à un minimum presque supportable. Une des particularités de celte installation, c'est que les projections durent fort longtemps; les personnages sont en grandeur naturelle et paraissent se mouvoir comme sur une scène ordinaire.
Les ballets où l'on nous montre les premiers sujets de l'Opéra de Paris par exemple sont bien la plus jolie partie d'un programme très complet. Mlles Kerf et Mante dansent avec une élégance charmante : on a même redemandé ces projections et. comme au théâtre les artistes — en effigie — reviennent et saluent. On a tenté d'ailleurs de se rapprocher de la réalité par toutes sortes d'honnêtes subterfuges. Ainsi lorsque Footit et Chocolat les fameux clowns du Nouveau Cirque se flanquent des taloches, on en est distinctement informé par un bruit de gifles. Ou entend, de même tomber des chaises projetées sur la toile. Dans la fameuse scène du duel de Hamlet, le public perçoit tes bien le cliquetis des épées — qui ne se croisent que sur l'écran.
Les scènes comiques : Little Tite que nous avons applaudi au Kursaal — en chair et en os plutôt en os et en chair, car il est très maigre ce petit bossu —, les excentriques américains, etc. ont presque toutes été redemandées.
Quant à la collaboration de deux puissants phonographes avec le cinématographe, elle est un peu intermittente, comme le courant qui lui donne son activité. Cependant certaines scènes sont assez bien cinémaphonographiées : l'air de Roméo et Juliette, avec le ténor Cossira, et une scène des Précieuses ridicules, avec Coquelin.
Il y a, en tout cas, du nouveau dans ce spectacle aussi intéressant qu'agréable à suivre, et nous pouvons vraiment encourager les amateurs d'inédit et de jolies choses à prendre le soir le chemin du Victoria Hall. (Matinée, jeudi prochain à trois heures.)
La Tribune de Genève, Genève, mardi 5 février 1901, p. 2-3.
Même s'il s'agit souvent d'une astuce commerciale, la presse annonce la fin des représentations. Le but est évidemment de relancer le spectacle :
Le Phono-Cinéma-Théâtre, ayant dû refuser du monde à ses dernières représentations, prolongera son séjour jusqu’à dimanche soir inclus, avec un programme nouveau qui comprendra Coquelin aîné dans Cyrano de Bergerac, Réjane dans Ma cousine, Polin dans son répertoire, R. Mauri dans la Korrigane, une scène comique ; le Chapeau récalcitrant, le Village suisse à l’Exposition, etc. — Dimanche, matinée à 3 heures.
Journal de Genève, Genève, vendredi 8 février 1901, p. 2.
Le renouvellement des vues pourrait laisser penser que nous sommes plutôt dans une stratégie pour attirer le public, mais cela n'exclut pas que le succès soit effectivement au rendez-vous. Le 11 février, on nous annonce de nouvelles vues :
Le Phono-Cinéma-Théâtre.-C'est un succès sans précédent. Chaque soir on refuse du monde. aussi pour répondre au désir exprimé par les nombreuses personnes qui n'ont pu encore trouver place au Victoria Hall, la direction a-t-elle décidé de prolonger les représentations jusqu'à jeudi.
Au programme, un numéro d'actualité : les obsèques de la reine Victoria.
Journal de Genève, Genève, lundi 11 février 1901, p. 3.
On imagine aisément que les vues des funérailles de la reine Victoria sont celles que Félix Mesguich a tournées à Londres et qu'il a ramenées à Genève. Avant son départ, le phono-cinéma-théâtre va offrir quelques séances à prix réduit avant de quitte Genève après la dernière séance du 17 février. C'est finalement presque pendant quinze jours que les Genevois ont pu découvrir cette combinaison, encore imparfaite, mais déjà bien réussie, de l'image et du son, elle a ainsi entendu et vu des chanteurs lyriques, des acteurs tragiques, des comiques... Toute la panoplie que peut offrir alors ce type de spectacle.
Le vitographe Froissard (Parc des Eaux-Vives, 26->26 mai 1901)
Au parc des Eaux-Vives, parmi bien d'autres attractions, est installé le vitographe Froissard:
Parc des Eaux- Vives. — L'ouverture s'est faite dimanche après-midi, par une magnifique journée ensoleillée. Le public était venu à la première heure se sentant chez lui dans ce magnifique domaine sous ses arbres séculaires ses fleurs si variées — des prés, des serres, des Alpes. Autour des jeux d'enfants les parents s'installaient pour admirer les ébats de leur progéniture.
La foule était très nombreuse l'après-midi, la combinaison imaginée par la Société du parc, de délivrer des cartes d'abonnements donnant l'entrée au théâtre avec une réduction de 50 % paraît très goûtée.
[...]
On a terminé par le vitograpbe (cinématographe) de M. Frossard qui promet des surprises au public de Genève.
La Tribune de Genève, Genève, mardi 28 mai 1901, p. 3.
Le cinématographe de la Vogue des Acacias (15-17 juin 1901)
À l'occasion de la Vogue des Acacias, un cinématographe propose des vues animées:
Vogue des Acacias. — Nous avons déjà indiqué le programme général de la vogue des Acacias ; nous rappelons que celle-ci aura lieu samedi dimanche et lundi prochains.
Le programme élaboré avec soin par le Comité montre que la vogue prend un caractère assez important, rien n'a été négligé pour en assurer le succès.
À nombre des différentes attractions qui encadreront ce programme ii faut citer plusieurs grands carrousels- des balançoires, un cinématographe, des tirs aux pigeons etc. Bals champêtres et... le canon contre la grêle qui sera exposé dans une enceinte à proximité du champ de foire...
La tribune de Genève, Genève, vendredi 14 juin 1901, p. 3.
Le cinématographe (Brasserie de Milan, <21> septembre 1901)
Allons ce soir à la Brasserie de Milan, rue des Alpes, 12. On dit qu'il y a cinématographe représentant la guerre au Transvaal et Concert.-25 centimes.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 21 septembre 1901, p. 3.
Le Théâtre cinématographe Praiss (Grand Quai, [13]-31 décembre 1901) → 1902
En décembre, Louis Praiss est de retour avec son cinématographe:
Sur la Plaine. — La voirie de Plainpalais, dans sa sollicitude pour ses bons clients et amis les forains, a fait verser hier après-midi de nombreux tombereaux de petit gravier devant les installations venues à Genève en vue des fêtes de fin d'année mais qu'on autorise dès maintenant à l'occasion de l'Escalade. Ce gravier n'était pas de trop, car la neige et la pluie de la veille avaient rendu la Plaine à peu près impraticable, surtout aux «déguisés» soucieux de maintenir la propreté de leurs atours.
Les forains sont déjà nombreux et on annonce qu'il nous en viendra encore beaucoup.
[...]
Nous avons ensuite compté trois tirs mécaniques ; deux ateliers de photographe; le cinématographe Praiss et une baraque avec, à l'extérieur, d'horribles peintures, dont l'une représente un condamné sous la guillotine...
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 13 décembre 1901, p. 2.
Il s'installe face à la bijouterie Glatou et au café du Nord sur le Grand Quai. Grâce à La Suisse nous connaissons quelques titres du programme proposé :
Vis-à-vis des magasins Glatou et du café du Nord, nous arrivons au théâtre cinématographe Praiss, toujours si intéressant et que la foule connaît bien. Le propriétaire a renouvelé en partie son matériel où l'on trouve actuellement de nouvelles féeries : le petit chaperon rouge, Barbe-Bleue, une promenade à travers la ville de Genève, le cortège du tir fédéral à Lucerne, la guerre du Transvaal, plus des scènes avec combinaison de phonographe : le duo du jardin de Faust, le duo des dindons de la Mascotte, le duel du 3e acte de Carmen. Un petit théâtre qui sera pris d'assaut...
La Suisse, Genève, 29-30 décembre 1901 (cité dans Frauenfelder, 2005: 61).
On reconnaît, en particulier, plusieurs vues de la maison Méliès.
Grand Quai, Café du Nord et bijouterie Glatou (c. 1900) [D.R.]
→ 1902
Le Cinématographe du Cirque Rancy (Plainpalais, 24-31 décembre 1901) → 1902
Le Cirque Rancy arrive en fin d'année avec un cinématographe.
La Tribune de Genève, Genève, 18 décembre 1901, p. 1.
Un autre article propose quelques informations complémentaires:
Au cirque Rancy. — C'est le 24 décembre que commenceront au Cirque de Plainpalais les représentations des Schilooks, indigènes de l'Afrique centrale, venant pour la première fois en Suisse, et présentés par M. O. Thiele.
Cette caravane se compose de 20 personnes : hommes, femmes et enfants sous la direction du chef Murozarana, géant mesurant 2 mètres; ce sont des représentants du peuple le plus arriéré de la civilisation. Les représentations auront lieu tous les jours à 3, 4, 5, 6 et 8 heures de l'après-midi. Après chaque séance, représentation du Cinématographe avec changement de tableaux tous les jours.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 19 décembre 1901, p. 3.
Les séances se prolongent jusqu'à l'année suivante.
→ 1902
Le cinématographe de Georges Hipleh-Walt (Les quais, <31-31 décembre 1901) → 1902
Le cinématographe de Georges Hipleh-Walt est installé sur les quais dans les derniers jours de l'année :
Sur les quais, de petites baraques variées, plus les cinématographe Hipleh et Praiss.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 1er et jeudi 2 janvier 1902, p. 2.
→ 1902
1902
← 1901 Le Théâtre cinématographe Praiss (Grand Quai, 1er->1er janvier 1902)
← 1901
En janvier, Louis Praiss continue ses projections cinématographiques :
Sur les quais, de petites baraques variées, plus les cinématographe Hipleh et Praiss.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 1er et jeudi 2 janvier 1902, p. 2.
← 1901 Le Cinématographe du Cirque Rancy (Plainpalais, 1er->7 janvier 1902
← 1901
Le Cirque Rancy est toujours là en début d'année et continue de présenter son cinématographe:
Les Schilooks.— On annonce pour aujourd'hui samedi trois représentations extraordinaires de la troupe des Schilooks au Cirque de Plainpalais. Elles sont plus spécialement réservées aux enfants des écoles ; le prix est uniforme à toutes les places. Les représentations seront terminées par le cinématographe. (Voir aux annonces).La Tribune de Genève, Genève, samedi 4 janvier 1902, p. 2.
La Tribune de Genève, Genève, samedi4 janvier 1902, p. 1.
← 1901 Le cinématographe de Georges Hipleh-Walt (Les quais, 1er->1er janvier 1902
Le cinématographe de Georges Hipleh-Walt est toujours installé dans les premiers jours de l'année :
Sur les quais, de petites baraques variées, plus les cinématographe Hipleh et Praiss.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 1er et jeudi 2 janvier 1902, p. 2.
Le Cinématographe Froissard (Nouveau-Théâtre, 28 mars 1902)
Parmi de nombreuses autres attractions, le Nouveau-Théâtre propose les projections animées du cinématographe Froissard:
Nouveau-Théâtre
[...]
A citer encore Mme Haméline chanteuse à dictions ; Léonie et Geek's la pêche interrompue très amusante pantomime; l'athlète Luitpold et, pour terminer la soirée, le cinématographe Froissard avec des vues absolument nouvelles et d'une grande variété. L'engagement des artistes qui se produiront a été fait de telle façon qu'il y aura régulièrement des débuts tous les trois jours.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 28 et samedi 29 mars 1902, p. 4.
Le Cinématographe Weber (Tir Cantonal, vendredi 6 juin 1902)
À l'occasion du Tir cantonal, le cinématographe Weber propose des projections animées:
Tir cantonal. — Les préparatifs en vue du tir cantonal sont poussés très activement de tous côtés. Les promeneurs et les tireurs trouveront dès le rond-point de la Jonction, une route fraîchement cylindrée. Seul le tronçon du cimetière au Stand laisse à désirer : les cailloux et les ornières n'y manquent pas. Espérons que d'ici à vendredi soir le nécessaire aura été fait.
[...]
Il y aura deux jeux de massacre, tenus par MM. Darrioz et Dubied ; les carrousels Weber et Arnold; le cinématographe Weber, la photographie Moresco, un débit de cartes postales (M. Haissly), des articles de fêle (M. Guignard), une loterie de vaisselle (M. Kissling) ; un dépôt do nougats, tenu par M. Holzgang ; un magasin de tabacs (M. Löwenthal).
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 4 juin 1902, p. 2.
Le Vitograph American (Kursaal, <8-[14] juin 1902)
Le Vitograph American est installé au Kursaal en juin.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 8 et lundi 9 juin 1902, p. 3.
Il est annoncé jusqu'au 14 juin.
Le Cinématographe d'Otto Thiélé (Jardins de la brasserie des Casernes, 29 juin-> 22 novembre 1902)
La brasserie des Casernes dispose d'un cinématographe qu'elle met à la disposition des Socialistes tessinois, pour projeter des vues animées :
Socialistes tessinois. — Demain dimanche, la section socialiste tessinois donnera, dans les jardins de la brasserie des Casernes, avenue du Mail, une fête champêtre avec jeux divers: billard américain, carrousel, jeu marin, foire fantastique, cinématographe, etc. Un bal, conduit par l'excellente fanfare de la section, aura lieu dans le salon bien ventilé pour la circonstance.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 28 juin 1902, p. 3.
Quelques semaines plus tard, une annonce rappelle que le cinématographe fonctionne toujours.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 10 et lundi 11 août 1902, p. 1.
Grâce à une courte annonce, on sait qu'Otto Thiélé est le propriétaire de la Brasserie des Casernes :
Voulez-vous bien vous amuser avec votre famille, allez à la
BRASSERIE des CASERNES
Avenue du Mail, 21-Plainpalais
Carrousel, jeux divers et musique. Séance du célèbre illusioniste M. Mora[...] p. la dern. fois. Cinématographe soir, à 9h, nouv. programme. Entrée gratis. Grande salle de société. Repas de noces et fêtes de famille.
Otto THIELE.
La Tribune de Genève, Genève, 24 août 1902, p. 2.
Des annonces similaires sont publiées dans les mois qui suivent jusqu'en novembre.
Le Cinématographe de Louis Praiss (Plaine de Plainpalais, [21]-31 décembre 1902) → 1903)
Comme tous les ans, Louis Praiss est de retour sur le Champ de Foire où il présente ses nouveaux films :
PLAINE de PLAINPALAIS
CINÉMATOGRAPHE PRAISS
Dimanche 21, jeudi 25 décembre, 250 vues, entr'autres: Cortège Escalade 1902.-Voyage dans la lune.-Ali-Baba et les 40 bandits.-Rassemblement de troupes suisses en 1902.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 21 et lundi 22 décembre 1902, Genève, p. 5.
Le succès est au rendez-vous:
Sur la plaine de Plainpalais, l'animation était extraordinaire. Entre cinq et sept, on n'y circulait qu'avec beaucoup de peine. Certaines baraques, comme le cinématographe Praiss, refusaient du monde; les carrousels étaient pris d'assaut. Et on dit que les affaires vont ;mal. L'adage populaire reste vrai, on trouve toujours de l'argent pour s'amuser.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 25 et vendredi 26 décembre 1902, p. 5.
