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- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 1 décembre 2023
- Publication : 25 mars 2015
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MARSEILLE
Jean-Claude SEGUIN
Marseille, chef-lieu du département des Bouches-du-Rhône (France), compte 406 919 habitants (1894).
1896
Le Cinématographe Lumière (Rue de Noailles 3, 29 février-31 décembre 1896) → 1897)
Le poste Lumière, qui s'installe au 3, rue de Noailles, à partir de la fin du mois de février 1896, va rester ouvert jusqu'à l'automne 1897. En ce sens, il s'agit de l'un de ceux qui a la plus longue existence. L'un des responsables du poste est un certain Curtillet. L'inauguration est annoncée pour le 27 février 1896 :
La Photographie animée à Marseille
Nous apprenons que MM. Lumière frères, vont gratifier Marseille d'un spectacle extraordinaire, que Paris possède depuis quelques jours et qui remporte un succès considérable. Il s'agit de leur merveilleuse invention, le cinématographe, dont MM. Lumière font installer le merveilleux appareil, 3, rue Noailles, près du grand hôtel du Louvre et de la Paix. Le cinématographe ne se contente pas d'enregistrer les scènes animées les plus variées, mais il permet de les montrer en grandeur naturelle, à toute une assemblée, sous forme de projections qui développent les scènes les plus vécues de la vie réelle en en reproduisant les moindres détails. Pendant plus d'une minute - et que de choses peuvent avoir lieu dans une minute ! - la vie est surprise là où s'est dirigé l'objectif, e tout ce qui s'est passé se reproduit fidèlement. Une séance d'inauguration aura lieu demain, vendredi, de 8 h à 11 h, du soir, 3, rue Noailles.
Le Petit Marseillais, Marseille, 27 février 1896, 2.
Pourtant, à cause d'un problème technique, les séances ne commencent que deux jours plus tard :
Par suite d'un accident de machine, l'inauguration de cinématographe (photographie animée) n'aura lieu que ce soir, de 8 heures à 10 heures (3, rue Noailles).
Le Petit Marseillais, Marseille, samedi 29 février 1896, p. 2.
C'est donc finalement le samedi 29 février que les Marseillais vont pouvoir découvrir les images animées projetées avec le cinématographe Lumière :
L'Inauguration du Cinématographe.— Samedi soir, a eu lieu, devant une salle comble, la séance d’inauguration des projections animées, obtenues avec le cinématographe Lumière. Spectacle merveilleux, où l’illusion est frappante de vérité. L’assistance a beaucoup applaudi la sortie tumultueuse des ouvriers de l’Usine Lumière, le défilé des voitures et des cavaliers, un pugilat de gentlemen, le déjeuner de bébé, la voltige, la scène du photographe, le chargement à la Joliette, la baignade en mer, etc. Tout Marseille voudra certainement visiter le coquet local de la rue Noailles, 3, où ont lieu ces expériences si curieuses, si attachantes et si nouvelles. Le Petit Marseillais, Marseille, lundi 2 mars 1896, p. 2.
La particularité à Marseille, c'est que dès l'inauguration les spectateurs peuvent voir déjà une vue locale et cela va constituer par la suite un argument commercial pour attirer le public.
Marseille. Grand Hôtel du Louvre et Perspective de la Rue Cannebière (fin XIXe siècle)
Il faut attendre presque un mois pour qu'un article conséquent soit publié dans Le Petit Marseillais où les remarques scientifiques cèdent le pas à une description, parfois très précise, des vues offertes aux spectateurs :
Le Cinématographe Lumière
N’en déplaise à M. Fernand Brunetière, ce n’est pas en matière d’application pratique des découvertes modernes que l’on peut reprocher à la science d'avoir fait banqueroute. Nous n’en voulons pour preuve que le cinématographe (du grec kinèma, kinématos, mouvement, et grafo, j’écris, je dessine, ceci soit dit pour répondre à une aimable demande).
Quand nous nous rappelons ces jouets qui ont amusé notre enfance — phénakisticope,.zootrope, praxinoscope,— où il fallait regarder par un trou pour apercevoir vaguement une écuyère faisant de la voltige sur un cheval, des moissonneurs battant le blé sur une aire, — et plus tard le kinétoscope d’Edison, d’un progrès déjà merveilleux, mais offrant à l’œil, à travers une lentille, des personnages à peine perceptibles, se mouvant dans une demi obscurité, et que l’on voit aujourd’hui, dans une vaste salle, au rez-de-chaussée de l’hôtel du Louvre, le cinématographe étaler sur un écran, devant des centaines de spectateurs successifs, des scènes si vivantes, — on ne peut qu’être frappé de ce que la science moderne a réalisé, en tant qu’applications matérielles.
On se croirait là dans une chambre obscure où se reflètent les vues du dehors. Un rémouleur fait tourner sa roue, tandis que ses chiens évoluent autour de lui. De joyeux groupes de masques, puis un char de carnaval défilent dans une rue de Nice. Des ouvriers et ouvrières sortent d’un pas pressé des ateliers de la maison Lumière, à Monplaisir (banlieue de Lyon). Ils circulent au milieu des charrettes, des omnibus, des tramways et des bicyclettes. Des forgerons battent le fer, d’où jaillissent des étincelles. Le clown Trewey déroule sur sa tête et autour de lui une longue bande d’étoffe formant des S et des volutes sans fin. Applaudi, il salue avec grâce. De jeunes plongeurs se jettent dans la mer. Une grosse dame en sort, toute ruisselante d’eau. Elle s’accroche péniblement aux rochers de la grève. Un mur, que l’on démolit dans l’usine Lumière, s’ébranle sur sa base, vacille et tombe. Un flot de poussière remplit la cour, masque les personnages, puis se dissipe en un instant.
Mais une scène entre toutes mérite qu’on s’y arrête. C’est celle de l'arroseur. Un jardinier lance son jet d’eau d’arrosage sur ses plates-bandes. Survient un loustic qui met le pied sur le tuyau et arrête le jet. Le jardinier ébahi veut s’assurer si le tuyau n’est pas bouché. À ce moment, le mauvais plaisant ôte son pied, le jet part dans le visage du jardinier et lui fait sauter son chapeau. La victime court après l’auteur du mauvais tour, l’attrape, le ramène par l’oreille, et lui administre une correction que l’autre reçoit en riant.
Quand on pense que chacun de ces tableaux – chacune de ces « tranches de vie », comme disent les romanciers à la mode — suppose de 900 à 1.200 vues photographiques, prises sur une bande pelliculaire de 18 mètres de long sur 3 centimètres de largeur, qui se déroule verticalement dans une boîte hermétiquement close munie d’un objectif, successivement masqué et obturé, suivant que la bande arrêtée ou en mouvement, on a une idée de l’extrême ingéniosité, comme aussi de la délicatesse de l’appareil.
