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- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 27 septembre 2024
- Publication : 25 mars 2015
- Écrit par Jean-Claude Seguin
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ROANNE
Roanne, ville du département de la Loire (France), compte 31500 habitants (1894).
Jean-Claude SEGUIN
1896
Le Cinématographe (> 24 mai 1896)
Un Cinématographe arrive à Roanne en mai 1896, mais il se heurte à un certain nombre de difficultés :
LE CINÉMATOGRAPHE A ROANNE
Tous nos lecteurs ont certainement entendu parler de la merveilleuse invention d’Edison, perfectionnée par Lumière, la photographie animée.
Cette ingénieuse découverte, qui fait depuis quelque temps florès à Paris, à Lyon et dans plusieurs autres grandes villes d’Europe, veut venir se faire admirer des Roannais.
On cherche depuis deux ou trois jours un local où pouvoir l’installer et en même temps une force motrice capable de produire l’électricité nécessaire pour son fonctionnement.
Faute de cette dernière, d’ailleurs, on se servira de l’acétylène, dont le pouvoir éclairant est bien plus puissant encore. A bientôt donc dans nos murs cette curieuse application de la photographie. Elle est assurée d’un succès complet.
Journal de Roanne, Roanne, dimanche 24 mai 1896, p. 2.
Difficultés qui ne semblent pas avoir été résolues, puisque aucune installation ne va avoir lieu dans les jours suivants.
Le Cinématographe d'Émile Dessendier et le Cinématographe (Rue Nationale, > 27 août 1896)
Le célèbre photographe roannais, Émile Dessendier, va tenter de se lancer dans la présentation de vues animées et dans les derniers jours du mois d'août, la presse annonce l’installation prochaine du cinématographe, rue Nationale, là où il a son atelier photographique :
LA PHOTOGRAPHIE ANIMÉE
On sait le succès qu’obtient dans toutes les villes où il est installé le cinématographe ou autrement dit la photographie animée.
Cette attraction, extrêmement intéressante, nous sera donnée dans quelques jours, rue Nationale, par un de nos compatriotes.
Entre autres sujets, citons : l’arrivée d’un train, le défilé d’un régiment, etc.
Journal de Roanne, Roanne, jeudi 27 août 1897, p. 3.
Que s'est-il passé ? Nous n'en savons rien. La presse ne dit rien... Sans doute, une nouvelle frustration pour le public roannais qui doit attendre encore pour voir des vues animées.
Librairie Henry, Roanne, Roanne-Rue Nationale (c. 1900)
Le Cinématographe (place de l'Hôtel-de-Ville, 26 septembre-> 18 octobre 1896)
Toutefois, à la fin du mois de septembre 1896, un cinématographe s'installe Place de l'Hôtel-de-Ville, à côté de la rue Nationale, à quelques encablures de l'atelier d'Émile Dessendier. Nous sommes le 27 septembre 1896 :
Tout le monde connaît le succès prodigieux qu'obtiennent en ce moment les exhibitions du Cinématographe, en France et à l'étranger. Aussi sommes-nous heureux d'informer nos lecteurs qu'à partir d'aujourd'hui samedi, nous posséderons à Roanne ce merveilleux appareil, installé pour quelques temps place de l'Hôtel-de-Ville, en face la rue Nationale. Le prix d'entrée est fixé à 50c. Les militaires et enfants, 30 c.
L'Union républicaine de Roanne, Roanne,dimanche 27 septembre 1896.
Nous n'en saurons guère davantage, alors que le succès semble être au rendez-vous, et les séances vont se prolonger pendant plusieurs semaines, sans que les articles apportent d'informations nouvelles. Même si rien ne vient le confirmer, il est probable que, derrière ces séances, qui vont durer plusieurs semaines, se cache tout simplement Émile Dessendier. Le dernier article date du 18 octobre et évoque un renouvellement de tableaux animés :
CINÉMATOGRAPHE
Les personnes qui n’ont pas encore vu le cinématographe, installé place de l’Hôtel-de-Ville, sont priées de se hâter. Les tableaux projetés demain dimanche sont tous de la plus grande actualité, notamment plusieurs vues prises pendant le séjour du czar à Paris. Le prix d’entrée reste fixé à 50 centimes.
