- Détails
- Création : 24 mars 2015
- Mis à jour : 7 avril 2023
- Publication : 24 mars 2015
- Affichages : 2580
François LALLEMENT
(Paris, 1877-Paris, 1965)
Jean-Claude SEGUIN
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Sébastien Lallement (Griscourt, 20/01/1835-Montmorency, 20/01/1892) épouse (Ajaccio, 25/01/1870) Marie, Catherine Urbani (Ajaccio, 23/08/1838-Montmorency, 21/12/1893). Descendance :
- Marie, Anne Lallement (Paris 6e, 02/03/1872-Drancy, 24/03/1967) épouse (Montmorency, 01/02/1896) Pierre, Eugène Crinon (1871-1926). Descendance:
- Suzanne, Félicie Crinon (1905-1991)
- André, Prosper Crinon (1907-1990) épouse (Enghien-les-Bains, 12/01/1929) Alice, Augustine, Rufine Knoerlé.
- Marcelle, Ida Crinon (1913-2004)
- Louis, Antoine Lallement (Paris 6e, 03/04/1875-Paris 14e, 01/01/1958)
- François, Barthélémy Lallement (Paris 6e, 04/02/1877-Paris 20e, 13/02/1965)
- épouse (Paris 18e, 15/03/1910) Marie, Françoise, Léonie Perret (Plane, 21/08/1866-Paris 9e, 04/05/1914).
- épouse (Paris 14e, 03/03/1917. Divorce: [Pontoise] 01/02/1922.) Marie, Aline Perret (Plasne, 27/05/1876-).
- épouse (Paris 11e, 12/09/1922) Léa, Juliette Auger (Paris 13e, 12/07/1897-Paris 19e, 24/06/1953). Descendance :
- Paulette Lallement (Paris 15e, 11/11/1922-Verrières-le-Buisson, 13/07/2017)
- André, René Lallement (Ermont, 10/01/1926-Caen, 23/02/2003)
- Alice, Françoise Lallement.
- fils.
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Fils d'un maréchal des logis, François Lallement, est appelé sous les drapeaux et dirigé (14 novembre 1898) sur le 161e régiment d'infanterie. Il est envoyé en congé le 20 septembre 1899.
Dans les notes lapidaires qui figurent dans le dossier conservé à la Cinémathèque, il est possible que les premières lignes correspondent à ses premières activités liées au cinématographe :
Mr Lallemand [sic]
numéro-théatre ciné- s/scène- avec Dorfeuil.
puis location de theatre-Grenelle-en salle [frai]
Mr. Lallemand. [journée]-programmes et operateurs réglementaire commence au cinema par un travail de laboratoire au studio-Pré Saint Gervais-rue Gallante.
"François Lallemand". CRH104-B4.
La société Mirographe (1er mai 1900-30 novembre 1901)
La société Mirographe a été constituée, le 8 janvier 1900, par Lucien Reulos et Auguste Jacques Goudeau, proches collaborateurs de Georges Méliès. François Lallement rejoint l'entreprise le 1er mai 1900 :
TRENTE ANS DE CINÉMA
[...]
Le 1er mai 1900, M. François Lallement était engagé à de très modestes appointements par la Société "Le Mirographe", cité Rougemont, que dirigeaient MM. Reulos et Goudeau, anciens associés de Georges Méfiès. Le "Mirographe" était un appareil de projection pour amateurs, l’ancêtre, par conséquent, de nos modernes Cinélux, Pathé-Rural et Pathé-Baby. Il utilisait des pellicules de 0 m. 017 de large. Les plus grandes bandes comptaient à peine une dizaine de mètres de longueur.
A la fin de cette même année 1900, M. F. Lallement installait un "Mirographe" dans les magasins de "La Ménagère", boulevard Bonne-Nouvelle.
Cela aussi fut un événement. Combien de Parisiens qui, chaque jour, voient le cinéma fonctionner aux Galeries La Fayette, au Printemps, au Louvre, etc., savent que "La Ménagère" les avaient précédés dans cette voie, vingt-cinq ans auparavant ? Hommage soit rendu de cette initiative au charmant homme et à l'excellent technicien qu'est M. Lallement !
