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BORDEAUX
Jean-Claude SEGUIN
Bordeaux, chef-lieu de la Gironde (France), compte 252 102 habitants (1894).
1894-1896
Le Kinétoscope de Charles, Jules Lépine (Cercle des Girondins/52, cours du Chapeau-Rouge, 7 avril 1895)
Charles, Jules Lépine est le premier à présenter un kinétoscope à Bordeaux. Il le fait pour une soirée organisée par le Cercle des Girondins:
UNE MERVEILLE SCIENTIFIQUE
Le Cercle «les Girondins offrira demain samedi, aux familles des membres du Cercle et à leurs invités, une soirée qui promet d'être fort attrayante.
Cette soirée débutera par un concert au programme soigneusement composé.
Mais, pour la seconde partie, une surprise est réservée aux assistants : M. Lépine. préparateur au Muséum de notre ville et membre du Cercle, a bien voulu, sur la demande qui lui en a été faite, présenter à l'examen des personnes présentes la dernière et admirable invention de M. Edison, le célèbre ingénieur américain. Nous voulons parler du kinétoscope.
Ce merveilleux appareil, dont certainement nos lecteurs ont entendu prononcer le nom, est encore fort peu connu. C'est la première fois qu’on le verra en France. Il nous a donc paru utile et intéressant d’en donner à nos lecteurs une description avant la lettre, et tel est le but que nous nous proposons en rappelant aujourd’hui la fête du Cercle des Girondins.
Tout le monde connaît le zootrope et le praxinoscope, qui ont tant amusé la jeune génération. En disposant dans une boite circulaire, que l’on mettait en mouvement, des bandelettes sur lesquelles des écuyers sautant à travers des cerveaux étaient peints, la rapidité et la persistance des images sur l'œil offrait la sensation de la réalité. On aurait cru assister aux exercices du cirque. Cet appareil était enfantin et grossier. Le kinétoscope, qui en dérive, est un instrument parfait. On assiste à de véritables scènes mouvementées et très compliquées. La réussite en est admirable, tous les acteurs sont en mouvement; leurs moindres gestes sont si fidèlement et naturellement reproduits, qu'on se demande s’il y a illusion. C’est étourdissant de vérité.
L'instrument se compose d’une grande boite rectangulaire de 1m50 de hauteur, complètement fermée. A la partie supérieure de cette boite est disposé un oculaire dans lequel l’observateur regarde ce qui se passe dans l'intérieur.
Plongez l'œil dans l’oculaire, c’est l'obscurité. Subitement, la lumière se fait et vous voyez apparaître Loïe Fuller. C’est la danse serpentine dans toute sa perfection, ou bien la boutique d’un barbier et ses clients. On y est, pour un peu l’on y entrerait pour se faire raser; ou encore une dispute dans un cabaret : lutte, coups de poings, vous assistez en réalité à la scène ; un combat de coqs : vous voyez les pauvres volatiles sauter en l'air, se déchirer, les plumes voler éparpillées, etc., à l’infini.
Bien curieux le kinétoscope et ses applications pressenties et son procédé si simple!
A l’aide d’un premier appareil nommé kinétographe, on prend la photographie d'une scène quelconque à reproduire ; non pas un cliché unique, mais 46 clichés à la seconde, soit 2,760 à la minute, sur une pellicule de 28 millimètres de large qui se déplace avec la vitesse correspondante. C'est le dossier de la scène. Avec cette bande, on tire des épreuves positives dont le déplacement devant l'œil, et à la même vitesse, reproduira la scène avec les attitudes et les mouvements des personnages. Chaque bande est en celluloïde souple et mesure environ 12 mètres de longueur.
Cette bande, sans fin, est logée par plis verticaux, sur une série de rouleaux. Elle se déplace facilement et passe horizontalement sous l'oculaire. La vitesse du déplacement, quarante-six photographies à la seconde, est telle que les images se succèdent et se combinent sans qu’il soit possible à l’observateur de s'apercevoir d’autre chose que de l'ensemble de la scène. C’est la reproduction exacte et absolument fidèle du mouvement.
Sous la bande se trouve une lampe à incandescence qui éclaire les épreuves. Dans l'intérieur de la boite existe un moteur électrique qui met tout le mécanisme en mouvement.
Le kinétoscope est une petite merveille d' ingéniosité et digne du nom de son inventeur.
M. Lépine, qui a réservé au Cercle des Girondins la primeur de la présentation de cet appareil, en est le concessionnaire pour notre prochaine Exposition. Tous nos lecteurs pourront donc, d'ici un mois, se rendre compte que nous n’exagérons rien dans la description sommaire que nous venons de faire.
La soirée, demain, se terminera par un bal intime. Les membres du Cercle désireux d'avoir des cartes d’invitation peuvent s'adresser, jusqu à samedi cinq heures, au local du Cercle. 52. cours du Chapeau-Rouge.
La Petite Gironde, Bordeaux, 6 avril 1895, p. 2.
Le Kinétoscope de Charles, Jules Lépine (Allées d'Orléans, <15> mai 1895)
À l'occasion de l'exposition de Bordeaux, Charles, Jules Lépine installe un kinétoscope sur les allées d'Orléans:
Le Kinétoscope.
Nous avons déjà parlé à nos lecteurs du kinétoscope, le nouvel appareil si curieux dû à Edison.
La concession de son exhibition vient d’être accordée par la Société Philomathique à M. Lépine, préparateur au Muséum de Bordeaux. La valeur scientifique de M. Lépine, la compétence dont il a fait preuve dans ses nombreux travaux, nous permettent d’affirmer que le kinétoscope nous sera présenté dans les meilleures conditions et que l’illusion sera complète pour les visiteurs.
Cet appareil, vraiment magique, reproduit des scènes dans lesquelles des personnes sont en mouvement. Cette illusion s’obtient en faisant défiler sous les yeux du spectateur des photographies prises pendant les phases successives d’un mouvement. Quarante positions sont perçues dans l’espace d’une seconde, et grâce à cette rapide suite d’intermittences, l’œil reçoit la sensation d’une image continue et, en plus, d’une image en mouvement.
Le kinétoscope sera placé, sur la partie des allées d’Orléans avoisinant le kiosque de musique, dans une construction, de quatre mètres sur cinq de façade, de la plus grande originalité et dont le plan est dû au crayon de M. Ruben Dacosta, architecte à Bordeaux, le collaborateur précieux de M. Tournaire.
Journal officiel de l'Exposition de Bordeaux, Bordeaux, 1er novembre 1894, p. 162.
Au moment de l'Exposition de Bordeaux, la presse évoque la présence d'un kiosque où sont présentés quatre kinetoscopes :
XIIIe Exposition de Bordeaux 1895
[...]
Le kinétoscope.
Un fait intéressant, mais qui malheureusement a été noyé dans les gros événements du jour, s'est passé samedi à l’Exposition.
Dans un kiosque d'une extrême élégance, placé dans les jardins de l'allée d’Orléans, non loin de l'entrée principale de I’Exposition, cours du XXX-Julllet, M. Lépine inaugurait les exhibitions de son kinétoscope. Nous avons à plusieurs reprises parlé en détail de ce merveilleux instrument; nous n’y reviendrons pas. Disons seulement que quatre kinétoscopes, contenant chacun une scène différente, qui sera fréquemment renouvelée, sont mis par M. Lépine à la disposition du public, qui, pour une modique rétribution, pourra tout à son aise admirer un des plus curieux appareils scientifiques qu’ait produits notre siècle.
La Gironde, Bordeaux, 15 mai 1895, p. 2.
Le Cinématographe Lumière (10, allées de Tourny, 29 février->20 juillet 1896)
Les Bordelais vont avoir la chance de découvrir très tôt le cinématographe Lumière. Après Paris et Lyon, c'est l'une des toutes premières villes à accueillir l'invention des Lyonnais. La Petite Gironde annonce ainsi l'ouverture prochaine de la salle :
La Photographie animée à Bordeaux.
Notre ville va être dotée incessamment d’un spectacle extraordinaire, unique en son genre, et qui remporte, à Paris et à Lyon, un succès considérable.
Nous voulons parler de la photographie animée â l'aide du Cinématographe, de MM. Lumière frères, de Lyon.
M. Chavanon, agent général, fait installer leur ingénieux appareil dans un local situé allées de Tourny, 10, près la rue Jean-Jacques-Bel, et tout fait espérer que, d’ici peu de jours, chacun pourra en admirer le merveilleux fonctionnement.
Le Cinématographe ne se contente pas d’enregistrer les scènes animées les plus variées, il permet de les montrer en grandeur naturelle, à toute une assemblée, sous forme de projections lumineuses qui développent les scènes les plus familières de la vie réelle avec leurs moindres détails.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant du jour de l’ouverture de ce spectacle extraordinaire, que, nous en avons la conviction, tous les Bordelais tiendront à honneur de connaître.
La Petite Gironde, Bordeaux, 26 février 1896, p. 2.
Le choix des allées de Tourny n'est certes pas anodin, nous sommes dans l'une des plus belles places de Bordeaux où flâne la meilleure bourgeoisie. On image donc que l'une des premières cibles ne sont sans doute pas les classes populaires. Au numéro 10, se trouvent les Cycles Gladiator (septembre 1895), et le cinématographe est présenté " à côté du comptoir d'Escompte " (Le Nouvelliste de Bordeaux, Bordeaux, 26 février 1896). Quant à Antoine Chavanon, il s'agit d'un proche collaborateur des Lumière qui est assisté de Vincent Billard, un opérateur au service des inventeurs lyonnais.
La Phographie animée par le Cinématographe de MM. A & L. Lumière © Musée Paul-Dupuy, Toulouse |
Bordeaux, Comptoir National d'Escompte de Paris 10, allées de Tourny (début du XXe siècle) |
Le cinématographe va organiser, le samedi 29 février 1896, une première séance réservée aux invités de marque et aux journalistes :
M. Chavanon, agent général de MM. Auguste et Louis Lumière, avait convié hier soir samedi la presse et quelques invités à la soirée d'inauguration des projections de photographies animées obtenues à l'aide du Cinématographe.
Une dizaine de tableaux, reproduction de scènes de la vie courante, ont littéralement émerveillé les spectateurs. C'est là une des manifestations de la science dans ce qu'elle a de plus curieux, de plus aimable et de plus intéressant.
Ajoutons que le local, vaste, bien aéré, est très coquettement et surtout très confortablement aménagé, et en terminant nous adressons nos remerciements à M. Chavanon, pour la courtoisie avec laquelle il a fait hier soir à ses nombreux invités les honneurs de son salon.
Les séances publiques du cinématographe sont données à partir d'aujourd'hui dimanche, allées de Tourny, angle de la rue Jean-Jacques-Bel.
