- Détails
- Création : 24 mars 2015
- Mis à jour : 24 mars 2023
- Publication : 24 mars 2015
- Affichages : 2807
Lucien TAINGUY
(Paris, 1881-New York, 1971)
Jean-Claude SEGUIN
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Pierre, Ange, Marie Tainguy (Lamballe, 01/03/1845-) épouse Célina, Rose, Marie Méliès (Alès, 27/10/1850). Descendance :
- Lucien, Pierre, Laurent Tainguy (Paris 10e, 10/08/1881-New York, 02/1971) épouse ([New York], [27/03/1913) Helene, Emma Hamart (Venette, 15/04/1883-Garches, 21/05/1953).
Pouir la généalogie "Méliès" voir Georges Méliès.
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Les origines (1881-1905)
Fils d'un employé et d'une parente de Georges Méliès, Lucien Tainguy exerce la profession de dessinateur mécanicien à Paris. Ajourné en 1902, il est déclaré bon pour le service en 1903. Il est incorporé au 29e régiment d'artillerie à compter du 15 novembre et il est envoyé en disponibilité le 23 septembre 1905.
Chez Méliès (1905-[1909])
L'arrivée de Lucien Tainguy chez Méliès reste reste sujette à caution. On lui attribue une participation dans Le Voyage dans la lune, en 1902, or sur son matricule militaire, établi cette même année, il figure comme "dessinateur mécanicien" ce qui ne semble correspondre à ses prétendues occupations chez Méliès. À supposer que l'ordre d'arrivée des collaborateurs chez le cinématographiste soit le bon, Lucien Tainguy serait arrivé après Théophile Michault, or ce dernier quitte ses activités dans l'entreprise en 1904, pour fonder avec François Lallement et Maurice Astaix - autres collaborateurs - l'American Kinetograph. C'est Georges Méliès qui indique l'ordre d'arrivée supposé des opérateurs :
Voici maintenant quelques renseignements concernant les "opérateurs" employés successivement par Méliès. Ses premières vues du début furent tournées par lui-même: le premier opérateur professionnel qu'il forma fut Leclerc, auquel succéda Michaut [sic] qui devait, par la suite, en association avec Lallement et Astaix, également anciens employés de Méliès, ouvrir la première maison de location de films. Puis vint L. Tainguy, qui plus tard devint opérateur à New York, et enfin Bardou. Simultanément, avec ces deux derniers, lorsqu'il fut nécessaire de faire fonctionner deux caméras à la fois, pour obtenir deux négatifs semblables, ce fut Georgette Méliès qui fut le deuxième opérateur.
MÉLIÈS, 1945: 179.
Faute de disposer d'autres informations, on peut penser que Lucien Tainguy rejoint la société après son service militaire. En outre, en l'absence de sources, on ignore les films auxquels il aurait participé et à quel titre. Il a parfois été identifié comme le cameraman qui pose avec la caméra double imaginée par Georges Méliès.
DUPUIS, 2011: 77.
On sait qu'en 1907, il a maille à partir avec la justice (8e chambre de la chambre de la Seine, 27 avril 1907) pour une affaire de complicité d'adultère pour laquelle il est condamné à verser 50 fr. d'amende. Il semble que la personne concernée soit Hélène, Emma Hamart, épouse de Gabriel, Louis, Alexandre Crampon dont elle divorce quelques jours plus tard (13 mai 1907) avant de partir avec Lucien Tainguy pour les États-Unis en 1909.
Et après... (1909-1971)
En août 1909, Lucien Tainguy embarque à Cherbourg, pour les États-Unis, où le rejoint, en octobre, Hélène Hamart qui quitte Le Havre à bord de La Savoie, le 2 octobre 1909. le couple est recensé, en 1910, à New York. Au cours des années suivantes, on ne dispose pas d'informations précises sur les activités de Lucien Tainguy. Il aurait participé au film Cleopatra (Charles L. Gaskill, 1912). Il travaille par la suite pour la All Star Feature Film Corp. qui produit des oeuvres comme Arizona (1913) et Checkers (1913). Il lui arrive de revenir en France comme en 1913. Il est aux États-Unis lors de la mobilisation générale à laquelle il ne se présente pas, étant déclaré insoumis le 26 avril 1915. Il aurait travaillé pour la Vitagraph Company :
Lucian [sic] Tainguy, the camera man who was brought from France by the Vitagraph Company, for which he has worked the past four years, signed up last week with the Graphic Film Corporation.
