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Mis à jour : 1 octobre 2024
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Danses Gitanes
Le photogramme pourrait correspondre à l'une des deux vues Danses Gitanes
© Pathé-Gaumont Archives
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Danses Gitanes
GAU 1906-07
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Gaumont 1383 |
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Alice Guy ; Anatole Thiberville |
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C'est dans l'Albaicin, grâce à un guide recommandé par notre hôtel, que nous rencontrâmes le roi des Gitans. Grand, mince, plus très jeune, mais de belle allure, il était certes photogénique dans un pittoresque costume : hautes jambières boutonnées d'or, culottes, boléro et large chapeau mexicain ornés de galons multicolores et pomponné tout comme les ânes. Le guide nous servit d'interprète et le roi consentit, moyennant finance, à nous présenter à son peuple et à organiser des danses sur la musique des disques enregistrés par les ateliers de Belleville. Il nous conduisit à la Calle de Jesús où sa tribu qui, paraît-il, avait conservé son autonomie complète, vivait dans des habitations troglodytes, creusées au milieu de fourrés de cactus dans les contreforts de la Sierra Nevada dont la propreté parfait nous surprit. Ils avaient conservé leurs rites, leurs coutumes, se mariaient entre eux. Leurs costumes très différents de ceux des Espagnols, étaient originaux et ressemblaient étrangement à ceux des Indiens de la Floride. Presque tous les jeunes Gitans étaient beaux, d'une beauté à la fois dure et lascive. La douceurs des yeux bruns, voilés de longs cils était démentie par la cruauté du sourire découvrant des dents de carnivore. Leurs danses, dont l'immodestie ferait sourire les amateurs de danses modernes, me mirent cependant assez mal à l'aise. Les enfants, d'adorables bambins, nous offrirent de danser pour quelques sous les danses de leurs parents. Je déclinais l'offre, mais je dus accepter celle d'une vieille sorcière édentée qui insista pour me dire la bonne aventure, tout en me poussant vers les cactus aux épines menaçantes. Je déposai une pièce de monnaie dans sa griffe, elle marmotta quelques mots auxquels je ne compris rien, mais qui devaient être maléfiques car un décalage entre les disques et l'appareil de prise de vues rendit plusieurs de nos films inutilisables. Ce fut cependant le clou de notre voyage et quelques-unes de ces danses furent projetées à l'Hippodrome lorsque cette grande salle devint le Gaumont Palace pour les premières démonstrations du parlant. Alice Guy, Autobiographie d'une pionnière du cinéma (1873-1968), Paris, Denoël/Gonthier, 1976, p. 94-95.
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[06/11/1905]-11/1905 |
42 m |
4 |
Espagne, Grenade
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