Orlando AVERINO

([c. 1870]-≥1909)

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Orlando Averino

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Orlando Averino, d'origine italienne, né dans les années 1870, est membre d'une célébre famille d'artistes connue, dans les années 1880, sous le nom de troupe Zig-Zag, composée d'une cinquantaine de personnes. Dès 1884, il participe aux spectacles organisés par les Averino, en Europe. À Barcelone, il danse au théâtre Ribas :

En el intermedio del primero al segundo cuadro [Los soldados de plomo] la bonita danza El cosaco ruso, bailada por el picolo Orlando Averino.


La Vanguardia, Barcelone, 14 décembre 1884, p. 3.

En mai 1889, la troupe Zig-Zag se produit en Belgique (Anvers) où elle présente la pantomime Le Paradis et l'Enfer dans laquelle Orlando intervient. Au début des années 1890, la troupe Zig-Zag et les Averinos présentent de nouveaux spectacles dans la région lyonnaise. À Saint-Étienne, la troupe propose une nouvelle pantomime et Orlando Arevino séduit dans son rôle de Pierrot : 

Eden-concert [...] Les Avérinos font toujours grand plaisir dans la pantomine : M. Guillaume, dans le rôle de Rodrigue,fait preuve d'un talent approfondi qui nous rappelle Debureau. Citons aussi Mlle Mary Averino dans le rôle de la comtesse d'Altavilla et M. Orlando-Avérino étourdissant dans celui de Pierrot. La richesse des costumes, la mise en scène, les ballets sont superbes, c'est incontestablement la meilleure troupe de ce genre.


Le Stéphanois, Saint-Étienne, 10 avril 1891, p. 2.

Le cirque Rancy, l'un des plus importants en France, est installé à Lyon et offre également aux clowns un espace pour présenter leurs numéros : "Quant aux clowns NinyAverino et à l'inévitable Auguste, ils sont, avec une bande de leurs collègues, la gaîté de la soirée. Il faut voir Averino imiter le chef de gare" (Revue comique normande, 12 octobre 1895, p. 7). Il semble que peu de temps après, Orlando va faire équipe avec l'espagnol Antonio Lozano : "Averino et Antonio sont de bons sauteurs" (L'Art lyrique, Paris, 25 décembre 1898, p. 12). C'est à Paris, au cirque Médrano, à partir de1902, que les deux artistes vont se faire reconnaître, dans des numéros comme La Statue, Les Gâteaux, Les Tribulations d'une nounouLes Frères casse-piedLe Départ pour la RussieLa Guêpe... L'un de ces numéros pourrait avoir été joué pour la vue Pathé nº 634, Les Clowns Averino et Antonio:

Puis voici Averino et Antonio, franche gaîté méridionale dans l'enterrement  du chien... chien qui renaît de ses cendres après avoir sauvé des flammes le gosse à Gugusse et avoir été pleuré par sa veuve, caniche au long voile.


L'Universel, octobre 1904, p. 515 

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Antonio Lozano (1877-1918), à gauche, et Orlando Averino, à droite, c. 1902-1906
© Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée

Les partenaires vont progressivement se séparer. Déjà, en 1905, Orlando Averino présente seul une "parodie spirituelle". Dès 1906, il intègre la troupe du Cirque d'hiver avec "MIchell", son nouveau partenaire, avec lequel il partage l'affiche dans la pantomime Pierrot apache (1907), puis "Théodore". Il intègre le Nouveau Cirque, en 1908, où il retrouve Chocolat dans Cocoriquette (1909) Foottit réserviste (1909), une "fantaisie comique et nautique". On peut saluer son initiative de participer à des animations pour l'Hôpital des enfants malades.

L'OEUVRE LAÏQUE.- Cette oeuvre laïque d'éducation scolaire vient de réaliser une charmante pensée qu'elle avait eue. MM. Riffard, président et Camille Servat, vice-président, se sont rendus, il y a quelques jours, dans l'après-midi, à l'hôpital des Enfants-Malades, accompagnés de l'excellent clown Averino et de son Auguste Chocolat, très obligeamment prêtés par M. Debray, directeur du Nouveau-Cirque, des comiques Leblanc, Pedro et Saint-Lo, et du prestidigitateur Addo, qui leur avaient assuré leur gracieux concours. Sous la conduite de M. Janse, directeur de cet hôpital, qui, de la façon la plus aimable, s'était mis à la disposition de l'Oeuvre, ils sont passés dans toutes les salles. Les excellents artistas ont dépensé sans compter toute leur verve et les rires des petits malades les ont récompensés de leurs généreux efforts. L'Oeuvre laïque continuera aec les mêmes artistes et avec d'autres de leurs camarades ces après-midi divertissantes, dont les enfants et le personnel de surveillance garderont un ineffaçable souvenir.


Le Rappel, Paris, 25 juin 1909, p. 4

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Chocolat et Averino dans la salle des invalides de l'Hôpital des enfants malades
 Caras y Caretas, nº 633, Buenos Aires, 19 novembre 1910

On ignore la suite de sa carrière. Il ne faut pas le confondre avec son beau-frrère. Voir ci-après.

