Nous terminâmes notre voyage par une visite à Algésiras où avait eu lieu la conférence. Ce n'est pas là que j'aimerais finir mes jours. À la trattoria, le propriétaire fut très étonné de me voir refuser d'habiter la même chambre qu'Anatole. Mais insistait-il, "hay tres camas en el cuarto" (il y a trois lits dans cette chambre). J'obtins enfin la chambre à trois lits, mais, hélas, à un seul drap et Anatole s'en fut coucher ailleurs. Le lendemain on nous servit sur une nappe tachée de vin, un "café con leche" avec du beurre agrémenté d'une arête de poisson.Alice Guy, Autobiographie d'une pionnière du cinéma (1873-1968), Paris, Denoël/Gonthier, 1976, p. 95.