Le courrier des cinémas, Lille, 16 mai 1930, p. 11.
Le propre François Lallement complète l'information :
Quand je suis rentré chez Méliès, je sortais d'une société qui s'appelait le mirographe qui fabriquait un appareil d'amateur de 17 mm, c'était le précurseur des appareils d'amateur actuels.
François Lallement, 1953.
Le Mirographe, Paris, le 30 Décembre 1901
"François Lallemand" Commission de Recherche Historique. CRH104-B4.
Source: Cinémathèque française
En quelques lignes, François Lallement apporte quelques informations relatives à l'appareil "le mirographe" :
C'EST le 1er mai 1900 que M. Lallement entra chez MM. Reulos et Gondeau, constructeurs de l'appareil, nommé Mirographe, et qui n'était autre chose qu'un cinéma d'amateurs. On voit que le Pathé-Baby a un ancêtre dont peu de personnes aujourd'hui, soupçonnent l'existence. Le plus frappant, c'est que le Mirographe utilisait une pellicule d'environ 12 mm. avec perforation unique et centrale, qu'il servait à la fois à la prise de vues, au tirage des positifs et à la projection. D'ailleurs, vers la même époque, Gaumont construisait un appareil d'amateur, dont les possibilités étaient aussi nombreuses que variées; en outre, il était muni d'un mouvement d'horlogerie qui permettait la prise de vues d'une bande de vingt mètres sans tourner la moindre manivelle, en appuyant simplement sur un bouton.
LALLEMENT, 1935: 69.
On le retrouve, semble-t-il, lors de l'Exposition Universelle :
M. LALLEMENT s'initia à la technique cinématographique de l'époque et participa à la grande projection de 100 mètres à l'Exposition Universelle.
LALLEMENT, 1950: 18.
Il quitte la société Mirographe, le 30 novembre 1901, pour travailler chez Georges Méliès.
La collaboration avec Georges Méliès (1902-1904)
Il arrive chez Méliès probablement à la fin de l'année 1901 ou au début de 1902. Georges Méliès l'évoque dans ses mémoires :
Voici maintenant quelques renseignements concernant les "opérateurs" employés successivement par Méliès. Ses premières vues du début furent tournées par lui-même: le premier opérateur professionnel qu'il forma fut Leclerc, auquel succéda Michaut [sic] qui devait, par la suite, en association avec Lallement et Astaix, également anciens employés de Méliès, ouvrir la première maison de location de films.
MÉLIÈS, 1945: 179.
Installé au passage de l'Opéra, il est responsable du laboratoire comme il l'explique à Pierre Tchernia :
Chez Méliès, je m'occupais principalement du laboratoire. [...] C'est le tambour qui servait à développer les films. Ils étaient entourés sur cette cage à écureuil et tournait dans une cuve remplie de bains. [la pellicule] il fallait la perforer [...] Nous la perforions nous-mêmes avec un matériel inexistant presque qui perçait un trou à la fois et alors pour aller plus vite Méliès avait organisé tout un système. Nous étions dans une sorte d'armoire, accroupis, avec une manivelle entre nos jambes. [nous étions installés] passage de l'Opéra. [A Montreuil-sous-bois] il avait son studio là-bas, c'est le premier studio qui a été fait en France. [Commentant une photo que lui tend Pierre Tchernia]. Ceci représente l'éruption de la Martinique, l'éruption du Mont Pelé. [...] Celle-ci était reconstituée de façon extraordinaire.[...] Méliès avait fait la mer avec une bâche montée sur des battis, remplis d'eau, que l'on tournait avec la cage à écureuil et puis avec une grande bâche noire il avait fait le Mont Pelé. La lave, c'est moi qui présentait la lave, je versais dans un entonnoir de l'eau de chaux, vous voyez les cendres tout au long de la montagne tandis que d'autres jetaient de la pellicule dans un fourneau derrière et... Vous voyez la fumée qui sort. Nous avons failli mettre le feu, ce jour-là, tellement ça chauffait.
