À midi, le boulevard des Pyrénées est chargé de monde et le spectacle, d'en bas, est tort curieux de ce long cordon mouvant, ondulante, dont l'obscur raie d'un trait le clair des façades ou du ciel bleu.
Dans les lacets qui descendent, aux alentours de la gare, la foule est énorme, et s'étend sur l'avenue ; les photographes sont à leur poste, les uns en plein aire, les autres embusqués dans les guinguettes du coin pour happer au passage le monarque.
[...]
Le train arrive et s'arrête, le wagon réservé du roi se trouvant juste en face du salon de réception. Le roi, que l'on reconnaît aussitôt, descend, tandis que la musique militaire joue l'hymne suédois. Oscar II est de taille très élevée, de noble prestance : la tête est haute et fine, l'oeil vif, clair, la physionomie énergique et douce à la fois. On ne dirait jamais, tant il y a de verdeur et de force dans toute l'allure, que le roi est âgé de 70 ans. Le souverain est très simplement vêtu et de façon plutôt fantaisiste, chapeau mou, costume bleu foncé, belle rose rouge à la boutonnièe, une canne légère à la main, comme notre défut président Faure.
Le Patriote des Pyrénées, Pau, 11 avril 1899, p. 3.
