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- Mis à jour : 12 septembre 2024
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LOURDES
Jean-Claude SEGUIN
Lourdes, commune du département des Hautes-Pyrénées (France), compte 6976 habitants. (1894).
1896
Le Cinématographe (>24 décembre 1896)
Un cinématographe est annoncé à la fin de l'année :
LE CINÉMATOGRAPHE
Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs et au public que Lourdes va avoir la bonne fortune d'assister à quelques séances cinématographiques.
Nous devons cette bonne fortune au voisinage de Pau: nul doute que tout Lourdes s'initie à cette merveilleuse découverte d'Edison, qui date de cette année seulement et qui consiste à donner la vie animée aux photographies et en grandeur naturelle.
Nous engageons les écoles congréganistes et laïques à imiter les collèges de Pau et de Dax, car l'occasion ne se représentera pas de sitôt d'assister à ces séances aussi instructives que scientifiques.
L'Écho de Lourdes, Lourdes, 24 décembre 1896, p. 2.
1897
Le Cinématographe (Face à la Gare, 9 juillet->1er août 1897)
Un cinématographe installé face à la Gare offre des projections animées en juillet :
UN CINÉMATOGRAPHE
Vendredi soir, le propriétaire du cinématohraphe [sic] installé en face la Gare a donné une première représentation à titre gratuit.
Le public nombreux, était émerveillé.
L'illusion en effet est complète, et les exhibitions de la ferme, l'arrivée d'un train, une charge de dragons, et autres sujets forts intéressants ont soulevé les bravos de l'assistance.
Nous sommes certain que tout le monde voudra pour cinquante centimes, aller voir ce merveilleux travail.
Séances aujourd'hui dimanche de 8 heures à 11 heures du soir.
Le Pyrénéen, Lourdes, dimanche 11 juillet 1897, p. 2.
Les séances se prolongent en août :
CINÉMATOGRAPHE
En face la gare, le Cinématographe dont nous avons déjà parlé fonctionne tous les jours.
Entrée: Cinquante centimes.
Le Pyrénéen, Lourdes, dimanche 1er août 1897, p. 2.
1898
Cinématographe et Phonographe (Place du Champ-Commun/Restaurant Doucet, 3 juillet 1898)
Un cinématographe présente des vues animées au restaurant Doucet :
CINÉMATOGRAPHE ET PHONOGRAPHE
Depuis quelques jours nous avons dans nos murs deux attractions qui ne manquent pas de charme.
Nous voulons parler d'un Cinématographe, lequel sera installé, pendant les deux jours de la fête locale dans les locaux du restaurant Doucet, place du Champ-Commun.
Le programme est des plus séduisants et nous engageons vivement le public à se rendre compte de visu.
Coût 0,50 centimes; c'est pour rien.
Le phonographe, situé à l'Exposition, n'est pas moins attrayant, et son programme très varié.
Moyennant quelques centimes, on peut passer autour de cet appareil quelques moments fort agréables.
Le Pyrénéen, Lourdes, dimanche 3 juillet 1898, p. 3.
Le cinématographe (Lac de Lourdes, 10 juillet 1898)
À l'occasion d'une fête au lac de Lourdes, un cinématographe propose des vues animées :
Lac de Lourdes
Hardi, les enfants ! Encore une fête aujourd'hui, dimanche, au Lac de Lourdes.
Ce brave Carrazé est infatigable lorsqu'il s'agit de plaire au public. Il ne marchande ni son temps, ni son argent, et s'impose des sacrifices pour créer de nouvelles attractions.
Aujourd'hui, il a fait installer un cinématographe; vous aurez aussi, sans parler du tir aux canards, un mât de cocagne horizontal et bien d'autres choses encore.
Comme corollaire indispensable, la fanfare municipale se fera entendra de 3 à 5 heures de l'après-midi et exécutera les morceaux suivants:
1 Allegro
2 Le Cheval de Bronze
3 Le Voyage en Chine
4 La Valse sur l'Opéra de la Fille de Mme Angot.
Je vous engage donc vivement à vous offrir aujourd'hui une petite promenade au Lac de Lourdes.
On ne s'embêtera pas, je vous prie de le croire.
GROS-PIERRE.
Le Pyrénéen, Lourdes, dimanche 10 juillet 1898, p. 2.
1901
Le Biorama de Charles Schram (Place du Champ-Commun, 30 juin-14 juillet 1901)
Charles Schram installe son Biorama sur la place du Champ-Commun :
PLACE DU CHAMP-COMMUN
Grand Biorama
Ch. Sckramson, Directeur.
