Auguste SEIGLE

(Grenoble, 1828-Alger, 1904)

Jean-Claude SEGUIN

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Claude Seigle (-Grenoble, 23/05/1865) épouse Anne Carre-Pierrat (-Grenoble, 03/04/1871). Descendance:

  • Jean, Baptiste, Auguste Seigle (Grenoble, 02/11/1828-Alger, 20/11/1904)
    • épouse Louise, Félicie Samnuel (-Alger, 26/02/1883).
    • épouse (Alger, 28/03/1899) Marie Treil (Villenoustausson, 05/05/1851-). Descendance:
      • Marie Seigle épouse Davin.

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Installé en Algérie avant 1878, il a en charge une entreprise de nettoiement:

C'est seulement en 1878 que nous retrouvons à la comptabilité des éléments officiels pouvant nous servir de base.
A cette époque, M. Auguste Seigle, moyennant une redevance de 79.800 fr., avait toutes les charges de l'entreprise du nettoiement à laquelle il affectait: 20 balayeurs, 8 tombereaux, 3 ou 4 galères, 60 bourriquots et 20 conducteurs.


Bulletin municipal officiel de la ville d'Alger, 20 juillet 1899, p. 958.

Le Cinématographe (1900)

Louis Trémolet fonde en 1900 la Société Trémolet et Compagnie pour l'exploitation du Cinématographe Algérien. Auguste Seigle figure comme son président. Le but de la société est détaillé par Trémolet :

L'Algérie animée
Un de nos jeunes et sympathiques concitoyens, M. Louis Trémolet, photographe d'art, formait le projet, il y a quelque temps, de montrer l'Algérie vivante, l'Algérie animée, à l'Exposition de 1900. Ce projet qu'il a conçu, il l'a réalisé Nous y applaudissons de tout cœur.
Une société de Cinématographe Algérien s’est constituée, "pour la vulgarisation de l'Algérie pittoresque, rustique, agricole et industrielle, par le moyen du cinématographe et de tous les appareils chronophotographiques et graphophoniques.
Ajoutons que cette société a obtenu la concession et le monopole de l'exploitation du cinématographe et du phonographe algériens à l'Exposition Universelle. C’est dire combien est assuré, combien promet d'être grand le succès de l'œuvre entreprise.
Mais, pour en montrer toute l'importance et toute la portée, laissons parler sou initiateur lui-même.
Voici comment s’exprime M. Louis Tremolet :
"La France adresse aujourd’hui à tous les peuples un appel fraternel, elle les convie à la plus imposante manifestation du Génie humain, et dans quelques mois, notre capitale, Paris, ouvrant toutes ses portes, aux innombrables visiteurs accourus des quatre points du monde, offrira le grandiose spectacle de l’union et de la paix par le travail, elle déploira pour eux toutes ses richesses, tous ses trésors ; de notre côté, nous Algériens, ne devons nous pas aussi faire connaître, admirer et aimer notre colonie, tel a été mon premier désir en créant à l’Exposition de 1900, un spectacle par la photographie animée, représentant notre beau pays, sous ses aspects les plus séduisants et les plus variés.
J'ai voulu mettre sous les yeux des visiteurs, le côté pittoresque et rustique de notre Colonie Africaine, faire connaître l’indigène dans ses coutumes, ses mœurs curieuses et souvent étranges, faisant dérouler devant des millions de visiteur, non par une simple image, mais bien plutôt par le mouvement et la vie elle-même, la réalité en un mot, et dans le cadre enchanteur des pays arabes, les scènes les plus attrayantes et les plus animées.
Au point de vue colonisation, j’ai tenu surtout à montrer les progrès accomplis par notre activité nationale, faire admirer nos grandes cités et leurs industries naissantes, nos grands centres avec leurs exploitations modèles, l'Agriculture et la Viticulture et leurs immenses domaines, en un mot faire connaître et apprécier au monde entier, les beautés les richesses de ce merveilleux pays ; n’est-ce pas là, la plus intéressante et la plus utile Vulgarisation que l’on puisse rêver.
Toutes ces scènes, ayant aussi un caractère essentiellement artistique, seront animées du souffle pour ainsi dire réel de la vie, et produiront l’illusion complète de la réalité, chaque tableau sera la reproduction vivante et fidèle de l’Algérie depuis son littoral jusqu'au désert.
La section algérienne, où sera installé le cinématographe algérien, dont je me suis assuré la concession monopole, est édifiée sur un terrain admirablement situé, au centre des Jardins du Trocadéro réservés aux colonies, et en bordure de la grande avenue, où viendra converger le plus grand nombre des visiteurs. C’est donc là, dans un local spécialement aménagé, et que m’a concédé la section algérienne, que sera créé au point de vue algérien, la plus séduisante attraction du siècle.
Je ne doute pas que mes efforts soient couronnés d’un plein succès et qu'ils contribuent à faire connaître, aimer et apprécier encore davantage notre beau pays, si souvent méconnu, et lui apporter les sympathies de tous les peuples venus dans notre capitale célébrer l'apothéose du travail et du génie national.
Ce sera un pas immense pour le développement de notre Algérie, car, lorsqu’on aura vu la reproduction vivante, on tiendra à la connaître encore mieux, on voudra alors y venir, la parcourir en tous sens, afin d’en admirer les sites merveilleux et les richesses incomparables que la nature s’est plu à lui prodiguer."
Bien dit, Monsieur ! Et nous n’avons que des applaudissements à ajouter à ce magnifique exposé de votre œuvre généreuse de propagande algérienne. Vous nous permettrez seulement de nous réjouir en toute sincérité à ses futurs succès pour notre belle colonie française et pour vous-même...


