ÉVÉNEMENTS RUSSO-JAPONAIS

[Guerre russo-japonaise nº 3] 

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[Guerre russo-japonaise nº 3]


Russian-Japanese nº 3

PAT 1904-02b


 Guerra ruso-japonesa nº 3

PAT 1904-03

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1 Pathé 1034  
2 Lucien Nonguet; Hugues Laurent  
 

Ce mois de février 1904 voit la nomination de Mr Lépine au poste de Directeur des Théâtres de prise de vues.
C'est sur le plateau de la rue du sergent Bobillot presqu'en plein air qu'à partir de mars 1904 eurent lieu les prises de vues des scènes d'actualités et l'inauguration eut lieu avec les épisodes de la guerre russo-japonaise; l'incendie du théâtre de Chicago; l'attentat nihiliste contre [en Russie] pouir cette prise de vue on avait loué deux  cadavres de chevaux et un landeau que l'on a démonté pour remplacer certaines parties reconstruites brisées.
C'est également sur ce plateau que pendant la belle saison de 1904 les premiers romans-ciné s'ébauchent: Roman d'amour; Christophe Colomb; Joseph vendu par ses frères, etc.
[...]
Les scénarios sont de Lorant-Heilbron, élève du peintre Rochegrosse et filleul de madame Pathé; il exécute en camailleu pour chaque tableau, de petites esquisses d'environ 0.20 x 0,65. Longuet [sic], chef de figurantion des théâtres de l'Ambigu, la Porte St-Martin, Le Châtelet se charge de la mise en scène que supervise Lorant Heilbron; Longuet est aidé par Pouget, Fuoch dit "Coca" et Louis Gasnier qui, plus tard, en Amérique deviendra metteur en scène.


Hughes LAURENT,Souvenirs de la maison Pathé des années 1904 à 1906, [1949], CRH105-B4. Cinémathèque Française.

 

En ce qui concerne la guerre russo-japonaise, on reconstituait les faits décrits par les envoyés spéciaux des grands quotidiens français. Le décorateur avait, pour l'exécution d'une scène de guerre, beaucoup moins de temps que la durée de la traversée du bateau qui aurait pu rapporter le document véritable enregistré sur place, ce qui était pratiquement impossible à cette époque; ce temps était encore écourté si, par exemple M. Charles Pathé était informé qu'une maison concurrente travaillait à la même scène de guerre : il fallait arriver bon premier sur les écrans avec des images sensationnelles. Il y eut ainsi des reconstitutions de combats sur le pont des bâtiments de guerre, avec la manoeuvre des tourelles et des pièces de combat de différents modèles; des projecteurs et des canons hotchkiss dressés et maintenus près des bastingages ; tous ces accessoires français et étrangers introuvables et d'un poids respectable, étaient exécutés en carton découpé, placés sur tasseaux en bois, très souvent en plusieurs pièces, assemblés pour manoeuvrer ; tel qu'on le faisait au théâtre et peints en trompe-l'oeil. Les monticules de terrain à Montreuil, sous lesquels se trouvaient les carrières de sable, ont été foulés parfois par 100 à 150 figurants costumés et armés en soldats russes et japonais, et quels costumes ! à peine vraisemblables. Les cheminées d'appel d'air des carrières, bâtisses assez hautes construites au-dessus du terrain sur plan carré, en planches horizontales à assemblage à clins, dressaient leur forme pyramidable sur laquelle j'appliquais, à leurs arêtes, suivant la position de l'appareil, des silhouettes découpées en carton armé de tasseaux de bois et peintes en trompe-l'oeil pour en faire des pagodes.


H. Laurent, "Le Décor de Cinéma et les Décorateurs", Bulletin de l'Association Française des Ingénieurs et Techniciens du Cinéma, nº 16, 1957.

3 < 02/1904  
4 France, Paris, Ménilmontant/Montreuil  65 m/215 ft 
 
Chacun a pu voir avec le cinématographe, des scènes de la plus haute actualité, telles que des vues de la guerre nippo-russe, où l'on voit les adversaires se pourfendre et se tirailler à bout portant... Les obus, en faisant des hécatombes de héros, éclatent à quelques mètres des spectateurs, qui frémissent d'épouvante.
On ne peut s'empêcher d'admirer le courage et le sang-froid des opérateurs cinématographiques qui, bravement, dans la mêlée des combats, sous les éclats des schrapnels, tournaient tranquillement la manivelle de leur photo-cinématographe pour dérouler leurs pellicules...
Il faut en rabattre... sérieusement, et [...] il ne s'agit là que de scènes truquées, où opérateurs ete opérés... opèrent sans danger : la Mandchourie étant représentée par les fossés des fortifications qui se trouvent derrière Ménilmontant, et les Russes et Japonais par de braves ouvriers sans travail, qui, pour quelques heures, font les héros, à raison de quarante sous le cachet...
Photo Pêle-Mêle, 2e année, nº 64, 17 septembre 1904, p. 91.

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