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- Création : 24 mars 2015
- Mis à jour : 7 décembre 2024
- Publication : 24 mars 2015
- Affichages : 9548
Georges MENDEL
(Paris, 1863-Le Raincy, 1937)
Jean-Claude SEGUIN
1
Samuel Mendl dit Mendel (Prague [Boundary], 1829-Montrouge, 11/05/1910) épouse (Paris 7e, 03/05/1859) Claire Hallgarten (Mayence, 1836-Boulogne-Billancourt, 07/05/1900). Descendance :
- enfant sans vie (Paris 3e, 05/05/1860)
- Mathilde Mendel (Paris 3e, 03/04/1861-Prague,09/1912) épouse Fédérer.
- Simon, Georges Mendel (Paris 3e, 21/11/1863-Le Raincy, 05/01/1937) épouse (Paris 18e, 06/08/1889) Cécile Cahn dit Cohn (Paris 10e, 07/03/1866-Paris 9e, 17/12/1946). Descendance :
- Georgette, Caroline Mendel (Paris 10e, 17/06/1890-Paris 14e, 24/08/1972).
- épouse (Paris 10e, 21/03/1912) Maurice, Moïse Bloch (Paris 2e, 12/08/1878-Reims, 21/08/1915). Descendance :
- Lisette, Pauline Bloch (Paris 9e, 07/03/1913-Annecy, 20/07/1999) épouse (Paris 18e, 19/06/1936) Alfred, Léon Gumpel (Paris 1e, 03/03/1908-Melk, 10/04/1945). Descendance:
- enfant.
- Lisette, Pauline Bloch (Paris 9e, 07/03/1913-Annecy, 20/07/1999) épouse (Paris 18e, 19/06/1936) Alfred, Léon Gumpel (Paris 1e, 03/03/1908-Melk, 10/04/1945). Descendance:
- épouse (Paris 10e, 09/01/1928) Émile, Ascher Levy (Paris 10e, 24/09/1882-Lyon 5e, 16/09/1945).
- épouse (Paris 10e, 21/03/1912) Maurice, Moïse Bloch (Paris 2e, 12/08/1878-Reims, 21/08/1915). Descendance :
- Fernande Mendel (Paris 10e, 13/01/1892-Paris 18e, 06/10/1952) épouse (Paris 10e, 08/12/1919) Léon Salomon (Bucarest, 26/04/1880-).
- Georgette, Caroline Mendel (Paris 10e, 17/06/1890-Paris 14e, 24/08/1972).
- Alice Mendel (Paris 3e, 16/02/1865-).
2
Les origines (1863-1895)
Issu d'une famille de fleuristes, Georges Mendel monte un premier commerce, 15, rue de l'Échiquier, vers 1889 :
OFFRES D'EMPLOIS
On demande un jeune homme pour apprendre le commerce.-Georges Mendel, 15, rue l'Echiquier.
La Cocarde, Paris, 23 mars 1889, p. 4.
Il reçoit une médaille d'argent à l'occasion de l'Exposition Universelle. Vers la mi-juillet 1890, Il ouvre une nouvelle boutique, 22 boulevard Saint-Denis, consacrée à la photographie.
Le Petit Caporal, Paris, 25 décembre 1891, p. 4.
Il y commercialise, en particulier, un appareil photographique "L'Étudiant". L'année 1892 est marquée par un supplément d'activités. Ainsi, son épouse s'adonne également à la photographie :
VIGNETTES FLEURIES
Madame Georges Mendel, artiste peintre d'un réel talent, vient de composer toute une série de vignettes pour la photographie, décorées avec beaucoup de goût de fleurs ou de fruits du plus gracieux effet.
Ces vignettes s'emploient comme toutes les vignettes dégradatrices possibles, c'est-à-dire qu'il suffit de les interposer entre le négatif et le positif pour obtenir les portraits les plus délicatement entourés qu'il soit possible d'imaginer.
Les amateurs apprécieront, comme il convient, cette heureuse innovation, dues à l'art féminin.
ALBERT AIVAS.
Les Annales photographiques, 4e année, nº 42, août 1892, p. 118.
Georges Mendel va lancer également une revue, L'Indicateur photographique, qui voit le jour en février 1892, et dont l'équipe éditoriale va s'étoffer au fil des ans avec des figures comme celle d'Henri Denanref. Une annonce brève publiée en août 1892 indique que Georges Mendel a l'intention de vendre son fonds de commerce:
Photographie à céd. c. départ, b. qr de Paris, rez-de-ch. L. 1.200. B. 15 a. Mari et fem. suf. G. Mendel, 22, bd St-Denis.
Le Petit Journal, Paris, 14 août 1892, p. 8.
Pourtant il annonce par ailleurs un concours photographique dès le mois d'octobre :
Avis aux Amateurs photographes.
Nous apprenons qu'un grand concours de photographie, pour les amateurs, aura lieu vers la fin de cette année, chez M. Georges Mendel, à Paris.
Le sujet à traiter sera: "Paysage avec ou sans personnage".
Les personnes désirant prendre part à ce concours sont priées de s'adresser à M. Emile Scheibel, 8, rue Piper, Reims, délégué pour la section de la Marne, qui leur donnera tous les renseignements désirables.
L'Indépendant rémois, Reims, 22 octobre 1892, p. 2.
Il commercialise alors un nouvel appareil photographique, Le Favori, avec la collaboration de journaux comme Le Siècle ou Le Soir :
UNE PRIME NOUVELLE
depuis les récents perfectionnements, la photographie est devenue la science la plus simple et la plus utile, comme elle est la distraction la plus agréable.
Pour la vulgariser, le Siècle s'est assuré le concours d'un spécialiste, M. Georges Mendel, bien connu pour ses créations pratiques, qui se tiendra à la disposition de nos lecteurs, et leur donnera gratuitement tous les renseignements et conseils dont ils auraient besoin.
Le FAVORI, nouveau détective photographique à main, est muni d'un obturateur qui permet de prendre des sujets en mouvement ou posés : il est livré en une jolie boîte avec instruction : Tout le monde photographe ! (qui permet de faire de la photographie après une simple lecture), avec tous ses accessoires :
Appareil bois, donnant des photographies grandeur visite 6 1/2 s. 9 c/m.
1 obturateur à pose et instantané.
1 objectif rapide.
1 châssis-presse pour positif.
4 glaces au gélatino-bromure.
1 cuvette carton durci.
1 flacon développateur.
1 dº fixateur.
1. dº alun.
6 feuilles papier positif.
Le tout dans une jolie boîte à poignée :
10 francs
Il suffit d'adresser la somme de 10 fr. à l'administrateur du journal le Siècle, pour recevoir le FAVORI franco dans Paris ; pour les départements, 0 fr. 85 en plus comme frais de transport.
Le Siècle, Paris, 26 octobre 1892, p. 3.
L'un des premiers clients, qui deviendra un collaborateur, est Étienne Mollier :
J'avais fait venir de Paris mon premier appareil photographique en 1892, et je m'étais adressé pour cela à la maison Georges Mendel dont j'avais eu un petit catalogue.
MOLLIER, 2009: 72.
En 1893, il reçoit une médaille d'or à l'occasion de l'Exposition des sciences appliquées à l'électricité. En 1894, il construit un système astucieux, le viseur "bi-reflex" qui permet, lors de la prise photographique, de retourner l'image :
Le meilleur viseur serait celui qui donnerait non plus l'image que nous montre le verre dépoli -car cette image est renversée et intervertie, et par conséquent difficile à juger rapidement- mais la vue du sujet tel que nous l'apercevons quand nous le regardons tout simplement avec nos yeux.