C'est demain dimanche à 8 h. 1/2 du soir qu'auront lieu les débuts du Biorama, installé pour quelques jours à Lourdes, place du Champ-Commun.
Ce brillant cinématographe, duquel tous nos confrères de Bordeaux, Toulouse et Auch, font de pompeux éloges, nous ménage pendant son séjour parmi nous de très agréables surprises.
Par la beauté et le choix de ses scènes animées, par la haute moralité de son spectacle, il sait se conquérir la sympathie de tous. Aussi ne doutons-nous pas de son succès à Lourdes.
Le programme de dimanche se composera des courses de Taureaux, de scènes militaires, enfantines et comiques de Frégoli, le célèbre imitateur des principaux théâtres de Paris ; de l'Auberge ensorcelée, une désopilante pantomime et de la Lune à 1 mètre, une ravissante féerie à transformation.
Un agréable intermède, Miss Betzy, dans ses transformations lumineuses, fera diversion avec la partie cinématographique.
Une seule représentation chaque soir à 8 h. 1/2.
Dans le cours de cette semaine, le Biorama nous donnera une fidèle reproduction de la Passion, de N--D. de Lourdes et du triomphe Divin.
Consulter chaque jour le programme affiché à la porte de cet établissement.
Le Pyrénéen, Lourdes, dimanche 30 juin 1901, p. 2.
La fin des séances est annoncée pour le 14 juillet :
Grand Biorama
Ch. Sckramson, Directeur.
Dimanche, 14 juillet, il y aura juste 3 ans que Luiz Mazzantini, le célèbre matador espagnol, organisait à Roubaix, près Lille, un combat singulier et sensationnel ; celui du Lion et du Taureau : Ce combat, qui n'avait de sensationnel que le nom fut une vaste fumisterie.
En effet, l'on vit aux prises un jeune taureau avec un vieux lion d'au moins 30 à 35 ans. Le taureau avait d'excellentes cornes, prêtes pour un combat sérieux. Le lion, lui, n'avait plus de dents ni de griffes. De plus il était d'un poussif qui le mettait dans un état d'infériorité flagrant. Aussi le jeune taureau eut-il vite raison du vieux roi des animaux. D'où protestations très vives des milliers de spectateurs accourus des quatre coins de la France, pour assister à ce fameux combat.
Le public était furieux, mais la caisse des organisateurs était augmentée de plus de cent mille francs.
C'est ce combat singulier que le Biorama nous offrira ce soir samedi et demain dimanche à 3 heures et à 8 h. 1/2, pour ses dernières représentations à Lourdes.
Nul doute qu'il n'y ait foule à l'établissement du Champ Commun.
Disons également que l'Enfant prodigue a cette semaine, remporté un énorme succès.
Pour cette reproduction cinématographique, le directeur du Biorama s'était inspiré d'un extrait de la Bible par St-Luc. Aussi cette scène élégante, quoique d'une grande simplicité, est-elle, pleine de vérité.
Les charmantes et agréables soirées du Biorama laisseront à la population lourdaise un excellent et durable souvenir de son passage en notre ville.
Quant à nous, nous souhaitons à ce brillant cinématographe un succès toujours grandissant.
En terminant, disons aussi que toutes les écoles religieuses et laïques de Lourdes ont assisté à des représentations spécialement organisées pour elles et que maîtresses, maîtres et élèves sont sortis ravis de ce charmant spectacle.
Le Pyrénéen, Lourdes, dimanche 14 juillet 1901, p. 3.
Le Cinématographe du Panorama (Panorama de Jérusalem, <22> septembre 1901)
Dans une des salles au soul-sol du Panorama de Jérusalem, est installé un cinématographe :
LE CINÉMATOGRAPHE DU PANORAMA
Lourdes possède une attraction des plus attrayantes. Nous voulons parler de l'appareil cinématographique et cosmographique qui se trouve dans une des salles en sous sol du Panorama de Jérusalem.
Au moyen d'appareils d'une rare précision et d'une fixité au moins aussi rare, les administrateurs de cet établissement retracent par des images animées l'histoire des apparitions à Lourdes.
Nous avons rarement assisté à un spectacle aussi intéressant.
Le Pyrénéen, Lourdes, dimanche 22 septembre 1901, p. 3.
1905
Le Cinématographe de M. de Torrès (<11 mai->15 septembre 1905)
Le Cinématographe religieux de M. de Torrès fonctionne en mai :
Splendide procession à travers Lourdes
Mercredi à 3 heures, après une magnifique allocution de S. G. Mgr Enard, un splendide cortège se forme dans les jardins de Marie.