Ajoutons, — difficulté spéciale à notre ville, — que pour avoir la lumière électrique de jour, MM. Lumière — un nom prédestiné — ont dû installer une dynamo dans leur sous-sol. On juge de ce que cette installation a comporté de frais. Et tout cela pour vingt minutes d’amusement ! Tout Marseille voudra voir le cinématographe. — Th. Lormond.
Le Petit Marseillais, Marseille, 25 mars 1896, p. 3.
La proximité de La Ciotat - moins d'une quarantaine de kilomètres - explique sans doute que les frères Lumière soient assez présents sur ce poste et qu'ils profitent de leur séjour à Marseille pour filmer eux-mêmes quelques vues locales :
Nous apprenons que la seconde série de magnifiques vues projetées à la photographie animée est sur le point de faire place à une nouvelle série d'autres tableaux qui, comme les précédentes, constitueront un spectacle merveilleux dont le caractère scientifique et artistique montre à quel point la science et l'art sont faits pour s'entendre dans le parcours de la voie infinie du progrès. Nous ne saurions trop vivement engager les retardataires à ne pas laisser disparaître ces scènes si captivantes sans les avoir admirées. Après avoir fait installer dans notre ville leur merveilleux cinématographe en s'imposant de lourds sacrifices, MM. Lumière viennent visiter très fréquemment leur installation pour s'assurer par eux-mêmes que tout est parfaitement présenté au public. Nous apprenons que pour régaler le public et pour donner satisfaction à de nombreuses demandes, MM. Lumière sont venus eux-mêmes cinématographier des Scènes locales chères aux Marseillais et parmi lesquelles nous citerons : " La Cannebière à la sortie de la Bourse ", " Le cours Belsunce et la Cannebière ", " Embarquement sur le Chanzy ", et diverses " Scènes de notre vieux port " et " - de la Joliette ", qui ne manqueront pas d'exciter l'enthousiasme de tous leurs admirateurs. On va jusqu'à nous promettre pour la série qui va être présentée et qui excite déjà notre convoitise la fameuse vue de " L'arrivée d'un train en gare " qui, avec la féerique " Baignade en mer ", toujours redemandée, dépasse tout ce que l'esprit humain peut concevoir parmi les chefs d'œuvres.
Le Bavard, Marseille, 11 avril 1896.
C'est à la fin du mois d'avril qu'à lieu la relève de Curtillet qui part en Russie et qui est remplacé par Mathieu Moussy et Paul Decorps.
G. Ouviere, Rue de la Darse, Marseille, Mathieu Moussy et Paul Decorps (avril-juillet 1896)
© col. Jean-Claude Seguin
C'est le moment que choisit le responsable du poste pour " casser " les prix et offrir des places à 50 centimes :
Le Cinématographe. — En réponse aux nombreuses demandes qui lui ont été adressées et dans le but de permettre à toutes les familles de pouvoir profiter de cet intéressant et merveilleux spectacle, la direction de la photographie animée a l’honneur d’informer le public qu’elle a obtenu des inventeurs, MM. Lumière, l’autorisation de donner dans notre ville des représentations populaires à prix réduits au prix de 50 centimes. Nous ne saurions trop engager le public à profiter de cette bonne fortune dont nous ne pouvons que féliciter l’administration et la direction du cinématographe. Séances populaires, 3, rue Noailles, les dimanches et les jeudis, de 10 heures du matin à minuit. Demain première séance populaire.
Le Petit Marseillais, Marseille, 9 mai 1896, p. 2.
Quelques jours plus tard, une petite annonce est publiée afin de recruter un employé : " On demande jeune homme, 12 à 14 ans p. faire des courses, 3, rue Noailles, photographie animée " (Le Petit Marseillais, Marseille, 22 mai 1896, p. 4). La seconde modification significative, c'est le changement qui s'opère dans les projections elles-mêmes, avec de nouvelles dimensions de projection :
L'administration et la direction du cinématographe Lumière après avoir donné satisfaction aux demandes qui lui avaient été adressé en abaissant le prix d'entrée à 50c., continuent à ne reculer devant aucun sacrifice pour le rendre de plus en plus merveilleux. Depuis dimanche, les appareils en fonctionnement depuis le début ont été remplacés par d'autres, permettant un agrandissement plus considérable encore de tableaux où se reproduisent les scènes si étonnantes que l’on ne cesse d’applaudir. Les dimensions de l'écran donnent actuellement des tableaux de 6 m2 où les scènes de grande allure et de vastes horizons sont présentés avec toute leur réalité et ce n’est plus par une fenêtre ou une ouverture ordinaire qu’elles semblent être vues, mais bien par une de ces larges ouvertures comme celles des vérandas de nos constructions modernes que l’on assiste à des scènes de la vie réelle. Nous ne saurions trop engager le public à aller admirer ce spectacle et jouir du nouveau perfectionnement que nous signalons, et dont nous avons admiré les merveilleux effets que nulle description ne saurait traduire. Répétons seulement l’appréciation unanime : c’est merveilleux. Séances tous les jours sans interruption 3, rue Noailles, entrée 50c.
Le Bavard, Marseille, 13 juin 1896.
Un dernier aménagement est apporté à la salle, conséquence sans doute de l'arrivée de la période estivale :
A l'occasion du 14 Juillet, le cinématographe a complètement varié ses vues ; son programme est tout nouveau. Des ventilateurs donnent, dans la salle, une agréable fraîcheur.
Le Petit Marseillais, Marseille, 14 juillet 1896, p. 2.