Le cinématographe continue de fonctionner jusqu'à fin de l'année :
Le 31 décembre
Animation très grande l'après-midi et durant la soirée. A la pluie de la veille a succédé un soleil magnifique. Le champ de foire est extrêmement fréquenté. C'est une profusion de tirs, de tourniquets de tous genres, de balançoires, de cinématographes, de loteries, de photographes. Il y a aussi la plus petite femme du monde, et, les deux extrêmes se touchent, le géant Dilkens.
A noter spécialement le grand musée anatomique de M. Dieudonné, qui nous offre une collection de huit-cents pièces céroplastiques. La femme panthère, curieuse exhibition, le manège salon Opitz, le cinématographe Praiss et celui de M. Hipleh Walt, dont les clichés les plus applaudis sont le cortège de l’Escalade, le tir cantonal de Fleurier, les manœuvres du IVe corps d’armée, etc., etc.
Ce soir il y aura foule à St Pierre pour entendre le glas de l'année qui meurt et célébrer par un joyeux carillon l'avènement de 1903.
Le Journal de Genève, Genève, 1er janvier 1903, p. 5.
La rédaction de l'article est quelque peu ambiguë et pourrait laisser croire que les vues sont celles de Hipleh, quand de fait elles appartiennent au répertoire de Louis Praiss.
→ 1903
Le cinématographe de Georges Hipleh-Walt (Champ de foire, <31 décembre 1902)
Georges Hipleh-Walt dispose de son cinématographe pendant les jours de la fête de fin d'année:
La Tribune de Genève, Genève, mardi 30 décembre 1902, p. 5.
Le cinématographe continue de fonctionner jusqu'à fin de l'année :
Le 31 décembre
Animation très grande l'après-midi et durant la soirée. A la pluie de la veille a succédé un soleil magnifique. Le champ de foire est extrêmement fréquenté. C'est une profusion de tirs, de tourniquets de tous genres, de balançoires, de cinématographes, de loteries, de photographes. Il y a aussi la plus petite femme du monde, et, les deux extrêmes se touchent, le géant Dilkens.
A noter spécialement le grand musée anatomique de M. Dieudonné, qui nous offre une collection de huit-cents pièces céroplastiques. La femme panthère, curieuse exhibition, le manège salon Opitz, le cinématographe Praiss et celui de M. Hipleh Walt, dont les clichés les plus applaudis sont le cortège de l’Escalade, le tir cantonal de Fleurier, les manœuvres du IVe corps d’armée, etc., etc.
Ce soir il y aura foule à St Pierre pour entendre le glas de l'année qui meurt et célébrer par un joyeux carillon l'avènement de 1903.
Le Journal de Genève, Genève, jeudi 1er janvier 1903, p. 5.
1903
←1902 Le Cinématographe de Louis Praiss (Plaine de Plainpalais, 1er->1er janvier 1903)
←1902
Dans les premiers jours de l'année, Louis Praiss continue à projecter des vues animées :
Le 31 décembre
Animation très grande l'après-midi et durant la soirée. A la pluie de la veille a succédé un soleil magnifique. Le champ de foire est extrêmement fréquenté. C'est une profusion de tirs, de tourniquets de tous genres, de balançoires, de cinématographes, de loteries, de photographes. Il y a aussi la plus petite femme du monde, et, les deux extrêmes se touchent, le géant Dilkens.
A noter spécialement le grand musée anatomique de M. Dieudonné, qui nous offre une collection de huit-cents pièces céroplastiques. La femme panthère, curieuse exhibition, le manège salon Opitz, le cinématographe Praiss et celui de M. Hipleh Walt, dont les clichés les plus applaudis sont le cortège de l’Escalade, le tir cantonal de Fleurier, les manœuvres du IVe corps d’armée, etc., etc.
Ce soir il y aura foule à St Pierre pour entendre le glas de l'année qui meurt et célébrer par un joyeux carillon l'avènement de 1903.
Le Journal de Genève, Genève, 1er janvier 1903, p. 5.
Le Cinématographe (Salle de la Réformation, 13 janvier 1903)
La Fanfare d'évangélisation organise un soirée récréative avec des projections de vues animées:
Soirée. — Le samedi 13, aura lieu dans la grande salle de la Réformation une soirée récréative organisée par la Fanfare d'évangélisation et de tempérance avec l'obligeant concours de Mlle Mercier, professeur de chant de M. Pochon, directeur du Chœur paroissial de Plainpalais et du Chœur de l'Union chrétienne de jeunes gens. Grand cinématographe (scènes animées). Cartes chez MM. Jeheber, libraire, Marché, 28 ; Alb. Billaud, salle de rafraîchissements, boul. de Plainpalais, 9 ; Leuba, rue Çéard, 14 ; Sutep-Bieter, confiseur, Corraterie, 19 ; Hœschel, papeterie, Sorvette, 47 ; à l'Union artistique, rue Général-Dufour, 20 ; au bureau de la Croix-Bleue, rue des Allemands, 18, et chez le concierge de la salle.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 4 et lundi 5 janvier 1903, p. 3.
Le Cinématographe Praiss (Salle de la Réformation, 4 février 1903)
Outre les séances que Louis Praiss organise régulièrement, il participe également à des soirées spéciales. C'est le cas avec celle qu'organise la Fanfare genevoise de la Croix-Rousse, le 4 février 1903
Soirée clnématographe. —La Fanfare genevoise de la Croix-Bleue donnera le 4 février, à la salle de la Réformation, sa soirée annuelle. Comme les années précédentes, elle a mis tous ses soins pour l'élaboration du programme qui est des plus variés. Elle s'est assure le concours de M. Praiss, qui donnera quinze vues avec son cinématographe et parmi celles-ci, les manœuvres du IVe corps d'armée en 1902 et la revue terminale de Schlieren près Zurich. Un drame de l'alcoolisme en huit tableaux sera également projeté sur l'écran. La Fanfare se fera entendre dans les intermèdes et les amis de celle-ci pourront, à cette occasion, juger des progrès accomplis. Nous aimons à espérer qu'une nombreuse assistance viendra l'encourager par sa présence. Les billets sont en vente aux prix et endroits indiqués sur les affiches.
Journal de Genève, Genève, mercredi 28 janvier 1903, p. 2.
On remarque dans le programme deux vues suisses : Les Manœuvres du IVe corps d'armée en 1902 et La Revue terminale de Schlieren près Zurich.
La Tribune de Genève offre des compléments d'information:
Alcoolisme et fanfare. — On nous écrit :
"La Société suisse de tempérance aime la joie et tout ce qui la traduit et l'exprime. A Genève elle possède une fanfare que l'on entend fréquemment jeter aux vents des échos vifs et joyeux. Cette fanfare est composée d'anciens buveurs relevés et mérite d'être encouragée par tous ceux qui aiment et encouragent le bien et qui tiennent à ce qu'il terrasse le mal dans notre cher pays.
Tous ces amis de la bonne cause — et ils sont nombreux chez nous — auront l'occasion de lui témoigner leur intérêt le mercredi 4 février prochain. Ce soir-là, dans la grande salle de la Réformation, il y aura concert de la dite Fanfare genevoise de la Croix-Bleue, et cela avec le concours du fameux cinématographe Praiss qui fera passer une cinquantaine de vues animées entre autres le rassemblement de troupes de 1902 et un drame en cinq actes sur les Victimes de l' alcoolisme.
Cette soirée promet d'être fort intéressante et suggestive ; que tous ceux qui s'intéressent au relèvement des buveurs s'y rendent, et surtout qu'ils y envoient des buveurs à relever. Quand ceux-ci entendront cette harmonie produite par une vigoureuse phalange d'hommes qui roulaient au fond de l'abîme et qui, pour la plupart s'y mouraient déjà, ils prendront peut-être des décisions salutaires. Et quel plaisir pour tous les non buveurs ou les gens qui marchent dans une douce eurythmie, que de jouir d'une bonne soirée, agréablement illustrée, par des anciens buveurs relevés, actuellement excellents citoyens, utiles à leur pays et à la société ! Qu'on prenne donc, à l'avance, les cartes d'entrée dans tous les dépôts annoncés sur les affiches. »
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 29 janvier 1903, p. 6.
Quelques jours après la séance, le même journal donne un compte rendu détaillé:
Fanfare et tempérance. — On nous écrit : « C'est devant une salle à peu près bondée que la Fanfare de la Croix-Bleue a joué ses plus beaux airs, mercredi soir à la salle de la Réformation, et c'est avec enthousiasme que le public présent a applaudi les belles productions de ces anciens buveurs, aujourd'hui excellents musiciens, bons citoyens et braves pères de famille. La société était variée et très animée ; le cinématographe a beaucoup amusé le public. Celui-ci a été empoigné par les différentes pièces relatives à l'alcoolisme.
Sur la toile blanche, se succédaient les sombres pages d'un drame épouvantable qui n'est, il faut malheureusement le dire, pas rare chez nous et ailleurs. L'absinthe et l'alcool en général, voilà l'ennemi de notre état social, et la douloureuse, la poignante scène finale du malheureux atteint de delirium tremens n'est nullement exagérée. Nous l'avons vu jouer à Paris, dans le drame de l'Assommoir, et joué par les premiers artistes de France, qui avaient étudié ces scènes dans les cabanons des malheureux alcoolisés. Et nous pouvons affirmer qu'il n'y a rien là que de très vrai et de rigoureusement exact.
Aussi le très actif et très digne président de la fanfare, M. Salvisberg, a-t-il raison de faire un vigoureux appel en faveur de sa cause qu'il a plaidée avec chaleur et conviction et non sans talent. »
La Tribune de Genève, Genève, mardi 10 février 1903, p. 3.
Vente de l'établissement forain de Louis Praiss (12-13 février 1903)
Louis Praiss semble mettre un terme à ses activités au moins pendant un certain temps si l'on en croit l'annonce qu'il fait publier:
A vendre mon ancien et joli établissement forain
CINÉMATOGRAPHE
au complet, avec machine, musique etc. etc. beaucoup de tableaux rapportant gros bénéfice. Continuation immédiate du travail — PRAISS, avenue du Mail 5.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 12 février 1903, p. 2.
Le Cinématographe (Nouveau-Théâtre, <20> avril 1903)
Au Nouveau-Théâtre, on offre des projections de vues animées :
Genève
[...]
Spectacles.-On signale de nombreux débuts au Nouveau-Théâtre.
Nommons surtout les Harweys, dans leurs prouesses sur le fil de fer. Ils sont quatre, deux hommes et deux fillettes, qui dansent même le cake-walk sur le fil aérien.
On annonce aussi le début de Pépé et son danseur. Au cinématographe, les Sept châteaux du Diable, une féerie en couleurs.
Le Progrès, Lyon, 20 avril 1903, ,p. 3
Le Cinématographe (Salle de la Réformation, 27 mai 1903)
Genève, Salle de la Réformation (début XXe siècle)
Destiné aux enfants, une soirée est organisée par l'Espoir au cours de laquelle sont projetées des vues animées :
Agréable et... utile. — On nous écrit:
"Nous qualifions ainsi la façon dont la soirée du mercredi prochain 27 sera employée par tous ceux qui assisteront à la grande séance en faveur de l'œuvre des enfants à la montagne organisée par l'Espoir à la salle de la Réformation. Les yeux et les oreilles pourront également se divertir car les productions d'ensemble chœurs mixtes chœurs d'enfants, solis de chant, piano et violoncelles, récitations et fanfare serviront à encadrer les projections lumineuses ou le cinématographe.
Et avec le prix des entrées — minime — de nombreux enfants iront cet été se refaire en pleine campagne sang vermeil, poumons invulnérables et nerfs d'acier. Avec un tel but et un programme aussi attrayant, cette soirée ne peut être qu'un succès auquel tous tiendront à contribuer."
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 27 mai 1903, p. 3.
Le Cinématographe (Salle de la Réformation, 18 novembre 1903)
À l'occasion de la soirée récréative organisée par la Fanfare d'évangélisation et de tempérance, des vues cinématographiques sont projetées :
Cinématographe. — La Fanfare d'évangélisation et de tempérance organise pour le mercredi 18 novembre, à huit heures, dans la grande salle de la Réformation, une soirée récréative au cours de laquelle on verra une série de vues cinématographiques représentant des scènes de la vie de buveurs et d'abstinents.
Puis des projections lumineuses avec des verres sortant des ateliers de M. Boissonnas, photographe, et représentant les différents groupes du cortège historique du centenaire de l'Escalade.
Ces productions seront entrecoupées par des morceaux de fanfare et des chants exécutés par le Chœur d'hommes de la Croix-Bleue sous l'habile direction de M. A. Pochon.
Les organisateurs comptent sur l'encouragement d'un nombreux public qui sortira de cette soirée entièrement satisfait.
Les cartes sont en vente au prix de 1 fr. le parterre (centre), 50 centimes le parterre (côtés), et 30 centimes la seconde galerie (entrée rue du Rhône). Pour les dépôts, voir les affiches.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 11 novembre 1903, p. 3.
Location de cinématographe (<22> novembre 1903)
Le photographe genevois Frédéric Boissonnas se charge de louer des verres pour projections, mais égalemnt un cinématographe.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 22 et lundi 23 novembre 1903, p. 2.
Frédéric Boissonnas, Auto-portrait (1900).
Le Cinématographe The Royal Randvoll (Salle de l'Union Chrétienne de Jeunes Gens, 27-28 novembre 1903)
L'Union Chrétienne de Jeunes Gens organisent deux soirées pour présenter les Scènes de la Passion avec "The Royal Randvoll", cinématographe commercialisé par le britannique Walter Gibbons.
La projection de ces vues cinématographiques va engendrer une polémique religieuse liée la question de la représentation condamnée par les calvinistes et, de façon plus prosaïque, aux médiocres conditions de projection:
Etait-ce scandaleux? La Semaine religieuse publie la note suivante :
"Quelques personnes ayant, paraît-il, été scandalisées par des séances de cinématographe qui ont eu lieu dans la grande salle de l'Union chrétienne et qui reproduisaient le drame de la Passion, tel qu'il est représenté par les villageois d'Oberammergau, le secrétariat de l'Union nous prie de faire observer que l'association n'a été mêlée à ces séances que par la location de la salle. Il est certain que les chrétiens réformés du type calviniste seront toujours choqués de voir un mortel quelconque affublé d'une perruque, d'une fausse barbe ou d'un costume d'emprunt, assumer sur une scène le rôle auguste de Fils unique de Dieu. Il paraît de plus que, dans le cinématographe de M. Zurcher, une imperfection de construction donne aux personnages projetés sur la toile des mouvements saccadés qui prêtent au ridicule. Mais tout le monde sait que l'intention des paysans catholiques qui ont organisé les représentations d'Oberammergau est très sincèrement religieuse, et l'on nous garantit que les propriétaires du cinématographe en question sont également des gens sérieux. Si certains assistants ont été désorientés par ce spectacle, d'autres assurent en avoir été émus et édifiés.
La Tribune de Genève, Genève, 6 décembre 1903, p. 8.
