- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 27 septembre 2024
- Publication : 25 mars 2015
LA ROCHELLE
Jean-Claude SEGUIN
La Rochelle, ville du département de Charente-Inférieure (auj. Charente Maritime) (France), compte 26.800 habitants (1894).
1896
Le Cinographoscope de M. Briand (Place d'Armes, 14 août-20 septembre 1896)
Le cinographoscope à La Rochelle
Nous allons assister dans quelques jours à La Rochelle à des expériences sur le cinographoscope de MM. Pipon et Pressecq. C'est un appareil d'une grande simplicité qui permet de faire successivement toutes les opérations de la chronophotographie. On peut à l'aide de cet appareil photographier une scène sur un ruban de celluloïd, puis faire les épreuves positives, et enfin, projeter ces dernières à l'aide d'une lanterne de Molteni sur un écran placé à plusieurs mètres de l'appareil. De nombreux spectateurs aperçoivent alors la recomposition la plus saisissante des mouvements précédemment photographiés. Les magnifiques résultats que donne cet appareil tiennent en grande partie à ce que la pellicule ne se déroule pas d'un mouvement continu comme dans un cinétoscope. Elle est immobile pendant les 1/3 du temps. Si les images se succèdent à 1/15e de seconde et cela suffit chacune d'elles est visible pendant les 2/3 de cette durée, soit 2/45e de seconde; elle se meut pendant 1/45e de seconde, mais alors un écran la cache et l'image suivante vient se placer exactement à l'endroit qu'occupait la première.
Tel est à l'heure actuelle le dernier mot de la chronophotographie.
Le Courrier de La Rochelle, La Rochelle, 6 août 1896, p. 2.
Quelques jours plus, l'inauguration est annoncée:
PLACE D'ARMES
Ce soir vendredi 14 août 1896 à 8 h 1/2-Grand succès de l'Olympia de Paris,
PHOTOGRAPHIES ANIMÉES
Grandeur naturelle.-Par projections à la lumière électrique.
Prix des places : Premières (chaises) 1 fr..-Secondes 0 fr. 50.-Troisièmes 0 fr. 25 c.
Le Courrier de La Rochelle, La Rochelle, dimanche 16 août 1896, p. 3.
La presse va amplement couvrir l'événement:
Le cinographoscope.
Une foule nombreuse se presse chaque soir dans la coquette loge, pour assister aux séances de photographies animées. L'appareil qui sert à ces projections porte le nom de Cinographoscope. Il est dû aux inventions des infatigables chercheurs, MM A. et J. Pipon, frères, et Pressecq, de Paris. Nous ne tenterons point, aujourd'hui, d'en donner description complète. Il n'est certainement pas un de nos lecteurs qui ne la connaisse, pour l'avoir lue quelque part, car elle a fait le tour de la presse. Qu'il nous suffise donc de les engager à aller voir les photographies animées. Ils seront sûrs de passer 25 minutes des plus agréables, en assistant à un spectacle intéressant et instructif. Parmi les vues, qui changent à chaque représentation, citons : "Le train arrivant en zone de Passy", ''La partie de cartes", "Le défilé de quatre batteries d'artillerie à la revue du 14 juillet, à Clermont-Ferrand", "La partie de canot", "Le surpris", etc. Nous avons eu, récemment encore, l'occasion de voir, à Paris, le cinématographe Lumière et cela nous permet de pouvoir constater la marche irréprochable de l'électricité qui sert à la projection des photographies animées que nous montre tous les soirs M. Briand.
Crispin.
La Charente inférieure, La Rochelle, 19 août 1896.
L'Écho rochelais consacre un très long article à ces photographies animées:
LA PHOTOGRAPHIE ANIMÉE À LA ROCHELLE
Tous ceux qui sont allés soit à Paris, soit à l'exposition de Bordeaux, ne sont pas revenus sans être frappés par cette merveille absolument nouvelle de la synthèse des mouvements obtenus par Edison à l'aide d'un instrument qu'il a baptisé du nom de Kinétoscope.
