Hughes LAURENT

(Alfortville, 1885-Zourettes-sur-Loup, 1990)

laurent hugues

Jean-Claude SEGUIN

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Eugène Laurent (Paris, 22/06/1839-Paris 20e, 20/10/1910) épouse Zélie, Augustine Pottier (Neuvillalais, 23/03/1841-Paris 13e, 27/01/1922). Descendance :

  • Hugues, Wilfrid Laurent  dit "Hughes" Laurent (Alfortville, 24/06/1885-Zourettes-sur-Loup, 16/09/1990)
    • épouse (Paris 19e, 01/07/1911) Angèle, Hortense Follet (Amiens, 04/03/1890-Paris 19e, 29/03/1917).
    • épouse (Paris 20e, 07/02/1918) Madeleine, Camille Laroche (Paris 20e, 03/12/1895-Asnìeres, 26/12/1932).
    • épouse (Paris 19e, 31/07/1939) Simone, Berthe, Etiennette Fourestier (Agde, 03/05/1915)-Cagnes-sur-mer, 18/05/2015).
  • Marius Laurent (-)

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Premiers contacts (1885-1903)

Hugues dit Hughes Laurent est en contact très jeune avec le monde du cinématographe à travers la figure de Grimoin-Sanson :

Avant de travailler pour le Cinéma celui-ci ne m'était pas tout à fait inconnu ; mon père avait fait la connaissance à Bruxelles, vers 1886, de GRIMOIN SANSON, établi "photographe chimiste", 10, rue Paul-Devers, près de la Bourse. Ils étaient devenus amis; aussi, lorsque G. SANSON vint se fixer en France, il venait souvent à la maison pour entretenir mon père de ses projets. Ceux-ci portaient, pour l'hiver 1898-1899, sur la vente des appareils "LUMIÈRE" et sur les moyens d'exploitation d'une salle où les rues seraient projetées sur des écrans installés d'une façon semblable aux fonds peints des dioramas; deux boutiques de vente et les bureaux de recherches étaient envisagés au nº 14 de la rue du Temple, à l'endroit où se situait, à cette époque, le Chocolat Moreuil, G. SANSON, aidé de mon père, ne trouva des commanditaires que vers la fin de 1899 et put enfin réaliser ses projets "agrandis" à l'Exposition de 1900 où ils n'eurent, d'ailleurs, qu'une vie très éphémère à la suite d'une interdiction.


H. Laurent, "Le décor de cinéma et les décorateurs", Bulletin de l'AFITEC, 11e année, nº 16, 1957, p. 3.

Il découvre également le cinématographe grâce à un autre pionnier, Auguste Baron : 

J'ai vu également deux ou trois fois BARON, ami de mon frère Marius. je me souviens étant enfant lorsqu'il avait loué boulevard Saint-Martin, presque en face du théâtre du même nom, une boutique dans laquelle il avait installé un pont de bateau: les passagers étaient assis sur des banquettes, quand BARON jugeait que le nombre d'entrées était suffisant, il donnait l'ordre de larguer les amarres, donnait quelques coups de sirène, faisait alors apparaître une image sur un écran, la salle s'éteignait et on faisait un voyage d'environ vingt minutes grâce aux films de la Société "American Biograph". C'était cette même Société qui alimentait en films, vers 1896, le Casino de Paris, pour sa fin de spectacle.


H. Laurent, "Le décor de cinéma et les décorateurs", Bulletin de l'AFITEC, 11e année, nº 16, 1957, p. 3.

Par la suite, il suit des cours à l'Ecole Germain-Pilon destinés aux élèves décorateurs :

Dès 1900, l'Atelier MOISSON, situé cité Bertrand à Paris (11e), devenue depuis rue G.-Bertrand, se trouvant à la hauteur du 83, avenue de la République, brossait de petits fonds de scène d'environ 4 x 3 m, peint en camieu tons sépia, qui représentaient en général une place publique, une serre, etc. Ils furent exécutés par CHARMOY. Ces fonds étaient livrés et équipés au bout d'un petit jardin très bien entretenu, situé à Belleville, dans la ruelle des Sonneries, sous une sorte de véranda qui était adossée à un mur en briques dont les côtés étaient pleins, jusqu'à hauteur d'appui; au dessus vitrés en verre dépoli ainsi que la toiture, au sol, un parquet en sapin monté à l'anglaise à joints perdus; la face restait ouverte. Ce fut le "premier plateau" organisé de la maison GAUMONT.
Pendant les vacances scolaires, ainsi que certains après-midi que l'Ecole Germain-Pilon accordait aux élèves décorateurs, j'allais livrer ces fonds avec un garçon d'atelier, les équiper et faire les retouches en cas de besoin.