Le viseur "Bi-Reflex" répond en tous points à ce desideratum. L'image qu'il nous montre n'est pas, en effet, celle que nous voyons sur la glace dépolie, mais celle du sujet tel que nous le voyons quand nous le regardons, c'est-à-dire sans renversement, ni interversion.
Bulletin du Photo-club de Paris, Paris, 1er janvier 1894, p. 284.
Nouveau viseur "bi-reflex"-Constructeur: G. MENDEL
Bulletin du Photo-club de Paris, 1er janvier 1894, p. 284.
Au décès du photographe Théophile, Ernest Enjalbert (Albi, 16/12/1847-Paris 3e, 08/03/1894), il rachète son fonds de commerce.
Ernest Enjalbert. Catalogue Général Illustré de Photographie, Paris, 1892. [D.R.]
Une nouvelle brève annonce semble indiquer que Georges Mendel gère également d'autres fonds de commerce :
Teintrie à c.sit.s.gd bd. G. Mendel, 22, bd St-Denis. R.d.a.
Le Petit Parisien, Paris, 18 avril 1895, p. 4.
Le Cinématographe (1895-1906)
L'intérêt du cinématographe suscité au cours de l'année 1895 va conduire Georges Mendel à s'intéresse à la nouvelle invention et, à cet effet, il va rencontrer, vers la fin de l'année, Charles Pathé. Ce dernier est alors en affaire avec Henri Joly qu'il va, sans scrupule, exploiter à son profit. Il a mis au point, à cette époque, un appareil qui ne donne pas totalement satisfaction, car les films tournés ont un défilement irrégulier qui les rend inexploitables. C'est ainsi que Pathé rapporte sa rencontre avec "Delman" :
Je reçus donc la visite d'un monsieur que j'appellerai Delman - qui faisait alors quelques affaires de commission dans cet article - et auquel je présentai les films en question comme étant normaux. Il les acheta pour le prix de 5 à 600 francs - je ne me souviens plus exactement - qu'il me paya comptant. Le client auquel il les revendit ne put les utiliser et M. Delman m'en réclama le montant, que je refusai de lui rembourser, alléguant que j'avais moi-même payé ces films.
Ma seul excuse - insuffisante, j'en conviens - était que les frais occasionnés par les travaux de M. Joly avaient mis ma caisse à sec. J'avais absolument besoin de mes rentrées journalières pour faire face aux dépenses de chaque jour, qu'il me fallait payer comptant, quelquefois même d'avance.
L'excuse que j'invoque est pitoyable, je le sais. Seuls, ceux qui se sont trouvés dans des situations difficiles admettront une atténuation à la faute.
J'encaissais ces 600 francs, non pour gagner cette somme, mais parce que ma caisse était vide et qu'il me fallait faire face à des exigibilités impérieuses et immédiates.
Je crois avoir fait par la suite quelques gestes charitables qui auront compensé cette mauvaise action, pour laquelle j'ai d'autant moins de remords aujourd'hui que celui qui en a été victime - et à qui je présente mes excuses si ces lignes tombent sous ses yeux - est un homme riche actuellement.
PATHÉ, 1926: 78-79.
On aura compris que sous l'artifice consistant à intervertir les syllabes du nom se cache celui de "Mendel". Côté appareil, il n'existe alors que très peu de possibilités, d'autant plus que les Lumière ne compte pas, dans l'immédiat, mettre en vente leur appareil. Ainsi que le fait Georges Méliès, Georges Mendel se serait tourné vers Robert W. Paul afin d'obtenir un theatrograph que l'inventeur britannique commercialise dès les premiers jours de mars 1896 :
Parmi les protagonistes du début, je n'aurai garde d'oublier M. Georges Mendel, entré dans la lice avec Méliès et qui longtemps exploita concurremment avec lui, et non sans succès, l'appareil de W. Paul, de Londres, breveté dans cette ville le 2 mars 1896.
G. Michel COISSAC, "Le Cinéma. Hier. Aujourd'hui- Demain", Le Photographe, 20 septembre 1929, p. 418.
Dans cette course au cinématographe - on ne lui connaît pourtant pas de démarches auprès des Lumière à la fin de l'année 1895 ou au début de la suivante -, Georges Mendel est parmi les premiers, sinon le premier, à proposer un catalogue de vues cinématographiques qui comporte 99 vues et un deuxième avec 134 films :
Le premier catalogue de films.
C'est sur les grands boulevards, boulevard Saint-Denis, nº 22, à côté du Cinématographe Lumière, que fut édité, fin 1896, par la maison d'appareils photographiques Georges Mendel, le premier catalogue de vente de films, adressé particulièrement aux forains.
Il contenait 134 sujets dont la plupart inspirés par ceux des bandes de Lumière.
Ces films étaient vendus avec un appareil de prise de vues, le "Cinématographe Géo Mendel" et un autre de projection "le Cinématographe parisien".
La fortune est assurée, disait le prospectus réclame, à ceux qui exploitent rapidement le Cinématographe Géo Mendel, appareil à projections animées, sans trépidation, qui peut se manœuvrer partout sans connaissances spéciales."
Victor Perrot, "Quand le cinéma faisait sur les grands boulevards ses premiers pas",
Le Cinéopse, 26e année, nº 283, Paris, janvier 1950, p. 6.
Il commercialise alors un projecteur qu'il nomme le "Cinétographe". Sous cette appellation, les frères Werner ont déjà mis en vente un projecteur en juin 1896.
Georges Mendel. Liste des films ou tableaux pour cinétographes, Cinématographes, kinétoscope, etc.(fin 1896).[D.R.]
Le cinématographe parisien (1896)
Il pourrait s'agir du même projecteur que Georges Mendel commercialise en attendant de réaliser son propre appareil, le "Cinématographe parisien" dont il dépose le brevet (FR261771) le 1er décembre 1896.
C. Fabre, Aide mémoire de photographie pour 1897, Paris, Gauthier-Villars, p. 311.
Source: BNF
L'expression "Cinématographe parisien" est fréquemment utilisée, de façon métaphorique, dans la presse de la fin du XIXe siècle, pour désigner une succession d'événements propres à la vie de la capitale. Elle désigne également plusieurs appareils de projection dans de très nombreuses villes française ou étrangères: Albertville, Annecy, Beaune, Épinal, Liège, Montreux... Cela rend son identification difficile et les appareils circulant sous cette appellation ne sont pas, pour autant, le cinématographe breveté par Georges Mendel, ainsi l'une des premières occurrences (juillet 1896) d'un "cinématographe parisien" est bien antérieure au dépôt du brevet et présente exclusivement des vues Joly/Normandin.
Il est tout aussi délicat de se fier aux premiers catalogues (1896-1897) pour connaître l'origine des vues cinématographiques. En effet, on y retrouve, sans doute, des productions propres, mais l'on identifie surtout - lorsque cela est possible - des productions provenant d'autres éditeurs comme Méliès ou Joly/Normandin... Sachant par ailleurs que Georges Mendel distribue des films d'éditeurs, comme Léon Langlois dont il se proclame "agent général", mais dont on ignore la production, l'identification des vues cinématographiques est donc difficile. Rares sont les traces qui pourraient nous éclairer. L'historien Guillaume-Michel Coissac est l'un des seuls à s'avancer sur ce terrain :
Au nombre des fournisseurs de la "belle" clientèle foraine, on trouve M. Georges Mendel, qui a produit un certain nombre de sujets très plaisants, d'environ vingt mètres: la Fantasmagorie enfantine, une Bataille d'oreillers, interprétée par deux charmantes fillettes de 13 et 14 ans; la Loupe de grand'maman, gros succès pour l'époque. M. Mendel se risqua ensuite dans un film à long métrage, Aladin (80 m).
COISSAC, 1925: 383.