François Lallement, 1953.
"Un angle du laboratoire de la Star Film, passage de l'Opéra. (L'opérateur est M. Lallement."
BESSY/LO DUCA, 1945: 56.
Il est également acteur occasionnel dans quelques films :
(Commentant une photo du film La Douche du colonel). Oui, c'est l'arrivée de l'adjudant. ("vous avez été acteur chez Méliès"). Oui, de temps en temps, lorsqu'il n'avait pas besoin de personnel dehors, tous les employés venaient à Montreuil. ("Vous êtes le deuxième soldat à partir de la gauche ?") Oui, le deuxième soldat à partir de la gauche. (Commentant une photo du film Le Voyage dans la lune). Dans Le Voyage dans la lune, je faisais l'officier de marine qui donne le départ de l'obus.
François Lallement, 1953.
Douche du colonel (1902) | Le Voyage dans la lune (1902) |
L'American Kinetograph (1904-1907)
Dès 1904, François Lallement va constituer une société avec Maurice Astaix et Théophile Michault, qu'il avait connus chez Méliès :
L'AMERICAN-KINETOGRAPH qui, fondé en 1904, compta longtemps parmi les premiers offices de location ouverts en France.
MM. ASTAIX, LALLEMENT et MICHAULT qui se partageaient les services de cette importante entreprise, n'étaient pas de nouveaux venus dans la Cinématographie.
"Agence Générale Cinématographique", Le Livre d'or de la cinématographie, Ciné-journal, Paris, 1911
François Lallement évoque la fondation de la société:
[Vous aviez fondé votre propre société]. Oui, qui s'appelait l'American Kinetograph au capital de 1400 francs, juste ce qu'il nous fallait pour acheter un matériel et un quart d'heure de projection, puisque à ce moment-là dans les théâtres ou dans les music-halls, on ne faisait qu'un quart d'heure de reproduction.
François Lallement, 1953.
Dans une autre source, il est question de 2600 francs. C'est à cette époque que l'on peut situer les débuts de l'exploitation cinématographique au-delà du monde forain. Elle est alors assurée, essentiellement par Faraud, Froissard et Boutillon :
En 1905, avec deux autres collaborateurs de Méliès, M. Lallement fonde l'American Kinetograph. Le cinéma prenait déjà de l'extension et le stade des féeries où se confinait Méliès était déjà dépassé. On arrivait à l'exploitation. Exploitation encore bien embryonnaire, qui appartenait presque uniquement à des forains. Pourtant, dès cette époque, il y avait déjà de nombreux "distributeurs" de films : Faraud. dans le Midi; Froissard, Boutillon, dans la région parisienne. L'American Kinetograph achetait des films aux producteurs et revendait des copies aux forains qui parvenaient, avec des bandes d'une longueur variant de 20 à 40 mètres, à composer des spectacles d'une durée de dix minutes à un quart-d'heure. L'importance du cinéma n'excédait pas celle d'un numéro de music-hall. Du reste, presque tous. les music-halls de l'époque donnaient un "numéro" de cinéma. En été, les cafés organisaient des séances à la terrasse.
En été également, l' American Kinetograph louait les théâtres de la périphérie à Belleville, Montparnasse, Grenelle, etc... Les salles régulières n'apparurent que plus tard, rue de Lyon, rue Oberkampf, rue Cambronne. A Oran, une salle de cinématographe fut créée en 1905.
LALLEMENT, 1935: 69.
En 1907, Charles Pathé, institue désormais un système de location généralisé. Au cours de ses années d'existence l'American Kinetograph va diversifier ses activités :
L' "American Kinetograph" fit à cette époque un numéro de music-halls ; il débuta à la Gaieté Montparnasse et dans un autre établissement du faubourg Saint-Denis.
L' "American Kinetograph" était également concessionnaire du chrono-parlant Gaumont pour les salles de cinéma de la région parisienne.
LALLEMENT, 1950: 18.