La Gironde, Bordeaux, 2 mars 1896.
Le public est convié le lendemain dimanche à venir découvrir les photographies animées du cinématographe Lumière. La presse va vite consacrer quelques articles, passage obligé, sur le fonctionnement du cinématographe. C'est le cas de La France dans son édition du 2 mars 1896 et du Nouvelliste dans celle du 7 mars 1896, grâce aux explications fournies par Antoine Chavanon lui-même. Ce dernier article se termine par quelques lignes qui annoncent de futurs tournages :
[...]
Ajoutons, pour terminer, que M. Chavanon se propose de croquer quelques scènes bordelaises dans lesquelles se trouveront des personnages typiques de notre asphalte. Cette idée sera certainement très bien accueillie du public et ne fera qu'augmenter la vogue énorme qu'a obtenue, dès le premier jour, l'exposition des allées de Tourny.
Le Nouvelliste, de Bordeaux, Bordeaux, 7 mars 1896, p. 3.
Les tournages locaux constituent toujours une bonne méthode pour attirer le public qui cherche à s'y reconnaître ou à identifier untel ou untel. Le tournage n'aura lieu que quelques mois plus tard et il n'est sans doute pas dû à Antoine Chavanon. Au cours du mois d'avril, certains jours, le cinématographe suspend ses projections dans la salle des allées de Tourny pour participer à des soirées au bénéfice de différents acteurs du théâtre des Arts :
Le Cinématographe
Le cinématographe prenant part à la représentation donnée au bénéfice de M. Deroudilhe au Théâtre des Arts, les séances données au local, 10, allées de Tourny, seront suspendues pendant toute la journée du samedi 11 avril. Elles reprendront, comme à l'ordinaire, le dimanche 12 avril, à midi.
La Gironde, Bordeaux, samedi 11 avril 1896.
La presse continue régulièrement d'annoncer le spectacle, même si les articles ou entrefilets ont tendance à disparaître. Il faut un événement particulier pour que les journaux évoquent à nouveau le cinématographe. C'est ainsi le cas du banquet organisé par l'Association amicale des Anciens élèves de l'École centrale des arts et manufactures qui se termine dans la salle du 10, allées de Tourny par des projections cinématographiques :
Le groupe de Bordeaux et du Sud-Ouest de l'Association amicale des Anciens élèves de l'École centrale des arts et manufactures se réunissaient samedi soir, après son banquet annuel, dans les salons du Cinématographe, où était donnée une séance de cinématographie de M. Lumière, comprenant une conférence sur la photographie animée, faite par le directeur du Cinématographe, M. Chavanon, et la projection de toutes les vues dont dispose l'appareil. C'est avec une clarté qui a mérité les plus vifs applaudissements de cet auditoire d'élite que M. Chavanon a démontré la technique du Cinématographe, après avoir expliqué les inventions de Hamchutz (sic) et d'Edison, les promoteurs de la photographie animée. Après les merveilleuses projections de M. Lumière, dont le succès a été très grand, démonstration a été faite des appareils. Un champagne d'honneur, après lequel on s'est séparé, a été offert à leurs invités par les anciens élèves de Centrale.
Le Nouvelliste de Bordeaux, Bordeaux, 4 mai 1896.
Afin de renouveler quelque peu la formule mise en place depuis l'ouverture du poste, des soirées de gala sont organisées au cours desquelles les projections animées sont précédées d'une conférence, un peu sur le modèle de la soirée de l'Association amicale :
Des séances de gala, précédées d'une conférence explicative sur le fonctionnement de l'appareil, auront lieu les mardis et vendredis, à partir de 8h1/2 du soir. Prix d'entrée : 2f. La première séance de gala est fixée au vendredi 29 courant, à 8h1/2 précises
du soir.
Le Nouvelliste de Bordeaux, 28 mai 1896.
Par la suite, seuls les renouvellements significatifs du programme conduisent à publier un article dans la presse. C'est le cas des vues du couronnement du tsar à Moscou, ainsi que la présentation de vues locales :
LE CINÉMATOGRAPHE.-Samedi soir a été donnée une séance fort intéressante au Cinématographe Lumière.
La direction avait convoqué les membres de la presse, ainsi que quelques personnalités de notre ville, afin de leur présenter toute une série de nouveaux tableaux empruntés à l'actualité la plus palpitante.
Les Fêtes du couronnement du tsar à Moscou ont défrayé la première partie du programme. Nous avons vu successivement reproduire les divers épisodes de cette sensationnelle solennité ; Les souverains, leurs Grands-officiers, Les ambassadeurs, Les délégations asiatiques, Les troupes à pied et à cheval ont défilé sous nos yeux avec leur mouvement et leur vie.
Il serait difficile de donner une idée exacte de cette prestigieuse évocation. Ce sont des choses qu'il faut voir pour se rendre compte de la merveilleuse invention de M. Lumière. Tout spectacle est pâle et froid à côté de cette conserve animée de la réalité. Les applaudissements et les cris d'admiration du public ont, du reste, souligné comme il convenait l'apparition des tableaux successifs.
La deuxième partie nous avait réservé quelques vues de Bordeaux, où la vie de notre cité est prise sur le fait ; voitures, tramways, passants affairés ou flâneurs se succèdent dans l'imprévu de leurs préoccupations ou de leur fantaisie.
Mention particulière à la démolition d'un mur et à sa reconstruction par un passage à rebours des clichés. Cette dernière expérience présente un intérêt tout particulier au point de vue technique.
Nous devons noter une grande amélioration en ce qui concerne la durée des tableaux et la succession des images partielles. Le papillotement nécessaire nous semble s'être beaucoup atténué, et il est permis d'espérer sa suppression complète dans un avenir peut-être prochain.
En résumé, soirée exceptionnelle, qui vaudra sans doute au Cinématographe Lumière des milliers de visiteurs. Ce sera un grand succès et un succès légitime.
Le Nouvelliste de Bordeaux, Bordeaux, 20 juillet 1896, p. 3.
Dans le catalogue commercial de la maison Lumière, on ne trouve pas de vues de Bordeaux, mais leur tournage a bien eu lieu, probablement dans la seconde quinzaine du mois de juin et il est dû avec une forte probabilité à Alexandre Promio. Par la suite, la presse cesse pratiquement de parler du cinématographe et le dernier article semble être celui publié par La Vie mondaine (Bordeaux) dans son édition du 1er novembre.
Répertoire (autres titres) : Le Forgeron battant le fer, Le Cavalier sautant en selle, Les Flots déferlant en nappes d'écume (La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 2 mars 1896), Le Saut à la couverture (La Gironde, Bordeaux, 7 mars 1896), Une discussion (La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, dimanche 8 mars 1896), Les Forgerons, Le Repas de bébé, La Baignade en mer (Le Nouvelliste de Bordeaux, Bordeaux, 10 mars 1896), La Mer, Arrivée d'un train en gare, Place des Cordeliers, Chapeau à transformations, Les Deux Bébés, Leçon de voltige (La Vie bordelaise, Bordeaux, 22 mars 1896), Sortie de l'usine Lumière (Le Nouvelliste de Bordeaux, 24 mars 1896), Défilé à cheval, Cortèges impériaux se rendant au Kremlin, [Cortèges impériaux] en revenant, Descente de l'escalier rouge par le tsar et la tsarine, précédés et suivis des princes et ambassadeurs de toutes les nations, Charge de cuirassiers (La Gironde, Bordeaux, 20 juillet 1896).
Le Cinématographe Lumière (Théâtre des Arts, 11-18 avril 1896)
Grâce à un accord entre Antoine Chavanon, responsable du poste Lumière des allées de Tourny et le théâtre des Arts, plusieurs séances de projections animées vont y être offertes au public à l'occasion de soirées données au bénéfice de différents comédiens comme l'acteur local Louis Deroudilhe :
THÉÂTRE DES ARTS. Nous avons annoncé que M. Deroudilhe, dont le bénéfice aura lieu samedi prochain 11 avril, a pu se procurer le précieux concours du Cinématographe de MM. Auguste et Louis Lumière.
Le cinématographe, placé 10 allées de Tourny, attire chaque jour un nombreux public dans ses élégants salons ; le succès de la photographie animée est très grand, mais les spectacles du théâtre des Arts pourraient redouter que, vu les dimensions de la salle de la rue Castelneau d'Auros, les reproductions du cinématographe ne soient un peu restreintes et relativement peu visibles.
Nous pouvons assurer que les mesures seront prises pour proportionner les dimensions de l'ouvrage au cadre de la salle, c'est-à-dire que - ce sera un attrait de plus - les vues agrandies paraîtront grandeur nature.
Location ouverte de 11h à 5h, 52 rue Saint-Sernin.
Le Nouvelliste de Bordeaux, Bordeaux, 10 avril 1896, p. 3.
L'initiative va se renouveler huit jours plus tard pour rendre hommage à M. Perny, un autre acteur spécialisé dans les rôles de jeunes premiers :
Théâtre des Arts
La soirée d'aujourd'hui, aux Arts, sera donnée, comme nous l'avons annoncé, au bénéfice de M. Perny, le sympathique jeune premier rôel de notre seconde scène.
Depuis deux ans, M. Perny a marché de succès en succès, et tous les rôles qu'il a abordés lui ont valu, de la part des dilettantes comme du grand public, les plus chaleureux bravos.
Le public bordelais sera heureux de lui donner une preuve de sympathie et de le fêter ce soir.
Le spectacle se composera des Deux Gosses, avec Mlle Hélène Réyé, dans le rôle de Claudinet.
M. Perny s'est assuré le concours du Cinématographe, dont le succès a été prestigieux l'autre soir.
Voici la série des scènes de photographie animée qui sera offerte aux spectateurs : 1º Bébé pêcheur ; 2º Un coin du port de Marseille ; 3º La voltige ; 4º Un prêté pour un rendu ; 5º Discussion ; 6º Saut à la couverture ; 7º Un débarcadère ; 8º Les Forgerons ; 9º Les Deux Gosses : 10º Le cantonnier ; 11º Le serpentin ; 12º Le chapeau à transformations ; 13º La place des Cordeliers, à Lyon ; 14º La baignade en mer ; 15º Une démolition ; 16º L'arrivée d'un train en gare.
La Gironde, Bordeaux, dimanche 19 avril 1896.
C'est à nouveau au bénéfice d'un autre acteur du Théâtre des Arts, M. Gabriel Roger, que le cinématographe va prêter ses services pour compléter la soirée théâtrale du 21 avril :
Théâtre des Arts
Demain mardi, représentation extraordinaire au bénéfice du M. Gabriel Roger, le sympathique premier rôle de genre, vivement applaudi cette année dans les rôles du Dompteur, du Paradis, création de premier ordre ; de Montègre, de l’Ami des Femmes ; du marquis de Chantelaur, du Remplaçant ; de Bevailan, du Roman d’un Jeune Homme pauvre ; de Hoche, du Lion amoureux, etc., etc. M. Roger s’est assuré le concours du Cinématographe. Bordeaux marche sur les traces de Paris ou de Londres, où il n'est pas de spectacle select de qui ne se termine par quelques scènes de photographies animées. La location est ouverte de dix heures à cinq heures, 52, rue Saint-Sernin.