L'immense armée de pèlerins se met en marche, se déroule à travers les rues de la ville : plus de quinze mille hommes, tête nue, entourant en groupes serrés les bannières et les drapeaux tricolores, s'avancent au son des musiques religieuses.
C'est d'abord la musique de la ville de Lourdes dirigée par son éminent chef. M. Boyer. Puis, au milieu de toute la population masculine, M. Lacaze Justin, maire, entouré de ses adjoints et conseillers municipaux. Emile Christophe, vice-consul de Belgique, commandeur de Saint-Grégoire le Grand, Douau François, Antoine Barbet, si aimé, si sympathique, etc., etc.
Les « Cantadous det Labeda » attirent les regards par leur charmant et pittoresque costume montagnard. Avec la «Lyre Indépendante des Enfants de Lourdes» ils se partagent l'honneur de faire retentir les échos de nos montagnes de leurs accents pieux et puissants.
Puis viennent les différents diocèses, des costumes de tous les pays au milieu desquels des groupes se distinguent, une délégation du collège de Tivoli de Bordeaux, un groupe imposant de mineurs du Gard, et enfin le bataillon si pittoresque des fidèles Bretons. Au milieu de la foule, en tête du diocèse d'Auch, nous remarquons deux jeunes hommes, à la stature martiale, en grand deuil, qui incarnent là tout ce que la France eut dans ces dernières années de forces généreuses et de convictions, qui n'oublierrt pas; les fils de l'homme qui pendant plus de trente ans fut le plus valeureux défenseur, souvent, hélas, méconnu, de la Patrie et de la Religion : Paul de Cassagnac.
Enfin, précédé des prêtres italiens en surplis et du clergé diocésain en habits de chœur, le T. S. Sacrement passe sous le dais, suivi de Leurs Grandeurs N.N. S.S. Schœpfer, évêque de Tarbes, Enard, évêque de Cahors, et un prélat italien, Mgr Badini-Tedeschi.
A six heures près de vingt mille personnes sont massées devant le Rosaire. Les bannières et les drapeaux flottent au vent, un immense chant d'amour s'élève de toute ces poitrines, les musiques éclatent. Enfin, dans le silence général, le prêtre dessine avec l'ostensoir un immense signe de pardon et d'espérance sur ces vingt mille chrétiens prosternés le front contre terre.
Le soir, la procession aux flambeaux se déroule en spirales de feux. Après la cérémonie nous allons assister à un spectacle émouvant qui a évoqué à nos yeux pendant une heure les scènes mystérieuses des Apparitions : nous voulons parler du cinématographe religieux dirigé par M. de Torrès.
En de nombreux tableaux animés, remarquables par la netteté des vues et leur caractère simple et religieux, nous avons assisté à toutes les phases de l'histoire surnaturelle de Bernadette Soubirous et nous nous sommes cru un instant revenus à quelques cinquante ans en arrière.
Puis, c'est la Passion, toutes les scènes émouvantes du Drame divin reproduites avec une intensité de vie et d'expression qui arrachent presque des larmes.
C'est là le spectacle le plus émouvant, le plus en harmonie avec le caractère religieux de Lourdes. Une visite au Cinématographe de M. de Torrès, c'est le complément naturel d'une journée de prières à la Grotte. Et nous n'oublierons jamais les émotions réelles que nous a causées l'évocation magnifique de ces grandes scènes : les Apparitions de la T. S. Vierge à Bernadette Soubirous et le drame sanglant de la Passion.
La Croix de Lourdes, Lourdes, jeudi 11 mai 1905, p. 2.
Le cinématographe de M. de Torrès propose essentiellement des vues à caractère religieux :
L'Apothéose de Bernadette est devenue inimitable comme spectacle. Elle récrée la vue et charme le coeur avec ses nombreuses vues cinématographiques. M. de Torrès a jolimient réussi à reconstituer les scènes sublimes des apparitions de 1858.
Il n'y a qu'un Cinématographe de Torrès. Jamais pèlerin ne trouvera meilleure occasion pour se faire une idée de ce qu'était l'endroit mémorable des apparitions vers lequel convergent depuis près d'un demmi-siècle des millions et des millions de pèlerins.
Rendez-vous donc à l'Apothéose de Bernadette, au pied de la montagne du Calvaire, et votre temps ne sera point perdu.
La Croix de Lourdes, Lourdes, jeudi 25 mai 1905, p. 1.
Une dernière annonce est publiée le 15 septembre.
