- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 24 juillet 2024
- Publication : 25 mars 2015
BRUXELLES
Jean-Claude SEGUIN
Bruxelles est la capitale de la Belgique.
1895
Le Cinématographe Lumière de Charles Moisson (Association Belge de Photographie, 10 novembre 1895)
L'association Belge de Photographie a fait parvenir un courrier à la maison Lumière, en date du 31 octobre 1895 où elle demande quelques précisions techniques à propos des conditions de projections du cinématographe et, le 4 novembre, la réponse précise les prérequis électriques pour organiser une séance. Il s'agit en fait de préparer l'inauguration qui doit avoir lieu à Bruxelles, le dimanche 10 novembre comme l'annonce la presse belge :
Arts, Sciences et Lettres
L'Association belge de Photographie organise une séance de projections au cinématographe, qui aura lieu le 10 novembre, à 2 heures, au local de l'Association à l'Ecole industrielle, Palais du Midi, boulevard du Hainaut, Bruxelles.
Le Soir, Bruxelles, samedi 9 novembre 1895, p. 3.
La séance à peine terminée, Charles Moisson, logé à l'hôtel de l'Espérance, s'empresse de faire parvenir un télégramme à la maison Lumière pour indiquer que tout s'est bien déroulé.
Charles Moisson (Bruxelles), Télégramme, Lumière (Lyon), 10 novembre 1895.
Curieusement, la presse belge de rend pas compte de cette séance dans les jours suivants comme on aurait pu s'y attendre. Il est en fait probable que cette séance ait eu un caractère tout à fait particulier et privé motivé sans doute par la présence d'un hôte de marque, le prince Albert de Belgique en personne. C'est ce que l'on peut penser à la lecture du courrier envoyé par le Service de S.A.R. le comte de Flandre où l'on transmet aux frères Louis et Auguste Lumière toutes les félicitations et les remerciements pour les projections cinématographiques ainsi que pour les photographies reçues dernièrement.
Service de S.A.R. Le Comte de Flandre, Auguste et Louis Lumière, Bruxelles, 20 novembre 1895. |
Le Cinématographe Lumière de Charles Moisson (Le Cercle Artistique et Littéraire, 11 novembre 1895)
C'est le lundi 11 novembre que va avoir lieu la première présentation publique du cinématographe Lumière. C'est bien entendu Charles Moisson qui est aux manettes. Si cette séance n'est pas annoncée par la presse, en revanche, les journaux bruxellois vont publier des comptes rendus peu après. C'est Le Patriote qui ouvre le feu avec un article sur cet événement qui permet de connaître le programme proposé :
Arts, Sciences et Lettres
Intéressante séance au Cercle artistique, lundi soir, pour les débuts à Bruxelles, du Cinématographe, inventé par les frères Lumière, de Lyon. L'impression de ces projections photographiques en mouvement est réellement saisissante; c'est l'image de la vie prise dans toute sa plénitude d'animation.
Le cinématographe a eu pour point de départ le kinétophone d'Edison, qu'on a promené cet été dans toutes nos stations balnéaires. Mais l'effet produit ici est bien plus complet. Parmi les scènes qui ont excité particulièrement l'intérêt du public, citons une sortie d'atelier, curieux tableau de foule, avec cyclistes, chiens, voitures; les forgerons au travail; une séance de saut au régiment; des baigneuses de l'Océan jouant dans l'onde houleuse; un incendie; le fontainier dupé par un gamin, avec poursuite, tripotée, et tout ce qui s'ensuit.
Enfin une conversation mimée entre M. Jansen, l'observateur du Mont-Blanc, et un autre savant; là est peut-être le véritable avenir de l'invention nouvelle: au lieu des froides et muettes photographies que nous possédons maintenant de nos chers défunts, on arrivera à reproduire leurs gestes, leurs attitudes; on y joindrai le phonographe, et ce sera complet.
Une exposition d'art photographique s'ouvrira au Cercle le 23 de ce mois.
Le Patriote, Bruxelles, jeudi 14 novembre 1895, p. 3.
Le quotidien Le Soir y va également de son propre commentaire :
LE CERCLE ARTISTIQUE ET LITTÉRAIRE a inauguré lundi sa saison d'hiver par une soirée qui avait réuni chambrée complète et a obtenu un vif succès.
