SAINT-PÉTERSBOURG
Jean-Claude SEGUIN
Saint-Pétersbourg est une ville d'importance fédérale (Russie).
1896
Le cinématographe Lumière (Théâtre Aquarium, 16->16 mai 1896)
Le cinématographe Lumière est présenté, pour la première fois, à Saint-Pétersbourg au théâtre de l'Aquarium, le 16 mai 1896, entre le deuxième et le troisième acte de l'opérette Josephine vendue par ses soeurs ainsi que le rapporte La Feuille de Pétersbourg qui offre un compte rendu de la soirée inaugurale :
«АКВАРИУМ» С СИНЕМАТОГРАФОМ
Открытие «Аквариума» явилось самым удачным из всех открытий настоящего сезона. Переполненный театр самой отборной, фешенебельной публикой и громадный успех всего спектакля – вот чем отличалось вчерашнее открытие. Для первого спектакля г.Гюнсбург дал хорошенькую оперетку Роже «Josephine, vendue par ses soeurs» («Жозефина, проданная сестрами»), в которой была прелестна г-жа Милли-Мейер, прошлогодняя любимица петербургской публики, и вообще вся оперетка прошла с хорошим ансамблем: г.Муратор, как давнишний знакомый, был встречен аплодисментами. Но «гвоздем» открытия была, конечно, пресловутая Синематография. Ее показали перед третьим актом. Вышел г.Гюнсбург на сцену, в зале сделалось темно, и перед публикой появился целый ряд движущихся картин. Зрелище это действительно невиданное и, безусловно, очень интересное. Особенно эффектны картины: прибытие поезда, борьба, игра в карты и купанье. Можно с уверенностью сказать, что синематография будет «магнитом» для публики. На открытой сцене есть несколько интересных номеров, например, труппа Земмель, велосипедисты Нуазетт и японец-художник г.Арр, но об этом в другой раз. Публика много аплодировала и самому г.Гюнсбургу.
Петербургский листок, 1896, № 122
Les vues présentées sont les succès de la maison Lumière comme L'arrivée d'un train.
Plaque commémorative sur le mur du bâtiment de l'ancien théâtre "Aquarium"
“Aquarium. 1896-1996. Ici dans l'ancien théâtre "Aquarium" le 4 mai (16), 1896 a eu lieu la première émission publique en Russie ".
Kamennoostrovsky Prospect, numéro de maison 10-12.
Photo de 2007.
© https://sites.google.com/site/istoriksergeylebedev/peterburgskij-listok/peterburgskij-listok-17-maa-2014-goda
Si l'on ignore le nom de l'opérateur qui règle cette projection, il s'agit en tout état de cause de l'un de ceux qui accompagnent Camille Cerf, le responsable Lumière pour la Russie. Il semble, par ailleurs, que des séances aient eu lieu plus tard puisque dans son Souvenir de voyages, Marius Chapuis - qui appartient à une nouvelle équipe qui arrive à Saint-Pétersbourg en juin 1896 - les évoque :
Nous arrivons à Saint-Pétersbourg le 11 juin-31 mai à 6 h du soir. Nous nous faisons conduire au cinéma 46, perspective Newski et descendons hôtel de l'Ermitage. [...] À Pétersbourg nous allons donner des séances les soirs à l'Aquarium, puis aux Folies Bergère.
CHAPUIS, 1896-1897
St. Pétersbourg, Le théâtre Aquarium (début XXe siècle)
Le cinématographe Lumière (Perspective Newsky, 46, 19 mai->15 août 1896)
L'inauguration de la salle du cinématographe, au 46, perspective Newsky, s'effectue alors qu'une équipe Lumière a été envoyée à Saint-Petersbourg, à l'occasion du couronnement du tsar Nicolas II. C'est Camille Cerf qui est le responsable des opérations comme en témoigne le courrier suivant :
À son excellence
Monsieur le Comte Woronstow-Daschkow Ministre de la Cour
Excellence
J'ai l'honneur de solliciter de votre haute bienveillance l'autorisation d'être admis à toutes les cérémonies du couronnement et des fêtes en l'honneur de leurs Majestés en qualité de correspondant.
