Incendie. - Jeudi matin, à 10 ¼ .heures, le feu a éclaté au n° 21 de la rue des Jordils, propriété de M. R. Bühler, marchand de bétail.
Les quelques personnes qui, les premières, ont aperçu les flammes, ont pu faire sortir le bétail (3 pièces), les chevaux (3) et les porcs, et ont mis en lieu sûr le mobilier du fermier.
Un char chargé de regain, qui se trouvait dans la grange, n'a pu en être tiré, tant la chaleur était forte.
La cloche du feu fut mise en branle à 10 h. 30, et les premiers secours arrivèrent dix minutes après, mais toute la construction, soit appartement, grange, fenil et écurie était déjà en flammes, et il n'y avait pas possibilité d'en rien préserver. Nos pompiers se sont bornés à inonder les immenses quantités de fourrages qui flambaient (120 chars) et à préserver la petite maison nº 22, située à côté de celle en feu. A ce moment, par précaution, les fils électriques donnant la lumière à la ferme ont été coupés.
A 11 h. 55 l'avant-toit de l'immeuble s'écroulait avec grand fracas et tout autre danger était écarté.
De cette grosse construction, il ne reste que les murs ; la poutraison de la remise, supportant une grande quantité de foin, paraît seule n'avoir pas souffert du feu. Celui-ci n'est encore éteint au moment où nous écrivons ces lignes, tant la couche de fourrages est épaisse.
Comment le feu a-t-il pris ? On l'ignore pour le moment.
Déjà en 1894, en pleine Exposition - c'était le 24 août, entre 11 heures et minuit -un pareil sinistre s'était déclaré au même endroit, qui était occupé alors par M. Dreyfus, marchand de bétail, et on ne sut jamais comment il s'était produit.
Pendant qu'une demi-douzaine de jets lançaient l'eau sous pression sur la maison en feu, on pouvait voir M. Weber, avec un appareil photographique, prenant une scène du sinistre pour exhiber à son cinématographe !
Le Peuple, Yverdon, samedi 29 août 1903, p. 2.