Journal de Roanne, Roanne, 18 octobre 1896, p. 2.
La *salle de cinématographe d'Émile Dessendier (rue Nationale, novembre 1896)
Quelques mois plus tard, Émile Dessendier lance une idée totalement novatrice : ouvrir une salle exclusivement destinée aux projections cinématographiques. C'est la presse qui s'empare de l'information qui fait la fierté des Roannais :
En attendant ce phénomène, qui a bien son prix, notre ville, du reste, quoi qu’en puisse dire le Lyon, est toute au progrès. Que pensez-vous, par exemple, de l’innovation que prépare encore M. Dessendier, notre sympathique compatriote ?
Il est en train de faire élever dans la cour de son immeuble une salle de Cinématographe, qui fonctionnera surtout le dimanche. Il y montrera notamment et de préférence des scènes roannaises ; mais cela ne l’empêchera pas d’alterner avec d’autres d’un intérêt plus général, au fur et à mesure que l’actualité les fera naître.
C’est là, il faut en convenir, une excellente idée, dont je ne saurais trop lui faire compliment, et à laquelle je souhaite tout le succès qu’elle mérite.
C’est une mine inépuisable et qu’il pourra, avec son habileté d’opérateur bien connue et son installation économique, faire durer indéfiniment pour le plus grand plaisir des Roannais.
Heureux homme ! N’aura-t-il pas déjà, entre autres choses dignes de mémoire, à cinématographier tous les faits et gestes des Quatorze, travaillant comme un seul socio au bonheur du pays ?
Journal de Roanne, Roanne, 22 novembre 1896, p. 3.
Hélas pour le journaliste et pour les Roannais, il ne sera plus question de salle de cinématographe, et les vues qui sont annoncées ne verront sans doute pas le jour. Il n'en reste pas moins vrai qu'Émile Dessendier apparaît ici comme un visionnaire.
1897
Le Cinématographe Joly (Rue du Lycée, salle Fayard, 23-26 juillet 1897)
La terrible catastrophe du Bazar de la Charité, rue Jean-Goujon, à Paris, ne freine pas vraiment l'exploitation du cinématographe. À Roanne, comme ailleurs, de nouvelles projections sont prévues vers la fin du mois de juillet :
CINÉMATOGRAPHE
Vendredi 23, samedi 24, dimanche et lundi, dans la salle Fayard, rue du Lycée, 21, auront lieu des séances de cinématographe.
Ces séances se composent de 22 tableaux.
Prix : 1 franc les premières et 0 fr. 50 les secondes.
Journal de Roanne, Roanne, jeudi 22 juillet 1897, p. 3.
Toutefois, la presse n'évoque que très discrètement le nom du " cinématographe Joly " (Le Démocrate de Roanne, Roanne, 25 juillet 1897), sans doute pour ne pas trop éveiller l'attention et, surtout, l'inquiétude. Ce que l'on remarque, en revanche, c'est la qualité bien supérieure à celle de l'appareil présenté précédemment :
LE CINÉMATOGRAPHE DE LA SALLE FAYARD
On nous dit merveille du cinématographe nouvellement installé, salle Fayard, rue du Lycée.
Au lieu des six vues tremblotantes que donnait au public celui qu’on a pu voir dernièrement dans nos murs, le cinématographe de la salle Fayard offre à chaque séance, au public, vingt-deux photographies animées, toutes bien choisies et de l’effet le plus amusant.
Journal de Roanne, Roanne, dimanche 25 juillet 1897, p. 3.
Le nom du tourneur ne nous est pas connu, mais par sa façon de procéder - une période limitée et le nombre de vues - il pourrait s'agir de M. Gringoire qui est passé en juin par Montceau-les-Mines avec un appareil Joly.