Le Cinématographe Praiss à la Foire (Ponts de l'Ile des Frises, >11-31 décembre 1903) → 1904
Louis Praiss a installé son cinématographe à l'occasion de la foire de décembre :
Quels amusements nous réserve le Trente et un 1903 ? A Coutance, où un conseiller municipal voulait qu'on construisît le musée, un petit tir mécanique et peut-être des chevaux de bois. Pont des Frises des balançoires, ponts de l'Ile cinématographe Praiss. La place Bel Air, envahie par la G. G. T. E., restera vierge d'attraction. Mais à la Petite-Fusterie vous trouverez le tir Sperle ; place du Rhône la carrousel montagnes russes Otto ; sur le Grand Quai des tirs mécaniques encore, la pâtisserie bordelaise — qui ne fera pas concurrence à la pâtisserie Désarnod, dont l'étalage est à voir et les produits sont à goûter — des photographes, des loteries, un cinématographe, le théâtre des illusions ou la femme à deux têtes, une exposition de phénomènes vivants, une génisse à six jambes et à deux têtes, une oie à quatre pattes, deux babouins cynocépales ; tout à côté une jeune femme, qui se dit Vaudoise, mangera du feu, un peu plus loin on exhibera les plus petits chevaux du monde.
Journal de Genève, Genève, 11 décembre 1903, p. 2.
C'est l'occasion pour le forain de présenter quelques vues suisses : Le Cortège historique du 3e centenaire de l'Escalade et Le Rassemblement du 1er corps d'armée (Le Journal de Genève, Genève, 22 décembre 1903, p. 2).
→ 1904
1904
← 1903 Le Cinématographe Praiss à la Foire (Ponts de l'Ile des Frises, 1er->1er janvier 1904)
← 1903
Les séances du cinématographe de Louis Praiss se prolongent dans les premiers jours de janvier:
Sur les premiers ponts de l'Ile s'est Installé l'un des cinématographes Praiss "de Genève," dit l'enseigne ; à côté les balançoires Strohofer.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 1er et samedi 2 janvier 1904, p. 3.
Le Cinématographe Sperl (Grand-Quai, <1er->22 janvier 1904)
Probablement installé dès la fin du mois de décembre, le cinématographe Sperl continue ses projections:
[...] Le cinématographe Sperl, qui annonce cette année toutes sortes de nouveautés: les aventures de Fridolin, les courses de taureaux, l'assassinat du roi et de la reine de Serbie "sensationnel", dit le programme. Mais comment a-t-on bien pu prendre des clichés de cette nuit tragique ?
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 1er et samedi 2 janvier 1904, p. 3.
Le journaliste feint-il de ne pas savoir qu'il existe des actualités reconstituées ? Quelques jours plus tard, il est à nouveau question du cinématographe, mais pour une toute autre raison :
Un chien enragé à Genève.
Douze chiens mordus.
Hier matin jeudi, vers 9 h 3/4, un chien berger sans collier, venant du pays de Gex, provoquait un vid émoi à Versoix. L'animal bavant et hurlant pourchassait ses congénères et faisait mine de sauter sur des passants.
[..]
Pendant ce temps, le chien avait traversé la place Neuve pour se rendre sur la plaine de Plainpalais, autour des baraques de forains, qui s'efforçaient de le chasser à coups de bâton. Là encore, il mordit le chien du cinématographe Sperl; puis il se jeta encore sur un autre à l'angle du boulevard de Plainpalais et de la rue de Hesse.
Feuille d'avis de Lausanne, Lausanne, vendredi 22 janvier 1904, p. 12.
Le Cinématographe Praiss au Banquet de la Restauration (Salle des Rois de l'Arquebuse, 9 janvier 1904)
Louis Praiss prête son concours pour le Banquet de la Restauration qui a lieu le 9 janvier 1904 dans la Salle des Rois de l'Arquebuse :
Banquet de la Restauration
Il nous reste à rendre compte ici, de la partie oratoire et récréative de cette réunion dont nous avons déjà dit la réussite compète et le grand entrain patriotique.
[...]
M. Praiss avec des projections cinématographiques, fait défiler à nouveau le cortège du 1er juin ainsi que ceux des tirs de Lucerne, de Fleurier, etc., les manœuvres sont aussi représentées au programme...
Le Journal de Genève, Genève, 12 janvier 1904, p. 3.
Des films suisses sont au programme dont Le Cortège de l'Escalade, 1er juin 1903 (Journal de Genève, Genève, 8 janvier 1904, p. 4). Un autre journal local complète l'information :
Pour le second acte, la commission d'organisation a obtenu le concours du Cinématographe Praiss, qui mettra en scène le cortège de l'Escalade, 1er juin 1903, et les péripéties des derniers rassemblements de troupes. Ce spectacle sera accompagné de chœurs de circonstance par l'Union musicale, sous-section de la Société fédérale de gymnastique de Genève-Ville.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 8 janvier 1904, p. 3
Le Cinématographe Praiss (Plaine de Plainpalais, 21 janvier 1904)
L'un des cinématographes de Louis Praiss est installé sur la Plaine de PlainPalais et propose des projections cinématographiques en janvier :
Cinématographe. — M. Praiss, dont les représentations cinématographiques obtiennent un si vif succès sur la Plaine de Plainpalais (en face de la rue de la Plaine) donnera une matinée demain jeudi après-midi. M. Praiss possède une nombreuse collection de clichés. Signalons : des épisodes de la vie de Napoléon 1er, le cortège de l'Escalade à Genève, des féeries (Belle au bois dormant, etc.)
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 21 janvier 1904, p. 3.
Le Cinématographe Praiss à soirée de la Croix-Bleue (Salle de la Réformation, 3 février 1904)
Louis Praiss prête son concours pour la soirée donnée par la Croix-Bleue, le 3 février 1904, dans la salle de la Réformation :
Croix-Bleue.-La Fanfare et le Chœur d'hommes de la Croix-Bleue donneront une grande soirée salle de la Réformation, le mercredi 3 février, à 8 h. du soir, avec le concours du cinématographe Praiss. Bonne réussite à ces deux vaillantes sociétés, qui méritent d'être encouragées.
Billets en vente aux adresses suivantes : Salle de la Réformation ; A. Billaud, boulevard de Plainpalais, o ; France et rue de l'École-de-Médecine ; Agence de la Croix-Bleue, rue des Allemands, 18 ; librairie Stapelmohr, Corraterie ; Mlle Josseaume, papeterie, Bourg-de-Four ; M. Fischer, mécanicien, Chantepoulet, 2, et le soir à l'entrée.
Journal de Genève, Genève, 25 janvier 1904, p. 3.
Un autre journal local complète l'information :
Cinématographe Praiss. — On nous fait savoir que la Fanfare et le Chœur d'hommes de la Croix-Bleue, organisent pour le mercredi 3 février prochain, à la salle de la Réformation une grande soirée cinématographe. Le programme comprend une vingtaine de vues animées ; entre autres le cortège de l'Escalade du 1er juin 1903 et une magnifique série de- Napoléon Bonaparte, ainsi que plusieurs tableaux comiques ; tout cela agrémenté par des productions musicales du Chœur et de la Fanfare.
Les cartes d'entrée (1 fr. 50 et 30 cent.) sont en vente dès maintenant : chez le concierge de la Réformation; M. Alb. Billaud, restaurant, 9, boulevard de Plainpalais ; librairie Stapelmohr, Corraterie ; papeterie Mlle Josseaume, Bourg-de-Four ; M. Fischer Chantepoulet 2 ; M. Francelet, 3, rue de l'Ecole de médecine et le soir à l'entrée.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 27 janvier 1904, p. 3.
Le Cinématographe Marti (Bâtiment Electoral/Théâtre des Variétés, 3, 4 et 5 mai 1904)
Genève, Bâtiment Electoral (début XXe siècle)
À l'occasion des ventes en faveur du Bazar du Sanatorium de Clairmont-sur-Sierre, des projections cinématographiques sont organisées :
Bazar du Sanatorium. — Le programme de la vente en faveur du Bazar du Sanatorium de Clairmont-sur-Sierre, les 3, 4 et 5 mai 1904, au Bâtiment Electoral, vient d'être arrêté. Le bazar comprendra 21 comptoirs.
[...]
Le comité a installé un théâtre des variétés, dans la salle de l'Institut, avec le programme suivant : Spectacle ininterrompu avec le concours de nombreux amateurs, du Cinématographe Marti, de M. et Mme Vautier-Rutty de M. et Mme Fournier, de MM. W. et A. Rehberg, des Mmes Andina, J. Ormond, Schatt, et de M. BLind, prestidigitateur.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 23 avril 1904, p. 3.
Des informations complémentaires sont publiées peu après :
Bazar du Sanatorium. — Une partie très intéressante du bazar ce sera le théâtre des Variétés, installé dans la salle de l'Institut au premier étage. Il y aura, tous les jours, de 2 à 6 h. des représentations se succédant toutes les demi-heures, comprenant : première partie, Au pays des Merveilles, prestidigitation par le professeur Magimus; seconde partie, Cinématographe, pour la première fois à Genève, ascension du Cervin, l'Eté à Zermatt, etc. Prix des places : premières, 1 fr., secondes, 50 cent. Le programme est changé à chaque séance.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 28 avril 1904, p. 3.
Des vues suisses sont présentées lors de ces séances :
Théâtre des Variétés
[...]
Le cinématographe nous fait assister aux exploits un peu terrifiants de nos alpinistes. Ces vues qui nous transportent sur les sommets les plus vertigineux méritent d'être admirées par tous ceux qu'intéresse l'alpinisme. Elles donneront à ceux qui n'ont jamais cherché à les vaincre, une idée exacte des difficultés que les grimpeurs aiment à surmonter.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 4 mai 1904, p. 2.
Le Vitographe Froissard (Nouveau-Théâtre, 22 mai->8 octobre 1904)
Parmi les numéros présentés par le Nouveau-Théâtre, le vitographe Froissard propose des vues animées:
Nouveau-Théâtre. — Le programme déjà si varié et si divertissant des spectacles de la scène du quai du Mont-Blanc, vient de s'enrichir de trois ou quatre numéros qu'on peut qualifier de véritablement sensationnels.
[...]
Le Vitographe Froissard qui expose toute une série de belles vues animées, donne une actualité : la course d'automobiles pour la précédente coupe Gordon-Bennet.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 22 et lundi 23 mai 1904, p. 3.
Les projections se prolongent, de façon peut-être discontinue, jusqu'en septembre:
Nouveau-Théâtre.
[...]
Disons encore que les vues du vitographe Froissard continuent à être fort intéressantes et très variés. X
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 25 et lundi 26 septembre 1904, p. 5.
Il est encore annoncé en octobre:
Nouveau-Théâtre.
[...]
Très jolie vue du vitographe Froissard; Une famille en mer.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 8 octobre 1904, p. 4.
Répertoire (autres titres): Ali-Baba (La Tribune de Genève, Genève, mardi 7 juin 1904, p. 3), Voyage de M. Loubet en Algérie (La Tribune de Genève, Genève, dimanche 12 juin et lundi 13 juin 1904, p. 3).
Le cinématographe de Louis Praiss père (Grand Quai, <22-31 décembre 1904) → 1905
Le cinématographe de Louis Praiss père est installé sur le Grand Quai. L'existence de deux cinématographes Praiss - le second, situé sur la plaine de Plainpalais, est dirigé par le fils - ne permet pas de savoir si le programme ci-après est de l'un ou de l'autre :
Cinématographe L. Praiss
Jeudi, dim. et jours de fêtes, depuis 2 h. 10 h., chaque heure représentation des vues plus grandes et plus sensationnelles nouveautés, entre autres: Drame maritime de Hull, Guerre russo-japonaise, Siège de Port-Arthur, Attaque d'un train rapide par des brigands en Amérique, Les courses d'automobiles pour la coupe Gordon-Bennet, ainsi que tous les événements actuels les plus intéressants : Comme nouvelle féerie: Le voyage à travers l'impossible par chemin de fer, ballon et navire sous-marin; l'ascension du Mont-Blanc en automobiie, etc.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 22 décembre 1904, p. 5.
Les séances se prolongent jusqu'à l'année suivante.
→ 1905
Le cinématographe de Louis Praiss fils (Plaine de Plainpalais, <12-31 décembre 1904) → 1905
Le cinématographe de Louis Praiss fils est installé sur la plaine de Plainpalais à l'occasion des fêtes de fin d'année. À la mi-décembre, un incident oppose un ancien employé à Louis Praiss fils :
GENEVE .— Une rixe a éclaté hier au soir à 7 heures et demie devant l'établissement du cinématographe de M. Praiss, à la plaine de Plainpalais.
Un ex-employé de la dite maison chercha querelle à M. Praiss fils, pour une question d'argent, et, à bout d'arguments sensés, lui asséna sur la tête trois violents coups de canne qui le blessèrent grièvement.
L'auteur de cette lâche agression s'est ensuite esquivé dans la foule.
L'Impartial, La Chaux-de-Fonds, 14 décembre 1904, p. 4.
L'existence de deux cinématographes Praiss - le second, situé sur le Grand Quai, est dirigé par le père - ne permet pas de savoir si le programme ci-après est de l'un ou de l'autre :
Cinématographe L. Praiss
Jeudi, dim. et jours de fêtes, depuis 2 h. 10 h., chaque heure représentation des vues plus grandes et plus sensationnelles nouveautés, entre autres: Drame maritime de Hull, Guerre russo-japonaise, Siège de Port-Arthur, Attaque d'un train rapide par des brigands en Amérique, Les courses d'automobiles pour la coupe Gordon-Bennet, ainsi que tous les événements actuels les plus intéressants : Comme nouvelle féerie: Le voyage à travers l'impossible par chemin de fer, ballon et navire sous-marin; l'ascension du Mont-Blanc en automobile, etc.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 22 décembre 1904, p. 5.
Les séances se poursuivent jusqu'au 1er janvier 1905.
→ 1905
Le cinématographe Leilich (<22> décembre 1904)
À l'occasion des fêtes de fin d'année, le cinématographe Leilich s'installe au Grand Quai :
Avant les fêtes. — M. Trimolet l'actif régisseur des redevances municipales, entouré de ses dévoués collaborateurs a fait hier la tournée des emplacements réservés à MM. les forains à l'occasion des fêtes de fin d'année. La plupart des places ont été définitivement attribuées. Il y aura peu de choses nouvelles cette année. Au Grand Quai on trouvera l'établissement de M. Sam Emmanuel : exhibition d'Africains, — grande installation de 19 m. sur 6, à côté de la ménagerie Laurent (angle du Jardin anglais) et du cinématographe Leilich.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 22 décembre 1904, p. 4.
1905
← 1904 Le cinématographe de Louis Praiss père (Grand Quai, 1er->1er janvier 1905)
À la suite de la tempête qui va détruire presque totalement le cinématographe de Louis Preiss fils, son père va venir à son secours :
Cinématographes. — Nous avons dit que la tempête du 1er janvier avait entièrement démonté le cinématographe de M. L. Praiss fils, en l'Ile. C'est pour ce forain une perte considérable. Pour se récupérer en partie de ce dommage M. Praiss vient de prendre un arrangement avec M. Praiss père, qui avait; installé un cinématographe au Grand Quai, devant l'hôtel de la Couronne. Les «films» soient vues cinématographiques de l'établissement détruit en l'Ile ont heureusement été mis en lieu sûr, et font maintenant partie du programme général des deux maisons réunies. C'est dire que les vues sont plus nombreuses et plus variées que jamais. Les représentations ont lieu sur le Grand Quai tous les soirs jusqu'à dimanche; matinées le jeudi et le dimanche.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 5 janvier 1905, p. 3.
