Très curieuses les photographies vivantes en couleurs que montrent les frères Isola. Cette ingénieuse application donne l'illusion complète et réelle de la vie. Il y a notamment une Loïe Fuller dont on bisse à chaque séance la danse serpentine.
L'Intransigeant, Paris, 7 avril 1896, p. 3.
À cette époque, ils firent la connaissance des frères Pathé qui leur vendirent des films, dont un colorié avec Loïe Fuller comme vedette ; ils songèrent même un moment à s'associer avec eux, et quand Pathé les rencontre, il n'oublie pas de le leur rappeler en leur disant :
" Vous avez manqué votre fortune ce jour-là. "
Les Isola firent ce que l'on pourrait appeler " une publicité monstre ", toutes proportions gardées. De petites voitures circulaient dans les rues de Paris, annonçant sur de grands panneaux, la présentation de " films en couleurs " au Théâtre Isola.
ANDRIEU Pierre (recueillis par), Souvenirs des Frères Isola, cinquante ans de vie parisienne, Paris, Flammarion, 1943, p. 54.