C'est en juillet que les deux collègues Mathieu Moussy et Paul Decorps quittent Marseille, le premier pour l'Amérique du Sud et le second pour la Russie, toujours au service des frères Lumière. La relève est assurée par Joseph Camus qui a été opérateur Lumière à Clermont-Ferrand et qui se trouve dans la capitale phocéenne au mois de septembre : " Joseph Camus est à Marseille sans doute pour le cinémato. " (Marius Chapuis, Lettre à ses parents, Odessa, 18 septembre 1896). La situation du poste de Marseille semble précaire comme le révèle la correspondance " Chapuis " : " Le poste du Cinémato de Marseille existe donc toujours, que Joseph Camus y est ! Quand mon collègue y était, on parlait déjà de le supprimer. (Marius Chapuis, Lettres à ses parents et à Lucie, Odessa, 7 octobre 1896). Après les vues relatives au voyage du tsar en France, le programme est totalement renouvelé et propose des vues plus " populaires " :
Variété, c’est la devise du Cinématographe. Après les vues de Paris en fête, les pompes de l’entrée du Tzar, ce sont maintenant des scènes populaires qui attirent les spectateurs à la salle de la rue Noailles. Rien d’amusant comme ces tableaux de la vie intime, pris sur le vif, comme la place du Marché à Bâle, avec ses marchandes alignées et ses acheteurs allant de l’une à l’autre ; les danseurs tyroliens, frisant des grâces ; les joueurs de cartes aspergés par un jardinier ; les pompiers opérant des sauvetages sur un drap tendu à la hauteur d’un édifice ; le peintre mécontent crevant un tableau sur la tête d’un de jurés, le train entrant en gare de Perrache ; le va et vient de la place de l’Opéra ; les soldats suisses défilant à Lausanne ; le pont sur le Rhin, etc., etc. C’est une façon agréable de voir du pays à bon marché.
Le Petit Marseillais, Marseille, 9 novembre 1896, p. 2.
Sans doute pour attirer de nouveaux publics et rentabiliser davantage le poste de Marseille, la direction fait passer un entrefilet pour informer les institutions diverses que des séances spéciales peuvent être organisées :
La direction du cinématographe, rue Noailles, 3, nous prie d'informer les directeurs de pensionnats, chefs d'institutions, sociétés, et les ecclésiastiques, qu'elle traite de gré à gré pour des séances spéciales. On peut traiter par correspondance.
Le Petit Marseillais, Marseille, 27 novembre 1896, p. 2.
C'est vers cette époque que Joseph Camus quitte le poste de Marseille pour la Prusse. Nous ne connaissons pas les noms des employés qui prennent désormais la relève. Les séances se prolongent jusqu'à la fin de l'année et au-delà.
Répertoire (autres titres) : Une leçon de voltige, Le Photographe, La Place des Cordeliers, La Discussion, Le Repas de bébé, Chargement à la Joliette, La Baignade en mer (Le Sémaphore, Marseille, 6 mars 1896), Rémouleur, L'Arroseur, Sortie du personnel de l'usine Lumière, Carnaval de Nice, Forgerons, Écroulement d'un mur, Serpent (Le Bavard, Marseille, 21 mars 1896), Une marche militaire, Le Chapeau à transformations, Place de la Bourse à Marseille (inédite), Une partie de tric-tac, Vue de la Joliette (inédite) (Le Petit Marseillais, Marseille, 13 avril 1896, p. 2), [Depuis hier dimanche], Le Concours hippique, L'Aquarium, Bataille de femmes, Les Poissons de bébé, Concert, Partie d'écarté, Arrivée d'un train en gare, (Le Petit Marseillais, Marseille, 27 avril 1896, p. 2),Couronnement du tsar à Moscou (Le Bavard, Marseille, 18 juilet 1896), Fêtes de Moscou : Comte de Montebello et général de Boisdeffre se rendant au sacre, Entrée du tsar au Kremlin, Baignade de noires, Port de Bordeaux, Place de la Comédie à Montpellier, Boxeurs à Londres, Place du Capitole à Toulouse (Le Masque, Marseille, 30 juillet 1896), Voitures automobiles, Abattage d'un arbre, Laveuses, Moutons à l'abattoir, Procession, Marseille vieux port (Le Masque, Marseille, 1er octobre 1896), Tsar à Breslau, Nègres jetant de l'eau, Marché, Nicolas II et Guillaume II après la revue, Évian embarquement, Les Impératrices de Russie et d'Allemagne en carosse (Le Masque, Marseille, 7 octobre 1896), Cherbourg, entrée des souverains et de Félix Faure sous le hall, Paris, souverains et Félix Faure, Chasseurs à cheval, Souverains et Félix Faure au pont de la Concorde, La Tzarine retournant de l’église russe. Turcos (Le Petit Marseillais, Marseille, 17 octobre 1896, p. 2), Cherbourg : débarquement du tsar et de la tsarine, Paris : les souverains et le président de la République à la porte Dauphine, Escorte et dragons (fin du cortège), Les Souverains russes et le président de la République au pont de la Concorde, Foule sur la place de l'Opéra, Défilé des chasseurs à cheval (Le Masque, Marseille, 25 octobre 1896), Gamins jouant aux billes, Pont du Mont-Blanc (Genève), Pélicans, Danse tyrolienne, Labourage, Joueur de cartes arrosé (Le Masque, Marseille, 5 novembre 1896), Pompiers : sauvetage, Défilé d'un bataillon d'infanterie, Place du marché, Ponts de bateaux sur le Rhin, Place Saint-François et scieurs de bois, Tableaux, Danse sur scène (Le Bavard, Marseille, 14 novembre 1896), Mexique : soldats ruraux au galop, Course en sacs, Chat, Neuville : les inondations de la Saône, Neuville : sauvetage de lapins, Lyon : pompiers attaquent le feu, Défilé du Génie, Maximillianéum, Chargement du coke, Canebière, Voyageur dévalisé (Le Masque, Marseille, 20 novembre 1896), Le Cours Belsunce, La Ciotat, La Sortie d'une église à Nîmes (Le Petit Marseillais, Marseille, 29 novembre 1896, p. 2), Marché aux poissons au Vieux Port de Marseille, Chaland (La Ciotat), Débarquement de grains au Vieux Port de Marseille, Cyclistes et Cavaliers, Londres, Panorama des inondations, vue prise en chemin de fer près Mâcon, Pont des Lombards à Hambourg, Pigeons sur la place Saint-Marc, Venise, Inondations, quai de l'Archevêché, Lyon (Le Masque, Marseille, 4 décembre 1896), Marché du boulevard du Musée avec dans le fond le lycée et l'école des Beaux-Arts (Le Petit Marseillais, Marseille, 14 décembre 1896, p. 2), La Badoise, Levée des filets de pêche, Église Saint-Zacharie, Danse d'enfants, Un prêté pour un rendu, Fêtes franco-russes (Le Masque, Marseille, 18 décembre 1896).
→ 1897
Le Cinématographe Lumière (Variétés, [17]-[22] mars 1896)
C'est dans la salle des Variétés que pour quelques jours un cinématographe Lumière propose des vues animées :
Demain mercredi, aux Variétés, grande soirée au bénéfice de Mme Marie Kolb, avec un programme des plus attrayants. Première représentation de la Preuve, pièce de Barbier, jouée par les créateurs ; Mme Marie Laure et M. Duquesne. Une attraction qui sera très goûtée du public : le cinématographe lumière avec ses merveilleuses projections de photographies animées. Le bureau de location est ouvert pour cette soirée sensationnelle. Ce soir, 7e du Dindon.
