Constant GIREL

(Seyssel, 1873-Arinthod, 1952)

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Jean-Claude SEGUIN

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Claude, Joseph Girel épouse Anna Berlioz. Descendance :

  • Constant, Marie Girel (Seyssel, 25/12/1873-Seyssel, 14/02/1952)
    • épouse (Lyon 3e, 16/08/1901) Marie, Baptistine Heynemans (Marseille, 22/04/1878-Paris 16e06/08/1911).
    • épouse (Paris 17e, 06/07/1921) Rose, Labertine Hemiat (-).

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Né dans un milieu où l'on est pharmacien de père en fils (Pharmacie Girel, 10, Place Bellecour), il est l'aîné des garçons d'une famille de six enfants. Il fait ses études de pharmacie à Lyon où la famille est venue s'établir, pour pouvoir assurer l'avenir de ces enfants. Le 13 novembre 1894, il est dirigé sur le 99e régiment d'infanterie,  mais il est dispensé, pour études, car il est étudiant en pharmacie de 1re classe. Il passe dans la disponibilité de l'armée active le 24 septembre 1895. Il se trouve que son beau-frère, Francis Pascal, mari de sa sœur aînée, d'abord enseignant à la Martinière, travaille comme chercheur au laboratoire des usines Lumière. On peut supposer que c'est par lui que Constant Girel entre en rapport avec les Lumière et trouve ainsi le moyen, croit-il, d'échapper à un avenir professionnel (la pharmacie) qui lui a été imposé et qui ne lui convient guère ; il est trop fantaisiste pour cela.

Ches les Lumière, le cinématographiste attitré n'est autre qu'Alexandre Promio qui est revenu en juillet 1896 de son voyage en Espagne et dans le Sud de la France. Il est en train de préparer son séjour aux États-Unis où il part à la fin du mois d'août. Il faut donc qu'il se trouve un remplacement pour l'Europe pendant son absence. On peut facilement imaginer que c'est lui qui va donc former Constant Girel et lui fait faire quelques essais de tournage, dont une Sortie d'usine (sans doute la 3e). Ainsi, rapidement instruit par Promio, il entreprend un voyage en Europe pour le compte de la maison de Monplaisir.

L'Allemagne (2 septembre 1896-<28 septembre 1896)

Ses premiers pas le conduisent en Allemagne, et plus spécialement à Cologne, où il arrive le 2 septembre et il se rend chez le concessionnaire des Lumière, Ludwig Stollwerck, qui est surtout l'un des principaux fabricant de chocolat au monde qui entretient de nombreuses relations professionnelles, dont celles qu'il a avec François-Henri Lavanchy-Clarke, lui-même concessionnaire pour la Suisse. Si Girel a pour mission de filmer des vues pour nourrir le catalogue Lumière, il supervise également le fonctionnement de la concession allemande. Il repart immédiatement pour rejoindre Breslau, à l'autre bout du pays, en passant par Berlin - où il peut avoir pris quelques vues - dans le but de filmer, dès le 4 septembre, l'inauguration du monument de Guillaume 1er dont il prend cinq vues. Deux jours plus tard, le 6 septembre, le voilà au camp de Görlitz oú se déroulent les grandes manœuvres de l'armée prussienne, mais ne parvenant pas à obtenir les autorisations nécessaires, il tourne malgré tout la manivelle. Comme tous les cinématographistes Lumière, il est en constant déplacement comme si le temps faisait défaut. Pendant la dizaine de jours qui le sépare de son retour à Cologne, il est très probable que Constant Girel ait continué son travail de cinématographiste et l'on peut raisonnablement lui attribuer, au moins, les vues militaires tournées à Stuttgart. Il est de retour à Cologne, le 18 septembre, et il va tenter, avec l'appui de Stollwerck, de donner une représentation pour Birmarck, et de le cinématographier, mais sans succès. Trois jours plus tard, le 21 septembre 1896, il tourne, à Cologne, ce qui constitue probablement le premier panorama des films Lumière :

Hier beau temps, j'ai pris 4 vues très chics que j'expédie. Une vue prise du bateau revenant de Coblence et arrivant à Cologne moi dessus - les rives défilent - Des danseuses tyroliennes bien réussies.


Constant Girel, Lettre, Cologne, 22 septembre 1896.

Après ce séjour en Allemagne, Constant Girel part pour la Suisse.