On sait qu'en se penchant sur une boîte, le spectateur voit défiler sous ses yeux une série de photographies mues avec une rapidité extrême par un courant électrique et qui lui représentent un à un tous les mouvements d'une scène, figurant d'une manière parfait ce qu'on pourrait appeler une image animée.
A la vérité l'inventeur américain n'a fait qu'appliquer un principe dont la découverte est due à notre savant compatriote, M. Marey, membre de l'Académie des Sciences.
L'invention d'Edison vient de subir une amélioration considérable de la part de nombreux constructeurs français qui se sont mis sérieusement à l'œuvre et sont parvenus à présenter au public les appareils pour la projection animée qui déjà, pour le moment, quoique l'invention n'existe que depuis 6 mois, sont arrivés à une bonne perfection. -Ainsi le «Cinographoscope» que nous avons été à même d'apprécier depuis quatre jours, en notre ville, réunit toutes les qualités accessibles à la chronophotographie. -Cet appareil, dû aux inventions de MM. A. et J. Pipon frères et Pressecq, de Paris, chercheurs infatigables, peut se comparer à une sorte de lanterne magique, projetant sur une surface parfaitement blanche, au profit d'une assistance entière, la série des photographies agrandies 8 à 10.000 fois, que le Kinétoscope ne présentait qu'à l'état minuscule et pour une seule personne à la fois.
Le sentiments que l'on éprouve devant ces images qui offrent le spectacle de la vie même, est celui d'une stupeur mélangée d'admiration pour le génie humain.- Le Cinographoscope est donc un instrument merveilleux qui ne peut qu'intéresser tout le monde en général, car devant un semblable résultat : voir courir et marcher ses semblables, voir les trains en marche à toute vitesse et qui, par leur mouvement en avant semblent sortir du cadre pour venir vous écraser, voir des voitures se diriger dans tous les sens, etc., etc., n'est-ce pas ce spectacle sérieux et instructif?
Samedi et dimanche on se bousculait pour entrer dans la coquette salle des photographies animées, ornée de magnifiques épreuves de marines et monuments divers et nous avons pu constater la présence de nombreuses notabilités de notre ville.
La direction cherche de plus en plus à se surpasser et elle ne néglige aucune occasion de satisfaire le public.
Au programme des huit vues, changeant à chaque représentation, nous avons remarqué un réel progrès dans le choix des tableaux, tels que: "Le train arrivant en gare de Passy", ''La partie de cartes", "Le défilé de quatre batteries d'artillerie à la revue du 14 juillet, à Clermont-Ferrand", "La partie de canot", etc.
C'est un spectacle très instructif et très intéressant, accessible à toutes les familles.
Constatons aussi la marche irréprochable de l'électricité qui sert à la projection, c'est-à-dire à agrandir 10.000 fois en surface les petites photographies de 2 centimètres sur 3 qui ont enregistré le mouvement à raison de 19 à 25 épreuves à la seconde.
La place d'Armes en profite, car tous les soirs ce n'est qu'un éblouissement de lumière.
Les nombreuses séances des Photographies animées durent environ 20 à 25 minutes, et cela de 8 heures à 11 heures du soir. Le public peut donc s'y rendre sans préjudice de l'emploi de ses soirées, soit en allant au Mail, ou en revenant Quoi de plus agréable?
X.
L'Echo rochelais, La Rochelle, mercredi 19 août 1896, p. 2.
À son tour, Le Courrier de La Rochelle donne une description très détaillée du nouveau spectacle:
LE CINOGRAPHOSCOPE
Un spectacle des plus intéressants et qui obtient un vif succès à la Rochelle est celui des Photographies animées. L'établissement est installé sur la place d'Armes. C'est un salon très coquettement et très commodément aménagé. Il a été construit par M. Cardinal et décoré par M. Onillon. Le cadre est digne de la merveille scientifique qui s'y déroule.