Il s'agissait de nous montrer une innovation curieuse: le cinématographe.
Sur un écran nous avons vu en projection des photographies animées, laissant bien loin derrière elles les miniatures qu'on aperçoit dans les kinétoscopes qui nous on été présentés en ces derniers temps.
Ce sont des scènes complètes, des foules en mouvement, reproduites avec un soin merveilleux de dessin et une intensité de vie qu'on croirait incompatible avec la reproduction d'une série de mouvements. Et pourtant c'est bien ce qui produit l'illusion: neuf cents instantanés passent avec une régularité mathématique devant la lumière en une minute et quart environ, affectant notre œil comme si d'une manière continue hommes et bêtes se livraient à leurs mouvements coutumiers. Chacun de ces instantanés n'occupe guère qu'un centimètre carré sur le ruban de gélatine de quinze mètres qui contient une scène.
Cela tient du prodige: l'inventeur aurait, à coup sûr, été brûlé, il y a quelques siècles.
La salle du Cercle a subi depuis l'hiver dernier une très heureuse transformation: des gradins disposés dans la salle permettent enfin aux membres du Cercle qui n'occupent pas les premiers rangs de voir quelque chose... pourvu qu'ils n'aient pas devant eux une dame ornée d'un chapeau de théâtre: dans ce cas, on a beau être perché sur les gradins, les rubans et les oiseaux à la vaste envergure vous masquent sûrement la vue.
Mais il faut espérer que l'administration du Cercle consignera les chapeaux au vestiaire.
Le Soir, Bruxelles, vendredi 15 novembre 1895, p. 2.
Pour sa part, la Gazette évoque la sortie de l'usine où:
Sortie des Usines Lumière à Lyon [...] La rue tranquille s'anime en un instant et par la grande porte de la fabrique sort tout un monde d'ouvriers et d'ouvrières qui, d'un pas pressé, regagnent le logis Un chien passe, un travailleurs enfourche sa bicyclette, puis part en pédalant; une voiture quitte l'usine au trot de deux chevaux que fouette le cocher, la porte se referme et l'image s'évanouit...
La Gazette, 12 novembre 1895. [cité dans CONVENTS, 2000: 75].
Le Cinématographe Lumière de Charles Moisson (Waux-Hall/Le Cercle Artistique et Littéraire, 12 novembre 1895)
Si l'on en croit la presse bruxelloise, une nouvelle séance se déroule le mardi 12 novembre toujours organisée par Charles Moisson :
La saison des fêtes d'hiver va recommencer au Cercle artistique et littéraire. Mardi, 12 novembre, à 8 h 1/2, MM. A. et L. Lumière, chimistes à Lyon, donneront au Cercle une séance de projections photographiques en mouvement, à l'aide du cinématographe, appareil de leur invention.
Le Soir, Bruxelles, lundi 11 novembre 1895, p. 3.
C'est le Petit Bleu du matin qui offre, le premier, un compte rendu de cette séance :
Le Salon de l'Art photographique a offert mardi soir aux membres du Cercles artistique et littéraire, une soirée très intéressante de projections lumineuses à la lumière électrique avec le cinématographe de M. Lumière.
Après une description détaillée de l'appareil par M. Léon Gerard, ingénieur et professeur à l'Institut Solvay, a commencé la série des projections.
Comme l'a très bien expliqué le distingué professeur, cet appareil permet de prendre, sans interruption, une série de photographies successives au moyen d'un mouvement mécanique commandé à la main qui entraîne par une roue dentée une pellicule sensible percée de trous sur les côtés de 3 1/2 cm. de large sur 16 m. de long, mais dont la dimension peut être indéfinie. On peut obtenir de cette façon 15 épreuves a la seconde ou plus, soit 900 épreuves à la minute.
Ce procédé permet d'analyser les mouvements les plus rapides et de les reconstituer ensuite de façon à donner l'illusion complète du mouvement dans toute sa réalité.
Le Petit bleu du matin, Bruxelles, mercredi 13 novembre 1895, p. 3. [même article dans L'Indépendance belge, Bruxelles, jeudi 14 novembre, p. 3.]
Répertoire (autres titres): La Place des Cordeliers, Le Bébé et les poissons rouges [cités dans ONCLINCX, 1955:220].
