- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 14 avril 2023
- Publication : 25 mars 2015
- Écrit par Jean-Claude Seguin
TLEMCEN
Jean-Claude SEGUIN
Tlemcen, ville d'Algérie, compte 2568 habitants (1911).
1896
Le Cinétographe de M. Poordy (Théâtre, [13]-[18] novembre 1896)
L'appareil présenté par M. Poordy, bien moins connu à Paris qu'à Tlemcen semble-t-il est un cinétographe. S'agit-il de l'appareil construit par les frères Werner dont le moins que l'on puisse dire est qu'il imparfait ou bien du " kinétographe " Pathé, ce que semblerait confirmer le corpus de vues présentées ? Toujours est-il que son propriétaire n'en est pas à son coup d'essai puisque l'appareil a déjà été présenté en Algérie. À Tlemcen, le cinétographe se glisse entre les deux parties du spectacle présenté par le professeur Marga, dans la salle du Théâtre :
Salle du Théâtre (Mairie)
[…]
Entre la première et la deuxième partie, les spectateurs pourront admirer pour la première fois, en cette ville, la dernière merveille du jour le CINÉTOGRAPHE, projections de photographies vivantes et animées donnant l'illusion complète du mouvement et de la vie ; cette partie du programme sera présentée par M. Poordy, le célèbre Ingénieur Constructeur Électricien, dont la Presse parisienne a tant parlé en ces derniers temps pour ses merveilleuses applications en matière de projection.
Nous pouvons assurer d'avance à ces artistes une salle comble. Espérons qu'ils voudront bien nous accorder quelques soirées.
Courrier de Tlemcen, Tlemcen, 13 novembre 1896, p. 2.
L'annonce ne nous livre rien sur le programme proposé et il y a fort à parier que son auteur n'est autre que le promoteur du spectacle. Bien plus intéressant est le compte rendu publié cinq jours plus tard. Le journaliste, dont on pourra apprécier la bienveillance, tente de faire bonne figure, même s'il doit reconnaître que les projections ont été défectueuses :
Le professeur Marga et le Cinétographe
Les comptes rendus élogieux de nos confrères avaient déjà préparé la voie à nos visiteurs lorsque leur appel engageant est venue décider une grande partie des habitants i voir leur genre de travail.
M. Marga est sans contredit un très habile prestidigitateur. Ses expériences sont présentées avec beaucoup de correction et de tact ; les petits boniments dont il les accompagne sont gentiment tournés.
Le chapeau, devenu magasin ou plutôt bazar inépuisable, la disparition des foulards, les pièces voyageuses sont des tours fort amusants ; mais nous avons eu la visite du Commandeur Cazeneuve, et, quand ce diable de petit homme a passé quelque part, les illusionnistes ont fort à faire pour émerveiller le public.
Par exemple, la Chambre enchantée du professeur Marga ne manque pas d'un certain intérêt ; mais le Baldaquin mystérieux avec Mlle Reine Desolange est infiniment supérieur au travail exécuté par Mlle Blanche.
Quant aux exercices de mnémotechnie, aux jours de la semaine trouvés sur une date donnée, plusieurs do nos concitoyens et de nos concitoyennes savent comment cela se pratique. En s'y mettant sérieusement, on arriverait à retrouver la Samedi, le Mercredi, le Vendredi, le Dimanche après une ou deux secondes de réflexion, à la volée, pourrions-nous dire.
Le talent de M. Marga, la prodigieuse mémoire de Mlle Blanche sont incontestables ; ils se sont présentés sur notre scène, malheureusement pour eux à la suite d'un voyageur qui ne laisse rien à faire après lui dans la physique amusante et la magie.
Passons maintenant au Cinétographe français mis sous nos yeux pour la première fois à Tlemcen par M. Poordy.
Les brûleurs d'herbes ont donné une idée de ces appareils absolument scientifiques lorsqu'ils sont bien installés et menés d'une main sûre sans le moindre dérangement.
