- Détails
- Création : 24 mars 2015
- Mis à jour : 6 avril 2024
- Publication : 24 mars 2015
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Oskar MESSTER
(Berlin, 1866-Tegernsee, 1943)
Oskar Messter
© Le Grimh
Jean-Claude SEGUIN
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Eduard Messter épouse Marie. Descendance:
- Oskar Eduard Messter (Berlin, 21/11/1866-Tegernsee. 06/12/1943) épouse (Berlin, 14/02/1928) Antonia Maria Theresia König.
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Les origines (1866-1895)
Le cinématographe (avril 1896)
Les projections cinématographiques organisées par les frères Lumière à Paris, à partir du 28 décembre 1895 vont susciter l'intérêt d'Oskar Messter comme le raconte l'historien du cinéma français Michel-Guillaume Coissac :
De son côté, le vétéran des cinégraphistes d’Allemagne, M. Oskar Messter dont on voulut faire un inventeur après coup, a étalé toute la vérité dans une très intéressante conférence à la Société allemande de Technique cinématographique. Non, Messter ne se pose pas en inventeur, ni même en génial « perfecteur », et pourtant il a fait beaucoup plus que certains revendiquant aujourd’hui d’avoir précédé d’un point... inconnu, Marey et Lumière ! Fabricant avec son père des instruments de médecine et spécialisé dans les appareils « Rœntgen » il avoue qu’il ignorait tout de Friese-Green, des frères Skaladanowski, de Demeny, voire d'Anschutz, en 1896. L’événement universel que fut la présentation de M. Lumière, à Paris, l’intrigua. Il voulut, dit-il, connaître le merveilleux instrument, mais ne put l’acquérir. Il s’ingénia donc de résoudre le problème avec les bandes d’Edison et bâtit un appareil dont il n’eut guère satisfaction. Il se procura peu après un « Isolatograph », instrument d’origine française, qu’il examina, modifia, dont il se servit sans arriver à satisfaisante solution. Il put enfin examiner un appareil Lumière, le seul d’ailleurs reconnu à cette époque comme capable de faire du cinématographe, c’est- à-dire de projeter des films sur un écran pour un public — car toute la question est dans ce résultat. Messter adapta une croix de Malte à 7 branches, puis à 5, dont il munit, le 2 juin 1896, le premier appareil de fabrication allemande pour projections animées.
Une fois muni d’un appareil, Oskar Messter songe à tourner des films ; non sans difficultés il y parvient. Il crée, à cet effet, le premier laboratoire et le premier studio d’outre-Rhin. Son premier film avait pour titre Bismarck et son chien ; il obtint un immense succès. Avec le Pr Schaffer, l’infatigable chercheur innove la microcinématographie ; il aborde le film astronomique avec le Pr Archenholdt, établit une série de documentaires et de films d’enseignement, idée méritoire pour cette époque. En un mot, on peut dire que M. Oskar Messter est bien le grand artisan du cinéma en Allemagne, ayant depuis 1896 consacré toute son application aux appareils, aux films et à l’industrie cinématographique, dont il est vraiment le fondateur en Allemagne. Son nom doit avoir place d’honneur, d’autant plus, répétons-le, que ce travailleur de grand mérite, ce « trouveur » de notoriété, ne prétend pas avoir inventé ce qui était. Grâce à lui, le cinématographe, en Allemagne, est entré avec un beau chapitre dans l’histoire. On ne doit pas oublier, chez nos voisins, qu’avec le Biorama de Messter, furent projetés les premiers films allemands, Unter den Linden et ensuite à l’Apollo-Variété de Berlin.
G.-Michel Coissac, "Le Cinéma. Hier-Aujourd'hui-Demain", La Revue française de photographie et de cinématographie, nº 238, 1er août 1929, p. 351.
Les séances berlinoises sont inaugurées le 25 avril 1896 et quelques jours plus tard un article local évoque le début des projections et l'origine de l'appareil utilisé qu'Oskar Messter léguera plus tard au Deutsches Museum de Munich.
Berliner Tageblatt, nº 218, Berlin, 30 avril 1896, p. 9-10. | Oskar Messter. Projecteur. (1896) Source: Deutsches Museum de Munich |
La revue allemande Photographische Rundschau apporte une nouvelle précision :
Gegenwärtig werden in Berlin - und auch wohl in anderen grösseren Städten - zwei Apparat dieser Art öffentlich vorgeführt: der eine ist der Kinematograph von Lumière in Lyon (ausgestellt Friedrichstr. 65a und in der Gewerbe-Ausstellung), der andere der Kinematograph nach dem französischen lsola-Patent (ausgestellt Unter den Linden 21).
Photographische Rundschau, vol. 8, nº 7, Berlin, juillet 1896, p. 1996.
Dès cette époque. comme on le voit, les frères Isola se présentent comme les inventeurs de l'appareil cinématographique alors qu'ils n'en sont que les fabricants et les diffuseurs.
Ledende Photographien. Kinetograph-Messter: Osk. Messter. (c. 1896).
Source: © Bundesarchiv, N 1275 BILD 391-02
1897-1943
Oskar Messter, who has invented an apparatus combining the phonograph and moving photograph machine, so as to produce a speaking photograph, gave a private view of his invention at Berlin, Germany, with satisfactory results.
The Indiana Democrat, Indiana, 9 septembre 1903, p. 2
La photographie qui parle.
Sous cette dénomination un peu sensationnelle, un inventeur allemand, M. Oscar Messter, a exhibé l'autre jour, à l'Apollo Theater de Berlin, un appareil à projections qui, s'il n'est pas absolument nouveau dans son principe, a été considérablement perfectionné par le savant dont nous parlons.
Il s'agit d'un cinématographe de très grandes dimensions, combiné avec le jeu de phonographes de manière à pouvoir reconstituer des scènes entières d'opéra ou de drame.
Non seulement, l'on voit se dérouler la scène, mais on entend les acteurs et, au besoin, l'orchestre; le synchronisme des mouvements, des paroles et du chant étant obtenu au moyen d'un appareil d'horlogerie électrique parfaitement réglé.
Journal de Charleroi, Charleroi, jeudi 19 novembre 1903, p. 2.
Source
GOERGEN JeanPaul, "Der Kinematographe. Unter den Linden 21", KINtop nº 6, octobre 1997, p. 143-165.
ROSSELL Deac, "Beyond Messter: Aspects of Early Cinema in Berlin, KINtop nº 6, octobre 1997, p. 167-184.