Le Petit Marseillais, Marseille, 17 mars 1896, p. 2.
S'agit-il d'une usurpation d'identité ou bien les Lumière ont-ils accepté de laisser leur cinématographe organiser quelques projections de films ? Toujours est-il que seule un deuxième entrefilet évoque ces séances :
On nous prie d'annoncer qu'aux deux représentations qui seront données aujourd'hui, aux Variétés, en matinée et en soirée, un intermède sera intercalé avec deux grandes séances de la photographie animée par le cinématographe Lumière.
Le Petit Marseillais, Marseille, 22 mars 1896, p. 2.
*Le Cinématographe (Palais de Cristal, [10]-[11] août 1896)
Seule une annonce provenant d'un journal tarbais évoque le Palais de Cristal :
Cinématographe. On sait combien cette curiosité optique, suggestive application de principes scientifiques résumés en un appareil auquel M. Lumière, de Lyon, a donné, son plus grand perfectionnement [...] Aujourd'hui tout le monde veut avoir son cinématographe [...] le Palais de Cristal à Marseille...
La Liberté des Hautes-Pyrénées, Tarbes, 10-11 août 1896.
Pourtant aucun journal marseillais ne parle de cela. Le Palais de Cristal commence bien sa saison estivale le 17 mai 1896, mais la fermeture est annoncée dès le 16 juin par la presse :
LA FERMETURE DU PALAIS-DE-CRISTAL
Un événement artistique qui surprendra le public marseillais c'est la prochaine fermeture du Palais-de-Cristal
Qu'on se rassure, la décision est provisoire.
Les portes du Palais-de-Cristal closes le 30 juin à minuit, en même temps que la chute du rideau, livreront néanmoins passage, dès le lendemain matin, à une véritable armée d’ouvriers et d’artistes chargés de faire à l’établissement une toilette neuve et pimpante. Il n’est pas un coin qui doive être négligé et dire que le maître Any a été chargé de la restauration d’ensemble suffit pour que l’on soit certain d’une irréprochable exécution artistique...
Le Petit Marseillais, Marseille, 16 juin 1896, p. 2.
La réouverture de la salle de spectacles n'a lieu que le 3 septembre... mais aucun cinématographe n'est au rendez-vous (Le Petit Marseillais, Marseille, 3 septembre 1896, p. 2).
Le Cinématographe de la Foire (La Plaine, 22-[28] août 1896)
La Foire de Saint-Lazare commence le 21 août et dure trente-et-un jour. Parmi les loges présentes, il se trouve un cinématographe dont on ignore l'origine et le propriétaire :
C'est ce soir samedi à 8h que le Cinématographe animé, installé à la Plaine pour la durée de la foire, ouvrira ses portes au public pour une série de sujets du plus bel effet. De 5h à 7h du soir, séance offerte à MM. les membres des corps élus.
Le Petit Marseillais, Marseille, 22 août 1896, p. 2.
La dernière annonce publié dans la presse date du 28 août :
CINÉMATOGRAPHE ANIMÉ (face rue Saint-Savournin).-Grandes représentations.
Le Petit Marseillais, Marseille, 1896, p. 2.
Les projections se sont-elles prolongées au-delà et jusqu'à la fin de la foire ? Rien ne permet de le savoir.
Photographie animée (Brasserie Phocéenne, [2]-[22] septembre 1896)
Le photographe Antoine-Jacques Damiani est le responsable des projections de photographies animées qui ont lieu à la Brasserie Phocéenne sur les allées de Meilhan :
On annonce pour tous les soirs, de 8 h à minuit, à la Brasserie Phocéenne des Allées de Meilhan, des séances de scénographie, par le nouveau procédé Américan-England, qui seront exécutées par M. Damiani, photographe.
Le Petit Marseillais, Marseille, 2 septembre 1896, p. 2.
Des annonces très lapidaires sont publiées jusqu'au 22 septembre :
PHOTOGRAPHIE ANIMEE (Brasserie Phocéenne).- Tous les soirs, de 8 heures à minuit, entrèe, 0,25.
Le Petit Marseillais, Marseille, 22 septembre 1896, p. 3.
1897
1896 ← Le Cinématographe Lumière (3, rue de Noailles, 1er janvier-> 3 octobre 1897)
← 1896
Le cinématographe Lumière du poste de Marseille continue ses projections une bonne partie de l'année 1897. Les noms des employés et de l'opérateur nous sont inconnus. Sans doute pour relancer quelque peu l'intérêt du public et des journalistes, la presse est conviée à une séance de cinématographie :
Invité par le directeur de la photographie animée à une séance du cinématographe, nous avons été émerveillé à la vue des splendides tableaux représentant les Fêtes du mariage du prince de Naples. L'on se trouve surpris au Défilé du cortège royal où tout le luxe d'une cour s'étale, ainsi que celui des Carabiniers, à citer également plusieurs Vues prises en Amérique : Arrivées de trains électriques et Défilé de policemen. Nous engageons le public à se rendre rue de Noailles, 3, où il se trouvera transporté au milieu des fêtes de Rome et en pleine Amérique.
Le Radical, Marseille, 8 janvier 1897
Quelques jours plus tard, un article plus détaillé offre des résumés des nouvelles vues animées proposées et avec comme clou de la soirée, une vue " à rebours " :
La semaine passée le Cinématographe Lumière nous transportait dans les principales Rues de New York et de Boston et nous donnait une représentation parfaite du mouvement si actif des piétons et des voitures dans les rues des grandes villes américaines. A partir d'aujourd'hui de nouvelles Vues de New York nous font assister, l'une au Patinage du parc central. Puis c'est à Alger que nous transporte le cinématographe au Chargement d'un wagon de tonneaux d'abord, dans la Rue Bab-Azoum ensuite et finalement dans le quartier où nous assistons à plusieurs scènes locales intéressantes. La Bataille de femmes apporte les notes comiques dans cet intéressant programme qui sera terminé à chaque représentation par l'admirable vue du Sauvetage des pompiers, projetée d'abord dans les conditions ordinaires, puis à rebours. C'est devant le succès considérable remporté par cette curieuse vue que la direction a décidé de la laisser au programme afin de permettre aux retardataires d'admirer une des scènes si comique de la vie à l'envers.
Le Radical et l'Egalité de Marseille, 18 janvier 1897.