L'assistance a pu admirer quelques autres tableaux comme par exemple : La ferme ; Le buveur de bière ; Le rémouleur ; Partie de Saute-mouton ; Salon de coiffure ; L'arroseur ; Le Tzar au bois de Boulogne ; Le quadrille de Grille d'Égout (en couleur) ; Place de la République à Paris.
Les autres projections sortaient avec des secousses, des frous-frous, des teintes sombres et embrouillées, de telle sorte que pour excuser les opérateurs, on était obligé d'invoquer la question du tâtonnement admissible jusqu'à un certain point dans une première exhibition sur une scène dont le délabrement dépasse toutes les prévisions des artistes nomades. Nous les excusons largement sur ce point, car il arrive souvent aux sociétés locales de ne pas savoir comment s'y retourner. Nous ne savons pas encore pourquoi M. Marga et sa compagnie nous ont quitté subitement lorsque nous comptions sur une série de divertissements. Dans tous les cas, comme ils n'ont pas eu le temps de faire aucun mal à Tlemcen, nous leurs souhaitons bon voyage et bonne chance.
La Tafna, Tlemcen, 18 novembre 1896, p. 2.
Heureusement que M. Marga est un bon prestidigitateur qui charme son assistance, car l'expérience cinématographique - semble-t-il placée un peu au dernier moment - laisse à désirer, non pas à cause des sujets plutôt variés qui sont proposés, mais en raison du " tâtonnement " de l'opérateur ou simplement son inexpérience. En ce qui concerne les vues animées elles-mêmes, il s'agit de films provenant très probablement du corpus Pathé. Les vues ont pu être achetées directement chez Pathé ou chez un quelconque revendeur, comme la société Vitagraphe, ce qui pourrait expliquer que certains films semblent provenir d'autres éditeurs. Le cinématographe va poursuivre sa route et nous le retrouvons quelques semaines plus tard à Bougie.
Le Cinématographe Joly de MM. Prinsac et Vernet (Salle du Musée, 15-[20] décembre 1896)
Heureusement, les Tlemcéniens vont vite pouvoir se rattraper puisque, en décembre, un nouvel appareil vient leur présenter, dans des conditions bien meilleures, des photographies animées. Les itinérants Gaston Prinsac, son cousin Jean Prinsac et Louis Vernet parcourent l'Algérie et viennent de présenter des vues cinématographiques à Sidi-Bel-Abbès. Il s'agit là d'un appareil d'une toute autre qualité, un Joly-Normandin dont la caractéristique est d'utiliser des bandes filmiques de 5 perforations, ce qui permet aussi de les identifier. Le journaliste ne boude d'ailleurs pas son plaisir et s'amuse à les décrire :
Cinématographe
Hier à 5 heures du soir, ont commencé, dans la Salle du Musée, les merveilleuses expériences de cet appareil dont les effets déroulent l'intelligence au premier aspect.
C'est la vie prise sur le vif et rendue avec la plus saisissante réalité. On n'en croit plus ses yeux devant les tableaux qui nous ont été présentés.
Voyez, dans la Leçon de bicyclette, cette jeune femme qui ramasse une pelle après deux ou trois coups de pédale, se relève, remonte sur la machine qui chavire de nouveau, arrive enfin à prendre l'équilibre, et s'élance sur la piste, pendant que son dévoué professeur salue gracieusement le public.
Est-elle assez vivante la dispute entre le voyageur et le cocher ? Les coups de manche de fouet, les coups de canne pleuvent, jusqu'au moment où surgit le gardien de la paix qui emmène les combattants chez le Commissaire ? Et l'ivrogne donc, à la porte du débit où l'on lit en grosses lettres Bon vin d'Auvergne ! Comme il rase soigneusement les constructions !
A moi le mur et le pilier, Je ne trouve plus l'escalier ! Voilà le refrain qui vous arrive sur les lèvres en voyant la musique de ce pochard.