La Compagnie des Cinemas-Halls (1907-1908)
François Lallement, Maurice Astaix et Théophile Michault vont céder leur affaire à la Compagnie des Cinéma-Halls (rue Laffitte, nº 9) dont la fondation a lieu le 14 juin 1907 :
Contrat en date du 10 mai 1907, par lequel MM. Michault, Astaix et Lallement font cession de leur affaire d'exploitations cinématographiques portant sur seize établissements environ, sis tant à Paris qu'en province.
La Compagnie après quelques années de succès va vite péricliter :
De l'AMERICAN KINETOGRAPH, les trois associés entrèrent comme chefs de service à la Société des CINEMAS-HALLS qui, déjà à cette époque, prétendait non sans esprit, centraliser sous le même capital, la location et l'exploitation des films.
Le destin de cette vaste entreprise fut précaire pour des raisons de pure finance. Quoique cela, avec son habile direction, sa durée éphémère ne fut pas sans éclat, et elle fit souvent pâlir une autre étoile qui prétendait à cette époque, être seule à briller.
"Agence Générale Cinématographique", Le Livre d'or de la cinématographie, Ciné-journal, Paris, 1911
François Lallement se souvient de l'inauguration de l'Hippodrome, une salle exploitée par la Compagnie des Cinéma-Halls du 14 décembre 1907 au début du mois de juin 1909 :
[à propos du cinéma parlant] Gaumont s'en occupait beaucoup. J'étais son concessionaire, en 1907, et nous avons justement ouvert l'Hippodrome avec l'air comprimé. C'était Laudet, l'ingénieur Laudet, qui s'en occupait à ce moment-là.
François Lallement, 1953.
L'hippodrome. Rue Caulaincourt. Paris XVIII (c. 1909)
Compagnie des Cinéma-Halls, Hippodrome, 15 janvier 1908.
La faillite de la Compagnie conduit les trois collègues à reprendre leur indépendance.
L'American kinetograph (1908-1909)
Dès le mois d'avril, l'American Kinetograph (installé au 3, rue de Larochette Projetée, 14e arrondissement de Paris) reprend ses activités. En 1909, on retrouve "MICHAUT [sic], ASSAIX [sic], LALLEMENT" au 57, rue St-Anne. :
Lorsqu'ils quittèrent les CINEMAS-HALLS, Messieurs ASTAIX, LALLEMENT et MICHAULT étaient admirablement préparés pour de hautes affaires. Ils créèrent alors l'AMERICAN-KINETOGRAPH avec l'autorité de leur triple concours et en firent une des plus grosses agences du moment.
Tous ceux qui se rappellent la fiévreuses activité des bureaux de la rue Sainte-Anne peuvent en témoigner ! Mais les besoins de la location augmentaient avec le nombre des Etablissements Cinématographiques qui s'installaient en France. Les grands producteurs de films se faisaient loueurs de leurs propres produits; il convenait d'apporter sur le marché des marques nouvelles susceptibles de donner aux programmes plus de variété: en un mot de servir les Cinémas "Indépendants". C'est ce que comprirent fort bien les Directeurs de l'AMERICAN KINETOGRAPH.
"Agence Générale Cinématographique", Le Livre d'or de la cinématographie, Ciné-journal, Paris, 1911
Le Rideau artistique, 11e année, numéro 557, Paris, 1908.
L'American Kinetograph dispose d'un véritable réseau de distribution :
Pendant ce temps, l' "American Kinetograph" continue l'installation de nouveaux cinémas et fournit toutes les grandes salles parisiennes : Folies-Bergère, Olympia, Parisiana, Printannia, Moulin-Rouge, Casino de Paris, etc...
LALLEMENT, 1950: 18.
François Lallement participe, en outre, à la fondation, le mardi 16 mars 1909 du Syndicat Français des Loueurs de Films dont le président est M. Astier et dont il est le trésorier.
En avril 1910, Théophile Michault, souhaitant se consacrer à ses exploitations, quitte la société qui est alors dissoute:
Paris.-Dissolution-5 avril 1910-Soc. Michault et Cie et Michault Astaix et Lallement, Américain Kinetograph, 161, Montmartre.- L.MM. Michault, Altaly et Lallement-5 avril 1910-P.A.
