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M. Léon Gaumont, qui avait perdu un temps considérable à vouloir imposer un format spécial de pellicule (60 millimètres de large) adapté au chronophotographe Demenÿ qu'il construisait, tentait de reprendre son avance et tournait pour ainsi dire nuit et jour ; il réunit bien vite un répertoire extrêmement varié qui, à la fin de 1897, s'augmenta de tous les négatifs de Léar. Guillaume-Michel Coissac, Histoire du cinématographe des origines à nos jours, Paris, Éditions du Cinéopse/Librairie Gauthier-Villars, 1925, p. 388.
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Combien de films furent tournés par Léar avec la collaboration du Fr. Basile ? Une douzaine environ, dont l'Aveugle, l'Ordonnance, la Bataille d'oreillers, Toto aéronaute, l'Apprenti, l'Arroseur arrosé, réplique de celui de Lumière, mais en beaucoup mieux, etc. Ibid. p. 386.
Mon père [Maurice Champreux] a fait ses débuts sans lendemain d'acteur de cinéma dans un film d'Alice Guy intitulé Une bataille d'oreillers. Curieusement, c'est un souvenir qu'il avait complètement oublié et qui lui est revenu alors qu'il avait plus de quatre-vingt ans, un jour où nous parlions de ses débuts de cinéaste. Sur le terrain où, plus tard, ont été construits les studios Gaumont et qui avait été apporté en dot par madame Gaumont à son mari - et où se trouvent maintenant les studios de la télé - Alice Guy avait réuni devant une toile peinte, je pense, quelques gamins, sans doute les enfants Gaumont eux-mêmes, et ceux des amies de la famille. Le tournage s'était fait bien entendu en plein air et mon père, qui devait avoir cinq ou six ans à l'époque, se ressouvenait de son étonnement d'avoir à mettre une chemise de nuit au beau milieu de l'après-midi, d'avoir à se coucher dans un lit en plein vent et d'avoir à se battre à coups d'oreillers, sport qui était sans doute strictement interdit à la maison, sous les encouragements d'Alice Guy - dont il ne gardait aucun souvenir particulier- et des mères présente.
Marcel Oms, "Entretiens avec Jacques Champreux", Cahiers de la Cinémathèque, nº 48, Perpignan, 1987.
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