Le Cinématographe (Salle de Venise, 21-22 août 1897)
Les informations sur le cinématographe de la salle de Venise sont pour le moins lapidaires, et si nous savons qu'un appareil cinématographique " perfectionné d'Edison " propose des séances, c'est à peu près tout :
CINÉMATOGRAPHE
Ce soir et demain dimanche, à huit heures, salle de Venise, séances de projections animées par le nouveau cinématographe perfectionné d'Edison.
Prix d'entrée : premières, un franc ; secondes, 50 centimes.
Journal de Roanne, Roanne, dimanche 22 août 1897, p. 2.
Ce cinématographe disparaît un peu comme il est arrivé, en toute discrétion.
1900
Le cinématographe de M. Petitot (Place Victor-Hugo, 15 avril 1900)
Afin de venir en aide aux familles sinistrées à cause de l'incendie qui a ravagé l'usine Barriquand, M. Petitot organise une représentation avec projections de vues animées :
Roanne.
[...]
-L'incendie de l'usine Barriquand. [...] Les directeurs de l'Eldorado et du Casino, annoncent une soirée au bénéfice des victimes du chômage, et enfin dès aujourd'hui dimanche, 7 heures 1/2, place Victor-Hugo, la famille Lazaris Raymond tollé et Petitot, bien connue à Roanne depuis de longues années, donnera une grand représentation au profit des sinistrés de l'usine Barriquand. M. Petitot donnera en outre, plusieurs vues cinématographiques, entre autres la guerre au Transvaal et les rayons X. La soirée sera terminée par le tirage d'une tombola.
Le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, dimanche 15 avril 1900, p. 3.
1905
Le Royal Vio de Cyprien Lacabane (Place Dorian, 30-> 30 septembre 1905)
Librairie Mme. Tournier-Besacler, Roanne, Place Dorian (c. 1900)
Cyprien Lacabane s'installe avec son Royal Vio sur la place Dorian à la toute fin du mois de septembre 1905 :
LE ROYAL VIO
Tout le monde se rappelle les agréables soirées passées, il y a deux ans, au Royal Vio, installé à cette époque place de la Loire. Il nous revient cette année, mais singulièrement embelli et perfectionné.
Ses nouvelles collections de tableaux sont des plus intéressantes.
Les scènes historiques, scientifiques, artistiques et même les scènes comiques, défileront chaque soir dans une vision brillante qui donne l’illusion absolue de la réalité.
Tout le monde voudra voir, ou plutôt revoir le Royal Vio, place Dorian. Dans cet établissement et dans un fauteuil, on assistera à la coupe Gordon Bennett, spectacle saisissant au-delà de toute expression. Ceux qui n'ont pu se rendre à Laschamps, s'offriront ainsi dans toute son intensité et son acuité, la sensation du vertige de la vitesse. A tous les coins de route, aux ponts jetés sur la voie ferrée, aux virages les plus redoutables, les coureurs ont élé cinématographié, et dans des élans littéralement fous, l'on verra se ruer parmi les flots de poussière, nos plus héroïques Thévy, nos plus fins Caillois, nos plus vites Duray, et aussi les meilleurs Lancia et les plus affolés Nazzari. A citer également L'Épopée Napoléonienne, scène historique d'une reproduction sensationnelle. En un mot, le programme est des plus intéressants; citer tous les tableaux serait trop long.
Les débuts sont fixés à ce soir samedi, à 8 h 1/2.
Journal de Roanne, Roanne, dimanche 1er octobre 1905, p. 3.