H. Laurent, "Le décor de cinéma et les décorateurs", Bulletin de l'AFITEC, 11e année, nº 16, 1957, p. 4.

Pathé (1er février 1904-[1911])

C'est à faveur du départ d'Henri Ménessier pour le service militaire qu'Hughes Laurent rentre chez Pathé :

Henri MÉNESSIER appelé pour faire son service militaire en novembre 1903, pour une durée d'un an en qualité de soutien de famille, avait rejoint un régiment de zouaves au camp de Sathenay [sic], près de Lyon. Il quitta la maison PATHÉ en me désignant pour lui succéder.


H. Laurent, "Le décor de cinéma et les décorateurs", Bulletin de l'AFITEC, 11e année, nº 16, 1957, p. 4.

Alors qu'il travaille au théâtre de la Gaîté Lyrique, il est donc appelé à rejoindre Pathé où il collabore avec Gaston Dumesnil :

Dès que le travail fut mis en chantier pour l'année 1904, mon ami GASTON DUMESNIL me demanda donc de venir travailler avec lui. Je quittai le théâtre de la Gaîté Lyrique où j'étais sous la direction du maître BRARD et me présentai en compagnie de RIVIÈRE à M. BROUX, directeur de l'usine PATHÉ, située place du Polygône à Vincennes ; le cassier, M. CAUSSADE, enregistra nos noms et adresses. Nous débutions le 1er février 1904, au tarif de 90 francs la semaine, celle-ci, à cette époque, était de 60 heures, réglée tous les samedis en or.


H. Laurent, "Le décor de cinéma et les décorateurs", Bulletin de l'AFITEC, 11e année, nº 16, 1957, p. 4.

C'est avec deux autres décorateurs, Gaston Dumesnil et Vasseur, que Laurent commence à travailler dans une boutique située au 1bis, rue de Paris, à Vincennes, en attendant que le théâtre de la rue du Bois soit terminé:

Le petit théâtre de la rue du Bois était un vaste rez-de-chaussée limité par quatre murs; il présentait sur deux de ses côtés une série de bureaux, au-dessus desquels une galerie distribuait des loges d'artistes et de figurants . A cette époque, quand des prises de vues nécessitaient dix figurants, c'était exceptionnel. Deux rails placés au niveau du sol, dont un était creux, traversaient le· théâtre dans le sens longitudinal; ils servaient aux déplacements d'une cabine montée sur roues, dans laquelle s'enfermait l'opérateur avec son appareil de prises de vues au moment des scènes truquées.


H. Laurent, "Le décor de cinéma et les décorateurs", Bulletin de l'AFITEC, 11e année, nº 16, 1957, p. 5.

Il participe alors à la réalisation des actualités reconstituées comme la guerre "russo-japonaise" ou l'attentat contre le préfet de police Von Plèvhe. Dès fin février-début mars, les prises de vues débutent au théâtre provisoire de Montreuil dès que la pose du plancher est terminée.

Et après (1912-1990)

En 1912, Laurent rejoint la Société Éclair:

La "Société Eclair" connut en 1912 un grand développement ; elle était dirigée, alors, par MM. VANDAMME et JOURJON, une maison de distribution était installée à New-York. En 1911, Gaston DUMESNIL prend la direction du service décoration et, en juin 1912, LAURENT, qui avait repris le théâtre en qualié de chef d'atelier chez PAQUEREAU, quitte encore une fois cette partie et rejoint DUMESNIL à la Société Eclair, adoptant définitivement le cinéma.


H. Laurent, "Le décor de cinéma et les décorateurs", Bulletin de l'AFITEC, 11e année, nº 16, 1957, p. 9. 

Sources

LAURENT Hughes, "Souvenirs sur la maison Pathé Fre des années 1904-1906", Commission de Recherche Historique, CRH105-B4

LAURENT H., "Le décor de cinéma et les décorateurs", Bulletin de l'AFITEC, 11e année, nº 16, 1957, p. 4.

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1936

Les Bas-fonds (Jean Renoir)

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