Victor PLANCHON

(Paris, 1863-Lyon, 1935)

planchon victor

Jean-Claude SEGUIN

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Joseph Planchon épouse Olympe, Joséphine Merlin. Descendance:

  • Victor Planchon (Paris, 12/01/1863-Lyon, 01/02/1935).

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À quinze ans, Victor Planchon, entre au Laboratoire des Contributions indirectes dont le chef est le chimiste Bardy. Avec ce dernier, il apprend la chimie et la photographie. Il fonde en 1887 à Boulogne-sur-Mer une société, l’Union photographique de Boulogne ainsi qu’un journal de photographie. Il s’intéresse aux plaques au gélatino-bromure, mais il délaisse les plaques en verre pour s’orienter vers le celluloïd. Afin d’obtenir une surface totalement plane, il imagine les plaques auto-tendues qui s’utilisent comme des plaques et dans les mêmes châssis. Elles sont présentées en août 1891 à la S.F.P.C. avec un tel succès qu’il fonde cette même année la première usine de pellicules photographiques de France et d’Europe. La société Lumière lui demande d’émulsionner elle-même les plaques auto-tendues. Dès lors les relations se nouent et il est l’un des premiers, à la fin de l’année, à voir fonctionner le cinématographe:

J’eus alors l’occasion de voir plusieurs fois à Paris Louis Lumière et c’est ainsi qu’un beau jour, j’ai pu deviner, sans qu’un mot fut échangé, la naissance, dans son merveilleux esprit, de l’idée géniale du Cinématographe. Je me rappelle toujours avec émotion son partage, au sortir d’une certaine boutique du Boulevard Saint-Martin, d’un fragment de bande du Kinetoscope d’Edison dont nous venions de constater l’imiperfection technique et l’insuffisance totale à susciter, chez l’observateur unique que comportait l’appareil, autre chose qu’un intérêt sommaire et sans lendemain... Tenez, me dit Louis, vous qui faites des pellicules tendues, ne pourriez-vous fabriquer des bandes épaisses et souples comme celle-ci, qu’on trouve si difficilement en Amérique et en Angleterre... Cela pourrait devenir intéressant pour vous et pour nous !… Nous nous séparâmes, je regagnai Boulogne, où je fis tout pour réaliser ce désir. Il fallut 2 mois pour recevoir de St-Gobain la première grande table de glace (6 mètres) indispensable, créer un premier matériel de coulage, séchage, etc. dans ces dimensions ; bref, ce fut 3 mois après notre entrevue que j’emportai à Lyon le premier rouleau de Film de 6 mètre 55 cm. de largeur, dans lequel il était facile de découper des bandes de toute largueur. A Lyon, immense surprise… le cinématographe était né, projetant la vie sur une feuille de papier à dessin en guise d’écran… et avec toute la perfection des images que nous admirons de nos jours…

Victor Planchon se transporte à Lyon et crée en 1895/1896 la Société anonyme des Pellicules françaises qui va fournir jusqu’en 1914 des millions de mètres de bandes cinématographiques sensibilisées au gélatino-bromure d’argent. L’usine de Lyon étant devenue insuffisante, il édifie à Feyzin trois groupes d’usines permettant la fabrication de 40.000 mètre de films par jour et de toutes les matières premières nécessaires à cette fabrication. De ses usines sortent la célèbre marque Plavic et la soie artifielle, dite soie de Feyzin. Après la guerre, il crée (1920) la société de la Soie de Feyzin. Il s’éteint à Lyon (8e) le 1er février 1935.

Bibliographie

M. G. POTONNIÉE, "Victor Planchon 1863-1935" dans Art Photographie, nº 5, Lyon, mars 1951, p. 5-11. 

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08/03/1896 France Boulogne-sur-Mer Cirque Municipal Cinématographe Lumière

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