Rien de plus curieux que ces nouvelles projections qui, au lieu d'une image froide et inerte, présentent sur un écran l'aspect de la vie elle-même, une scène quelconque reproduite avec son mouvement, son animation si grande soit-elle, et en même temps avec la fidélité de la photographie.
Parmi les scènes très heureusement choisies que nous avons vues, nous pouvons citer :
La Place de la Bastille, avec ses piétons allant et venant, ses tramways, ses fiacres, ses voitures commerciales sur lesquelles on peut aisément lire les inscriptions de réclames.
La Partie de canot. Pendant que les rameurs dirigent l'embarcation, un individu se jette à l'eau et tire sa coupe.
Bébé jouant avec des chiens. Tableau animé et charmant.
L'arrivée d'un train en gare avec sa cohue de voyageurs courant et se bousculant.
Une rixe entre joueurs, qu'un tiers calme en les inondant d'un seau d'eau dont on voit les gouttelettes s'éparpiller.
Une revue d'artillerie.
Un panorama en chemin de fer.
Une scène de jardinier surpris au moment où il saisit et boit une bouteille de vin.
L'effet produit est charmant.
Disons maintenant de quelle façon est résolu ce miracle qui consiste à donner à des photographies projetées sur un écran l'illusion de la vie.
Nous supposons qu'un millier de photographies environ d'une même scène ont été prises à un intervalle de temps constant qui est croyons-nous, un quarante-cinquième de seconde. Ces mille photographies réduites ont été tirées les unes au-dessous des autres sur une bande de celluloïd de 30 mètres de long.
Mettez cette bande devant la lentille d'un puissant appareil de projection ; faites la dérouler par un mécanisme d'horlogerie avec une vitesse calculée de telle sorte que, lorsque la 150me photographie, par exemple, est projetée sur l'écran, l'impression produite sur la rétine par la 149me ne soit pas encore dissipée (cette persistance est d'environ un dixième de seconde). Alors la succession des diverses photographies nous échappe ; il s'établit par illusion entre elles une continuité ; nous croyons regarder une unique projection.
L'appareil projecteur agrandit la petite photographie de la bande celluloïde dix mille fois en surface. Le tableau vivant sur l'écran qui reçoit la projection ne mesure pas moins de 2 mètres 50 sur 1 mètre 50.
Le cinographoscope est un perfectionnement du cinématographe de M. Lumière ; il donne le· mouvement vrai des personnages, des voitures, des trains de chemin de fer. L'allure des acteurs et des objets mobiles dans les premiers appareils plus rapide que nature, cela détruisait un peu l'illusion.
C'est, nous le répétons, un spectacle du plus haut intérêt, et nous ne saurions trop engager nos concitoyens, à passer chaque soir une demi-heure dans la coquette loge établie sur la place d'Armes.
Le Courrier de La Rochelle, La Rochelle, jeudi 20 août 1896, p. 2.
Un troisième périodique local n'est pas en reste avec un article particulièrement développé:
LES PHOTOGRAPHIES ANIMÉES
Silencieux comme des enfants à qui l'on va montrer la lanterne magique, recueillis comme des spirites autour d'une table tournante, jeunes et vieux, grands et petits, élégantes en toilettes claires, gentlemen à la boutonnière fleurie, se pressent dans la petite salle où le cinématographe donne ses séances. Chut ! L'incantation commence. Le mystérieux appareil se déroule avec son tic-tac de machine à coudre emportée, et l'image s'anime.
La première impression est de stupeur. Vraiment, avant d'avoir vu, songeons nous au zootropes, aux gyroscopes, à ces jouets de notre enfance où, à travers des fentes éclairées, nous regardions le clown lancer sa balle, le chien traverser un cerceau. Dans ces premiers essais de figures animées, une seule scène entrait en mouvement et, sans changer de place, recommençait indéfiniment le même geste, tant que tournait l'appareil.