1906
The Evening Star du docteur Dobler (6, cours de la République, Salle de Gymnastique, 20-28 janvier 1906)
Dans les premiers jours de l'année 1906, un appareil cinématographique, The Evening Star, présenté par le docteur Dobler, s'installe dans la salle de Gymnastique, rue de la République. L'une de ses particularités consiste à disposer d'un matériel sonore qui permet d'offrir des projections "sonores". À souligner également son autonomie qui lui permet de faire tourner le cinématographe grâce à l'automobile du responsable :
CINÉMATOGRAPHE « L’ÉTOILE DU SOIR »
Aujourd’hui samedi, à 8 heures et demie, débuts à la salle de Gymnastique, 6, cours de la République, du grand cinématographe américain The Evening Star (l'Étoile du Soir).
Le spectacle que l'Evening Star so propose de nous offrir est aussi nouveau, aussi différent du déjà vu, aussi original que le mode de réclame inauguré par lui.
La musique, les bruits d’autos et autres qui accompagnent le défilé des tableaux tous animés, ajoutent encore à la réalité déjà si grande des scènes cinématographiques et contribuent à former un ensemble harmonieux et parfait.
Si nous disons en outre que les merveilleux appareils du docteur Dobler permettent de présenter les scènes d'une façon artistique, on comprendra que le plus puissant des cinématographes américains ne peut que rencontrer à Roanne comme partout ailleurs le plus vif et le plus légitime des succès. Le compte rendu paru dans tous les journaux de Lyon nous renseigne d'ailleurs sur le programme initial.
C'est devant une salle comble que l'Evening Star Cinema a donné aux Folies Bergères ses premières représentations Le grand cinématographe américain a plus que rempli les promesses de son programme.
Les vues présentées par des titres multicolores du plus gracieux effet se déroulent mathématiquement sans interruption. Les panoramas, les danses, les voyages, les courses d'autos, les sujets guerriers, les fééries se succèdent dans un ordre parfait. Les tableaux comiques soulèvent le rire après une vue sérieuse, les nombreuses scènes artistiquement coloriées reliront à intervalles rapprochés la beauté du spectacle.
Le départ du docteur Charcot, l'ascension fort périlleuse du Mont Blanc, l'Ange gardien, intéressent vivement les spectateurs. Les sujets comiques tels que: l’Inspection du capitaine, la Pêche fantastique, l'Arête malencontreuse, et surtout, Nous allons manquer le train, se déroulent au milieu de l’hilarité générale. La superbe course d’Irlande montrant les autos lancés à toute vitesse au son bien connu du teuf-teuf est particulièrement goûtée, et finalement la splendide féerie en couleurs : Peau d'âne, vient achever au milieu des applaudissements le magnifique spectacle.
Le courant électrique sera fourni par l'automobile du directeur.
L’Evening Star ne séjournera à Roanne que du 20 au 28 inclus.
Spectacle tous les soirs à 8 heures et demie, sauf les 22 et 23 janvier. Dimanches et jeudis, matinée à 3 heures. Bureaux à 8 heures et 2 heures et demie.
Pour la location s'adresser à la salle.
Prix des places : Réservées, 2 fr.; premières, 1 fr. 50 ; secondes, 1 fr. ; troisièmes, 0 fr. 50. Durée du spectacle, environ 3 heures.
La salle sera chauffée et éclairée à l'électricité. Éclairage électrique également fourni dans l'allée des bains par la voiture lumineuse do l'Evening Star.
Journal de Roanne, Roanne, dimanche 21 janvier 1906, p. 3.
L'un des films présentés, L'Agent gardien, est à l'origine d'un incident provoqué par un certain nombre de spectateurs qui n'apprécient guère la vue animées :
Ça ne prend plus, à Roanne !
Il s’est passé, samedi soir, à la représentation de « l’Evening Star » une scène qui donne vraiment une crâne idée de la « mentalité » de certains de nos concitoyens.
On sait qu’entre les nombreux et brillants spectacles produits par ce merveilleux cinématographe, se trouve une scène où paraît un ange gardien. Cet ange gardien vient guérir un bébé condamné par les médecins et que la mère pleure déjà. C’est gracieux, touchant, et ça ne peut, en tout cas, faire de mal à personne.
