- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 12 novembre 2021
- Publication : 25 mars 2015
MASCARA
Jean-Claude SEGUIN
Mascara est une ville d'Algérie.
1897
Le Cinématographe Joly de MM. Prinsac et Vernet (< 6-> 9 janvier 1897)
L'appareil cinématographique qui va présenter des vues animées à Mascara vient de donner quelques séances de projections à Mostaganem. Gaston Prinsac, Jean Prinsac et Louis Vernet arrivent avec leur cinématographe Joly pour donner une série de séances :
Le cinématographe
De toutes les inventions merveilleuses de cette fin de siècle, la plus attrayante est sans contredit le cinématographe.
Grâce à cette [sic] appareil, l'on peut voir se dérouler sur un écran placé en face des spectateurs les scènes les plus diverses et les plus amusantes prises sur le vif par la photographie instantanée. Les mouvements sont d'un naturel parfait et l'illusion est complète.
Les scènes présentées par le cinématographe (système Joly) sont d'un comique de bon goût et scrupuleusement choisies pour permettre aux familles d'assister aux séances.
Le Progrès, Mascara, 6 janvier 1897, p. 2.
Quelques jours plus tard, un autre article complète quelque peu l'information. D'une part, nous apprenons que les séances ont lieu chez M. Azemar et d'autre part, nous découvrons quelques titres de films :
Cinématographe
Le cinématographe (système Joly), installé chez M. Azemar est une curiosité qui sollicitera certainement le public.
Les tableaux mouvants, en dehors du voyage du Tzar, qui est une attraction, sont surprenants de réalité. Nous recommandons « Le Forgeron », effet de fumée, « La baignade ».
Voici, du reste, ce qu'annonce le programme :
Grâce à cet appareil, l'on peut voir se dérouler sur un écran placé en face des spectateurs, les scènes les plus diverses et les plus amusantes prises sur le vif par la photographie instantanée. Les mouvements sont d'un naturel parfait et l'illusion est complète.
Les scènes présentées par le cinématographe (système Joly) qui fonctionne, dans notre ville, sont d'un comique de bon goût et scrupuleusement choisies pour permettre aux familles d'assister aux séances.
Le prix des places est modique. Nul doute que chacun tienne à assister, même plusieurs fois, aux séances de M. Vernet.
Le Progrès, Mascara, 9 janvier 1897, p. 2.
Nous ignorons si MM. Prinsac et Vernet restent encore quelques jours à Mascara ou s'ils repartent ailleurs organiser d'autres séances.
1898
Le Cinématographe de M. Naus (Place Gambetta, 13->26 mai 1898)
M. Naus, propriétaire d'un cinématographe, organise des séances de projections animées dans une salle de l'ancien hôtel de France :
Phonographe et Cinématographe à Mascara
M. Naus, Directeur-Propriétaire du salon annonce du Boulevard Seguin, à Oran, vient d'installer dans la salle de l'ancien Hôtel de France, place Gambetta, le Phonographe et le Cinématographe pour la durée du Concours, ainsi qu'un salon annonce, où les Mascaréens et Mascaréennes trouveront une exposition de tous les journaux illustrés, journaux de Mode, tableaux à l'huile de nos articles les plus distingués.
M. Naus a débuté hier soir, par une audition du phonographe. Le répertoire se compose de 400 morceaux, dont nous citons en première ligne la marche des Zouaves avec clairon, la marche de la Légion, la fille du Régiment, qui sont rendu d'une façon si nette que l'on croirait entendre une musique militaire. Enfin excellente soirée à passer au salon annonce de M. Naus.
Ce soir, samedi 13 courant, première du Cinématographe.
Nous reviendrons à notre prochain numéro sur le Cinématographe.
Le Progrès, Mascara, 14 mai 1898, p. 3.
Dans l'article publié la semaine suivante, on commente plutôt l'exposition de gravures :
Au Salon-Annonce
M. Naus, directeur du Salon-Annonce de la place Gambetta nous prie d'informer le public que l'on peut visiter tous les jours son établissement.
L'entrée est absolument gratuite.
Nous signalons au public de façon toute spéciale quelques charges de Sirat relatives aux élections de la 1re circonscription qui ont fait courir tout Oran au Salon-Annonce du Boulevard Seguin. De bonnes gravures extraites de l'Illustration, du Figaro illustré, du Monde illustré, etc..., des peintures à l'huile signées des meilleurs artistes, des photographies complètent l'exposition de M. Naus.
L'on entend aussi au Salon-Annonce le Phonographe Edison et l'on donne tous les soirs une séances de Cinématographe.
Le Salon-Annonce se recommande en trois points.
Le Progrès, Mascara, 21 mai 1898, p. 1.
Un dernier article est publié le lendemain :
Phonographe et cinématographe
Depuis quelques jours déjà, M. Naus, Directeur-propriétaire du salon annonce du Boulevard Seguin à Oran, a installé à Mascara, place Gambetta, dans la salle de l'ancien hôtel de France, et pour la durée du Concours seulement, le Phonographe et le Cinématographe, ainsi qu'un salon annonce.