C'est, avec infiniment plus de perfection, l'impression de certaines vues du cinématographe: Querelle enfantine, par exemple où deux personnages restent sous nos yeux pendant toute la durée du tableau, avec un petit nombre de gestes et d'attitudes. Mais pour les scènes qui, au lieu d'être préparées, posées par l'artiste, sont prises sur le vif, du milieu d'une foule, dans une gare, sur un terrain de manœuvres, il est impossible de s'en faire la moindre idée sans les avoir vues. Un train pointe à l'horizon. Nous nous figurons très bien la machine, grossissant à vue d'œil, arrivant sur nous comme l'éclair et s'arrêtant juste en face de la gare. Ce sont les combinaisons prévues d'éléments comme l'action mécanique, recommencée cent fois sous nos yeux et dans les mêmes conditions, par la même machine. Mais voilà tout à coup des éléments nouveaux qui paraissent : un employé surgit et court ouvrir les portières ; des voyageurs descendent, réajustent leurs bagages, en un mot exécutent des mouvements qui ne pouvaient être prévus, parce qu'ils sont entièrement volontaires, commandés par des pensées humaines, par des manifestations d'intelligence et de libre arbitre. Dès lors, nous sortons des automates, si parfaits soient-ils, pour trouver la vie, avec sa diversité infinie de manifestations, aussi impossibles à prévoir que les pensées secrètes qui les déterminent.
Voilà pourquoi de toutes les inventions modernes, celle-ci est la plus surprenante, la seule qui nous trouble jusqu'à l'âme. Pour la première fois nous assistons à une synthèse, même imparfaite, de la vie et du mouvement, et le merveilleux appareil n'est encore qu'à son aurore. Attendons quelques années. La photographie des couleurs viendra s'y joindre, le phonographe donnera le bruit, l'illusion sera complète.
Et si, poursuivant ce rêve scientifique, nous songeons au moment où les rayons X arrivent à reproduire la mystérieuse fonction de la pensée, nous pourrons nous représenter dans quelques centaines d'années le cerveau d'un homme de génie projeté sur l'écran du cinématographe. Alors, toutes ces images insaisissables, les idées si belles, si divines qu'elles sont impossibles à traduire par le langage, apparaîtront toutes ivres aux regards éblouis, et, au lieu du livre écrit, pauvre papillon misérablement épinglé sous verre, c'est l'insecte radieux, la pensée immortelle, qui s'envolera devant nous en pleine lumière avec ses ailes humides de rosée et du baiser des roses.
Henri CLOUZOT.
L'Echo rochelais, La Rochelle, samedi 22 août 1896, p. 3.
À la fin du mois d'août, le départ est annoncé:
PLACE D'ARMES
Tous les soirs, à 8 heures précises
GRAND SUCCÈS
Les Séances de Photographies Animées
GRANDEUR NATURELLE
Par projections à la lumière électrique
Prix des Places:
Premières, 1 fr.; Secondes, 50 c.; Troisièmes, 25 c.
La Direction, ayant traité pour une autre ville, engage le public à venir promptement se rendre compte des résultats merveilleux obtenus dans cette branche de la science photographique.
ENCORE HUIT JOURS SEULEMENT !
L'Écho rochelais, La Rochelle, samedi 29 août 1896, p. 3.
Peu après sont annoncées de nouvelles vues:
UNE AGRÉABLE SURPRISE
C'est bien simple et tout le monde peut en profiter, c'est absolument à la portée de toutes les bourses. Mais il faut se hâter.
Il s'agit des photographies animées, organisées d'une façon irréprochable en notre ville de la Rochelle, et qui vont bientôt nous quitter.
