- Detalles
- Última actualización: 19 Julio 2024
- Visto: 6610
Rouget de l'Isle chantant la Marseillaise
1
Rouget de l'Isle chantant la Marseillaise
GAU 1898-11
Rouget de l'Isle chantant la Marseillaise
Reproduction du célèbre tableau représentant Rouget de l'Isle chantant pour la première fois son hymne national devant le maire de Strasbourg.
Les Marseillaises: étude
Les Marseillaises (1897-1911)
Jean-Claude SEGUIN
Claude Joseph Rouget de Lisle écrit le Chant de guerre pour l'armée du Rhin, à Strasbourg, dans la nuit du 25 au 26 juillet en 1872, alors que la France mène la guerre contre l'Autriche. Par la suite, elle prend le nom de Marseillaise et devient l'hymne national (14 juillet 1895). La Marseillaise va donner lieu à plusieurs vues dans les premiers temps du cinéma.
Rouget de l'Isle chantant la Marseillaise (Gaumont, 1898)
La première bande tournée -et conservée- relative à l'hyme national, La Marseille, figure au catalogue de la maison Gaumont sous le numéro 158. On trouve le titre dans la revue La Mise au point (novembre 1898). Les vues conservées pourraient ainsi correspondre à ce titre Gaumont d'autant plus que les autres éditeurs de films ne proposent de titre similaire. Un courrier de fonds Balissat révèle que la maison Mendel a commercialisé un titre très voisin Rouget de Lisle qui semble bien être cette vue. Toutefois, Mendel dans les catalogues de vues connues ne mentionne pas ce titre.
Georges Mendel, Facture à M. Belissat, Paris, le 28 janvier 1901
source: Fonds Balissat. Musée suisse de l'appareil photographique. Vevey
Ce qui pourrait attirer notre attention, c'est que la maison Mendel commercialise de nombreux enregistrements pour gramophone comme en témoigne le catalogue de 1901 où à la page 16 sont commercialisés deux enregistrements: La Marseillaise (nº 2312) et La Marseilleise suivie de L'Hymne russe (nº 2312bis). L'intérêt de Georges Mendel pour l'association du son et de l'image est à situer vers 1901 et il n'est pas à exclure qu'il ait utilisé des bandes préexistantes pour les combiner avec des enregistrements sonores. Mais il est peu douteux que la vue conservée ne soit pas une vue Gaumont. Si l'on ignore le nom du cinématographiste, l'inspiration de la bande se trouve dans le célèbre tebleau d'Isidore Pils, Rouget de Lisle chantant la Marseillaise pour la première fois à Strasbourg, chez le maire de Dietrich, le 25 avril 1792. On retrouve à la fois des éléments du décor et même certains des personnages comme Rouget de Lisle, la pianiste,, les spectateurs... La vue pourrait être classée dans la catégorie de l'époque des "vues historiques".
Isidore Pils, Rouget de Lisle chantant la Marseillaise pour la première fois à Strasbourg, chez le maire de Dietrich, le 25 avril 1792, 1849
© Musée historique, Strasbourg
La Marseillaise (Mendel, 1906)
En 1906, on trouve dans le répertoire Mendel, sous le numéro 504, le titre La Marseillaise. Il s'agit dans ce cas d'une vue parlante (ou chantante) dont Georges Mendel s'est fait une spécialité et il publie d'ailleurs plusieurs catalogues spéciaux. Il s'est attaché la collaboration de Jean Noté, en vogue à cette époque, qui va interpréter d'autres films dont Guillaume Tell. Dans ce cas, la reconstitution est plus élémentaire avec une toile de fond, un canon et l'interprète, vêtu de grenadier, fait son entrée avant d'interpréter la Marseillaise. Seuls quelques gestes rappellent la posture de Rouget de Lisle dans le tableau d'Isidore Pils. Cette version - également conservée - va connaître un réel succès.
La Marseillaise (Gaumont, 1908)
Dès 1905, la maison Gaumont va éditer de nombreuses phonoscènes qui vont connaître un importante diffusion. En [1908], elle édite le titre La Marseillaise qui va, en réalité reprendre le thème de la vue Rouget de l'Isle chantant la Marseillaise filmée en 1898. Si l'on constate quelques différences dans les décors et les personnages, pour l'essentiel la composition reste fidèle au tableau d'Isidore Pils et participe davantage de la vue historique.
La Marseillaise (Gaumont, 1911)
Trois ans plus tard environ, la maison Gaumont édite une nouvelle vue qui a le même titre La Marseillaise et qui porte le numéro 667. À la différence des deux premières vues Gaumont, l'inspiration n'est plus à trouver dans le célèbre tableau. Utilisant un cache ovale, ce que capte la phonoscène, c'est un groupe dont l'ogine populaire ne fait pas de doute. La composition est organisée autour de la figure centrale de l'interprète -dont on ignore l'idendité- que suivent les autres personnages.