Le Cinématographe offrira au public plusieurs tableaux nouveaux. Voici la série complète :
1e Le Menuisier (1re exhibition) ; 2e Bébés pêcheurs ; 3e un prêté pour un rendu ; 4e le Repas de Bébé ; 5e Le Cantonnier ; 6e les Forgerons ; 7e les Deux Gosses ; 8e Retour de voyage (1re exhibition) ; 9e le Chapeau à transformations ; 10e les Ateliers maritimes à La Ciotat (1re exhibition); 11e le Serpentin ; 12e la place des Cordeliers (Lyon) ; 13e une démolition ; 14e Baignade en mer ; 15e la Place de la Concorde (Paris) (1re exhibition) ; 16e l’Arrivée du train.
La Petite Gironde, Bordeaux, 21 avril 1896, p. 3.
Le Théâtre des Arts va faire appel, encore une fois, au cinématographe pour une soirée organisée au bénéfice de l'actrice Mme Renée Lemercier, le 25 avril :
On nous prie de rappeler la représentation de demain soir samedi au bénéfice de Mme René Lemercier, grand premier rôle, avec le concours du Cinématographe.
Le Nouvelliste de Bordeaux, Bordeaux, 25 avril 1896.
Un cinquième acteur du Théâtre des Arts, auquel on rend hommage le mardi 28 avril, va également faire appel au cinématographe pour une dernière fois :
Théâtre des Arts. Demain mardi sera donnée la représentation au bénéfice de M. Albert Chevalier, le sympathique régisseur du Théâtre des Arts. Il a obtenu le concours du Cinématographe qui sera exhibé pour la dernière fois au Théâtre des Arts. Sans aucune augmentation du prix des places, le public pourra voir le magnifique drame de M. Decourcelle les Deux Gosses et une série de vingt-deux scènes de photographie animée, triées sur le volet. La location est ouverte de dix heures à cinq heures, 63, rue Saint-Sernin.
La Petite Gironde, Bordeaux, 28 avril 1896, p. 3.
Si la formule, presque constante, développée par le système Lumière consiste à présenter un spectacle uniquement constitué de vues animées, il arrive - comme dans le cas bordelais - que l'appareil se " dévergonde " et participe à des spectacles de théâtre ou de variétés. Dans le cas présent, l'expérience se renouvelle avec un succès certain.
Le Cinématographe (Bouffes-Bordelais, [26]-[29] avril 1896)
Un appareil cinématographique fait partie des représentations qui sont données aux Bouffes-Bordelais, la nouvelle salle bordelais, située rue Judaïque, qui n'est d'ailleurs pas totalement achevée :
Bouffes-Bordelais
Demain soir dimanche, pour les dernières représentations, Bordeaux dans la Lune, avec grand ballet fantastique nouveau de M. Ambrosiny, le Serpent et la Rose.
Succès sans précédent du Cinématographe, avec ses très curieuses projections de photographies animées.
La Petite Gironde, Bordeaux, 26 avril 1896, p. 3.
Information très lapidaire qui n'est pas vraiment complétée par un autre entrefilet :
Bouffes bordelais
Le cinématographe déroule devant les yeux des spectateurs ses merveilleuses projections de photographies animées.
Le Nouvelliste de Bordeaux, Bordeaux, mercredi 29 avril 1896.
Nous ignorons le nom de l'opérateur et celui de l'appareil qui propose les photographies animées.
Bordeaux, Les "Bouffes Bordelais" (c. 1905)
Le Cinématographe du Grand restaurant du Louvre (21, cours de l'Intendance, [7] octobre-[décembre] 1896) → 1897
J. Pérard, le propriétaire du Grand restaurant du Louvre, sur le cours de l'Intendance, n'a pas attendu l'arrivée du cinématographe pour offrir à ses clients des " projections lumineuses " afin d'agrément leur dîner. Il n'est donc pas très surprenant de voir que dès le mois d'octobre, il va proposer des " séances de cinématographie gratuites " (La France, cité dans Berneau, 1988: 20).
A. Germond de Lavigne, Biarritz et autour de Biarritz, (Guide Joanne), Paris, Librairie Hachette et Cie, 1894, p. 15 (annonces)
Aucune information en revanche sur le répertoire des vues ou sur l'origine du cinématographe. Ces projections vont avoir une très longue vie puisque il y en a encore en 1908.
→ 1897
Le Cinématographe (Place des Quinconces, [15] octobre-[17] novembre 1896)
La foire d'octobre, qui commence le 15 octobre et se termine quinze jours plus tard (prolongée, en 1896, jusqu'au 17 novembre), va accueillir plusieurs appareils destinés à la projection de vues animées. La presse reste très discrète sur ces loges cinématographiques. On en trouve une première dans l'allée Sud :
Elle vient de s'ouvrir, notre grande foire d'octobre, et elle a été amplement baptisée par de fortes ondées [...] Le Cinématographe, donnant la photographie animée en couleur, et où nos lectrices pourront admirer " Émilienne d'Alençon ", " Otéro " et " Une scène piquante de suggestion ".
La Vie joyeuse, Bordeaux, 22 octobre 1896.
À peine un autre entrefilet au début du mois de novembre :
La foire d'octobre.- [...] Dans l'allée sud : le Cinématographe a droit à une visite, de même que la Photographie animée [...].
La Vie Joyeuse, Bordeaux, 5 novembre 1896.
La Photographie animée (Place des Quinconces, [15]octobre-[17] novembre 1896)
La foire d'octobre, qui commence le 15 octobre et se termine quinze jours plus tard (prolongée, en 1896, jusqu'au 17 novembre), va accueillir plusieurs appareils destinés à la projection de vues animées. La presse reste très discrète sur ces loges cinématographiques. On en trouve une dans l'allée Sud :
Dans l'allée Sud : la Photographie animée, scène vivante en mouvement, donnant l'illusion réelle de la vie.
La Vie joyeuse, Bordeaux, 22 octobre 1896.
À peine un autre entrefilet au début du mois de novembre :
La foire d'octobre.- [...] Dans l'allée sud : le Cinématographe a droit à une visite, de même que la Photographie animée [...].
La Vie Joyeuse, Bordeaux, 5 novembre 1896.
Le Chronophotographe (Foire, [15]octobre-[17] novembre 1896)
La foire d'octobre, qui commence le 15 octobre et se termine quinze jours plus tard (prolongée, en 1896, jusqu'au 17 novembre), va accueillir plusieurs appareils destinés à la projection de vues animées. La presse reste très discrète sur ces loges cinématographique. Un " Chronophotographe " propose des séances :
La foire
[...]
La dernière merveille scientifique et amusante, le Chronophotographe, projections lumineuses et animées de grandeur naturelle. À chaque représentation, l'Arrivée du tsar à Paris : le Défilé du cortège.
Le Nouvelliste de Bordeaux, Bordeaux, 23 octobre 1896.
Le Scénéoscope du Café Bibent (1, cours du XXX-Juillet, 20-[22] octobre 1896)
Alors que la foire continue à battre son plein, le café Bibent propose quelques séances de photographies animées :
Depuis mardi soir, une nouvelle attraction est installée au café Bibent, à l'entresol, à l'usage des promeneurs qui se rendent à la foire. Il s'agit du Scénéoscope, qui n'est autre chose qu'une exhibition du même genre que le Cinématographe ou photographie animée.
Le Nouvelliste de Bordeaux, Bordeaux, 22 octobre 1896.
Le café Bibent va fermer ses portes vers 1901 et à sa place, à partir de 1903, s'ouvre le café Gobineau.
Imp. Wetterwald Frères, Bordeaux, Bordeaux.-Grands Hôtel, Café, Restaurant de la Maison Gobineau
Une vue extérieure de l'Établissement (c. 1904)
1897
← 1896 Le Cinématographe du Grand restaurant du Louvre (21, cours de l'Intendance, [1er janvier]-[31 décembre 1897) → 1898
← 1896
Le restaurant du Louvre propose toujours des projections animées au cours de l'année 1897.
La Petite Gironde, Bordeaux, 25 février 1897, p. 4.
Le film annoncé, Le Grand Assaut d'armes de Pini et Kirschoffen figure au répertoire des vues Pirou/Joly-Normandin. Il arrive également que le restaurant accueille des banquets comme celui organisé en hommage à M. Vergez, le directeur des cours de la Société Philomathique :
Hommage à M. Vergez.
Il y a quelques mois à peine, lors de la distribution des prix aux élèves de la Société Philomathique, nous exprimions à M. Vergez, le distingué et dévoué directeur des cours, les regress que sa décision de prendre sa retraite causaient à tous ceux qui le connaissaient et avaient été à même d'apprécier ses hautes qualités. L'Association des anciens lauréats de la Société avait tenu, elle aussi, à adresser un témoignage de sa reconnaissance et, à cette occasion, elle offrait, avant-hier, un punch à son ancien directeur.
[...]
Tous les assistants, partageant l'émotion de M. Vergez, se sont alors levés pour venir lui serrer les mains et le remercier.
Cette belle soirée s'est terminée par une séance fort intéressante de phonographe et de cinématographe. Il était près d'une heure du matin lorsqu'on s'est séparé.
La Petite Gironde, Bordeaux, 15 novembre 1897, p. 3.
Le programmation du restaurant du Louvre propose également des vues locales, comme L'Arrivée du 10e Hussards à Bordeaux dont l'éditeur reste difficle à déterminer.
Le Petite Gironde, Bordeaux, 8 décembre 1897, p. 4.
→ 1898
Vente de cinématographe (avril 1897)
Une petite annonce est publié dans La Petite Gironde pour la vente d'un cinématographe :
A CÉDER cause maladie, un cinématographe complet. En parcour. petit. villes on peut gagner 100 à 150 fr. p. j. Au besoin, on conserver. tiers ou moitié de l'affaire. Ecr. initiales F.L.A., Ag. Havas, Gr.-Théâtre.
La Petit Gironde, Bordeaux, 7 avril 1897, p. 4.
Le Cinématographe Lumière (22, rue Vital-Carles/10, allées de Tourny, 18-[21] avril/[30] avril-[9] mai 1897)
R. & J. D., Bordeaux, Rue Vital Carles et Saint-André (début XXe siècle)
Le Cinématographe Lumière est de retour au printemps 1897. La formule est nouvelle, car l'appareil cinématographique est accompagné d'un mimophone, breveté par Jules Texier. Ce dernier a présenté son appareil au public bordelais, vers la fin du mois de mars :
Le Mimophone.
