PAULEY

(Paris, 1886-Paris, 1938)

pauley

Jean-Claude SEGUIN

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Joseph Marien et Marie, Jeanne Cousse. Descendance:

  • Paul, Eugène, Louis Marien dit "Pauley" ou "Paul Pauley" (Paris 5e, 18/02/1886-Paris 6e, 14/05/1938) épouse (Paris 4e, 07/06/1906) Victorine, Louise Fournier (Arcueil-Cachan, 10/09/ 1883). Descendance :
    • Marguerite, Louise Marien (Origny-le-Roux, 05/06/1899) épouse (Paris 14e, 10/08/1935) Louis, Marcel Fény (Paris 5e, 20/04/1902).

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Fils d'un peintre en bâtiments et d'une couturière, Pauley, alors qu'il n'est encore qu'un adolescent, découvre sa passion pour le théâtre : 

En ce temps-là, conte-t-il, j'avais tout juste seize ans, j'étais possédé — déjà ! — de la passion du théâtre... et. j'étais mince comme un fil. Mon père poussa des cris d'horreur quand j'exprimai, bien timidement, mon intention de devenir acteur, et je compris que je ne devais compter que sur moi-même pour me lancer dans la carrière dramatique.


Le Figaro, Paris, 2 novembre 1934, p. 6.

C'est vers 1903 que Pauley va monter sur les planches pour la première fois :

Riche d'espoir et d'illusions, le jeune Pauley quitta le domicile familial et partit à la recherche d'un engagement. Il débuta sur la scène de l'Athénée-Saint-Germain, aujourd'hui le Vieux-Colombier. C'est là qu'il eut l'occasion de paraître dans la tragédie. Mais il ne persévéra pas dans cette voie et, changeant résolument de genre, évolua vers le café-concert.


Le Figaro, Paris, 2 novembre 1934, p. 6.

On le retrouve aussi sur la scène de La Fauvette, en mai 1903, dans la comédie  La Revue du bloc. Dès 1904, il est à l'affiche de très nombreuses salles de spectacles : 

Pauley chanta les " comiques-troupiers " au Concert de l'Epoque, que dirigeait alors Aristide Bruant, puis passa aux Concerts Pacra, ou, pendant quinze ans il dut, chaque semaine, chanter une chanson nouvelle et paraître dans une pièce, comedie, vaudeville ou opérette. Si l'on précise que Pauley composait en général lui-même ses chansons, on voit que pendant cette période de sa carrière, le sympathique artiste n'a certes pas eu beaucoup de loisirs.
Quand on évoque, au cours d'une conversation avec Pauley, ses années de concert, il les définit d'un seul mot :
— Ce sont mes années de Conservatoire ; c'est là que j'ai fait mon véritable apprentissage. Le concert, l'école du public, c'est le meilleur enseignement !


Le Figaro, Paris, 2 novembre 1934, p. 6.

C'est vers 1905-1906 que Pauley va s'initier au cinématographe sous la direction de Théophile Pathé pour lequel il va interpréter quelques rôles :

Détail amusant : Pauley à fait du cinéma tout au début du " muet ", aux temps héroïques où engagé par Théophile Pathé, il tourna, dans les rues de Vincennes de grandes " superproductions " qui mesuraient bien 150 mètres. À cette époque, on tournait toute une journée pour un cachet de 20 francs... « Mais, comme dit Pauley en riant, j'avais dix-huit ans, j'étais svelte ; les poursuites, les batailles et les arrosages qui étaient alors l'essentiel d'un film ne me faisaient pas peur ".


Le Figaro, Paris, 2 novembre 1934, p. 6.

Exerçant la profession d' " artiste lyrique ", il est appelé sous les drapeaux (9 octobre 1907) et dirigé sur le 101e régiment d'infanterie. Il obtient le grade de caporal (12 avril 1908), puis est envoyé dans la disponibilité (25 septembre 1909). Dès lors, il va combiner ainsi une carrière à la fois au théâtre et au cinéma. Son embonpoint le classe au rang des acteurs comiques, même s'il sait montrer de la finesse et du talent dans des rôles plus subtils qui n'abondent pas dans la longue liste de ses interprétations. Lors de la mobilisation générale, il est rappelé à l'activité et remis, sur sa demande, soldat de 2e classe. Il est toutefois réformé (14 novembre 1915) pour "obésité très prononcée". Il retrouve toutefois son grade de sergent.  : 

La guerre survint. Pendant deux ans, Pauley, mobilisé dans l'infanterie, fit son devoir, puis, " le sergent Pauley " quitta l'uniforme et remonta sur la scène. Il créa alors, à l'Eldorado, des chansons du répertoire nouveau qu'il s'était constitué. Un soir, Rip, venu dans la salle, lui proposa d'interpréter son opérette Si j'étais roi, qu'allaient représenter les Capucines. Une. fois de plus, Pauley évoluait. Des Capucines, il passa aux Variétés, en 1921. Depuis cette époque, il a joué sur scène tout le répertoire, notamment Ciboulette, qu'il joua quatre cents fois, et Topaze, qu'il interpréta plus de neuf cents fois ! Mademoiselle, au Théâtre Saint-Georges, d'autres créations aux Variétés et, entre temps : Le Malade imaginaire, qu'il donna en matinées classiques l'an dernier au Théâtre Antoine, constituent le bagage théâtral de Pauley qui, .pendant la même période, " tournait " toute une série de films : Un Homme en habit, Rien que la vérité, Les as du Turf, Criez-le sur les toits, Topaze, pour ne citer que les principaux.
[...]
Son dernier film, L'Ecole des contribuables, nous vaut d'applaudir Pauley en un rôle où se déploient son autorité, son sens du comique, la finesse de son talent de grand comédien. Un succès de plus à l'actif de cet excellent artiste.


Le Figaro, Paris, 2 novembre 1934, p. 6.

Il décède à Paris, en 1938.

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