Eh bien, cet ange gardien a vexé considérablement un certain nombre d’esprits (?) forts qui assistaient à la représentation. Et comme ces esprits étaient surtout forts... en gueule, ils ont fait un tapage du diable pour manifester leur mécontentement.
On a même entendu une voix crier :
— Ça ne prend plus, à Roanne, ces machines-là.
Et une scène analogue s’est reproduite à l’occasion d’une vue où paraissait le drapeau défendu par des soldats et une sœur de charité.
Il paraît que le drapeau, c’est comme l’Ange gardien, ça ne prend plus à Roanne...
Heureusement les quelques braillards qui se sont manifestés, l’autre soir, ne sont pas encore tout Roanne.
Journal de Roanne, Roanne, dimanche 28 janvier 1906, p. 2.
Comme annoncé, la dernière du The Evening Star a lieu le dimanche 28 janvier :
CINÉMATOGRAPHE
C'est demain dimanche que l'Étoile du soir fera ses adieux à la ville de Roanne.
Comme ses nombreux spectateurs ont pu s'en convaincre, le grand cinématographe américain a plus que rempli les promesses de ses programmes, tous magnifiques et supérieurement rendus.
Après Peau d'Ane et ses merveilleuses aventures il nous a été donné d'applaudir Petit Poucet, à la fois la joie et la terreur des enfants; Marie Antoinette occupe en ce moment la scène et nous fait revivre une heure très célèbre de notre histoire. Le grand incendie à Londres nous fait assister aux péripéties d'une gigantesque lutte contre le feu, la course Gordon Bennett, devant Guillaume II, plus jolie encore que celle d'Irlande, les plaisirs de l'hiver assez d'actualité, les Petits dénicheurs d'oiseaux et nombre de scènes diverses captivent notre attention ou seulement notre hilarité.
Tous nos concitoyens voudront revoir avant son départ cette Etoile du soir, fée animée qui après nous avoir promené pendant près de trois heures d'enchantements en enchantements, termine le magique spectacle par le Miracle de la Madone une délicate en même temps que surprenante création cinématographiques dont l'action se déroule dans un palais de Venise la jolie.
Journal de Roanne, Roanne, dimanche 28 janvier 1906, p. 3.
Répertoire (autres titres) : Marche de l'Armée, Grand incendie à Londres, Course d'automobiles devant Guillaume II, Libellule merveilleuse, l'Hiver et ses plaisirs, Marie-Antoinette, le Miracle de la Madone (Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, Saint-Étienne, vendredi 26 janvier 1906, p. 3).
Le Royal Bio de la kermesse (juin 1906)
À l'occasion de la kermesse, un appareil cinématographique, le "Royal Bio" va offrir des séances de projection de films :
KERMESSE DE BIENFAISANCE
Cette fête promet d'être splendide ; de nouvelles attractions ont encore été ajoutées au programme déjà si varié.
Le comité a traité avec le directeur d'un important cinématographe " le Royal Bio " -, qui offrira toute une série de charmantes vues animées, Une photographie instantanée, un Guignol lyonnais, etc.., sont également installés dans l'intérieur de la kermesse. Le malin, à 9 h. 1/2, après le tirage de la tombola, concert par la société des Fifres ; à l'issue du bal d'enfants, la Musique du 98e régiment d'infanterie exécutera aussi plusieurs morceaux.
Les billets d'entrée s'enlèvent rapidement ; rappelons que ceux pris à l’avance donnent seuls droit au tirage de la tombola, qui comprend plusieurs lots en espèces dont un de 50 francs, et un grand nombre d'autres d'une réelle valeur ; les billets seront délivrés seulement jusqu'à ce soit samedi, 6 heures, sans augmentation de prix.
Journal de Roanne, Roanne, 24 juin 1906, p. 3.
The Royal Vio de Cyprien Lacabane (< 4-18 novembre 1906)
Cyprien Lacabane installe son Royal Vio à Roanne en novembre 1906. L'article propose une partie du répertoire :
THE ROYAL VIO
Le grand cinématographe qui, par ses nombreuses visites à Roanne, a, pour ainsi dire, acquis droit de cité dans notre ville, continue le cours de ses soirées quasi triomphales.
