Charles RALEIGH

(Otley, 1868-Levallois-Perret, 1949)

raleigh charles portrait

Jean-Claude SEGUIN

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Robert Raleigh épouse Marthe Harford. Descendance:

  • Charles Raleigh (Otley, 03/04/1868-Levallois-Perret, 01/02/1949) épouse (Paddington, 11/04/1894) Geraldine, Emily, Mary Howard Ford (Pietermaritzburg, 24/05/1875-Sidcup, 06/06/1964). Descendance:
    • Geraldine Dorothy Raleigh (Johannesburg, 18/09/1896-) épouse Francis Willard Fuller (Tully, 11/04/1889-Tully, 26/02/1951). Descendance:
      • Francis E. Fuller (New Jersey, 1920-)
      • Jeannie Geraldine Fuller (Syracuse, 05/09/1923-Bradenton, 21/02/1994).
      • enfant.
    • Frank Trevor Rupert Howard Ford Raleigh (Italie, 16/08/1907-Croydon, 04/01/1969).

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Charles Raleigh, installé à Johannesburg (Afrique du Sud), peut-être depuis 1892, dépose un brevet en 1893 pour un "Improvements in the Manufacture of Screens or Sieves Stamp-batteries and otherwise for the Separation of other substances." (GB189317700A. 20 septembre 1893). S'ensuivent de nombreux autres qu'il dépose seul ou avec un collaborateur entre 1893 et 1895. Cette année, il va enregistrer ce qui pourrait constituer son premier brevet consacré à la photographie: "Improved Appliances Adapted for Use in Conducting Photographic dark-room Operations." (GB189522794A. 28 novembre 1895). Il semble avoir quitté l'Afrique du Sud en 1897 pour s'installer dans le comté du Middlesex, à Maida Vale d'où il dépose une nouvelle invention: "Improvements in or applicable to Pneumatic Seats or Cushions." (GB189711816A. 12 mai 1897). On peut le suivre ensuite à Kingston (comté de Surrey, juillet 1897) puis Londres (Office 46, 58 Chancery Lane. mars 1898)...Il figure alors comme "Milling Engineer".

Production, distribution et exploitation cinématographiques (1898-1913)

Charles Raleigh dépose, le 11 juin 1898, son probable premier brevet ayant pour objet les images animées : "Improvements in connection with the use of Kinetoscopes." Quelques mois plus tard, le 3 octobre 1898, une nouvelle invention "Improvements in Mutoscopes" confirme l'intérêt qu'il porte au cinématographe. Il réside en Grande-Bretagne jusqu'en 1898 au moins. Son nom disparaît alors comme auteur de brevet et l'on perd également sa trace. Il fait de nouveau parler de lui lors de sa rencontre avec Robert Schwobthaler, connu comme "Robert". Dès la fin août 1903, le local du 14 Passage de l'Opéra (Galerie de l'Horloge. Mutoscopes) propose à la location des mutoscopes. Quinze jours plus tard, le nom de la nouvelle entreprise "Raleigh et Robert" figure dans L'Industriel forain, associée à "American Mutoscopes".

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L'Industriel forain, Paris, 12-19 septembre 1903, p. 3.

Conséquence directe des désaccords entre Charles Urban et la Warwick Trading Company, la Continental Warwick Trading Co voit le jour grâce à l'impulsion donner par Charles Raleigh et Robert Schwobthaler qui déposent les marques "Warwick" (28 novembre 1904) et "Continental Warwick Trading Co Ltd, Paris" (24 février 1905). La société s'installe 16, rue Sainte-Cécile. Les deux entrepreneurs vont vite constituer une équipe de collaborateurs, administrateurs, opérateurs et cinématographistes: Félix MesguichLéo LefebvreMaurice Livier...

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Maurice Livier entre Raleigh et Robert (Paris, 1908) [D.R.]

Une production voit ainsi le jour constituée par des vues générales, des films d'actualité comme Voyage de S. M. Alphonse XIII, roi d'Espagne en France (1905), La Fête des vignerons à Vevey (Suisse) (1905), Voyage du Président de la République à Madrid (1905). Avec l'année 1906, la Continental Warwick Trading Co se lance dans d'ambitieux projets : Du Cap au Caire (1906-1907) dont il est le principal instigateur et cinématographiste,  et La course New-York-Paris (1908) filmé par Maurice Livier .

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La course New-York-Paris: Maurice Livier  de la maison Raleigh et Robert (Paris, 1908) [D.R.]

Dès 1908, Charles Raleigh va déposer plusieurs brevets comme celui du 9 novembre 1908 (nº 396103) pour des "perfectionnements aux appareils pour assurer le contact entre deux bandes flexibles ou non en vue de reproductions photographiques." L'année 1909 va être marquée tout d'abord par le violent incendie qui ravage, le 22 avril 1909, la fabrique de films cinématographiques Raleigh et Robert situé 17, avenue du Roule à Neuilly-sur-Seine, puis par le litige qui oppose en octobre l'entreprise à la société Murdock pour le contrôle de la diffusion de la production indépendante européenne aux États-Unis. Par ailleurs, d'autres brevets, cosignés par Robert Schwobthaler concernent des procédés de synchronisation entre l'image et le son : CH48244 (A)  -  Verfahren bei der Aufnahme sowie Wiedergabe sog. lebender, tönender Photographien zur Kontrolle des synchronen Ganges des Kinematographen und der Sprechmaschine (1er janvier 1910). Il est également l'auteur d'un autre brevet (nº 428964) de quinze ans, 26 avril 1911; Raleigh (C.), représenté par Wolf, à Paris, place de la République, nº 11.-Cuve à eau à circulation continue et réglable pour appareils de projection. 