M. Texier, le propriétaire du « Mimophone chanteur-parleur » dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs, offrait hier soir aux autorités et à la presse, une séance d’inauguration de son curieux instrument.
Cette séance avait lieu rue Vital-Carles, 22, où M. Texier vient de s’installer. Un public nombreux avait répondu à l’appel de M Texier, qui a déployé la meilleure grâce à recevoir ses invités. Ces derniers ont été émerveillés par le « Mimophone » qui a chanté et parlé tout son répertoire, très varié, très original, très moderne.
Installé avec élégance et confortable, M. Texier, qui a ouvert ses salons au public, est assuré de rencontrer à Bordeaux le succès qui l’a accueilli dans toutes les villes où il a déjà montré son instrument.
La Petite Gironde, Bordeaux, 20 mars 1897, p. 3.
C'est précisément au 22, rue Vital-Carles qu'un mois plus tard environ, s'installe le cinématographe Lumière dont l'inauguration a lieu le dimanche 18 avril :
Le Cinématographe.
Encouragé par l’accueil qui lui a été fait l'année dernière par la population bordelaise, le Cinématographe Lumière revient s’établir dans notre ville.
Personne n'a oublié ce spectacle, aussi intéressant qu’agréable.
De nombreuses vues complètement inédites à Bordeaux, telles que : un Duel au pistolet à Mexico, les Chutes du Niagara, les Bains des Dianes à Milan, et beaucoup d’autres qu’il nous serait trop long d’énumérer, ainsi que son adjonction au Mimophone, cette autre récente invention d’effet si merveilleux, dont la presse bordelaise a déjà entretenu le public, lui sont un sûr garant de succès.
Le Mimophone et le Cinématographe Lumière seront visibles tous les jours, à partir de dimanche prochain, de deux à six heures de l'après-midi, et de huit à onze heures du soir, rue Vital-Carles, 22.
La Petite Gironde, Bordeaux, 16 avril 1897, p. 3.
On peut penser que Jules Texier est intéressé à l'affaire, mais il n'est pas certain qu'il soit le propriétaire du cinématographe. Les séances se prolongent jusqu'aux derniers jours d'avril :
Le Mimophone et le Cinématographe.
Aux auditions si intéressantes du mimophone viennent de se joindre les vues animées du cinématographe Lumière, qui nous revient remarquablement perfectionné.
Les projections plus lumineuses, plus nettes que celles qui attiraient la foule il y a quelques mois au salon installé sur les allées de Tourny, ont de plus cet avantage que l’image étant absolument fixe l’œil n’est plus fatigué par aucune trépidation. La difficulté est vaincue.
La Petite Gironde, Bordeaux, 21 avril 1897, p. 4.
Dans les derniers jours d'avril, le cinématographe et le mimophone quitte la rue Vital-Carles pour retrouver la salle du nº 10 aux allées de Tourny :
Mimophone et Cinématographe.
Séance très intéressante hier soir au numéro 10 des allées de Tourny, dans le local où on a eu l’heureuse idée de réunir le mimophone et le cinématographe. Cette séance était réservée à la presse et aux invités, et tel avait été l’empressement de chacun à répondre à l’aimable appel des impresarii qu’il a fallu faire deux fournées complètes. Le succès ainsi a été doublé, car ce sont des applaudissements enthousiastes qui ont accueilli chaque numéro.
Rien de plus curieux que d'entendre, par exemple, le mimophone chanter le Noël, d'Adam, après avoir exécuté une fanfare villageoise suivie des cris de : « Vive Monsieur le Maire ! vive la Fanfare ! Rien de plus intéressant que de suivre au cinématographe le mouvement d’une foule sortant de l'église, ou les ébats de chats s’efforçant d’atteindre une gourmandise qui leur est tendue, ou encore une bataille à coups de boules de neige, au cours de laquelle un agile filou s'empare de la bicyclette d’un innocent amateur et file au loin à toute vitesse. Tout Bordeaux voudra voir ces deux merveilles réunies. Le local où elles sont mises en œuvre est, dès aujourd'hui, ouvert au public.
La Petite Gironde, Bordeaux, 30 avril 1897, p. 3.
Plus d'informations sur le répertoire du mimophone que sur celui du cinématographe. Il semble qu'il y ait eu une fonctionnement aléatoire, puisque les interruptions d'interrompre pour reprendre le mercredi 5 mai :
Mercredi a eu lieu en présence de plusieurs notabilités et de la presse, la réouverture du cinématographe qui a obtenu l'an dernier un accueil si favorable auprès du public bordelais. Des améliorations sensibles ont été apportées dans le fonctionnement de cet intéressant appareil. La nouvelle série de tableaux présente des sujets tout à fait différents de ceux qui composaient les spectacles précédents, et l'inventeur s'est efforcé de donner aux scènes représentées plus de fixité et de relief. Il a réussi en partie à supprimer le fâcheux tremblotement si fatiguant pour l’œil du spectateur produit par l'évolution du rouleau. La deuxième partie du spectacle a été consacrée à l'audition mécanique d'un singulier instrument : le mimophone, invention toute récente. Comme son nom l'indique cet objet ingénieux est l'interprète assez fidèle de la voix et des sons. En somme c'est le phonographe auquel a été adapté une sorte de porte-voix qui empêche la diffusion des vibrations sonores et les porte d'une façon indirecte jusqu'à l'auditeur.
J.R.
Le Mondain bordelais et du Sud-Ouest, Bordeaux, 9 mai 1897.
La catastrophe du Bazar de la Charité, à Paris, le 4 mai explique sans doute que le cinématographe Lumière de Bordeaux ne fasse plus parler de lui.
1898
← 1897 Le Cinématographe du Grand restaurant du Louvre (21, cours de l'Intendance, [1er janvier]-[31 décembre 1898) → 1899
← 1897
J. Pérard semble avoir continué ses projections cinématographiques au restaurant du Louvre. Des annonces, presque toujours identiques sont publiés au cours des années suivantes.
→ 1899
The American Biograph (Olympia, 16->31 janvier 1898)
À l'Olympia de Bordeaux, The American Biographe inaugure ses projections le samedi 16 janvier 1898 :
Olympia. Demain soir samedi, première représentation de The American Biograph. Cette attraction est appelée à faire sensation à Bordeaux. Hâtons-nous de dire que le Cinématographe n’est pour rien dans cet appareil, qui donne des projections, à 80 mètres d’éloignement, de 10 mètres de large sur 8 mètres de haut, sans trépidation et en grandeur naturelle.
Débuts de Mlle Derblay. une excellente comique, et rentrée de M. Ouvrier et de Mlle Suzy. Ajouter à cela le merveilleux théâtre mécanique de M. John Hewelt et les Loreno et Le Var. Dimanche, matinée extraordinaire avec le Biographe Américain. John Hewelt, Loreno et Le Var et toute la troupe.
La Petite Gironde, Bordeaux, 15 janvier 1898, p. 3.
Les séances se prolongent, au moins, jusqu'à la fin du mois de janvier 1898. Dans un nouvel article, on donne le sujet de quelques vues animées dont l'origine reste incertaine, même s'il semble que les vues présentées ne proviennent pas toutes du catalogue de l'American Mutoscope et Biograph Company :
Olympia.
Demain soir, le Biographe américain, dont le succès ne s’est pas ralenti un seul instant, donnera plusieurs vues nouvelles, parmi lesquelles une fabrique de saucissons à Francfort ; un déjeuner de garçon ; le même renversé (scène très comique) ; le cirque en feu, sauvetage des chevaux et voitures, et plusieurs autres extrêmement intéressantes.
Débuts de M. Smith, lauréat de l'Ecole militaire de Joinville, surnommé le Boa humain. Pour la première fois, " les Chapeaux " par les Forest, exercices de la galerie à la scène ; parodie exhilarante de Guillaume Tell par les mêmes.
Dimanche, matinée dédiée aux familles avec programme spécial, et pour la dernière fois en matinée, le Biographe américain, Smith et les Forest.
Tous les jours, à trois heures, séances du Biographe. Entrée, 1 fr. ; enfants, 50 centimes.
La Petite Gironde, Bordeaux, samedi 29 janvier 1898, p. 3.
Le Viograph américain (Place des Quinconces, 1er-[15] mars 1898)
La foire des Quinconces qui commence le 1er mars pour se terminer quinze jours après, accueille le viograph américain qui a dû s'installer dès le début des festivités. Le Viograph américain est probablement le projecteur d'Edmond Oger. Pourtant, la presse n'offre guère d'informations :
A partir de ce soir, le Viograph américain donnera une interessante série de nouveaux tableaux animés, représentant les diverses scènes de la Passion.
La Petite Gironde, Bordeaux, 13 mars 1898, p. 3.
Aucune information sur le forain propriétaire de l'appareil. Quant à la Passion, il en existe déjà plusieurs sur le marché.
Le Royal Viograph (Foire des Quinconces, 13->23 octobre 1898)
Le propriétaire du Royal Viograph, dont il est question dans la presse bordelaise, est probablement Edmond Oger. Il s'agit là de l'une de ses toutes premières présentations. Afin de s'attirer les faveurs de la presse et des responsables locaux, une séance privée est organisée le jeudi 13 octobre 1898 :
La Foire des Quinconces.
Laissant bien loin derrière lui le rudimentaire Cinématographe, le Royal-Viograph, qui donnera sa première représentation jeudi, à deux heures, est une merveille de reproductions à la lumière électrique. Plus de titillations visuelles, une exactitude scrupuleuse dans la reconstitution de l’histoire même la plus restropective, des effets merveilleux de coloriage, une variété incessante, telles sont les principales qualités du nouvel instrument. Qu’on y ajoute la beauté des sujets : la Passion, la Guerre hispano-américaine, une féerie éblouissante : Méphistophélès; six cents autres, et l’on comprendra combien seront goûtées et suivies à Bordeaux les représentations du Royal-Viograph, qui est installé à l'hémicycle. Ajoutons, pour tranquilliser chacun, que, par un système des plus ingénieux, il suffit de presser sur un bouton électrique pour qu'instantanément s’ouvrent les quinze portes de sortie que la direction a ménagées dans la salle. C'est donc un succès d’ores et déjà assuré.
La Petite Gironde, Bordeaux, jeudi 13 octobre 1898, p. 3.