1896
Le Cinématographe Lumière (Galerie du Roi, 29 février 1896)
À la fin du mois de février, un cinématographe Lumière présente des vues animées dans la Galerie du Roi :
Le cinématographe à Bruxelles :
Samedi soir, la presse et quelques privilégiés étaient conviés à assister, dans un joli local de la galerie du Roi, à des expériences faites à l’aide du cinématographe, le dernier perfectionnement apporté au kinétoscope d’Edison, à l’aide de projections photographiques.
Ce merveilleux appareil que MM. A. et L. Lumière ont inventé, reproduit, grandeur naturelle, sur un large écrin [sic], à l’aide d’une série d’épreuves instantanées, tous les mouvements qui, pendant un temps donné, se sont succédé devant un objectif photographique. Ce n’est pas la projection immobile d’un paysage ou d’un groupe, mais la nature animée elle-même, grâce à la rapide succession des épreuves, dont chacune frappe le regard avant que l’impression de la précédente se soit effacée. Le résultat est la reproduction frappante de la vie.
Tout à coup, le spectateur aperçoit sur l’écran une marine avec ses vagues déferlant sur la plage tandis que des baigneurs prennent leurs ébats dans la mer. Les uns courent et se poursuivent en se jetant des paquets d’eau ; les autres nagent ou plongent. On est déconcerté par cette image vivante et, avant que l’on soit revenu de son étonnement, apparaît une autre scène non moins étrange représentant la sortie des ateliers Lumière à Lyon : la rue tranquille s’anime en un instant, et par la grande porte de la fabrique sort tout un monde d’ouvriers et d’ouvrières qui, d’un pas pressé, regagnent le logis. Un chien passe, un travailleur enfourche sa bicyclette, puis part en pédalant ; une voiture quitte l’usine au trot de deux chevaux que fouette leur cocher. La porte se referme et l’image s’évanouit.
Les invités, très enthousiastes, ont beaucoup applaudi ces saisissantes expériences, qui seront renouvelées chaque jour et qui à partir d’aujourd’hui dimanche seront visibles au public.
L’Indépendance belge, Bruxelles, 2 mars 1896, p. 1.
1897
Le Chromophotographe Demenÿ (Salle des dépêches de l'Office Central, 2 mai 1897)
Dasn les derniers jours d'avril, on annonce l'arrivé du chronophotographe Demenÿ, peut-être en provenance de Liège :
Un nouvel attrait d'un très grand intérêt scientifique va être joint, dans quelques jours, à ceux que la salle des dépêches de l'Office Central offre quotidiennement au public. Il s'agit d'un chromophotographe Deminy [sic], qui, en appliquant ingénieusement la couleur aux projections photographiques animées, nous permet d'assister à la reconstitution rigoureusement exacte de scènes dont le pittoresque est précisément fourni par la diversité de coloris. C'est ainsi que le chromophotographe peut nous donner une parfaite réédition des danses célèbres de la Loïe Fuller, grâce à un film de neuf cents clichés possédant six couleurs par cliché. Parmi ses spectacles monochromes, le chromophotographe, au cours de ses premières séances, nous offrira des scènes des récentes cavalcades du carnaval de Paris et de la Mi-Carême, le passage d'un train boulevard de la République, à Alger, la course des automobiles de Paris à Marseille, et une hilarante dispute entre trois personnes - dont l'effet est irrésistible.
Le chromophotographe qui a obtenu et obtient encore le plus grand succès à l'Olympia de Paris, sera visible à l'Office Central le 1er mai prochain, de 8 a 11 heures du soir.
L'Indépendance Belge, Bruxelles, 29 avril 1897, p. 1.
Le lendemain, le même journal donne quelques informations complémentaires :
Une révélation scientifique :
Rien n'est d'ordinaire appelé à un plus légitime succès que l'exhibition d'appareils fournissant la solution d'un des nombreux problèmes scientifiques à l'étude, tout en apportant au public un nouvel élément de curiosité. Le chromophotographe Demeny, qui sera installé dans un jour ou deux à l'Office Central, satisfait entièrement à ces deux points, et l'on peut être certain de l'intérêt qu'il excitera tant auprès de ceux que le côté technique attire davantage, qu'auprès de la grande majorité des personnes désireuses de passer une agréable soirée. Ainsi que nous le disions hier, les scènes vivantes et coloriées du chromophotographe sont merveilleuses de netteté, d'exactitutde et de finesse, et le répertoire de ces spectacles animés pris un peu partout, sera complété par des reproductions de scènes bruxelloises eet de vues de l'Exposition. les personnes que cette exhibition intéresse peuvent signaler aux bureaux de l'Office Central, où le chromophotographe sera visible tous les soirs de 8 q 11 heures, toutes les curiosités de Bruxelles ou de l'Exposition dont la reproduction en projections animées offrirait un attrait pour le public.