Sous la direction la plus intelligemment ingénieuse, et qui sait l’art de plaire au public roannais, les programmes se suivent sans se ressembler autrement que par leur richesse et leur extrême diversité. Aussi, chaque vendredi, un succès toujours croissant accueille-t-il les dernières nouveautés.
Le programme de cette semaine nous promet des spectacles particulièrement variés, plus fertiles encore que les précédents en numéros sensationnels et rares.
C’est ainsi que les sujets les plus comiques, comme les Lèvres closes, Mon Chapeau, Madame Porte-Culotte, alterneront avec les belles vues des Rapides de la rivière Ozu, avec les hilarantes Mésaventures d’un Pantalon, la Tournée électorale, pleine de mouvement, de pittoresque et de vie, avec les prestigieuses magies de la Dernière Sorcière. Pour clôturer : l’Épopée napoléonienne et une quantité d’autres tableaux.
Journal de Roanne, Roanne, dimanche 4 novembre 1906, p. 2.
La concurrence entre les cinématographes est une chose fréquente, mais à Roanne, le plagiaire emprunte le nom du cinématographe en modifiant à peine l'orthographe : "Royal Bio" au lieu de "Royal Vio". Cyprien Lacabane va mettre un terme à cette concurrence déloyale :
Effets de concurrence.
Jaloux du légitime succès qu’obtient, à Roanne, le Royal-Vio, un établissement similaire a recouru à des moyens de concurrence plutôt singuliers.
Il a commencé par s’appeler Royal-Bio, et s’est ensuite offert le luxe de recouvrir, avec d’immenses affiches les affiches du Royal-Vio.
M. le directeur du Royal-Vio ayant menacé de porter plainte, des excuses lui ont été faites, et les déloyaux procédés ont pris fin.
D’ailleurs le Royal-Vio n’en a pas moins continué à obtenir, chaque soir, un succès éclatant.
Ce soir et demain clôture.
On regrettera à Roanne cet intéressant et sympathique établissement.
Journal de Roanne, Roanne, dimanche 18 novembre 1906, p. 2.
Le Royal Bio (<18> novembre 1906)
Profitant du succès du Royal Vio, un concurrent déloyal présente un autre appareil cinématographique sous le nom de "Royal Bio". Le responsable du Royal Vio va mettre un terme à la situation en menaçant son concurrent de poursuites :
Effets de concurrence.
Jaloux du légitime succès qu’obtient, à Roanne, le Royal-Vio, un établissement similaire a recouru à des moyens de concurrence plutôt singuliers.
Il a commencé par s’appeler Royal-Bio, et s’est ensuite offert le luxe de recouvrir, avec d’immenses affiches les affiches du Royal-Vio.
M. le directeur du Royal-Vio ayant menacé de porter plainte, des excuses lui ont été faites, et les déloyaux procédés ont pris fin.
D’ailleurs le Royal-Vio n’en a pas moins continué à obtenir, chaque soir, un succès éclatant.
Ce soir et demain clôture.
On regrettera à Roanne cet intéressant et sympathique établissement.
Journal de Roanne, Roanne, dimanche 18 novembre 1906, p. 2.
Le Royal-Eden (Grand Café, 25->25 novembre 1906)
Le Royal Eden, un cinématographe "perfectionné", s'installe au Grand Café vers la fin du mois de novembre 1906 :
AU GRAND CAFÉ
Ce soir, au Grand Café, débuts du Royal-Eden-cinématographe perfectionné. Séances tous les soirs.
Programme varié et choisi pour familles.
Prix d'entrée, 1 franc avec droit à une consommation de 0 fr. 30.
Journal de Roanne, Roanne, dimanche 25 novembre 1906, p. 3.
E.L.D., Roanne-Le Grand Café-Rue Nationale (c.1907)