Le lendemain, La Petite Gironde offre un bref compte rendu de la soirée :
Le Royal Viograph, qui, hier soir, conviait la presse et un grand nombre d’invités à assister dans l’intimité à son inauguration, est fort bien installé. Tous les perfectionnements qu’on a pu jusqu’à présent apporter à la cinématographie, les directeurs du Royal Viograph les ont accomplis. Le succès ne saurait manquer — il s'est déjà dessiné grand aujourd’hui — d’être très considérable. Les Scènes humoristiques, la Guerre hispano-américaine, la Maison hantée ou Méphistophélès, tous ces tableaux saisissants de vie seront longuement applaudis.
La Petite Gironde, Bordeaux, vendredi 14 octobre 1898, p. 3.
Les projections se poursuivent tout au long de la foire :
La ménagerie Bidet et le Royal-Viograph étaient littéralement pris d’assaut. De Bidel, nous avons dit tout le bien qu'il mérite.
Quant au Royal-Viograph, un bien coquet établissement installé à l’hémicycle, nous devons constater qu’il présente un spectacle exceptionnel, véritablement artistique et d’un goût parfait. On ne voit pas mieux, dans ce genre, à Paris. La Passion, Méphistophélès et toute une série de piquantes fantaisies sont rendus là avec une expression de vérité, de mouvement et de vie qui émerveillent les spectateurs.
La Petite Gironde, Bordeaux, 23 octobre 1898, p. 3.
1899
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← 1898
J. Pérard semble avoir continué ses projections cinématographiques au restaurant du Louvre. Des annonces, presque toujours identiques sont publiés au cours des années suivantes.
→ 1900
1900
← 1899 Le Cinématographe du Grand restaurant du Louvre (21, cours de l'Intendance, [1er janvier]-[31 décembre 1900) → 1901
← 1899
J. Pérard semble avoir continué ses projections cinématographiques au restaurant du Louvre. Des annonces, presque toujours identiques sont publiés au cours des années suivantes.
→ 1901
Le cinématographe du Cercle Vergniaud (24 février 1900)
Le Cercle Vergniaud offre une soirée à ses membres avec des projections cinématographiques :
Cercle Vergniaud.
Samedi soir, le Cercle Vergniaud offrait dans ses salons une soirée intime à ses membres et à leurs familles.
Tout d'abord, le programme comportait des vues cinématographiques présentées par M. Lépine, et auditions du phonographe.
Ensuite l'inévitable sauterie qui, du reste, a obtenu le plus vif succès.
Les salons regorgeaient de jeunes filles aux toilettes ravissantes, virevoltant en des danses nouvelles, et dont la gaîté folle s'est prolongée jusqu'aux lueurs de jour.
Le piano, gracieusement offert par la maison Delmouly, était brillamment tenu par M. Cotet.
En somme, excellente soirée faisant honneur au Cercle Vergniaud et à l'organisateur Mm. Delvaille.
La Petit Gironde, Bordeaux, lundi 26 février 1900, p. 2.
Le Royal Viograph (Théâtre des Arts, 21 mai-3 juin 1900)
Panajou Ph., Bordeaux.-Salle du Théâtre des Arts (c. 1900)
Le Royal Viograph revient à Bordeaux, mais il reste difficile de savoir qui en est le responsable - peut-être Edmond Oger et/ou Constantin Daue. C'est en mai 1900 que les Bordelais peuvent assister à une nouvelle série de séances de projections animées. L'inauguration est annoncée au Théâtre des Arts :
Le Royal-Viograph au Théâtre des Arts. A partir de dimanche soir 20 mai, aura lieu sur cette scène une brillante série de représentations du Royal-Viograph, qui n est pas inconnu pour les Bordelais, mais qui nous revient d'Amérique avec des appareils Edison perfectionnés, permettant de produire des tableaux beaucoup plus grands et d’éviter toute trépidation.
Chaque spectacle durera de huit heures et demie à onze heures, et comprendra trois parties consacrées à la fantaisie, à l’actualité, à la féerie, entre autres : épisodes du Transvaal, Cendrillon, courses aux taureaux et toutes leurs péripéties, qui piqueront vivement la curiosité du public.
La Petite Gironde, Bordeaux, jeudi 17 mai 1900, p. 3.
Des problèmes liés à l'installation obligent toutefois la direction à renvoyer la première séance de quelques jours :
Le Royal Viograph au Théâtre des Arts.
Les nouveaux appareils employés par le Royal-Viograph nécessitant une installation électrique toute particulière d'une grande minutie et partant très longue, la direction, qui tient à offrir un spectacle tout à fait à point et d'une perfection absolue, se voit obligée de renvoyer sa première représentation à mercredi.
La Petite Gironde, Bordeaux, dimanche 20 mai 1900, p. 3.
Finalement, après un essai réalisé le lundi 21 mai, tout est en ordre de marche :
Le Royal-Viograph au Théâtre des Arts.
L’importante installation des appareils du Royal Viograph au Théâtre des Arts est maintenant complètement terminée et tout est réglé dans les moindres détails : musique, bruits de coulisses, explications qui accompagnent les tableaux. Les quelques personnes qui assistaient lundi soir aux premiers essais ont été absolument émerveillées et étonnées tant ce spectacle diffère de ce qui a été vu jusqu’à ce jour. Les gracieuses de Cendrillon, les tableaux tragiques de la guerre du Transvaal qui, pendant près d’une heure, vous transportent sur sur le terrain de la guerre parmi les vaillants combattants, la Course de Taureaux, Une Tempête en Mer. etc., sont des vues d'un intérêt palpitant qui obtiendront certainement un énorme succès auprès du public.
Rappelons que la première représentation aura lieu mercredi à huit heures et demie. Le spectacle se terminera à onze heures un quart.
La Petite Gironde, Bordeaux, mercredi 23 mai 1900, p. 3.
Un séance privée est organisée le mardi 22 mai qui donne lieu à un compte rendu détaillé de La Petite Gironde :
Le Royal Viograph.
" Le Royal Viograph ", qui a donné hier soir mercredi sa première représentation au Théâtre des Arts, offrait mardi une séance intime à la municipalité et à la presse de Bordeaux.
Cette séance a été des plus intéressantes, et a révélé des procédés de reproduction absolument nouveaux, et d’un perfectionnement qui donne l'illusion et les sensations de la réalité. Les divers tableaux d'un même sujet, reliés fort ingénieusement les uns aux autres, se prolongent sans interruption, et constituent de véritables actes dont quelques-uns captivent les spectateurs pendant plus d'une demi-heure. La soirée, coupée par deux courts entr'actes, se poursuit de huit heures et demie à onze heures et demie. Le Royal Viograph diffère donc absolument des spectacles du même genre que nous étions habitués à voir, et au cours desquels de courtes scènes passaient au milieu d’une trépidation fatigante.
Les numéros les plus curieux présentés par le Royal Viograph — en dehors de la charmante féerie Cendrillon, du professeur Frégoli, de la farce des cuisiniers et d’autres tableaux à transformations d'une étrangeté saisissante. — sont certainement : la Foire de Séville, avec ses danses andalouses et sa grand corrida où la course se déroule depuis le paseo jusqu’à la mise à mort du taureau par le célèbre matador Guerrita ; le Voyage en chemin de fer entre Brooklyn et Chicago, frappant de réalisme — on se croirait dans le train même, — et surtout les épisodes de la guerre du Transvaal.
Le spectateur suit, dans celte dernière partie. les troupes anglaises, depuis leur départ d'Angleterre, sur le transport, au Cap de Bonne Espérance, sur le champ de bataille, etc., etc., et passe ensuite à Prétoria et au camp boer... Qu'il nous suffise de dire que les " épisodes de la guerre du Transvaal " ne comprennent pas moins de soixante tableaux.
Ajoutons enfin que le premier opérateur de la Société du Royal Viograph, M. Urban, assistait mardi soir à cette représentation, et qu'il se propose de prendre demain jeudi la course de la Petite Gironde et la course de taureaux des arènes de la rue de la Benate [sic], dont les reproductions feront partie, la semaine prochaine, du spectacle du Royal Viograph au Théâtre des Arts.
Jeudi 24 mai, matinée à trois heures. Tous les soirs, représentation â huit heures et demie.
La Petite Gironde, Bordeaux, jeudi 24 mai 1900, p. 3.
Si le programme reprend des titres du répertoire du Royal Viograph, le plus significatif de l'article est l'annonce de la présente de Charles Urban, venu à Bordeaux tant pour l'inauguration de l'appareil que pour le tournagede deux vues la première la course de la Petite Gironde et la seconde, la course de taureaux aux arènes de la Benatte. Ce dernier film est présenté, quelques semaines plus tard, à Saint-Étienne. C'est finalement le mercredi 23 mai qu'a lieu la première séance publique :
Le Royal Viograph au Théâtre des Arts.
La première représentation donnée mercredi soir et la matinée de jeudi, quoique annoncée tardivement, avaient attiré un public nombreux au Théâtre des Arts. Les scènes de la Guerre au Transvaal, d’une si passionnante actualité, ont obtenu un énorme succès. Parmi celles-là signalons la plus émouvante, la Mort du colonel de Villebois Mareuil.
Tous les soirs,représentation A huit heures et demie. Dimanche, matinée à trois heures.
La Petite Gironde, Bordeaux, vendredi 25 mai 1900, p. 3.
Suivant en cela une pratique commerciale bien établie, les responsables du Royal-Viograph annoncent leur prochain départ :
Le Royal-Viograph au Théâtre des Arts.
En raison des brillants engagement qui l’appellent dans d'autres villes, le Royal Viograph se trouve dans l'obligation d’interrompre la série de ses représentations au Théâtre des Arts auront lieu mercredi soir, jeudi en matinée et jeudi soir. Les si curieux tableaux de la guerre au Transvaal attirent chaque soir un public nombreux au Théâtre des Ans.
La Petite Gironde, Bordeaux, mercredi 30 mai 1900, p. 3.
L'article publié le lendemain est très explicite sur l'effet que le prochain départ produit sur les Bordelais :
Le Royal Viograph au Théâtre des Arts.
L'annonce des dernières représentations a eu le don de provoquer une recrudescence d’affluence au Théâtre des Arts. Rappelons que jeudi le Royal-Viograph terminera la série de ses représentations à Bordeaux.
La matinée de jeudi, avec Cendrillon, la charmante fantaisie à nombreuses transformations et les tableaux si amusants si gais, qui figurent au programme, en même temps que les vues de la guerre au Transvaal, est un spectacle bien fait pour plaire aux enfants et aux familles.
La Petite Gironde, Bordeaux, jeudi 31 mai 1900, p. 3.
Et comme de bien entendu, les responsables des projections vont prolonger de quelques jours les projections au Théâtre des Arts :
Le Royal-Viograph au Théâtre des Arts.
En raison du grand succès des dernières représentations, la direction pouvant encore disposer de quelques jours, a décidé de prolonger jusqu'à dimanche soir la série de ses représentations. Pour ces dernières soirées, le spectacle sera complètement modifié, exception faite cependant pour les si intéressants tableaux de la Guerre au Transvaal, la grosse attraction actuelle.