Archives commerciales de la France, 37e année, nº 32, mercredi 20 avril 1910,p. 719.
Agence Générale Cinématographique (1910-1927)
Avec le départ de Théophile Michault, François Lallement et Maurice Astaix décident de fonder, en collaboration avec Paul Kastor, l'Agence Générale Cinématographique :
La Maison de location Michault & Cie a transporté ses bureaux au nº 16 de la rue Grange-Batelière.
M. Michault s'étant retiré, MM. Astaix, et Lallement, ceux-ci, ayant fait une nouvelle Association avec M. Paul Kastor, continueront leur entreprise cinématographique, comme par le passé, sous la dénomination :
Agence Générale Cinématographique et sous la raison sociale: "Ataix, Kastor et Lallement."
Ciné-journal, 3e année, nº 85, Paris, 9 avril 1910, p. 5.
"Photographie prise en 1911 à Neuilly, 14 rue Chaveau, aux studios du Film d'Art, pendant le tournage de Madame Sans-Gêne." (François Lallement se trouve au dernier rang, en haut, le deuxième à part de la gauche)
Collection Maurice Gianati.
Reproduit dans 1895, numéro hors série, "L'Année 1913 en France", octobre 1933, p. 12.
La nouvelle société va vite prospérer et elle dispose d'opérateurs attitrés ainsi que des représentants comme MM. Monaco, Léon Michaud et Philibert Robin. Dans les années qui précèdent la 1re guerre mondiale, sa prospérité est remarquable et elle s'assure, pour la France, le monopole du Film d'Art, du Films des Auteurs et du film Pharos. En outre, elle dispose d'agences à Marseille (M. Reynaud, 18, rue Haxo), en Algérie (M. Goudeau, 3, rue El-Moungar, Oran), en Égypte (M. Paquier, Alexandrie), en Turquie d'Europe (Riederer, Salonique) et en Turquie d'Asie (M. Nalpas, Smyrne). Elle à sa propre marque "Askala".
"LE BUREAU DE LA DIRECTION"
"De gauche à droite sont assis MM. ASTAIX, LALLEMENT et KASTOR"
Le Livre d'or de la cinématographie, Ciné-journal, Paris, 1911
"EN ATTENDANT LA PROJECTION (Une des salles de l'Agence Générale Cinématographique"
Le Livre d'or de la cinématographie, Ciné-journal, Paris, 1911
En 1912, un procès va opposer la Compagnie Française des Phonographes et l'Agence Générale Cinématographique sur la question délicate des droits d'auteur concernant l'adaptation d'oeuvres littéraires au cinéma :
Un film cinématographique qui fait revivre un drame, en présentant dans le même ordre les épisodes de ce drame, à l'aide de tableaux successifs ayant le même point de départ, la même action, le même dénouement, constitue une contrefaçon, le sujet y apparaissant avec la manière personnelle dont l'auteur du drame l'a traité.
Journal des tribunaux de commerce, 1er janvier 1915, p. 255.
À l'issue du jugement, l'Agence Générale Cinématographique sera condamnée à verser 500 francs au titre de dommages-intérêts.
Lettre de l'A.G.C. à Hiraux et Millière pour la location d'un film Éclipse: Spot le chien détective (mars 1913)
Collection Maurice Gianati
Reproduit dans 1895, numéro hors série, "L'Année 1913 en France", octobre 1933, p. 14.
Avant le début du conflit mondial elle est la 3e plus importante maison de location :
En 1910, s'associant avec Paul KASTOR, MM. LALLEMENT et ASTAIX fondent l' "Agence Générale Cinématographique" qui devient rapidement la plus importante maison de location, après PATHÉ et GAUMONT, étant concessionnaire des marques Eclair, Eclipse, Radios et Films d'Art. En 1913, l'A.G.C. faisait un million de locations dans l'année.
LALLEMENT, 1950: 18.
Dès le début de la mobilisation, en août 1914, il est rappelé sous les drapeaux :
Agence générale cinématographique
[...]
