Mon premier metteur en scène, nous dit Bardou, fut Laurent- Heilbronn, précurseur des films historiques ; le directeur du théatre était alors M. Lépine, qui devait quitter Pathé peu après pour aller tenter fortune en Italie. M. Denizot remplissait le rôle de Louis XIV et M. Moreau celui du prisonnier de Sainte - Marguerite ; je jouais dans la première partie le cardinal Mazarin, et vers la fin je doublais Séverin-Mars ; rien n'était plus drôle... Et pourtant, on s'accordait à considérer ce film de 250 ou 300 mètres comme un effort prodigieux de la maison Pathé. N'avait-on pas obtenu les voitures de Trianon et fait jouer les eaux du bassin de Neptune de Versailles ? Il y eut à ce sujet des protestations dans les journaux, voire une interpellation à la Chambre et le ministre de l'époque fut près de démissionner !...

---

Guillaume-Michel Coissac, Histoire du Cinématographe, Paris, Cinéopse/Gauthier-Villars, 1925, p. 416.

Le cinématographe à Versailles 
Vendredi dernier, Louis. XIV est venu à Versailles. Il était escorté de 70 personnes environ, des courtisans, des grandes dames et une troupe de baladins...
Il arriva avec sa suite à 9 h. du matin dans des " tapissières ".
Ah ! on n’avait pas annoncé cette petite visite dans les journaux, et pour cause. Elle fut clandesdtine, mais ne put être secrète. Des témoins nombreux suivirent le cortège étonnant dans le parc où il avait pénétré. Et notre excellent confrère la Presse, hier soir, nous décrirait cette cérémonie étrange.
Louis XIV —- en habit jaune serin — et ses seigneurs, en perruque d’étoupe, assistèrent à des divertissements chorégraphiques devant le bassin de Neptune, au bosquet de la Colonnade et aux bains d’Apollon. — Et, ô surprise, en cette occurrence les grandes eaux jouèrent.
... Savez-vous pourquoi on prêta pour cette mascarade ridicule un carrosse authentique, pourquoi on ouvrit des bosquets fermés de coutume, pourquoi des figurantes purent évoluer autour du groupe de " Proserpine enlevée par Pluton ", pourquoi elles purent à huis-clos simuler des duels de femmes, pourquoi les grandes eaux, qui ne sont mises en mouvement qu’une fois par mois, ou, exceptionnellement, lors des visites des souverains, fonctionnèrent vendredi ? 
Afin de permettre à un fabricant de cinématographes de se munir de clichés originaux !
Ce n’est qu'au dernier moment, parait-il, que le conservateur et l’architecte du château de Versailles reçurent les ordres nécessaires — ordres qui n’ont pu sans doute que les étonner.
Il fallait donner un prétexte à cette permission extraordinaire. On n’a rien trouvé de mieux, au ministère des beaux-arts, que de déclarer ceci :
Le fabricant de cinématographes a été autorisé à " prendre des vues " afin de reconstituer des " scènes historiques " (sic) à l'usage des enfants des écoles.
Les duels de femmes à l'usage des petits primaires ! Exquis...

---

Journal de Saint-Quentin et de l'Aisne, Saint-Quentin, 29 septembre 1904, p. 1.

John N. Raphael, "A Day with Louis XIV, in 1904. The cinematograph in old Versailles", The Bystander, October 12, 1904, p. 155-156.

[...] A la numerosa colección de cintas cinematográficas que llevan expuestas eu su acreditado salón, hay que añadir la que presentarán hoy, tarde y noche, titulada "Historia del reinado de Luis XIV".
Durante la representación de este magnífico cuadro, el espectador puede apreciar en sus más mínimos detalles la vida íntima de aquel rey, presenciando escenas de su reinado.
El rapto de Md. de Valiere realizado en un convento; la visita hecha por Luis XIV à su hermano el Máscara de hierro; la detención de varios mosqueteros, hecha por el cardenal Mazarino; las fiestas diurnas y nocturnas de Versalles, y otras escenas del citado reinado.
Estamos seguros que el cinematógrafo de los señores Pradera resultará incapaz para contener el público que acudirá a presenciar el estreno de la mencionada cinta.

---

El Pueblo, Valencia, 4 de enero de 1905, p. 2.

Se presencian las luchas de los valientes mosqueteros del rey con los guardias de Mazarino, el rapto de la coja Mlle de la Valière, los suplicios del hombre condenado a llevar una máscara de hierro por el delito de parecerse mucho al rey, fiestas en versalles, etc.  etc.

---

La Discusión, La Habana, viernes 7 de julio de 1905, p. 10.

Se trata de una vista de la casa Pathé, donde está servida con el mayor escrúpulo la verdad histórica. Campan en esa vista las gallardas galantes y elegantísimas escenas de la Corte del Rey Sol. En el número de los personajes no falta el galante batallador purpurado, que Richelieu se llamó y se llama pues su nombre en la historia perdura con el, su gran sucesor Mazarino, el de la frase: en Francia todo se resuelve en canciones.

---

La Discusión, La Habana, martes 5 de junio de 1906, p. 3.

También hizo gran efecto lo de la vida francesa en tiempo de Luis XIV: el reinado típico de la galantería, y el refinamiento cortesano. El que ha leído algo de aquella época en la historia de Francia, cuando rey Sol llevaba el mundo con esplendores de magnificencia, siente una obsesión extraña al ver moverse aquellas figuras del pasado. La vida caballeresca de los mosqueteros, los amores el rey Sol llenaba el mundo con esplen- [sic] fiestas de Versalles, la misteoriosa prisión del máscara de hierro. Da tristeza recodar el trágico fin que tuvo aquella vida fastuosa; y más tristeza causa todavía en el pensador el observar que la criatura humana no escarmienta, y a través de las generacions viven las viejas tendencias al lujo, al fausto y la molicie, con sus efectos alternativos de rudo contraste con la miseria. P.G.

---

Diario de la marina, La Habana, 6 de junio de 1906.