Parmi les nouveaux tableaux, signalons tout particulièrement le grand ballet d'Excelsior, d'une originalité et d'un effet merveilleux.
Les dernières représentations sont donc ainsi fixées : vendredi, samedi et dimanche soir, plus une matinée dimanche après midi, avec le même programme.
La Petite Gironde, Bordeaux, samedi 2 juin 1900, p. 3.
La dernière séance est finalement fixée au dimanche 3 juin :
Le Royal Viograph (Théâtre des Arts).
Le Royal Viograph est un spectacle absolument merveilleux, que tout le monde tient à avoir vu. Aussi nous rappelons aux personnes qui n'ont pas encore pu assister aux quelques représentations données au Théâtre des Arts que les deux dernières auront lieu irrévocablement dimanche, en matinée et en soirée, sans insister davantage sur l'intérêt de ce spectacle, ce qui serait inutile, citons quelques-unes des nouvelles vues qui figurent au programme : Le Jardin d'Acclimatation, Course de Yachts, le splendide Ballet d'Excelsior, Andrée au Pôle Nord, le Diable au Couvent, Trois Minutes à Londres, le Train, qui comprend une série de vues tout à fait surprenantes, et enfin le gros et inépuisable succès, la Guerre au Transvaal. Les représentations commenceront, en matinée, à trois heures, et le soir, à huit heures et demie.
La Petite Gironde, Bordeaux, dimanche 3 juin 1900, p. 3.
Le Royal-Viograph quitte Bordeaux dans les premiers jours du juin 1900.
1901
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← 1900
J. Pérard semble avoir continué ses projections cinématographiques au restaurant du Louvre. Des annonces, presque toujours identiques sont publiés au cours des années suivantes.
→ 1902
Le Palais de l'Électricité d'Estanislao Bravo (Place des Quinconces, <8> mars 1901)
L'Espagnol Estanislao Bravo est sur la place des Quinconces pour présenter son Palais de l'Électricité :
LA FOIRE
Bien que le temps soit resté indécis toute la journée et plutôt menaçant, il y avait aujourd'hui beaucoup plus de monde sur la place des Quiconces. C'était jeudi, et la cohue tumultueuse des jeunes écoliers se pressait enthousiaste autour des parades foraines.
[...]
Nous devons citer parmi les attractions les plus recherchées, le palais de l'Électricité, les Projections lumineuses de M. Stanislas Bravo...
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, vendredi 8 mars 1901, p. 2.
Le Théâtre des Fantoches parisiens de [Pierre Iunk] (Place des Quinconces, <16>/10/1901)
Pour la foire des Quinconces, le Théâtre des Fantoches parisiens, très probablement de Pierre Iunk, propose ses imitations et son cinématographe:
Nous devons une mention particulière au théâtre des Fantoches parisiens dont le succès est considérable avec sa promenade nocturne du squelette animé, l'imitation de nos célèbres chanteurs parisiens, le grans cinématographe, le banquet des maires du 22 septembre et la grande féerie Cendrillon.
C'est un spectacle à voir, incontestablement.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, mercredi 16 octobre 1901, p. 2.
1902
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← 1901
J. Pérard, propriétaire du Restaurant du Louvre, situé au 21, cours de l'Intendance, propose, depuis 1896, en soirée des projections cinématographiques.
L'Espérance, Blaye, 19 octobre 1902, p. 3 | Cliché Terpereau, Grand Restaurant du Louvre |
Pendant toute l'année, les annonces sont publiées dans les journaux régionaux.
Le Républicain landais, Mont-de-Marsan, vendredi 14 novembre 1902, p. 3. (idem le 23 novembre)
→ 1903
1903
← 1902 Le Cinématographe du Grand restaurant du Louvre (21, cours de l'Intendance, [1er janvier]-[31 décembre 1903) → 1904
← 1902
J. Pérard semble avoir continué ses projections cinématographiques au restaurant du Louvre. Des annonces, presque toujours identiques sont publiés au cours des années suivantes.
→ 1904
Le Royal Vio (Place des Quinconces, 28 février->9 mars 1903)
C'est à l'occasion de la foire de mars que Le Royal Vio s'installe, à la fin du mois de février 1903, sur la place des Quinconces :
La foire de Mars
Le temps, qui depuis un mois était superbe, doux, invraisemblable, est devenu subitement mauvais dimanche, jour d'ouverture de notre foire de mars.
Jusqu'à deux heures de l'après-midi, le soleil avait brillé, chaud et caressant; soudain, vers deux heures et demie, le ciel s'est couvert de nuages, des tourbillons ont secoué l'air, soulevant sur toutes les places des rafales de poussière, et bientôt la pluie s'est mise à tomber.
Les promeneurs étaient venus nombreux sur les Quinconces; la belle esplanade n’a pas tardé à se vider : ou s'engouffrait dans les baraques, on se réfugiait sous les tentes des plus grandes loges, et les mamans s'entassaient, avec leurs bébés, dans le hall de la Bergere, que le mauvais temps a fait bénéficier ainsi d'un five o'clock inespéré. Durant plus d'une heure, on s'écrasait devant ou dans cet établissement.
La foire actuelle, nous l'avons dit, est presque toute aux cinématographes. La plus importante de ces installations, le Royal Vio, prise d assaut, a dû recourir à la police pour organiser un service d’ordre. Si l'on en excepte l'inoubliable musée Bonnefois, jamais théâtre ne fut couru au cours des foires précédentes comme le Royal Vio a commencé à l'être dimanche.
Ses directeurs avaient samedi soir, devant un nombreux public d'invités, donné une première représentation, une répétition générale. Sans interruption, pendant une heure, succédèrent les tableaux les plus variés, les plus intéressants que l'on puisse imaginer. Nous n’en citerons aucun, voulant laisser au public la surprise de ces merveilles, que tout le voudra aller applaudir.
Le programme du spectacle sera changé chaque jour.
La Petite Gironde, Bordeaux, lundi 2 mars 1903, p. 2.
Le Royal Vio est encore évoqué la semaine suivante (La Petite Gironde, Bordeaux, lundi 9 mars 1903, p. 2). On suppose qu'il reste jusqu'à la fin de la foire qui dure une quinzaine de jours.
M.D. Edit., Bordeaux-La Place des Quinconces pendant la Foire (c. p. circulée en août 1903)
Le Basilo-Cinématograph de M. Bouche (Foire des Quinconces, <6->25 mars 1903)
Le Basalo-Cinématograph de M. Bouche est installé sur la place des Quinconces, pendant la foire :
Le Basilo-Biograph.-Le Basilo Biograph rouvrira ses portes pour la représentation de ce soir vendredi, à 8 heures, dont le programme des plus variés comprend les plus récentes créations, n'ayant jamais été présentées au public.
Le Basilo-Biograph, grâce à ses appareils diplômés du grand prix, révolutionne la cinématographie.
Changement de programme tous les jours.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, vendredi 6 mars 1903, p. 3.
La presse évoque quelques titres du répertoire :
FOIRE DES QUINCONCES
Basilo-Cinématograph.
Le Basilo-Cinématograph donnera dimanche dans son programme "L'Ascension du Mont-Blanc", "Le Voyage de Brême à New-York" et d'autres tableaux d'actualité.
La Petite Gironde, Bordeaux, 22 mars 1903, p. 3.
Un autre journal offre des compléments d'information :
A LA FOIRE
Basilo cinématographe.-Le Basilo cinématographe réserver aux Bordelais pour les deux derniers jours de foire, de nouvelles surprises, ajoutant à son programme déjà très chargé, des voyages de Brême à New-York et l'ascension du mont Blanc, le cake-walk, etc. Vues consistant en trucs photographiques tout à fait inédits.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 25 mars 1903, p. 3.
Le Basilo-Cinematograph de M. Bouche (Place des Quinconces, 12-[31] octobre 1903)
À l'occasion de la foire d'octobre, plusieurs cinématographes se donnent rendez-vous dont le Basilo-Cinématograph de M. Bouche :
LA FOIRE D'OCTOBRE
Deux jours seulement nous séparent de l'ouverture de la foire annuelle d'octobre. Si on l'avait oublié, le changement subit de temps aurait suffi à le rappeler.
[...]
Les cinématographes seront aussi nombreux que précédemment: notons que le Basilo-Cinematograph reprend son ancien emplacement à l'hémicycle, en face du café Richelieu. Il présentera une intéressante série de nouveautés, parmi lesquelles les voyages de divers souverains en Europe.
La Gironde, Bordeaux, 10 octobre 1903, p. 2.
La presse évoque quelques films:
Le Basilo Cinématograph, qui est régulièrement pris d'assaut, annonce un changement complet de son panorama: entre autres vues, le Carnaval de Venise et le Déboisemente au Canada.
La Gironde, Bordeaux, 15 octobre 1903, p. 3.
De nouveaux titres sont annoncés :
LA FOIRE D'OCTOBRE
Le Basilo-Cinématograph, toujours à la recherche de ce qui peut intéresser le public, ajoute à son programme la grande féerie. Le Voyage de Gulliver dans le Pays des Nains et des Géants.
La Petite Gironde, Bordeaux, mardi 27 octubre 1903, p. 3.
Les séances se prolongent jusqu'à la fin du mois :
Le Basilo-Cinématograph
Le Basilo-Cinématograph, désireux de laisser un bon souvenir, donnera ces derniers jours de foire des vues du plus grand intérêt.
La Gironde, Bordeaux, samedi 31 octobre 1903, p. 3.
Le Royal Cinématographe Géant (Place des Quinconces, <15> octobre 1903)
Le Royal Cinématographe Géant fonctionne pendant la foire d'octobre:
LA FOIRE D'OCTOBRE
Parmi les attractions qui obtiennent à la foire un grand succès, il convient de citer le Palais de la Magie, situé dans l'allée sud, entre l'allée des oiseaux et l'esplanade, où l'on applaudit Ripska, la Bulgare, jeune voyante extraordinaire, et le professuer Delickson, roi de la prestidigitation. Le Royal Cinématographe Géant clôture cet attrayant spectacle.
La Gironde, Bordeaux, 15 octobre 1903, p. 3.
1904
← 1903 Le Cinématographe du Grand restaurant du Louvre (21, cours de l'Intendance, [1er janvier]-[31 décembre 1904) → 1905
← 1903
J. Pérard semble avoir continué ses projections cinématographiques au restaurant du Louvre. Des annonces, presque toujours identiques sont publiés au cours des années suivantes.