M. LALLEMENT, sergent, Cie Hors rang...e territorial, mobilisé depuis le deuxième jour, en bonne santé, au front dans le Nord.
Ciné-journal, 1er février 1915, p. 17.
"M. FRANÇOIS LALLEMENT
CO-DIRECTEUR DE L'AGENCE GÉNÉRALE CINÉMATOGRAPHIQUE, PARIS
TRÉSORIER DE LA CHAMBRE SYNDICALE FRANÇAISE DE LA CINÉMATOGRAPHIQUE"
Ciné-journal, 8e année, nº 14, Paris, 15 août 1915, p. 29.
À partir de 1916, il reprend ses activités et travaille pour le Service Cinématographique de l'Armée :
Mobilisé en 1914, après deux ans de front,M. LALLEMENT est rappelé sur ordre du G.Q.G.pour organiser et diriger les services techniques et les laboratoires du Service Cinématographique de l'Armée. Dans ce Service où M. LALLEMENT a sous ses ordres des metteurs en scène comme Abel GANCE, Marcel LHERBIER, DEVARENNE, etc., il compose personnellement chaque semaine le Journal de Guerre, et des films plus complets sur chaque offensive : Somme, Verdun, Champagne.
LALLEMENT, 1950: 18.
Par ailleurs, un conflit va opposer Léon Brézillon, président du Syndicat Français des Directeurs de Cinématographes et l'Agence Générale Cinématographique au sujet de l'exploitation du film La Flambée. Voici la version qu'en donne François Lallement :
Mais avant, l'Agence Générale Cinématographique avait eu l'idée d'organiser dans sa propre salle de projection, des "déjeuners-présentations". Les principaux clients venaient ainsi chaque semaine rue de la Grange-Batelière où, tout en dégustant leur poulet-cocotte, ils assistaient à la projection des nouveautés de la Société Eclipse, dont l'Agence avait alors l'exclusivité, de la Société Eclair et d'autres encore. Cette innovation avait été décidée par les directeurs de l'Agence à la suite d'un boycottage du Syndicat des Directeurs de cinémas qui s'opposait à l'augmentation du tarif de location alors en vigueur. Car, les premières semaines ne se louaient que 10 centimes, 15 centimes du mètre, au maximum...
LALLEMENT, 1935: 69.
Après la guerre, la situation devient difficile comme le rappelle François Lallement :
La reprise, après la guerre, fut assez difficile, mais l'A.G.C. édita néanmoins des films qui firent époque, comme "Le Lys Brisé" de GRIFFITH. C'est également l'A.G.C. qui fit réaliser le premier film de René CLAIR "Paris qui dort" et ceux de Maurice CHEVALIER que mit en scène Henri DIAMANT-BERGER.
LALLEMENT, 1950: 18.
L'Agence Générale Cinématographique distribue également les films de Charlie Chaplin.
L'Agence Générale Cinématographique. Charlot L'As des comiques. 1921.
En 1921, François Lallement est recensé à Montmorency. Il figure comme "négociant. patron". Cette même année, un rapprochement se produit entre l'Agence Générale Cinématographique et l'Union-Éclair et il assure la direction technique des deux maisons :
AVIS IMPORTANT
On nous communique la lettre suivante:
Paris, 15 Novembre 1921.
Monsieur et Cher Client,
A partir d’aujourd’hui, les bureaux de la Direction et les services de la Location de
L’agence Générale Cinématographique
seront transférés: 12, rue Gaillon, dans le local où se trouve déjà l’Union-Eclair.
Les deux sociétés fonctionneront parallèlement, mais complètement indépendantes l’une de l’autre.
La direction générale des deux maisons sera assurée par M. Paul Kastor, la direction technique par M. Lallement.
M. Jean Faraud continuera à diriger l’agence de Paris de l’Agence Générale Cinématographique, M. Drion, celle de l’Union-Eclair.
Persuadés que vous voudrez bien continuer à l’Agence Générale Cinématographique et à l’Union-Eclair la confiance que vous leur avez accordée jusqu’à présent, et que nous ferons tous nos efforts pour conserver, nous vous prions d’agréer, Monsieur et Cher Client, l’expression de nos sentiments distingués.
