- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 2 octobre 2023
- Publication : 25 mars 2015
- Affichages : 4563
BAYONNE
Jean-Claude SEGUIN
Jon LETAMENDI
1897
Le chronophotographe (Bayonne, juillet 1897)
Plus sans doute que partout ailleurs, la catastrophe du Bazar de la Charité (Paris, 4 mai 1897) va avoir des conséquences néfastes sur le cinématographe à Biarritz. Le balnéaire, habitué à accueillir les têtes couronnées et l'aristocratie, est directement touché par l'incendie du cinématographe qui va causé la mort de figures très célèbres de l'époque, dont la duchesse d'Alençon. Le deuil a donc raison des spectacles d'images animées pour la nouvelle saison qu'il s'ouvre... Aucun appareil pendant la période estivale n'est présenté au public biarrot ce que semble regretter le journalise d'España en Biarritz, un journal destiné à la communauté espagnole :
EL CINEMATÓGRAFO
Desde que ocurrió el incendio del Bazar de la Caridad en la rue Jean Goujon de París, las gentes andan escamadísimas y no se acercan a los locales donde se exhiban los cinematógrafos, por un ojo de la cara.
No es el caso para asustarse de este modo y parodiando a un festivo escritor, podemos decir : « Bueno es precaucionar, pero no tanto. »
Porque la cosa es clara, sencilla y al alcance de todas las inteligencias.
El peligro no consiste en el cinematógrafo propiamente dicho, sino en el sistema de alumbrado que se emplea para proyectar las figuras sobre el fondo donde estas aparecen a la vista de los espectadores.
Cuando se emplea la luz oxyethérica, el peligro es evidente ; pero después de lo ocurrido en el Bazar de París, no creemos que haya ningún espectador tan temerario que monte un aparato de este [sic] clase con otro sistema de luz proyectora que la producida por un foco eléctrico, el cual no ofrece peligro alguno.
Por supuesto que es preciso enterarse o que las autoridades, además de vigilar las instalaciones de cinematógrafos al fin de que estén montadas como es debido, obliguen a los empresarios a consignarlo en los anuncios para la tranquilidad absoluta del público.
España en Biarritz, Biarritz, 23 juillet 1897.
Cela explique sans doute que c'est à Bayonne que l'on présente le seul appareil installé en 1897 au Pays basque. La ville compte alors 27 192 habitants (1894), plus de trois fois plus que Biarritz, mais n'a pas encore reçu la visite d'un tourneur avec un appareil cinématographique. Il s'agit d'un chronophotographe - nom que les journaux s'obstinent à mutiler. L'Avenir est le premier journal bayonnais à l'annoncer :
SCÈNES ANIMÉES
A partir du samedi 3 juillet et tous les jours de deux heures à quatre heures et de huit heures à 10 heures du soir, représentations de scènes animées par le chronophotographie [sic]
Rue Thiers. nº 16.
Prix des places : 1 fr.
Enfants et militaires non gradés : 0 fr. 50.
L’Avenir, Bayonne, 1er juillet 1897.
La discrétion est de rigueur et très rares sont les articles qui évoquent le chronophotographe et en outre en termes très généraux comme celui du Courrier de Bayonne :
Le Cronophotogrape [sic]
Nous avons voulu nous rendre compte, par nous-même, si les représentations annoncées par le chronophotographe donnaient bien ce qu’elle [sic] promettaient.
Nous avons été réellement surpris et charmés, car tous les tableaux sont parfaitement rendus et de grandeur naturelle ; aussi nous ne doutons pas de l’immense succès que remportera le chronophotographe à Bayonne.
Ouverture tous les jours, de 3 à 5 heures, de 6 à 7, et de 8 à 10 heures du soir, rue Thiers, 16.
Le Courrier de Bayonne, Bayonne, vendredi 9 juillet 1897.
et puis plus rien... L'appareil a-t-il quelque chose à voir avec le chronophotographe Gaumont ? Impossible de l'affirmer.
1902
Le Cinématographe d'Abraham Dulaar (<3> avril 1902)
L'Athénéum Théâtre d'Abraham Dulaar propose, entre autres numéros, des vues animées :
Les Foires à Bayonne
[...]
A l’Athéneum Théâtre, d’abord, nous admirons l’Aérogyne ou femme volante qui fit, vers juin 1896, accourir tout Paris à l’Alcazar d’Eté. Le mystère qui enveloppe le mode de suspension, dans les airs, de la femme volante est loin d’être éclairci et c’est même un attrait de plus que cette obsession de rechercher par quels moyens l’Aérogyne peut se mouvoir, faire la culbute, nager, sauter dans un cerceau etc., etc. N'oublions pas de parler des magnifiques projections lumineuses, genre Loïe Fuller dont rien ne peut donner une idée; le manteau que déploie l’Aérogyne possède, sous les projections électriques, une richesse de coloris absolument merveilleuse. La séance loin d’être finie après ces deux ravissants numéros, continue par des projections cinématographiques très réussies.
L'Indépendant biarrot, Biarritz, jeudi 3 avril 1902, p. 2.