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- Création : 24 mars 2015
- Mis à jour : 14 septembre 2024
- Publication : 24 mars 2015
- Affichages : 5852
Gabriel KAIZER dit KAISER
(Nagy Barod, 1860-Paris, 1921)
Jean-Claude SEGUIN
1
Maurice Kaizer (-≤ 1888) épouse Ester Veiberger (-≥ 1888). Descendance :
- Gabriel Kaizer dit " Kaiser ", dit " Keuser " (Nagy Barod, 01/04/1860-Paris 17e, 05/04/1921)
- épouse (Paris 4e, 24/05/1888. Divorce: 02/01/1892) (Paris 9e, 23/10/1865-Paris 11e, 07/03/1942).
2
Les origines (1860-1895)
D'origine et de nationalité hongroise, on ignore tout des raisons qui le conduisent à s'installer en France, ni l'époque de son arrivée à Paris. Gabriel Kaiser se consacre, semble-t-il, d'abord à la fabrication de talons pour chaussures, au 60 rue du faubourg Saint-Denis. Au moment de son mariage (1888), il exerce la profession de mécanicien au moins jusqu'à son divorce (1892) où cette profession figure encore :
DIVORCES
[...]
Entre dame Keller, 3, rue Rambuteau.
Et sieur Gabriel Kaiser, mécanicien, 37 rue des Archives.
La Nation, Paris, 4 mars 1892, p. 4.
En parallèle, il développe des activités politiques. Il est membre fondateur du Comité Républicain du 9e arrondissement de Paris et vice-président du Comité Républicain Radical-Socialiste de la Porte Saint-Denis.
La Manufacture française des appareils kinématographes perfectionnés et films (1896-1899)
Gabriel Kaiser va se lancer dans l'aventure du cinématographe, sans doute à la suite du succès obtenu par les projections du cinématographe Lumière, boulevard des Capucines. La Manufacture française des appareils kinématographes perfectionnés et films, nom qu'il donne à sa nouvelle activité, va présenter ainsi les nouveautés dans la boutique située au 27, rue du Château-d'Eau.
Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration, 1897, Paris, Firmin Didot et Bottin réunis, 1896, p. 2049.
Le kinétographe-cinématographe (1896-1897)
Le succès obtenu par le cinématographe Lumière, boulevard des Capucines, n'est pas étranger à l'intérêt que lui porte un commerçant, installé en face du Grand-Café, Gabriel Lépée. Ce dernier va commercialiser un cinématographe mis au point par Victor Continsouza et qu'il baptise "cinéphotographe". L'un de ses premiers clients est Gabriel Kaiser. Ce dernier évoque pour Ciné-Journal, en 1914, ses débuts comme exploitant :
En août 1896, je m’installe à mon tour dans le passage de l’Opéra, à l’emplacement où est aujourd’hui le Théâtre-Moderne. Je donnais 15 à 20 séances par jour, et chacune d’elle ne dépassait pas un quart d’heure. Je ne possédais d’ailleurs que trois ou quatre films Edison de 22 mètres de longueur, qui représentaient la Loïe Fuller, la belle Fatma, la danse du ventre, et un combat de nègres dans un tunnel. Les appareils de l’époque nous jouaient quelquefois des tours pendables. Comme on ne pouvait pas cadrer le film, les spectateurs apercevaient de temps en temps les personnages en double, et chaque fois qu’un décadrage se produisait, le public devait attendre quatre ou cinq minutes que le tout fut remis en état De même que dans les baraques installées à la fête de Neuilly ou à la foire aux pains d’épice, l’entrée du spectacle était de 0 fr 50 pour les grandes personnes et 0 fr 25 pour les enfants. La salle qui pouvait contenir 60 à 80 personnes ne désemplissait point. Comme au Grand Café, le public faisait queue dans le passage, masquant l’entrée des magasins. Les boutiquiers devinrent furieux et me couvrirent de papier timbré un procès allait s’engager dont l’issue pouvait m’être défavorable, en raison de l’insécurité du local, peu conforme aux règlements édictés par la préfecture enfin un terrible coup venait de frapper l’exploitation cinématographique, c’était la catastrophe du Bazar de la Charité.
HEC, 1914 (294): 10-11.
Le passage de l'Opéra, situé au 12 boulevard des Italiens, est un lieu stratégique où l'on peut côtoyer Georges Méliès, dont le théâtre Robert-Houdin se trouve juste derrière, mais également Antoine Lumière et Clément-Maurice qui gravitent dans le secteur. La presse reste assez discrète sur les séances qui sont organisées dans le local.
Gabriel Kaiser qui exploite l'appareil de Victor Continsouza, commercialisé par Gabriel Lépée, va mettre au point une version personnelle du cinéphotographe destinée principalement aux amateurs, le Kinétographe. Toutefois, dans la mesure où l'appareil n'a donné lieu à aucun brevet, il est difficile de savoir à partir de quel moment il est mis en vente. Toutefois, c'est vers le mois d'octobre que plusieurs documents font référence à la vente de l'appareil dont une affiche française.