On voit passer une femme, sans doute la sienne ; il revient. Un rassemblement se forme ; le képi se montre et l'emmène.
Nous renonçons à analyser le 4me tableau ; cela nous prendrait toute une colonne du journal ; mais, nous affirmons que sa vue seule dépasser de beaucoup le modique prix d'entrée de 50 centimes ; La baignade est de tout point inénarrable.
Allez voir le Cinématographe ; ce n'est pas de l'argent perdu.
La Tafna, Tlemcen, 16 décembre 1896, p. 2.
Certains titres sont passés sous silence dont L'Arrivée du tsar à Paris et La baignade dont les titres figurent dans le programme du 18 décembre (Le Courrier de Tlemcen, 18 décembre 1896, p. 2). Dans ce même journal, on annonce également le départ de l'appareil :
Le Cinématographe
Nous ne sommes pas encore assez versés en la matière pour expliquer à nos lecteurs la différence qui existe entre les éléments de cet appareil et la composition du Cinétographe dont on nous a fait une récente et malheureuse exhibition.
D'ailleurs, les dispositions ne sont plus les mêmes ; la machine électrique qui active les tableaux est placée dans le compartiment réservé pour la buvette, et l'écran se trouve à peu de distance. Une soixantaine de places seulement demeurent disponibles pour chaque exhibition auxquelles le public est admis à assister moyennant 50 centimes.
Jusqu'à ce soir où elles seront changées et augmentées les photographies animées représentaient : 1º La Leçon de bicyclette ; 2º Le cocher et le voyageur ; 3º Le pochard et le mastroquet ; 4º L'arrivée du tsar à Paris et enfin, le coup de grâce pour les regards littéralement ahuris de l'assistance, 5º La baignade.
*
La salle du Musée devant être laissée Dimanche soir à la disposition de l'Harmonie Tlemcenienne, le Cinématographe fonctionnera ce jour-là pendant l'après-midi à partir de 2 heures et demie.
Avis aux retardataires.
Le Courrier de Tlemcen, 18 décembre 1896, p. 2.
L'occasion également pour le journaliste de dire combien les projections du cinématographe Joly sont bien supérieures à celle du cinétographe. Peu après, les opérateurs rejoignent Mostaganem.
1898
Le Cinématographe français (<29> juin 1898)
Le Cinématographe Français propose des séances de projections de vues animées au mois de juin 1898 :
Le Cinématographe français
Nous ne craignons pas de classer cette nouvelle invention parmi l'un des spectacles les plus saisissants qu'il soit donné à l'homme de contempler.
Il n'y a pas à dire ; c'est la vie, la nature, le mouvement pris sur le vif en pleine action, indiscutablement vraie. Deux exhibitions deviennent suffisantes à certaines imaginations pour adapter un dialogue suivi, compréhensible et plein de raison à la mimique des personnages.
Prenons par exemple les Joueurs de cartes arrosés ; on peut facilement établir une conversation et mettre sur la scène une pochade impayable. Le Maître et ses élèves arrangé de la même façon n'aurait pas un moindre succès.
Dans un autre genre, connaissez-vous une illusion plus complète et plus ravissante que l'Etang des Cygnes ? Contemplez le sillage tracé sur l'onde par l'incomparable palmipède et son allure majestueuse.
Les changements de costume si nombreux et si variés de Loïe Fuller dans sa Danse serpentine tiennent du prodige. La place de l'Opéra donne une idée exacte de ce va-et-vient qui vous affole avant d'en prendre l'habitude. On se demande comment tous ces gens qui se lancent parmi les véhicules de toutes sortes ne sont pas écrasés dix fois pour une.
L'espace nous manque pour analyser chacun de ces admirables tableaux.
En terminant, nous ne pouvons pas nous empêcher de dire que, dans un centre privé de distractions comme Tlemcen, c'est se créer volontairement des regrets que d'en laisser passer une aussi attrayante, aussi instructive que le cinématographe sans y donner un coup-d'oeil.