Outre la distribution et production de vues animées, la maison Mendel commercialise de nombreux appareils photographiques et cinématographiques. Mis à part le "Cinématographe parisien" dont on ignore la production exacte, Georges Mendel propose à sa clientèle foraine le Ciné-zootrope:
M. G. Mendel a construit un appareil appelé le cinézootrope permettant à plusieurs personnes d'observer simultanément les bandes pelliculaires obtenues avec des négatifs cinématographiques.
C. Fabre, Aide-mémoire de photographie pour 1898, Paris, Gauthier-Villars, p. 160.
Faisant suite à L'Indicateur photographique, Charles Mendel lance une nouvelle revue La Photographie moderne qui voit le jour en janvier 1899. En mars 1900, Georges Mendel s'installe au 10bis du boulevard Bonne-Nouvelle, juste à côté du magasin "Aux parfumeries réunies".
"Mendel" (à gauche, après le premier auvent) (10 bis boulevard Bonne-Nouvelle) Paris. Boulevard Bonne-Nouvelle et Porte Saint-Denis. (c. 1912) |
Étienne Mollier décrit ainsi le local :
Mendel avait, boulevard Bonne-Nouvelle, un petit atelier où se faisait le montage des divers éléments de son dispositif, ainsi qu'un laboratoire pour les travaux sur films.
MOLLIER, 2009: 73.
On trouve également à la même époque des kinoras fabriqués ou commercialisés par la maison Mendel.
Kinora Lumière avec plaque "Georges Mendel" (c. 1900) Source: collection particulière. |
Au catalogue de 1901, on trouve un "Cinématographe Géant" comme également comme "Le Géant". Il en existe deux modèles, le nº 1 qui est le nom sous lequel il commercialise le Pathé-Lumière (1901) et le nº 1bis qui n'est qu'un Cinématographe Lumière modifié.
Cinématographe "Géant nº 1" | Cinématographe-Géant nº 1 bis |
Georges Mendel. Centralisation de tous les articles cinématographiques. Cinématographes et Films. Appareils automatiques. Vues animées. 1901Vues animées. 1901. |
Toujours dans le catalogue de 1901, on trouve également le Cinéoscope, une sorte de folioscope.
Les premiers essais de combinaison son/image (1901)
Pourtant Georges Mendel développe un intérêt tout particulier pour le cinéma sonore et parlant. Dès 1901, il tourne des films qui peuvent être combinés avec des disques phonographiques. Dans une annonce publiée dans L'Industriel forain (juillet 1901), on peut lire : "Vues Cinématographiques s'adaptant au Phonographe". Sans parler de synchronisation, on peut déjà parler de "combinaison".
L'Industriel forain, Paris, nº 625, 27 juillet- 3 août 1901. | L'Industriel forain, Paris, nº 632, 14-21 septembre 1901. |
L'Industriel forain, Paris, nº 661, 28 mars-5 avril 1902. | L'Industriel forain, Paris, nº 681, 23-30 août 1902 |
Elle s'opère grâce à un projecteur - sans doute le "Cinématographe Parisien" - et le phonographe "Idéal" fabriqué par Henri Lioret. La réussite de la projection sonore dépend surtout de la dextérité de l'opérateur. Grâce à une lettre commerciale conservée, on sait qu'il commercialise le film Rouget de Lisle, mais il n'est certain qu'il s'agisse d'une production propre (voir Rouget de Lisle chantant la Marseille).
Georges Mendel, Facture à M. Belissat, Paris, le 28 janvier 1901
source: Fonds Balissat. Musée suisse de l'appareil photographique. Vevey
Dans les mois qui suivent, les annonces de L'Industriel forain changent de contenu avec celle d'un cinématographe à 150 francs. La maison Mendel commence à donner quelques titres de sa production en 1902.
Indice probable de la réussite des activités de Georges Mendel, ce dernier en septembre 1902, constitue une société en nom collectif à l'égard d'Armand Déféré et en commandite à l'égard de Georges Mendel. Son but est l'acquisition et l'exploitation d'un fonds de commerce de fabrication d'appareils photographiques exploité par Madame Wolf et sis à Paris (22, faubourg Saint-Martin). La raison société est "A. Déferé et Cie". Le rôle principal de Georges Mendel va consister en un apport de 7.000 fr.
Outre les annonces publiées dans la presse professionnelle, Georges Mendel fait passer des entrefilets à caractère publicitaire :
Un Record incontesté
Une record des appareils photographiques et cinématographes est enlevé par l'ingénr constructeur Georges Mendel, 10 bis, boulevard Bonne-Nouvelle, bien connu pour ses inventions aux meilleurs prix du monde.
Le Journal, Paris, lundi 1er décembre 1902, p. 5.
Il vante également certains de ses cinématographes:
Après une heure d'étude, on peut cinématographier tout avec le merveilleux Zoescope de l'ingr-constructeur Georges Mendel, 10 bis, boulevard Bonne-Nouvelle.
Demander gratis le catalogue de ses nouvelles vues animées-sujets sentationnels.
Le Journal, Paris, mardi 9 décembre 1902, p. 4.
Le Zoescope est en réalité un appareil breveté par Félix Fescourt (FR 313.153. 01/08/1901)
Georges Mendel, Zoescope. 27 décembre 1902.
Certains de ces entrefilets ne manquent de saveur et d'humour :
Allô ! Allô ! mademoiselle; donnez-moi donc le 213-11, la maison Georges Mendel, 10 boulevard Bonne-Nouvelle; j'ai besoin de son catalogue pour acheter un de ses appareils photographiques ou cinématographes, qui sont bons et pas cher.
Le Journal, Paris, mercredi 15 avril 1903, p. 1.
C'est à cette époque que Georges Mendel va avoir maille à partir avec la justice, en marge du procès qui oppose le docteur Eugène Doyen à Ambroise, François Parnaland au sujet de la commercialisation illicite de bandes cinématographique dont celle des sœurs siamoises Doodica et Radica. Le 2 décembre 1903, le premier assigne en justice le second ainsi que ses revendeurs comme Georges Mendel.
Si les catalogues de Georges Mendel proposent de nombreux films dont il n'est que le revendeur, il existe pourtant un répertoire important de vues dont il est le responsable. Or, nous ne disposons que d'un nombre infime d'informations sur ses collaborateurs. Du strict cercle familial, on sait que ses filles Georgette et Fernande apparaissent au moins dans Bataille d'oreillers, sans que l'on puisse exclure d'autres participations. Au rang des cinématographistes de la maison, le seul identifiable est le propre Georges Mendel qui, d'une façon inhabituelle, se désigne comme l'auteur de quelques rares vues. C'est le cas de Le véritable Looping the Loop (1903) dans le résumé duquel on peut lire: "Aucune des imitations truquées n'avait satisfait le public il fallait lui présenter l'appareil même dans sa grandeur, c'est ce que j'ai réussi à prendre, ainsi que le passage de la boucle, dans toutes ses phases."; c'est également le cas de Drame du Looping the Loop, avec une nouvelle indication: "Cette scène émouvante que j'ai prise sur le vif et qui donne une attraction unique." Pour le reste, en l'absence de tout autre source, on peut penser que Georges Mendel a été fréquemment derrière le cinématographe. Le pionnier Étienne Mollier évoque dans ses souvenirs les difficultés auxquelles se heurte Mendel lors de la réalisation des films :
Mais les premières vues qu'il éditait à cette époque (1905) [sic] étaient encore bien imparfaites et manquaient de fixité. Le matériel était primitif : le film vierge était fourni non perforé ; il devait utiliser une perforeuse dans laquelle le film était entraîné par un barillet denté qu'actionnait une roue à rochet avec encliquetage. Je la modifiai complètement, en construisant un entraînement par griffes et double came. Les caméras qui servaient à la prise de vues étaient d'anciennes caméras Lumière qu'avait construites autrefois Carpentier, d'excellente fabrication mais qui avaient pris du jeu : je les corrigeai par des butées à ressort. Les projections furent ainsi grandement améliorées.