Paul Kastor.
Hebdo-film, 19 novembre 1921, p. 43.
Il occupe encore ces fonctions en 1925 lorsque Guillaume-Michel Coissac parle de lui dans son Histoire du cinématographe (p. 508) , en 1925.
Directeur des services techniques d'Aubert-Franco-Film (1927-1930)
En 1927, l'A.G.C. fusionne avec la Société Franco-Film dont François Lallement devient directeur des services techniques. Deux ans plus tard, naît La société Aubert-Franco-Film de la fusion de la Société des Établissements Aubert et de la Franco-Film. François Lallement continue d'occuper les fonctions de directeur des services techniques:
Il y a eu trente ans le 1er mai 1930, que M. François Lallement, directeur des services techniques d'Aubert-Franco-Film, entrait dans l'industrie cinématographique.
Le Courrier des cinémas, 16 mai 1930, p. 11.
La société est à son tour absorbée par Gaumont, en juin 1930, pour fonder la nouvelle entreprise la Gaumont-Franco-Film-Aubert.
L'Éclair Tirage (1932->1950)
En 1932, François Lallement rentre à l'Éclair-Tirage où il s'occupe, en particulier, de la question du développement et du tirage des films :
A l'Éclair
Nous sommes heureux d'apprendre que M. F. Lallement, qui fut avec Paul Kastor co-directeur technique, pendant de longues années, de l'Agence Générale Cinématographique, vient d'entrer à l'Eclair Tirage.
En étroite collaboration avec les services techniques des usines d'Epinay et les différents studios parisiens M. Lallement s'occupera tout particulièrement de l'importante question du développement des négatifs et du tirage des premiers positifs.
Hebdo-film, 18 juin 1932, p. 4.
Il est recensé à Paris en 1936. En 1950, il est toujours attaché aux laboratoires Éclair. Retiré depuis peu des affaires cinématographiques, il assiste, en 1952, à la séance solennelle organisée, à l'occasion du cinéma sonore, par le Conservatoire National des Arts et Métiers.
"Dans la salle pendant une projection, au premier rang, MM. Louis Gaumont, André Debrie, Jacques Marette, François Lallement."
La Cinématographie française, nº 1496, 13 décembre 1952, p. 9.
En 1953, il raconte ses souvenirs à Pierre Tchernia dans l'émission Écouter. Voir de l'ORTF. L'entretien est diffusé en 1955.
François Lallement tourne la manivelle d'une ancienne caméra (1953)
source: INA
Il s'éteint en 1965.
Sources
BESSY Maurice et LO DUCA, Georges Méliès Mage, Paris, Prisma, 1945, 206 p.
"RF. LALLEMENT", Bulletin de l'Association Française des Ingénieurs et Techniciens du Cinéma, nº H.S. "Livre d'Or", 4e année, 1950.
LALLEMENT François, "Le Développement de l'Exploitation en France. Un exposé de M. Lallement", La Cinématographie française, Numéro Spécial "Hommage de la cinématographie française", novembre 1935, p. 69-71.
"François Lallemand" Commission de Recherche Historique. CRH104-B4. Cinémathèque française.
François Lallement, opérateur de Georges Méliès (diffusé le 18 février 1955, sur la première chaîne), entretien réalisé par Pierre Tchernia, ORTF. coll. "Ecouter, voir", France, couleur, INA. (voir MORISSEY: DVD).
Le Livre d'or de la cinématographie, Ciné-journal, Paris, 1911 (source: cinematographe.free)
MÉLIÈS Georges, "Mes mémoires par Georges Méliès" dans Maurice BESSY et LO DUCA, Georges Méliès Mage, Paris, Prisma, 1945, 206 p.
MEUSY Jean-Jacques, Paris-Palaces ou le temps des cinémas (1894-1918), Paris, CNRS Éditions, 1995, 564 p.
MORISSEY Priska, Les As de la manivelle, Paris, AFRHC, 2021, 462 p. (+DVD)
Remerciements
Les descendants de François Lallement.