La Tafna, Tlemcen, 29 juin 1898, p. 3.
1899
Le Cinématographe de J. David (Théâtre, > 24 novembre 1899)
J. David arrive à Tlemcen pour présenter son cinématographe et organiser des séances au théâtre:
Représentation
Nous sommes heureux d'annoncer à nos concitoyens l'arrivée dans notre ville de M. le Professeur J. David dont les journaux d'Oran font les plus grands éloges M. David donnera prochainement au Théâtre une très belle représentation avec son Cinématographe et son Phonographe. Le Cinématographe projette quelques vues coloriées du plus merveilleux effet. La soirée dure deux heures coupées seulement par un entr'acte de 10 minutes. Il y aura foule espérons-le pour assister à ce spectacle si intéressant qu'il ne nous sera permis de voir qu'une seule fois.
Le Courrier de Tlemcen, Tlemcen, 24 novembre 1899, p. 3-4.
1902
Le Cinématographe Magique de José Fessi Fernández (>22 janvier-12 de febrero de 1902)
Le tourneur espagnol José Fessi Fernández arrive à Tlemcen au début de l'année 1902 avec son Cinématographe Magique:
Le Cinématographe Magique
Depuis lundi soir l'ouverture du Cinématographe magique espagnol, une foule nombreuse se presse pour assister aux surprenantes, intéressantes et extraordinaires représentations de ce spectacle nouveau et jusqu'alors inconnu à Tlemcen.
Tous les soirs séance de 6 à 11 heures avec nouveaux tableaux aussi variés que surprenants.
Nous recommandons particulièrement à toute la population de notre ville, le Lentiplasticromomimocoliserpentegraph, présenté par Mlle Aguayo.
Vu la modicité des prix d'entrée, nous espérons qu'à Tlemcen, personne ne se privera de ce spectacle aussi étonnant que merveilleux.
La Tafna, Tlemcen, 22 janvier 1902, p. 2.
Dans le cadre du spectacle, Mlle Aguayo présente un appareil au nom imprononçable : le lentiplasticromomimocoliserpentegraph. Grâce à un autre article, quelques titres de films sont connus :
Le Cinématographe Magique
Le cinématographe et ses merveilleux tableaux font l'admiration des Tlemceniens et des Arabes qui comparent les changements à vue à des sujétions du djenoun, tous ont admiré la guerre des Boërs et les incomparables changements à vue de Cendrillon et autres ; mais le clou sans égal est assurément la danse serpentine avec ses féeriques changements de couleurs présentée par la gracieuse Mlle Aguayo.
Nous engageons tous les Tlemceniens à profiter des quelques représentations que doit encore nous donner le Directeur du Cinématographe.
Tous les soirs salle comble.
Au dernier moment nous apprenons les débuts de Mlle Anita engagée spécialement pour la présentation du Lentiplasticromomimocoliserpentegraph.
La Tafna, Tlemcen, 29 janvier 1902, p. 3.
Au début du mois de février, José Fessi Fernández commence à annoncer le prochain départ du cinématographe :
Le Cinématographe
M. le Directeur du Cinématographe nous annonce pour cette semaine la clôture des séances de ses incomparables tableaux, ayant été satisfait de l'accueil bienveillant que lui fit la population de Tlemcen, il a diminué le prix des places afin que tous riches et pauvres puissent visiter ce spectacle saisissant et nouveau.
Avis aux retardataires.
La Tafna, Tlemcen, 5 février 1902, p. 4.
La dernière représentation a finalement lieu le mercredi 12 février 1902 :
Nous apprenons que la Direction du Cinématographe nous donnera ce soir sa dernière représentation; nous invitons les amateurs et les retardataires à ne pas laisser partir cette curieuse exhibition sans s'être rendu compte et avoir admirer ce curieux spectacle.