Cinématographe-Kaiser perfectionné (c. octobre 1896)
Source: Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (2-DEP-004-006)
Des annonces sont également publiées dans la presse espagnole :
QUINETÓGRAFO — CINEMATÓGRAFO — Aparato perfeccionado sin trepidación ni ruido, sin estropear los films, para proyecciones y tomar las vistas. — Fábrica de FILMS. Más de 300 efectos y novedades diarias de todos los países. Surtido considerable constantemente en almacén. Películas emulsionadas superiores sin perforar, y perforaciones sistema Edison. Perforación y desarrollo a elección. — G. KAISER & Cie, 27, Rue du Château d’Eau — Dirección telegráfica: FILMSMAN. PARIS — Laboratorio y Salón de experiencias, 12, Boulevard des Italiens y Passage de l’Opéra, 33.
Almanaque Bailly-Baillière, 1897.
Gabriel Kaiser diffuse également l'information dans les presses prusienne et austro-hongroise.
Kölnische Zeitung, Cologne, 21 novembe 1896, p. 8. | Neue Freie Presse, Vienne, 23 novembre 1896, p. 7. |
Quelques quotidiens français annonce également la mise en vente du kinétographe :
Le Cinématographe-Kaiser
12, boulevard des Italiens, obtient chaque jeudi et chaque dimanche un grand succès ; il vend ses merveilleux appareils ainsi qu'un très grand choix de films, sujets de tous pays et pour tous les goûts, 27, rue du Château-d'Eau.
La Presse, Paris, 13 décembre 1896, p. 3.
"Photographie représentant Gabriel Kaiser, en 1895, avec l'appareil Gabriel Lépée"
Ciné-Journal, nº 294, 7e année, 11 avril 1914, p. 9.
Si l'on en croit Gabriel Kaiser lui-même, il renonce à commercialiser les cinématographes après la tragédie du Bazar de la Charité (4 mai 1897).
Le Graphophone Edison (1897-1899)
Dès lors, Gabriel Kaiser va réorienter ses activités vers le "graphophone haut-parleur" d'Edison dont des publicités commencent à paraître, de fait, dès la fin du mois d'avril 1897 :
Edison et ses merveilles
Le dernier perfectionnement grandiose de son phonographe est le "graphophone haut parleur", qui reproduit la voix et le son de tous les instruments de musique, chants, monologues, orchestres, etc., avec netteté, et chacun peut enregistrer lui-même tout ce qu'il désire.
Cet ingénieux appareil est un véritable bijou ; son modeste prix le rend accessible à toutes les bourses, et fait courir tout Paris chez son dépositaire," M. G. Kaiser, 27, .rue du Château-d'Eau. Prix spéciaux pour le gros et commissionnaires.
La Presse, Paris, mercredi 21 avril 1897, p. 3.
Paris, Paris, samedi 1er mai 1897, p. 4.
Quelques mois plus tard, la G. Kaiser et Cie ouvre une nouvelle boutique au 31 boulevard Magenta.
Le Supplément, Paris, 13 janvier 1898, p. 4.
Les nouvelles activités commerciales (1900-1906)
Comptoir général des inventions nouvelles (1900-1901)
Gabriel Kaiser installe sa nouvelle boutique, le "Comptoir des Inventions" au 2, rue Saint-Apolline, dès le mois de mars 1900 comme on peut le constater dans cette petite annonce:
On demande jeune homme français, 18 à 20 ans, belle écriture, bonnes notions commerciales et références sérieuses. Comptoir des Inventions, 2, rue Sainte-Apoline [sic].
La Cocarde, Paris, 22 mars 1900, p. 4.
On trouve également des articles publicitaires comme celui-ci :
L’expert moderne
La première chambre du tribunal civil a jugé récemment un curieux litige. M. Salabert, éditeur de musique à Paris, avait acheté à M. Linck, auteur allemand, une nouvelle composition de musique. M. Salabert, après avoir édité, a cru reconnaître une mélodie américaine déjà éditée et soumis la contestation au tribunal, qui décida lui-même en chambre de conseil ; pour faire la comparaison entre les deux airs, on a pris comme expert un phonographe, sur lequel les deux airs étaient enregistrés et on a fait reproduire en séance. Le phonographe a fait démonstration concluante et a donné tort à M. Linck, qui était condamné à payer à 2,842 francs à M. Salabert.
D’après nos renseignements, l’établissement Gabriel Kaiser, 3, rue Sainte-Apolline, Paris, fournit ces phonographes perfection nés au prix d’une trentaine de francs, les cylindres non imprimés à 50 centimes et enregistrés à 1 franc. Il n’y a pas bien longtemps qu’on payait ces appareils dix fois plus cher. Par ce fait, l’instrument est devenu universel et on l’emploie pour tout usage. Nous ne pouvons que recommander l'établissement Gabriel Kaiser, 2, rue Sainte-Apolline, Paris, chez lequel on peut obtenir des phonographes et cylindres aux prix de fabrique.
La France, Paris, 7 juillet 1900, p. 1.