Les séances vont se dérouler sans heur jusqu'au mois de mai. La catastrophe du Bazar de la Charité, à Paris va conduire les autorités marseillaises à inspecter le local dans lequel se déroulent les projections animées comme en témoigne l'article suivant :
Après la visite de l'administration sur la sécurité de l'installation du Cinématographe, le public continue à affluer. Le défilé d'artillerie turque et Le défilé d'infanterie turque au moment de leur embarquement pour la guerre; Le roi d'Italie et le prince Victor passant la revue ; les Chantiers du pont Alexandre III à Paris; le Cheval sauteur ; les sauts périlleux par un clown; les Exercices de barres parallèles; le Saut du cheval en travers.
Le Bavard, Marseille, 5 juin 1897.
C'est à la fin du mois de juillet qu'un premier article annonce le départ prochain du cinématographe. Généralement, ces avis ont pour but de réactiviser l'intérêt du public :
La direction du Cinématographe Lumière étant sur le point de son départ, qui est irrévocablement fixé à dimanche soir à minuit, tient à montrer aux Marseillais les scènes animées les plus variées qui sont reproduites en grandeur naturelle. Le public ira en foule dimanche assister aux dernière représentations. Nous citerons quelques scènes principales : Déchargement de grains à Marseille, Course de taureaux, Carnaval de Nice, Duel à l'épée, Le Boeuf Gras à Paris, Panorama à Aix-les-Bains.
Le Bavard, Marseille, 31 juillet 1897.
Dans le cas présent, il semble que le cinématographe ait continué à fonctionner, même si la presse n'en dit mot. C'est à fin du mois d'août que la vente du cinématographe Lumière est annoncée.
Le Petit Marseillais, Marseille, 26 août 1897, p. 4.
Cette annonce est à nouveau publié à la mi-septembre (Le Petit Marseillais, Marseille, 15 septembre 1897, p. 4). Des séances semblent avoir eu lieu jusqu'au 3 octobre (Le Masque, Marseille, 3 octobre 1897).
Répertoire (autres titres) : Roi et reine d'Italie et prince de Montenegro, Reine et princesse d'Italie, Pont de Broocklyn, Arrivée d'un train à Ballery, Dentiste (Le Radical et l'Égalité de Marseille, Marseille, 4 janvier 1897), Vues d'Alger, Naples et d'Amérique (Le Radical et l'Égalité de Marseille, Marseille, 11 janvier 1897), Place Ferravia à Naples, Une rue d'Oran, Place Termini à Rome, Rue Carlo Alberti à Gênes, Défilé d'un bataillon de Turcos, Le Général Saussier et son état-major (Le Radical et l'Égalité de Marseille, Marseille, 25 janvier 1897), Grande roue à Chicago, Arrivée des toréadors, Écriture à l'envers, Train à Melbourne, Foro romano (Le Radical et l'Égalité de Marseille, Marseille, 4 mars 1897), Escrime à la baïonnette, Assaut au portique, Arrivée du Brennus à Villefranche, Scènes du dernier Carnaval de Nice avec des costumes et chars des plus pittoresques (Le Radical et l'Égalité de Marseille, Marseille, 16 mars 1897), Assaut d'un mur, Bocal aux poissons rouges, Le Cuirassier amoureux, Le Défilé des chasseurs alpins, Le Combat de coqs, "C'est demain que les amateurs de bicyclettes pourront aller admirer une vue qui aurait été prise au Départ des pédaillistes, Rassemblement du 24e chasseurs alpins, Panorama du quai de la Saône à Lyon (Le Masque, Marseille, 29 mars 1897), Une vue de Washington, Un défilé d'artillerie, Charpentiers et Cantonniers, Défilé d'un club républicain en Amérique, La Boxe en tonneaux exécutée par un amateur bien connu prestidigitateur M. Gérard de la Roche (Marseille élégant, Marseille, 11 avril 1897), La Guerre gréco-turque, Défilés de l'artillerie et de l'infanterie turques au moment de leur embarquement (Le Petit Marseillais, Marseille, 30 mai 1897), Exercices de gymnastique à la barre fixe, Équilibristes et sauts en hauteur, Voltige, Dragons, sauts d'obstacles, Chars tournants, 99e de ligne, assaut aux cordages (Le Radical et l'Égalité de Marseille, Marseille, 22 juin 1897).
Le Cinématographe Pirou (Alcazar, <10> mai 1897)
Il est probable que le Cinématographe Pirou qui fonctionne à l'Alcazar au début du mois de mai soit en réalité le même que celui qui a présenté des vues animées à Nice pendant des mois:
ALCAZAR
Afin de tromper l'attente du public pendant les entr'actes nécessités par le spectacle, la Direction a fait installer dans un hall spécial (cour, côté gauche), le cinématographe d'Eug. Pirou, le grand photographe parisien qui fait courir tout Paris au Grand-Hôtel, et qui a obtenu un immense succès au Casino municipal de Nice. Parmi les sujets qui figurent au programme, nous citerons: Le Coucher de la Mariée (en couleur); On demande un Modèle; La Bataille de Fleurs à Nice; Pioupiou et nounous, ces projections durent plus d'un quart d'heure; elles sont d'une netteté merveilleuse. C'est la véritable photographie animée: on reste stupéfait devant un tel résultat.
Les séances sont données, à prix réduit, le soir, pendant tous les entr'actes, et de 2 h à 6 h., les jours de matinée.
Ce soir a lieu la représentation au bénéfice de Max-Déarly, le sympathique artiste, avec le concours de M. Marcel Boudouresque, etc., et la première des Deux Mômes, parodie des Deux Gosses.
Les Tablettes marseillaises, Marseille, mardi 10 mai 1897, p. 3.
1898
Le Cinématographe (2, rue de Rome, [4]-mai 1898)
Une brève annonce indique que des séances sont organisées 2, rue de Rome, au cours desquelles est projetée La Vie et la Mort de Jésus-Christ en 12 tableaux dont l'origine reste incertaine :
CINÉMATOGRAPHE, 2, rue de Rome.-De 10 h à midi, et de 2 h à 11 h., la Vie et la Mort de Jésus-Christ, 12 tableaux. Entrée : 0,50.
Le Petit Marseillais, Marseille, 4 mai 1898, p. 3.
Cinématographe Vente (mai 1898)
Les ventes de cinématographe figurent souvent dans les petites annonces des journaux. En l'occurrence, nous ignorons le type d'appareil proposé :
A VENDRE Cinématographe complet avec ses accessoires en parfait état : vues en couleur ou non, au choix de l'acheteur. S'adresser boulevard de la Major, 45, rez-de-chaussée.