Tous ceux qui veulent passer une excellente soirée, se rendent chez M Naus.
L'Indépendant de Mascara, Mascara, 22 mai 1898, p., 2.
Le même article est à nouveau publié le 26 mai..
Le Cinématographe électrique (Place Gambetta, 20->24 novembre 1898)
Le Cinématographe Électrique s'installe à Mascara sur la place Gambetta :
LE CINÉMATOGRAPHE ÉLECTRIQUE, mu par une puissante machine à vapeur, qui vient d'obtenir un légitime succès à Oran et Bel-Abbès est installé, pour quelques jours, à Mascara, Place Gambetta.
Ouverture: demain, dimanche, de 2 h. de l'après-midi à 11 h du soir et séance tous les jours suivants.
L'Indépendant de Mascara, Mascara, dimanche 20 novembre 1898, p. 2.
Le cinématographe est encore annoncé quelques jours plus tard :
LE CINÉMATOGRAPHE ÉLECTRIQUE a obtenu le succès qu'il méritait.
De nombreux Mascaréens et Mascaréennes se sont offerts cette instructive et intéressante distraction; d'autres se disposent à aller revoir cet établissement où le choix de vues est varié avec un soin scrupuleux.-Nous sommes de ceux-là.
L'Indépendant de Mascara, Mascara, 24 novembre 1898, p. 3.
Mascara, la Mairie et la place Gambetta (c. 1901)
1903
Le Grand Cinématographe Électrique (Théâtre municipal, 17 octobre 1903)
Le Grand Cinématographe Électrique donne une soirée, le 17 octobre 1903, au Théâtre Municipal :
Cinématographe.-De passage à Mascara un grand cinématographe électrique qui donnera au théâtre municipal, dimanche 17 octobre à 8 h. 1/2 du soir, une seule et unique représentation.
Nous recommandons au public d'y assister, d'après ce que nous en avons ouï-dire.
Au programme figure le débarquement du Président de la République en Algérie en avril 1903. Grand succès.
Pour la location d'avance, s'adresser au contrôle de 9 h. à 11 heures du matin et de 2 à 6 h. du soir.
Le Progrès, Mascara, 17 octobre 1903, p. 2.
1904
Le Cinématographe des Frères Garcia (<14>28 mai 1904)
Les Frères Garcia, de Carthagène, installent leur cinématographe à Mascara à la mi-mai 1904 :
Le Cinématographe García.
C'est précédé d'une excellente réputation qu'est arrivé dans notre ville le cinématographe García. La Direction compte y séjourner quelques temps, mais espérons aussi que les nombreux amateurs de réjouissances sauront gré aux frères Garcia des sacrifices qu'ils s'imposent en venant ici et qu'ils iront tous sans hésiter porter au moins une obole au théâtre municipal.
Ajoutons que le spectacle sera toujours très varié,, qu'il y aura même sous peu des matinées de famille et qu'enfin la Direction fera tout son possible pour satisfaire le bon goût des spectateurs. Nous en reparlerons.
Le Progrès, Mascara, 14 mai 1904, p. 2.
Le succès est au rendez-vous et les Frères Garcia poursuivent leurs projections animées. Outre les films, des numéros de danse sont également au programme :
Cinématographe Garcia.-La Direction du Cinématographe voit tous le soirs s'accroître de plus en plus le nombre des spectateurs. Hâtons-nous de dire que la population mascaréenne éprouve un réel flair à assister à des scènes aussi divertissantes, car toutes les vues sont représentées avec une netteté et un soin remarquables, aussi sont-elles saluées d'unanimes applaudissements.
Toutes nos félicitations au couple de la fin, dont les danses sont toujours conduites avec une maestria sans égale; nous adressons une mention toute spéciale à la jeune señorita et nous nous permettons de lui dire qu'elle est en tous points charmante.
Le Progrès, Mascara, 21 mai 1904, p. 2.
Au moment où le cinématographe des Frères Garcia s'apprête à mettre fin à ses séances, les exploitants annoncent un prochain retour :
Cinématographe.-Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs, que le cinématographe de Messieurs Garcia Frères, qui nous ont fait passer de si agréables soirées, sera, sous peu, de retour parmi nous. Le cinématographe sera dans un pavillon spécial lequel sera installé sur une de nos places. Les vues seront nouvelles.
Disons en terminant que la direction remercie sincèrement le public Mascaréen de l'accueil sympathique dont elle a été l'objet ces jours derniers.
Le Progrès, Mascara, 28 mai 1904, p. 3.