MOLLIER, 2009: 74.
Parmi ses employés, figurent également Joseph Reynaud et Henri Bourgoin qui ont maille à partir avec la justice :
La onzième chambre correctionnelle a condamné deux anciens employés de la maison Mendel, les nommés Joseph Reynaud et Henri Bourgoin, le premier à un an de prison et le second à six mois - ce dernier avec bénéfice de la loi de sursis - pour vol d'appareils et de vues cinématographiques.
Le Matin, Paris, mercredi 30 mars 1904, p. 4.
Il est probable que dès les premières années du nouveau siècle, Georges Mendel ait disposé d'ateliers de prises de vues à Bagnolet, toutefois, la donnée la plus ancienne date de 1912, dans le catalogue de l'entreprise.
Laboratoires et Ateliers de prises de vues de la maison G. Mendel
Catalogue 1912.
Source: collection Mannoni.
En outre, on retrouve dans des annuaires commerciaux, la mention "FILMS" Mendel au 42, rue de Pantin (Bagnolet), dès 1914.
Le Cinémato-Grapho-Théâtre (1903)
L'un des principaux collaborateurs est Georges Lemarié(Paris 11e, 16/01/1879-Paris 2e, 25/02/1961), mécanicien qui semble avoir participé à l'élaboration de certains appareils et qui est particulièrement habile. Si l'on se réfère au brevet tardif (FR 697.963. 30/09/1929) qu'il dépose, bien des années après, pour des "perfectionnements aux dispositifs de synchronisation pour toutes applications" on peut penser qu'il n'est pas étranger aux perfectionnements sur la synchronisation entre le cinématographe et le phonographe. Georges Mendel continue en effet à s'intéresser au cinéma sonore et parlant. Dans le catalogue de 1903, il commercialise le "cinémato-grapho-théâtre" et, dès 1904, L'Industriel forain en fait la publicité.
Le Cinémato-grapho-théâtre ou Cinématographe parlant. Georges Mendel. Centralisation de tous les articles cinématographiques. Cinématographes et Films. Appareils automatiques. Vues animées. 1903. |
L'Industriel forain, Paris, nº 786, 9-16 avril 1904 |
Sur les annonces, on peut lire :
LE CINÉMATO-GRAPHO-THÉÂTRE ou CINÉMATOGRAPHE parlant (m) est la dernière application scientifique du Phonographe au Cinématographe. La réunion de ces deux inventions a pour but de donner l'illusion complète de la vie par la concordance absolue des gestes et des paroles (ce que l'on n'avait pu obtenir jusqu'à ce jour).
Cela n'est pourtant guère explicite. Il n'est toujours pas question de "synchronisme" ce qui laisse à penser que la combinaison, sans doute plus élaborée que celle de 1901, nécessite probablement une manipulation encore complexe dont semblent témoigner les multiples appareils qui relient le cinématographe et le phonographe. C'est sans doute à cette époque qu'il faut situer la collaboration avec Henri Joly. Ce dernier a déposé un premier brevet (FR 296.016. 11 janvier 1900) sur le "mouvement synchronique de rotation de deux mobiles, applicable aux appareils cinématographiques et phonographiques combinés". Il ne serait pas déraisonnable de penser que le "cinémato-grapho-théâtre" a quelque chose à voir avec l'invention, peut-être adaptée par Georges Lemarié, d'Henri Joly.
Le Cinémato-Gramo-Théâtre (1905)
Ce dernier, qui n'a pas déposé de nouveau brevet, semble renouer avec ses recherches puisque, cinq ans presque jour pour jour, il dépose une nouvelle invention (FR 359234. 14 janvier 1905) pour un "appareil de synchronisme". C'est Georges Lemarié qui va s'adresser à Étienne Mollier afin que ce dernier se lance dans la construction du nouvel appareil :
J'eus soin, au cours de mes tournées de prospection, de remettre ma carte et mes offres de service à cette maison, alors sise boulevard Bonne-Nouvelle. Quelques jours après, je reçus la visite du principal employé de M. Mendel, M. Georges Lemarie [sic], porteur d'un appareil dont on me proposait la fabrication. C'était un mécanisme de synchronisme destiné à relier un phonographe à un cinématographe, pour réaliser le cinéma parlant. J'acceptai avec joie de me charger de ce travail.
Ce synchronisme constituait le principal élément d'un brevet que Mendel venait d'acheter à Henri Jolly [sic], inventeur dont je reparlerai longuement. Il se composait d'une boîte en métal munie sur le devant d'un cadran tournant porteur, sur son diamètre, d'une flèche tournée vers le centre et dont l'extrémité pouvait coïncider avec la pointe d'une autre flèche pivotant autour du centre. Cette deuxième flèche était montée sur un axe central pénétrant dans la boîte et commandé par un échappement à ancre qu'actionnait un électro-aimant. Le pourtour du cadran, taillé en engrenage, était entraîné par une vis sans fin (placée dans une cage au-dessus) dont l'axe était muni d'une baïonnette destinée à recevoir l'extrémité d'un flexible. Une came triangulaire placée sur l'axe du plateau d'un phonographe, établissait trois contacts par tour. Des fils reliaient le phono au synchronisme, et ces contacts actionnaient l'électro-aimant, provoquant la rotation de l'aiguille centrale.
MOLLIER, 2009: 72.
"Le synchronisme Joly-Mendel"
MOLLIER, 2009: 73.
Sur une affiche de [1905], on aperçoit le boîtier de synchronisation avec les aiguilles.
Lithographie Deggas. Cinemato-Gramo-Théâtre, 1905. 120x 160 cm. [D.R.] |
L'Industriel forain, nº 909, 3-10 novembre 1906 |
Catalogue Mendel, 4 pages 32,5 x 25. s.d. (c. 1910-1914) Collection Laurent Mannoni reproduit dans: MANNONI, 1993: 9 |
On ignore avec précision la nature des relations entre les deux hommes, mais c'est bien ce dernier brevet que récupère Georges Mendel :
1905, 359.234. 14 janvier. Appareil de synchronisme (modification du précédent).
Ce système cédé quelque temps après à M. Georges Mendel (actuellement 103, rue Lafayette, Paris Xe), et appliqué par lui aux disques de gramophone, est vendu actuellement encore par les Etablissements Laval, 10 et 10 bis, Boulevard Bonne-Nouvelle, Paris Xe.
30 années d'existence et de succès couronnent l'invention génial de Joly !
Cine-Journal, Paris, 11 décembre 1931, p. 18.
Sur cette lancée, Henri Joly va déposer plus d'une dizaine de nouveaux brevets en 1905 et 1906 dont un "système d'enregistrement phonographique" (FR361.373. 13/04/1905) qui semble s'inscrire dans le prolongement du précédent et que Georges Mendel va présenter sous le nom de "Synchronisme G. Mendel". Ce dernier lui aussi est pris d'une frénésie et dépose de très nombreux brevets: "Un aparato de sincronismo" (ES38157. 18/04/1906), un "régulateur distributeur automatique d'énergie électrique pour mobiles synchrones (FR370449. 12/10/1906), un "dispositif de parleur à air comprimé" (FR373539. 11/01/1907), un "dispositivo parlante de aire comprimido para fonógrafos y gramófonos" (ES40890. 04/06/1907), un "improvements in or relating to Phonograph and like apparatus" (GB190708808. 11/01/1907), un "Aërosprecheinrichtung für Phonographen und Grammophone" (AT32339. 22/03/1907), un "dispositif de parleur à air comprimé" (FR8535. 11/01/1907), un "Parleur à air comprimé pour phonographes" (CH40209. 29/05/1907), un "Regler zur selbsttätigen Verteilung elektrischer Energie für synchrone Getriebe" (AT34305. 17/10/1906) et un "Regler zur selbsttätigen Verteilung elektrischer Energie für synchrone Getriebe" (AT34304. 17/10/1906). Il semble cependant les véritables inventeurs et constructeurs de ces appareils soit, au moins en partie, Georges Lemarié et Étienne Mollier.
