- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 6 août 2024
- Publication : 25 mars 2015
SAINT-LÔ
Jean-Claude SEGUIN
Saint-Lô, commune du département de la Manche, compte 11.434 habitants (1894).
1897
Le Chronophotographe Grenier (Champ-de-Foire, 22 juillet-1er août 1897)
Le forain Ernest Grenier revient à Saint-Lô avec son chronophotographe, un appareil cinématographique du constructeur Henri Joly :
Nous apprenons avec plaisir l'arrivée du splendide théâtre dirigé par M. Grenier qui vient cette année nous montrer son Chronophotographe dont les débuts ont eu lieu l'année dernière à Saint-Lô. Que peut-on dire du Chronophotographe de M. Grenier, surnommé la Merveille des Merveilles, si ce n'est que c'est la perfection même et qu'il ne faut pas confondre les splendides scènes animées et mouvementées, présentées grandeur naturelle, avec les cinématographes plus ou moins défectueux présentés jusqu'à ce jour. Le coquet établissement de M. Grenier merveilleusement éclairé à la lumière électrique jettera une note des plus gaies dans notre ville et nul doute que les habitants ne se rendent en foule pour contempler les nouvelles séries animées qu'il présente à chaque séance aux yeux des spectateurs ébahis d'un tel progrès. Grâce à ses efforts constants et à une énergie sans pareille, M. Grenier nous apporte toujours du nouveau dont nous sommes assurés, à peu près, d'avoir la primeur. Aussi nous ne saurions trop engager nos lecteurs à aller rendre visite à la Maison Grenier, dont, comme toujours, ils emporteront le meilleur souvenir.
Le Messager de la Manche, Saint-Lô, 21 juillet 1897.
Comme cela se produit souvent, après la fin de la foire, les loges et baraques restent encore quelque temps. C'est le cas à Saint-Lô où, parmi d'autres, le chronophotographe Grenier continue ses projections :
Chronophotographe.- Le splendide théâtre électrique de M. Grenier, dont nous avons annoncé l'arrivée dans notre ville, a fait ses débuts à Saint-Lô le jour de la foire Madeleine. Ces débuts ont répondu à la renommée qui précède partout cet établissement de premier ordre. Nous pouvons dire que M. Grenier a manqué de place presque à toutes ses représentations, car il nous a été donné plusieurs fois de constater que son théâtre était comble et que de nombreuses personnes, échelonnées devant, attendaient leur tour pour entrer. Mais aussi qui n'a pas vu les merveilleuses scènes animées, en couleur et grandeur naturelle, que nous présente le chronophotographe, ne peut se faire une idée de cette création toute récente et qui représente un des plus grands progrès du siècle. M. Grenier nous avait annoncé la clôture, mais à la demande de nombreuses personnes, il recule les engagements antérieurs qu'il avait pris et va nous offrir une de ses plus brillantes séries que tout le monde voudra aller apprécier. Avis aux retardataires, car toute personne qui n'aura pas vu ces merveilleuses scènes animées mouvementées, grandeur naturelle et en couleur, regrettera de n'avoir pu en juger par elle-même. A partir de ce soir, les représentations auront lieu à prix réduit, ce qui, nous en sommes certains d'avance, va faire retourner la majeure partie du public au Splendide Théâtre Electrique Grenier.
Le Messager de la Manche, Saint-Lô, 28 juillet 1897.
C'est finalement le 1er août que le chronophotographe Grenier quitte Saint-Lô :
Le splendide théâtre de M. Grenier avec ses merveilleuses photographies animées, mouvementées et en couleur, nous a offert ces jours derniers des représentations à prix réduit, qui ont eu un tel succès que de nombreuses personnes désireuses de retourner voir ces magnifiques projections, ont demandé à M. Grenier de retarder encore son départ. Le directeur du Chronophotographe, toujours désireux de laisser un bon souvenir, s'est décidé à rester en notre ville jusqu'à dimanche inclus. Donc, avis aux personnes qui n'ont pas encore vu ce brillant établissement, car avec une nouvelle série de tableaux, choisis parmi les meilleurs, il clôturera irrévocablement dimanche soir.
Le Messager de la Manche, Saint-Lô, 31 juillet 1897.
1905
Le Cinématographe Kétorza (29-30 juillet 1905)
Le Cinématographe de Salomon Katorza donne quelques séances à la fin du mois de juillet :
Cinématographe Kétorza.— Nous ne saurions trop engager nos lecteurs à se rendre aux représentations que donnera aujourd’hui et demain cet intéressant théâtre.
Le programme qui vient d’être distribué en ville et que nous reproduisons ici est des plus alléchants. Ajoutons que la trépidation que l’on craint de ces appareils est absolument insignifiante au Cinématographe géant.
Grand Ballet, dansé par les Dames du Corps de ballet du théâtre du Châtelet. — Visite du Président de la République en Russie, au tombeau d’Alexandre III. —Chanteur des Cours, scène Bouffe ; la Cible, scène comique. — Le Règne de Louis XIV, scène historique en 6 tableaux: 1. Combat de Mousquetaires ; 2. Le camp de Flandre ; 3. Enlèvement de la Vallière ; 4. Louis XIV et le masque de fer ; 5. Divertissements de la cour ; 6. Fête de nuit à Versailles (grandes eaux). — Note de la Direction. — Nous considérons cette scène comme devant avoir un gros succès devant le public, ayant été prise dans son cadre naturel, c’est-à-dire dans le parc de Versailles même. C’est au prix des plus grands sacrifices que l’on a pu obtenir l’autorisation d’établir ces vues dans le parc, où l’on a fait spécialement jouer les grandes eaux.— Les Reines d’Italie à Paris. La Mi-Carême 1905 : I. Défilé des chars; 2. Réception à l’Elysée.— Les Acrobates comiques, scène bouffe. —- La Lune à un mètre, vue à transformations et en couleurs. — Le Barbier de Séville où la Précaution inutile, comédie burlesque en 4 tableaux, adaptation Cinématographique d’après la pièce de Beaumarchais ; tableaux: 1. La maison du docteur Bartholo; 2. Le déguisement ; 3. La chambre de Rosine ; 4. La leçon de chant. — Le diable géant, vue en couleurs.—La fête au père Mathieu, scène bouffe. — Les chiens savants du Nouveau-Cirque.— Comment Monsieur prend son bain, scène comique en couleurs. — Prix des places : premières, 1 fr. ; secondes, 0 fr. 50 ; troisièmes, 0 fr. 30.
Le Dimanche, quatre représentations à 3 h., 4 h. 1/2, 8 h. 1/2 et 9 h. 1/2 du soir.
Journal de la Manche, Saint-Lo, samedi 29 juillet 1905, p. 2.