Claude GRIVOLAS

(Avignon, 1855-Saint-Cloud, 1938)

grivolas claude portrait

Jean-Claude SEGUIN

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Louis, Pierre Grivolas (1824-) épouse Marie, Joséphine Riousset. Descendance :

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Les origines (1855-1896)

En novembre 1880, alors qu'il est employé au bureau des archives du Vaucluse, Claude Grivolas se rend coupable de vente illégale d'explosif :

Le préfet de Vaucluse vient de révoquer le sieur Claude Grivolas, employé au bureau des archives. Cet individu avait l'habitude de fournir aux coupe-jarrets de la faction légitimiste les pétards et les bombes qui étaient tirés inopinément, pendant la nuit, à l'occasion des manifestations réactionnaires, au grand dommage du repos public. Une enquête a révélé que cet employé fabriquait lui-même ces pièces d'artifice et les vendait ensuite aux délinquants.


La Dépêche, Toulouse, lundi 29 novembre 1880, p. 2.

Le Tribunal correctionnel d'Avignon, en date du 16 février 1881 va déclarer:

Par ces motifs, acquitte Grivolas du chef de fabrication de poudre; le déclare au contraire convaincu du délit de détention de poudre de guerre; dit qu'il y a lieu, ayant signalé son vendeur, de le faire bénéficier de l'excuse admise par l'art. 4 du décret du 23 pluv. an XIII et, à raison de ce, le relaxe sans dépens.


Le Journal du Ministère Public, Paris, 1881, p. 45.

Il est finalement condamné par la cour d'appel de Nîmes en date du 24 mars 1881 à la peine d'un franc d'amende pour détention de poudre de guerre sans autorisation.

 

Il habite dans le département de la Seine en juillet 1884.

Il figure comme "employé de la préfecture" lorsqu'il est  appelé sous les drapeaux, le 1er juillet 1885.

Dès 1891, Claude Grivolas multiplie les activités commerciales et participe à la fondation de plusieurs sociétés. Ainsi, en 1891, il fonde la Société d'Éclairage Électrique de Cannes dont l'objet est l'exploitation de l'éclairage et de la force électriques dans la ville de Cannes et dont le siège se trouve à Lyon (12, rue de la République).Claude Grivolas en est l'un des secrétaires ainsi que Jean Neyret. Il fonde, en mars 1896, la Compagnie Française d'Appareillage Électrique a pour l'objet :

L'acquisition de l'établissement d'appareils électriques exploité par MM. Sage et Grillet, à Paris, rue Montgolfier, nº 16; l'exploitation industrielle et commerciale de cet établissement, la construction, l'achat et la vente de tous appareillages, accessoires, machines, pouvant servir directement ou indirectement aux applications quelconques de l'électricité et de tous systèmes d'éclairage, chauffage, production et transports de force, que ces systèmes soient pour l'électricité ou autrement.


Alfred BONZON, Manuel des sociétés par action de la région lyonnaise, Lyon, Imprimerie A.. Rey, juin 1899, p. 620-622.

En 1897, il va se rapprocher de Charles Pathé avec l'intention de lui proposer une collaboration :

M. Grivolas était un amateur riche et ingénieux. Il travaillait, lui aussi à la construction d'un appareil spécial pouvant, à volonté, photographier ou projeter de 20 à 40 images à la seconde au lieu de 16. À l'occasion, il nous chargeait de quelques travaux et nous achetait des films de provenance Edison, surtout pour ses expériences.
[...]
Sa première visite avait eu lieu en Octobre 1897. Quelques semaines plus tard, il vint me demander si, éventuellement, nous serions disposés, mon frère et moi à donner à notre affaire l'extension qu'elle méritait en la vendant à un groupe important dont il était le mandataire: « Si vous admettez le principe. d'une participation aux bénéfices pour nous deux, lui répondis-je, il n'y a aucun doute que mon frère et moi, ne considérions votre offre». Il répondit affirmativement. D'accord avec mon frère, je rédigeai sur-le-champ une option stipulant le paiement d'une somme de 100.000 francs en espèces, plus 100.000 francs d'actions d'apport. 