Grâce à un article de Georges Lordier publié dans Phono-ciné Gazette, en juillet 1906, on dispose de plus d'informations concernant le Cinemato-Gramo-Théâtre:
Le "Synchronisme" qui relie les deux appareils est un bijou électro-mécanique qui pèse 8 kilos, grand comme une boîte à compas ; c'est une merveille de simplicité et un enfant peut le faire manoeuvrer. Il s'agit là d'un appareil scientifique qui fait le plus grand honneur au constructeur qui s'est créé une spécialité dans cette branche de la photo-cinématographie ; M. Georges Mendel nous promet d'ailleurs d'autres inventions. Nous en ferons part à nos lecteurs au moment voulu.
Les plus jolies scènes ont été créées pour compléter l'oeuvre et nous avons vu défiler des opéras, opéras-comiques, récits de nos meilleurs artistes qui par leur diversité, amuseront toutes les clases de la société : rien n'a été négligé pour la fidélité absolue des tableaux, tant au point de vue de la mise en scène qu'au point de vue des décors, des costumes et de la figuration.
Il y alieu de féliciter sincèrement M. Georges Mendel, travailleur infatigable, de s'être ainsi placé au premier rang des fabricants par un appareil phono-ciné-automatique absolument remarquable.
LORDIER, 1906: 272.
LORDIER, 1906: 272.
{Dès le mois de mai 1908, on trouve dans la presse ce type d'annonce.}L'Information photographique{tip}, Paris, mai 1909, p. 150. | Annuaire du commerce et de l'industrie photographique, Paris, Charles-Mendel, 1911, p. 26. |
En 1908, L'Information photographique consacre un article très détaillé sur ce système de synchronisme dont le journaliste attribue tous les mérites au seul Georges Mendel :
LE CINEMATOGRAPHE PARLANT
Les Parisiens privilégiés dont les oreilles et les yeux sont charmés chaque jour par les premiers artistes du monde, que les directeurs de théâtres se disputent à coups de billets de mille, n'ont sans doute jamais songé que des millions d'hommes ne jouiront jamais de ces délicats spectacles.
Qu'on se représente les longues soirées de l'explorateur, du colonial, exilés pour plusieurs années de la capitale, ou bien, sans aller si loin, l'intérêt et la curiosité, que suscite, parmi les populations des villes de provinces, la lecture des journaux !
Notre science moderne, qui ne doute plus de rien et que les problèmes les plus difficiles ne sauraient effrayer, leur a offert le cinématographe et le graphophone ; quoique fort agréable, ce double cadeau ne donnait cependant encore à ces déshérités de l'art qu'une faible idée de la maîtrise de nos chanteurs et de nos comédiens.
Le cinématographe, avec ses scènes muettes, ne tarde pas à devenir fastidieux, et le phonographe nous fait vraiment regretter l'absence de l'exécutant. Depuis bien longtemps, tout le monde était d'accord pour reconnaître que l'union de ces deux instruments, l'un donnant la vision, l'autre l'audition de l'artiste, rendrait seul possible la reproduction vraiment intéressante des scènes théâtrales.
Malheureusement, les meilleures intelligences s'étaient heurtées, dans cet assemblage des deux instruments, à des difficultés techniques et mécaniques très sérieuses.
Ces obstacles viennent d'être très habilement surmontés par M. Georges Mendel, dont le nom est depuis fort longtemps connu de tous ceux qui s'occupent de photographie et de cinématographie.
Nous allons expliquer, aussi simplement que possible, comment M. Georges Mendel arrive à nous faire voir les acteurs en scène, chantant et déclamant avec autant de brio que s'ils étaient en chair et en os, c'est-à-dire à nous donner le spectacle de la vie réelle impressionnant l'œil et l'oreille en même temps.
Il fallait pour cela trouver le moyen de relier les deux appareils de telle façon que les sons soient produits toujours et précisément quand l'acteur ouvre la bouche ou fait le geste accompagnant sa voix, c'est-à-dire que les vitesses respectives de rotation du disque enregistré et de déroulement de la bande cinématographique, puissent être reproduites telles qu'elles étaient lors de l'enregistrement de la scène jouée et chantée par l'acteur.
M. G. Mendel a inventé à cet effet son merveilleux appareil de synchronisme qui se compose lout simplement d'une petite boîte sur le couvercle de laquelle. tournent deux légères aiguilles en acier, analogues aux aiguilles d'une montre.
L'une de ces aiguilles reçoit son mouvement du cinématographe au moyen d'un petit câble métallique flexible, l'autre aiguille est commandée par un petit commutateur électrique auquel le courant est fourni par une pile ou accumulateur ; mais ce courant électrique n'est distribué que si le graphophone tourne et alors, par un dispositif spécial de roue à rochet, l'aiguille est entraînée et suit la vitesse de cet appareil.
Le cadran, avec ses deux aiguilles qui tournent, est placé sous les yeux de l'opérateur qui actionne le cinématographe, dont il suffit alors de tourner la manivelle à une vitesse telle que les deux aiguilles restent constamment en face l'une de l'autre. Les vitesses de rotation des deux appareils sont ainsi contrôlées à chaque instant l'une par rapport à l'autre, et la vision et l'audition se trouvent synchronisées avec une précision et une perfection absolues.
Pour enregistrer le disque et la bande synchronisés, il faut employer un petit artifice à la portée de tous ceux qui possèdent l'appareil Mendel :
L'artiste déclame ou chante d'abord le morceau devant le pavillon du phonographe enregistreur, le disque est ainsi obtenu ; ensuite, l'acteur monte sur la scène et chante avec les gestes voulus à l'unisson du phonographe qui chante en même temps que lui. C'est alors que le cinématographe synchronisé avec le gramophone crée la bande ou film qui servira aux futures reproductions.
Pendant ce temps, la vitesse du cinématographe est maintenue telle que les deux aiguilles de l'appareil de synchronisme restent en face l'une de l'autre.
On comprend que la coïncidence absolue des sons et des mouvements sera retrouvée toutes les fois que les deux appareils seront mis en marche dans les conditions ainsi réglées lors de la création du disque et du film ; pour cela, il suffira de les relier par l'appareil de synchronisme Mendel et de faire tourner la manivelle du cinématographe de façon que les deux petites aiguilles soient bien en face l'une de l'autre.
Au surplus, les résultats obtenus récompensent largement M. Georges Mendel de sa découverte, car nous avons assisté, dans son petit théâtre d'expériences, à des reconstitutions positivement merveilleuses et déconcertantes de scènes de comédie ou d'opéra., ainsi qu'à l'exécution de morceaux pour violon, où l'on pouvait voir le son sortir du mouvement de l'archet tenu par l'artiste en scène.
Les appareils cinématographique et phonographique, dont se sert M. Mendel, ont dû recevoir des perfectionnements nombreux pour annuler totalement le tremblollement des vues et pour augmenter considérablement la netteté et la puissance du son du gramophone. Ce dernier appareil est muni d'un parleur de l'invention de M. Mendel, qui supprime le diaphragme et les sons nasillards, il y a ici une sorte de soupape qui commande un fort courant d'air soufflé par une pompe spéciale.