← 1904 Le cinématographe de Louis Praiss fils (Plaine de Plainpalais, 1er janvier 1905)
À peine l'année nouvelle a-t-elle commencé qu'une tempête cause d'importants dégats parmi les baraques de forains et tout particulièrement celle du cinématographe de Louis Praiss fils :
Les fêtes et la tempête
La soirée de samedi, bien qu'un peu inquiétante pour notre petit cité foraine installée le long des quais, était loin de laisser prévoir le désastre lamentable qui la guettait.
[...]
Hélas, la journée du 1er janvier n'allait que trop justifier de telles appréhensions. Le vent du nord a redoublé de violence d'heure en heure et, dès la matinée, après l'échange des saluts et de vœux, ce n'était qu'une complainte entonnée on commun sur le sort de ceux qui accourent de loin égayer nos fêtes, prendre part à nos joies et auxquels on est d'autant plus mal inspiré de reprocher parfois leurs belles recettes que, vivant du superflu, ils n'ont point, comme tant d'autres industriels, la chance de se rattraper tôt ou tard.
[...]
En l'Ile, les charpentes du cinématographe Praiss sont dans un désordre navrant.
Journal de Genève, Genève, mardi 3 janvier 1905, p. 3.
La Tribune de Genève, quant à elle, décrit les pertes du cinématographe:
Les forains. [...] Le plus grand dommage a été causé au cinématographe Praiss, en l'Ile. Ce matin, il ne restait que des toiles peintes trouées, des tentures rouges, bleues, vertes, flottant au vent sous forme de loques. On a pu préserver avec peine l'orchestrion en le ficelant comme un saucisson.
La Tribune de Genève, Genève, mardi 3 janvier 1905, p. 3.
Le père va venir au secours de son fils :
Cinématographes. — Nous avons dit que la tempête du 1er janvier avait entièrement démonté le cinématographe de M. L. Praiss fils, en l'Ile. C'est pour ce forain une perte considérable. Pour se récupérer en partie de ce dommage M. Praiss vient de prendre un arrangement avec M. Praiss père, qui avait; installé un cinématographe au Grand Quai, devant l'hôtel de la Couronne. Les «films» soient vues cinématographiques de l'établissement détruit en l'Ile ont heureusement été mis en lieu sûr, et font maintenant partie du programme général des deux maisons réunies. C'est dire que les vues sont plus nombreuses et plus variées que jamais. Les représentations ont lieu sur le Grand Quai tous les soirs jusqu'à dimanche; matinées le jeudi et le dimanche.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 5 janvier 1905, p. 3.
Le Cinématographe (Casino St-Pierre, 23 mars 1905)
Au Casino Saint-Pierre, un cinématographe projette des vues animées :
CASINO ST-PIERRE
Grande Salle de spectacle.
Jeudi 23 mars, à 5 heures 1/4 du soir
GRANDE SÉANCE
de Cinématographe, musique et chants, opéra par la plus célèbre machine Edison existant à ce jour.
Pour les détails, voir le programme.
Prix des places : 1 fr. 50, 1 fr. 50 cent.
Cartes en ventes chez le concierge et à l'entrée.
La Tribune de Genève, Genève, mardi 21 mars 1905, p. 2.
Le cinématographe (Nouveau-Théâtre, <29> avril 1905)
Un cinématographe fonctionne au Nouveau-Théâtre (Kursaal):
Nouveau-Théâtre. — Hier vendredi soir, cinq nouveaux débuts se sont produits sur la scène du KursaaI. Comme pour les précédents, le succès a été complet.
Le cinématographe donne le Petit-Poucet.
Il convient aussi de mentionner l'orchestre qui sous la direction du maître Colo-Bonnet, joue admirablement des compositions de tout premier ordre.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 29 avril 1905, p. 4.
Le Vitographe Froissard (Nouveau-Théâtre, <14 mai-> 19 juin 1905)
Comme l'année précédente, le Vitographe Froissard est une des attractions présentées au Nouveau-Théâtre:
Nouveau-Théâtre
[...]
Le Vitographe Froissard donne un voyage de Christiana au Pôle Nord d'un palpitant intérêt
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 14 et lundi 15 mai 1905, p. 5.
Une dernière annonce est publiée en juin:
Nouveau-Théâtre
[...]
Toujours très intéressantes et fort goûtées les vues du vitographe Froisssard.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 18 et lundi 19 juin 1905, p. 5.
Le cinématographe (Bâtiment électoral, 23-25 mai 1905)
Une vente de bienfaisance est organisée en mai. Des projections cinématographiques sont prévues :
Vente. — On nous prie de rappeler que la vente de bienfaisance en faveur de l'Œuvre de la paroisse catholique romaine du Petit-Lancy aura lieu les 23, 24 et 25 mai au Bâtiment électoral.
[...]
Attractions. — cinématographe : vues inédites des sports en Suisse; tableaux féériques de Cendrillon. Pour la première fois à Genève : Scènes de la Passion (en couleurs) ; théâtre des ombres animées.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 18 mai 1905, p. 5.
Le cinématographe (Victoria Hall, 28->28 mai 1905)
Des séances de cinématographie sont organisées au Victoria Hall, combinées avec un spectacle de danse espagnole :
Au Victoria Hall on en voit de toutes les couleurs. L'administration municipale l'a loué à la direction de l'Universal Palace de la rue de la Croix-d'Or pour des séances de cinématographe avec concert. La première représentation a eu lieu hier dimanche soir. Sur le podium où défilèrent des orateurs chrétiens, socialistes, anarchistes, on a vu, cette fois, des danseuses en chair et on os, et non pas sur la toile du cinématographe. Pour corser son programme, la direction avait cru bien faire en envoyant au Victoria Hall quelques-uns de ses artistes de la rue de la Croix-d'Or.
Ainsi on a pu admirer l'habileté consommée d'un prestidigitateur, puis la grâce des danseuses andalouses, troupe la Féria dont l'une surtout en un élégant déshabillé s'est montrée extrêmement habile.
Quatre mandolinistes, en costume espagnol, accompagnaient les évolutions du trio ; deux danseuses et un maître de ballet. Le quatuor musical ne se contentait pas de pincer los cordes des guitares. Au bon moment, lorsque la première danseuse venait d'exécuter un pas spécialement risqué, en l'air, ils jetaient des cris gutturaux, en manière d'encouragement. Le public, pas très nombreux, s'est beaucoup diverti à ces scènes étranges.
La partie cinématographique a été fort intéressante. L'appareil projecteur perfectionné et très puissant, a envoyé sur la toile de superbes clichés. Derrière cette toile, un excellent orchestre, « Les X de Genève » dirigé par M. Tierque, a joué plusieurs morceaux pendant los entr'actes.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 28 et lundi 29 mai 1905, p. 5
Vente d'un cinématographe (Rue de Chêne 6, 29 juillet 1905)
La Tribune de Genève publie une annonce pour la vente d'un cinématographe :
Cinématographe et films, tout état neuf, au tiers du prix coût. Laxenaire, 6, r. de Chêne.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 29 juillet 1905, p. 2.
Le cinématographe (Nouveau-Théâtre, <17> septembre 1905)
Le Nouveau-Théâtre propose, parmi d'autres attractions, des projections de vues cinématographiques :
Nouveau-Théâtre. — Plus nous avançons vers la fin de la saison, plus M. Roy, l'intelligent directeur du Kursaal, et son régisseur général, M. Vidal, mettent de soin à enrichir le programme de leurs soirées. Hier, par exemple, malgré le temps déplorable, il y avait foule comme de coutume pour applaudir les attractions nouvelles annoncées par les affiches du jour.
[...]
Intéressantes et fort amusantes les vues, sans cesse renouvelées, du Cinématographe.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 17 et lundi 18 septembre 1905, p. 5.
Le Cinémato-réclame (Devant l'Hôtel de France, 3-> 4 novembre 1905)
En face de l'Hôtel de France, des projections cinématographiques sont organisées.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 3 novembre 1905, p. 1.
L'American-hélioscop de Ferdinand Somogyi (Victoria Hall, 11-19 novembre 1905)
Le Théâtre international scientifique Urania, propriété de Ferdinand Somogyi, effectue une tournée en Suisse.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 9 novembre 1905, p. 1.
Il arrive à Genève pour quelques séances organisées au Victoria Hall :
Théâtre scientifique.—Au Victoria Hall, les samedi 11 et dimanche 12 novembre, en matinée à 2 h.30 et en soirée à 8.30,un intéressant spectacle, récréatif et instructif, sera offert au public par M. Ferdinand Somogyi, fondateur et directeur du théâtre scientifique Urania. Il s'agit de projections lumineuses et de vues cinématographiques ; sur une immense toile de centimètres carrés, aux sons d'un excellent orchestre ; défileront successivement, pendant cent cinquante minutes, sans interruption, près de deux cent cinquante vues ou tableaux coloriés : vues astronomiques (la Lune, Jupiter, Saturne avec ses anneaux, la Voie Lactée) ; les plus curieux animaux des jardins zoologiques de Londres et de Paris ; les places et monuments de Paris et de trente autres grandes capitales du monde ; des scènes de la guerre russo japonaise ; des scènes de patinage de Davos et des courses de skis en Norvège. C'est à la fois une leçon de choses et un amusement. M. Somagyi aura sans doute à Genève le même succès qu'à Lausanne, Neuchâtel, Chaux-de-Fonds, etc.
Journal de Genève, Genève, vendredi 10 novembre 1905, p. 3.
Le répertoire comprenant des vues variées mais principalement des films à caractère documentaire. Comme le font souvent les tourneurs, Ferdinand Somogyi va offrir une séance de bienfaisance :
Cinématographe. — En remerciement de l'accueil qui lui a été fait par le public genevois, M. Somogyi, directeur du Cine Phono-Théâtre Urania, a décidé de donner, dimanche soir, au Victoria Hall, une dernière représentation au profit de l'Hospice général. Un nombreux public tiendra, sans doute, à participer à cette œuvre de bienfaisance.
Journal de Genève, Genève, samedi 18 novembre 1905, p. 2.
Une soirée qui a un grand succès d'après la presse :
Pour l'Hospice général.-La représentation donnée dimanche par le Ciné-phono-théâtre Urania, au bénéfice de l'Hospice général, a obtenu un grand succès.
M. Ferdinand Somogyi, directeur, a fait parvenir une somme de 500 fr. à notre établissement hospitalier.
Journal de Genève, Genève, jeudi 23 novembre 1905, p. 3.
Répertoire (autres titres): Cours de taureaux, Combat de tigre et taureau, Quo Vadis ?, Little Tich, Cake-Walk (La Tribune de Genève, Genève, mardi 14 novembre 1905, p. 3).
Le Cinématographe de la société l'Espoir (Grande Salle de la Réformation, 22-23 novembre 1905)
La société l'Espoir organise des séances cinématographiques pour sa Vente biannuelle :
Vente de l'Espoir. — On nous écrit :
"Notre public, si désireux ces temps-ci de soutenir toutes les œuvres qui luttent contre l'alcoolisme, ne se désintéressera pas de la Vente bisannuelle de l'Espoir, société d'abstinence pour l'enfance. Nul doute que les résultats auxquels elle parvient ne soient parmi les plus féconds et les plus encourageants. Il faut 12.000 fr. à l'Espoir pour vivre, mais ces 12.000 représentent une économie future colossale d'argent et de force sociale. Donc, que l'on retienne la date des 22 et 23 novembre pour se donner rendez-vous à la grande salle de la Réformation. Une séance du chœur de l'Espoir aura lieu le jeudi à 4 h., et le mercredi à 8 h. soirée musicale avec projections lumineuses (clichés Boissonnas) et cinématographe. Signalons aussi la présence d'une des célébrités du monde de la graphologie, M. de Rougemont."
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 19 et lundi 20 novembre 1905, p. 5.
Le Cinématographe de l'Union musicale de la Croix-Bleue (Salle de la Réformation, 6 décembre 1905)
Soirée. — Mercredi 6, salle de la Réformation, à 8 h. 1/4, grande soirée récréative donnée par l'Union musicale de la Croix-Bleue, avec le gracieux concours de la chorale mixte l'Harmonie.
Programme : Pas redoublé par la fanfare. — Cinématographe. —Le Printemps, choeur (projections 6 clichés) Harmonie. — Les Glaneuses, duo de la Fête des Vignerons, Mme et Mlle S. — Le Khédive, fantaisie fanfare. — Le Moulin, chœur (projections), Harmonie. — Le Laboureur, chant Fête des Vignerons, projections. M.S. — L'Automne, chœur (projections 6 clichés), Harmonie. — Pas redoublé, fanfare.
La Tribune de Genève, Genève, mardi 5 décembre 1905, p. 4.
Le Cinématographe (Salle de l'Athénée, 9 et 14 décembre 1905)
Le cinématographe qui a donné une représentation le 6 décembre salle de la Réformation organise une nouvelle séance salle de l'Athénée:
Cinématographe. — Le cinématographe qui donnera, demain soir, à 5 heures, une représentation à la salle de l'Athénée, a été vivement applaudi mercredi soir à la Réformation.
Ses projections, d'une netteté exceptionnelle, ne produisent plus aucune fatigue ; c'est là un progrès énorme.
Les sports d'hiver et le panorama de l'Engadine, présentés par l'opérateur qui les a pris, transportent le spectateur au milieu de scènes d'une grande beauté et d'une réalité parfaite.
Le programme très varié, sans aucun cliché fixe, présente de très belles actualités et des vues du plus haut effet comique et de bon goût.
C'est ce qu'il y a de mieux dans le genre.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 8 décembre 1905, p. 3.
Une nouvelle séance a lieu le jeudi suivant :
Cinématographe.— 5 h. salle de l'Athénée, 2e représentation cinématographique : sports d'hiver, vallée de l'Engadine, sujets nouveaux et variés. Cartes à l'entrée.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 14 décembre 1905, p. 6.
Le Royal Vio de Charles Schüpbacher et Edmond Oger (Cirque Rancy, 22-31 décembre 1905) → 1906
Le Royal Vio, un cinématographe qui tourne depuis plusieurs années, arrive à Genève à la fin de l'année 1905. Dernièrement, l'appareil a organisé des séances à Berne et à Zurich :
Cirque Rancy. — « The Royal Vio» dont de premières affiches annoncent les débuts prochains, nous arrive précédé d'une excellente réputation. Il vient de Zurich où il a eu un très grand succès à la Tonhalle : il y a donné quarante représentations. Ce cinématographe vient pour la première fois à Genève ; ce spectacle provoquera ici une vive curiosité et le plus durable empressement. Il est présenté avec une perfection qui n'a pas encore été atteinte.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 15 décembre 1905, p. 3.
Son propriétaire est alors Charles Schüpbacher et son administrateur Edmond Oger :
Le Royal Vio — Ainsi s'intitule la tournée cinématographique qui vient de louer le cirque Rancy pour une série de représentations. Le Royal Vïo, dont le propriétaire, M. Charles Schupbach[er], est Suisse, nous arrive précédé d'une grande réputation. Le cinématographe géant a remporté un grand et légitime succès dans les principales villes d'Europe, et plus récemment à Berne et à Zurich. Les spectacles sont non seulement amusants, mais instructifs.
La première représentation a lieu aujourd'hui vendredi, à 8 h. 30 ; au programme, notamment, le siège de Port-Arthur. Le cirque sera chauffé. Dimanche et jeudi; matinée à trois heures.