La Suisse (≤28 septembre 1896-<4 octobre 1896)

La deuxième étape de ce voyage conduit Constant Girel en Suisse, là où il retrouve, à Bâle, le concessionnaire François-Henri Lavanchy-Clarke, un philanthrope doublé d'un homme d'affaires doué pour la publicité et qui utilise clairement les films Lumière, tournés par Promio, lors de l'Exposition Nationale suisse, en 1896, pour faire vendre le savon Sunlight. Avec Girel, le concessionnaire va tenter de renouveler le procédé à plusieurs reprises. Tout d'abord, les deux hommes se rendent à Schaffhouse pour filmer les célèbres chutes : 

Je suis en ce moment à Bâle avec M. Lavanchy le concessionnaire Lumière pour la Suisse. Ce soir nous allons coucher à Schaffouse [sic] pour prendre demain matin la chute du Rhin. Puis St-Gall-Zurich-Berne-Neuchatel-Lausanne-Montreux-Genève.


Constant Girel, Lettre, Bâle, 28 septembre 1896.

Lavanchy-Clarke continue à utiliser les vues pour faire de la publicité pour le Savon Sunlight. Dans l'une des vues - semble-t-il, non conservée -, des barques s'avancent et les dernières portent sur leur voile "Sunlight Soap". À Berne, les deux hommes tournent une nouvelle vue "publicitaire" : à la sortie de la ville, un ours en effigie est lapidé par des gamins, mais les pierres sont des savons Sunlight. Cette vue, Un ours chassé de Berne, ne figure pas au catalogue Lumière. À Lausanne, Constant Girel filme le Défilé du 8e bataillon avec une nouvelle publicité pour le savon Sunlight - et Le marché du dimancheMais le temps presse, et Girel doit quitter la Suisse dans les premiers jours d'octobre.

La visite du tsar (5-9 octobre 1896)

Dans le cadre politique de l'époque les relations entre la France et la Russie constituent un des points forts de la diplomatie internationale face à l'Allemagne, l'ennemi potentiel. La venue du tsar en France est un événement majeur dont la presse fait ses gros titres. De côté de la maison Lumière, pas question de louper cela. Deux cinématographistes Lumière couvrent dont l'événement. Alexandre Promio qui, revient des États-Unis rate de peu l'arrivée du tsar à Cherbourg, et laisse donc Constant Girel s'en occuper.

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Marine Nationale, 5 octobre 1896

C'est Promio qui se charge des vues parisiennes. En revanche, Girel a pour tâche de filmer la revue au camp de Châlons, troisième étape du voyage des souverains russes en France. Quelques jours plus tard, Constant Girel se retrouve à Marseille, là où le poste connaît certaines difficultés.

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Phot. G. Durand, La Tsarine au camp de Châlons, 1896
Le Tsar et la Tsarine en France, Le Journal, Paris, 1896, p. 195

La Grande-Bretagne (novembre 1896)

Constant Girel va faire un très bref séjour pour couvrir la procession du Lord Maire de Londres, Horatio Davies, le 9 novembre 1896, mais il doit renoncer à tourner ses vues à cause du mauvais temps. Aucune vue ne figure d'ailleurs au catalogue Lumière.

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Horatio Davies (1896)

L'Italie (novembre 1896)

Constant Girel apparaît comme un recours dès lors que les autres cinématographiques connaissent des problèmes. C'est ce qui se passe en Italie à l'occasion de d'une présentation privée du cinématographe effectée devant le roi Humbert Ier.. Pierre Chapuis, dans sa correspondance explique bien que Girel est appelé pour apporter un deuxième cinématographe, à la suite de la première projection manquée : 

