Antonio LOZANO
( Madrid, 1877-1918)
Jean-Claude SEGUIN VERGARA
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Antonio Lozano, né à Madrid, en novembre 1877, est le fils d'un industriel, propiétaire d'une huilerie-savonnerie à Madrid. C'est l'homme de cirque Thomas Hassan qui le remarque et lui conseille de commencer une carrière d'acrobate. Il fait déjà partie de la troupe du cirque Rancy (Lyon), en 1897, où il fait équipe avec son mentor:
Lyon. - CIRQUE RANCY [...] Félicitations en bloc à Master Woodson, voltigeur endiablé ; aux Cianchi ; aux inséparables Niny et Avérino (Auguste), sans oublier Hassan et Antonio et leur numéro le chien caniche.
La Lanterne, Le Supplément, Paris, 24 avril 1897, p. 4
Il intervient dans la vue Lumière (nº 466) L'Homme-chien. Dès 1898, il fait déjà équipe un autre clown, Orlando Averino: "Averino et Antonio sont de bons sauteurs" (L'Art lyrique, Paris, 25 décembre 1898, p. 12). C'est à Paris, au cirque Médrano, à partir de1902, que les deux artistes vont se faire reconnaître, dans des numéros comme La Statue, Les Gâteaux, Les Tribulations d'une nounou, Les Frères casse-pied, Le Départ pour la Russie, La Guêpe... L'un de ces numéros pourrait avoir été joué pour la vue Pathé nº 634, Les Clowns Averino et Antonio:
Puis voici Averino et Antonio, franche gaité méridionale dans l'enterrement du chien... chien qui renait de ses cendres après avoir sauvé des flammes le gosse à Gugusse et avoir été pleuré par sa veuve, caniche au long voile.
L'Universel, octobre 1904, p. 515
Antonio Lozano (1877-1918) et Orlando Averino (c. 1870-?), c. 1902-1906
© Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée
Après son mariage, Antonio Lozano, qui souhaite être reconnu à sa juste valeur, quitte son partenaire Orlando Averino Le duo se sépare en 1905-1906, et le clown "Antonio" continue une carrière en solo. En 1908, il intervient, en "chien antipolicier", dans Paris-Voyeur, au Parisiana. Il reforme une équipe avec le clown C.-W. Ilès, et font une tournée triomphale en Suède. Engagés au Cirque Médrano à leur retour, il font équipe jusqu'en 1914, puis, après une brève séparation, se retrouvent avant d'être séparés définitivement par la guerre. Antonio Lozano est alors engagé au Nouveau Cirque avec le clown Cairoli, son nouveau partenaire avec lequel il se retrouve dans la fantaisie-bouffe Antonio toréador (1916), dans Le Mariage de Cairoli (1916), dans Claudius à Paris (1916), en professeur de chorégraphie, dans la "fantaisie nautique" Antonio détective (1916).
Le Jounal, Paris, 8 octobre 1916, p. 4
Il intervient également, en 1917, toujours au Nouveau-Cirque, dans les Aventures de Moriss. Le critique Henri Dargès lui consacre quelques lignes dans l'hebdomadaire La Rampe :
Les deux clowns populaires sont aujourd'hui : Little Ilès et Antonio. Little Ilès est alerte et finaud, il reprend la tradition des clowns d'antan qui, entre deux farces pontuées de giroflées, jetaient au public des lazzi narquois sur la politique et les menus faits et gestes de l'actualité. Antonio est d'une bouffonnerie divertissante. Il se palît à feindre un idiotisme doublé de malice qui lui assure des effets irrésisitbles. Antonio a hérité de la popularité de Chocolat.
La Rampe, nº 105, 28 février 1918, Paris, p. 7
Antonio Lozano disparaît en 1918.
Bibliographie
Rémy Tristan, Les Clowns (1945), Paris, Grasset, 2015, 494 p.