Ce sont les battements de cette petite soupape qui mettent l'air en vibration et forment les sons, absolument de la même façon que le font les cordes vocales humaines.
Ainsi, M. Georges Mendel est arrivé à créer un nouveau genre de spectacle, qui permet de donner dans le monde entier une idée nette et précise de nos dilettantismes parisiens ; il s'est acquis de ce fait un droit à la reconnaissance de tous ceux que leurs fonctions ou leurs occupations retiennent loin de la capitale.
L'Information photographique, Paris, mai 1908, p. 143.
L'appareil semble avoir eu une diffusion jusqu'à la première guerre mondiale : Alger, Collioure (septembre 1911), La Ferté-sous-Jouarre (janvier 1912), Bordeaux (mai 1912).
Ce sont des années au cours desquelles il se fait plus présent tant sur le plan professionnel que sur le plan mondain. Proche de Georges Méliès, il va le pousser à prendre la tête de la Chambre syndicale des Fabricants et Négociants de Cinématographes, fondée le 11 avril 1905 :
C'est dans ce bureau que je reçus la visite de quelques collègues, parmi lesquels M. Georges Mendel. Ce fut lui qui, prenant la parole au nom du groupe me dit: "Certaines grosses maisons cherchent, grâce à leurs énormes capitaux à écraser les autres et nous avons pensé qu'il serait peut-être bon de nous grouper pour défendre nos intérêts corporatifs." Il ajouta: "Vous avez déjà conquis, dans votre spécialité, une célébrité mondiale. N'êtes-vous pas le plus qualifié d'entre nous pour prendre la tête du mouvement ?"
Cine-Journal, Paris, 20e année, nº 883, 30 juillet 1926, p. 9.
Le succès remporté par la maison Mendel s'accompagne aussi d'une vie mondaine du couple qui reçoit des invités de marque lors des soirées qu'ils offrent dans leurs salons et où l'on peut voir quelques vues chantées :
Paris.
-Mercredi dernier, superbe soirée donnée par M. et Mme Georges Mendel, dans leurs salons du boulevard Bonne-Nouvelle.
Une nombreuse assistance a chaudement applaudi: M. Gilles, du Châtelet, dans de jolies poésies, Mme et M. de Poumayrac, M. Harlé, de l'Opéra-Comique, Mlle Alice Boisdon, du théâtre Lyrique, et le compositeur Louis Schwartz dans ses oeuvres pianistiques. M. Maurice Boisdon se révéla prestidigitateur, amateur l'emportant sur beaucoup de professionnels, et M. J. Mendel présenta plusieurs sujets, scènes d'opéra et vues cinématographiques et gramophonées.
Puis on dansa toute la nuit, pour se séparer à l'aube, après un joyeux souper par petites tables.
Gil Blas, Paris, samedi 17 mars 1906, p. 2.
On trouve ainsi plusieurs membres de la famille de Maurice Boisdon (La Rochelle, 22/03/1855-Paris 2e, 24/10/1928), photographe et ami de la famille Mendel.
"Collégien en uniforme sa casquette à la main." M. Boisdon. 19 boulevard Saint-Denis (Paris). |
L'année 1906 marque un moment important dans la carrière commercial de Georges Mendel. Il dispose tout d'abord d'un appareil performant qui permet de présenter des projections sonores, ses ateliers de Bagnolet son opérationnel et il peut envisager une réelle production. C'est probablement au cours de cette même année qu'est constituée une Société d'Exploitation du Cinémato-Parlant dont les agents généraux se nomment MM. Brille et dont le commissionnaire est la "Maurice Schuster fils et Cie" (52, rue de Hauteville), société en nom collectif formée le 31 octobre 1899 à Paris. Sans pour autant disposer de document, il est possible d'établir un lien entre la maison Mendel et la Société d'Exploitation du Cinémato-Parlant en identifiant les projections organisée en France en 1906 et 1907 : Bordeaux (mars 1906), Tours (décembre 1906), Bordeaux (mars 1907), Dunkerque (avril 1907), Besançon (août 1907). Grâce aux programmes proposés à Tours, composés de films Mendel, on dispose d'un indice fort pour penser qu'une réelle collaboration existe.
Et après (1907-1937)
Si l'on se fit aux catalogues de la maison Mendel ou les titres qui sont annoncés dans la presse corportive (L'Industriel forain, La comète bleue, etc.), la production reste soutenue au cours des années 1907-1908. La revue La Photographie moderne, éditée depuis 1899, est encore publiée en 1907. Son nom est également associé au débat qui secoue le monde cinématographique sur la question des pellicules hors d'usage. Dans un article publié dans Ciné-journal, il expose sa façon de procéder qui, dit-il, est un moyen de résoudre ce problème :
La Survie du Film
M. Georges Mendel adresse à l'Industriel forain la lettre suivante:
Paris, le 20 avril 1909.
Monsieur le rédacteur en chef,
Notre grosse préoccupation à nous autres, éditeurs, est de supprimer la survie actuelle des films afin de laver le marché d’une quantité de vieilles bandes préjudiciables au cinématographe lui-même.
Or pour arriver en partie à ce résultat, au lieu de demander au client le sacrifice de son bien, demandons-lui de venir de bonne grâce nous apporter ses vieilles bandes (que nous nous engageons de brûler).
Qu’aura-t-il en échange ? Nous lui donnerons contre de vieilles bandes 1/3 du métrage neuf en nous achetant trois autres bandes.
Remarquez que dans une industrie qui nous touche de près (celle du disque pour machines parlantes) cela se passe ainsi: le client rapporte à l’éditeur 3 vieux disques et la maison lui en remet un neuf, charge à lui d’acheter en même temps 3 autres disques neufs.
Je suis certain qu’ainsi présenté, la majorité des clients ne verrait pas là un sacrifice — et qui dit sacrifice dit difficulté.
Il ne rentre pas dans l’esprit français, frondeur par excellence, qu’un confrère — fût-il charmant — s’immisce dans ces affaires. Or, chacun conservera son indépendance; d’une part le vendeur ne sera pas obligé de faire la police à ses clients, d’admettre un inquisiteur qui viendra vérifier ses livres et suivre ses opérations, et d’autre part on ne forcera pas un client de rendre une marchandise qu’il a bel et bien payée; mais on l’engagera au contraire de venir de lui-même échanger un vieux programme contre un neuf.
Ces quelques réflexions expliqueront mon indépendance que j’ai conservée: je suis prêt dans ces conditions à l'abandonner pour le bien de tous. Recevez, monsieur le rédacteur en chef, mes salutations bien sincères.
Georges MENDEL.
Ciné-Journal, nº 38, Paris, 23 avril 1909, p. 7.
C'est également à cette époque que la collaboration avec le constructeur Étienne Mollier s'intensifie comme le raconte ce dernier dans ses mémoires :
De ma collusion avec Mendel résulta ma direction définitive vers le cinéma et la projection. Peu à peu je lui construisis les appareils qu'auparavant il achetait ou faisait construire en différents endroits : caméras, phonos, etc. La régularité et l'importance de ces commandes me permit d'acheter des machines et d'augmenter mon personnel, formé surtout d'apprentis que j'avais formés et que je conservais. Mendel vendait fort cher le matériel que je lui fournissais : il devait me déclarer plus tard – alors qu'il était retiré des affaires – que j'avais grandement contribué à sa fortune. Mais en contrepartie sa clientèle me fut précieuse à mes débuts.
MOLLIER, 2009: 74.
En 1909 et 1910, la production disparaît des journaux professionnels. Les activités de la maison Mendel semblent alors se concentrer sur la commercialisation de divers appareils dont certains sont prévues pour s'adapter à une utilisation automobile dont il assure également la revente :
AUTO-CINEMA
Occasion unique, marchant bien, PANHARD 4 cylindres, 8 chevaux, dynamo Japy, 35 ampères,CINEMA ROBUSTE, poste complet avec lanterne, lampe à arc, résistance, etc. 10.000 mètres de films.