 […] parlons de cette folle soirée que nous avons donnée, ce jour-là, au roi. Un opérateur de la maison, Mr l'ingénieur de la maison Lumière et le directeur du cinémato, M. Promio, qui revenait des fêtes de Rome, s'est juste trouvé à Turin, ce jour-là ; alors le voilà parti, il se donne rendez-vous avec le chef de poste à son hôtel à 8 heures ; le chef de poste arrive à 8 h 5, et il était déjà parti à la gare Porta Nuova et nous devons partir par porte Susa ; Promio, lui, ne voit pas Genty à la gare, il ne prend pas le train et quand il revient au magasin, il était furieux de savoir que nous étions tous partis. Enfin, il envoie une dépêche dans laquelle il met avec l'intelligence et l'exactitude de Genty : « Pas pris le train. Si présence est obligatoire, partirais alors tout de suite ». Calcina répond : « Présence non seulement obligatoire mais nécessaire. » Alors il s'amène à 8 heures du soir à Monza, car il n'aurait pas manqué son coup, car il espérait voir le roi. Enfin, nous partons au palais. On se prépare et il dit à Genty de se mettre à la lampe, quand j'ai entendu ça, j'ai deviné ce qui allait arriver : lui qui ne s’était jamais mis à la lampe s’est trouvé volé ; ses charbons n'étaient pas d'aplomb. La lampe chauffait. Promio faisait augmenter la force, si bien que l’on marchait à 40 ampères en courant continu. Promio l’égueulait, et moi je m'amusais à faire aller la bobineuse, et en moi je disais : « Mon vieux Genty t'es pipé là. Tu ne fais pas le malin aujourd'hui. ». Enfin Promio me fait mettre ; ça a marché un peu mieux, mais nous avions toujours 40 amp. et les charbons du bas devenaient fin comme une aiguille, mais ça allait. À la fin de la séance, Promio l'a engueulé comme un patier dans le palais royal. Genty n'en a pas dormi de la nuit Promio a dit de lui qu'il voulait demander le renvoi de Genty ce qui n'a pas réussi, parce que Calcina est parti à Lyon 1 jour après il a mis tous les torts sur Promio et comme il n'est pas aimé de ces Mrs, ça s’est arrêté là. Et après tous les torts sont à Promio ; moi je dis la même chose, mais dans le fond… Enfin le vendredi après, nous y sommes retournés. M. Calcina en a parlé à ces Mrs, et ils ont renvoyé un autre opérateur, M. Girel, qui a apporté un autre appareil, ce qui fait que l’on ne s'est pas arrêté à Turin. Seulement Genty n'a pas voulu, car il savait bien qu'il n'aurait pas pu faire marcher l'appareil, ça c'est tout clair. Il y serait bien allé, mais il aurait voulu avoir l’opérateur sous ses ordres ce qui ne se pouvait pas, alors c'est moi qui suis parti, et ça a marché encore mieux que toutes les autres fois, et à la fin nous avons eu droit au champagne et nous nous sommes retirés avec félicitation du jury, même bisser à plusieurs reprises. C'est tout.


Pierre Chapuis, Lettre à Marius Chapuis, Milan, 5 décembre 1896. (Fonds Génard).

Il croise à cette occasion deux figures essentielles du dispositif Lumière, Charles Moisson, l'ingénieur de la maison, et Alexandre Promio, responsable du secteur cinématographique, sans compter bien entendu les différents opérateurs dont Pierre Chapuis. Il passe à Milan et à Turin avant de revenir à Lyon.

L'Indochine et le Japon (décembre 1896-[octobre/novembre 1897])

Le voyage de Constant Girel en Asie est directement lié à la figure du concessionnaire pour le Japon de la maison Lumière, Katsutarō Inabata, qui a fait ses études à Lyon. Ce dernier est en France en 1896, chargé par un groupe important de commerçants et d'industriels japonais d'une mission économique en Europe. Son intérêt pour le cinématographe est lié à Auguste Lumière dont il a été un condisciple à l'école de La Martinière dans les années 1870. C'est ainsi qu'il va devenir concessionnaire pour le Japon et emporte avec lui plusieurs cinématographes. Lorsque Inabata embarque, à Marseille, le 29 novembre, à bord du Natal, destination l'archipel, il précède Constant Girel de quelques jours, car ce dernier monte à bord du Polynésien, à destination de l'Australie, le 6 décembre et retrouve le nouveau concessionnaire à l'occasion d'une escale à Colombo. Lors d'un nouvel arrêt à Saïgon, Constant Girel filme les Coolies à Saigon. Finalement, il arrive à Kobe, le 9 janvier 1897, puis il s'installe à Kyoto, ville d'où est originaire Katsutarō Inabata

Au Japon, il va alterner les tournages et les séances de projection. D'après les déclarations d'Inabata, les premiers essais ont lieu dans le jardin de la compagnie électrique de Kyoto, sans doute entre le 11 et le 14 février 1897, et attire déjà une foule de curieux. La première a lieu, à Osaka, au théâtre Nanchi-Enbujō, dans le quartier des plaisirs de la ville, le 15 février 1897, sous l'égide d'un impresario de spectacles forains, Benjiro Okuda..

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 Studio Shin-e-Do, Kinbei Kusakabe, Osaka, rue des théâtres
© BNF

Le journal d'Osaka, le Mainichi shinbun, évoque, dans son édition du 16 février 1897, sous le titre "Nanchi Enbujō no shinematogurafu" cette séance inaugurale :

C'est un Français, LUMIERE, qui a inventé le cinématographe, procédé plus avancé que la photographie et qui montre le changement des choses dans chaque instant… Cela vaut la peine de le voir une fois.