C'est quelques mois plus tard que Gabriel Kaiser fait évoluer son entreprise. Eugène Plan et Charles Sylva Ménétrier exploitent, avant 1900, un fonds de commerce de graphophones et phonographes, situé 3, boulevard Saint-Martin. Le 9 octobre 1900, Eugène Plan fonde, avec Émile Baudré et Charles Sylva Ménétrier, la société en nom collectif, " E. Plan et Cie ", " ayant pour objet l'acquisition du fonds de commerce de phonographes, graphophones, cylindres vierges et enregistrés, connu sous le nom de " Maison Gabriel Kaiser ". Le " Comptoir des Inventions Nouvelles " a pour objet l'exploitation dudit fonds et de tous commerces s'y rattachant directement ou indirectement ainsi que de toutes inventions ou de tous commerces pouvant intéresser la société. " L'entreprise est formée pour une durée de dix années à partir du 10 octobre 1900, son siège est à Paris, 2 rue Ste Apolline et son capital s'élève à 50.000 francs. Quant à Gabriel Kaiser, il est directeur de la nouvelle entreprise.
Il semble pourtant que les relations entre Gabriel Kaiser et les fondateurs de la société vont se détériorer assez vite. On a d'ailleurs du mal à suivre dans la presse la désignation de l'entreprise. En décembre, on trouve ainsi l'annonce suivante :
LES ETABLISSEMENTS KAISER (PLAN et Cie, successeurs), 2, rue Sainte-Appoline [sic]. Quantité d'allumeurs automatiques.
Le Journal, Paris, 30 décembre 1900, p. 6.
Annuaire almanach du commerce, 1900 p. 2232 | Annuaire almanach du commerce 1901 p. 2286 |
La Société Gabriel et Cie (Comptoir Général des Transactions commerciales) (1901)
La rupture est probablement consommée avec ses anciens associés, lorsque Gabriel Kaiser fonde une nouvelle société en avril 1901, la "Gabriel et Cie", installée 12 boulevard Saint-Martin :
Société Gabriel et Cie (Comptoir général des Transactions commerciales). — Constitution. — Suivant acte sous signatures privées en date à Paris du 1er avril 1901, M. Gabriel Kaiser, ancien négociant, demeurant à Paris, boulevard Saint-Martin, 39, et un commanditaire dénommé audit acte, ont formé entre eux une société en commandite simple ayant pour objet la création et l’exploitation d’une maison de commission et banque intermédiaire, opérations financières, vente et achat d’industrie et de tous commerces, ayant pour titre : Comptoir général des Transactions commerciales. La durée de la Société est fixée à dix années, du 5 avril 1901 au 5 avril 1911. La raison et la signature sociales sont : M. Gabriel et Cie. La signature sociale appartiendra à M. Kaiser seulement, qui est seul gérant responsable de la Société. Le siège social est à Paris, boulevard Saint-Martin, 12. Le fonds social est de 50.000 francs, dont dix mille francs fournis par le commanditaire. — G. P.4/5 1901.
Cote de la Bourse et de la banque et le Messager de la Bourse réunis, 10 mai 1901, p. 2.
De son côté Eugène Plan publie son premier catalogue
Catalogue E. Plan (1901)
Anciens Etab. Gabriel Kaiser
Source: www.phonorama.fr
Mais dix mois plus tard, la société constituée en avril est dissoute :
14 décembre
Paris.-Dissolution.-5 dé. 1901.-Société GABRIEL et Cie, comptoir général des transactions commerciales, 12, b. St-Martin.-L.M. Gabriel Kaiser.-3 déc. 1901.-G.P.
Archives commerciales de la France, 18 décembre 1901, p. 1590.
La société Le Zéphir (1902-1905)
Gabriel Kaiser se lance dans une autre aventure. Il commence par faire breveter un système de ventilateur mécanique actionné à la main (GB17879. 06/09/1901). L'invention va le conduire à constituer une nouvelle société, Le Zéphir:
Ste Le Zéphir. — Constitution. — D’un acte reçu par Me Dufour, notaire à Paris, il a été formé une société anonyme sous la dénomination de « Le Zéphir . La | Société a pour objet : Toutes opérations commerciales et industrielles quelconques, notamment la fabrication, l'achat et la vente des éventails et ventilateurs automatiques dits Zéphir et tous autres objets. Le siège social est à Paris, 12, boulevard Saint-Martin. La durée de la Société est fixée à 50 années. Le fonds social est fixé à 130.000 fr. divisé en 1.300 actions de 100 fr. entièrement souscrites et libérées du quart.
Sur les bénéfices nets, il sera prélevé 5 % pour la réserve légale ; 5 % au profit des actions. Sur le sur-plus, il sera attribué 35 % à M. Gabriel Kaiser, fondateur. Enfin le solde reviendra : 1º 10 % au Conseil d’administration ; 2º 90 % aux actions.
Ont été nommés administrateurs : MM. Charles Bernadac ; Gustave Bourhis ; Lucien Charpentier ; Gabriel Kaiser ; Eugène Loiseau ; Léon Rheims ; Jules ; Jules Wolf.-C. 15/2 1902.
Cote de la Bourse et de la banque et le Messager de la Bourse réunis, 25 février 1902, p. 3.