La mission qui m'a été confiée et toute l'importance n'a pas échappé à son excellence Monsieur le Comte de Montebello qui a bien voulu intervenir en ma faveur, me fait espérer, Excellence, que vous accueillerez favorablement la visite d'un grand ami de la Russie, qui dans de nombreuses occasions a manifesté publiquement en France, des sentiments à l'égard de votre grande Nation.
Veuillez croire, Monsieur le Ministre, de mon entier dévouement et à l'assurance de mon profond respect.
Camille Cerf, officier d'Académie,
Directeur du Cinématographe-Lumière,
demeurant à Paris, 9 rue du Helder et
à Moscou Pulianka dom Scherbaieff.
YANGIROV, 1999: 193.
Le "Directeur du Cinématographe" reçoit quelques jours après une lettre (20 mai 1896) qui l'autorise à assister avec ses collaborateurs, Charles Moisson, [Guix] et [Vicenseni], au couronnement :
Ambassade de la République française St. Petersbourg
8 mai 1896
Monsieur le Gérant
Votre Excellence a bien voulu accorder à M. Cerf toutes les facilités nécessaires à l'exécution des photographies qu'il a l'intention de faire pendant la durée des fêtes du Couronnement.
Je vous serais également très reconnaissant de bien vouloir permettre à M. Moisson, M. Guix et M. Vicenseni, qui doivent accompagner M. Cerf et son Excellence, de circuler librement avec leurs appareils de photographie.
Agréez, Monsieur le Gérant, les assurances de ma haute considération.
Monsieur Krivenko
Gérant de la Chancellerie et Ministre de la Cour.
YANGIROV, 1999: 193.
Parmi les collaborateurs de Camille Cerf, il faut ajouter le nom de Francis Doublier. Il est probable que certains de ces opérateurs aient également participé à l'inauguration de la salle de la perspective Newsky et à son fonctionnement dans les jours suivants.
À partir du mois de juin, une nouvelle équipe prend la relève où l'on trouve Curtillet, qui doit quitter Saint-Pétersbourg, Paul Decorps, Marius Chapuis :
Le 9 juillet-27 juin arrive Decorps pour remplacer Curtillet malade qui est parti le lendemain 10 juillet- 28 juin pour Lyon. De cette date au 15-3 août nous restons à Pétersbourg sans rien faire si ce n'est d'aider à nos collègues. Nous nous rechangeons, deux se baladent et deux travaillent. Pendant le mois d'août nous donnons plusieurs séances aux grands ducs, à l'ambassadeur de France, etc. Mathieu et Pradines vont donner une séance à l'empereur à Peterhof. Les soirs nous nous baladons sur la Newski, etc.
CHAPUIS, 1896-1897.
En effet, c'est dans les premiers jours du mois de juillet qu'une séance est organisée pour le comte de Montebello, ambassadeur de France en Russie, dans le salon du cinématographe, dont il existe deux traces. La première se trouve dans le journal Le Figaro :
De Saint-Pétersbourg :
" L'empereur et l'impératrice de Russie, entourés de tous les membres de la famille impériale, ont beaucoup admiré la reproduction par le cinématographe de toutes les scènes de leur couronnement, scènes qui leur ont été présentées avant-hier soir, à Peterhof, par notre confrère M. Camille Cerf.
"Jeudi dernier, M. le comte de Montebello avait réuni tous les membres du corps diplomatique, quelques membres de la famille impériale, le prince Lobanoff, le général baron de Freedericksz, etc., pour les faire assister au défilé de ces scènes. La séance a eu un énorme succès.
Le Figaro, Paris, 22 juillet 1896, p. 1.