The New York Clipper, New York, 4 décembre 1918, p. 19.
Peu après l'arrivée d'Émile Chautard sur le sol américain, il entame avec lui une longue collaboration : The Rack (William A. Brady Picture Plays, 1916), Friday the 13th (Peerless Productions, 1916), The Heart of a Hero (1916), All Man (1916), The Man Who Forgot (1917), A Hungry Heart (1917), The Family Honor (1917) et Forget-Me-Not (1917). En 1918, sur son enregistrement militaire américain, il figure comme cameraman. Par la suite, il travaille avec Carlyle Blackwell, Oscar Apfel, Dell Henderson, George Archainbaud... Il fait une demande de naturalisation (1919) avant de prendre la nationalité américaine, le 6 janvier 1920. Le couple réside toujours à New York en 1920, date à laquelle Hélène Hamart fait une demande passeport.
Hélène Hamart
Lucien Tainguy, En 1922, il fait une demande de passeport pour faire une tournée en Europe et en Orient pour la Commonwealth Industrial Corporation.
Commonwealth Industrial Corporation, Passeport Bureau. New York, 4 mai 1922.
En 1924, il fait une nouvelle demande de passeport afin d'accompagner J . E. Brulatour pour une croisière sur la Méditerranée.
J. E. Brulatour, Department of State. New York. 8 janvier 1924.
Par la suite, il voyage à plusieurs reprises: 11 août 1929, 10 mai 1933. Au cours de ces années, il se sépare d'Hélène Hamart et change de vie. En 1940, il figure comme "teacher-Linguist" (professeur de langues) dans le recensement, deux ans plus tard, sur son enregistrement militaire, on est employé par la Berlitz School and Language. Il revient à plusieurs reprises en France avant de revenir aux États-Unis: 28 septembre 1946, 19 décembre 1953, 1962. En 1950, il est recensé à New York. Il figure comme célibataire. Il décède en 1971.
Sources
DUPUIS Julien, Georges Méliès à la conquête du cinématographe, Studio Canal 2011, 128 p.
MÉLIÈS Georges, "Mes mémoires par Georges Méliès" dans Maurice BESSY et LO DUCA, Georges Méliès Mage, Paris, Prisma, 1945, 206 p.
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1912 |
|
Cleopatra | |
1913 |
|
Arizona | |
Checkers | |
1915 |
|
The Boss | |
1916 |
|
Friday the 13th | |
The Heart of a Hero | |
All Man | |
The Rack | |
1917 |
|
The Webb of Desire | |
The Man Who Forgot | |
The Hungry Heart | |
The Web of Desire | |
Forget-Me-Not | |
The Family Honor | |
The Beloved Adventuress | |
The Corner Grocer | |
A Hungry Heart | |
Wid's | |
The Good-For-Nothing | |
The Family Honor | |
1918 |
|
The Beautiful Mrs. Reynolds | |
His Royal Highness | |
Gates of Gladness | |
Leap to Fame | |
Merely Players | |
The Purple Lily | |
Tinsel | |
The Interloper | |
Hitting the Trail | |
The Sea Waif | |
1919 |
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The Scar | |
The Cast | |
Love in a Hurry | |
The Echo of Youth | |
Mandarin's Gold | |
Courage for Two | |
Hit or Miss | |
The Love Cheat | |
A Damsel in Distress | |
1920 |
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The Teaser | |
The Uncrowned King | |
In Walked Mary | |
The Shadow of Rosalie Byrnes | |
What Women Want | |
The North Wind's Malice | |
1921 |
|
Diane of Star Hollow | |
God's Country and the Law | |
The Girl from Porcupine | |
1922 |
|
The Song of the Lark |