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Les origines (1879-1904)

Fils d'un notaire, René Fossembas est recensé avec ses parents (1881) à Sainte-Maure-de-Touraine où il fait ses études. En 1887, alors qu'il est en 8^e, il obtient plusieurs prix en récitation, écriture, calcul et leçons de choses. Il poursuit sa scolarité au lycée Descartes de Tours (1889-1895). Il exerce, à Tours, comme clerc de notaire jusqu'en 1899, lorsqu'il est appelé sous les drapeaux. Toutefois il est ajourné à deux reprises (1900 et 1901), puis réformé (nº 2) le 6 novembre 1902 pour "endocardite chronique". À cette époque, il réside avec ses parents, 28 bis rue de Boisdenier à Tours.

The Stinson Bio (1905-1908)

En 1905, René Fossembas va se lancer dans l'exploitation cinématographique et fonde The "Stinson Bio American Cinematograph", une entreprise familiale qui va organiser des tournées pendant un peu moins de quatre ans. Ces dernières ne semblent commencer qu'en 1906, année où il réside toujours à Tours dans la même rue avec ses parents. On le retrouve ainsi, à Bourges, dans les premiers jours de l'année 1906, puis à Issoudun. Dans les encarts publicitaires, l'exploitant précise que ce grand cinématographe américain voyage "uniquement par Camions Automobiles à grande vitesse".

Écho des marchés du Centre, Issoudun, dimanche 11 février 1906, p. 5.

L'une des particularités de The Stinson Bio est les dimensions exceptionnelles de ses projections. Selon certaines sources journalistiques, il dispose d'un écran de soixante-dix mètres carrés, mais il est parfois question de cent mètres carrés : 

CIRQUE DE ROUEN
Le mercredi 23 mai prochain, auront lieu au Cirque de Rouen, les débuts du grand Cinématographe Américain The Stinson Bio.
Les projections seront faites sur un écran de soixante-dix mètres carrés de surface. Quant à l'intensité de l'éclairage est de cent ampères.

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Le Travailleur normand, Rouen, dimanche 20 mai 1906, p. 3.

Quant à l'appareil lui-même, il serait dû à l'ingéniosité de René Fossembas comme le suggère Le Progrès de la Somme :

CIRQUE D'AMIENS
[...]
Un engagement de longue durée l'appelant ensuite au Cirque de Limoges, nous n'aurons donc pas le plaisir d'avoir plus longtemps cette excellente attraction sous nos murs, laquelle possède, nous dit-on, un appareil merveilleux supprimant toute trépidation, dû à l'ingénieur R. Fouembas [sici], propriétaire-directeur.

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Le Progrès de la Somme, mercredi 8 mai 1907, p. 3.

Au cours de l'année 1897, The Stinson Bio se déplace essentiellement dans la moitié nord du pays et l'exploitant va éditer des cartes postales où l'on aperçoit un véhicule automobile avec un chauffeur - probablement René Fossembas -, deux collaborateurs et une femme en deuil qui est sans doute sa mère, veuve depuis le mois de juillet 1907. On reconnaît le cirque de Châlons-sur-Marne où se trouve The Stinson Bio en octobre. Au dos de l'une de ces cartes postales, c'est René Fossembas qui signe lui-même, alors qu'il se trouve à Besançon

The Stinson Bio American Cinematograph (Fondé en 1905), devant le cirque de Chalons-sur-Marne (octobre 1907)..

 En quittant le Doubs, René Fossembas va remercier le public qui s'est rendu aux séances du Stinson Bio :

Besançon, 22 novembre 1907
Monsieur le rédacteur,
Au moment de quitter Besançon, ce serait de ma part faire preuve de sentiments d'ingratitude que je suis loin de professer, que de ne pas remercier le public bisontin de l'accueil qu'il a fait à mon spectacle et des encouragements qu'il n'a cessé de me prodiguer.
Permettez-moi de recourir à l'obligeante hospitalité de vos colonnes pour lui adresser l'expression de ma profonde gratitude et l'assurance de mon inaltérable reconnaissance.
Veuillez l'agréer aussi monsieur le rédacteur, car je ne saurais oublier la bienveillance de la presse de Besançon et ne pas considérer qu'elle fût peut-être le meilleur facteur de mon succès.
Daignez, agréer, etc.
R. Fossembas,
directeur du Stinson Bio.

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La Dépêche républicaine de Franche-Comté, Besançon, samedi 23 novembre 1907, p. 2.

René Fossembas continue de faire fonctionner son appareil cinématographe pendant les quatre premiers de l'année 1908.

Et après... (1909-1963)

L'année suivante, alors que ses activités cinématographiques ont cessé, René Fossembas va épouser Marie, Marguerite Barritault et s'installe à Couhé où le couple est recensé en 1911 et où naissent ses deux enfants, Colette et Guy. Il figure alors comme propriétaire. Au moment de la mobilisation générale de 1914, René Fossembas est reconnu apte au service armé (7 décembre 1914) et affecté au 38e régiment d'infanterie où il arrive le 20 mars 1915. Il est démobilisé le 29 janvier 1919 à Couhé. En 1921, la famille est toujours installée à Couhé (50, Grande Rue) dans le département de la Vienne. Le couple continue de résider à Couhé au cours des années suivantes (1926, 1931, 1936). René Fossembas décède en 1963 et son nom figure sur la table des successions.

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