Ce soir rendez-vous au Cinématographe !
La Tafna, Tlemcen, mercredi 12 février 1902, p. 2.
1903
Le Cinématographe Magique de José Fessi Fernández (Place des Victoires, 10 février-> 4 mars 1903)
Le tourneur espagnol José Fessi Fernández, qui a une longue expérience de forain, exploite depuis déjà quelques années un cinématographe qu'il va donc présenter à la population tlemcénienne à partir du mardi 10 février 1903 :
Grande Attraction
Depuis hier le Cinématographe Magique présenté par M. Don José Fessi Fernandez, installé sur la place des Victoires, a ouvert ses portes au public la première représentation a été un plein succès, le public n'a cessé de se succéder et de manifester son contentement pour les divers tableaux qui lui ont été présentés, tous les soirs il y aura salle comble, tout Tlemcen y passera, car passer une soirée au Cinématographe Magique c'est s'amuser et s'instruire.
Le prix des places est à la portée de tous : Premières 0 fr. 50 ; Entrée Générale 0 fr 25.
Les dimanches et jours fériés, Matinée à 5 heures.
La Tafna, Tlemcen, 11 février 1903, p. 2.
Le qualificatif de " magique " ne nous éclaire pas sur la nature du projecteur... et nous ne connaissons pas non plus les titres des tableaux cinématographiques qui sont présentés au public. Un deuxième article, d'un autre organe de presse, n'est guère plus précis :
Cinématographe
Depuis Mardi, la population Tlemcenienne peut s'instruire et se divertir à peu de frais.
Le Cinématographe dirigé par M. Don José Fessi Fernández permet à chacun de passer une agréable soirée.
Le prix des places : Première 0,50. Entrée générale 0,25 est à la portée de toutes les bourses et le spectacle est des plus attrayant. Aussi est-ce en foule que nos concitoyens vont prendre leurs billets, et tous sortent émerveillés.
Courrier de Tlemcen, vendredi 13 février 1903, p. 2
Comme on peut le lire, le principal argument commercial reste le prix des places. Nous ne connaissons pas non plus le jour qui marque la fin des projections animées, mais elle a lieu dans les premiers jours de mars :
Le Cinématographe
Nous engageons les personnes qui n'ont pas encore rendu visite au Cinématographe installé sur la place des Victoires, de sa hâter ; c'est la dernière semaine du clôture avec réduction de prix: premières 0.30, deuxièmes 0.15.
La Tafna, Tlemcen, mercredi 4 mars 1903, p. 3.
Le Salon Moderne de Pedro Gil (29->29 avril 1903)
Pedro Gil organise des projections cinématographiques en avril et mai 1903 à Tlemcen. Une première annonce décrit une part du répertoire :
Cinématographe
Nous avons le plaisir d'annoncer à nos concitoyens, l'arrivée dans nos murs du "salon moderne" dirigé par Monsieur Pedro Jillo [sic]. Les débuts auront probablemente lieu mardi ou mercredi prochain, les détails d'installation ne permettant pas d'ouvrir avant cette date, les portes au public.
Nous pouvons d'ors et déjà prédire au nouveau cinématographe un grand et légitime succès. Indépendamment des tableaux qui sont nombreux et variés, nous aurons le plaisir de les voir, chose nouvelle, rendus tous en couleurs.
Indépendamment de nombreux tableaux dont quelques-uns sont connus, comme Ali-Baba et les quarante voleurs par exemple, nous aurons une série variée d'autres tableaux inédits comme Jeanne d'Arc, qui ne compte pas moins de douze tableaux représentant la vie entière de notre héroïne nationale et dont nous donnons ci-après le détail :
1 Le village de Domrémy ; 2 Le bois de Domrémy ; 3 La maison de Jeanne d'Arc ; 4 La porte de Vaucouleurs ; 5 Le château de Baudricourt ; 6 Entrée triomphale d'Orléans; 7 Sacre de Charles VII à Reims; 8 La Bataille de Compiègne ; 9 La prison ; 10 L'interrogatoire ;11 Le supplice ; 12 L'apothéose.
