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- Última actualización: 30 Marzo 2021
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C'est papa qui a pris la purge
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C'est papa qui a pris la purge
Un petit garçon est malade. Le médecin lui prescrit une purge.L’enfant, subrepticement, donne son verre à son père. Celui-ci s’en va. En cours de route, il est forcé de faire quelques stations malodorantes. Ainsi, dans un parc, il est obligé de s’enfoncer dans un taillis derrière un banc sur lequel viennent s’asseoir deux amoureux lesquels s’enfuient bien vite indisposés par l’odeur. Au retour, le père force son garnement à ingurgiter sa purge.
Henri Bousquet, Catalogue Pathé, 1896-1906, Gif-sur-Yvette, 1996, p. 953
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1 | Pathé | |
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2 | n.c. | Max Linder |
3 | [1905] | |
4 | France |
Analyse
C'est papa qui a pris la purge : analyse
Le statut du film est assez particulier. Il ne figure pas dans les catalogues Pathé, mais une copie a été conservée dans la collection Joye au National and Television Archive à Londres (BFI) sous le titre allemand : Der Kleine Schlaumeier [Le Petit Malin]. On peut consulter les informations le concernant sur le site du BFI qui en offre le résumé suivant :
Boy tricks his father into drinking castor oil. The latter is obliged to defecate in a series of unlikely places, to the evident disgust of members of the Parisian public. A mother obtains from the chemist some castor oil for her young son. The latter switches cups at breakfast, so that his father unwittingly drinks the medicine. The father becomes distressed while detained by a friend in the street, then manages to find a lavatory. He next relieves himself in some bushes, to the consternation of a courting couple on a park bench; in a news vendor's stall; and finally in a mortar at the chemist's, where the mother has returned with the son (296ft).
Henri Bousquet en propose l'argument suivant :
Un petit garçon est malade. Le médecin lui prescrit une purge.L’enfant, subrepticement, donne son verre à son père. Celui-ci s’en va. En cours de route, il est forcé de faire quelques stations malodorantes. Ainsi, dans un parc, il est obligé de s’enfoncer dans un taillis derrière un banc sur lequel viennent s’asseoir deux amoureux lesquels s’enfuient bien vite indisposés par l’odeur. Au retour, le père force son garnement à ingurgiter sa purge.
Henri Bousquet, Catalogue Pathé, 1896-1906, Gif-sur-Yvette, 1996, p. 953.
Ce film soulève quelques interrogations. D'une part le titre - dont on ignore l'origine précise - n'est jamais présent dans la presse française de l'époque, contrairement au titre de Louis Feuillade, C'est papa qui prend la purge (Gaumont) avec George Monca qui est fréquemment cité. Dans une scène similaire, on peut voir que le décor et les personnages de C'est papa qui a pris la purge et de C'est papa qui prend la purge ne sont pas les mêmes.
C'est papa qui a pris la purge ([Pathé, [1905]) | C'est papa qui prend la purge (Gaumont, 1906) |
D'autre part le titre allemand Der Kleine Schlaumeier ne figure pas sur la base de données réalisée par Herbert Birett que l'on retrouve en ligne, The German Early Database et qui répertorie tous les films distribués ou diffusés en Allemagne entre 1895 et 1911. Ces éléments et le fait que les catalogues Pathé ne le répertorient pas laissent planer quelques doutes sur ses origines. Ce qui semble acquis, c'est que le personnage assis sur le banc ressemble à Max Linder. Il faut donc admettre que ce film a été diffusé sous un autre titre. Dans la mesure où il n'existe pas non plus de coïncidence entre son résumé et l'argument d'un autre film, on est en droit de se demander s'il appartient bien au répertoire Pathé, même si l'on peut apercevoir un " coq " dans le décor de l'une des scènes.
La datation reste également délicate. On peut toutefois remarquer que Max Linder n'a qu'un rôle très secondaire, ce qui plaiderait en faveur d'un tournage précoce, probablement en 1905. Un argument qui plaiderait en faveur de cette hypothèse serait la diffusion en Espagne d'un film dont le titre La buena purga [La bonne purge] renvoie directement au sujet du film, mais cela ne reste qu'un indice. Enfin, si ce film n'est pas cité par Max Linder, on pourrait y voir deux raisons : son rôle très secondaire et l'argument qui ne le met guère en valeur.