- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 9 septembre 2023
- Publication : 25 mars 2015
- Affichages : 9122
GRENOBLE
Jean-Claude SEGUIN
Grenoble, chef lieu du département de l'Isère (France), compte 52.484 habitants (1894).
1895
Le Cinématographe Lumière (Théâtre, 11 décembre 1895)
Dans Le Dauphiné du dimanche 8 décembre 1895, on annonce pour le 11, une séance au théâtre au cours de laquelle sont présentés plusieurs vues animées :
La Société Dauphinoise d'Amateurs photographes donnera une séance de projections le mercredi 11 décembre; elle aura lieu au théâtre, à 8 h. du soir.
Voici le programme de cette intéressante soirée:
1º Projection de clichés des membres de la Société; 2.º La photographie des couleurs, clichés de MM. Lumière, de Lyon; 3º La photographie du mouvement (le cinématographe), par MM. Lumière, de Lyon.
Le Dauphiné, Grenoble, dimanche 8 décembre 1895, p. 310-311.
Dans le compte rendu de cette soirée, on donne la liste des vues projetées :
Mercredi soir, la Société dauphinoise d’amateurs photographes a donné au théâtre de Grenoble une séance très intéressante. Dans une première partie, de nombreuses projections de clichés remarquables de scènes alpestres et africaines ont été faites ; la photographie des couleurs, une nouveauté, avec projection de beaux clichés de fleurs et natures mortes obtenus par MM. Lumière, de Lyon, a été expliquée ensuite.
Mais la partie la plus extraordinaire de la séance était réservée au cinématographe de MM. Lumière ; cet appareil tout nouveau produit à Grenoble pour la première fois, grâce auquel le problème si complexe de la photographie du mouvement se trouve résolu, permet de projeter en grandeur naturelle sur un écran, actuellement pendant toute une minute, les scènes les plus diverses de la maison et même de la rue. L’explication de cet appareil ingénieux ne saurait trouver place ici ; il nous suffira de dire que les scènes animées montrées mercredi ont absolument émerveillé les spectateurs ; en voici les sujets :
Ouvriers sortant de l’usine Lumière ; leçons de voltige ; incendie d’une maison ; la pêche aux poissons rouges ; conversation de M. Janssen avec un amateur photographe ; saut à la couverture ; la place des Cordeliers à Lyon ; les forgerons ; les membres de Photo-Club Lyonnais débarquant à Neuville ; le cantonnier ; le repas de bébé ; une baignade en mer.
Le Dauphiné, Grenoble, mercredi 11 décembre 1895, p. 313-314.
Le Cinématographe Lumière (Casino, 28->28 mai 1896)
À Grenoble, c'est l'Agence Fournier qui fait office de concessionnaire, et qui va donc mettre en place le poste Lumière. Une annonce est publiée peu avant l'inauguration :
Une conférence, suivie de projection de photographies animées, par MM. Lumière, aura lieu jeudi prochaine 28 courant, au bénéfice du Syndicat d'initiative. La conférence sera faite par M. Servan, de Valence.
Cette soirée ne sera point, d'ailleurs, unique. Nous apprenons, en effet, que le cinématographe Lumière sera installé à poste fixe à Grenoble pour toute la saison d'été. A plus tard d'autres détails.
Le Dauphiné, Grenoble, dimanche 24 mai 1896, p. 14.
Une première séance est organisée, le 28 mai 1896, au profit du syndicat d'initiative :
Le Cinématographe au Casino.
Hier soir a eu lieu au Casino la soirée que nous avons annoncée au profit du syndicat d'initiative. Devant une salle comble où se pressait, du rez-de-chaussée au centre, l'élite de la société de Grenoble, le conférencier M. Servant, président du syndicat de Valence, a plaidé avec éloquence et avec beaucoup d'esprit en faveur de l'entreprise du syndicat de Grenoble. [...] A la suite de cette causerie, vivement applaudie, M Servant a fait parcourir aux spectateurs une série de vues de la région, en projections photographiques sur un écran de grandes dimensions, environ 5 m. sur 6. Ces projections nous ont montré avec une parfaite netteté les plus beaux sites de l'Oisans, du Vercors, de la Chartreuse et des bords du Rhône. La séance s'est terminée par la représentation d'une douzaine de scènes animées, reproduites par le Cinématographe. Citons parmi les plus réussies : "Le régiment qui passe", "L'arrosage du jardinier", "La baignade en mer", "Le départ du break", "L'aquarium", etc. La place nous manque pour décrire la merveilleuse invention de M. Lumière, son fonctionnement et ses résultats. Nous en parlerons demain. Constatons seulement que le spectacle a été très intéressant, et fait honneur à ses organisateurs.
Le Petit Dauphinois, Grenoble, 29 mai 1896.
Le lendemain, le cinématographe s'nstalle dans le local du Diorama.
Le Cinématographe Lumière (Avenue de la Gare/Local du Diorama, 29 mai-1er juillet 1896)
Le cinématographe s'installe dans le local du panorama des Alpes, avenue de la gare. Le Petit Dauphinois offre à ses lecteurs un long article consacré au fonctionnement du cinématographe (Le Petit Dauphinois, Grenoble, 30 mai 1896) et Le Réveil du Dauphiné en fait de même quelques jours plus tard (Le Réveil du Dauphiné, Grenoble, 5 juin 1896). La presse publie régulièrement les différents programmes jusqu'à ce qu'un changement de salle est annoncé :
L'administration du cinématographe ne reculant devant aucun sacrifice et désirant que tout le public grenoblois puisse se rendre compte de la merveilleuse invention de MM. Lumière, a transféré la salle de ses séances 13, place Grenette, au premier étage, au-dessus du café des 1.000 colonnes.