Le Petit Marseillais, Marseille, 4 mai 1898, p. 4.
Cinématographe de la Foire (Face rue Sibié, [26] août-[20] septembre 1898)
C'est à l'occasion de la foire de St-Lazare, qui commence le 21 août et se termine trente-et-un jours plus tard, qu'une loge foraine propose des projections de vues animées :
CINÉMATOGRAPHE (en face la rue Sibié).-Dernier perfectionnement ; sans trépidation, avec vues coloriées.
Le Petit Marseillais, Marseille, 26 août 1898, p. 3.
Sans autre information, les annonces sont publiées pendant plusieurs jours avant qu'une modification ne soit introduite :
CINÉMATOGRAPHE (en face la rue Sibié).-Troupe singalaise pour la première fois à Marseille.
Le Petit Marseillais, Marseille, 7 septembre 1898, p. 4.
Plus rien jusqu'au 22 septembre, date de la dernière annnonce (Le Petit Marseillais; Marseille, 20 septembre 1898, p. 3).
Le Biographe américain (Palais-de-Cristal, 11 novembre-> 11 novembre 1898)
C'est à partir du 11 novembre 1898 que le Palais-de-Cristal va proposer des projections de vues animées avec le Biographe américain :
Palais-de-Cristal.- A 2 h. et à 8 h., le Ballet Volant ; Mmes Dubernay, Dufay ; MM. Grinda, Staing, etc. L'Agence Cupidon, vaudeville à grand spectacle. Demain, le Biographe américain.
Le Petit Provençal, Marseille, 10 novembre 1898, p. 3.
Photo Marc Tully (46, rue St-Ferréol), L'inauguration du Nouveau Palais de Cristal aura lieu en octobre 1909.
La Salle : Avant la reconstruction (mars 1909)
1900
Le Cinématographe (22 rue Cannebière/Merveille Théâtre, <31> mars 1900)
Dans la salle du Merveille-Théâtre, un cinématographe présente des vues animées, pour l'essentiel, du catalogue Méliès :
Merveille-Théâtre (22, rue Cannebière).- La direction a l'avantage de prévenir le public qu'elle vient de recevoir de nouvelles vues de la Guerre du Transvaal, telles que la Reddition du Général Cronje à Paadeberg, son arrivée à Cap-Town, les Prisonniers Boers, etc., etc. Puis des scènes comiques, qui obtiennent à Paris, en ce moment, le plus grand succès, telles que le Coucher de la Mariée, ou Triste Nuit de Noce (disons que ceci peut être vu par tous parents et enfants), puis la Salle à Manger Fantastique, le Diable au Couvent, Neptune et Amphitrite, vue prise en pleine mer, d’un effet saisissant ; la Sortie de la Messe de Midi à l’Eglise des Réformés, et beaucoup d autres scènes inédites et uniques dans leur genre, etc., etc."
Le Petit Provençal, Marseille, samedi 31 mars 1900, p. 2.
Le Cinématographe d'Abraham Dulaar (Plaine Saint-Michel, [18] août-[18] septembre 1900)
À l'occasion de la foire, l'Athénéum-Théâtre d'Abraham Dulaar propose des projections animées avec le Biographe en couleurs :
TOUR DE FOIRE
La foire Saint-Lazare est ouverte depuis une huitaine. Petits et grands nous irons chacun à notre tour, accomplir le pèlerinage traditionnel, si cher aux Marseillais, les uns par amusement, les autres, comme moi, par devoir professionnel. Mais qu'importe la cause, si le but est le même !
[...]
L'Atheneum-Théâtre est une attraction nouvelle qui ne manquera pas d'attirer une foule nombreuse, tant par son biographe en couleurs que par ses visions lumineuses aériennes.
La femme volante, suspendue par des fils invisibles et qui se promène sans gêne aucune dans les aires, est assurément l'attraction sensationnelle du programme, aussi prédisons-nous un succès sans précédent à la direction de ce charmant établissement.
Littoral-mondain, Marseille, samedi 25 août 1900, p. 2.
Une autre annonce est publiée dans les premiers jours de septembre :
Atheneum-Théâtre.-La femme volante obtient toujours un grandissime succès, ainsi que les séances du Biograph en couleurs. C'est l'habituel rendez-vous du petit monde enfantin, aussi la salle ne désemplit-elle jamais.
Littoral-mondain, Marseille, 8 septembre 1900, p. 2.
L'Athénéum-Théâtre est encore annoncé le
1902
Le Cinématographe d'Abraham Dulaar (Plaine Saint-Michel, <13->27/09/1902)
Abraham Dulaar, propriétaire de la loge Atheneum Théâtre, propose des projections de vues animées :
CHAMP DE FOIRE
[...]
Atheneum-Théâtre (Plaine Saint-Michel).- En matinée et tous les soirs: la femme volante, travail aérien; le cinématographe; Le Rêve de Noël.
Le Petit Provençal, Marseille, samedi 13 septembre 1902, p. 3.
Cette même annonce est encore publiée le 27 septembre.
1903
Le Cinématographe perfectionné d'Abraham Dulaar (Plaine Saint-Michel, [20] août-[14] septembre 1903)
Sur le Champ de Foire, Abraham Dulaar a installé sa loge Théâtre Aérogyne et propose des projections de vues animées avec son cinématographe perfectionné :
THÉÂTRE AÉROGYNE.-En matinée, de 2 h 1/2 à 4 h 1/2; en soirée, à 8 h 1/2: la Femme volante; les Visions célestres; le Mage Ordonoff; le Cinématographe perfectionné.
Le Petit Marseillais, Marseille, jeudi 20 août 1903, p. 3.
Un bref article donne quelques informations complémentaires :
Le théâtre aérogyne est digne de Barnum et on y trouve groupés les quatre plus rares, plus curieuses, plus extraordinaires et plus sensationnelles attractions: la femme volante, qui fit les belles soirées de l’AIcazar d’été, à Paris; les visions célestes; Liddy d’Andorre et Ordonoff, dans leurs expériences d’hypnotisme et de transmission de pensée, et, enfin, le cinématographe perfectionné comprenant plus de 200 sujets en couleur.
Le Petit Marseillais, Marseille, vendredi 21 août 1903, p. 2.
Le spectacle est encore annoncé le 14 septembre dans le même journal.