Nous avons été des fervents admirateurs de cette invention stupéfiante, plus de trente vues différentes ont passé sous nos yeux, nous ne pouvons qu'en constater les effets admirables et étonnants, mais ce qui nous a le plus surpris, c'est un nouveau tableau d'un effet des plus agréables et qui constitue cette «surprise» annoncée plus haut.
On peut dire que c'est le «bouquet» de ces représentations si intéressantes et que tous peuvent venir admirer. Nous voulons donc engager nos lecteurs à se presser et à venir voir en foule une Danse du Moulin-Rouge de Paris, exécutée par deux danseuses célèbres. Rien n'est plus vrai, plus gracieux et plus intéressant.
Et dire qu'il n'y en a plus que pour huit jours!
L'Echo rochelais, La Rochelle, mercredi 2 septembre 1896, p. 2-3.
Vers la mi-septembre, un nouveau programme est proposé:
PLACE D'ARMES
Tous les soirs, à 8 heures précises
GRAND SUCCÈS
Les Séances de Photographies Animées
GRANDEUR NATURELLE
Par projections à la lumière électrique
Un réel changement
Oui ! c'est un réel changement qui existe dans le programme des photographies animées, et cela jusqu'après les fêtes qui vont être provoquées par l'arrivée du président de la République.
Le Directeur, qui revient de Paris, nous apporte une série de tableaux absolument étonnants et qui paraîtront dès ce soir au programme. En voici les titres :
1º Une reprise de sauteur par un capitaine écuyer de l'école de Saumur.
2º Les Laveuses Soudanaises.
3º La mer sur les rochers à Fouras.
4º Corvées militaires (fourrage et paillasses).
5º La Foule sur la pelouse à Auteuil (jour du Grand Prix).
Ces vues sont toujours accompagnées du Train en gare de Passy, du Panorama pris par la portière du train en marche, de la Danse du Moulin-Rouge, vues absolument fondamentales.
Nous engageons donc vivement nos lecteurs à venir en foule pour admirer ces nouvelles projections qui sont admirables, étant donné aussi les modifications progressives et importantes que vient de subir l'appareil.
Le programme étant affiché à la porte de la coquette salle des Photographies animées, il est facile de se rendre compte sérieusement de ce que nous sommes heureux de porter à la connaissance du nombreux public qui a été jusqu'ici très amateur de ces résultats scientifiques qu'on est tenté de venir admirer vingt fois plutôt qu'une.
En résumé, se hâter, et ne pas oublier que la date du 20 courant, jour de clôture, est tout à fait irrévocable.
Le Courrier de La Rochelle, La Rochelle, dimanche 13 septembre 1896, p. 3.
La clôture est finalement annoncée à la mi-septembre:
Nota.-La clôture définitive aura lieu le Dimanche 20 Septembre, après le passage de M. le Président de la République.
L'Écho rochelais, La Rochelle, mercredi 16 septembre 1896, p. 3.
PLACE D'ARMES
Tous les soirs, à 8 heures précises
GRAND SUCCÈS
Les Séances de Photographies Animées
GRANDEUR NATURELLE
PAR PROJECTION À LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
De mieux en mieux.
N'est-ce pas vouloir arriver à la perfection en agissant comme le fait le directeur des Photographies animées, si connues en notre ville ?
Ainsi, nous avons la satisfaction d'annoncer à nos lecteurs que la ville de la Rochelle va être la première en province à posséder environ 7 vues locales qui vont paraître samedi et dimanche prochains, sur le tableau de projection avec toute l'animation qu'elles comportent ; l'effet en est des mieux réussis et des plus saisissants, et nous pouvons dire que tout Rochelais qui manquera de profiter d'une semblable occasion perdra certainement une réelle satisfaction.
Voici les listes des tableaux ; que nos lecteurs veuillent bien en juger :
1e. Les forges et chantiers de l'usine Decout-Lacour;
2e. Le déchargement des bateaux de vase (grue tournante) ;
3e. Arrivée en omnibus à l'hôtel du Commerce ;
4e. Sortie d'un transatlantique du port de la Pallice ;
5e. Bébés s'amusant à mer montante à Fouras ;
6e. Sortie des ouvriers de l'arsenal à Rochefort ;
7e. Déchargement de bois d'un bateau dans le bassin n°3, à Rochefort.