L'autre témoignage provient d'un livre, Simple récit d'un rapide voyage dont le personnage principal " Ben Ory ", pseudonyme du député Benoît Oriol, assiste à cette même séance :
Pendant ce temps Ben Ory s’est fait conduire à l’ambassade française où l’ambassadeur, M. le comte de M…, l’a reçu avec la plus haute courtoisie, en l’invitant à dîner avec son fils et son ami pour le lendemain.
« Je vous remercie beaucoup, monsieur l’ambassadeur, et je regrette de ne pouvoir accepter votre aimable invitation, car notre départ est fixé à demain matin.
- Le regret est pour moi, monsieur le député, mais puisqu’il en est ainsi, faites-moi l’honneur d’assister aujourd’hui même à la première représentation des fêtes du couronnement de Moscou que j’offre aux ministres et aux membres du corps diplomatique. Soyez donc à trois heures au cinématographe français, Perspective Newsky, 46. »
On se garderait bien de manquer une si belle occasion, et à l’heure dite de nombreux équipages aux livrées éclatantes s’arrêtent devant l’entrée du cinématographe. Il en descend des grands-ducs en costume militaire, les ambassadeurs des puissances étrangères et des hauts personnages de l’Empire. Mme l’ambassadrice reçoit les invités avec une grâce toute française. M. l’ambassadeur français arrive le dernier au bras du ministre des Affaires étrangères, ce pauvre prince Lobanoff, cet ami de la France, qui devait hélas ! mourir si subitement quelques mois plus tard.
Aussitôt le spectacle commence et l’on voit se dérouler toutes les principales scènes du couronnement dont plusieurs sont redemandées, et les trois amis qui sortent de Moscou, reconnaissant avec plaisir le théâtre de ces fêtes somptueuses et inoubliables.
ANONYME, [1897]: 228-229.
On imagine que d'autres séances similaires ont pu être données en d'autres occasions. C'est vers le milieu du mois d'août que de nouveaux opérateurs arrivent à Saint-Pétersbourg :
Le 14-2 août arrivent Klein et [Perruissaud] de Riga, ils débarquent au local.
Deux de nous quatre doivent partir à Odessa. C'est Decorps et moi qui partons, le 15-3 aoùt à 8 h du soir, deux jour de chemin de fer.
CHAPUIS, 18967-1897.
Charles Klein et [Perruissaud] sont donc les nouveaux opérateurs chargés de faire fonctionner le cinématographe.
Le cinématographe Lumière (Folies Bergère, >11 juin 1896)
La deuxième équipe qui arrive à Saint-Pétersbourg, toujours sous la responsabilité de Camille Cerf, le concessionaire Lumière pour la Russie, va organiser des séances dans la salle des Folies-Bergère, en juin 1896. Parmi les opérateurs on trouve Marius Chapuis qui dans son Souvenir de voyages, les évoque :
Nous arrivons à Saint-Pétersbourg le 11 juin-31 mai à 6 h du soir. Nous nous faisons conduire au cinéma 46, perspective Newski et descendons hôtel de l'Ermitage. [...] À Pétersbourg nous allons donner des séances les soirs à l'Aquarium, puis aux Folies Bergère.
CHAPUIS, 1896-1897
Le cinématographe Lumière (Section photographique de la Société Technique Impériale de Russie, 29 novembre 1896)
À la fin du mois de novembre 1896, alors que le poste Lumière est toujours en fonctionnement à Saint-Pétersbourg, qu'une séance est organisée pour les membres de la section de photographie de la Société Impériale polytechnique de Russie, le 29 novembre 1896 Il semble désormais que la figure clé soit Mathieu.
A. Smirnoff, Messieurs Lumière Frères, Saint-Pétersbourg, 18 décembre 1896 [D.R.]
1898
Le cinématographe de Félix Mesguich (janvier->janvier 1898)
En provenance de Moscou, Félix Mesguich, sous contrat avec Arthur Grünwaldt, poursuit son voyage en Russie et se rend à Saint-Pétersbourg, en janvier 1898 :
Après trois semaines de succès, nous devons quitter Moscou, bien à regret. Saint-Pétersbourg nous réclame impatiemment.