Le Réveil du Dauphiné, Grenoble, 2 juillet 1896.
Les projections vont se prolonger jusqu'à la fin du mois de juillet, avant un nouveau changement de place.
Répertoire (autres titres) : Le Moment du café, Le Départ en voiture, La Charcuterie mécanique, La Querelle des bébés, L'Arroseur, Le Défilé du 96e régiment d'infanterie, (Le Réveil du Dauphiné, Grenoble, 14 juin 1896), Démolition d'un mur, Maréchal-ferrant, Le Photographe (Le Réveil du Dauphiné, Grenoble, 17 juin 1896), La Dispute, Cuirassiers au fourrage, Sortie de l'usine Lumière, Saut à la couverture (Le Réveil du Dauphiné, Grenoble, 27 juin 1896).
Le Cinématographe Lumière (Place Grenette, 13/Café des Mille-Colonnes, 2 juillet-29 juillet 1896)
Le Cinématographe Lumière va de nouveau changer de place pour s'installer au 1er étage du cafés des Mille-Colonnes :
Revenons aux choses simplement dauphinoises. L'administration du Cinématographe, photographie animée, a changé son théâtre de projections. L'avenue de la Gare et le local du Diorama étant peu favorables à la vulgarisation de cette découverte, la salle des séances est actuellement place Grenette, 13, au 1er étage, café des Mille-Colonnes. Les vieux Greneblois de dire: Il n'y a encore que la place Grenette ! Sur la place Victor-Hugo, voyez-vous, il y a trop d'herbages.
Le Dauphiné, Grenoble, dimanche 5 juillet 1896, p. 74.
Répertoire (autres titres) : Charge de cuirassiers, L'Arrivée du train, Bicyclettes militaires, Garde montante (Le Réveil du Dauphiné, Grenoble, 5 juillet 1896).
Le Cinématographe Joly (Avenue de Gare, 25 octobre-29 novembre 1896)
Dès le 22 octobre, la presse annonce l'arrivée prochaine du cinématographe Joly (Le Réveil du Dauphiné, Grenoble, 22 octobre 1896). Les séances vont avoir lieu au Panorama des Alpes sur l'avenue de la Gare :
Les habitants de Grenoble et des environs qui n'ont pu se rendre à Paris pour les Fêtes franco-russes apprendront avec plaisir que, grâce à la photographie animée, ils pourront assister au "Débarquement du tsar et de son cortège à Cherbourg", ainsi qu'à son "Arrivée -" et à ses "Différents passages dans Paris", aussi bien, si ce n'est mieux, et en tout cas mieux à leur aise que ceux qui y ont assisté de visu. Ces projections sensationnelles auront lieu au Panorama des Alpes, avenue de la gare, à partir de dimanche prochain. Les séances auront lieu tous les jours de 1 h à 9 h du soir et les dimanches de 10 h du matin à midi et de 2 h à 9 h. Entrée 50 c., militaires 25 c.
Le Réveil du Dauphiné, Grenoble, 23 octobre 1896.
La visite du Tsar en France est incontestablement l'événement de l'année et les différents éditeurs de vues animées ont envoyé leur cinématographistes pour filmer des photographies animées. C'est d'ailleurs ce que la presse souligne le plus :
Il nous a été donné d'assister à une séance du cinématographe perfectionné (système Joly), nous en sommes sortis réellement émerveillés, les vues animées des Fêtes franco-russes sont admirables : on assiste au "Défilé du cortège" depuis les cuirassiers et le piqueur Montjarret jusqu'aux voitures de la suite ; il semble entendre les cris de la foule que l'on voit applaudir. Quelques scènes de la rue entremêlées ont fortement égayé les spectateurs, qui se sont retirés enchantés. Le cinématographe Joly n'est que pour un mois seulement à Grenoble. Tous les jours, séances de 2h à 9h du soir.
Le Réveil du Dauphiné, Grenoble, 26 octobre 1896.
Pour le reste, le répertoire semble assez limité, surtout si l'on tient compte du temps que reste le cinématographe Joly à Grenoble.
Répertoire (autres vues) : Le Débarquement du tsar à Cherbourg, Le Passage du tsar aux Champs-Élysées, L'Arrivée du président à l'ambassade russe, Départ pour Versailles, L'Agent et le Pochard, La Sortie d'une église, La Baignade des Soudanais au Champs-de-Mars (Le Réveil du Dauphiné, Grenoble, 25 octobre 1896).
1897
Vente de Cinématographe (Agence Fournier, janvier 1897)
L'Agence Fournier, dont on sait qu'elle a partie liée avec les frères Lumière, semble également disposer d'autres appareils à la vente si l'on en croit l'annonce suivante :
CINÉMATOGRAPHE
perfectionné, 1re marque, avec vues et matériel complet d'exploitation, à vendre moitié prix de sa valeur.
- Ecrire Agence Fournier, Grenoble, nº 378.
Le Petit Marseillais, Marseille, 16 janvier 1897, p. 4.
Le cinématographe de Léopold Courthial (< 14 octobre 1897)
Pendant trois mois, Léopold Courthial organise des projections animées:
Le cinématographe, dirigé par M. Léopold Courthial, qui a obtenu, pendant trois mois, le plus grand succès à Grenoble, donne depuis jeudi des représentations dans la salle des Concerts de notre théâtre, à 8 heures du soir.
Le Patriote républicain de la Savoie, Chambéry, dimanche 17 octobre 1897, p. 3.