Vendredi 22 décembre
8 h. 30 s. Cirque Rancy, première représentation cinématographique du Royal Vio.
Journal de Genève, Genève, vendredi 22 décembre 1905, p. 3.
Dans un article publié deux jours plus tard, quelques titres du répertoire sont annoncés :
The Royal Vio. — Le cirque Rancy était bondé vendredi soir pour la première représentation du Royal Vio. Ce fut un succès, un grand succès et des plus mérités. Sans trépidation, avec une netteté remarquable, le cinématographe géant a projeté sur le vaste écran les scènes les plus diverses. Des féeries, des ballets, la Fête des vignerons, un spectacle de cirque. Puis le naufrage d'un bateau tandis que l'on entend dans la coulisse le vent qui souffle en tempête et le bruit de la mer déchaînée. Ce furent encore des épisodes de la guerre russo japonaise, et notamment le siège de Port Arthur : le canon crache la mitraille, des obus éclatent, et voici le lamentable défilé des blessés. Authentiques, dit l'affiche, Nous ne savons, mais ces scènes, « fabriquées » ou non, sont singulièrement impressionnantes.
Nous pouvons prédire au Royal Vio une série de fructueuses représentations, car il offre un spectacle à la fois instructif et intéressant.
Dimanche 24 décembre
Carouge. An ien stand. Fête d'hiver organisée par la Fanfare municipale de Carouge.
8 h. s. Hôtel du Léman. Soirée familière de la Pro Patria.
8 h. 30 s. Cirque Rancy, « The Royal Vio », représentation cinématographique. Le jeudi et le dimanche, matinée à 3 h.
Journal de Genève, Genève, dimanche 24 décembre 1905, p. 3.
Le public se presse aux représentations :
Le Vio, le nom est devenu rapidement populaire à Genève: il synthétise pour petits et grands le plus important, le plus parfait cinématographe connu à ce jour. Dimanche et lundi jour de Noël, M. Schupbacher, directeur, s'est vu dans la situation bien désagréable de refuser du monde, de renvoyer de ses guichets de nombreux arrivants et de les prier de garder leur argent... pour une autre représentation.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 27 décembre 1905, p. 4.
À l'occasion, on connaît quelques titres du programme :
Cirque Rancy. — The Royal Vio. — Foule encore à la représentation d'hier soir, qui était, comme on le sait, l'avant-dernière de la première série. Nous engageons ceux qui ne purent y assister à ne pas manquer de se rendre ce soir au Cirque Rancy, car ces vues ne passeront plus. Vendredi, seconde soirée de gala avec 30 numéros au programme dont les titres seuls sont une alléchante promesse. Nous citerons notamment la deuxième série de la guerre russo-japonaise toujours d'un si émouvant intérêt; un voyage on Amérique ; chutes du Niagara (en couleur) ; les Sioux indiens chez eux; cortège carnavalesque de Nice, février 1905 ; réhabilitation par le courage et le patriotisme, grand roman sensationnel en couleur, etc. etc.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 28 décembre 1905, p. 4.
Ce qui semble bien réel c'est le succès que rencontrent les projections comme en témoigne l'article suivant :
Le cirque était absolument bondé hier soir; à tel point que les spectateurs s'écrasaient jusque dans les couloirs, derrière les logos, pour la soirée de gala du cinématographe géant et merveilleux, le Royal Vio. A la porte, des centaines de retardataires se sont vu refuser des places. Les gendarmes avaient reçu l'ordre de ne laisser pénétrer dans le cirque que los personnes munies de billots. Et sous la pluie battante, les "refusés" ne cessaient de maugréer ! On comprend cela . C'est donc un succès complet.
La Suisse, Genève, samedi 30 décembre 1905. (Cité dans BUACHE, 1964: 25).
Les vues d'actualités de Port-Arthur donne lieu, par ailleurs, à une description détaillée dans le même journal :
L'épouvantable agonie des vaisseaux russes, coulés un à un par les navires japonais; les torpilles qui sautent en projetant d'énormes trombes d'eau ; la canonnade furieuse des forts ; tout cela le Royal Vio le projette fidèlement sur la toile. On voit pleuvoir autour des navires japonais les éclats d'obus, réponses des forts russes aux ouragans de feu et d'acier vomis par les flancs des cuirassés japonais. Et aussi, les opérateurs qui calmement prenaient ces vues, installés plutôt mal, sur le pont des cuirassés japonais, incessamment balayés par les schrapnels, ont droit à toute notre admiration. Ces courageux ouvriers de la science nous permettent de constater d'une façon plus que saisissante les horreurs inouïes d'une grande guerre. Le cinématographe, à ce titre, est le plus formidable auxiliaire de la Ligue internationale de la Paix.
La Suisse, Genève, samedi 30 décembre 1905. (Cité dans BUACHE, 1964: 26).
Les séances vont se prolonger au début de l'année 1906.
→ 1906
Le Cinématographe Hipleh (Plaine de Plainpalais, <28 décembre 1905)
Le cinématographe de Georges Hipleh-Walt fonctionne vers la fin de l'année :
Accident. — Mardi après-midi à 2 h. 30, sur la plaine de Plainpalais, le petit Alfred Pedroli, âgé de quatre ans, qui s'était faufilé au milieu des ouvriers chargés du démontage du cinématographe Hipleh, a été blessé à la tête par une pièce de bois. Le petit garçon a été conduit à la policlinique, où il a reçu des soins de M. le Dr Perrier. Son état n'inspire aucune inquiétude.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 28 décembre 1905, p. 4.
Le cinématographe Leilich (<31 décembre 1905)
Le cinématographe de Philippe Leilich fonctionne pour les fêtes de fin d'année :
Fêtes de fin d'année. — On a assez l'habitude à Genève de baptiser le Nouvel-An. Ainsi nous avons eu le Nouvel-An de la neige, le Nouvel-An de la bise, celui de la glace. II est probable que l'on donnera le nom de « Nouvel-An russe » aux journées de fin 1905 et commencement de 1906. Non seulement à cause des tristes événements qui mettent tant de familles en deuil, mais aussi pour les circonstances extérieures particulières à Genève. Jamais on n'avait autant entendu parler le russe autour des baraques, dans les cafés, dans les tramways ; dans les rues, beaucoup d'uniformes d'étudiants ou de collégiens russes ; il y avait jusqu'à de petits vendeurs de serpentins, empesos dans de chaudes houpplandes aux boutons brillants.
Si la soirée du 30 décembre a été calme, celles du 31 et du 1er en revanche ont été pleines de vie.
[...]
Qui a encaissé le maximum de recettes ? Les opinions variaient ; selon les uns, c'était le cinématographe Leilich, selon d'autres, le carrousel blanc de la pelouse. Quant aux cafés, ils ont été bondés pendant toute la nuit; on stationnait aux portes pour attendre des places vacantes.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 31 décembre 1905, lundi 1er et mardi 2 janvier 1906, p. 5.
1906
1905 ← Le Royal Vio de Charles Schüpbacher et Edmond Oger (Cirque Rancy, 1er-29 janvier 1906)
← 1905
Le Royal Vio qui a déjà donné des séances de cinématographie en décembre 1905 continue d'offrir des représentations en janvier 1906 :
Le « Royal Vio », le cinématographe confortablement installé au cirque Rancy, continue à attirer la foule. Mardi soir encore on a refusé du monde. Et le public paraît « royalement » enchanté du spectacle qui lui est offert. Il applaudit tout indistinctement : l'entente cordiale les fantassins japonais, les corridas de toros, les chasses au cerf ; aux scènes comiques il trépigne et devant les feux d'artifices du Cristal-Palace à Londres il pousse les ah !... de satisfaction comme les soirs de promotions ou d'illumination de la rade.
Il faut dire que rarement clichés ont défilé avec autant de netteté et de précision devant la lanterne magique et que le spectacle offre une très grande variété.
Aujourd'hui, matinée enfantine, à laquelle le « Royal Vio » a eu la généreuse pensée d'inviter les orphelins de l'hospice général. Demain vendredi, changement complet de programme.
Jeudi 4 janvier 8 h. 30 s. Cirque Rancy, « The Royal Vio », représentation cinématographique. Le jeudi et le dimanche, matinée à 3 h.
Journal de Genève, Genève, jeudi 4 janvier 1906, p. 3.
On retrouve parmi les titres proposés, des films qui font partie du répertoire du Royal Vio depuis plusieurs années.
Le Journal de Genève, Genève, vendredi 12 janvier 1906, p. 3.
Il semble pourtant que certaines vues aient provoqué des réactions assez vives de certaines spectateurs qui réprouvent la projection de vues comportant des scènes représentant des crimes :
CORRESPONDANCE
Genève, le 19 janvier 1906.
Monsieur le rédacteur,
Le « Royal-Vio » fait courir tout Genève à ses représentations. La perfection technique du spectacle justifie ce succès.
Il est indéniable qu'une manifestation de ce genre peut avoir sur les populations une influence pédagogique considérable. Ce bnt excellent est atteint lorsque, par exemple, l'étonnant cinématographe transporte le spectateur sur les glaces du lac Baïkal et le fait assister au défilé d'un convoi de la Croix Rouge, etc.
Mais à côté de l'influence bonne, il peut y avoir, suivant les programmes, place ponr l'influence mauvaise. Cette place existe malheureusement au « Royal-Vio ». Il est regrettable qu'elle n'ait pas été plus tôt signalée.
Est-il nécessaire, en effet, de mettre sous les yeux de milliers des scènes criminelles (vols, rixes, débauches, assassinats) comme celles auxquelles se livrent les soi disant « Apaches de Paris » ? Si ces vues — et d'autres — n'offrent aucun intérêt pour les adultes, suffisamment émus déjà de voir le crime réel à l'œuvre parmi nous, ils ne peuvent qu'exercer sur l'esprit et l'imagination de l'enfant une fascination pénible et dangereuse.
Puisque la direction de cet établissement, remarquable à tant d'égards, se réserve le droit de faire au programme tous les changements qu'il lui plaît, qu'il lui plaise donc d'user largement de ce droit, dans le sens que nous nous sommes permis, au nom de l'instruction et de la morale sociales, de lui indiquer.
Espérant, monsieur le directeur, que vous voudrez bien insérer ces lignes, veuillez recevoir l'expression de mes sentiments respectueux.Ernest Christen, past.
Journal de Genève, Genève, samedi 20 janvier 1906, p. 2-3.
Sans doute inspiré par cette protestation contre les vues "criminelles", le magistrat et journaliste E. Spira va consacrer un très long article qui, au-delà du problème posé par ces projections, va entamer une réflexion sur l'image et son influence sur les spectacles. L'article, avec ses limites " réactionnaires ", reste malgré tout une réflexion particulièrement intéressante à une époque où les réflexions théoriques sur le cinématographe sont rares :
Le Crime au Cinématographe
Depuis quelques semaines, Genève possède un spectacle grandiose de reproductions cinématographiques. Les représentations, fréquentées tous les jours par des milliers de personnes, se distinguent par une précision des tableaux jusqu'à présent inconnue et aussi par une grande variété des sujets et. nul ne saurait méconnaître l'immense force éducatrice exercée par cet enseignement ultra-moderne des masses par les yeux.
Malheureusement, l'écran qui nous révèle des scènes superbes de paysages suisses, qui nous ravit par une excursion magnifique sur le Pilate, par des scènes touchantes de la vie des enfants, le même écran offre à nos yeux effarés aussi le spectacle de la misère sociale sous sa forme effrayante : le crime dans ce qu'il a de plus atroce. Or il est aujourd'hui généralement reconnu par la science de la criminologie que l'imitation représente un facteur important dans l'étiologie du crime. Toute la psychologie de la criminalité de la foule est fondé sur les bases fermes de l'émulation.
Si déjà le récit détaillé des crimes dans les journaux est de nature à éveiller les instincts sauvages des masses, peut-on s'imaginer une corruption de mœurs plus inquiétante, une école de brutalité plus parfaite que celle qui consiste dans la reproduction cinématographique des crimes les plus affreux ?
Dans une seule représentation nous avons vu les sujets suivants : un joueur qui perd toutes sa fortune sur le tapis vert et assomme l'usurier qui lui avait prêté de l'argent dans sa détresse ; deux filous qui commettent un vol avec effraction chez un joaillier qu'ils assassinent par la même occasion ; un gamin qui apprend à un autre le vol à l'étalage ; des apaches qui commettent des atrocités de toute sorte. Le braconnage, le brigandage sur les automobiles, la résistance aux organes de la sûreté publique ne sont servis que comme entremets à un tel menu et, pour désopiler la rate au public, la police est tournée en ridicule.
Il est extrêmement déplorable que les autorités appelées au maintien des mœurs et de l'ordre public tolèrent un programme d'un effet aussi corrupteur.
Le public sait bien, me dira-t on, qu'il s'agit de simples reproductions de tableaux composés avec des gens payés dans ce but, mais cette objection n'en est pas une, car ces choses agiront d'autant plus sûrement sur les imaginations qui ne sont pas contrebalancées par un fort sentiment moral, qu'elles seront mieux représentées. Au surplus l'imprésario ne prend-il pas la peine d'informer le public du Cirque que ce font des apaches authentiques qui ont posé et qu'on représente sur l'écran. Osera t on soutenir peut être qu'une idée morale est à la base de ces tristes tableaux ? Une fois, il est vrai, l'assassin est atteint par le bras de la justice et l'on fait même assister le public à son exécution. A Genève, où la législation a repoussé les horreurs de la peine de mort, il semblerait cependant que l'on dût être peu enclin à faire de la guillotine, avec tout son appareil lugubre, un moralisateur des masses.
On aurait également tort de penser que, dans un pays aussi civilisé que la république de Genève, le spectacle des méfaits les plus abominables ne puisse détourner de la voie du bien. A t-on déjà oublié que, dans un passé qui n'est pas encore bien lointain, des hommes enthousiastes à découvrir des tribus sauvages pour leur apporter la lumière et la culture se délectaient des spectacles du crime ? Les compagnons de Stanley achetaient des enfants nègres pour les offrir aux cannibales, uniquement pour recueillir dans leurs appareils photographiques les scènes sensationnelles d'anthropophagie.
Ce serait une erreur, nous dit Tarde dans sa Philosophie pénale, de croire que la douceur, l'honnêteté. la pudeur natives des populations civilisées de notre Europe les protègent suffisamment contre l'invasion et l'acclimatation de certaines cruautés, de certaines corruptions, de certaines abominations, dont le récit les scandalise. Plus un peuple est civilisé et plus il subit l'empire de la mode, plus l'avalanche de l'exemple s'y précipite inopinément et rapidement des hauteurs de la ville dans les derniers bas fonds ruraux.
Quant au pouvoir magnétique que l'exemple exerce sur les bas-fonds de la société, il ne saurait plus y avoir de doute. L'histoire nous a souvent montré les populations les plus pacifiques, sous l'empire d'une suggestion soudaine, saisies d'enthousiasme pour des passions des plus criminelles. Jamais la fameuse Maffia n'eût envahi à ce point l'Italie méridionale, si les exploits des brigands célèbres n'eussent été célébrés par la population paisible pleine d'admiration.