1905
Le Cinématographe des Frères Garcia (Théâtre, <14->21 octobre 1905)
Le cinématographe qui arrive en octobre 1906 à Mascara est, très probablement, celui des Frères Garcia qui font toujours équipe avec le transformiste Casthor qui, d'ailleurs, tient la vedette comme le confirme le suivant article :
SOIRÉE AU CINÉMATOGRAPHE
En attendant que les artistes de la Tournée Castelain fassent irruption dans notre ville et nous charment, comme ils savent si bien le faire, une âme compatissante est venue nous secouer de notre torpeur habituelle et nous donner l'occasion de passer quelques heures, toutes pleines de bon rire et de franche gaieté : c'est l'aimable directeur de notre cinématographe.
Chaque soir, durant déjà une semaine, papas et mamans, garçons et fillettes, applaudissent chaleureusement aux nombreuses séries de vues qui défilent sur la toile, sans le moindre tremblement. On suit avec une attention soutenue les émouvantes péripéties de la piécette quasi-dramatique "Cow-Boys et Indiens" ou entre avec satisfaction dans les différentes phases de la vie de notre héroïne Jeanne d'Arc les tableaux qui nous la représentent depuis son enfance humble gardienne de moutons, jusqu'au jour où elle est brûlée vive à Rouen, sont d'un coloris vraiment remarquable et tous, grands et petits,, se régalent à la vue de cette scène, dont l'historique est resté inculqué dans toutes les mémoires.
Le tragique le cède aisément au comique. C'est le salut de Dranem, Rires et pleurs, la Marmite du Diable, et tant d'autres sujets qui viennent jeter leur note joyeuse dans un cadre si restreint, où les yeux se réconfortent à l'envi.
Avez-vous vu Casthor ? l'excentrique l'inimitable Casthor ?
Si vous ne l'avez déjà fait, allez y vite ! C'est un second Plessis aux trente-six têtes que notre bonne petite ville de Mascara, possède en ce moment. C'est un ébahissement général devant ces transformations subites, les traits de physionomie, les gestes joints à la parole, rendent de la façon la plus exacte et avec une ressemblance frappante le génie, le souverain ou l'homme d'Etat que l'artiste a habilement "portraituré" dans les feuillets de son album. D'unanimes applaudissements prouvent au sympathique imitateur combien son genre est fort goûté du public mascaréen et combien aussi on sait apprécier son incontestable talent. Avec une semblable attraction et un programme toujours choisi et varié, c'est tous les soirs fête pour la caisse directoriale.
R.D.
Le Progrès, Mascara, 14 octobre 1905, p. 2.
Une nouvelle annonce est publiée quelques jours plus tard :
La soirée au Cinématographe
Le cinématographe moderne installé au théâtre, continue à faire tous les soirs les délices d'un nombreux public.
Les vues, très nettes et choisies, alternent avec les chansons comiques de l'inimitable Casthor, qui est chaque fois l'objet d'une ovation.
Décidément, on ne s'ennuie pas au cinématographe et nous engageons vivement les personnes qui ne se sont pas offert ce spectacle, à ne pas hésiter: elles trouveront rarement l'occasion de passer une aussi agréable soirée.
Le Progrès, Mascara, 21 octobre 1905, p. 2.
1906
Le Cinématographe des Frères Garcia (<14> avril 1906)
Les Frères Garcia reviennent à Mascara pour quelques représentations en avril 1906 :
Chronique Locale et Régionale
Spectacles et Concerts. — Un public nombreux assiste tous les soirs aux représentations variées et choisies du Cinématographe Garcia. Les spectacles sont de bon goût et intéressent vivement grands et petits, qui applaudissent aux scènes, empreintes d'un réalisme absolu, de la Vendetta, élude approfondie de moeurs corses ; aux vues féeriques de l'Histoire de la Révolution Française sous Marie Antoinette et encore aux nombreuses aventures drolatiques qui défilent successivement sur la toile et mettent la salle tout entière dans une intense gaieté.
Caslhor est toujours le bienvenu pour les habitués du cinématographe ; d'une voix au timbre agréable et d'une mimique très expressive, il fait rire avant son entrée en scène, pendant et après, ce qui n'est pas un mince mérite.
En résumé, tous les soirs, il y a quelques heures agréables à passer au théâtre municipal.
Le Progrès, Mascara, 14 avril 1906, p . 3.
Le Cinématographe Imperator (Théâtre Municipal, 19-20 mai 1906)
Le Cinématographe Imperator offre des séances de projections animées en mai 1906 :
Cinématographe.-Aujourd'hui samedi et demain dimanche, le Cinématographe Imperator, de passage dans notre ville, donnera deux grandes soirées au théâtre municipal. Ce cinématographe qui est un des plus perfectionnés qui voyagent, nous annonce un programme tout à fait choisi et attrayant, où nous relevons une passionnante actualité: "La Destruction de San Francisco".
Nous sommes sûrs qu'un nombreux public assistera à ces belles soirées.
Le Progrès, Mascara, 19 mai 1906, p. 3.
J. Geiser-Alger, Mascara-Le Théâtre (c. 1903)