Ceci indépendamment des vues nouvelles déjà publiées.
La fin va donc couronner l'œuvre ; on ne saurait trop se hâter, car la clôture définitive est annoncée pour dimanche ou lundi 20 et 21 courant.
PRIX DES PLACES : Premières, 1 franc ; Secondes, 50 centimes ; Troisièmes, 25 centimes.
Le Courrier de La Rochelle, La Rochelle, dimanche 20 septembre 1896, p. 2.
1904
Le Cinématographe du Théâtre de l'Art Nouveau (1-8 juillet 1904)
C'est de la foire de Saint-Jean-d'Angély qu'arrive le Théâtre du l'Art Nouveau, l'établissement de M. Van Langendouck. À La Rochelle la foire du 1er juillet dure huit jours. Le Théâtre de l'Art Nouveau est l'une des baraques les plus appréciées :
Le Théâtre de l'Art Nouveau ne peut qu’attirer le public ; ses attractions sont, en effet, fort attrayantes.
Ethéréa, la femme volante, est un problème des plus charmants.
Ramilda, la voyante, se livre à des divinations tellement étranges, qu’elle devient un gros sujet d’étonnement pour les personnes sceptiques et incrédules.
Le cinématographe, sans aucune trépidation, présente les premiers événements de la guerre russo-japonaise et de nombreux tableaux comiques.
L'Écho rochelais, La Rochelle, 2 juillet 1904, p. 3.
M. Van Langendouck et le Théâtre de l'Art Nouveau quittent La Rochelle pour une destination inconnue.
1905
Le Palais des Nouveautés (Place d'Armes, [1er]->6 juillet 1905)
À l'occasion de la foire du 1er juillet, le Palais des Nouveautés s'intalle sur la place d'Armes :
La foire. — Cette année, peu d’attractions s’installeront sur la place d’Armes : Music-hall Vernassier ; Cirque de singes, chiens, chèvres et petits chevaux ; Ménagerie Poisson ; Palais des nouveautés (cinématographe) ; Galerie statuaire; Arène de Raoul le Bordelais et manège Gauffriaud.
La galerie des halles construite pour les marchands est placée en bordure de la station des tramways et est moins longue que les années précédentes.
L’an dernier, la foire a rapporté à la Ville 7019 fr. 45 et a nécessité une dépense de 2.645 fr. 55.
En août et en septembre nous aurons la visite de Buffalo, du cirque Rancy et du cirque national Suisse.
L'Écho rochelais, La Rochelle, 24 juin 1905, p. 2.
Le Théâtre Vernassier (Place d'Armes, [1er]->6 juillet 1905)
À l'occasion de la foire du 1er juillet, Louis Vernassier, en provenance de la foire de Saint-Jean-d'Angély, s'installe sur la place d'Armes:
La foire. — Cette année, peu d’attractions s’installeront sur la place d’Armes : Music-hall Vernassier ; Cirque de singes, chiens, chèvres et petits chevaux ; Ménagerie Poisson ; Palais des nouveautés (cinématographe) ; Galerie statuaire; Arène de Raoul le Bordelais et manège Gauffriaud.
La galerie des halles construite pour les marchands est placée en bordure de la station des tramways et est moins longue que les années précédentes.
L’an dernier, la foire a rapporté à la Ville 7019 fr. 45 et a nécessité une dépense de 2.645 fr. 55.
En août et en septembre nous aurons la visite de Buffalo, du cirque Rancy et du cirque national Suisse.
L'Écho rochelais, La Rochelle, 24 juin 1905, p. 2.