Et que dire du penchant d'imitation chez les enfants ! Bien souvent l'exemple est ici le guide le plus sûr pour l'orientation d'esprit de la jeunesse grandissante. Trois souvenirs de ma vie de magistrat m'ont montré jusqu'où peut aller la fantaisie impressionnable des enfants excitée par le spectacle du sang versé. Un jour, c'est un jeune garçon de neuf ans qui, ayant vu saigner un porc, prend un couteau et se livre à la même opération sur sa petite sœur. Un autre jour, c'est un ouvrier de 15 ans, dont la tête est pleine de ses lectures d'histoires de brigand et qui, en leur promettant des bonbons, attire deux enfants dans la forêt, où il les égorge pour le seul plaisir du sang C'est enfin le cas de quelques enfants qui, excités par le récit fait par les journaux d'une exécution capitale, jouent à la pendaison, si bien que le garçon désigné comme criminel, une fois l'opération finie, n'est plus qu'un cadavre.
Les spectacles de famille du cinématographe sont chaque semaine pour des milliers d'âmes tendres et impulsives l'école des crimes les plus horribles.
Mais parmi les adultes aussi, il y a toujours un nombre plus considérable qu'on ne pense d'esprits maladifs, d'individus de valeur éthique sensiblement amoindrie, non seulement par des dispositions individuelles, héréditaires ou acquises, mais aussi sous le poids d'innombrables influences pernicieuses de l'organisme social et chez lesquels l'imagination impulsive, irritée par le spectacle de certains crimes effrayants, peut déchaîner la bête humaine.
Plus encore qu'une presse sans scrupule qui, par les détails qu'elle donne des crimes atroces, émousse le sentiment moral, la reproduction directe par le cinématographe du délit et d'une vie déréglée menace de déraciner toute émotion de terreur, d'extirper tout sentiment d'indignation en face des méfaits les plus monstrueux.
E. SPIRA
Informations prises, nous pouvons dire que l'attention des autorités de police s'est déjà portée sur la composition des spectacles du cinématographe " The Royal Vio ". L'administration a été invitée à supprimer de son programme les scènes représentant des crimes.
Journal de Genève, Genève, lundi 22 janvier 1906, p. 2.
L'impact de la protestation est suffisamment important pour qu'une forme de censure s'exerce sur le spectacle qui se voit contraint de renoncer à projeter ses vues plus polémiques.
Les protestataires sont nombreux et un autre spectateur s'offusque de voir que les matinées ne comportent pas le même nombre de vues animées que les séances en soirées :
Cinématographe.- Un de nos abonnée nous écrit :
" L'administration du " Royal vio " annonce que le spectacle des matinées est identique à celui des soirées. Or, dimanche après-midi, cinq articles du programme, imprimé et vendu, ont été supprimés.
Le public des matinées doit-il être moins bien traité que celui des soirées ?
Journal de Genève, Genève, mercredi 24 janvier 1906, p. 2.
Genève, Cirque Rancy, c. 1905
Mais la grande affaire et la polémique la plus nourrie va concerner le droit des pauvres perçus pour les différents spectacles proposées à Genève. C'est le député Jules Renaud qui lance l'affaire :
Le Grand Conseil est convoqué pour mercredi à 3 h., avec l'ordre du jour suivant :
[...]
Interpellation de M. le député Renaud au Conseil d'État sur l'application de la loi du 3 février 1886 sur la fixation et la perception de la taxe sur les spectacles, les concerts et les exhibitions, et sur l'insuffisance des mesures de sécurité prises au cirque de Plainpalais pendant les représentations du cinématographe actuel.
Journal de Genève, Genève, mardi 23 janvier 1906, p. 2.
Son interpellation, plus détaillée, est publiée peu après :
Interpellation Renaud
M. Renaud développe son interpellation sur le " Royal Vio ", qui a su attirer la foule des badauds, " bien que l'art soit absolument étranger " aux spectacles qu'il organise. M. Renaud estime que le droit des pauvres perçu est absolument insuffisant. Il aurait fallu le porter au 10 % de la recette. L'interpellant s'étonne de l'attitude de la commission de l'hospice générale et notamment de son président. Elle se plaint des difficultés qu'elle rencontre dans la perception des droits au théâtre, mais elle ne bouge pas quand il s'agit de cinématographe. Il est regrettable aussi que le Conseil d'Etat n'ait pas mieux sauvegardé les intérêts des pauvres.
Quant aux mesures de sécurité prises au cirque, elles n'ont pas été sérieuses.
Les portes de sortie sont dissimulées derrière des tentures, les bougies de sûreté absentes, les chaises installées dans la piste présenteraient un grave danger en cas de panique.
M. le conseiller d'Etat Fazy annonce que Ie Conseil d'Etat répondra dans une prochaine séance, mais il tient à rappeler qu'une enquête a été faite sur les conditions de sécurité du cirque Rancy et qu'il a été tenu compte des conclusions de l'expert.
Journal de Genève, Genève, jeudi 25 janvier 1906, p. 2.
Outre la question du " droit des pauvres ", celle la sécurité est également dénoncée. Toujours est-il que cette interpellation va déclencher la polémique. Dès le surlendemain, M. P. Coulin, avocat répond vivement au député :
CHRONIQUE LOCALE
Le « Royal Vio » et le droit des pauvres. — M. P. Coulin, avocat, président de la commission de l'Hospice général, a adressé, en date du 25 janvier, une lettre à M. Jules Renaud, député, auteur de l'interpellation sur le « Royal Vio ».
Monsieur,
Les journaux m'apprennent ce matin que, hier, au Grand Conseil, vous auriez, à propos de votre interpellation, manifeste votre surprise de l'attitude de la commission de l'Hospice général et notamment de son président, en ce qui concerne l'application du " droit des pauvres " aux représentations du cinématographe « Royal Vio ».
Permettez moi de vous dire, tant au nom de la commission de l'Hospice général qu'en mon nom personnel, puisque vous avez cru devoir me prendre directement à partie, que votre critique est absolument injustifiée et contraire à la vérité. Il me semble que votre devoir eût été de vous renseigner avant de lancer publiquement une accusation qui est de nature à nuire à l'Hospice général et aux citoyens qui s'en occupent. Vous auriez appris quelle a été mon attitude dans cette affaire.
M. P. Coulin reproduit ensuite la lettre qu'il avait écrite au département de justice et police pour attirer l'attention du Conseil d'Etat sur l'insuffisance du droit perçu : 20 francs, alors que les recettes, au dire de certaines personnes, atteignent 2000 francs par soir. Le département répond que la recette moyenne s'élève à 1000 francs seulement, mais que néanmoins une taxe plus élevée peut être exigée. La direction a été avisée qu'il lui sera réclamé 50 francs, soit le 5 % de la recette moyenne de chaque représentation.
L'hospice général, continue M. Coulin, n'étant chargé ni de la taxation, ni de la perception du " droit de pauvres ", j'ai dû m'incliner devant la décision du département, tout en regrettant qu'une somme supérieure n'ait pas été fixée.
J'ajoute que voilà bientôt trois ans que j'ai attiré l'attention du département sur la nécessité d'appliquer plus strictement la loi, soit en ce qui concerne le théâtre, soit en ce qui concerne tous les autres genres de spectacles. Vous même vous n'ignorez pas les démarches que j'ai faites, puisque, sur mon initiative, vous ayez assisté, comme délégué du Conseil administratif, à une conférence qni a eu lieu au département de justice et police, présidée par M. le conseiller d'Etat Odier, le 23 octobre 1905, et au cours de laquelle j'ai eu l'occasion de dire qu'il y avait lieu de taxer davantage soit les représentations qui se donnent au théâtre, soit celles qui se donnent au Kursaal et dans d'autres établissements, de même que tous concerts, spectacles forains, bals, etc. J'ai signalé en particulier qu'il était absolument scandaleux que le Kursaal ne paye que 10 fr. par soirée comme droit des pauvres et le théâtre 15 fr., lorsqu'il s'agit d'une représentation extraordinaire donnée par une troupe de passage. Je pourrais citer telle représentation qui, ayant produit une recette brute de 5 à 6000 fr., n'a été imposée que de cette somme dérisoire de 15 francs.
Déjà des améliorations ont été apportées, et le dernier trimestre accuse une augmentation de mille francs. Mais cela n'est pas assez. Le droit des pauvres devrait rapporter à Genève, vu le grand nombre de représentations théâtrales, de concerts, etc., qui s'y donnent chaque année, trente mille francs au moins, tandis qu'il n'en rapporte que 8000 environ. Il suffirait d'appliquer la loi.
Je compte pour cela sur la fermeté de M. le conseiller d'Etat Odier. Il faudrait en particulier établir un meilleur système que celui en vigueur pour la taxation et la perception de ce droit. Au moment où l'Hospice général voit diminuer de jour en jour son capital, le supplément de ressources qui en résulterait serait le bienvenu. Tels sont les renseignements que je tenais à vous donner, monsieur le député, an sujet de mon attitude relativement à l'application du droit des pauvres. Je crois que cette attitude sera approuvée par tous les citoyens et notamment par tous ceux qui estiment que les intérêts de l'Hospice général, qui sont les intérêts des malheureux, doivent être au-dessus des intérêts de monsieur le directeur du théâtre.
Recevez, etc.
P. COULIN,
président de la commission de l'Hospice général.
Journal de Genève, Genève, samedi 27 janvier 1906, p. 2.
Sans doute pour calmer les esprits, les responsables du Royal Vio annoncent que sa soirée d'adieu, le lundi 29 janvier, sera donnée au bénéfice de l'Hospice général :
Hospice général. — Lundi soir, 29 janvier, «The Royal Vio » donnera sa, soirée d'adieux au bénéfice de l'Hospice général. Le programme, des mieux composée, comprendra les principaux numéros qui ont marqué cette longue série de succès. La recette sera intégralement versée à la bourse des pauvres, les propriétaires du cirque ne demandant aucune location et tout le personnel, orchestre, caissiers, contrôleurs, etc., renonçant à son salaire. Le prix des places ne sera pas augmenté.
L'administration de l'Hospice général est reconnaissante à la direction et au personnel et particulièrement à M. Edmond Oger, administrateur du « Royal Vio », qui a mis beaucoup de bonne volonté et d'empressement à l'organisation de cette soirée.
La public genevois no manquera pas de venir en foule admirer une dernière fois cet intéressant spectacle et de donner un témoignage de sympathie à notre établissement national de bienfaisance.
Journal de Genève, Genève, dimanche 28 janvier 1906, p. 3.
Un nouvel échange s'engage entre les deux responsables où l'on a droit à quelques règlements de compte avant la nouvelle réunion du Conseil d'État qui revient, comme prévu, sur la question du droit des pauvres :
Grand Conseil
Séance du mercredi 31 janvier à 3 h. 15
[...]
Le droit des pauvres et la sécurité au cirque Rancy
M. le conseiller d'Etat Odier répond à l'interpellation de M. Renaud sur l'insuffisance d'une part du droit des pauvres payé par le " Royal Vio ", et d'autre part, des mesures de sécurité prises pendant ses représentations.
En ce qui concerne le droit des pauvres, il est très difficile de le fixer à l'avance. On ne sait jamais si le spectacle fera ses frais. On réclama donc tout d'abord un droit de 20 fr. au Royal Vio. Puis le succès vint. Le département décida alors de demander 50 fr., d'où des réclamations énergiques du directeur appuyées sur de bons arguments. L'administration promettait d'ailleurs d'organiser une représentation au bénéfice de l'Hospice général.
Le Royal Vio a donné environ 50 représentations et gagné 60.000 fr. Avec la représentation au bénéfice de l'Hospice général il aura payé 2.400 fr. de droits des pauvres. Le directeur du théâtre paye, lui, 15 fr. par représentation, ce qui, avec la représentation au bénéfice de l'Hospice, représente du 1,7 %.
Le nouveau cahier des charges porte il est vrai ce taux à 2,6 %. Quant au 5 % sur les représentations spéciales, il sera payé par les tournées elles-mêmes et non par le directeur.
La question est donc moins simple qu'elle ne le paraît au premier abord. Cependant M. Odier est prêt à reconnaître que la loi pourrait être appliquée avec plus de rigueur. Il rend hommage à ce propos aux efforts persévérants de M. Coulin, président de la commission de l'Hospice.
Peut-être conviendrait-il de reviser la loi en faisant supporter l'augmentation du droit des pauvres à la fois par le spectateur, qui verrait le prix de son billet légèrement augmenté - ce serait un prélèvement sur le plaisir des gens qui peuvent aller au théâtre - et par l'entrepreneur, en faisant toutefois une différence sensible entre les habitants du pays et les étrangers, qui emportent souvent de Genève des sommes considérables.
Sur la nature des spectacles, M. Odier n'entend pas se prononcer, mais il tient à dire que si certains numéros pouvaient offrir quelque danger au point de vue de l'exemple (ils sont d'ailleurs été supprimés), il y en avait d'autres vraiment instructifs ou artistiques. En tous cas, au point de vue de l'art, le cinématographe vaut bien l'Article 330 que le théâtre a joué récemment.
En ce qui concerne la sécurité au cirque, M. Odier rappelle ce qui a été fait. A la suite de l'incendie du bazar de la Charité à Paris des mesures avaient été prises dont il a été tenu compte de la façon la plus stricte.
Il y a neuf portes de sortie qui toutes sont gardées par des pompiers et s'ouvrent extérieurement. Le cirque entièrement plein se vide en cinq minutes. Les couloirs, donnant sur la rue, sont larges et jamais obstruées. L'architecte de la salubrité publique a fait une enquête et a déclaré que les critiques de M. Renaud n'étaient heureusement pas fondées.
M. Renaud n'est pas entièrement satisfait de cette réponse. Il résume ses griefs contre M. Coulin, qui a répondu, dit-il, sur un ton agressif à certains passages de l'interpellation. L'orateur s'étonne qu'on cherche toujours chicane au théâtre ; il proteste de son dévouement à la cause de l'hospice général et fait tout son possible pour s'assurer la réussite de la représentation qui a lieu chaque année à son bénéfice et qui, aux termes du règlement, doit subsister. M. Renaud s'efforce de prouver qu'on ne peut pas assimiler le théâtre aux autres spectacles. Si on se montrait inexorable, la Ville devrait augmenter sa subvention. Les directeurs ne font pas des affaires d'or et les tournées menacent d'aller toutes au Kursaal. En tout cas, la personnalité de M. Huguet ne devrait pas être mise en cause.
Cela dit, M. Renaud remercie M. Odier de ses explications concernant le danger d'incendie; il déclare en terminant que son interpellation aura eu au moins pour résultat de forcer le Royal Vio à donner une représentation en faveur de l'hospice général.
Journal de Genève, Genève, jeudi 1er février 1906, p. 3.
Ce compte rendu des débats souligne d'une part le succès incontestable du Royal Vio qui est à l'origine de la protestation et, d'autre part, la concurrence qui existe entre le théâtre et le Kursaal. En tout cas, la soirée au bénéfice de l'Hospice général a bien lieu comme le rapporte le Journal de Genève. C'est d'ailleurs pour Edmond Oger l'occasion de donner de la voix en accompagnant les images de voyage en Italie :
The Royal Vio. — La soirée d'adieux donnée au bénéfice de l'hospice général a été des plus brillantes. Les clichés les plus intéressants ont défilé sur l'écran, et le public qui emplissait le vaste cirque n'a pas ménagé ses applaudissements, notamment à M. Oger, administrateur, qui a chanté avec talent O Sole mio, accompagnant le voyage en Italie, qui se déroulait aux yeux émerveillés des spectateurs.