"Le Zéphyr"
L'appareil est en vente en 1902, et Le Figaro en fait la promotion en lui consacrant un long article :
Un cadeau à nos Abonnées
Connaissez-vous le Zéphyr ? C'est une toute récente trouvaille, l'une des plus jolies que l'on puisse imaginer, et nous avons été tout à fait séduits lorsque cette petite merveille d'ingéniosité nous a été présentée.
Le Zéphyr, c'est tout simplement un éventail, mais combien original et inédit !
Imaginez un face à main, - ayant tout à fait l'aspect extérieur de cet aimable accessoire de l'élégance féminine; - ce face à main recèle à l'intérieur un mouvement d'horlogerie, lequel fait mouvoir trois petites ailettes tournant autour d'un pivot et qui produisent par leur rotation une brise, un « zéphyr », et procurent une délicieuse sensation de fraîcheur, que l'on peut sans fatigue et à son gré prolonger indéfiniment, car la mise en action de ces ailettes est produite à l'aide d'une simple pression de l'index sur un ressort placé à côté de la poignée.
Dès que cette pression s'arrête, la rotation cesse d'elle-même et les trois ailettes se replient automatiquement les unes derrière les autres.
C'est, on le voit, extrêmement simple, - et l'appareil est vraiment la chose la plus amusante et la plus pratique à la fois qu'on puisse imaginer.
Un cliché, qu'on pourra voir à notre sixième page, donne assez fidèlement l'impression du « Zéphyr » en mouvement.
M. Gabriel Kaiser, que nous avons vivement félicité de cette invention, appelée à un joli succès, a bien voulu mettre à notre disposition pour nos abonnées cinq cents de ces charmants appareils; et nous prions celles qui ont le désir de profiter de cet aimable cadeau de nous le faire savoir par un mot accompagné de leur bande d'abonnement. Elles le recevront par retour du courrier. Nous leur conseillons seulement de se hâter, car notre provision de cinq cents appareils sera sans nul doute rapidement épuisée.
Le Figaro, Paris, 16 avril 1902, p. 2.
Le succès aidant, Gabriel Kaiser va déposer de nouveaux brevets pour des améliorations à son ventilateur : "Système de ventilateur d'appartement" (FR322.961. 12/07/1902), "nouveau système d'éventail mécanique" (FR322960. 12/07/1902). En janvier 1903, Gabriel Kaiser apporte à la société les différents brevets qu'il a déposé :
Les trois actes en date des 17 décembre. 1901, 3 janvier et 1er février 1902, enregistrés au secrétariat général de la préfecture du département de la Seine, le 12 mai 1902, aux termes desquels le sieur Gabriel Kaiser, industriel,. demeurant à Paris, boulevard Saint-Martin ,nº 12, apporté à la société anonyme dite Le Zéphir, ayant son siège à Paris, boulevard Saint-Martin, n° 12, le brevet d'invention de quinze ans pris, le 10 juin 1901-, pour système d'éventail mécanique.
Bulletin des lois de la République française, janvier 1903, p. 2405.
Alors que Gabriel Kaiser continue à déposer des brevets - "Système de tableau indicateur" (FR349919. 16/05/1904) -, la société constituée par Eugène Plan commercialise, outre des "machines parlantes" un "zéphir parisien" qui semble plagier l'appareil inventé par Gabriel Kaiser.
La Revue hebdomadaire, 13e année, nº 48, 2 octobre 1904.
C'est en février 1905 que la société le Zéphir est dissoute pour la singulière raison que tous les titres sont entre les mains de Gabriel Kaiser :
Sté " Le Zéphir".-Dissolution.-D'un acte passé devant Me Dufour, notaire à Paris, le 13 février 1905, il appert que la Société s'et trouvée dissoute purement et simplement par suite de la réunion de tous les titres (actions et parts de fondateur) entre les mains de M. Gabriel Kaiser, industriel, demeurant à Paris, rue des Petites-Écuries, nº 24, fondateur de la Société, qui est ainsi demeuré propriétaire de tout l'actif social.
Cote de la Bourse et de la banque et le Messager de la Bourse réunis, 4 mars 1905, p. 3.
Pourtant, Gabriel Kaiser va continuer à utiliser le nom "Zephyr Cie" afin de désigner un nouvel appareil de son invention : la Gab-Ka, une machine à additionner dont il a demandé le brevet (FR352.699. 24/03/1905). Il va réutiliser le nom "Gab-Ka" pour un "bec" à manchon incandescent.
Le Radical, Paris, 26 avril 1906, p. 6. | Le Journal, Paris, 9 novembre 1906, p. 5. |
Le Kinéma-Théâtre Gab-Ka (1906-1909)
Paris. Les Grands Boulevards. Société Général Française, 27, Boulevard des Italiens (2e arrt) |
C'est finalement à la fin de l'année 1906 que Gabriel Kaiser va revenir vers le cinématographe en ouvrant une nouvelle salle :
Gabriel Kaiser, qui avait abandonné l'exploitation depuis plusieurs années de sa salle du passage de l’Opéra, mais n’en continuait pas moins à s’occuper de cinématographie, loue à son tour l’emplacement occupé par le bar Calisaya, et transforme de fond en comble ce trou noir, qui ne connut que la déconfiture.