1904
Le Palais de l'Électricité d'A. Bonnet (<23> septembre 1904)
Le forain A. Bonnet installe son Palais de l'Électricité en septembre :
Le Grand Palais de l’Electricité, que dirige avec tant de compétence l'aimable M. Bonnet, offre, en ce moment, à ses nombreux visiteurs, un sujet on ne peut plus intéressant : La Grève, drame social en 5 actes, que tout le monde voudra voir. Indiquons encore que le programme comporte, en outre, diverses scènes cinématographiques de la guerre russo-japonaise et enfin l’exhibition d'un sujet très intéressant: M. Simon Aiguier, dit l’homme protée, et qui est remarquable dans ses trans formations.
Le Petit Marseillais, Marseille, vendredi 23 septembre 1904, p. 2.
1905
Le Palais de l'Électricité d'A. Bonnet (<1er> septembre 1905)
Le forain A. Bonnet installe son Palais de l'Électricité en septembre :
PALAIS DE L'ÉLECTRICITÉ
Une des plus remarquables attractions que contient notre champ de foire, est certainement le Palais de l’Electricité que dirige avec tant d'habileté M. Bonnet. A chaque représentation, nouveau programme, telle est la devise de ce directeur consciencieux qui veut laisser parmi nous le meilleur et le plus durable des souvenirs. Aussi, le public récompense-t-il ses louables efforts en emplissant à toutes les séances ce magnifique établissement.
Le Petit Provençal, Marseille, 1er septembre 1905, p. 4.
1906
Le Cinématographe parisien (Alcazar Léon Doux, <4> mai 1906)
Au nombre des numéros, figure le cinématographe parisien dans le spectacle proposé en mai :
ALCAZAR LEON DOUX
Ce soir, â l'occasion du grand gala, 12 débuts. Citons d’abord : Camille Ober, l’exquise chanteuse, phénomène vocal ; Delmarre, l’amusant chanteur comique ; Frémy, le gai tourlourou ; Bacchus et Miss Milles, duettiste américans; Ninon Thalie, chanteuse â diction ; Ditel Ditch, parodiste franco-américain ; Breens, trio, puny juggles ; M. Donguy, chanteur à voix ; Paul Darsy, doiseur ; Melor, genre. Succès croissant des princesses chinoises. Carlys et ses chien ; Tom Titt, Imitateur. Le cinématographie parisien, avec des vues nouvelles. Tout cela contribuera à faire un gala sensationnel.
Le Petit Provençal, Marseille, vendredi 4 mai 1906, p. 4.
Le nouveau Cinématographe parisien (Eden-Théâtre, 1-2 septembre 1906)
Des séances cinématographiques sont organisées à l'Eden-Théâtre au début du mois de septembre :
Eden-Théâtre.-On nous prie d'annoncer, pour aujourd'hui samedi, et demain dimanche, trois séances sensationnelles données par le nouveau Cinématographe parisien, avec un programme des plus variés de vues nouvelles et toutes d'actualité. Ces représentations seront données par un appareils des pus perfectionnés, afin d'éviter les arrêts, la trépidation et assurer aux spectateurs une agréable soirée.
Le Petit Marseillais, Marseille, samedi 1er septembre 1906, p. 2.
Le Cinématographe parisien (Alcazar Léon Doux, 7 septembre->13 octobre 1906)
La réouverture de l'Alcazar Léon Doux a lieu le 7 septembre avec au programme de nombreux numéros dont le Cinématographe parisien :
Réouverture de l'Alcazar Léon Doux
La solennité artistique toujours si impatiemment attendue de la réouverture de l’Alcazar Léon Doux a lieu chaque année avec un éclat nouveau. Hier soir, le tout-Marseille élégant et mondain avait envahi la coquette salie du cours Belsunce qui, resplendissante de lumières, et toute rajeunie en un décor à la lois pimpant et luxueux, présentait son aspect des grandes soirées de gala. Et jamais représentation ne se déroula dans un ordre plus merveilleux.
Le programme avait été élaboré avec ce souci éclairé dé plaire au public où se reconnaît le goût artistique de M. Léon Doux et de l’excellent administrateur de l’établissement, M. Franck.
Il nous suffit de citer les noms de Mme Anna Thibaut, l’étoile incontestée des plus grands concerts de la capitale, dont le talent apparaît toujours plus jeune et plus délicieux ; de M. Darbon, le fin diseur de la Scala, que l'on ne s'est pas lassé d’applaudir et qui a détaillé en véritable Marseillais une plaisante chanson sur notre Exposition Coloniale ; de l'exquise chanteuse Mlle Lise Modard ; du joyeux tourlourou Médy ; de Mlle Gilda ; de M. Maximain. etc.
Signalons aussi le succès du célèbre magicien the grenat Roland, dont l’habileté tient du prodige, des Sisters Florence, trois merveilles d’élégance et de grâce et du Cinématographe parisien.
Tous ces "numéros" forment dans l’ensemble un spectacle des plus intéressants et des plus gais.
Le public, en tout cas, l'a goûté avec une joie qui s'est manifestée durant tout le cours de la soirée par de longs et chaleureux applaudissements.
L'orchestre, sous la conduite de son nouveau chef. M. Cayrou, s’est vaillamment comporté. Une bonne part lui revient dans le succès de cette magnifique soirée de début qui inaugure de la plus brillante façon la saison nouvelle.
Le Petit Provençal, Marseille, 8 septembre 1906, p. 3.
À la mi-octobre, les séances se prolongent encore.
Le Palais de l'Électricité d'A. Bonnet (Plaine Saint-Michel, <27 septembre->1er octobre 1906)
Le forain A. Bonnet a installé son établissement sur la plaine Saint-Michel où il propose des projections animées :
Au Palais de I Electricité. — S’il est une attraction qui mérite de retenir l’attention des familles qui font de notre champ de foire leur promenade journalière, c’est bien le Palais de l'Electricité, que dirige avec tant de souci le sympathique M. A. Bonnet. Les sujets que l’intelligent directeur fait défiler sous les yeux des nombreux spectateurs qui ne cessent d’emplir ce vaste et confortable établissement, sont de véritables chefs-d'œuvre. C’est une heure des plus agréables à passer.
Le Petit Provençal, Marseille, 27 septembre 1906, p. 2.
Les séances se prolongent en octobre:
Sur la plaine Saint-Michel, qui domine la ville, se dresse le Palais de l'Electricité, avec ses multiples lampes électriques qui attirent de loin un nombreux public.
La place nous manquerait s'il fallait énumérer ici les nombreuses vues qu'un directeur intelligent, M. Bonnet, fait passer chaque soir sous les yeux de ses spectateurs.
Phono-ciné-gazette, 2e année, nº 37, Paris, 1er octobre 1906, p. 371.