Les prix des places sont à la portée de tout le monde. — Premières 0 fr. 50. - Entrée générale 0 fr. 25. — Enfants et militaires 0 fr. 15.
Nul doute qu'un succès complet ne couronne les efforts de M. Jillo [sic].
Le Courrier de Tlemcen, vendredi Tlemcen, 24 avril 1903, p. 2-3.
L'inauguration a lieu le mercredi 29 avril 1903 :
Le Cinématographe
C'est ce soir que le cinématographe installé sur la Place des Victoires ouvre ses portes au public.
Tout le monde voudra visiter ce salon moderne confortablement aménagé d'une façon spacieuse et commode. La plupart des nombreux tableaux présentés sont en couleurs, un attrait nouveau que le public saura apprécier.
Nous engageons les familles à aller passer un moment dans cet établissement, certainement elles n'auront pas à le regretter.
Le prix des places est à la portée de tous, à 0 fr. 50 les premières et 0 fr. 25 les secondes.
La Tafna, Tlemcen, 29 avril 1903, p. 3.
Un autre journal local complète l'information :
Cinematograph
Mercredi dernier, à 7 heures et demie du soir le - "Salon Moderne"- ouvrait pour la première fois ses portes au public. Nombreuse était l'assistance et fructueuse fut la recette. Il faut dire aussi que l'empressement que le monde a mis à se rendre au cinématographe, était justifié tant par le confortable de l'installation, que par la variété des tableaux dont plusieurs sont rendus en couleurs.
Nous avons pu constater un notable avantage sur le précédent cinématographe; les trépidations si fatigantes pour l'oeil, sont bien moins nombreuses dans celui-ci; espérons qu'avec un peu de bonne volonté, M. Pedro Gil parviendra à les supprimer en partie sinon complètement.
Le Courrier de Tlemcen, Tlemcen, vendredi 1er mai 1903, p. 2.
Une dernière annonce est publiée le 13 mai :
Cinématographe
Les séances du salon moderne continuent à attirer beaucoup de monde les programmes variés journellement engagent le public à aller le visiter souvent. L'Histoire de Jeanne d'Arc par l'aspect, nous offre des vues très intéressantes aussi engageons-nous les familles a aller passer un moment agréable.
La Tafna, Tlemcen, 13 mai 1903, p. 2.
On ignore la date de clôture des séances cinématographiques.
Le Cinématographe Lumière du Palais des Singes (Place d'Alger, 9->14 mai 1903)
Le Palais des Singes de M. Magis arrive à Tlemcen en mai 1903 et organise des séances avec un cinématographe Lumière. L'inauguration a lieu le samedi 9 mai de 1903 :
Palais des Singes
Le palais des Singes, où nous avons passé il y a quelques années de si agréables moments, est dans nos murs, installé sur la Place d'Alger, toujours sous la direction de M. Magis qui a ajouté des attractions nouvelles au programme. Entre autre le Cinématographe Lumière perfectionné qui fera, nous en sommes certain l'admiration du public. Comme nouveauté M. Magis offrira en supplément du programme l'arrivée du Président de la République en Algérie et dans certaines villes.
C'est demain samedi qu'aura lieu l'ouverture de ce charmant théâtre. Bureau à 8 heures Levée du rideau à 9 heures.
Dimanche à 3 heures matinée de famille.
Le Courrier de Tlemcen, Tlemcen, vendredi 8 mai 1903, p. 2.
Les séances ont un succès public comme l'indique l'article ci-après :
Palais des Singes - Place d'Alger.
Chaque soir ce coquet et vaste établissement donne des représentations de plus en plus intéressantes.