Il fallait à Kaiser une certaine dose de hardiesse, car, en 1905, le côté du trottoir portant les numéros impairs de la ligne des boulevards était à peu près complètement délaissé par les piétons.
La salle fut coquettement aménagée, l’extérieur reçut une décoration unique de lampes électriques qui, chaque soir illuminèrent cet établissement, qui fut le copurchic du boulevard.
Kaiser établit un programme intéressant pour un public intellectuel; les séances ne duraient que trente minutes et les films se composaient de choses instructives et de voyage.
Les éditeurs étaient d’ailleurs peu nombreux, la maison Pathé produisait 3 ou 4 vues de 150 mètres par semaine, Gaumont pas plus, Méliès mettait tous les trois mois un film de 25 mètres sur le marché.
Dans le cours de son exploitation, M. Kaiser donna précisément un film de Méliès, qui lui valut quelques ennuis, nous voulons parler de Faust; la bande mesurait 300 mètres.
L’œuvre de Gounod passa sur l’écran du Gab-Ka avec accompagnement de musique et de chant, mais les héritiers de Gounod et ayants droit firent un procès pour obtenir la suppression du film. Ce procès fut d’ailleurs perdu par Kaiser, qui fut condamné à 1.500 francs de dommages-intérêts et au retrait du film.
Aujourd’hui, l’établissement Gab-Ka appartient à MM. Kahn et Bonnet, qui y ont apporté d’heureuses et récentes modifications.
À la suite de l'inauguration (13 décembre 1906), la presse publie quelques commentaires sur le nouveau local :
LE THÉÂTRE
SPECTACLES PARISIENS
Le Kinéma-Théâtre Gab-Ka
Paris possède depuis hier un nouveau théâtre c'est le Kinéma-Théâtre Gab-Ka, qui tient ses assises en plein boulevard des Italien, tout près du Crédit Lyonnais.
Son directeur est-l'ingénieur-inventeur universellement connu, M. Gabriel Kaiser, nous le trouvons dans sa salle de spectacle, donnant les derniers ordres. Là, ruisselle le luxe ; tout y est coquet et du dernier cri, les fauteuils confortables, l'éclairage éblouissant, les employés modèles aussi, d'ores et déjà, prédisons-nous un très grand succès, pour ne pas dire un triomphe à ce nouvel établissement.
Et M. Gabriel Kaiser qui, pour un instant, peut s'échapper de son bureau directorial, nous donne des détails sur l'industrie cinématographique qui, depuis quelques années, a pris une si grande extension. Grâce à elle l’on arrive à faire les voyages les plus extraordinaires et les plus instructifs sans bouger de place. En une heure défilent devant les yeux des spectateurs les scènes les plus instructives, les plus scientifiques, les plus vécues, sans publier les tableaux comiques préparés avec tant d'intelligence par le nouveau directeur. Vues comiques, documentaires, panoramiques, d’actualités, féeriques, sont accompagnées par un excellent orchestre dirigé par le maëstro J. Godard, que seconde la gracieuse Mlle Terastri de l’Opéra.
Imitation de tous les bruits, du pas des chevaux, du roulement des attelages, etc., rien ne manque au Kinema-Théâtre Gab-Ka, donnant aux tableaux une impression intense de vie réelle.
Nul doute que petits et grands se rendront en masse 27, boulevard des Italiens, pour- assister à cet inoubliable spectacle. Il y a matinée tous les jours, de deux à sept, et soirée de huit à onze heures.-Ed. SATTLER.
La Presse, Paris, 16 décembre 1906, p. 3.
Gabriel Kaiser, qui jusqu'alors ne semble guère se soucier de la question du droit d'auteur, va se trouver rattraper par la justice qui va considérer qu'il a fait un usage abusif de l'opéra Faust de Gounod :
Par décision du 7 juillet 1908 (v. Droit d'Auteur, 1908, p. 118), le Tribunal civil de la Seine, 1re chambre, avait condamné les deux directeurs et propriétaires des deux entreprises parisiennes Cinéma-Théâtre et Kinéma, chacun, à 1500 francs de dommages-intérêts pour avoir plusieurs fois représenté, dans des vues cinématographiques, les principaux tableaux de l'opéra Faust (livret de Barbier et Michel Carré, musique de Gounod), et cela avec décors, costumes et accompagnement de musique et de chants extraits de cet opéra et pour avoir ainsi presque servilement copié et adapté ce dernier. M. Kaiser, seul, ayant interjeté appel, la Cour a confirmé en principe ce jugement, en réduisant, toutefois, le montant des dommages.
Le Droit d'auteur, Paris, 15 mars 1910, p. 42.
Lors du jugement du 10 novembre 1909, le montant des dommages est en effet réduit à 513 fr. 50.
