- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 4 mars 2023
- Publication : 25 mars 2015
PONTARLIER
Jean-Claude SEGUIN
Pontarlier, commune du département du Doubs, compte 7187 habitants (1894).
1897
Le Cinématographe Joly-Normandin (Hôtel de Ville, Salle des Portraits, 20-23 janvier 1897)
Une annonce dans un journal de Besançon nous informe de l'arrivée d'un cinématographe Joly-Normandin :
Projections photographiques. -
Les amateurs de projections animées vont être contents. Tous les soirs, à. huit heures, à la salle des Portraits, a lieu une grande séance de projections photographiques animées, par le cinématographe Joly-Normandin.
Dimanche, il y aura une matinée à prix réduit.
Ces séances, très intéressantes, ne coûtent qu'un modique prix d'entrée. Nous sommes persuadés qu'elles trouveront bon accueil auprès du public.
Le Petit Comtois, Besançon, 20 janvier 1897, p. 3
Les séances ont lieu à la mairie, dans la salle des Portraits, créée en 1836. Parmi les films de son répertoire, le propriétaire dispose d'une vue légère qui attire bien des spectateurs :
Projections.-La direction des projections photographiques animées ajoutera ce soir une nouvelle attraction à son programme : c'est la scène du " Coucher de la mariée "
Cette scène est en double vue. Elle aura certainement un grand succès.
Le Petit Comtois, Besançon, 23 janvier, p. 3.
Le Coucher de la mariée est une des vues animées les plus célèbres des premiers temps. Elle est due au photographe parisien Albert Kirchner. Quelle a été la réaction du public ? Nous l'ignorons, mais nous savons que ce type de vue soulève souvent la réprobation des secteurs les plus conservateurs de la société. Dans le Journal de Pontalvier, un autre article plus long indique que le responsable du cinématographe Joly-Normandin ne néglige pas, pour autant, le jeune public des écoles :
Le Cinématographe. — On nous écrit :
Inutile de faire l'éloge de l'appareil de cinématographie qui fonctionne depuis plusieurs soirées à la salle des Portraits, et qui donne l'illusion de la vie et du mouvement ; nous ne pouvons que retracer la devise qui figure au programme :
Ceux qui ne l'ont pas vu, viendront le voir,
Ceux qui l'ont vu, viendront le revoir,
Ceux qui ne l'ont pas vu n'ont rien vu,
La direction offrira, samedi à 8 heures du soir, une nouvelle vue, ayant la durée de trois vues ordinaires. Dimanche, à 6 heures et à 8 heures, séances de clôture.
Hier après midi et aujourd'hui, à 4 heures et demie, représentations spéciales pour les enfants des écoles communales. À cette occasion nous apprenons que M. le
maire, voulant que tous les enfants puissent bénéficier, à quelque classe de la société qu'ils appartiennent, de la récréation offerte, a délivré des cartes d'entrée à dix des meilleurs élèves de chacune des classes, désignés parmi les indigents.
Le Journal de Pontarlier, Pontarlier, 24 janvier 1897, p. 3.
Le geste du maire l'honore et fait aussi du cinématographe un enjeu plus social que d'autres formes de distractions. Pour sa part, une partie du produit des séances est reversé à " la cuisine populaire " :
Cuisine Populaire
Dons reçus pendant la semaine
[...]
Part du produit des séances de cinématographie : 17, 00 francs.
Le Journal de Pontarlier, Pontarlier, 31 janvier 1897, p. 2.
Le Cinématographe Joly de M. Froissard (Hôtel de Ville, Salle des portraits, 16-[18] juin 1897)
Le cinématographe Joly qui arrive à Pontarlier, en juin 1897, est la propriété de M. Froissard comme le signale la presse :
Cinématographe.-M. Froissard, directeur d'un cinématographe, système Joly, donne en ce moment quelques séances à l'hôtel de ville.
Le programme est des plus variés et à tous points très intéressant ; cela nous dispense de dire son succès.
Le Petit Comtois, Besançon, 18 juin 1897, p. 3.
Est-ce le même opérateur qui a déjà organisé des séances en janvier 1897 ? Rien de permet de le confirmer ou de l'infirmer. On peut par ailleurs être quelque peu surpris par ce retour du cinématographe Joly, lorsque l'on sait que cinq semaines auparavant, l'incendie du Bazar de la Charité, à Paris, est causé par le système d'alimentation d'un appareil de ce type. Cela ne semble pas avoir affecté, outre mesure, les affaires de M. Froissard. Grâce à un autre article, nous disposons d'une partie du répertoire du tourneur :
Cinématographe.-Depuis mercredi 16 courant, les Pontissaliens ont la bonne fortune de posséder le cinématographe Joly, qui donne chaque soir à l'hôtel de ville des séances vraiment intéressantes.
Les vingt-trois sujets de photographie animée, de grandeur naturelle, sont très curieux, surtout " La Charge de dragons ", " la Baignade des nègres " et " Une attaque nocturne " ; mais le plus joli numéro est certainement " La danse serpentine de Miss Esbrard ", dont les couleurs si variées rehaussent le charme.
Aussi chacun voudra-t-il voir ce merveilleux spectacle où, du reste, rien ne choque la morale.
La Dépêche républicaine de Franche-Comté, Besançon, 18 juin 1897, p. 3.
La remarque finale concernant la morale... fait écho curieusement à la présentation, en janvier, d'une vue, Le Coucher de la mariée qui n'est pas passée inaperçue... Si nous avons affaire au même propriétaire... peut-être fait-il amende honorable... M. Froissard ne semble être resté que peu de jours à Pontarlier.
1904
Le cinématographe de Louis Bracco (Fête, 4->4 juillet 1902)
Louis Bracco présente son cinématographe à l'occasion des fêtes de Saint-Pierre:
Lundi 4 juillet
[...]
Arènes faubouriennes, muséums d'oiseaux, gondoles, arrivée du grand cinématographe Louis Bracco, qui nous montrera cette année la guerre russo-japonaise, fil aérien, tirs, etc.
La Dépêche républicaine de Franche-Comté, Besançon, lundi 27 juin 1904, p. 2.