Michel SELLIER, dit "AVERINO"

Son beau-frère MIchel Sellier (Sète, 12 avril 1882-?), après son mariage avec Emma Averino (Paris 18e, 18 juillet 1905), va porter le nom d' "Averino". Il débute à l'âge de douze ans. Il est formé par le clown Gaston Léandre, et apprend l'art du sauteur. Il se fait également remarquer comme clown et acrobate. Il est spécialiste d'un saut périlleux avant au-dessus de quatorze chaises, il réalise un numéro de casse-cou à vélo, le "looping the loop" et crée également un numéro comico-acrobatique, Une leçon de gymnastique à Joinville. Il est mobilisé en 1914 et a laissé un témoignage :

Un Cettois dans les tranchées. —
Michel Sellier, Averino , dit ie Capouchin , écrit du Nord à sa famille à la Pointe Courte une intéressante lettre dont nous extrayons quelques passages :
... Nous progressons toujours, voilà 3 jours les Allemands étaient à 2 kilomètres et aujourd'hui ils ont reculé à 3 kilom. 500 . Je vais vous en conter une bien bonne qui vient de se passer chez nous au... Notre lieutenant , un pince sans rire , ayant trouvé en route un phonographe et quelques disques, nous otlre de temps à autre un concert gratuit , mais ce sont toujours les mêmes airs. Comme nous les connaissions beaucoup il eût l'idée d'en faire profiter nos voisins Alboches , car pour ceux-là ils étaient nouveaux et dans la nuit , tranquillement, il s'en fut à 30 mètres des tranchées ailemandes placer son phonographe . Dans l'obscurité et le calme de la nuit des deux côtés des tranchées on entendit une belle voix de ténor chanter « Amis, amis, secondez ma vaillance » de Guillaume-Teil.
Les Boches furent estomaqués, mais ne bougèrent pas. Changement de programme : cette fois c'était le lamento de la Tosca auquel succéda une entraînante polka . Sur cet air badin nos voisins sortent de leurs trous et partent à danser. Ah ! mes amis quelle tournée, nous leur avons envoyé. Personne n'est allé rechercher ie phonographe, mais il avait une garde tombée au poste d honneur...
Vous le voyez s'il y a des choses bien tristes à ia guerre, on en voit qui sont plutôt drôles, aussi je vous conseille de prendre comme nous la vie comme elle vient. Rien ne manque ici au soldat français. Sur toute la ligue du feu nous sommes bien nourris,et nous touchons vin, rhum, café , etc. rien ne manque , dis à papa qu'il fasse mettre ces lignes sur le journal de M. Sotrano . surtout l'histoire du phonographe qui est véridique, ça ferait plaisir aux amis de Cette.
Je ne reçois plus de lettre, mais j' espère que les miennes vous sont parvenues, je m'arme de patience et comme le courage est gé­néral nous leur ferons faire ie looping the loop.
Avant hier 56 allemands et un officier se sont rendus, ils ont été reçus avec les honneurs de la guerre... Hier est passé un cettois, se rendant aux tranchées, c'est le jeune frère de Motte. En courant il m'a serré la main et m'a dit : « Quan mangeaen un court bouilboun », l'après midi j'ai vu passer aussi Pontic l'employé d'octroi, mais courage, nous reviendrons tous car les genéraux épargnent les hommes et nous n' avons presque pas de morts... Je vous embrasse bien fort.
Michel Sellier.


Le Journal de Cette, Sète, 22-23 novembre 1914, p. 2

C'est après le conflit qu'il devient Auguste de soirée pour plusieurs cirques parisiens. Il a pour partenaire de nombreux artistes comme Antonio, Théodor, Franck Pichel... et travaille dans différents établissements parisiens: Le Nouveau-Cirque, le Cirque d'Hiver, le cirque Médrano. En 1924, il prend la direction d'un petit chapiteau à Aulnay-sous-Bois:

Dans la banlieue de Paris, cet été et cet automne, un effort original a été tenté en faveur du cirque par le clown Averino, actuellement Premier Auguste de soirée au Cirque d'Hiver. Dans un terrain attenant à sa villa d'Aunay-sous-Bois, il a étbali un petit chapiteau sous lequel des représentations fort brillantes ont été données régulièrement le samedi ete le dimanche. Les meilleurs artistes de cirque sont venus aider l'initiative si sympathique de leur camarade Averino. Samedi dernier, n'y avait-il pas les très adroits et fantaisistes Green et Nello "le lad et l'Écossais", le trio Hassan, dont les beau travail minutieux sur fiil de fer est un des plus complets que je sache, un gentil ballet de Mme Averino avec le concours d'élément du pays ? L'installation est fort pittoresque, mais l'hiver vient et l'on va clôturer pour rouvrir au printemps.


La Presse, Paris, 2 décembre 1924, p. 2

Il est encore en activité en 1943. 

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