Hier encore il y avait foule pour voir le travail étonnant et difficile exécuté par les singes et chiens d'une façon admirable. Après un spectacle des plus variés, Monsieur Magis donne au public un moyen de projections lumineuses des tableaux sur l'Exposition de 1900, des fleurs, des fruits, le tout d'un effet superbe. La soirée est clôturée par la scène comique ; (La lune à 1 mètre) ; l'Arrivée du Président à Alger reproduite par le Cinématographe Lumière.
Tous les soirs à 8 h. 1/2, représentation. Dimanche matinée de famille à 3 h.
Le Courrier de Tlemcen, Tlemcen, 15 mai 1903, p. 2.
1904
Le Cinématographe Oriental des frères Garcia (Place des Victoires, 19 mai-> 10 juin 1904)
Les frères Garcia de Carthagène présentent leur Cinématographe Oriental à Tlemcen en mai 1904 :
Cinématographe Oriental
Les frères Garcia, propriétaires du Cinématographe Oriental, sont de passage parmi nous.
Les succès qu'ils ont remportés dans les villes où ils ont donnée des représentations prouvent surabondamment la supériorité de ce cinématographe sur tous ceux qui nous ont déjà visité.
Nous ne saurions trop engager le public à assister à une représentation durant son séjour à Tlemcen qui sera d'une quinzaine de jours environ.
Le Courrier de Tlemcen, Tlemcen, vendredi 20 mai 1904, p. 2.
Le même article est publié dans La Tafna ce qui semble indiquer qu'il s'agit sans doute d'une publicité
La première séance organisée sur la place des Victoires est un succès:
Cinématographe Oriental
C'est devant une salle comble que la première séance du Cinématographe Oriental (direction Garcia Frères), a été donnée Jeudi soir installé sur la place des Victoires.
À vrai dire, les reproductions des photographies ou vues danse d'amour, de même celle de Napoleón Bonaparte à la bataille de Waterloo, ont obtenu le plus grand succès.
Le Courrier de Tlemcen, Tlemcen, mercredi 25 mai 1904, p. 2.
Les articles publiés restent souvent brefs et ne permettent que rarement de connaître le répertoire des frères Garcia :
Le Cinématographe Oriental
donne tous les soirs au nombreux public qui le visite de bonnes et agréables soirées.
Nous engageons les familles à se rendre dans cet établissement qui fait les délices des enfants et des grandes personnes.
La Tafna, Tlemcen, 1er juin 1904, p. 2.
Les séances sont prévues pour durer une quinzaine de jours et au bout d'une semaine, le public répond toujours présent :
Cinématographe Garcia
Le Direction du Cinématographe voit tous les soirs s'accroître de plus en plus le nombre des spectateurs. Hâtons-nous de dire que la population Tlemcenienne éprouve un réel flair à assister à des scènes aussi divertissantes, car toutes les vues sont représentées avec une netteté et au soin remarquables, aussi sont-elles saluées d'unanimes applaudissements.
Toutes nos félicitations au couple de la fin, dont les danses sont toujours conduites avec une maestria sans égales; nous adressons une mention toute spéciale à la jeune senorita et nous nous permettons de lui dire qu'elle est en tous points charmante.
Le Courrier de Tlemcen, Tlemcen, 3 juin 1904, p. 2.
Un nouvel article de La Tafna reste assez vague même s'il indique que le spectacle est renouvelé :
Le Cinématographe Oriental
réalise chaque soir de nouveaux succès et des recettes en rapport.
Il convient de dire que les Frères Garcia, en impressari, consciencieux s'attachent à varier leurs spectacles et le public leur en sait gré !
Un bon point aux Frères Garcia et rendez-vous au Cinématographe.
La Tafna, Tlemcen, 8 juin 1904, p. 2.
On ignore si les frères Garcia sont restés au-delà de la quinzaine prévue :
Cinématographe Garcia
Depuis quinze jours, la population Tlemcenienne peut s'instruire et se diriger à peu de frais.