→ 1905
Le Basilo-Cinematographe de M. Bouche (Place des Quinconces, [6]->6 mars 1904)
Le Basilo-Cinematographe de M. Bouche s'installe sur la place des Quinconces en face du café Richelieu à l'occasion de la foire :
BASILO CINEMATOGRAPHE.-Cet établissement, situé en face du café Richelieu, reconnaissant du sympathique qui lui est toujours réservé, n'a reculé devant aucun sacrifice pour continuer de mériter cette faveur. Il possède un très grand répertoire en vues d'actualités diverses, affaires d'Orient et autres. Tous les jours nouveaux tableaux.
La Petite Gironde, Bordeaux, dimanche 6 mars 1904, p. 2.
Le Basilo-Cinematograph (Place des Quinconces, <13->31 octobre 1904)
Le Basilo-Cinematographe de M. Bouche est de retour sur la place des Quinconces pour la foire d'automne :
Le Basilo-Cinématograph.-Ce qui explique le succès toujours croissant de cet établissmeent, c'est la variété de son spectacle dans les vues toutes d'actualité dont il est composé, telles que ses vues des derniers événements russi-japonais qui provoquent un unanime enthousiasme. Aujourd'hui, jeudi, changement de programme. Nous recommandons tout particulièrement le Basilo-Cinématographe à nos lecteurs.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 13 octobre 1904, p. 4.
La clôture de la foire a lieu vers la fin du mois d'octobre:
Journée de clôture
[...]
Citons encore une fois, avant leur départ tout proche, et félicitons pour la variété de leurs programmes et le talent de leurs artistes: leciruqe Plège,la Grande ménagerie internationale, le théâtre Frego, le théâtre Benevol, le Palais de l'électricité, le Basilo-Cinématograph, l'Artistic-Salon, l'établissement des Sphinx égyptiens, le théâtre de la Gaîté, le théâtre Saint-Antoine.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 31 octobre 1904, p. 3.
Le Palais de l'Electricité (Place des Quinconces, <13->31 octobre 1904)
M. Bonnet présente son Palais de l'Électricité à la foire d'octobre:
Le Palais de l'Electricité.-Notre compatriote, M. Bonnet, qui dirige avec un tact et une compétence digne d'éloges ce somptueux établissement ne se plaint pas des Bordelais. Les diverses attractions qu'il présente aux spectateurs sont plus remarquables les unes qwue les autres. Aussi le succès le plus enviable récompense-t-il l'heureux propiétaire de toutes ces merveilles.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 13 octobre 1904, p. 4.
La clôture de la foire a lieu vers la fin du mois d'octobre:
Journée de clôture
[...]
Citons encore une fois, avant leur départ tout proche, et félicitons pour la variété de leurs programmes et le talent de leurs artistes: leciruqe Plège,la Grande ménagerie internationale, le théâtre Frego, le théâtre Benevol, le Palais de l'électricité, le Basilo-Cinématograph, l'Artistic-Salon, l'établissement des Sphinx égyptiens, le théâtre de la Gaîté, le théâtre Saint-Antoine.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 31 octobre 1904, p. 3.
(Le Théâtre Scientifique Urania de Ferdinand Somogyi (Théâtre Saint-Paul, 25 décembre 1904)
Le Théâtre international scientifique Urania, propriété de Ferdinand Somogyi, effectue une importante tournée en France. Il propose une soirée, le 25 décembre, au Théâtre Saint-Paul :
Théâtre Saint-Paul.
Dimanche 25 décembre, deux représentations : matinée à trois heures, soirée à huit heures et demie, par le Théâtre scientifique Urania, dirigé par M. Somogyi, de Budapest. Projections polychromes et cinématographiques.
La Petite Gironde, Bordeaux, dimanche 25 décembre 1904, p. 3.
1905
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← 1904
Du 3 mars au 20 mars, le journal Le Républicain landais publie la même publicité pour le restaurant du Louvre et les projections cinématographiques.
Le Républicain landais, Mont-de-Marsan, vendredi 3 mars 1905, p. 3.
Le Palais de l'Électricité d'A. Bonnet (<21> mars 1905)
Alors qu'A. Bonnet a installé son Palais de l'Électricité, un voleur se glisse dans son établissement :
Tandis que M. Bonnet, propriétaire du Palais de l'Électricité, était à table avec son personnel, dimanche soir, un voleur avisé et certainement familier avec les êtres et les lieux s'est glissé dans la cabine des projections et y a dérobé une lanterne, un aérostat et une assez grande quantité de "films" (bandes pelliculaires).
La Petite Gironde, Bordeaux, mardi 21 mars 1905, p. 3.
Le Basilo-Cinématograph de M. Bouche (Place des Quinconces, <4> mars 1905)
Le Basilo-Cinématograph de M. Bouche présente des vues cinématographiques à la Foire :
LA FOIRE DE MARS
Les attractions des Quinconces
[...]
N'oublions pas le Basilo-Cinématograph. Il est toujours à la même place, en face la rue du Château-Trompette. Programme absolument nouveau et du meilleur goût.
L'énumération ici trop longue dese vues qui seront présentées au public sera affichée au contrôle de ce théâtre.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, samedi 4 mars 1905, p. 3.
Le Basilo-Cinématograph de M. Bouche (Place des Quinconces, <11->16 octobre 1905)
À l'occasion de la foire d'octobre, le Basilo-Cinématograph de M. Bouche revient sur la Place des Quinconces :
LES FOIRES D'OCTOBRE
[...]
Basilo-Cinématograph
Cet établissement donne, aujourd'hui et demain, son deuxième programme entièrement renouvelé, indépendamment de la composition des vues d'un meilleur choix. La grande chasse à la baleine au pôle Nord, avec les principales phases, est admirable. Ce spectacle est unique, instructif et sensationnel.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 11 octobre 1905, p. 4.
La foire se poursuit en octobre:
Le dimanche à la foire
[...]
Toutes les matinées ont fait salle comble: le cirque Plege, le music-hall, Gallici-Rancy, Venise, le théâtre de la Gaîté, l'Artistic Salon, les ménageries Internationale et Redenbach, le musée Dupuytren, le Basilo-Cinématograph, le Royal-Biograph, le Palais de l'Électricité, le théâtre Saint-Antoine, etc.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 16 octobre 1905, p. 4.
Le Palais de l'Électricité d'A. Bonnet (Place des Quinconces, <11->19 octobre 1905)
Le Palais de l'Electricité d'A. Bonnet est présent à la foire d'octobre:
LES FOIRES D'OCTOBRE
[...]
Palais de l'Électricité
Un des plus grands succès de la foire est sans contredit, le Palais de l'Électricité où M. Bonnet, l'aimable autant qu'intelligent directeur, offre au public un spectacle tout à fait hors de pair.
Les représentations de dimanche ont eu un succès tel, qu'on a dû refuser du monde.
Voici le programme de la journée de jeudi:
Joseph vendu par ses frères, scène biblique en huit tableaux; Cendrillon, grande féérie; le Petit Poucet, le cake-walk indien, la catastrophe de chemin de fer au viaduc de Saint-Macaire-Langon, etc., etc.
A 2 h. 30 et à 8 h 30, grandes représentations.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 11 octobre 1905, p. 4.
La foire se poursuit en octobre:
Le dimanche à la foire
[...]
Toutes les matinées ont fait salle comble: le cirque Plege, le music-hall, Gallici-Rancy, Venise, le théâtre de la Gaîté, l'Artistic Salon, les ménageries Internationale et Redenbach, le musée Dupuytren, le Basilo-Cinématograph, le Royal-Biograph, le Palais de l'Électricité, le théâtre Saint-Antoine, etc.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 16 octobre 1905, p. 4.
Le Palais de l'Électricité propose des nouveautés :
Palais de l'Électricité
Tous les jours, succès croissant des tableaux présentés par M. Bonnet, directeur du Palais de l'Électricité, dont la devise est: Toujours du nouveau. Encore du nouveau.
Vendredi, changement de programme.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 19 octobre 1905, p. 4.
Le Palais de l'Électricité renouvelle ses programmes :
Palais de l’Electricité
L’établissement le plus couru est, sans contredit, le Palais de l’électricité, qui ne désemplit pas; aussi est-on obligé de refuser du monde à chaque représentation.
Samedi et dimanche, M. Bonnet, sur la demande d’un grand nombre de personnes, a consenti à présenter une dernière fois les tableaux suivants : la Pêche à la baleine, la Course de taureaux, Drame de l’alcoolisme, les Petits vagabonds, l’Amant de la lune, etc.
Prendre ses places à l’avance si l’on veut revoir une dernière fois ces superbes tableaux.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 21 octobre 1905, p. 4.
Le Royal-Biograph (Place des Quinconces, <16> octobre 1905)
Le Royal-Biograph s'installe sur la place des Quinconces, le temps de la foire:
Le dimanche à la foire
[...]
Toutes les matinées ont fait salle comble: le cirque Plege, le music-hall, Gallici-Rancy, Venise, le théâtre de la Gaîté, l'Artistic Salon, les ménageries Internationale et Redenbach, le musée Dupuytren, le Basilo-Cinématograph, le Royal-Biograph, le Palais de l'Électricité, le théâtre Saint-Antoine, etc.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 16 octobre 1905, p. 4.
1906
Le Cinémato-Parlant de Guillon et Favier (< 2 mars 1906)
À l'occasion de la foire des Quinconces de mars, les Bordelais peuvent découvrir le Cinémato-Parlant :
Le Cinémato-Parlant
Une bonne nouvelle, qui ne manquera pas d’intéresser vivement les familles bordelaises et les nombreux visiteurs qui viendront à la foire de mars. MM. Guillon, l’électricien bordelais bien connu, et Favier, un des rares spécialistes, qui a depuis son apparition suivi et perfectionné les différents genres cinématographiques, viennent d’installer sur le champ de foire (grand carré, côté sud) un magnifique Salon électrique, où, pendant la durée de la foire, les vues les plus nouvelles, voire même inédites, seront présentées au public. Par son confortable et te luxe dont cet établissement est doté, par la netteté et la grandeur des tableaux qui y seront présentés, ce sera certainement le « great event » de la foire de mars.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 2 mars 1906, p. 4.
Le Palais de l'Électricité d'A. Bonnet (<6->21 mars 1906)
Le forain A. Bonnet présente son Palais de l'Électricité à la foire. Il propose des vues locales :
Palais de l'électricité Les représentations données dimanche ont été un véritable triompha pour ce splendide théâtre qui a été littéralement pris d’assaut.
Il ne pouvait en être autrement, vu les sacrifices que s’était Imposés M. Bonnet, directeur, notre compatriote, qui le dimanche 11 février, avait fait prendre par un de nos opérateurs des scènes d’actualité toutes bordelaises, telles que : La sortie de l’église Notre Dame, le marché de Porte Neuve avec Jean le Simple, le Concours hippique, le Panorama de Bordeaux, etc., dont II est seul détenteur.