Sous l'impulsion de ses deux patrons, l'entreprise "Raleigh & Robert" se lance en outre dans l'exploitation cinématographique et c'est ainsi que plusieurs salles vont voir le jour : L'American Biograph 1 (Rue Taitbout, nº 1, [26] mars 1910- 14 juillet 1911), Le Biograph-Sports (Salle Berlioz/Rue de Clichy, nº 55, 31 mars-1er juillet 1911), L'American biograph 2 (Rue de Clichy, nº 55, 15 juillet 1911-[21] août 1912) et L'American Biograph. Le Théâtre Kinémacolor (Rue Le Peletier, nº 19, 2 décembre 1911-mars 1913).

1907 salle berlioz
Paris.-Salle Berlioz, 55, rue de Clichy.
Fauteuils de Balcon et Grand Orgue

Malgré ces activités qui semblent florissantes, la "Raleigh & Robert" dépose le bilan en 1913 à cause d'une part d'une gestion parfois hasardeuse et d'autre part d'ennuis juridiques.

Le procédé Prizma (1914-1922)

Charles Raleigh quitte la France pour résider aux États-Unis en 1914. Alors qu'il est en Amérique, il va travailler avec William V. D. Kelley avec lequel il signe de nombreux brevets, principalement sur la question du cinématographe en couleurs : "Color Kinematography" (GB 22,921, 23 novembre 1914), "Perfectionnements dans la production d'images photographiques en couleurs (FR479921, 5 octobre 1915)...  

kelley william portrait
"William Van Doren Kelley and the Prizma Color Camera, his invention"
RAMSAYE, 1922: 78.

Après la guerre, il revient en France où il travaille pour la Prizma Natural Color Pictures. En 1920, il va tourner un documentaire en Afrique en compagnie de Otto C. Gilmore :

Gilmore and Raleigh, Prizma Cameramen, Back from Trip to the Sahara Desert
AFTER a four months' trip to the Sahara desert for Prizma Color Pictures, Otto C. Gilmore and Charles Raleigh, European producers of Prizma pictures, with offices in Paris, have returned to this country.
"The Arabs have not seen rain for nine years," said Mr. Gilmore, in recounting his experiences. "And when we told them they were going to have rain — well, we were apparently dubbed a couple of fanatics. But that night and the following night it poured in torrents. And after it was all over we were shown the gateway to the beauty and grandeur of the remotest sections of the Sahara desert."
From Marseilles Messrs. Gilmore and Raleigh took a steamer across the Mediterranean and within thirty hours landed in Algiers. From Algiers they traveled south 600 miles clear across the snow-capped Atlas Mountains. According to Mr. Gilmore, they (he and Mr. Raleigh) are the first Americans to penetrate that region. "Even Robert Hichens, the famous writer of "The Garden of Allah," whom we met," said Mr. Gilmore, "admitted that he had never seen what we filmed for Prizma Color Pictures."
Gets Pictures of Arabian Prayer.
The globe trotters first stopped at Laghouat, then traveled south to the Mozibitie country, around the sacred cities of Ghardia, back of Algiers, then through the Kabale Mountains to Constantine, south to Biskra, a famous winter resort for English people, to Touggourt, the jumping-off place for Sahara, and by caravan for twelve days to Eloued-Souf, the heart of the desert.
"Without exaggeration," said Mr. Gilmore, "we have secured for Prizma Color Pictures some of the most fascinating scenery, so unusual and original that it will be the delight of all audiences through its sheer beauty and grandeur of color.
"We also secured the exclusive pictures of an Arabian prayer, the Arabs' mode of living, making tea, scenes of market day, where oriental goods, spices, perfumes and sheep are bought and sold. Spahis, or what we call mounted policemen, performed some wonderful feats for the camera. Beautiful mosques, the sand dunes of the desert and countless other scenes of unusual interest were filmed."
Mr. Gilmore, who expects to leave for Paris some time next month, stated that his next tour for Prizma Color Pictures would probably be through Switzerland, Italy and several other countries.


The Moving Picture World, 1er mai 1920, p. 708.

En 1921, Charles Raleigh réside déjà, seul, à Neuilly-sur-Seine (63, rue Chauveau). Il est également recensé, à la même adresse, en 1926, en 1931 (avec son épouse Dorothy) en 1936 et en 1946.

Il décède, à Levallois-Perret en 1949.

Sources

ASC, "The Prizma Process of Color Cinematography", Motion Picture News, vol. 15, nº º12, 24 mars 1917, supplément "Accessory News", p. 1890-1892.

LEFEBVRE Thierry et Laurent MANNONI, "Annuaire du commerce et de l'industrie cinématographiques (France-1913)", 1895, numéro hors série "L'Année 1913 en France", p.11-65.

MEUSY Jean-Jacques, Paris-Palace ou le temps des cinémas (1894-1918), Paris, CNRS Editions, 1995, 564 p.

RAMSAYE Terry, "Color and the Photoplay", Photoplay, vol. XXII, nº 4, septembre 1922, p. 78 et 110.

Recueil des décisions des tribunaux arbitraux mixtes institués par les traités de paix, Tome II, Paris, Librairie de la Société du Recueil Sirey, 1923, p. 794-798.

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