Mainichi shinbun, Osaka, 16 février 1897. (cité dans KOGA, 1999)

On y apprend qu'une dizaine de films ont été projetés dont Arrivée d'un train à Battery PlacePlace de l'OpéraLabourageBarque en merLe Couronnement du Czar... Les séances vont se prolonger jusqu'au 28 février d'après le Mainichi shinbun. Le 1er mars, c'est à Kyoto que sont inaugurées les séances de cinématographie. Par la suite, d'autres projections sont organisées, non loin d'Osaka, à Kobe. 

Deux autres cinématographes Lumière commencent, de façon presque simultanée, leurs séances, dans la région de Kantō. Le premier appareil, confié par Inabata au frère d'un ami, Yokota Einosuke, pour son exploitation, inaugure ses séances au théâtre Kawakamiza de Tokio, le 8 mars 1897. Yokota Einosuke fonde plus tard la Yokota Shōkai, une des premières sociétés de production cinématographique du pays. Le second appareil, commercialisé sous le nom de Yoshizawa, offre ses premières vues animées, au théâtre Minatoza de Yokohama, le 9 mars 1897.

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Théâtre Kawakamiza, Tokio, c. 1900 [D.R.]

La diversification de l'exploitation du cinématographe annonce, en quelque sorte, le désintérêt progressif de Katsutarō Inabata pour la nouvelle invention des Lumière. Constant Girel laisse Kyoto et réside à Tokyo à partir du 14 avril 1897. Grâce à un courrier, de Kyoto, du 28 avril 1897, nous savons qu'il est passé à Yokohama où il est fasciné par les sakuras (cerisiers du Japon) en fleurs qu'il photographie et où il filme probablement la vue Déchargement dans un port. Il va également à Osaka, avant de revenir à Kyoto dans l'espoir, frustré, d'organiser une séance pour l'empereur.  C'est le 27 mai qu'il tourne plusieurs vues à Osaka, d'une pièce de kabuki dont deux figurent dans le catalogue : Une scène au théâtre japonais et Acteurs japonais : exercice de la perruqueDans le courant de l'été, Girel se rend dans le Nord de l'archipel, sur l'île de Yézo (auj. Hokkaidō) où fait escale l'escadre française à Hakodate, suivie quelques jours après par l'escadre anglaise,  (Lettre, 16 août 1897). Dans le même courrier, il annonce également son prochain retour à Kyoto.

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"Hakodaté en rade"
Souvenirs de Yézo : Août-septembre 1897, Tokio, Phototypie K. Ogawa
© BNF

Constant Girel maintient toujours des relations avec Inabata qu'il retrouve, en septembre 1897, à Kyoto, afin de filmer un acteur japonais. Certains films du catalogue pourraient correspondre à ce tournage : Acteurs japonais : danse d'homme ou Acteurs japonais : bataille au sabre. Au-delà, nous ignorons si finalement les deux hommes travaillent encore ensemble. En tout état de cause, Inabata va vite passer la main et les affaires du cinématographe pour se consacrer à ses activités professionnelles. Quant à Girel, ce qui le motive, plus que les séances de projection, ce sont bien entendu les prises de vues. L'une des plus intéressantes et significatives se situe au mois d'octobre 1897, comme il l'écrit dans sa lettre du 18 octobre. Il est de retour à Hakodate. Grâce à deux missionnaires qui lui servent de guides, Constant Girel va partir à la découverte des Aïnos, population aborigène, installée dans l'île de Yézo depuis le tout début du XIVe siècle. Le goût pour l'anthropologie et l'ethnologie qui se développe à la fin du XIXe siècle inspire évidemment Constant Girel - n'oublions pas sa formation scientifique - qui s'est déjà rendu à Hakodate et qui y revient avec la ferme intention de filmer ce peuple encore bien mystérieux. Cet intérêt ne lui est pas propre, en effet, la Bibliothèque Nationale conserve un splendide album de photographies, Souvenirs de Yézo, qui ont étaient prises en août-septembre 1897, précisément au moment ou Constant Girel, lui-même, se trouve dans l'île.