Au nom de la direction, M. Oger a remercié la population genevoise de son sympathique accueil; puis M. Coulin, président de la commission administrative de l'hospice général, a adressé ses vifs remerciements à M. Schupbach, directeur.
Journal de Genève, Genève, vendredi 2 février 1906, p. 3.
Ce n'est quelque temps plus tard que le Journal de Genève, publie l'information sur le résultat économique de la soirée de bienfaisance :
Philanthropie.-
[...]
Voici la liste des legs et dons reçus par l'Hospice général pendant le premier trimestre 1906:
[...]
de la représentation au bénéfice de l'Hospice général au cinématographe Royal Vio 1313 fr. 05.
Journal de Genève, mardi 3 avril 1906, p. 2.
Il n'est pas sans intérêt de constater comme certaines sociétés o associations sont susceptibles de faire pression sur le directeur du Royal Vio afin que soient supprimées certaines vues animées:
Protection des animaux.-Voici quelques détails complémentaires sur l'assemblée générale d'hier au soir de la section genevoise de la Société pour la protection des animaux.
[...]
Le comité est intervenu auprès de la direction du cinématographe, au Cirque Rancy, pour obtenir la suppression d'un cliché représentant des combats de coqs.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 10 février 1906, p. 3
Le Cinématographe de M. Sperl (Plaine de Plainpalais, 5->15 février 1906)
À la Plaine de Plainpalais, le cinématographe Sperl propose des projections à partir du mois de février :
La Tribune de Genève, Genève, samedi 3 février 1906, p. 2.
Cinématographe Sperl. — On nous informe que pour être agréable au public genevois le cinématographe Sperl (sur la Plaine) organise une série de représentations à partir de lundi 5 février genre, «Royal Vio» accompagné de musique. Etant donné le grand nombre de tableaux, le cinématographe Sperl changera son programme tous les soirs.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 3 février 1906, p. 3
À la mi-février, M. Sperl organise une séance de bienfaisance :
Bonne Idée — M. Sperl, propriétaire du cinématographe vis-à-vis des bureaux de la Tribune, plaine de Plainpalais, organise pour vendredi 16 courant, à 8 h. 1/2 du soir, une grande représentation de gala au bénéfice des cuisines scolaires de l'école allemande. Le comité de cette œuvre espère que nombreuses seront lus personnes qui, tout en voulant passer une agréable soirée, feront acte de philanthropie. Les plus belles vues seront sur le programme.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 15 février 1906, p. 3.
Le cinématographe de M. Sperl (Bâtiment électoral, 4 mars 1906)
À la fin du mois de février, le cinématographe de Charles Sperl annonce une prochaine séance de bienfaisance:
Cinématographe. — On nous prie d'annoncer que le cinématographe Sperl sera installé dimanche prochain 4 mars au Bâtiment électoral à l'occasion de la fêta donnée au bénéfice de la colonie de vacances de Plainpalais.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 28 février 1906, p. 2.
Un nouvel article offre quelques éléments d'informations sur la journée du 4 mars :
Fête de bienfaisance.-Tout Plainpalais, et aussi une bonne partie de la population des autres communes, s'intéresse à la grande fête qui aura lieu dimanche prochain au Bâtiment électoral, au bénéfice de la Colonie de vacances de cette commune, et à l'occasion du tirage de la tombola du kiosque à musique.
[...]
Voici un résumé du programme:
Matinée populaire de 2 à 7 heures. Attractions diverses : Le Musée des pécheurs de l'Arve, exposition d'appareils dangereux et prohibés, exposition du cat-fish de l'année 1906 ; bosse du lac. Le sauvage du bois de la Bâtie échappé du Soudan, capturé par les gardes de Plainpalais. Grande arène athlétique sous la direction du Club hygiénique de Plainpalais. Cinématographe Sperl, vues nouvelles. Salon artistique sous la direction le la Société l'Etude.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 1er mars 1906, p. 5.
Le compte rendu de la fête de bienfaisance met l'accent sur son succès public :
Fête de bienfaisance. — Il nous faut constater le succès extraordinaire, inespéré, de cette grande fête philanthropique organisée dimanche dernier par l'Association des Intérêts de Plainpalais. L'après-midi fut fort animé ; les baraques ont reçu de nombreux visiteurs, notamment le sauvage, le joli théâtre de l'Etude, le cinématographe Sperl, le musée des pêcheurs de l'Arvé, avec des cat-fishes tout vivants, l'arène athlétique du Club olympique n'a pas désempli et grâce aux superbes productions des membres les plus en vue du Club hygiénique.
La Tribune de Genève, Genève, mars 6 mars 1906, p. 3.
Le Cinématographe de Charles Sperl (Ancien Parc de Plaisance, 1er avril 1906)
Le cinématographe de Charles Sperl s'installe à l'ancien Parc de Plaisance :
Cinématographe. — On prie d'annoncer que M. Charles Speel dimanche prochain des représentations extraordinaires dans son « Cinématographe », actuellement installé sur l'ancien Parc de plaisance, boulevard CarI-Vogt.
Au programme, une nouveauté : la catastrophe de Courrières, qui est en même temps une bien attristante actualité.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 28 mars 1906, p. 2.
Le cinématographe Franco-Genevois de Joseph Cusin-Berlincourt (Casino de Saint-Pierre, 1er avril 1906)
On annonce, l'installation du cinématographe Franco-Genevois au casino de Saint-Pierre. On pourra mesurer les ambitions immodérées du responsable Joseph Cusin-Berlincourt:
Cinématographe. — On annonce les prochaines représentations au Casino de St-Pierre du cinématographe le « Franco-Genevois ». Il débutera le lundi 2 avril, séance tous les soirs à 8 h. 1/2, plus jeudis et dimanches, matinée à 2 h. 1/2 (relâche le vendredi). Le « Franco-Genevois » a été fondé à Genève en 1906, sur un modèle perfectionné 1906 de Pathé frères, Paris. Matériel neuf, vues nouvelles; au nombre des vues, la catastrophe de Courrières. Le spectacle est terminé par un feu d'artifice en couleur cinématographié. Durée du spectacle : 3 heures.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 1 et lundi 2 avril 1906, p. 7.
Dès l'annonce suivante, la clôture est annoncée:
Cinématographie philanthropique. — M. Cusin-Berlincourt, directeur du Cinématographe franco-genevois, dont les représentations attirent chaque soir une nombreuse assistance au Casino de St-Pierre a, dans une généreuse pensée, décidé d'organiser pour la clôture irrévocable de ses productions quelques séances dont le 50 % de la recette brute sera affecté à des œuvres philanthropiques de notre ville. La caisse de retraite du bataillon des sapeurs-pompiers de la ville de Genève, dont la création est depuis longtemps décidée et attendue, bénéficiera de la bienveillante initiative de M. Cusin-Berlincourt.
D'un commun accord avec l'état-major du bataillon et sous les auspices de celui-ci, les séances auront lieu les lundi 9 et mardi 10 avril courant à 8 h. 1/2 du soir, dans la grande salle du Casino do St-Pierre.
Le public genevois tiendra à marquer par sa présence, la sympathie qu'il éprouve pour nos dévoués pompiers et son désir d'aider ainsi à la réalisation d'une caisse de retraite dont la nécessité et l'utilité sont incontestables.
Le spectacle présente le plus haut intérêt comme nouveauté et perfection et les représentations ne le cèdent en rien aux productions d'établissement similaires, dont le succès est encore présent à la mémoire de chacun.
Des cartes au prix de 2 fr. les réservées 1 fr. les premières et 50 cent. les places de pourtour, sont déposées aux adresses suivantes :
Papeterie Brachard, Corraterie 8; Casino de St-Pierre auprès du concierge ; Poste Permanent, rue de l'Hôtel-de-Ville
La Tribune de Genève, Genève, samedi 7 avril 1906, p. 5.
Le Bioscope américain (Victoria Hall, 15-16/21-22 avril 1906)
La catastrophe de la mine de Courrières et l'éruption du Vésuve sont à l'origine d'une manifestation cinématographique annoncée par la presse dès le 12 avril 1906 (Gazette de Lausanne, Lausanne, 12 avril 1906, p. 2). L'appareil est le Bioscope américain, propriété très probablement, d'Alfred Favier. Deux premières séances ont lieu les 15 et 16 avril au Victoria Hall :
Pour les victimes de Courrières et de l'éruption du Vésuve.-Rappelons les représentations cinématographiques que le Bioscope américain donne aujourd'hui dimanche et demain lundi à 3 h. et à 8 h. 30 au Victoria Hall, au profit des victimes de Courrières, de l'éruption du Vésuve et des Sociétés philanthropiques françaises de Genève. L'orchestre d'Alessandro prêtera son concours.
Journal de Genève, Genève, 15 avril 1906, p. 2.
Quelques jours plus tard de nouvelles séances sont organisées:
Bioscope. — Au Victoria-Hall samedi, 21 et dimanche 22 avril à 8 h. 1/2 du soir, deux représentations supplémentaires de Bioscope américain, cinématographe de haute précision, organisées sous le patronage du consul général de France à Genève, au bénéfice des sinistrés de Courrières, des œuvres philanthropiques françaises de Genève et des victimes de l'éruption du Vésuve, avec le concours gracieusement offert de l'orchestre D'Alessandro. Par suite de perfectionnements inédits qui lui sont exclusifs, le Bioscope américain donne des projections d'une netteté et d'une pureté parfaites, sans aucune fatigue pour les yeux. Les personnes ayant assisté aux représentations de dimanche et lundi derniers sont unanimes à reconnaître que c'est le dernier mot du progrès.
Durée du spectacle : trois heures environ. Aucun cliché fixe : rien que des vues cinématographiques.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 20 avril 1906, p. 6.
La presse nous livre quelques titres qui sont proposés au public genevois :
Bioscope américain. — Ce soir samedi et demain dimanche, à 8 h. 30, au Victoria Hall, le Bioscope américain donnera deux nouvelles représentations cinématographiques, sous le patronage du consul général de France, au bénéfice des sinistrés de Courrières, des œuvres philanthropiques françaises de Genève et des victimes de l'éruption du Vésuve. L'orchestre d'Alessandro prêtera son gracieux concours. Il convient d'insister sur la valeur artistique et l'intérêt de ces représentations. Grâce à des perfectionnements, les projections sont d'une netteté et d'une pureté parfaites et le programme est des plus variés : la catastrophe de Courrières ; les sauveteurs français et allemands, les 14 survivants, etc., la coupe Gordon-Bennett de 1905 ; voyage du roi d'Espagne en France, féeries et une série remarquable de vues des sports d'hiver en Suisse : courses de bobsleighs à St-Moritz, courses de skis à Davos, etc.
Etant donnés la valeur et le but philanthropique de ces représentations, nul doute qu'un nombreux public ne s'y presse.
Journal de Genève, Genève, 21 avril 1906, p. 2.
Journal de Genève, Genève, 21 avril, p. 3.
Ici encore, le nom de l'appareil, bioscope américain, et des éléments du répertoire de films projetés laissent à penser que le propriétaire de l'appareil est Alfred Favier, un tourneur français, installé en Suisse, qui possède un cinématographe du même type avec lequel il organise des projections depuis quelques années.Les films proposés proviennent, en particulier, des maisons Pathé et Gaumont.
Une affaire de cinématographe (26-28 avril 1906)
Une annonce invite à monter une affaire de cinématographe :
Qui s'intéresserait dans une affaire de
CINÉMATOGRAPHE
comme employé ou commanditaire. Occasion de doubler rapidement son capital; excellentes garanties.-Ecrire: billet de 100 fr. nº 504, poste Stand, Genève.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 26 avril 1906, p. 3.
Vente d'un cinématographe par E. Barrès (Rue de la Croix-d'or 12, 26 avril-3 mai 1906)
Un cinématographe est à vendre :
Cinématographe à vendre
A vendre pour cause de santé, un cinématographe moderne, presque neuf, garanti sans oscillation, par secret du vendeur, tournées faites en Suisse avec succès, capital nécessaire pour reprise et roulement : 10,000 francs. E. BARRÈS, rue de la Croix-d'Or, 12, Genève.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 26 avril 1906, p. 3.
Quelques jours plus une autre annonce est publiée. Son contenu est quelque différent :
CINÉMATOGRAPHE
On demande un collaborateur disposant de Fr. 15 000 pour exploiter un cinématographe ayant fait ses preuves en Suisse. E. Barrès, Croix-d'Or, 12, Genève.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 2 mai 1906, p. 3.
Le cinématographe (Comptoir genevois, 6 mai 1906)
Le comptoir genevois organise des projections cinématographiques :
Enfin, mentionnons la petite exposition du Comptoir genevois de projections cinématographiques, 62, rue de Mouthoux, Genève, qui s'occupe de fournitures complètes pour le cinématographe. (Annexe).
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 6 mai et lundi 7 mai 1906, p. 2.
Le Grand Cinématographe Suisse (Croix-d'Or 17, < 11 mai-31 décembre 1906) → 1907
Le Grand Cinématographe Suisse ouvre ses portes en mai :
Cinématographes. — On nous prie d'annoncer que le grand cinématographe suisse, Croix-d'Or, 17, a ouvert ses portes au public en offrant à celui-ci une salle confortable avec des vues inédites perfectionnées et des dernières nouveautés.
Une bonne tenue sera de rigueur.
Il y aura spectacle de 2 h. à 10 h. 1/2 du soir toutes les heures.
Programme: L'honneur d'un Corse. — Gendarmes et cambrioleurs. — Coupe Gordon Bennett. — Evasion de forçats. — Voilà mon mari.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 11 mai 1906, p. 3.
Les programmes sont renouvelés fréquemment :
Cinématographe. — La Société des cinématographes suisses propriétaire de 1 établissement rue de la Croix-d'Or nous informe qu olle a renouvelé son programme.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 11 mai 1906, p. 3.
La Tribune de Genève, Genève, 14 juin 1906, p. 5.
Des annonces permettent de suite la programmation. Un court article vient expliquer comment se déroulent les séances avec l'intervention, en particulier d'un bonimenteur:
Cinématographes. — La direction du cinématographe (Croix-d'Or), annonce qu'elle donnera dans ses représentations tous les numéros les plus nouveaux. La salle de spectacle est spacieuse bien aérée et ventilée ; on fait de la musique et l'explication des tableaux est donnée par un employé engagé spécialement pour ce service.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 5 juillet 1906, p. 3).
Le Grand Cinématographe Suisse est toujours en fonctionnement en novembre :
Cinématographe. — La direction du Cinématographe suisse, 17, rue de la Croix-d'Or, nous prie d'annoncer que dès ce soir samedi elle ne donnera qu'une seule représentation de 8 h. 1/4 à 11 h., avec. un programme varié comportant des nouveautés.
Le programme des prochaines soirées est extrêmement riche et varié.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 10 novembre 1906, p. 5.
La presse annonce parfois quelques titres :
Cinématographe suisse. — La direction de cet établissement nous prie d'annoncer qu'elle donne tous les jours dans son spacieux local, Croix-d'Or, 17, trois heures de spectacle avec un programme très intéressant. Résumé du programme actuel : Les voiliers de l'Océan, Un naufrage en mer, Les sports au Japon, Le jiu-jitsu, La mort du général.