L'Indépendance Belge, Bruxelles, vendredi 30 avril 1897, p. 1.
La séance inaugural a lieu le dimanche 2 mai :
La séancce inaugurale du chromophotogaphe Demeny a obtenu, hier soir, parmi les nombreuses personnes invitées à juger des résultats de cet admirable appareil, tout le succès que l'on pouvait imaginer.
La déconcertante aisance avec laquelle se meuvent les personnages de ces scènes photographiques, cette illusion de vie atteinte à un si haut degré par l'ingénieux déroulement du ruban de gélatine, l'extraordinaire netteté obtenue, ont provoqué chez tous les spectateurs le même mouvement de stupéfaction. C'est un imprévu dont la sensation toujours se renouvelle, d'un attrait que la diversité des scènes rend toujours plus attachant encore, et d'une exactitutde de mouvement qui ne révèle en rien le machinisme ni le truc. Les épisodes du carnaval parisien, le départ des automobiles, la scène pittoresque du brûleur de varech, l'amusante scène de la dispute, et surtout les évolutions de la Loïe Fuller, dont les voiles coloriés se déroulent avec des ondulations d'un art si naturel, ont pleinement démontré l'intérêt du chromophotographe, dont les séances publiques commenceront dès aujourd'hui soir, de 8 a 11 heures - à l'heure et à la demie - dans la salle de l'Office Central, 45, rue de l'Ecuyer, au prix de six sous d'entrée.
L'Indépendance Belge, Bruxelles, lundi 3 mai 1897, p. 1.
Les séances se poursuivent pendant quelques jours :
Devant l'écran :
Chacun se presse tous les soirs devant l'écran sur lequel se succèdent les scènes si variées projetées par le chronophotographe Demeny, et qui permettent de vivre un instant de la vie algérienne, de revoir les superbes cortèges organisés pendant les fêtes carnavalesques de Paris, de contempler a nouveau le spectacle toujours amusant des ondoyantes poses multicolores de la Loïe Fullet, d'assister à la course des automobiles de Paris à Bordeaux, de s'égayer à la vue d'une tumultueuse querelle de ménage, de goûter la saveur poétique du "brûleur de varechs", - autant de scènes dont l'animation et le coloris donnent une si complète illusion de vie. La chronophotographie, dont les séances durent de 8 à 11 heures du soir, et ne coûtent que trente centimes s'enrichira bientôt de scènes bruxelloises dont on prépare actuellement les photographies sur bande pelliculaire.
L'Indépendance Belge, Bruxelles, samedi 8 mai 1897, p. 1.
À la mi-mai, la presse continue d'évoquer le chronophotographe :
Les miracles d'aujourd'hui :
Ils valent bien ceux d'autrefois, car ils éclosent par la magique puissance intellectuelle des Edison et des Lumière ; et il en est peu qui frappent plus l'imagination que le chronophotographe qui, chaque soir, à l'Office Central, stupéfie la foule par l'illusion complète que donnent ses vues "vivantes" dans toute la force du terme.
L'Indépendance Belge, Bruxelles, samedi 15 mai 1897, p. 1.
Le Cinématographe au Congo (Exposition Internationale, 10 mai-8 novembre 1897)
Dans le cadre de la préparation de l'Exposition Internationale (10 mai-8 novembre 1897), des équipes ont été envoyées en Afrique pour réaliser des vues animées :
LE CINÉMATOGRAPHE AU CONGO.-On nous écrit de Boma que sur le Cabo Verde, qui embarqua à Lisbonne, le 23 juin dernier, nos compatriotes : le major Thys, le capitaine Leroi et le capitaine d'état major Cabra, ainsi que le commandant Klobb, chef d'escadron à l'artillerie de marine, représentant de la France à l'inauguration du chemin de fer de Matadi, avait également pris place un photographe muni d'un appareil stéréoscopique et d'un cinématographe.