S'adresser à M. MENDEL, 10 bis, boulevard Bonne-Nouvelle, PARIS.
Le Courrier cinématographique, 23 septembre 1911, p. 19.
Cinématographe Georges Mendel Electrique automobile.
Catalogue 1912.
Collection Mannoni
En 1911, Georges Mendel tente de relance sa production de film avec une certaine irrégularité jusqu'en 1912 :
Une recrue.
La maison Georges Mendel reprend l'édition des films. Elle présentera la semaine prochaine, au CONSORTIUM: La Rebouteuse, La Cigale et la Fourmi, Les deux Frères et sortira chaque semaine deux ou trois scènes inédites.
Nous sommes particulièrement heureux de la décision de M. Mendel. Il n’est pas douteux que ses films seront bien accueillis, car entre toutes les. maisons d'édition, celle de M. Mendel est justement renommée.
Le Courrier cinématographique, 20 juillet 1912, p. 17.
Il a d'ailleurs déposé à cette époque la marque GMondia.
Cinématographes et Films. Georges Mendel, Edouard Barneaud, Paris. 24 février 1912 [D.R.] | Bulletin du Comité de l'Asie française, Paris, 1er décembre 1912, p. 73. |
Georges Mendel n'est jamais à court d'idées lorsqu'il s'agit de désigner un nouvel appareil comme ce "For Ever", évoqué dans le courrier ci-dessus, et dont on ignore tout. On le retrouve également à Londres :
Déplacements.
[...]
M. Georges Mendel est à Londres, où il met au point son appareil cinématographique de salon.
Le Courrier Cinématographique, Paris, 21 septembre 1912, p. 31.
En 1912, il renoue avec les brevets avec un "Regulador distribuidor automático de energía eléctrica por medio de móviles síncronos" (ES52802. 16/04/1912), un "Groupe cinématographique électrique" (FR450437. 11/11/1912). En 1913, il reprend la commercialisation du Citoscope que Max Hansen a breveté en 1905 et qui est alors exploité par la société Bréviaire et Cie de Léon Bréviaire et Auguste, Joseph Morenas (1908). L'appareil est rebaptisé "Le Triomphe" :
"Le Triomphe"
Un industriel parisien, M. Georges Mendel, lance actuellement « Le Triomphe », un appareil de prise de vues cinématographiques d’amateur.
Le « Triomphe » se porte en bandoulière. Il est léger, peu encombrant, et permet de prendre les vues animées, avec autant de facilité qu'une simple photographie sur plaque.
« Le Triomphe » est un grand succès de l’actualité. Il sera bientôt chez tous les amateurs de photos animées.
Le Courrier cinématographique, Paris, 5 juillet 1913, p. 30.
L'appareil est également connu sous le nom : "Le Voit-tout".
Le Courrier, Paris, mercredi 8 juillet 1914, p. 1.
Le Cinéma-Electric est annoncé en 1913 dans le numéro d'avril de la Nature sous le titre "Cinéma électrique pour tous". Il est encore actif dans les mois qui précèdent le conflit mondial. On le retrouve à Londres, à l'occasion de l'Exposition Internationale de la Cinématographie et des Industries qui s'y rattachent :
Le Stand Georges MENDEL
La Maison Georges Mendel a exposé les cinémas chantants et son cinéma électrique.
L'appareil chantant surtout attire l'attention. C’est le seul présenté à l'Exposition et M. Georges Mendel, sollicité par maints directeurs, ne cesse de le faire fonctionner à la satisfaction générale. Au moment où nous terminons ce compte rendu succinct, le bruit court que l’éminent constructeur français vient de traiter une affaire importante, et d'installer son appareil dans un des plus grands cinémas de Londres. Nous en sommes particulièrement satisfaits, car en cette circonstance, M. Georges Mendel a fait preuve, en venant à Londres, d’une indépendance, fort louable et d’un esprit d'initiative remarquable. Il est juste qu’il en soit récompensé.
Le Courrier cinématographique, Paris, 29 mars 1913, p. 12.
Georges Mendel. Cinema Electric nº 2.
source: Antiq-photo. Catalogue, novembre 2017, p. 16.
Encore à la veille de la première guerre mondiale, Georges Mendel, en collaboration avec Étienne Mollier, cherche à mettre au point un système plus performant pour le cinéma parlant :
Mendel, désirant encore étendre et perfectionner son cinéma parlant, me demanda de lui étudier un modèle qui permettrait de longues séances ; car les disques à cette époque n'avaient qu'une très courte durée : cinq minutes environ. Répondant à son désir, je mis à l'étude un phonographe à double plateau commandé par un moteur électrique à régulateur de Watt. Les deux plateaux fonctionnaient alternativement, au moyen d'embrayages électriques branchés sur le moteur de façon à les faire partir immédiatement à la vitesse normale, sans variation de son. Les embrayages étaient commandés par des perforations dans le film qui agissaient sur des contacts, de sorte que l'on pouvait sonoriser partiellement un film, les parties sonorisées ayant été établies synchroniquement avec les parties du disque correspondantes.
Mendel voulait appeler cet appareil "l'Opérascope". La fabrication en était très avancée lorsqu'éclata la guerre. Tout fut arrêté.
MOLLIER, 2009: 83.
La guerre va mettre un frein à toutes les activités dont celles qui concernent le spectacle et le cinématographe. Nombreux sont d'ailleurs ceux qui se retrouvent au front et, pour beaucoup, y laissent leur vie. C'est le cas du gendre de Georges Mendel, Maurice Bloch, décédé à Reims en août 1915 et de son jeune collaborateur, André Aendenboom, opérateur électricien, âgé de 21 ans, tué à Verdun :
D'autre part, nous recevons de notre confrère M. Le Fraper, directeur du Courrier Cinématographique, la nouvelle attristante de la mort de M. André Aendenboom, opérateur électricien, tombé glorieusement sous les murs de Verdun, à l'âge de 21 ans.
Ce jeune homme, qui appartenait à un régiment de zouaves, avait fait son apprentissage à Tivoli-Cinéma et était, en dernier lieu, attaché à la maison Mendel.
La perte de ce vaillant petit soldat, fauché en pleine jeunesse, sera vivement ressentie par ceux qui l'ont connu.
Ciné-journal, 9e année, nº 362-58, Paris, 22 juillet 1916, p. 11.
Peu après la guerre, Georges Mendel vend son fond de commerce à Émile Laval (Tulle, 12/02/1866-≥1936) qui continuera à utiliser le nom "Etablissements Georges Mendel" pendant quelques années :
M. Georges Mendel, industriel, a vendu à M. Emile Laval le fond de commerce et Industrie de vente et construction d'appareils photographiques, Cinématographique et phonographique qu'il exploitait 10, boulevard Bonne-Nouvelle.
Paris.Ciné-Journal, Paris, 5 juillet 1919, p. 33.
Il s'installe alors au 103, rue Lafayette et semble alors faire commerce de tout (bimbeloterie) si l'on en croit les annonces successives que l'on peut trouver dans la presse :
DEMANDES
CONNAISSANT bien la clientèle, visitant depuis 30 ans les commissionnaires, je cherche à m'adjoindre à la carte de bonne fabrique articles de consommation (tricots, lainages, soieries, bas, chaussettes en soie, coton et laine, etc.). Georges Mendel, 103, rue La Fayette, Paris Xe.
Le Courrier, Paris, 25 juin 1920, p. 6.