Dans la capitale, les occasions de fixer des scènes locales ne manquent point. C'est une parade militaire, la fameuse promenade d'hiver de la pointe de l'île Elaguine, et aussi une course d'iceyachts sur la Néva. Des voiliers à patins s'élancent côte à côte sous le vent et filent à une allure vertigineuse pour se gagner de vitesse. Il arrive que dans de brusques virages, ces frêles embarcations s'entre-choquent et se renversent.
MESGUICH, 1933: 21.
Comme à son habitude, le cinématographique profite de son séjour pour tourner quelques vues.
Le cinématographe de Félix Mesguich et de Francis Doublier (août-<27 septembre 1898)
Félix Mesguich et Francis Doublier, toujours sous contrat avec Arthur Grünwaldt, reviennent de Nijni Novgorod après l'incendie du pavillon de l'un des deux cinématographes. Les deux hommes vont se souvenir de l'épisode le plus marquant de leur séjour à Saint-Pétersbourg, à savoir le tournage mouvementé de vues de danses interprétées par la belle Otéro. Voici la version du premier cinématographiste :
Une soirée de gala est annoncée en l'honneur et au profit de la Belle Otéro. le directeur de l'Aquarium voudrait à cette occasion offrir au public une surprise. Je connais l'attrait qu'exerce l'écran sur la grande danseuse espagnole et aussi son vif désir d'être filmée. Avec le consentement de M. Grunwaldt, mon directeur, nous combinons un ensemble qui donne satisfaction à ce désir.
Mlle Otéro va devenir la première en date des stars du cinéma. Ella a choisi pour décor les jardins de l'Aquarium. Au jour convenu, elle arrive dans son équipage avec un officier très connu, aide de camp du Tsar. Un essai suffit pour la mise au point.
Dès son entrée, la vedette lance son sombrero et commence une lascive yota dont la cadence qu'elle scande à grand renfort de coups de talons, s'accélère de plus en plus pour finir à une allure folle.
L'officier russe règle ensuite tous les détails du deuxième tableau. Il dispose des verres et deux bouteilles de champagne sur une table. Et pendant qu'à l'arrière-plan, il remplit une coupe qu'il vide d'un trait, Otéro bondit à nouveau. Elle pousse un cri ; alors, sans hésitation, enlevant son képi et son ceinturon, l'officier la saisit et l'entraîne dans le tourbillon de cette " valse brisante " que l'actrice a rendue populaire.
Ils tounoient un moment, accompagnés par les guitaristes. Brusquement, le danseur prend sa danseuse à bras-le-corps, la soulève, d'un coup et la laisse tomber sur ses genoux, cependant que ployée, éperdue de joie - et peut-être d'amour - elle regarde tour à tour son partenaire et l'objectif de ses grands yeux noirs pleins de flammes. J'abandonne alors la manivelle pour applaudir cette finale.
Sans perdre un instant, il me faut développer et tires les positifs dans l'un des caves de la maison Grunwaldt. Je consacre la nuit entière à cette besogne. Tout va bien.
Jamais l'Aquarium n'a connu semblable soirée. La salle est comble ; ce gala réunit tout ce que Saint-Pétersbourg compte de personnages importants ou titrés. Les grands-ducs Michel et Boris sont dans la loge d'honneur. Des princes, des ambassadeurs et parmi eux Georges Louis, ambassadeur de France, assistent à la représentation.
Un coup d'interrupteur. La première danse de Mlle Otéro est chaleureusement accueillie. Derrière l'écran, elle-même rythme du talon la cadence de ses pas. Je continue dès lors la projection sans m'émouvoir des rumeurs indistinctes de la salle. Des cris formidables retentissent. En entendant le tumulte grandir de plus en plus, je songe : Quel succès ! De vigoureux coups de poing ébranlent ma cabine métallique, sans que j'y attache d'autre importance.