Sur le même Cabo Verde s'est produit un sinistre qui rappelle une histoire bien connue. Le cuisinier du bord, ayant reçu des observations pour sa malpropreté et son ignorance, s'est pendu, nouveau Vatel.
Un nègre, plus sale et plus ignorant encore, lui a succédé. Le major Thys n'aura pas fait bonne chère. Le Cabo Verde était infesté par les punaises.
Complétons les renseignements que veut bien nous adresser notre ami : le photographe en question est chargé de prendre au Congo des vues diverses, de nombreuses scènes congolaises pour le cinématographe géant qui fonctionnera aux expositions de Bruxelles et de Tervueren et dont l'organisateur est le major Thys.
La plupart des scènes que représentera ce cinématographe ne dureront pas moins de cinq minutes, d'autres se prolongerons même pendant un quart d'heure.
Les Belges assisteront donc à leur tour, sans quitter le sol natal qui leur est si cher, à l'inauguration du chemin de fer et à d'autres événements lointains et palpitants, tels qu'une chasse au buffle, le repas d'un crocodile, les délices d'une anthrolophie, la mort d'un éléphant, la pendaison d'un Stokes, des palabres, etc.
Pour donner une vague idée de l'importance qu'aura le cinématographe en question, disons que le photographe susvisé a emporté avec lui quarante kilomètres de pellicules !
Le Soir, Bruxelles, vendredi 23 août 1896, p. 1.
Le Bioscope de Trewey (Palais d'Été, 31 octobre-novembre 1897)
Félicien Trewey, en provenance de Grande-Bretagne, présente son bioscope au Palais d'Été :
PALAIS D'ÉTÉ (Pôle Nord). Ce soir débuts nombreux parmi lesquels il faut citer Trewey qui présentera le Bioscope, une nouveauté qui a fait courir tout Londres à l'Empire Palace; les 3 Zellys ; les Brothers Milani, etc.
Le Soir, Bruxelles, dimanche 31 octobre 1897, p. 3.
Un autre journal évoque également le bioscope :
Le Bioscope, que Trewey, le célèbre imitateur, présente au Palais d'Été, c'est le cinématographe géant, le zoographe monstre qui décrit, sur une toile de la grandeur de toute la scène, des scènes animées, toutes nouvelles et toutes du plus haut intérêt. Le Palais d'Été nous annonce pour bientôt Paul Martinetti, le célèbre mime, et sa troupe.
Le Petit bleu du matin, Bruxelles, mardi 2 novembre 1897, p. 3.
Dans un autre article, on précise que le bioscope peut projeter une grande image :
CINÉMATOGRAPHE GÉANT, Zoographe, tel le Bioscope que présente en ce moment au Palais d'Été Trewey, le célèbre imitateur.
En effet, au lieu de donner des images grandes comme ça, le Bioscope projette sur une toile immense, prenant toute la largeur et la hauteur de la scène du Palais d'Été, des images animées d'une netteté et d'une précision tout à fait remarquables.
C'est incontestablement ce qui a été réalisé de mieux au cinématographie et il faut féliciter le directeur de savoir varier ainsi sans cesse son programme.
A ce propos, annonçons l'arrivée prochaine de Paul Martinelli, le célèbre mime, qui viendra avec sa troupe donner au Palais d'Été une série de dix-sept représentations.
Le Soir, Bruxelles, vendredi 5 novembre 1897, p. 2.
1898
Le cinématographe d'Étienne Thévenon (Kermesse du boulevard du Midi, <28> août 1898)
Étienne Thévenon installe son cinématographe sur le boulevard du MIdi à l'occasion de la kermesse :
ÉTRANGER
Bruxelles (Belgique).-Kermesse du boulevard du Midi.
Etablissements présents:
[...]
Thévenon, cinématographe.
L'Industriel forain, Paris, nº 473, du 28 août au 3 septembre 1898, p. 473.
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CONVENTS Guido, Van kinetoscoop tot café-ciné. De eerste jaren van de film in België 1894-1908, Leuven, Universitaire Pers Leuven, 2000, 484 p.
ONCLINCX Georges, "Les débuts du cinématographe des frères Lumière à Bruxelles d'après les journaux du temps (novembre 1895-février 1897)" dans Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 2 N°3, Juillet-septembre 1955. pp. 219-225.