Il nous a été donné également d’applaudir le Cinématographe parlant, une véritable merveille avec les étoiles parisiennes : Yvette Guilbert, Polin, Dranem, etc., dans leur répertoire.
Grande soirée de gala les lundis, mercredis et vendredis de chaque semaine.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 6 mars 1906, p. 4.
Ces vues sont projetées quelques jours plus tard:
Palais de l’Electricité
Le Palais de l’Electricité est toujours le spectacle préféré du public bordelais.
Les dernières nouveautés cinématographiques bordelaises : la Sortie de l'église Notre-Dame, le Marché de Porte-Neuve, le Concours hippique à Bordeaux, etc., la Catastrophe de Courrieres, soulèvent l'enthousiasme du public.
Le cinématographe parlant avec les étoiles parisiennes : Yvette Guilbert, Polin et Dranem a également sa part de succès.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 21 mars 1906, p. 4.
Le Royal-Palace Cinematographe (Place des Quinconces, <6> mars 1906)
Le Royal-Palace Cinematographe s'installe sur la place des Quinconces à l'occasion de la foire de mars :
Le Royal-Palace Cinematographe.-Le Royal-Palace Cinématographe de l'Olympia de Paris s'est installé au côté sud du grand carré, sur les Quinconces.
Son programme, qui sera constamment renouvelé, comprend les plus grandes actualités et une série de scènes comiques que tout le monde voudra voir.
La Gironde, Bordeaux, 6 mars 1906, p. 3.
Le Palais Electric' Modern' (Place des Quinconces, <8->24 mars 1906)
A l'occasion de la foire de mars, le Palais Electric' Modern' s'installe sur la place des Quinconces :
A LA FOIRE
[...]
Foule nombreuse au Palais Electric'Modern', cinématographe géant, dont les directeurs Favier et Guillon ont fait une véritable merveille.
Après chaque séance, les spectateurs se retirent enchantés des quelques instants passés dans ces établissement: Six cents mètres de vues d'actualité. Polin dans ses chansons, dernière création.
Aujourd'hui jeudi, changement de spectacle pour les représentations de grand gala.
Pour la première fois, sur le champ de foire, à toutes les séances, cinématographe parlant avec vues grandeur naturelle.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 8 mars 1906, p. 4.
Le même journal publie un article plus détaillé sur la loge foraine :
Palais Electric "Modern"
Le Palais Electric' Modern' voit chaque jour sa vogue aller s'accentuant et une foule ininterrompue de spectateurs assister insatiable, à chaque représentation.
Il est vrai que c'est bien le dernier cri du genre cinématographique; joignant à cela un cadre luxueux et confortable, qui en fait l'établissement primo cartello de notre foire.
Les vues, de toute dernière actualité, sont fort goûtées et certaines font l'objet de cris d'admiration.
Quand cinématographe parlant, mû par un système électrique perfectionné, on y voit, en même temps qu'on y entend, les étoiles parisiennes: Dranem, Mercadier, Maréchal, etc. dans leur répertoire.
Au programme: Bébés et Lapins, Tempête en mer, Voilà mon mari, et une saynète en huit tableaux la Contrebande en Angleterre. Demain soir, changement de spectacle.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 13 mars 1906, p. 4.
Deux jours plus tard, nouvel article particulièrement détaillé :
Palais Electric' Modern'
La vogue dont jouit le Palais Electric' Modern' ne peut que s'accroître. La direction, il est vrai, ne néglige rien pour assurer aux spectateurs un spectacle de tout premier ordre. C'est ce qui explique les salles combles que fait a chaque représentation cet établissement. Il ne faut oublier que le Palais Electric' Modern' est le seul cinématographe ayant pu supprimer totalement le scintillement et la trépidation tout en donnant des vues atteignant des dimensions inconnues sur le champ de foire, et présentant des vues véritablement d'actualité.
Au programme: Le roi de Portugal à Paris, élection de M. Fallières, grande chasse à l'ours en Russie, bébés et lapins, le chapeau magique, la Damnation de Faust, en seize tableaux.
Ces vues seront intercalées par l'audition du cinématographe parlant. Polin et Dranem dans leur répertoire.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, jeudi 15 mars 1906, p. 4.
La presse publie les titres de certains autres films:
LA FOIRE
[...]
PALAIS ELECTRIC MODERNE.-Au programme, composé des Esquimaux et rennes, du Voyage au Pays des Glaces, des Cambrioleurs et Gendarmes. Voilà mon Mari est ajoutle le Rêve de la Lune, une fantaisie comique nouvelle. Cinématographe parlant, avec imitation de Dranem et Mercadier.
La Gironde, Bordeaux, 21 mars 1906, p. 3.
Vers la fin de la foire, le Palais Electric-Modern continue ses projections:
Palais Electric-Modern
La vogue dont jouit le Palais Electric-Modern va sans cesse en grandissant et c'est justice, car le public qui a assiégé, pendant toute la journée de jeudi, le contrôle du célèbre établissement cinématographique, s'est retiré enchanté.
Les vues impressionnantes de la catastrophe de Courrières ont obtenu un succès considérable. Il en a été de même de la merveilleuse féerie: la Poule aux œufs d'or, scène en couleurs et à transformations.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 24 mars 1906, p. 5.
Répertoire (autres titres): Le Déserteur, Esquimaux et Rennes, Cambrioleurs et Gendarmes, Voilà mon mari ! (La Petite Gironde, Bordeaux, lundi 19 mars 1905, p. 3).
Le Basilo-Cinematograph de M. Bouche (Place des Quinconces, [4]->24 mars 1906)
Le Basilo-Cinematograph de M. Bouche est de retour pour la foire de mars :
BASILO-CINEMATOGRAPH.-Affluence considérable aux représentations de dimanche. La vue "du Socialisme au Nihilisme" a produit un effet sensationnel. Jamais, jusqu'à ce jour, un cinématographe n'avait rien présenté d'aussi parfait. C'est presque du théâtre. Mercredi, nouveau programme.
La Gironde, Bordeaux, mardi 6 mars 1906, p. 3.
Un autre journal reprend l'information :
A LA FOIRE
[...]
Basilo-Cinematograph
La direction n'a pas oublié les enfants pour qui le jeudi est un jour de congé. C'est pour cette intéressante clientèle que le programme a été spécialement composé: tableaux instructifs, grandes scènes passionnantes et fantaisies comiques, voilà ce que les familles trouveront jeudi au Basilo-Cinematograph.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, jeudi 8 mars 1906, p. 4.
La presse publie les titres de quelques films:
LA FOIRE
BASILO CINEMATOGRAPHE.-A partir de mardi, programme de grand gala pour remercier le public de son empressement. Toutes les vues ont au moins 500 mètres: Le Professeur de billard (un grand match); Sur le Rapide (côte d'azur de Nice à Monte-Carlo), redemandé (scène panoramique); Métamorphose, scène à transformations en couleur; le Chemineau de Victor Hugo, scène réaliste avec effet de neige; le Voyage de l'Oncle Thomas à Paris, grande scène comique.
La Gironde, Bordeaux, 21 mars 1906, p. 3.
Dans les derniers jours du mois de mars, on annonce la fin de la foire :
A LA FOIRE
[...]
Basilo-Cinématograph
Pour la clôture de la foire la direction a composé un programme de grand gala.
Tout le monde voudra voir au Basilo les vues de 500 mètres, toutes inédites.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, Bordeaux, 24 mars 1906, p. 5.
L'Evening Star Cinema du docteur Dobler (Cirque bordelais, 26->26 mai 1906)
Le docteur Dobler présente son Étoile du Soir (Evening Star Cinema) au Cirque bordelais :
Evening Star Cinema
(Etoile du soir)
On nous annonce pour samedi prochain les débuts au cirque bordelais de l’Etoile du soir (The Evening Star cinema).
Le grand cinématographe américain nous arrive avec de magnifiques programmes qui ne manqueront pas d'intéresser vivement le grand public bordelais.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, vendredi 25 mai 1906, p. 4.
Répertoire (autres titres): Le Professeur de billard (un grand match), Sur le Rapide (côte d'azur de Nice à Monte-Carlo), Métamorphose (scène à transformations en couleur), Le Chemineau de Victor Hugo (scène réaliste avec effet de neige), Le Voyage de l'Oncle Thomas à Paris (grande scène comique) (La Gironde, Bordeaux, mercredi 21 mars 1906, p. 3).
Le Barnum du cinématographe parlant (Théâtre des Bouffes-Bordelais, 26->26 mai 1906)
Le Barnum du cinématographe parlant s'installe aux Bouffes-Bordelais à la fin du mois de mai :
Le Barnum du cinématographe parlant
Le point de mire, cette semaine, sera la première représentation du Barnum du cinématographe parlant qui va être donnée au théâtre des Bouffes-Bordelais, samedi 26 mai, a 8 h. 30.
Les débuts s’annoncent très Intéressants. Lorsqu’on y aura beaucoup ri, et beaucoup applaudi, on voudra y revenir, car tous les trois jours on y verra des vues nouvelles qui feront que ce spectacle sera certainement l’un des plus captivants que l’on puisse concevoir.
Il ne peut froisser personne et peut être vu et entendu aussi bien par les enfants que par les grandes personnes.
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, vendredi 25 mai 1906, p. 4.
Le Basilo-Cinématographe de M. Bouche (Place des Quinconces, 14->16 octobre 1906)
Le Basilo-Cinématographe de M. Bouche s'installe sur la place des Quiconces à l'occasion de la foire d'automne :
Basilo-Cinematographe.-Bien que le Basilo-Cinématographe ait été transporté cette foire-ci de l'hémicycle des Quinconces sur l'esplanade, à côté du monument des Girondins, le public a su retrouver le chemin de ce merveilleux établissement. Le spectacle inauguré dimanche a obtenu le plus vif succès. Cela s'explique d'autant mieux que rien que la "Visite du Ministre de la Guerre à Bordeaux", projections locales inédites, où l'on reconnaît de nombreuses personnalités bordelaises, justifie l'empressement des spectateurs. Voilà avec cette attraction toute une série de belles salles pour le Basilo.
La Petite Gironde, Bordeaux, mardi 16 octobre 1906, p. 3.
Le Palais Electric Modern, 14->16 octobre 1906)
Le Palais Electrice Modern ouvre ses portes à l'occasion de la foire d'octobre :
Palais Electric Modern.-Ce cinématographe possède une remarquable série de vues et d'aussi merveilleux appareils. Citons notamment: le Mariage d'Alphonse XIII et l'Attentat; les Dessous de Paris; Le Rapide de Kilarney; la grande scène comique Triple Rendez-vous, etc.
La Petite Gironde, Bordeaux, mardi 16 octobre 1906, p. 3.