1906
Le Cinématographe du panorama de Jérusalem (vente, 24 juin 1906)
En juin, le cinématographe du panorama de Jérusalem est mis en vente :
Etude de Me BENABEN
huissier à Lourdes
VENTE
Par suite de Saisie-exécution de divers objets mobiliers, d'articles de piété et d'un cinématographe avec vues et accessoires,
Le dimanche vingt-quatre juin mil neuf-cent six, à une heure de l'après-midi, et jours suivants, si besoin est, dans la salle du cinématographe des Panoramas et Dioramas de Jérusalem situés à Lourdes, place Mgr Laurence, dénommée autrefois Plateau de la Merlasse, il sera procédé par Me Bénaben, huissier à Lourdes, à la requête de Monsieur le Maire de la ville de Lourdes, à la vente aux enchères publiques au plus offrant et dernier enchérisseur,
1º De divers objets mobiliers consistant en : 13 bancs en bois peint, 4 bancs en bois blanc, 29 chaises à siège en paille, 72 chaises en fer pliant, tables, vitrines, etc., etc...
2º D'un appareil cinématographique qui comprend :
Un dévidoir Urbain Broscop [sic] avec fenêtre, manivelle et lentille ; une lanterne avec chassis ; un condensateur ; une dévideuse ; une enrouleuse ; une lampe à arc à coulisse ; une table supportant l'appareil ; un écrin avec trois lentilles neuves ; une pompe avec fenêtre automatique et accessoires ; une fenêtre de rechange pour dévidoir ; un condensateur de rechange neuf ; deux ampoules électriques avec interrupteur ; un rhéostat à cinq plots ; sept spires et un lot d'écrous pour rhéostat ; un isolateur avec plomb fusible ; une lentille de rechange pour condensateur ; un appareil pour projections fixes avec lentille s'adaptant au dévidoir ; deux interrupteurs : un chassis-glissière en fer-blanc ; un lot de charbons pour lampe à arc, etc.., etc... ; trois bobines avec bandes représentant « Vues du Vatican » ; une bobine avec bande représentant « le bon Ange gardien » ; une bande représentant « Jésus sur les flots » ; une bande représentant « la Flagellation du Christ » ; une bande représentant « la Grotte moderne » ; une bande représentant « une malade aux piscines; une bande représentant "les Apparitions" ; une bande représentant « Bernadette à Bartrès ; une bobine avec bandes représentant la vie et la passion du Christ; une bande représentant des vues diverses ; vingt clichés pour projections fixes ; vingt monoscopes montés sur tréteaux et représentant diverses scènes de la Passion du Christ, etc., etc.
3º De divers articles de piété consistant en : médailles, croix, bagnes, chapelets, broches en métal, images, statues en plastique de Notre-Dame de Lourdes, Sacré-Cœur et autres, ordinaires et lumineuses, de diverses dimensions, etc., etc.,
Le tout saisi-exécuté au préjudice de la Société anonyme des Panoramas de Jérusalem dont le siège social est à Paris, rue d'Ameterdam [sic], numéro 65.
Le prix d'adjudication avec 5. % sera payé au comptant à peine de folle enchère.
Avant l'ouverture dès enchères il sera donné connaissance des autres clauses et conditions de la vente.
Pour plus amples renseignements, s'adresser à Me Benaben, huissier à Lourdes, rue Bartayrès, numéro 3.
L'huissier chargé de la vente,
J. BENABEN.
Le Pyrénéen, Lourdes, dimanche 10 juin 1906, p. 3.
Le Cinématographe de M. de Torres (30 juillet 1906)
M. de Torres donne une conférence accompagnée de vues cinématographiques :
Conférence Pyrénéiste
Une conférence des plus intéressantes, organisée par les Pyrénéistes du Lavedan, a eu lieu dimanche soir, à Lourdes, dans la salle où M. de Torres a installé son cinématographe.
Plus de deux cents auditeurs se pressaient dans la salle, ce qui prouve qu'à Lourdes on s'intéresse beaucoup aux choses qui touchent à nos belles Pyrénées. Pendant une heure, le conférencier, M. Ledormeur, qui en dépit de son nom est joliment éveillé, tint l'auditoire sous le charme de sa parole et ravit les yeux par ses projections lumineuses, d'autant plus saisissantes d'actualité qu'elles reflétaient des photographies prises par les vaillants pyrénéistes au cours de leurs intéressantes excursions. Aussi les applaudissements n'ont-ils pas été ménagés au sympathique conférencier.
La séance cinématographique donnée par M. de Torres a obtenu également un succès de bon aloi.
Au cours de cette attrayante séance nous avons entendu dire que les Pyrénéistes se proposaient d'en organiser de semblables l'hiver prochain. Puissent, ces messieurs, réaliser leurs projets. Le public intelligent leur en tiendra compte.
Le Pyrénéen, Lourdes, dimanche 5 août 1906, p. 3.