METZ

Jean-Claude SEGUIN

Metz, ville du département de Moselle (France), compte 59.794 habitants (c. 1894).

1896

Le Cinématographe parisien (Théâtre, 26 août-5 septembre 1896)

Le Cinématographe parisien s'installe au théâtre à la fin du mois d'août. Peut-être s'agit-il de l'appareil breveté par Georges Mendel :

Nous allons avoir demain mercredi, 26 août, au théâtre de Metz, une exhibition du «Cinématographe» parisien, ce merveilleux appareil inventé dernièrement et qui permet de projeter sur un écran, presque en grandeur naturelle, des scènes mouvementées qui donnent vraiment l'illusion de la vie. C'est vraiment merveilleux et l'on comprend le succès énorme avec lequel le public a accueilli ces exhibitions à Paris, Londres, Bruxelles, etc., où des appareils fonctionnent sans relâche depuis plusieurs mois déjà. Demain nous donnerons une explication plus étendue du «Cinématographe».


La Gazette de Lorraine, Metz, 26 août 1896.

Dans un nouvel article, plus détaillé, des indications techniques sont détaillées:

Nous avons annoncé hier que dès aujourd'hui soir nous aurons au théâtre une exhibition du «Cinématographe», ce merveilleux appareil inventé l'année dernière et qui permet de projeter sur un écran des scènes mouvementées qui donnent l'illusion de la vie. C'est ainsi que sur la toile blanche de l'écran, sans que la moindre interruption apparaisse dans les mouvements des personnages, on voit entre autres une rue, "L'avenue de l'Opéra à Paris", où circule un grand nombre de piétons, de voitures, d'omnibus, ou encore "Un dîner", où les personnages se servent, boivent et mangent ; nous voyons une "Sortie de l'église Notre-Dame-des-Victoires à Paris", "L'arrivée dans une gare d'un train" avec ses voyageurs, montant et descendant des wagons, "La leçon de boxe", ''Le quadrille du Moulin-Rouge", "Le bain d'une Parisienne", etc., etc., et toutes ces scènes, sauf les couleurs, sont vues par les spectateurs comme si l'écran était une fenêtre ouverte par laquelle on découvrait la scène réelle. C'est en somme une sorte de lanterne magique, dont les bandes de verres sont remplacées bande pelliculaire transparente sur laquelle 1.200 à 1.500 photographies d'une scène mouvementée sont imprimées. Les centaines de photographies ont été prises successivement pendant l'espace d'1 minute et 20 secondes environ, avec une vitesse de 15 photographies par seconde. On a pu ainsi saisir les différentes phases des mouvements les plus rapides, tandis que les objets immobiles sont reproduits d'une façon absolument identique dans chaque photographie. Les bandes pelliculaires qui ont de 15 à 16 m. de longueur sont enroulées sur un cylindre que l'on place dans l'appareil où il est actionné par des rouages d'une grande précision, de façon à dérouler avec une vitesse déterminée cette bande pelliculaire qui va s'enrouler sur un autre cylindre recevant la même impulsion que le premier. Tout Metz voudra certainement voir ces intéressantes exhibitions qui tiennent vraiment du merveilleux. Les représentations auront lieu tous les jours de 8 h à 11 h du soir.


La Gazette de Lorraine, Metz, 27 août 1896.

Un nouvel article évoque quelques titres: 

Mercredi dernier ont commencé au théâtre les exhibitions du cinématographe, sur lequel nous avons déjà à différentes reprises appelé l'attention du public. Pendant une demi-heure, les spectateurs sont tenus sous le charme des scènes de la vie parisienne qui se suivent presque sans interruption sur la toile blanche de l'écran. On voit la "Sortie d'église", des piétons sur "La place de l'Opéra" et sur "L'avenue des Champs-Elysées", le panorama qui se déroule à nos yeux dans un "Voyage en chemin de fer", "L'arrivée d'un train", etc. L'illusion est parfaite et dans le va-et-vient qui caractérise la vie de Paris, on aperçoit parfaitement jusqu'aux moindres mouvements des différents personnages, des chevaux en marche et au trot, etc. Rappelons à nos lecteurs que les représentations ont lieu chaque jour, de demi-heure en demi-heure, à partir de 8 jusqu'à 10 h du soir, et le dimanche, toutes les demi-heures de 3 à 6 et de 8 à 10 h du soir. A vis aux amateurs d'un spectacle tout nouveau.


La Gazette de Lorraine, Metz, 30 août 1896.

Un autre article est publié au début du mois de septembre:

Mme Paul Deshayes, de Paris, nous prie d'informer le public que, pour offrir à tout le monde la facilité de voir le cinématographe installé au foyer du théâtre, elle met des places réservées à 50 Pf. et les places ordinaires à 40 Pf. ; moitié prix pour les enfants et les militaires.


La Gazette de Lorraine, Metz, 5 septembre 1896.

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