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"Piratori, femmes aïnos"
Souvenirs de Yézo : Août-septembre 1897, Tokio, Phototypie K. Ogawa
© BNF

Le catalogue Lumière conserve deux vues de ce voyage : Les Aïnos à Yeso I et Les Aïnos à Yeso II. Sur le reste du séjour, nous ne savons plus rien de précis, mais il est passé à Nagoya - dont une vue, Arrivée d'un train, est conservée -  Nagasaki, non loin du Foudji Yama. C'est pourtant de Kyoto dont il reste le plus de vues dont une assez singulière puisque nous assistons à un Repas en famille, où la famille n'est autre que celle du concessionnaire Katsutarō Inabata.

C'est ainsi que prend fin le voyage au Japon de Constant Girel. À son retour en France, il réside à Lyon pendant quelques années (1897-1902) où Il se lance dans la fabrication de pellicules sensibles :

Pellicules sensibles.- M. Girel a installé à Lyon une importante usine pour la fabrication des bobines sensibles destinées aux appareils Kodaks et autres, de toutes dimensions. Le support et la couche sensible sont très correctement fabriqués.


C. Fabre, Aide-mémoire de photographie, Paris, Gauthier-Villars, 1900. p. 141.

L'usine est située 80,  rue de la Part-Dieu, à Lyon et fonctionne jusqu'en 1902. E. Kress, quelques années plus tard, apporte quelques informations complémentaires : 

Pendant quelque temps et, peut-être à cause du litige avec la Compagnie Eastman au sujet du droit d'enroulement de la pellicule sur les bobines, M. Girel dirigea une petite usine de manutention dont les conditionnements portaient du reste son nom. M. Girel apporta, touchant les conditions matérielles où doivent s'effectuer les opérations du découpage et du bobinage des pellicules, de très heureuses modifications. Il est regrettable que des événements en dehors de sa volonté aient tout d'un coup fait disparaître une marque à laquelle le travail et la sagacité de M. Girel avaient conquis un renom mérité.


E. Kress, Le Film cinématographe, Paris, Comptoir d'édition de "Cinéma-Revue", 1912, p. 6.

Constant Girel part alors pour quelques mois à Bruxelles (1902), avant de s'installer à Paris, à partir de septembre 1902. Il reprend alors ses activités de pharmacien, 242, rue des Pyrénées. Il décède à Arinthod (Jura) le 14 février 1952.

Sources

BOEHM-GIREL Denise , "Un opérateur des Lumière" dans L'Aventure du Cinématographe, Lyon, Aléas, 1999.

DYM Jeffrey A., "Benshi and the Introduction of Motion Pictures to Japan" dans Monumenta Nipponica, Vol. 55, No. 4., hiver 2000, pp. 509-536. 

KOGA Futoshi, "L'Introduction du cinématographe au Japon" dans L'Aventure du Cinématographe, Lyon, Aléas, 1999.

Souvenirs de Yézo : Août-septembre 1897, Tokio, Phototypie K. Ogawa. (BNF).

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02/09/1896

Allemagne

Cologne

Cinématographe Lumière
<04->05/09/1896

Allemagne

Breslau

Cinématographe Lumière
<06>/09/1896 Allemagne Görlitz Cinématographe Lumière
≤18-<28/09/1896 Allemagne Cologne Cinématographe Lumière
≤ 28/09/1896-28/09/2896 Suisse Bâle Cinématographe Lumière
29/09/1896-<30/09/1896 Suisse Schaffhouse Cinématographe Lumière
 ≥ 30/09/1896-[04/10/1896] Suisse  St-Gall
Zurich
Berne
Neuchâtel
Lausanne
Montreux
Genève
Cinématographe Lumière
05/10/1896 France Cherbourg Cinématographe Lumière
09/10/1896 France Châlons-sur-Marne Cinématographe Lumière 
≤20/10/1896≥ France Marseille  
<09/11/1896> Grande-Bretagne Londres Cinématographe Lumière
<20-<25/11/1896 Italie Monza Cinématographe Lumière
< 25/11/1896 Italie Milan Cinématographe Lumière 
≤25/11/1896 Italie Turin Cinématographe Lumière 
09/01/1897 Japon Kobé, Kyoto  Cinématographe Lumière
15-28/02/1897  Japon Osaka  Cinématographe Lumière 
14/04/1897-[05/1897] Japon Tokyo  
27/05/1897 Japon Osaka  Cinématographe Lumière 
16/08/1897 Japon Hakodate Cinématographe Lumière
≥21/09/1897 Japon Kyoto  Cinématographe Lumière 
≤18/10/1897 Japon Hakodate Cinématographe Lumière 
29/12/1897 France Lyon  

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