Le Cinématographe Lumière de Louis Minier (26-27 mars 1897)

Louis Minier organise des séances cinématographiques à la fin du mois de mars :

L'été dernier, un ami qui arrivait des Etats-Unis, nous racontait que ce qui l'avait le plus frappé et qu'il avait trouvé le plus étonnant était une représentation au cinématographe à laquelle il avait assisté à Boston. Et ce qu'il nous en dit alors nous faisait désirer faire le voyage à l'une des grandes villes de ce continent pour voir une telle merveille, nous ne nous imaginions pas pouvoir avoir jamais l'occasion, de jouir d'un pareil spectacle en restant à Waterloo.
C'est ce qui nous trompait puisqu'hier nous avions Ia visite du M. Louis Minier, concessionnaire de ce merveilleux instrument, lequel nous a appris qu'il devait donner des représentations dans notre ville pendant deux soirées consécutives, vendredi et samedi de la semaine prochaine, les 26 et 27 mars courant, et aussi une matinée samedi après-midi à 2 1/2 heures.
Le cinématographe est l'invention Ia plus merveilleuse de notre temps, si fécond pourtant en merveilles de toute sorte. Il a été découvert par M. Lumière, photographe et électricien à Lyon, France. C'est donc à tort qu'on attribue l'invention à Edison ou à quelqu'autre électricien américain. Partout où cette étonnante invention a été exhibée elle a reçu les témoignages les plus flatteurs. Il suffisait de citer la lettre élogieuse que Mgr Laflamme de l'Université Laval, a adressée à M. Minier pour s'en convaincre.
Ce système consiste à projeter sur un large écran des vues photographiques de manière à les faire voir telles que sont les originaux, c'est-à-dire vivants et animés. On voit défiler les troupes, passer les convois de chemin de fer, les personnes danser, se baigner, jouer aux cartes etc. ; on ne les voit pas à l'état inerte, comme dans la photographie, mais tout se meut, tour est animé... Il ne manque que la voix, le son, pour rendre l'illusion complété.
Pour les heures d'ouverture et le prix d'admission, voir l'annonce dans une autre colonne.

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Le Journal de Waterloo, Waterloo, jeudi 18 mars 1897, p. 3.