L'Anti-juif algérien, Mustapha, mardi 20 février 1900, p. 2.

Au moment de l'Exposition Universelle, les attractions algériennes vont connaître des problèmes d'alimentation électrique :

Aux attractions algériennes. L’administration de l’Exposition cause un préjudice énorme aux propriétaires du stéréorama algérien, qui ne peuvent faire fonctionner leur appareil mécanique faute de la force motrice qui devait leur être fournie depuis l’ouverture de l’Exposition. Ne voyant encore rien venir et fatigués de perdre tous les jours de l’argent, MM. Francowitchtz et Godan viennent de se décider à installer un moteur électrique qui fonctionnera aujourd’hui ou demain. J’engage tous les visiteurs à s’arrêter au stéréorama, ils ne regretteront pas leur argent. Il en est de même pour le propriétaire de la grotte de Bou Arnaina, renfermant un million en pièces de vingt francs authentiques et qui, outre ce million, a installé une cascades de pièces d’or; il a été obligé, lui aussi, de monter un moteur électrique. À signaler une nouvelle attraction, celle de M. Trémollet [sic], propriétaire du cinématographe algérien. Vues animées de l’Algérie, de la Tunisie et de l’Afrique centrale.


La Libre Parole, Paris, 22 mai 1900, p. 2.

Après quelques semaines d'activités, les séances s'interrompent et la société dépose son bilan :

AVIS
Société en commandite par Acitons, TRÉMOLET et Cie, pour l'exploitation du Cinématographe Algérien
Les Actionnaires sont convoqués en assemblée générale le samedi, 21 juillet 1900, à neuf heures du matin, dans les salons de l'Hôtel de la Régence, à Alger.
Ordre du jour:
1º Dissolution de la Société;
2º Nomination d'un liquidateur aux lieu et place du gérant actuel ;
3º Autorissation pour le liquidateur de vendre le matériel et de céder le droit au bail.
Le Président, Auguste SEIGLE.


La Dépêche algérienne, Alger, 15 juillet 1900, p. 3.

Et après (1901-1904)

Membre de la chambre syndicale, Auguste Seigle s'éteint en 1904.

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