La séance terminée, je rends tranquillement la lumière. La salle hurle ; il y règne une agitation extraordinaire, les coups de poing redoublent de violence contre ma cabine. On me crie d'ouvrir. Je distingue, en russe, le mot « scandale ». Mais à peine la porte est-elle entrebâillée que des officiers de police se précipitent, me saisissent brutalement et m'entraînent avec une telle fureur, que j'en suis abasourdi.
Nous avions voulu faire une surprise au public et je constate que toute la surprise est pour moi. Le régime russe me paraît à cette heure sérieusement inquiétant…
Le lendemain matin, je suis conduit devant le grand maître de police. Il marche furieusement d'un bout à l'autre de la pièce, me questionne en français, puis me déclare très durement : « Vous avez gravement offensé l'armée russe. Nos officiers, sachez-le bien, ne sont pas des danseurs de music-hall ; ce scandale sans pareil est déjà connu de Sa Majesté, c'est pour vous l'emprisonnement ou la déportation. »
L'ambassadeur de France, qui était présent à la séance de la veille, obtient néanmoins par l'avocat de la chancellerie, mon transfert immédiat à l'ambassade.
J'y apprends que je serai expulsé le soir même ; j'essaie vainement de me défendre, de résister : la décision est définitive ; il y a intérêt à m'éloigner au plus tôt de la capitale.
Mlle Caroline Otéro, venue me faire ses adieux, a la franchise de m'avouer qu'elle a été obligée pour sa sécurité et celle de l'officier russe, son ami, de faire une déposition de commande.
Voilà comment le Gala-Otéro finit par mon expulsion rapide de Russie !
Par le train de 8 heures du soir, le 27 septembre 1898, je quitte Saint-Pétersbourg, sans bagages, sans argent, pour gagner la frontière, en compagnie de deux policiers russes.
À quelque temps de là, je rencontrai la Belle Otéro à l'Olympia de Paris. Elle m'apprit la triste fin de son danseur de l'Aquarium de Saint-Pétersbourg. Il s'était tué d'un coup de revolver, dans le hall de l'hôtel particulier de la vedette.
MESGUICH, 1933, 23-25.
Pour sa part, Francis Doublier évoque plus brièvement l'épisode :
I traveled all over Russia. At one city I witnessed a pogrom. At another, the police destroyed a film I had made of the Prince Napoléon, a member of the Russian royal family, because he had been photographed dancing with the lady of his affections, a professional dancer, and because no picture of a member of the royal family could be shown on a screen without special permission from the authorities.
DOUBLIER, 1956: 135.
Un film, Caroline Otero, du catalogue Pathé est conservé. L'épisode marque ainsi un terme à cette tournée russe.
$
ANONYME, Simple récit d'un rapide voyage en Autriche, Hongrie, Pologne, Russie et Allemagne, 19 juin-27 juillet 1896, Paris, Impr. Générale Lahure, [1897], 300 p.
CHAPUIS Marius, Souvenir de voyages en Russie commencés le 24 mai 1896 terminés le octobre 1897 (manuscrit).
DOUBLIER Francis, "Reminiscences of an Early Motion Picture Operator", Image, Journal of Photography and Motion Pictures of the George Eastman House, vol. 5, nº 6, juin 1956, p. 134-135.
LEYDA Jay , Kino A History of Russian and Soviet Film, Liverpool/London/Prescot, Cl Tinling & Co1960, 494 p.
MESGUICH Félix, Tours de manivelle, Paris, Grasset, 1933, 304 p.
YANGIROV, Raschit M. , "The Lumiere brothers in Russia : 1896, the year of glory" dans Philippe DUJARDIN, André GARDIES, Jacques GERSTENKORN, Jean-Claude SEGUIN, L'aventure du cinématographe, Lyon, Aléas, 1999.