Finalement, Gabriel Kaiser, en décembre 1909, va revendre son fonds de commerce du 27 boulevard des Italiens à la société Bonnel Kahn et Cie :
Suivant acte en date du 3 décembre 1909, M. Gabriel KAISER, demeurant à Paris, boulevard des Italiens, nº 28, a vendu à la société Bonnel Kahn et Cie, dont le siège est à Paris, boulevard des Italiens, nº 27, le fonds de commerce de cinématographe qu'il exploite à Paris, 27, boulevard des Italiens, sous le nom de Kinéma Théatre Gale-Ka [sic], comprenant la clientèle, matériel et objets mobiliers servant à son exploitation et le droit au bail des lieux où s'exploite ledit fonds.
L'Information photographique, Paris, janvier 1910, p. 25.
Kinéma Gab-Ka., Programme du 6 janvier 1911.
Et après (1910-1921)
Le Cinérama-Théâtre (83, Avenue de la Grande Armée) (1910-1914)
Un an plus tard, Gabriel Kaiser se lance dans une nouvelle aventure cinématographique. Il ouvre une nouvelle salle, en novembre 1910, située avenue de la Grande-Armée où il va expérimenter le "cinéma en relief".
Gil Blas, Paris, 18 novembre 1910, p. 3.
Ses essais de cinéma en relief, apparemment basés sur le principe des lunettes anaglyphes, éveille l'intérêt de la presse professionnelle américaine :
RELIEF PICTURES
There is a French engineer in Paris, who, to my mind, has hit upon one of the greatest ideas since the motion picture was invented. His name is Gabriel Kaiser. He has invented a machine by which pictures in relief are thrown on the canvas. I went to see him. Said he:
"The motion picture of the future will be the picture in relief. It will be in color too, perhaps, but above all, it must be in relief. The difference is at once manifest. As it is now, the pictures are thrown on the canvas, one image being imposed right on top of others. They are good pictures, but one can readily see that if each objective stood out boldly, by itself, so you could SEE space behind it, space in front of it and space by the side of it, that it would be much better. It would be better just as seeing the real thing is more satisfying than seeing a photograph of it.
"The principle is exactly the same as that which the old-fashioned double-lensed affairs operate on. There you have double photographs which merge into one when viewed through the lenses. The cinematograph in relief makes use of this same general idea. Most people have looked at waterfall pictures, for example, through double lenses arranged in this manner. How each drop of water stands in the air all to itself! Imagine cinematograph pictures like that !"
Once perfected, such a machine seems to promise wonderful things. I am sorry I got to M. Kaiser so late for he tells me that one of his machines is in actual operation in the Avenue de la Grande Armee, at he Cinerama Theatre. I have not seen this thing working, therefore I cannot go into details as to just how much of a success it really is. This I shall do later, however, and let Billboard readers know the result.
Phil Simms, "Motion Pictures in France", The Bilboard, 28 janvier 1911, p. 11.
Hélas, le journaliste américain n'ayant pas pu voir fonctionner le système de cinéma en relief... nous n'en saurons pas davantage. Gabriel Kaiser est alors une personnalité reconnue et respectée dans le monde du cinématographe et son avis, sur la question des longs métrages, est recueilli par le journaliste de Comoedia :
Cinématographes
A propos des longs films
INTERVIEW
de
M. Gabriel KAISER
Directeur-Fondateur du « Cinérama-Théâtre ».
Au moment où la question des abus de métrage dans les films préoccupe si ardemment l'opinion publique, il m'a semblé opportun de connaître la façon de penser de quelques cinématographistes parisiens. C'est dans cet esprit que j'eus la bonne fortune de pouvoir interviewer un des vétérans de la cinématographie, M. Gabriel Kaiser, dont la compétence éclairée et les connaissances techniques, appuyées, sur de nombreuses années d'exploitation heureuse, font autorité dans la corporation.
M. Gabriel Kaiser est une des personnalités les plus en vue de notre industrie. Il en fut l'un des protagonistes, et depuis près de 18 ans, il n'a jamais cessé de mettre au service du film, une activité toujours renouvelée, doublée d'une initiative remarquable.
Le directeur du Cinérama-Théâtre exploita, dès 1896, le premier théâtre du film, Passage de l'Opéra. Depuis, il fonda plusieurs salles. Elles eurent toutes une très grande renommé. Justement, il passe cette semaine, au Cinérama, « L'Homme qui Assassina, » le grand succès de l'actualité. Aussi, est-il admirablement placé pour s'exprimer en connaissance de cause, et en toute indépendance. C'est donc sur la belle pièce de MM. Claude Farrère et Frondaie, que notre amical entretien roula tout d'abord, et d'une même conversation j'ai le rare bonheur de tirer deux conclusions distinctes.