PATHE, 1940: 47.

La Compagnie Générale de Cinématographes, Phonographes et Pellicules est donc formée le 11 décembre 1897. Elle a pour objet :

L'acquisition et l'exploitation industrielle et commerciale des ateliers de fabrication et magasins de vente d'objets concernant les cinématographes, phonographes et autres articles de MM. Pathé frères, demeurant à Paris, rue de Richelieu, nº 98.


Alfred BONZON, Manuel des sociétés par actions de la région lyonnaise, Lyon: Imprimerie A. Rey, juin 1899, p. 722.

Le capital est fixe à 1.000.000 de francs. Quant à Claude Grivolas, il apporte à la société "la promesse de vente du fonds industriel et commercial que MM. Pathé frères exploitent à Paris, rue de Richelieu, 98, ensemble la clientèle, la concession d'exploitation des brevets, etc. En représentation de cet apport, il est attribué à M. Grivolas 1500 actions, entièrement libérées, de 100 francs chacune." Claude Grivolas figure comme asministrateur, alors que Jean Neyrat et Joseph Gignoux sont les présidents de la compagnie.

Le Cinématographe (1896-1906)

 

 

Il figure également comme administrateur de la Manufacture Française d'Appareils de précision (1898)

 

 

Compagnie générale de Cinématographes, Phonographes et Pellicules

Le cinématographe (1897-1906)

 

En 1898, il devient l'un des administrateurs de ls société Manufacture Française d'Appareils de Précision qui a acquis l'entreprise fondée par René Bunzli et Victor Continsouza :

Manufacture française d’Appareils de Précision. — Constitution. — Suivant acte sous seing privé, fait à Paris le 6 janvier 1898 et déposé chez Me Vian, notaire à Paris, il a été formé une Société anonyme ayant pour objet : L’acquisition et l’exploitation industrielle et commerciale des ateliers de fabrication et magasins de vente d’objets et d’appareils de précision exploités par MM. René Bunzli et Continzouza, rue Fontaine-au-Roi, n° 6, Paris ; l’achat, la construction, la location et la vente de tous immeubles ; la construction, l’achat, la vente et la location de tous appareils, instruments, systèmes accessoires, machines quelconques, brevets, concessions de brevets et autres, pouvant servir directement ou indirectement aux applications quelconques des arts, des sciences et de l’industrie. Le siège social est à Paris, 25, boulevard de la Villette. La durée est fixée à 99 aimées. Le fonds social est fixé à 350.000 fr. divisé en 3.500 actions de 100 fr. chacune sur lesquelles 850 sont attribuées au fondateur. Les 2.650 autres actions ont été souscrites et libérées du quart.
Sur les bénéfices nets, il sera prélevé : 1° 5 % pour la réserve légale ; 2° 5 % pour les actions à titre de dividende. Sur le reliquat, il sera attribué 10 % au Conseil d’administration. Le surplus pourra être affecté à un compte d’amortissement ou de réserve. L’excédent sera réparti aux actions à titre de 2e dividende. Ont été nommés administrateurs : MM. Léon Devilaine ; Claude Grivolas ; Jean Neyret. — A. P., 19 février 1898.


Cote de la Bourse et de la banque, vendredi 25 février 1898, p. 4.

Et après... (1907-1938)

Assemblée générale ordinaire du 28 mai 1907 de la Compagnie Générale de Phonographes, Cinématographes et Appareils de précision.

Sources

BONZON Alfred, Manuel des sociétés par actions de la région lyonnaise, Lyon: Imprimerie A. Rey, juin 1899, p

SALMON Stéphanie, Pathé. À la conquête du cinéma 1896-1929, Paris, Tallandier, 2014, 640, 924 p.

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