Le Cinématographe Oriental dirigé par MM. Garcia frères, permet à chacun de passer une agréable soirée.
Prix des places: Premières 0 fr. 50.
Entrée Générale 0 fr. 25, est à la portée de toutes les bourses et le spectacle est de plus attrayant. Aussi est-ce en foule que nos concitoyens vont prendre leurs billets, et tous sortent émerveillés.
Le Courrier de Tlemcen, Tlemcen, 10 juin 1904, p. 2.
1905
Le Vitographe géant (<3> mai 1905)
Le Vitographe géant, qui présente des vues animées, en mai 1905, ne reste pas longtemps :
Vitographe géant
Dans notre ville, depuis quelques jours, le Vitographe géant qui s'est efforcé de distraire le public par des vues grandioses et nettes, à remarquer le voyage présidentiel à Tlemcen, tableau qui a été salué des spectateurs par de vifs applaudissements et aux cris répétés de: Vive Loubet ! Vive Etienne !
Nous regrettons vivement que le séjour parmi nous de cet unique cinématographe ne soit pas de longue durée ce qui aurait permis au public tlemcénien, souvent privé de ces sortes de distractions, d'assister à une agréable et intéressante soirée.
La Tafna, Tlemcen, 3 mai 1905, p. 2.
Prises de vue de Félix Mesguich (novembre-décembre 1905)
En provenance d'Oran, le cinématographiste Félix Mesguich, qui est employé par The Continental Warwick Trading Co., installée à Paris et dirigée par Charles Raleigh et Robert Schwobthaler est en Algérie afin de tourner une série de films:
Ici, le paysage urbain s'organise et lui-même comme un tableau. Entourée de figuiers et d'oliviers, douceur de ces vallons, la cité arabe est couronnée de tours et de créneaux d'où émergent les minarets effilés... A ses portes des cascades mugissent, sautent par étages, fécondant de grandes cultures, et faisant en même temps tourner les roues des moulins.
Félix Mesguich, Tours de manivelle, Paris, Grasset, 1933, p. 96.
Il se rend ensuite à Figuig, aux gorges d'El Kantara et à Biskra.
1906
Le Grand Cinématographe Moderne (Rue du Théâtre, <6> avril 1906)
Le Grand Cinématographe Moderne, installé rue du Théâtre, offre des séances de cinématographie en avril 1906 :
Nous recommandons à nos lecteurs d'assister aux intéressantes représentations du Grand Cinématographe Moderne, installé rue du Théâtre, en face La Laiterie Suisse, à proximité de la Place des Victoires.
Grâce aux derniers perfectionnements l'illusion est complète, et les inconvénients résultant des anciens appareils ont totalement disparu.
La salle, vaste et très bien aérée, se prête à merveille au rendez-vous des familles.
Le Courrier de Tlemcen, Tlemcen, 6 avril 1906, p. 6.
Le Cinématographe Cinéma-Universel (Place d'Alger, 21 juin-> 4 juillet 1906)
Le Cinéma-Universel ouvre ses portes, place d'Alger, le 21 juin 1906 :
Grand Cinématographe
Nous annonçons à nos lecteurs l'ouverture pour demain soir à 8 heures du cinématographe Cinéma-Universel.
Nous engageons la population à se rendre en foule au Cinéma-Universel, installé place d'Alger.
La Tafna, Tlemcen, 20 juin 1906, p. 2.
Au début du mois de juillet, les séances continuent :
Au Cinéma-Universel
Le Cinématographe de la place d'Alger continue la série de ses représentations et chaque fois c'est devant une salle comble que se déroule l'intéressant spectacle.
Hier le Directeur de cet établissement donnait une représentation très réussie et très brillante à laquelle assistait le Tout-Tlemcen des premières, au profit des sinistrés du boulevard Seguin.
Au nom des pauvres nous remercions le Cinéma-Universel de son initiative et l'en félicitons.
La Tafna, Tlemcen, 4 juillet 1906, p. 2.