Sur le cas particulier de L'Homme qui Assassina, M. Kaiser est très affirmatif : « Mon impression, dit-il, est fort bonne, et je ne saurais commenter l'habile adaptation sur le film de cette pièce remarquable. La critique est aisée, n'est-ce pas ? mais l'art est difficile, aussi je n'exercerai aucune critique. Toutefois, il me semble que le grand Gémier, l'admirable créateur de tant de pièces sensationnelles, ne donne point dans son rôle toute l'ampleur de son immense talent. Il est d'une envergure à faire valoir plus vigoureusement la figure du colonel de Sévigné. Que ne joue-t-il devant l'appareil de prise de vues comme sous les feux de la rampe ? Pourquoi se contente-il de mimer un rôle tout débordant de passion comme celui-là, au lieu de le marquer de gestes précis, scandés d'un verbe vibrant ? Et puisque le spectacle muet de l'écran nous empêche d'entendre ses belles paroles, du moins lui eussent-elles permis de mieux construire son personnage et de donner à la pièce un caractère artistique beaucoup plus élevé. Mais, n'est-ce pas la première fois que le grand artiste paraît sur l'écran ? Et s'il faut aujourd'hui l'applaudir sans contrainte, j'attends sa prochaine création dans laquelle il ne manquera pas de se surpasser. »
Dans la question des longs, films, M. Kaiser me fait part des craintes qu'ils lui inspirent.
— Il est fâcheux, dit-il de constater l'extension de l'état de surenchère qui sévit dans notre industrie. C'est une épidémie. Chacun veut surpasser son concurrent, et les éditeurs se livrent entre eux, sur le dos des directeurs, à une lutte au métrage dans laquelle ils étoufferont le cinéma, s'ils ne s'aperçoivent un jour qu'ils font fausse route. X… tire-t-il un film de 1.800 mètres, immédiatement son confrère Y… en sort un de 2.200 mètres, tandis que Z. annonce une pièce sensationnelle de 3.500 mètres pour leur jouer un bon tour. Mais, ajoute M. Kaiser, on ne se contente plus de délayer dans une sauce au métrage, interminable et assommante, des scénarios qui, traités plus sobrement feraient d'excellents films. On traîne encore en longueur, en tournant, depuis quelque temps, beaucoup plus vite que de besoin, 25 ou 30 pour cent au moins de manière à allonger encore l'interminable ruban, sur lequel se dessine l'infortuné scénario. Par ce procédé, un film qui aurait pu être établi normalement à 1.000 mètres par exemple, s'augmente de 300 mètres, et avec les titres et les sous-titres se présente aux exploitants navrés, sous les espèces informes d'une pièce de 1.500 mètres, absolument impassable, d'abord parce qu'elle est difficile à placer dans un programme, ensuite parce qu'elle a perdu toute action, et qu'elle. est dépourvue d'intérêt.
Quant au public, fatigué, obsédé de longueurs inutiles, il ne suit plus le fil de la pièce, l'ennui le gagne, et il se détache peu à peu du cinéma indigeste dont on veut, de gré ou de force, lui faire absorber les kilomètres de- films.
« Où allons-nous, grand Dieu ! s'écrie en terminant notre interlocuteur. Où allons-nous ! À quoi songent les éditeurs ? Ont-ils si peu de rapports avec leur clientèle, qu'ils s'obstinent à la négliger de la sorte ? Mais la vitalité du cinéma est en jeu, et tout son avenir. C'est pourquoi je suis heureux de vous autoriser à publier cette interview, qui corrobore toutes les campagnes si justes de Comœdiia. »
Ceci dit, l'aimable directeur du Cinérama nous donne un dernier shake-hand, et je prends congé, en souhaitant que les paroles si précises de M. Gabriel Kaiser soient enfin entendues.
DES ANGLES.
Comoedia, Paris, 27 septembre 1913, p. 4.
Le succès aidant, Gabriel Kaiser va agrandir sa salle où il pourra accueillir jusqu'à 2000 spectateurs :
L'immense succès du CINERAMA oblige son directeur, M. GABRIEL KAISER, de procéder à l'agrandissement de son établissement. Nous allons avoir bientôt un véritable Palais, avec 2.000 places, à la Porte-Maillot, avec confort et luxe inconnus jusqu'ici.
La Presse, Paris, 31 décembre 1913, p. 1.
Le Cinérama Maillot-Palace (1914-1916)
En 1914, la vacance au poste de directeur du théâtre subventionné l'Odéon incite Gabriel Kaiser à poser sa candidature. C'est ainsi qu'il envoie un courrier au ministre :
Monsieur le ministre,
Depuis quelques années le gouvernement de la République a eu pas mal de déboires avec les directeurs de théâtres subventionnés. Comme il se présente une nouvelle vacance d'un de ces théâtres. c'est-à-dire l'Odéon, j'ai l'honneur de vous soumettre une proposition, convaincu que si elle est acceptée par le gouvernement on sera tranquille pendant hier) longtemps au moins avec l'Odéon. La proposition consiste à vous offrir humblement mes services comme directeur de ce théâtre, non seulement] je ne demanderai aucune subvention, mais pas même des appointements et j'abandonnerai tout le bénéfice à l'Etat, sûr d'avance de réaliser des bénéfices avec un programme nouveau de style et d'art pur avec les merveilleuses applications des inventions de la cinématographie.
Programme complètement renouvelé, avec toujours du nouveau, cinquante-deux fois par an.
Dont les grandes lignes comporteraient trois heures de spectacle à chaque représentation, dont deux heures de cinématographe agrémenté d'accompagnements à chaque vue de chants, chœurs et soli avec adaptation de musique spéciale et une heure d'intermède théâtral de un à deux actes puisés dans l'ancien et nouveau répertoire essentiellement français.