Le Palais Électrique de M. Marc (<1er> octobre 1906)
Le Palais Électrique, qu'il ne faut pas confondre avec le précédent [Palais de l'Électricité], s'élève à quelques pas, et justifie également la faveur que le public marseillais accorde aux vues animées. Le Directeur, qui serait marseillais s'il n'était pas gascon, sait avec intelligence attirer l'eau au moulin et les représentations de l'établissement de M. Marc prouvent qu'il sait plaire et captiver son monde.
Phono-ciné-gazette, 2e année, nº 37, Paris, 1er octobre 1906, p. 371.
Le Bijou cinématographe de M. Robert (<1er> octobre 1906)
M. Robert organise des séances de vues animées avec l'aide du projectionniste M. Martial :
A la Bohème ! en pleine Canebière, le Bijou cinématographe est monté de son sous-sol, jadis célèbre par les auditions du Chat-Noir et des Quat'z-Arts ! C'est sur la terrasse même du café que se tend l'écran sur lequel M. Martial, un jeune projectionniste de talent, lance des flots de lumière dont les rayons s'épanouissent en scène animées de tous genres.
Voilà une innovation due à l'intelligent propriétaire M. Robert et qui ne tardera pas à être suivie par d'autres cafetiers. Ces projections, un moment interdites, ont enfin repris place sur la voie publique ; elle méritaient d'être signalées.
Phono-ciné-gazette, 2e année, nº 37, Paris, 1er octobre 1906, p. 371.
Le cinématographe Bruneau et Ce (>1er octobre 1906)
Le Cinématographe Bruneau et Ce annonce sa prochaine réouverture :
Rue Saint-Ferréol, le cinématographe Bruneau et Ce annonce sa réouverture comme très prochaine.
Phono-ciné-gazette, 2e année, nº 37, Paris, 1er octobre 1906, p. 372.
Le cinématographe (L'Eldorado, >1er octobre 1906)
L'Eldorado annonce une réouverture avec un nouveau cinématographe :
D'autre part, on annonce également la réouverture de l'Eldorado avec une installation cinématographique bien supérieure à celle qui fut présentée l'année dernière par le Napoléon Rancy. 0n parle d'un nombreux orchestre et d'une foule d'artistes et d'accessoiristes chargés d'imiter tous les bruits imaginables. Attendons l'ouverture pour juger.
Phono-ciné-gazette, 2e année, nº 37, Paris, 1er octobre 1906, p. 372.
Le cinématographe à l'Exposition Coloniale (>1er octobre 1906)
À l'Exposition Coloniale, Léopold Bernard, commissaire spécial, propose les vues animées qu'il a prises en Indo-Chine :
Laissons de côté les établissements de moindre importance, pour essayer d'esquisser les installations cinématographiques de l'Exposition Coloniale.
En tout honneur, la première place revient à M. Léopold Bernard, commissaire spécial chargé par le gouvernement d'apporter, si je puis m'exprimer ainsi, l'Indo-Chine à Marseille. A peine est-on, entré dans ce hall annamite, qu'inondent des flots de lumière, que tout s'éteint et que, sur un vaste miroir écran, nous voyons défiler sous nos yeux les mœurs et les coutumes, les usages des annamites, des cambodgiens, des tonkinois ; c'est merveilleux et j'avoue n'avoir jamais rien vu d'aussi beau.
Toutes ces vues prises par M. Léopold Bernard lui-même pour l'Exposition Coloniale sont projetées par de jeunes opérateurs annamites d'une dextérité étonnante.
Les vues d'une netteté et d'un fini remarquables ont été tirées par la maison Pathé ; elles mériteront, nous n'en doutons pas, pour celui qui les a prises avec tant de talent, une distinction spéciale et une récompense particulière.
Le soin d'organiser un enseignement aussi attractif que celui des vues animées, a été confié a M. Outrey, commissaire général de la Cochinchine à l'Exposition Coloniale de Marseille.
Quoique placé en arrière du théâtre Indo-Chinois, le cinématographe est constamment visité par les amateurs des scènes vécues, car les vues de Cochinchine, d'Annam, du Tonkin, du Laos, et du Cambodge, donnent l'illusion de la réalité en même temps qu'une idée juste de la richesse et de la beauté de nos grandes colonies d'Extrême-Orient.
Après les ruines d'Angkor, une des merveilles du monde, Pnom-Penh, la capitale du Cambodge, et son Pnom, à l'escalier fantastique, sur lequel se dressent des géants et des monstres, nous retrouvons les petites danseuses de Sisowath, qui ont charmé les Parisiennes au Pré-Catelan et attiré tout Marseille à l'Exposition.
Puis, le long défilé des éléphants du roi. Les paysages cochinchinois avec leur végétation exubérante et leur grouillante population ; il y a là particulièrement des foules d'enfants chinois, birmans, indiens, annamites, cambodgiens, jouant dans la cour d'une école, c'est une vraie fourmilière humaine; en un mot, tout ce qui peut renseigner absolument sur la vie et les mœurs de ces curieux pays, se déroule animé, pendant une demi-heure, sous les yeux du public sans cesse se renouvelant.
Toutes les vues ont été prises sur place par le professionnel de talent, doublé d'un véritable artiste, qu'est Léopold Bernard, et pour le compte du gouvernement de l'Indo-Chine. Un personnel exclusivement annamite est chargé de la manœuvre des appareils perfectionnés de la Maison Pathé, pendant que le jeune et intelligent Toï explique successivement les vues au spectateur et cela avec une pureté de langage étonnante ; la langue annamite étant surtout phonétique, la prononciation étant douce et chantante, on éprouve un véritable charme a écouter ses courtes énonciations.
La fabrication des bandes cinématographiques, malgré la chaleur et l'humidité de la colonie, n'a pas été un travail facile, les professionnels doivent s'en douter, mais M. Léopold Bernard est un travailleur obstiné que rien n'arrête. Depuis dix-huit ans en Indo-Chine, il s'est des premiers occupé du cinématographe, et, le premier, il a fait connaître dans ces curieux pays, cette merveilleuse invention, avec laquelle il a passionné les populations indigènes. Là-bas, on l'appelle "Léopold" tout court : c'est un familier, un sympathique, qui amuse et qui instruit. Tous les coloniaux le revoient avec plaisir au théâtre Indo-Chinois ; toute l'Indo-Chine le connaît. Je suis heureux d'ajouter ces quelques lignes à celles que M. Gaspard Galy a publiées dans le Petit Marseillais et de constater cambien il a réussi en mettant le cinématographe à la hauteur d'une méthode pédagogique.
(A suivre)
F. MEUNIER.
Phono-ciné-gazette, 2e année, nº 37, Paris, 1er octobre 1906, p. 372.