- Détails
- Mis à jour : 2 décembre 2023
- Affichages : 9426
PIROU
Historique
La production "Pirou" se déroule essentiellement sur deux étapes, avant et après février 1897.
La première étape (<juillet 1896-février 1897)
Les ateliers d'Eugène Pirou (5, boulevard Saint-Germain) comptent parmi leur personnel un photographe déjà connu Albert Kirchner et un courtier Paul Antelme, dont on peut situer l'arrivée au cours du second semestre 1896. Le premier, personnage quelque peu sulfureux qui a une pratique dans la photographie érotique (ou pornographique), semble bien avoir été le responsable principal de cette première production si l'on en croit Coissac:
En 1896, le photographe le plus considéré de Paris, le photographe des rois, comme on disait alors, Eugène Pirou, dont l'hôtel particulier du boulevard Saint- Germain n'est qu'une vaste antichambre, comme aussi ses salons de pose de la rue Royale, est gagné au cinéma par son nouveau chef-opérateur, M. Léar, précédemment attaché à la maison Ogereau [sic], installée sur ces grands boulevards où tout déjà est imprégné de la nouvelle merveille. Une série de poses plus ou moins risquées de nos plus jolies, sinon de nos plus grandes actrices, dont il a fait un album de « visions d'art », suggère à Léar l'idée d'un scénario accepté par Pirou. Ainsi fut réalisé le Coucher de la mariée, grand film de 60 mètres, dont le succès fut énorme.
Guillaume-Michel Coissac, Histoire du cinématographe des origines à nos jours, Paris, Éditions du Cinéopse/Librairie Gauthier-Villars, 1925, p. 384.
Les débuts de la production "Pirou" sont à situer à la fin du printemps ou au début de l'été de l'année 1896. Le photographe Eugène Pirou se lance dans l'aventure du cinématographe avec un appareil Joly du constructeur Henri Joly. Un accord est signé entre Pirou et Joly dès cette époque comme le signale un courrier adressé à Gaston Prinsac:
Par suite d'un traité spécial, la maison Pirou, 5, boulevard Saint-Germain, universellement connue pour ses travaux photographiques, est chargée de la fabrication des bandes destinées à nos appareils, ce qui est un gage de leur perfection, et nous aurons toujours des vues d'actualité et à bon marché.
Henri Joly, Lettre à Gaston Prinsac, Vincennes, 25 juillet 1896.
Henri Joly, Lettre à Gaston Prinsac, Vincennes, 25 juillet 1896
© Collection particulière
Au cours des mois qui vont suivre, 77 vues cinématographiques vont être filmées dont on connaît les titres grâce aux "paper prints" déposés le 4 février 1897 par Eugène Pirou (Registre du dépôt légal, Ye 79 BNF).
Pareil à Thémistocle, Léar sent sa quiétude troublée par les lauriers de Pirou. Une noble émulation s'empare de lui ; il appelle un ouvrier de Joly, M. Héry et, ensemble ils combinent un appareil de prise de vues et de projections pour lequel un brevet est pris le 8 janvier 1897.
Guillaume-Michel Coissac, Histoire du cinématographe des origines à nos jours, Paris, Éditions du Cinéopse/Librairie Gauthier-Villars, 1925, p. 385.
La seconde étape (février 1897-1900)
Après le départ d'Albert Kirchner et de Paul Antelme, il est probable qu'Eugène Pirou reprenne, pour une part au moins, la production des vues à son compte. C'est en tout cas ce que laisse entendre les sources journalistiques. Occasionnellement, Paul Boyer collabore avec lui (1900).