La FÊTE du PORT
Malgré l’interdiction de la procession,- la plus grande animation n’a cessé de régner, hier, durant toute la journée, dans le quartier du Port. Aux abords de la basilique il y avait, selon la tradition, des maisons, des boutiques pavoisées d’oriflammes bleues, blanches ou roses, de drapeaux, do verdures piquées de fleurs artificielles, de tentures frangées d’or au chiffre de la Vierge, de guirlandes de gaze ou de papier, de lanternes vénitiennes que le vent bousculait. Il a fait hier, en effet, un vent fort désagréable qui soulevait des nuages de poussière que de légères ondées parvenaient difficilement à disperser.
Les camelots, marchands étalagistes, vendeurs de cierges, de médailles, de scapulaires, de chapelets, paraissaient plus nombreux que d habitude ; presque tous ont réalisé d’assez bonnes affaires.
A 9 heures du matin a eu lieu, à la basilique, une messe pontificale célébrée par l’évêque de Gap. Après cette cérémonie, à l’heure où devait s’organiser la procession interdite, le cardinal archevêque de Lyon, les évêques de Digne, Gap, Grenoble, Clermont, l'archevêque de Santa-Fé, les chanoines et curés des diverses paroisses, les élèves et les professeurs du grand séminaire se sont réunis sur le balcon du presbytère qui domine la cour, devant l’entrée de la Souterraine.
M. Belmont, évêque de Clermont prononce une courte allocution que l’on entend à peine ; l’archevêque de Lyon donne la bénédiction solennelle.
Tandis que le cortège regagne la basilique des cris de : " Vive le cardinal ! Vive N.-D. du Port ! "se font entendre. Les cris de " A bas la calotte ! " leur répondent.
Le Moniteur du Puy-de-Dôme, Clermont-Ferrand, 15 mai 1903, p. 2.