On peut prendre les billets à l'avance tous les jours.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 25 et lundi 26 novembre 1906, p. 4
À l'occasion des fêtes de fin d'année, les horaires changent :
Cinématographe suisse.-— La direction ne donnera pendant les fêtes que les petites séances de 2 à 11 h. du soir, sans interruption, avec un programme comportant des nouveautés exceptionnelles.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 8 décembre 1906, p. 5.
De nouvelles vues sont annoncées :
Cinématographes. — La direction du Cinématographe suisse de la rue de la Croix-d'Or reprend dès ce soir ses longs spectacles de 1 h 1/2 à 11 heures, avec un programme exceptionnel. Mentionnons : « Ce qui se passe aux enfers », grande férie ; une trahison russo-tartare ; pose de rails aux Etats-Unis ; une journée à la campagne ; ascension périlleuse à Argentières, plus une dizaine de superbes et féeriques tableaux. Les spectateurs sont logés dans une superbe salle bien chauffée.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 15 décembre 1906, p. 5.
Répertoire (autres titres) : La Vie au choux, Le mariage du Roi d'Espagne, Un rapt d'enfant, La Chasse au million (La Tribune de Genève, Genève, 14 juin 1906, p. 5), On est poivrot, mais on a du coeur, Les grandes fêtes de la poudre au Maroc (fantasia arabe), Panorama d'Algésiras (régiment moderne) (La Tribune de Genève, Genève, mardi 19 juin 1906, p. 3), Naples pittoresque (vue panoramique), Le mariage du roi Alphonse, La Loi du Pardon (Scène sentimentale), Les Tribulations d'un Pompier (Scène de fou rire) (La Tribune de Genève, Genève, samedi 23 juin 1906, p. 3), La Fille de l'aiguilleur (La Tribune de Genève, Genève, samedi 22 décembre 1906, p. 4).
Le Royal Spectacle (Cirque Rancy, 6- >15 juillet 1906)
C'est en juillet que le Cirque Rancy propose des séances cinématographiques grâce au Royal Spectacle:
Spectacles. — Le cinématographe « Le Royal Spectacle» a débuté vendredi au soir au Cirque Rancy en présence d'un nombreux public. La plupart des clichés sont nouveaux pour Genève; les installations sont excellentes, confortables.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 8 et lundi 9 juillet 1906, p. 4.
Un autre journal publie une annonce quelque peu hyperbolique.
Journal de Genève, Genève, dimanche 15 juillet 1906, p. 3.
Genève, Cirque Rancy (début XXe siècle)
Le Soleil américain (American Sun) de M. de Latorre (Cirque Rancy, 12 octobre-31 décembre 1906) →1907
Un nouvel appareil, le Soleil américain "American Sun", dont le propriétaire est l'illusionniste M. De Latorre, est annoncé au Cirque Rancy:
Soleil américain. — Après le Royal Vio le Royal View et le Bioscope voici qu'on annonce un nouveau cinématographe : le Soleil américain. Les débuts auront lieu le 12 octobre au cirque Rancy. Il est assez piquant de faire intervenir le soleil dans un spectacle qui doit se passer dans l'obscurité.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 5 octobre 1906, p. 4
Sous une forme un peu différente, l'annonce est reprise le lendemain:
Cinématographe. — On nous annonce pour vendredi prochain, au Cirque Rancy, les débuts de « Thé American Sun ». L'affiche « Proclamation au public genevois » apposée sur nos murs hier, qui parle de cette attraction a obtenu du succès par son originalité.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 6 octobre 1906, p. 5.
À l'issue de l'inauguration, la presse locale consacre un long article sous forme de compte rendu :
Le cinématographe American Sun a débuté hier au soir au cirque Rancy. Débuts un peu tapageurs, un peu désordonnés, faisant songer aux soirées les plus agitées du Royal Vio. Les administrateurs avaient eu la pensée, on ne sait trop pourquoi, de n'ouvrir qu'à 8 h. 15, alors que la foule houleuse et impatiente, attendait en maugréant. La direction ayant eu la gracieuseté de lancer plus de 300 lettres d'invitation, a été assez mal récompensé. Tel invité se présentait avec sept personnes ; on pense si le contrôle fut facilité.
L'orchestre avait beau jouer ses morceaux les plus gais, on y répondait par des bordées de sifflets, et c'est avec des instruments de ce genre qu'on accompagnait la fastidieuse «Matchiche ».
Il était plus de neuf heures lorsque enfin le spectacle commença — et ce fut alors une tranquillité complète — l'obscurité aidant. La plupart des numéros sont saisissants de vérité, encore que parfois la lumière faisait défaut; cet inconvénient disparaîtra bientôt.
Citons l'arrivée du roi du Cambodge à Marseille, un « film » tout à fait authentique ; la chasse à l'ours en Norvège, qui l'est un peu moins ; un drame dans les airs, qui se l'est guère ; des bateaux voiliers sur la glace très vrais et applaudis ; des manœuvres de chasseurs alpins ; la métallurgie au Creusot ; la catastrophe de San-Francisco ; les phases de la lune ; le circuit de la Sarthe ; la métamorphose du papillon ; un incendie à New-York, et plusieurs clichés comiques. Le tout correct et intéressant.
Les représentations sur la toile étaient accompagnées, dans la coulisse de bruits appropriés. La direction de ces importants accessoires est confiée à un Genevois M. Schmidt, qui a à sa disposition les appareils les plus bizarres, au moyen dequels il imite le tonnerre, les éclairs, les hennissements des chevaux, le brait de l'eau, des flammes qui crépitent, les cris des animaux de toute une ménagerie.
Ce sont là les coulisses de ce curieux spectacle, qui va très probablement, à en juger par l'entrain de hier au soir, faire courir tout Genève.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 13 octobre 1906, p. 5.
Une brève annonce à caractère publicitaire évoque le changement de programme et le public enfantin :
American Sun. — Le cinématographe qui, sous ce nom, s'est installé au cirque Rancy, annonce déjà un prochain changement do programme. Son intention est de varier le plus souvent possible pour satisfaire la public genevois. La direction, exceptionnellement, offre une matinée jeudi. Les enfants accompagnés ne payeront exclusivement que cinquante centimes. On fera bien de prendre ses places à l'avance pour cette matinée qui s'annonce comme un grand succès.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 17 octobre 1906, p. 3.
À l'occasion, des titres sont publiés dans la presse :
Au Cirque Rancy. — Les représentations du grand cinématographe American Sun ne sont pas comme tous les jours de la vie : elles se suivent sans se ressembler.
La nouvelle série, inaugurée vendredi, est extrêmement intéressante. Tel tableau — exemple : les frères rivaux — produit sur les spectateurs une émotion sincère ; tel autre: la grève des bonnes met le public en joie. Il y en a, au Cirque Rancy, pour Jean qui rit et pour Jean qui pleure.
Une bonne partie des films sont authentiques et en cela l' American Sun se distingue avantageusement de plus d'un de ses prédécesseurs. S'il est des tableaux qui sont truqués on est obligé de reconnaître que les artistes qui ont posé devant la machine cinématographique sont de valeur.
Aujourd'hui dimanche, il y aura matinée et soirée avec le même programme.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 21 et lundi 22 octobre 1906, p. 5.
Les publicités se multiplient dans la presse :
Cinématographe. — American Sun. — Une foule de plus en plus nombreuse se rend au Cirque Rancy pour admirer et applaudir le spectacle offert. Les vues sont d'une correction parfaite. Les familles qui veulent passer une soirée agréable en mêrne temps qu'instructive trouveront au Cirque de quoi les satisfaire. — Jeudi matinée enfantine à prix réduits.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 25 octobre 1906, p. 4.
Grâce à un nouvel article, nous connaissons le nom du propriétaire du cinématographe, M. De Latorre :
The American Sun. — Par une délicate attention la direction avait invité jeudi en matinée les orphelins et orphelines de l'Hospice général à venir assister au spectacle.
A voir la figure réjouie de ces enfants on comprenait combien l'attention de M. de Latorre, l'aimable directeur du cinématographe leur faisait plaisir, et on lisait la reconnaissance dans leurs yeux, récompense méritée envoyée à son adresse. Nous nous joignons à eux pour remercier M. de Latorre.
La soirée de gala d'hier soir composant uu programme des plus attrayants a été des mieux réussie et des plus divertissantes.
La chute du Rhin, avec ses bruits d'eau, merveilleusement imités, a fait l'admiration de tous. Il y a eu en outre plusieurs « débuts » intéressants.
La Tribune de Genève, Genève, dimanche 4 et lundi 5 novembre 1906, p. 4.
Parmi les vues proposées, l'American Sun présente la Vie et la Passion de Jésus-Christ :
Un cinématographe. — A la demande qui a été exprimée, la direction de l'American Sun donnera lundi prochain une nouvelle soirée de gala avec la "Vie et la passion de Jésus-Christ" sans augmentation de prix.
Aujourd'hui jeudi, matinée à prix réduits.
— Mardi prochain, soirée exceptionnelle au bénéfice de l'Hospice général. Le public voudra par son empressement à assister à cette soirée, due a l'obligeance de la direction, contribuer en même temps à une œuvre hautement philanthropique.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 15 novembre 1906, p. 4.
À la suite d'incidents qui se sont produits dans un autre cinématographe, M. De Latorre fait passer un entrefilet dans la presse :
Les cinématographes. — The American Sun. — A la suite des incidents qui se sont passés dimanche soir dans un établissement de cinématographe, la direction de l'American Sun nous prie d'informer le public que des faits de ce genre ne pourront pas sa produire au Cirque Rancy. Elle a pris ses dispositions, son matériel de récente construction, lui permet d'assurer les programmes dans leur intégralité.
Le personnel dont elle dispose est d'une correction exemplaire et fait son possible pour satisfaire le public.
La salle, bien aménagée et chauffée, peut être en cinq minutes complètement évacués en cas d'incidents.
La sécurité en tous points est donc assurés aux spectateurs qui, en venant au cirque, sont sûrs de passer une soirée agréable et non mouvementée.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 28 novembre 1906, p. 2.
Il semble que les séances aient été pourtant interrompues pendant quelques jours :
American Sun. — C'est samedi prochain que cet établissement recommence la série de ses représentations cinématographiques, que le public genevois n'a cessé de suivre avec un intérêt croissant.
La soirée de gala de réouverture va être, paraît-il, sensationnelle. Les vues qui vont être présentées n'ont encore jamais défilé et Genève en aura la primeur.
Avec de semblables attractions, l'American Sun, qui s'est acquis une renommée incontestée, continuera à obtenir le succès qui n'a cessé de l'entourer.
La location est ouverte à partir de demain vendredi.
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 29 novembre 1906, p. 4.
La réouverture s'annonce avec de nouvelles vues :
Cinématographes. — Nous rappelons que la réouverture du cinématographe de l'American Sun se fera demain samedi soir. M. Della Torre, le directeur, revient de Londres et de Paris avec des vues nouvelles qu'on dit très intéressantes et très nettes : la chasse à la loutre, la pêche à la baleine, etc. Il y aura du monde au. cirque Rancy.
La Tribune de Genève, Genève, vendredi 30 novembre 1906, p. 3.
Sans remettre en cause les données fournies par la direction de l'American Sun, par ailleurs invérifiables, leur rôle est avant tout publicitaire :
Les cinématographes. — La directions de l'American Sun nous communique quelques chiffres qui intéresseront nos lecteurs. En un mois de représentations, il a été dépensé 29000 fr., somme répartie aux divers fournisseurs de Genève seulement.
Chaque représentation voit défiler sur l'écran 3000 m. de films, ce qui porte à 174 km. la longueur de cellulose employée, de quoi couvrir une distance par voie ferrée de Genève à Lyon.
La cellulose pèse 9 kilos par kilomètre, ce qui représente 1 tonne 600 kilos de matière première employée.
Un mètre de films confient 50 photographies, c'est 8,700,000 clichés qu'il a fallu pour constituer les vues qui ont composé les différents programmes.
Chaque photographie est percée de 8 trous à engrenage, soit 69,500,000 perforations.
L'intensité de chaleur pour la lumière de projection est de 1500 degrés. Pour donner l'animation aux vues l'opérateur est obligé d'actionner l'appareil à 2 tours par seconde soit 21,600 tours par représentation et 1,252,800 tours pour faire défiler les 174km. de films.
L'écran de l'American Sun mesure 10 m. de hauteur sur 10 m. de largeur soit 100 m. carrés.
La Tribune de Genève, Genève, mercredi 5 décembre 1906, p. 4.
Une initiative plutôt originale constitue à utiliser des projections lumineuses afin de guider le public :
Les cinématographes. — American Sun. — Le nouveau programme a obtenu hier un bon succès (après chaque vue le public émerveillé montrait son contentement par des applaudissements répétés. L'impression générale: a été des meilleures.
Afin d'éviter les réclamations et les incidents qui se produisent toujours avec l'encombrement aux portes la direction annoncera au public par projections lumineuses sur la terrasse du cirque la marche à suivre pour prendre les tickets et les places disponibles. Nouvelle innovation dont le public lui saura gré.
La Tribune de Genève, Genève, samedi 8 décembre 1906, p. 5.
Les séances se prolongent jusqu'à la fin de l'année et au-delà.
The Imperial Vio (Plaine de Plainpalais, 8->13 novembre 1906)
The Imperial Vio est annoncé pour le début de mois de nombre :
Encore un "Vio".-On annonce pour demain jeudi, plaine de Plainpalais, les débuts du grand cinématographe "The Imperial Vio".
La Tribune de Genève, Genève, jeudi 8 novembre 1906, p. 5.
Le compte rendu mesuré critique certains choix dans le programme :
Impérial Vio. — Au milieu des nombreux « Vios », on s'y perd. Sur la Plaine, vient de 's'installer l' "Imperial Vio", autre grand cinématographe. On y est fort à l'aise; le matériel est presque neuf; le spectacle intéressant. II y aurait par-ci par-là quelques tableaux à supprimer, comme par exemple la course de taureaux d'une sauvagerie sans nom. On voit de pauvres bêtes blessées à mort, se débattre dans les affres de l'agonie. La direction a très probablement dans sou répertoire des numéros qui remplaceront avec avantage ces cruelles scènes de carnage.
La Tribune de Genève, Genève, mardi 13 novembre 1906, p. 4.
The Royal Cinématographe (Brasserie J. Wirth, <4> décembre 1906)
La Tribune de Genève, Genève, mardi 4 décembre 1906, p. 3.
Le Phono-Biograph Praiss à la Foire (Grand Quai, <30-31 décembre 1906)
Comme d'autres années, Louis Praiss a installé sa baraque foraine sur le Grand Quai, à Genève, en décembre 1906 :
Les forains
Dès 9 heures du soir, samedi, de nombreux promeneurs se rencontraient sur le Grand-Quai. La fête de fin d'année a commencé par un temps splendide, et les forains se réjouissent de cet heureux début.
Parmi les nombreuses attractions, signalons en passant le cinématographe Leilich, le Phono-cinématographe Sperl, le Phono-Biograph Praiss et comme toutes les années, le fameux Trottoir roulant qui attire beaucoup la foule.
Journal de Genève, Genève, 30 décembre 1906, p. 5.