Je pose ma candidature dans cet ordre d'idées simplement comme principe. Je ne doute pas que Monsieur le ministre pourra trouver et choisir entre mes collègues directeurs de théâtres cinématographiques, des confrères même plus compétents que moi. Ceci dit pour vous prouver mon grand désintéressement en vous posant la question : Pourquoi M. le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts du gouvernement de la République 1914 ne voudra-t-il pas évoluer avec les temps modernes, de donner la concession d'un théâtre national avec autant de désintéressement que votre serviteur le propose en exploitation cinéma théâtrale et ne prendre comme toute indication que la grande vogue et l'immense poussée du succès de ces genres de spectacles en grande faveur auxquels j'ai l'intention de donner un développement artistique à l'Odéon, sans compter l'avantage considérable au point de vue; éducation populaire universelle vulgarisatrice.
Je suis aux ordres de Monsieur le ministre pour lui expliquer verbalement mon projet qui, d'ailleurs, a un vaste domaine, et une variation infinie et inépuisable avec tous reimbursements le cas échéant.
Je tiens à votre disposition, Monsieur le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts, des références de tout premier ordre avec ma biographie, établi trente ans à. Paris.
Dans l'attente d'être honoré d'une réponse favorable, veuillez agréer l'assurance de la haute considération et l'hommage du profond respect dé votre serviteur tout dévoué.
Gabriel KAISER.
Directeur du " Cinérama-Théâtre".
Gil Blas, Paris, 15 avril 1914, p. 4
Le projet ambitieux de transformer le théâtre de l'Odéon en une salle cinématographique ne sera pas retenu. Ne se faisant guère d'illusion sur ses chances de réussite, Gabriel Kaiser, en parallèle, constitue une nouvelle société, la "Gabriel Kaiser et Cie" :
SOCIÉTÉS du 10 au 12 avril 1914
Paris.-Formation.-Soc. en nom collectif Gabriel KAISER et Cie, expl. de "Cinéma Attractions", 74 av. de la Grande-Armée.-20 ans et 6 mois.- 250,000 fr.-31 mars 1914- (C. (Pub. du 9 avril).
Archives commerciales de la France, 15 avril 1914, p. 509.
Mais quelques semaines plus tard, il se lance dans un nouveau projet avec la constitution de la la société anonyme "Cinérama Maillot-Palace" (10 juin 1914) dont l'objet est, en particulier, "l'exploitation d'un établissement cinématographique et attractions à Paris, avenue de la Grande-Armée, nº 74. Par ailleurs la société Gabriel Kaiser et Cie est dissoute :
22 JUILLET
Paris.-Dissolution.-11 juil. 1914.-Soc. GABRIEL KAISER et Cie, établissement cinématographique, 74, av. de la Grande-Armée.-L.M. Kaiser.-11 juil. 1914.-C.
Archives commerciales de la France, 25 juillet 1914, p. 995.
La situation internationale et le conflit qui oppose la France à l'Allemagne conduisent Gabriel Kaiser, un nom alors difficile à porter, à se faire appeler désormais "Gabriel Keuser". Finalement, c'est en novembre 1915 que l'on commence à parler de l'inauguration de la salle "Cinérama-Maillot-Palace", situé au 74 de l'avenir de la Grande-Armée. Pourtant, son inspirateur va finalement renoncer à diriger la salle :
Ouverture.
Nous avons rencontré, il y a quelques jours, M. Gabriel Keuser, le doyen des directeurs cinématographistes, M. Gabriel Keuser, souffrant depuis déjà longtemps et fatigué, nous disait qu'il avait décidé de passer la main de Président du Conseil d'administration de la Société "Cinéma Maillot-Palace" à un de nos romanciers des plus en vogue au cinéma.
Nous avons eu l'occasion déjà de parler dans le Ciné-Journal du magnifique établissement "Maillot-Palace" que nous avons visité. On nous annonce son ouverture probable pour le 24 de ce mois.
Nous lui souhaitons, à cette occasion, d'être bientôt le cinéma de tout premier ordre, que sa brillante installation, et sa bonne situation lui promettent.
Ciné-Journal, Paris, 18 mars 1916, p.50.
Le 5 avril 1921, Gabriel Kaiser dit "Keuser" décède à Paris, à l’âge de soixante et un ans.
Sources
J. L. BRETON, La Revue scientifique et industrielle de l'année, Paris, La Revus Scientifique et Industrielle de l'Année/Librairie E. Bernard, 1897, p. 207-208.
HEC Albert, "Le Cinéma sur les boulevards", Ciné-journal, nº 292 (28/03/1914, p. 29, 33, 35, 39, 41), nº 294 (11/04/1914, p. 9, 10, 11), nº 296 (25/04/1914, p. 16), nº 297 (02/05/1914, p. 17, 22, 23), nº 299 (16/05/1914, p. 113, 117), nº 302 (06/06/1914, p. 53, 55), nº 305 (27/06/1914, p. 21, 24).
"Les Deuils de la Cinématographie", Le Courrier cinématographique, 11e année, nº 15, 9 avril 1921, p. 10.