Un autre article offre des informations complémentaires:
THÉÂTRE VERNASSIER
Ce théâtre qui fait ses débuts ce soir sur le champ de foire est un établissement des plus confortables ; son installation électrique est des plus belles.
La Direction se propose de donner quelques représentations sensationnelles et, sa réputation bien établie, les succès qu’elle remporte dans toutes les villes où elle séjourne, le choix des artistes, sont de sûrs garants qu'il y aura un réel plaisir à y assister.
On peut citer entre autres: la célèbre voyante Isoline, une devineresse dont les expériences vraiment extraordinaires captivent et étonnent; son succès à la Scala a été retentissant.-Le jongleur mondain Cairolie est d'une habileté surprenante et toujours applaudie.-Les Vernabins sont des excentriques musicaux qui font rire aux larmes. Avec la pantomime lumineuse féerique, il faudrait encore citer tous les programmes variés de ce théâtre qui retrouvera à La Rochelle son succès habituel. Nous en reparlerons.
Le Courrier de la Rochelle, La Rochelle, dimanche 2 juillet 1905, p. 1-2.
Grâce à un autre article publié quelques jours plus tard, nous en savons un peu plus sur le Théâtre Vernassier:
Théâtre Vernassier
Voici un théâtre qui est fidèle à sa devise. Dans une installation confortable, avec un très bel éclairage électrique il donne des représentations des plus attrayantes avec une troupe de choix; aussi, comme le disent les programmes, la réclame se fait tout naturellement pour lui par la foule des spectateurs qui sont toujours satisfaits.
La dextérité de l’habile prestidigitateur Addo est merveilleuse et le sujet qu il présente pour ses expériences magnétiques et de transmission de pensée Mlle Isoline, étonne par la rapidité et la sûreté de ses réponses, de ses interprétations, de ses étonnantes lectures.
On applaudit et on rappelle sur la scène le jongleur mondain Cairoli, pour lequel l’équilibre n’a pas de secrets ni de difficultés et qui manie tous les objets avec une étonnante virtuosité ; ses jeux icariens n’ont pas moins de succès.
Une pantomime musicale, où M. Vernassier joue un rôle de dame avec un remarquable naturel, produit les instruments les plus inattendus, les plus invraisemblables, en même temps que des musiciens exécutants de réel mérite.
Une danse mystérieuse termine là représentation et laisse les spectateurs sous l’impression des effets féeriques que peut fournir l’électricité.Ce théâtre conservera sa bonne réputation car il tient tout ce qu’il promet.
Le Courrier de La Rochelle, La Rochelle, 6 juillet 1905, p. 3.
Le Grand Cinématographe Américain (Théâtre, 18-19 novembre 1905)
Un Grand Cinématographe Américain circule en Charente à la fin 1905 et au début 1906. Il est la propriété de M. Hermand. Il est possible que ce soit lui qui présente l'appareil en novembre, à La Rochelle, mais l'article de presse reste très vague :
Demain samedi, à 8 h. 1/2, et dimanche, à 3 heures et à 8 h. 1/2, représentations du grand cinématographe américain, avec une nouvelle machine parlante fonctionnant exclusivement à l’électricité. Nous n’entreprendrons pas de reproduire ici la liste des tableaux que fait défiler devant les yeux de ses spectateurs le grand cinématographe ; nous indiquerons seulement qu’il ne faut pas confondre ce cinématographe avec les appareils similaires. Celui qui fonctionnera au théâtre de La Rochelle fera défiler chaque partie du programme sans aucun arrêt, avec une netteté et une fixité absolues. La durée de la séance est de 2 h. 1/2.
L'Écho rochelais, La Rochelle, 18 novembre 1905, p. 3.
La discrétion du journaliste est évidemment, en l'occurrence, bien regrettable, car nous aurions aimé savoir quels ont été les films présentés. Le forain/tourneur et son appareil cinématographique ont dû continuer leur route...