Georges Mendel (années 20)
© Le Grimh
Deux autres articles permettent de mesurer l'éclectisme de ses affaires :
La maison Georges Mendel, 103, rue La Fayette, Paris, demande à connaître le fabricant de boîtes à bonbons "Pharaon", "Paon" "Lavallière"; de 14 h à 16 heures.
Le Courrier, Paris, 28 septembre 1923, p. 2.
M. Georges Mendel, 103, rue La Fayette, Paris, demande à connaître fabricants de tous articles pour hôpitaux, accessoires de pharmacie, produits chimiques, articles de pansements, bastériologie, etc.
Le Courrier, Paris, 22 mai 1925, p. 2.
En 1926, il est recensé à Paris et se fait remarquer par ses activités culturelles qui le conduisent à côtoyer des figures du monde du spectacle. Il organise ainsi un concert au profit d'un sculpteur :
Pour un sculpteur malheureux
Le concert de gala au profit d'un sculpteur malheureux s'annonce comme devant être un événement artistique.
L'animateur Geo Mendel, le vétéran du cinéma a réuni autour de lui un groupe de grandes vedettes: Marie Duba, Dussane, Mary Marquet, de la Comédie-Française; Pepa Bonafé, Joséphine Baker; Betove, Perchicot, Bach, que le public sera heureux d'applaudir à ce gala qui aura lieu demain, à 21 heures, dans la salle des fêtes du Journal.
Le Journal, Paris, 11 juin 1931, p. 2.
Georges Mendel et son épouse Cécile
© Le Grimh
Il garde toujours le contact avec le monde du cinématographe et la Chambre Syndicale Française de la Cinématographie :
Georges Mendel est au nombre des cinématographistes qui ont demandé à faire partie de l'Association Internationale des vingt-cinq ans de cinéma, fondée au sein de la Chambre Syndicale française de la Cinématographie, 13 bis, rue des Mathurins, par MM. Delac et Debrie.
Cine-Journal, Paris, 16 octobre 1931, p. 2.
Son intérêt pour les arts et la littérature l'amène à présider la Ligue Artistique et Littéraire :
La Ligue artistique et littéraire, l'intéressant organisme qui, dans un esprit de solidarité intellectuelle, se propose d'unir les efforts de tous ceux qui s'intéressent à la production spirituelle, tiendra ses assises le mercredi 9 décembre, de 14 heures à 19 heures, chez son président Géo Mendel, 103, rue Lafayette, avec audition littéraire et musicale.
Tous ceux que rien de ce qui concerne les Arts et les Lettres ne laisse indifférents, sont instamment invités à honorer cette réunion de leur présence.
LE PARISIEN.
Comoedia, Paris, 7 décembre 1931, p. 3.
La Ligue se réunit chez Georges Mendel plusieurs fois par mois :
A la ligue artistique et littéraire.
La Ligue artistique et littéraire a tenu une fort brillante réunion le 27 janvier dernier, dans les salons de son président, Geo Mendel, au cours de laquelle se sont manifestés les sentiments d'affectueuse solidarité qui unissent artistes et écrivains en une sympathie commune.
MM. le Foulon et Marcel ont mis en valeur leur beau talent d'instrumentalistes en un sketch inédit qui permit à Mme Marysia de faire apprécier une voix délicieuse.
Nous sommes heureux d'annoncer que les prochaines réunions de la Ligue artistique et littéraire auront lieu avec audition d'artistes tous les 2e et 4e mercredis de chaque mois chez Geo Mendel, président, 103, rue Lafayette, la prochaine réunion devant avoir lieu demain 10 février de 14 à 19 heures.
Comoedia, Paris, mercredi 10 février 1932, p. 2.
On le retrouve encore lors d'une réunion de la Société de Cinéma d'Amateurs :
SOCIÉTÉ DE CINÉMA D'AMATEURS
62, rue des Marais, Paris (10e)
Une nombreuse assistance se pressait à la salle des Centraux où avait lieu le premier festival S.C.A. de 1933. Grâce à la complaisance des spectateurs (les murs ne purent être reculés) et au dévouement des organisateurs, le succès fut complet.
[...]
Cette soirée fut honorée de la présence de M. Géo Mendel, un pionnier du cinéma parlant. Il fut le collaborateur de Méliès qui présenta, au début de ce siècle, les premières productions parlantes et chantantes.
La Revue française de photographie et de cínématographie, nº 315, 1er Février 1933, p. 5.
Ses affaites commerciales marquent singulièrement le pas, même si l'on trouve encore quelques annonces pour des appareils qu'il commercialise.
La Patrie, Paris, samedi 7 mai 1932, p. 5.
Finalement, en juillet 1933, il déclare la faillite de son commerce de bimbeloterie :
LES FAILLITTES
Jugement du 11 juillet
[...]
Georges-Simon MENDEL, ayant exploité un fonds de commerce de bimbeloterie, 103, rue Lafayette et demeurant actuellement 20, rue Baudin (juge: M. Weil; syndic. M. Fremont).
Le Matin, Paris, 13 juillet 1933, p. 8.
Georges Mendel. Membre de la Chambre Syndicale Française de la Ciniématographie. [1935]
© Le Grimh
En 1936, il est recensé au Raincy (1, allée de l'église) où il figure comme "inventeur du cinéma chantant" et habite avec Jeanne Bonnet. Il décède au Raincy en janvier 1937 :
Les obsèques de M. Georges Mendel ont eu lieu le 8 janvier dans la plus stricte intimité. De la part de Madame Georges Mendel, des familles Lévy, Salomon et Gumpel.
Le Matin, Paris, 9 janvier 1937, p. 2.
Georges Mendel (années 1930)
© Le Grimh
Le petit-fils de Georges Mendel, Alfred Gumpel, parti de la prison de Montluc à Lyon dans le Convoi du 11 août 1944, est déporté dans le camp de Melk – camp annexe de Mauthausen - où il décède en 1945.
Bibiographie
Indicateur photographique L', journal scientifique mensuel, résumant les progrès de l'art photographique, publié sous la direction de M. Georges Mendel, nº 1, 15 février 1892. In-4º à 2 col., 8 p. avec grav. Troyes, imprimerie Martelet. Paris, 22, boulevard Saint-Denis. Abonnement annuel: France et étranger, 2 fr. (BNF. 4-V-4820).
La Photographie moderne, janvier 1899 et au-delà de 1907.
Sources
Antiq-photo. https://www.antiq-photo.com/
Cinematographes. http://cinematographes.free.fr/index.html
COISSAC G.-Michel, Histoire du cinématographe de ses origines à nos jours. Préface de J.-L. Breton, de l'Institut. Ed. du Cinéopse et Librairie Gauthier-Villars, Paris, 1925, XV-650 p.
"Georges MENDEL", Le Courrier cinématographique, 3e année, nº 12, 22 mars 1913, p. XI.
LEFEBVRE Thierry, "La Collection des films du Dr Doyen", 1895, nº 17, décembre 1994, p. 100-114.
LORDIER Georges, "Le Cinématographe parlant", Phono-ciné Gazette, 2e année, nº 32, 15 juillet 1906, p. 272-273.
MANNONI Laurent, "Du cinématographe parisien au cinemato-gramo-theatre", Archives, nº 53, avril 1993, 12 p.
MOLLIER Étienne, Mémoires d'un inventeur. De la photographie 35 mm au rétroprojecteur 1876-1962, Paris, L'Harmattan, 2009, 168 p.
Le Cinéma et l'Écho du cinéma réunis, Paris, nº 46, 10 janvier 1913.
Plaidoirie de Me Desjardin, Jugement du tribunal, 10 février 1905, Paris, Typ. Ph. Renouard, 36 p. (consultable à la Bibliothèque Municipale de Lyon, cote 137406).
Remerciements
Les descendants de Georges Mendel.
Thierry Lecointe.
Jacques Malthête.