1906
Le Grand Cinématographe Américain de Lucien Hermand (Théâtre, 10-25 mars 1906)
C'est dans L'Écho rochelais que l'on apprend la venue prochaine du Grand Cinématographe Américain, annoncé pour les 24 et 25 février (L'Écho rochelais, La Rochelle, 24 février 1906, p. 3), et qui est déjà connu des Rochelais :
Cinématographe. —Au Théâtre, demain samedi, à 8 h. 1/2, et dimanche, à 3 heures et à 8 h. 1/2, représentation du cinématographe américain avec machine parlante.
C’est la seconde fois que cette attraction est établie au Théâtre de La Rochelle ; lors des premières représentations, données devant des salles combles, tout le monde s'était plu à admirer l’intérêt, la netteté et la fixité des projections.
L'Écho rochelais, La Rochelle, 10 mars 1906, p. 2.
Aucune autre information avant le geste généreux de Lucien Hermand, à la suite de la catastrophe minière de Courrières, survenue le 10 mars 1906, qui va faire plus de mille victimes :
Pour les familles des victimes de la catastrophe de Courrières. — Nous avons reçu de la Mairie la note suivante : Pour remédier dans une bien faible mesure aux terribles misères que va entraîner l’épouvantable catastrophe qui vient de frapper la population minière du Pas-de-Calais, M. Hermand, directeur du grand Cinématographe américain, a offert gracieusement son concours à la Municipalité pour donner, jeudi 15 mars, une représentation cinématographique dans la salle du théâtre. La Municipalité s’est empressée d'accepter cette proposition. Le produit de la recette, faite par les soins de l’Administration municipale, sera exclusivement destiné à secourir les familles des victimes. D'autre part, la Société Symphonique, pour ne causer aucun préjudice à cette représentation, a bien voulu remettre son cinquième concert à une date qui sera ultérieurement fixée. Nous engageons vivement nos concitoyens à participer à cette œuvre de charité en se rendant en grand nombre à l’appel de la Municipalité. Ils auront d'autant moins lieu de le regretter que tout en contribuant par leur obole à adoucir la misère d'un si grand nombre de veuves et d'orphelins, ils seront assurés de passer une charmante soirée. Le brillant succès obtenu jusqu’à ce jour par M. Hermand en est le plus sûr garant.
L'Écho rochelais, La Rochelle, 14 mars 1906, p. 3.
Les manifestations de solidarité ne sont pas exceptionnelles et les responsables de cinématographes en ont organisé de nombreuses. La soirée a été un succès comme l'indique l'entrefilet suivant :
La représentation cinématographique organisée, hier soir, au théâtre, par la Municipalité, au profit des familles des victimes de la catastrophe de Courrières, a rapporté huit cents francs.
L'Écho rochelais, La Rochelle, 17 mars 1906, p. 2.
Dernière annonce du Grand Cinématographe Américain de Lucien Hermand.
The Stinson Bio de René Fossembas (Théâtre, 24 mars 1906)
René Fossembas inaugure ses séances cinématographiques avec The Stinson Bio le samedi 24 mars au Théâtre :
Cinématographe. — Au théâtre, samedi prochain, à 8 h. 1/2, et dimanche, à 3 heures et à 8 h. 1/2, représentations de The Stinson Bio, grand cinématographe américain.
Parmi les projections qui seront faites au cours de ces représentations citons : Contre-torpilleur luttant contre la tempête, un hiver en Suisse, le voyage du président Loubet en Espagne, la coupe Gordon-Bennett 1905 en Auvergne.
Prix des places : 2 fr. 50, 2 fr., 1 fr. 50, 1 fr. et 0 fr. 50. Le bureau de location est ouvert.
L'Écho rochelais, La Rochelle, mercredi 21 mars 1906, p. 2.
Certaines vues proviennent du catalogue de la maison Gaumont. Le responsable semble avoir mis un terme à ses représentations le 25 mars et se dirige vers Rochefort-sur-mer.